Le Carême

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Message  gabrielle Jeu 3 Avr 2014 - 7:45

Jeudi de la quatrième semaine du Carême

Lecture du saint Évangile selon saint Luc.

En ce temps-là, Jésus se rendait dans une ville appelée Naïm ; et ses disciples allaient avec lui, ainsi qu’une foule nombreuse. Et le reste.

Homélie de saint Ambroise, Évêque.

Cet endroit de l’Évangile se rapporte à l’une et à l’autre grâce (dont nous allons parler). Il a d’abord pour but de nous donner l’assurance que la miséricorde divine se laisse vite fléchir par les gémissements d’une mère veuve, et surtout d’une mère brisée par la maladie ou la mort de son fils unique, d’une veuve enfin dont le mérite et la gravité sont prouvés par la foule qui l’accompagne aux funérailles. Il est destiné encore à nous faire voir plus qu’une simple femme dans cette veuve, entourée d’une grande foule de peuple, qui mérita d’obtenir par ses larmes la résurrection d’un jeune homme, son fils unique ; parce que cette veuve est l’image de la sainte Église, qui, en considération de ses larmes, obtient de rappeler du sein des pompes funèbres ou des profondeurs du sépulcre, pour le faire revenir à la vie, un jeune peuple qu’on lui a défendu de pleurer, parce que la résurrection lui est promise.

Le mort était porté au tombeau dans un cercueil par les quatre éléments matériels ; mais il avait l’espoir de ressusciter puisqu’il était porté dans du bois. Bien que le bois ne nous ait pas été utile autrefois, il a néanmoins, depuis que Jésus-Christ l’a touché, commencé à servir pour la vie ; afin de montrer que le salut devait être rendu au monde par le gibet de la croix. En entendant la parole de Dieu, ils s’arrêtèrent donc, ces impitoyables conducteurs de convois funèbres qui poussaient le corps humain (vers la dissolution), par suite du cours mortel de la nature matérielle. Et nous, ne gisons-nous pas inanimés sur la civière mortuaire, c’est-à-dire sur un instrument des dernières pompes funèbres, lorsque le feu des passions déréglées nous brûle, ou que la froideur inonde nos âmes ou bien quand nous sentons la vigueur de notre esprit s’émousser sous le poids de ce corps terrestre et paresseux, ou encore lorsque la pure lumière faisant défaut à notre esprit, il nourrit notre âme d’un air épais et vicié ? Voilà les porteurs qui nous mènent au tombeau.

Mais quoique les derniers devoirs rendus aux morts aient enlevé toute espérance de vie, et que les corps des défunts gisent déjà près du tombeau, cependant, à la parole de Dieu, les cadavres ressuscitent aussitôt, la voix leur revient, un fils est rendu à sa mère, il est rappelé du tombeau, arraché du sépulcre. Quel est pour toi ce tombeau, sinon les mauvaises habitudes ? Ton tombeau, c’est ta déloyauté ; ton gosier est un sépulcre, (selon ces paroles) : « C’est un sépulcre ouvert que leur gosier » , d’où sont proférées des paroles de mort. Le Christ te délivre de ce sépulcre ; tu sortiras de ce tombeau si tu écoutes la parole de Dieu. Et s’il est un péché grave que tu ne puisses laver toi-même par les larmes de la pénitence, que l’Église ta mère pleure pour toi, elle qui intervient en faveur de chacun de ses enfants, comme une mère veuve pour son fils unique, car elle est pleine de compassion et éprouve une douleur spirituelle qui lui est propre, lorsqu’elle voit ses enfants entraînés à leur perte par des vices mortels.
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Message  gabrielle Ven 4 Avr 2014 - 7:02

Vendredi de la quatrième semaine du Carême

Lecture du saint Évangile selon saint Jean.

En ce temps-là : Il y avait un malade, Lazare, de Béthanie, village de Marie et de Marthe, sa sœur. Et le reste.

Homélie de saint Augustin, Évêque.

