Saint Augustin — Cité de Dieu — Livre XIX — LE SOUVERAIN BIEN

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Message  ROBERT. Mar 16 Fév 2016, 10:55 am

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Saint Augustin, in La Cité de Dieu, Livre XIX, cap XXIII a écrit:

LIVRE DIX-NEUVIÈME: LE SOUVERAIN BIEN.


CHAPITRE XXIII.

DES ORACLES QUE PORPHYRE RAPPORTE

TOUCHANT JÉSUS-CHRIST. (suite.)

 


(suite) Au reste, quand Porphyre ou Hécate disent que Jésus-Christ a été une fatale occasion d’erreur pour les chrétiens, je leur demanderai s’il l’a été volontairement ou malgré lui. Si c’est volontairement, comment est-il juste ? Et si c’est malgré lui, comment est-il bienheureux ? Mais écoutons Porphyre expliquant la cause de cette prétendue erreur: "Il y a, dit-il, en certain lieu, des esprits terrestres et imperceptibles soumis au pouvoir des mauvais démons. Les sages (les Hébreux), entre lesquels était ce Jésus, selon les oracles d’Apollon que je viens de rapporter, détournaient les personnes religieuses du culte de ces mauvais démons et de ces esprits inférieurs, et les portaient à adorer plutôt les dieux célestes et surtout Dieu le père. C’est aussi, ajoute-t-il, ce que les dieux mêmes commandent, et nous avons montré ci-dessus comment ils avertissent de reconnaître Dieu et veulent qu’on l’adore partout. Mais les ignorants et les impies, qui ne sont pas destinés à recevoir les faveurs des dieux, ni à connaître Jupiter immortel, ont rejeté toute sorte de dieux, pour embrasser le culte des mauvais démons. Il est vrai qu’ils feignent de servir Dieu, mais ils ne font rien de ce qu’il faut pour cela. Dieu, comme le père de toutes choses, n’a besoin de rien; et nous attirons ses grâces sur nous, lorsque nous l’honorons par la justice, par la chasteté et par les autres vertus, et que notre vie est une continuelle prière par l’imitation de ses perfections et la recherche de sa vérité. Cette recherche, dit-il, nous purifie, et l’imitation nous rapproche de lui".



Ici, j’en conviens, Porphyre parle dignement de Dieu le père et de l’innocence des mœurs, laquelle constitue principalement le culte qu’on lui rend. Aussi bien les livres des prophètes hébreux sont pleins de ces sortes de préceptes, soit qu’ils reprennent le vice, soit qu’ils louent la vertu. Mais Porphyre, quand il parle des chrétiens, ou se trompe, ou les calomnie autant qu’il plaît aux démons qu’il prend pour des dieux: comme s’il était bien malaisé de se souvenir des infamies qui se commettent dans les temples ou sur les théâtres en l’honneur des dieux, et de considérer ce qui se dit dans nos églises ou ce qu’on y offre au vrai Dieu, pour juger de quel côté est l’édification ou la ruine des mœurs. Et quel autre que l’esprit malin lui a dit ou inspiré ce mensonge ridicule et palpable, que les chrétiens révèrent plutôt qu’ils ne les haïssent ces démons que les Hébreux défendent d’adorer?



Mais ce Dieu, que les sages des Hébreux ont adoré, défend aussi de sacrifier aux esprits célestes, aux anges et aux vertus que nous aimons et honorons dans le pèlerinage de cette vie mortelle, comme nos concitoyens déjà bienheureux. Dans la loi qu’il a donnée à son peuple, il a fait entendre comme un coup de tonnerre cette terrible menace: "Celui qui sacrifiera aux dieux sera exterminé"; et de peur qu’on ne s’imaginât que cette défense ne regarde que les mauvais démons et ces esprits terrestres que Porphyre appelle esprits inférieurs, parce que l’Ecriture sainte les appelle aussi les dieux des Gentils, comme dans ce passage du psaume: "Tous les dieux des Gentils sont des démons 1", de peur qu’on ne crût que la défense de sacrifier aux démons n’emporte pas celle de sacrifier aux esprits célestes, ou au moins à quelques-uns d’entre eux, l’Ecriture ajoute ces mots: Si ce n’est au Seigneur seul, nisi Domino soli. Et quant à ceux qui, trompés par le mot soli, se figurent que Dieu est ici confondu avec le soleil, il suffit de jeter les yeux sur le texte grec pour dissiper leur erreur 2.



