Causes communes ou générales de la perte de la foi.

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Message  Roger Boivin Lun 07 Sep 2015, 2:22 pm


Causes communes ou générales de la perte de la foi.


L'ESPRIT PAÏEN.


La cause fatale de la perte de la foi dans la proportion effrayante que nous avons constatée, et que nous déplorons amèrement, est l'envahissement des idées païennes et révolutionnaires.

L'esprit païen a repris son empire au quinzième siècle, à l'époque de la Renaissance, et il continue ses ravages par l'enseignement littéraire qu'il n'a pas cessé d'inspirer et de dominer.

L'esprit révolutionnaire a fait irruption en 1789 par la déclaration des droits de l'homme, et il se déchaîne de plus en plus chaque jour.

De ce double envahissement des idées païennes et révolutionnaires, il est résulté que le monde est comme plongé dans une atmosphère profondément viciée, et en même temps violemment agitée, de sensualisme qui déborde de toute part, d'indépendance d'esprit et de volonté qui transporte toutes les âmes. Au sein de cette atmosphère perfide la foi n'a pas perdu seulement ses deux éléments essentiels, LE SENTIMENT ET L'HABITDE DU SURNATUREL, LE RESPECT ET l'AMOUR DE l'AUTORITÉ ; elle est en outre tellement ballottée, discutée, insultée, traquée, qu'elle s'affaiblit ou se perd nécessairement tous les jours davantage.

L'âme humaine, au dix-neuvième siècle, est comme un sol ingrat et meuble à l'excès, tourmenté sans cesse à sa surface par des vents impétueux. Le bon grain de l'Évangile, la foi, peut à peine y germer en donnant naissance à une tige grêle et molle. S'il arrive de loin en loin qu'il ait jeté d'assez profondes racines pour devenir un arbre, à une heure donnée, l'ouragan devient tellement irrésistible que l'arbre béni est cruellement arraché et brisé.

De nos jours, encore, les fidèles croyants sont comme Daniel dans la fosse, ou comme les enfants dans la fournaise. Pour les défendre des dents meurtrières des lions ou de l'ardeur des flammes dévorantes, il faut l'intervention miraculeuse de Dieu ou de son ange.



LES SPLENDEURS DE LA FOI, ACCORD PARFAIT DE LA RÉVÉLATION ET DE LA SCIENCE, DE LA FOI ET DE LA RAISON - Tome I - l'Abbé MOIGNO, Chanoine de Saint-Denis - 1881 :

https://archive.org/stream/lessplendeursdel01moig#page/n71/mode/2up



Tome II : https://archive.org/stream/ldpd_10754222_002#page/838/mode/2up

Tome III : https://archive.org/stream/lessplendeursdel03moig#page/n7/mode/2up

Tome IV : https://archive.org/stream/lessplendeursdel04moig#page/n7/mode/2up




Dernière édition par Roger Boivin le Mer 09 Sep 2015, 9:16 am, édité 3 fois
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Message  Roger Boivin Mar 08 Sep 2015, 9:15 am


Tome I, page 117 :


[ Combien la foi est facile à perdre. ]


La foi est un trésor incomparable, nous l'avons déjà établi, nous rétablirons bientôt plus encore, mais ce trésor nous le portons dans des vases fragiles à l'excès. Si la chair est prompte, l'esprit est léger, et la foi se perd plus facilement peut-être que l'innocence, qu'un souffle cependant peut ternir. C'est surtout de la foi qu'on peut dire : celui qui aime le péril, périra. Voyez Pierre, si présomptueux et si sûr de lui-même, la voix d'une servante a suffi pour le rendre infidèle ; il affirme avec serment, avec anathème, qu'il n'a jamais connu Jésus-Christ ; et il l'adorait en s'écriant : vous êtes le Christ fils du Dieu vivant ; vous avez la parole delà vie éternelle ! Une hésitation, un doute volontaire font perdre quelquefois en un instant le don surnaturel de la foi. Donc puisqu'elle est absolument nécessaire, puisque celui qui ne croit pas au Fils unique de Dieu est déjà jugé, qu'il ne verra pas la vie, que la colère de Dieu repose sur lui, il faut absolument que tous nous soyons dans la disposition forte et généreuse d'abriter notre foi par les précautions les plus délicates, de tout mettre en œuvre pour qu'elle ne soit pas compromise, d'être prêts à sacrifier tout ce qui pourrait la menacer de près ou de loin. Examinons à cette lumière divine et pure qui donne aux objets leurs véritables couleurs, ces idées révolutionnaires qui passionnent tant le XIXe siècle. Séparation de l'Église et de l'État, liberté et égalité des cultes devant la loi, liberté d'examen, liberté de conscience, liberté de la presse.