Vous vous rappelez que dans la précédente leçon vous avez vu que le Seigneur s’échappa des mains de ceux qui voulaient le lapider, et se retira au-delà du Jourdain, où Jean baptisait. Le Seigneur se trouvant donc en cet endroit, Lazare tomba malade à Béthanie, bourg situé près de Jérusalem. « Or, Marie était celle qui oignit le Seigneur de parfum, et lui essuya les pieds avec ses cheveux ; et Lazare, alors malade, était son frère. Ses sœurs envoyèrent donc vers Jésus. » Nous comprenons déjà où elles envoyèrent, là où Jésus se trouvait, car il était absent, il avait passé au delà du Jourdain. Elles envoyèrent vers le Seigneur, lui annonçant que leur frère était malade, afin que s’il daignait consentir à cette démarche, il vînt le délivrer de sa maladie, Mais le Christ différa de le guérir, afin de pouvoir le ressusciter.

En quels termes ses sœurs s’adressèrent-elles au Sauveur ? « Seigneur, voilà que celui que vous aimez est malade » ; elles ne lui dirent pas : Venez. Il suffisait d’apprendre cette nouvelle à Celui qui les aimait. Elles n’osèrent pas lui dire : Venez et guérissez-le ; elles n’osèrent pas lui dire : Commandez du lieu où vous êtes, et il sera fait ici comme vous l’ordonnerez. Pourquoi ne lui faisaient-elles pas cette prière, qui a valu des éloges à la foi du centurion ? Or il s’exprima ainsi : « Je ne suis pas digne que vous entriez sous mon toit, mais dites seulement une parole et mon serviteur sera guéri. » Les sœurs de Lazare ne dirent rien de semblable, mais simplement : « Seigneur, voilà que celui que vous aimez est malade. » il suffit que vous le sachiez, car ceux que vous aimez, vous ne les abandonnez pas.

Quelqu’un demandera : Comment Lazare pouvait-il être une figure du pécheur, et être aimé ainsi par le Seigneur ? Que celui-là écoute Jésus-Christ, disant : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs. » Si Dieu n’aimait pas les pécheurs, il ne serait pas descendu du ciel sur la terre. « Or Jésus, entendant cela, leur dit : Cette maladie ne va pas à la mort, mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu en soit glorifié. » Cette glorification du Fils de Dieu n’a pas augmenté sa gloire, mais elle nous a été utile. Il dit donc : « Cette maladie ne va pas à la mort », parce que la mort même de Lazare n’allait point à la mort, mais bien plutôt au miracle qui devait s’accomplir pour amener les hommes à croire en Jésus-Christ, et à éviter la véritable mort. Considérez ici comment notre Seigneur donne une preuve indirecte de sa divinité, contre ceux qui nient que le Fils soit Dieu lui-même.
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Message  gabrielle Sam 5 Avr 2014 - 8:34

Samedi de la quatrième semaine de Carême

Lecture du Saint Évangile selon saint Jean.

En ce temps-là, Jésus parla à la foule des Juifs disant : Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais Il aura la lumière de la vie. Et le reste.

Homélie de saint Augustin, Evêque.

Ces paroles du Seigneur : « Je suis la lumière du monde », me semblent claires pour ceux qui ont les yeux à l’aide desquels on devient participant de cette lumière ; mais ceux qui n’ont d’autres yeux que ceux du corps s’étonnent que notre Seigneur Jésus-Christ ait dit : « Je suis la lumière du monde. » Peut-être même en est-il qui se disent intérieurement : Le Seigneur Jésus serait-il peut-être ce soleil qui fixe la durée du jour par l’alternative de son lever et de son coucher ? Il n’a pas manqué d’hérétiques pour soulever cette opinion. Les Manichéens ont cru que ce soleil visible aux yeux corporels, exposé à nos regards, et dont la lumière non seulement brille indifféremment pour tous les hommes, mais éclaire même les animaux, était le Christ, le Seigneur.