Ainsi, ce Dieu à qui un si excellent philosophe rend un si excellent témoignage, a donné à son peuple, au peuple hébreu, une loi écrite en langue hébraïque, et cette loi, qui est connue par toute la terre, porte expressément que celui qui sacrifiera aux dieux et à d’autres qu’au Seigneur sera exterminé. Qu’est-il besoin d’aller chercher d’autres passages dans cette loi ou dans les Prophètes pour montrer que le Dieu véritable et souverain ne veut point qu’on sacrifie à d’autres qu’à lui ? Voici un oracle court, mais terrible, sorti de la bouche de ce Dieu que les plus savants hommes du paganisme exaltent si fort: qu’on l’écoute, qu’on le craigne, qu’on y obéisse, de peur qu’on encoure la peine dont il menace: "Celui qui sacrifiera aux dieux et à d’autres qu’au Seigneur sera exterminé". Ce n’est pas que Dieu ait besoin de rien qui soit à nous, mais c’est qu’il nous est avantageux d’être à lui. Il est écrit dans les saintes lettres des Hébreux: "J’ai dit au Seigneur : Vous êtes mon Dieu, parce que vous n’avez pas besoin de mes biens 3".



Or, nous-mêmes, c’est-à-dire sa Cité, nous sommes le plus noble et le plus excellent sacrifice qui lui puisse être offert; et tel est le mystère que nous célébrons dans nos oblations bien connues des fidèles, ainsi que nous l’avons dit aux livres précédents 1. Les oracles du ciel ont déclaré hautement, par la bouche des Prophètes hébreux, que les sacrifices d’animaux que les Juifs offraient comme des figures de l’avenir cesseraient, et que les nations, du levant au couchant, n’offriraient qu’un seul sacrifice; ce que nous voyons maintenant accompli. Nous avons rapporté dans cet ouvrage quelques-uns de ces témoignages, autant que nous l’avons trouvé à propos. Concluons qu’où n’est point cette justice, qui fait qu’on n’obéit qu’au Dieu souverain et qu’on ne sacrifie qu’à lui seul, là certainement aussi n’est point une société fondée sur des droits reconnus et sur des intérêts communs; et par conséquent il n’y a point là non plus de peuple, si la définition qu’on en a donnée est la véritable. Il n’y a donc point enfin de république, puisque la chose du peuple ne saurait être où le peuple n’est pas.


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1. Psaume XLV, 5. —2. En effet, le texte des Septante porte : Ei me to Kurio mono... —3. Psaume XV, 2. — 1. Voyez plus haut, livre X, ch. 6 et ailleurs.



Traduction par M. SAISSET, 1869.
italiques et
gras ajoutés.
à suivre…

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Message  ROBERT. Mer 17 Fév 2016, 2:21 pm

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Saint Augustin, in La Cité de Dieu, Livre XIX, cap XXIV a écrit:

LIVRE DIX-NEUVIÈME: LE SOUVERAIN BIEN.


CHAPITRE XXIV.

SUIVANT QUELLE DÉFINITION L’EMPIRE ROMAIN,

AINSI QUE LES AUTRES ÉTATS, PEUVENT S’ATTRIBUER

JUSTEMENT LES NOMS DE PEUPLE ET DE RÉPUBLIQUE.  