Ce sont là pour nous à la fois et des effets funestes et des causes actives de la perte de la foi.



https://archive.org/stream/lessplendeursdel01moig#page/n141/mode/2up

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Message  Roger Boivin Mar 08 Sep 2015, 9:52 am

Tome I, page 137 :



Causes individuelles de la perte de la foi.


LE PÉCHÉ DE SANG-FROID.



On se pose souvent cette question très-grave : Notre siècle est-il plus mauvais ou meilleur que les siècles qui ont précédé ? Je n'entends pas me faire le panégyriste du temps passé, laudator temporis acti. Chaque siècle a ses vertus et ses vices ; chaque siècle, par conséquent, a ses avantages et ses infériorités. Le nôtre est certainement plus éclairé, plus instruit, plus civilisé ; les villes sont plus aérées, les habitations plus saines, la vie moyenne est plus longue, les mœurs générales sont plus douces ; les rapports mutuels sont moins tendus et moins menaçants ; il y a même, dans des âmes d'élite, sollicitude pour le pauvre, pitié et soutien pour le faible, désir de rendre à tous la vie plus facile et plus douce, etc.

Mais chaque siècle a aussi sa caractéristique et, la caractéristique de notre siècle est incontestablement, d'une part, la diminution et la rareté de la foi ; de l'autre, ce que j'appelle le péché de sang-froid.

Le péché de sang-froid est, dans son expression la plus odieuse, le péché de Judas qui offrit, vendit, livra froidement son divin Maître par un baiser sacrilège et diabolique. C'est encore la négation raisonnée et volontaire, par un acte librement consenti, de la vérité connue et présente à l'esprit ; ce que l'Évangile appelle péché contre le Saint-Esprit, qui ne sera pardonné ni dans ce monde ni dans l'autre. C'est enfin le péché que l'on commet, non-seulement de propos délibéré, mais sans soulèvement des sens, sans entraînement des passions, sans emportement de caractère, sans pression de circonstances extérieures impérieuses, contre la raison contre la nature, et quelquefois même contre la passion.

Pécher par entraînement des passions, par emportement du caractère, par soulèvement des sens, par la séduction du vice et de l'exemple, c'est une faute, un mal dont nous restons responsables, parce, comme Dieu le disait de Caïn, nos appétits sont sous la puissance de notre volonté, et que nous pouvons toujours les dominer. Sub te erit appetitus tuus et tu dominaberis illius. Mais du moins ces fautes, quoique volontaires et coupables, sont comme la conséquence naturelle et spontanée de notre nature. Elles ont pour excuse, sinon légitime, du moins atténuante, notre fragilité. Nous sommes une mauvaise terre, cette mauvaise terre a donné de mauvais fruits, il fallait presque s'y attendre. Dieu nous pardonnera ; il sait que nous avons été conçus dans l'iniquité ; que les sens et les pensées de l'homme sont enclins au mal dès sa jeunesse. Les péchés de faiblesse ne font pas perdre la foi ; souvent, au contraire, une grande et lourde chute nous réveille et nous convertit en nous humiliant. L'histoire et l'expérience prouvent que les emportements des passions sont jusqu'à un certain point plus habituels et plus violents dans les âges et dans les contrées où la foi est plus vive.

Les péchés de sang-froid, au contraire, qui supposent déjà une foi languissante ou morte, contribuent dans une proportion énorme à la faire perdre entièrement. J'oserais presque dire qu'ils la tuent ; parce que, négation de Dieu consentie et calculée, ils éteignent dans les âmes toute action de l'Esprit-Saint. Et parce que les péchés de sang-froid surabondent dans notre dix-neuvième siècle, qu'ils sont comme sa monnaie courante, il faut par un contre-coup fatal et nécessaire que la foi ait presque totalenjenl disparu.

Les principaux péchés de sang-froid, causes fatales de la rupture presque universelle avec Dieu que nous ne saurions trop déplorer, ceux que nous discuterons ici tour à tour, sont : le travail du dimanche, qui fait les nations athées ; le repos du lundi, qui fait la honte et la ruine des familles ; l'oubli volontaire des préceptes de l'Église, de l'abstinence et du jeûne, si hygiéniques cependant et de si bonne économie politique ; l'altération des poids et des mesures, la fabrication ou la sophistication de toutes les denrées alimentaires et autres, crimes odieux de lèse-humanité qui appellent vengeance ; le bénéfice illicite prélevé sur les prix d'achat et de vente, au préjudice du maître, indélicatesse raffinée qui étouffe dans l'âme des serviteurs tout sentiment d'honnêteté ; enfin et par-dessus tout la violation des lois qui doivent présider à l'union de l'homme et de la femme, crime monstrueux, lutte abominable du calcul athée contre la religion, la raison, la nature, et même la passion, source désastreuse d'une multitude de maux, chancre dévorant attaché au cœur de notre France et préparant activement sa décadence !


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