Mais la foi droite de l’Église catholique condamne une telle fiction, et la reconnaît pour une doctrine diabolique : non seulement elle proclame avec assurance que c’est une erreur, mais elle cherche à en convaincre ceux qu’elle peut, par ses raisonnements. Condamnons donc nous-mêmes cette erreur que la Sainte Église a frappée, dès le commencement, de ses anathèmes. Gardons-nous de penser que le Seigneur Jésus-Christ soit ce soleil que nous voyons se lever à l’orient et se coucher à l’occident, à la course duquel succède la nuit, dont les rayons sont obscurcis par les nuages, et qui, par sa révolution déterminée, passe d’un lieu dans un autre. Non, ce n’est pas là le Christ, le Seigneur. Le Christ n’est point ce soleil qui a été fait, mais il est celui par qui le soleil a été fait ; car « par lui toutes choses ont été faites, et rien n’a été fait sans lui. »

Il est donc la lumière qui a fait la lumière que nous voyons. Aimons cette divine lumière, désirons-en l’intelligence, ayons soif de cette lumière, afin que nous puissions sous sa conduite arriver un jour jusqu’à elle, et que nous vivions en elle de manière à ne jamais mourir complètement. C’est en parlant de cette lumière, qu’autrefois et longtemps avant qu’elle paraisse, le Prophète a chantée dans un Psaume : « En vous est une source de vie. et dans votre lumière, nous verrons la lumière. »  Remarquez ce que proclame à l’avance au sujet de cette lumière l’antique parole d’un des plus saints serviteurs de Dieu : « Vous sauverez, Seigneur, les hommes et les animaux, (1) puisque vous avez, ô Dieu, multiplié votre miséricorde. »

(1)  « Dieu conserve, nourrit, comble de biens, non seulement les hommes, c’est-à-dire ceux qui se servent de la raison, mais même les animaux ; c’est-à-dire ceux qui, à l’instar des bêtes, se laissent conduire par leurs sens et leurs appétits. La miséricorde de Dieu qui supporte et attend ceux qui l’offensent et le blasphèment est vraiment admirable. » (Saint Robert Bellarmin).
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Message  gabrielle Dim 6 Avr 2014 - 7:33

Dimanche de la Passion

Lecture du saint Évangile selon saint Jean

En ce temps-là : Jésus disait à la foule des Juifs : Qui de vous me convaincra de péché ?
Si je vous dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous point ? Et le reste.


Homélie de saint Grégoire, Pape

Considérez, mes très chers frères, la mansuétude de Dieu. Le Sauveur était venu effacer les péchés du monde, et il disait : « Qui de vous me convaincra de péché ? » Il ne dédaigne pas de montrer par le raisonnement qu’il n’est pas un pécheur, lui qui, par la vertu de sa divinité, avait le pouvoir de justifier les pécheurs. Les paroles qui suivent sont vraiment terribles : « Celui qui est de Dieu écoute les paroles de Dieu. Et si vous ne les écoutez peint c’est que vous n’êtes point de Dieu. » Si donc celui qui est de Dieu entend les paroles de Dieu, et si au contraire celui qui n’est pas de Dieu ne peut les entendre, que chacun se demande si l’oreille de son cœur perçoit les paroles de Dieu, et il connaîtra à qui il appartient. La Vérité ordonne de désirer la patrie céleste, de fouler aux pieds les désirs de la chair, de fuir la gloire du monde, de ne point convoiter le bien d’autrui, et de donner généreusement ce que l’on possède.