Mais écartons cette définition du peuple, et supposons qu’on en choisisse une autre, par exemple celle-ci: Le peuple est une réunion d’êtres raisonnables qui s’unissent afin de jouir paisiblement ensemble de ce qu’ils aiment. Pour savoir ce qu’est chaque peuple, il faudra examiner ce qu’il aime. Toutefois, quelque chose qu’il aime du moment qu’il y a une réunion, non de bêtes, mais de créatures raisonnables, unies par la communauté des mêmes intérêts, on peut fort bien la nommer un peuple, lequel sera d’autant meilleur que les intérêts qui le lient seront plus nobles et d’autant plus mauvais qu’ils le seront moins. Suivant cette définition, le peuple romain est un peuple, et son gouvernement est sans doute une république.



Or, l’histoire nous apprend ce qu’a aimé ce peuple au temps de son origine et aux époques suivantes, et comment il a été entraîné à de cruelles séditions par la dépravation de ses mœurs, et de là conduit aux guerres civiles et sociales, où il a sapé dans sa base la concorde qui est en quelque sorte le salut du peuple. Je ne voudrais cependant pas dire qu’à ce moment l’empire romain ne fût plus un peuple, ni son gouvernement une république, tant qu’il est resté une réunion de personnes raisonnables liées ensemble par un intérêt commun. Et ce que j’accorde pour ce peuple, je l’accorde également pour les Athéniens, les Égyptiens, les Assyriens, et pour tout autre empire, grand ou petit; car, en général, la cité des impies, rebelle aux ordres du vrai Dieu qui défend de sacrifier à d’autres qu’à lui, et partant incapable de faire prévaloir l’âme sur le corps et la raison sur les vices, ne connaît point la justice véritable.




Traduction par M. SAISSET, 1869.
gras ajoutés.
à suivre…

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Message  ROBERT. Jeu 18 Fév 2016, 2:30 pm

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Saint Augustin, in La Cité de Dieu, Livre XIX, cap XXV a écrit:

LIVRE DIX-NEUVIÈME: LE SOUVERAIN BIEN.



CHAPITRE XXV.

IL N’Y A POINT DE VRAIES VERTUS OÙ

IL N’Y A POINT DE VRAIE RELIGION.  .  

 


Quelque heureux empire que l’âme semble avoir sur le corps, et la raison sur les passions, si l’âme et la raison ne sont elles-mêmes soumises à Dieu et ne lui rendent le culte commandé par lui, cet empire n’existe pas dans sa vérité. Comment une âme qui ignore le vrai Dieu et qui, au lieu de lui être assujettie, se prostitue à des démons infâmes, peut-elle être maîtresse de son corps et de ses mauvaises inclinations ? C’est pourquoi les vertus qu’elle pense avoir, si elle ne les rapporte à Dieu, sont plutôt des vices que des vertus. Car, bien que plusieurs s’imaginent qu’elles sont des vertus véritables, quand elles se rapportent à elles-mêmes et n’ont qu’elles-mêmes pour fin, je dis que même alors elles sont pleines d’enflure et de superbe, et ainsi elles ne sont pas des vertus, mais des vices 1 . En effet, comme ce qui fait vivre le corps n’est pas un corps, mais quelque chose au-dessus du corps, de même ce qui rend l’homme bienheureux ne vient pas de l’homme, mais est au-dessus de l’homme; et ce que je dis de l’homme est vrai de tous les esprits célestes.



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1. Comparez saint Augustin, aux livres XIII et XIV de son traité De la Trinité  (XII, n. 25, 26 ; XIV, n.3 ).





Traduction par M. SAISSET, 1869.
gras ajoutés.
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Message  ROBERT. Ven 19 Fév 2016, 2:56 pm

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Saint Augustin, in La Cité de Dieu, Livre XIX, cap XXVI a écrit:

LIVRE DIX-NEUVIÈME: LE SOUVERAIN BIEN.


CHAPITRE XXVI.

LE PEUPLE DE DIEU, EN SON PÈLERINAGE ICI-BAS,

FAIT SERVIR LA PAIX DU PEUPLE SÉPARÉ

DE DIEU AUX INTÉRÊTS DE LA PIÉTÉ.  

 


Ainsi, de même que l’âme est la vie du corps, Dieu est la vie bienheureuse de l’homme, d’où vient cette parole des saintes lettres des Hébreux: "Heureux le peuple qui a son Seigneur en son Dieu 1". Malheureux donc le peuple qui ne reconnaît pas ce Dieu I Il ne laisse pas pourtant de jouir d’une certaine paix qui n’a rien de blâmable en soi mais il n’en jouira pas à la fin, parce qu’il n’en use pas bien avant la fin. Or, nous chrétiens, c’est notre intérêt qu’il jouisse de la paix pendant cette vie; car, tant que les deux cités sont mêlées ensemble, nous nous servons aussi de la paix de Babylone, tout en étant affranchis de son joug par la foi et ne faisant qu’y passer comme des voyageurs. C’est pour cela que l’Apôtre avertit l’Eglise de prier pour les rois et les puissants du siècle, "afin, dit-il, que nous menions une vie tranquille en toute piété et charité 2". Lorsque Jérémie prédit à l’ancien peuple d’Israël sa captivité et lui recommande au nom de Dieu d’aller à Babylone sans murmurer, afin de donner au Seigneur cette preuve de sa patience, il l’avertit aussi de prier pour cette ville, "parce que, dit-il, vous trouverez votre paix dans la sienne 3 »; c’est-à-dire une paix temporelle, celle qui est commune aux bons et aux méchants.


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1. Psaume CXLIII, 15. – 2. I Timothée II, 2. – 3. Jérémie  XXIX, 7.



Traduction par M. SAISSET, 1869.
gras ajoutés.
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Message  ROBERT. Sam 20 Fév 2016, 11:51 am

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Saint Augustin, in La Cité de Dieu, Livre XIX, cap XXVII a écrit:

LIVRE DIX-NEUVIÈME: LE SOUVERAIN BIEN.



CHAPITRE XXVII.

LA PAIX DES SERVITEURS DE DIEU NE SAURAIT

ÊTRE PARFAITE EN CETTE VIE MORTELLE.  




Mais il y a une autre paix, qui est propre à la Cité sainte, et celle-là, nous en jouissons avec Dieu par la foi 4, et nous l’aurons un jour éternellement avec lui par la claire vision. Ici-bas, au contraire, la paix dont nous jouissons, publique ou particulière, est telle qu’elle sert plutôt à soulager notre misère qu’à procurer notre félicité. Notre justice même,. quoique vraie en tant que nous la rapportons au vrai bien, est si défectueuse en cette vie qu’elle consiste plutôt dans la rémission des péchés que dans aucune vertu parfaite. Témoin la prière de toute la Cité de Dieu étrangère en ce monde, et qui crie à Dieu par la bouche de tous ses membres: "Pardonnez nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés 5". Et cette prière ne sert de rien à ceux dont la foi sans oeuvres est une foi morte 6, mais seulement à  ceux dont la foi opère par amour1. Les justes mêmes ont besoin de cette prière; car bien que leur âme soit soumise à Dieu, la raison ne commande jamais parfaitement aux vices en cette vie mortelle et dans ce corps corruptible qui appesantit l’âme 2; car elle ne leur commande pas sans combat et sans résistance.



C’est pourquoi, avec quelque vigilance que l’on combatte en ce lieu d’infirmité, et quelque victoire qu’on remporte sur ses ennemis, on donne quelque prise sur soi, sinon par les actions, du moins par les paroles ou par les pensées. Tant que l’on ne fait que commander aux vices, on ne jouit pas encore d’une pleine paix, parce que ce qui résiste n’est jamais dompté sans danger, et l’on ne triomphe pas en repos de ceux qui sont domptés, parce qu’il faut toujours veiller à ce qu’ils ne se relèvent pas. Parmi ces tentations dont l’Ecriture dit avec tant de concision, que "la vie de l’homme sur la terre est une continuelle tentation 3", qui présumera n’avoir point besoin de dire à Dieu: Pardonnez-nous nos offenses, si ce n’est l’homme superbe, qui n’a pas la grandeur, mais l’enflure, et à qui celui qui donne sa grâce aux humbles résiste avec justice4 ?



Ici donc la justice consiste, à l’égard de l’homme, à obéir à Dieu à l’égard du corps, à être soumis à l’âme, et à l’égard des vices, à les vaincre ou à leur résister par la raison, et à demander à Dieu sa grâce et le pardon de ses fautes, comme à le remercier des biens qu’on en a reçus. Mais dans cette paix finale, qui doit être le but de toute la justice que nous tâchons d’acquérir ici-bas, comme la nature sera guérie sans retour de toutes les mauvaises inclinations, et que nous ne sentirons aucune résistance ni en nous-mêmes, ni de la part des autres, il ne sera pas nécessaire que la raison commande aux passions qui ne seront plus, mais Dieu commandera à l’homme, et l’âme au corps, avec une facilité et une douceur qui répondra à un état si glorieux et si fortuné. Cet état sera éternel, et nous serons assurés de son éternité, et c’est en cela que consistera notre souverain bien.



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4. II Corinthiens V, 7. — 5. Mathieu. VI, 12. — 6.  Jacques, II, 7. —1. Galates  V, 6. — 2. Sagesse IX, 15. — 3. Job VI, 1. — 4. Jacques  IV, 6.



Traduction par M. SAISSET, 1869.
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gras ajoutés.
à suivre…

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Message  ROBERT. Dim 21 Fév 2016, 3:11 pm

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Saint Augustin, in La Cité de Dieu, Livre XIX, cap XXVIII a écrit:

LIVRE DIX-NEUVIÈME: LE SOUVERAIN BIEN.


CHAPITRE XXVIII.

DE LA FIN DES MÉCHANTS.  




Mais, au contraire, tous ceux qui n’appartiennent pas à cette Cité de Dieu, leur misère sera éternelle; c’est pourquoi l’Ecriture l’appelle aussi la seconde mort, parce que ni l’âme, ni le corps ne vivront : l’âme, parce qu’elle sera séparée de Dieu, qui est la vie, et le corps, parce qu’il souffrira d’éternelles douleurs. Aussi cette seconde mort sera la plus cruelle, parce qu’elle ne pourra finir par la mort. Or, la guerre étant contraire à la paix, comme la misère l’est à la béatitude et la mort à la vie, on peut demander si à ta paix dont on jouira dans le souverain bien répond une guerre dans le souverain mal. Que celui qui fait cette demande prenne garde à ce qu’il y a de mauvais dans la guerre, et il trouvera que cela ne consiste que dans l’opposition et la contrariété des choses entre elles.



Quelle guerre donc plus grande et plus cruelle peut-on s’imaginer que celle où la volonté est tellement contraire à la passion et la passion à la volonté, que leur inimitié ne cesse jamais par, la victoire de l’une ou de l’autre, et où la douleur combat tellement contre le corps qu’aucun des deux adversaires ne triomphe jamais ? Quand il arrive en ce monde un pareil combat, ou bien la douleur a le dessus, et la mort en ôte le sentiment, ou la nature est victorieuse, et la santé chasse la douleur. Mais dans la vie à venir, la douleur demeurera pour tourmenter, et la nature subsistera pour sentir la douleur; car ni l’une ni l’autre ne sera détruite, afin que le supplice dure toujours. Or, comme c’est par le Jugement dernier que les bons et les méchants aboutiront, les uns au souverain bien et les autres au souverain mal, nous allons traiter ce sujet dans le livre suivant, s’il plaît à Dieu.




Traduction par M. SAISSET, 1869.
gras ajoutés.

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FIN du LIVRE DIX-NEUVIÈME: LE SOUVERAIN BIEN.
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