Que chacun de vous examine donc en lui-même si cette voix de Dieu frappe fortement l’oreille de son cœur, et il connaîtra s’il est déjà de Dieu. Il y en a quelques-uns qui ne daignent pas même écouter des oreilles du corps, les préceptes divins. Il en est d’autres qui les entendent, il est vrai, de l’oreille du corps, mais sans avoir dans l’âme aucun désir de les pratiquer. Il y en a d’autres encore, qui reçoivent volontiers les paroles de Dieu, au point même d’en être touchés jusqu’aux larmes, mais, aussitôt que ce moment d’émotion est passé, ils retournent au péché. Tous ceux-là n’écoutent assurément point les paroles de Dieu, puisqu’ils négligent de les mettre en pratique par leurs œuvres. Remettez donc votre vie passée devant les yeux de votre âme, mes très chers frères, et imprimez profondément dans vos cœurs, le sentiment de crainte que doivent inspirer ces paroles qui ont été prononcées par la Vérité même : « Si vous ne les écoutez point, c’est que vous n’êtes point de Dieu. »

Mais ce que la Vérité dit des Juifs dignes d’être réprouvés, ces hommes condamnables le montrent eux-mêmes par leurs œuvres d’iniquité ; voici en effet ce qu’on lit après : « Les Juifs lui répondirent, et lui dirent : Ne disons-nous pas avec raison que tu es un Samaritain, et qu’un démon est en toi ? » Écoutez ce que repartit le Seigneur, après avoir reçu un tel outrage : « II n’y a pas de démon en moi ; mais j’honore mon Père, et vous, vous me déshonorez. » Le mot Samaritain signifie gardien, et le Sauveur est véritablement lui-même ce gardien dont le Psalmiste a dit : « Si le Seigneur ne garde une cité, inutilement veille celui qui la garde » ; et ce gardien auquel il est dit dans Isaïe : « Garde, où en est la nuit ? garde, où en est la nuit ? » Voilà pourquoi le Seigneur ne voulut pas répondre : Je ne suis pas un Samaritain, et dit seulement : « II n’y a pas de démon en moi. » Deux choses lui avaient été reprochées : il nia l’une, et convint de l’autre par son silence.


Dernière édition par Louis le Ven 15 Mar 2024 - 7:04, édité 2 fois (Raison : Évangile.)
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Message  gabrielle Lun 7 Avr 2014 - 7:41

Lundi de la Passion
Lecture du saint Évangile selon saint Jean
En ce temps-là les Princes et les Pharisiens envoyèrent des agents pour arrêter Jésus. Et le reste.
Homélie de S. Augustin, Évêque

Comment auraient-ils pu l’arrêter puisque Jésus ne voulait pas encore être pris ? Aussi comme ils ne pouvaient se saisir de lui contre son gré, leur mission n’eut d’autre effet que de les rendre témoins de ses enseignements. Or qu’enseignait-il ? « Jésus leur dit : Je suis encore pour un peu de temps avec vous. » Ce que vous voulez faire maintenant, vous le ferez, mais plus tard, car maintenant je ne le veux pas. Pourquoi est-ce que je n’y consens pas encore pour le moment ? « Parce que je suis encore avec vous pour un peu de temps, et que je vais vers Celui qui m’a envoyé. Je dois accomplir la mission qui m’est confiée, et parvenir ainsi à ma passion.

« Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas, et là où je suis vous ne pouvez venir. » Ces paroles sont déjà une prédiction de sa résurrection ; les Juifs, en effet, n’ont pas voulu le reconnaître lorsqu’il était présent au milieu d’eux, et ils le cherchèrent ensuite lorsqu’ils virent la multitude qui croyait en lui. En effet, il s’opéra de grands prodiges au temps de la résurrection et de l’ascension du Seigneur. Les disciples firent alors des miracles éclatants, mais ce fut lui qui les accomplit par eux comme il en avait opéré par lui-même, car il leur avait dit : « Vous ne pouvez rien faire sans moi. »  Lorsque le boiteux qui était assis à la porte du temple se leva à la voix de Pierre, se tint sur ses pieds et marcha, tous furent dans l’admiration : alors le Prince des Apôtres leur adressa la parole, et leur déclara que s’il avait guéri cet homme ce n’était point en vertu de son propre pouvoir, mais que c’était par la puissance de celui qu’ils avaient mis à mort. Beaucoup, touchés de componction, lui dirent : « Que ferons-nous ? »

Ils se voyaient sous le poids d’un crime énorme d’impiété, ayant mis à mort celui qu’ils auraient dû respecter et adorer ; et il leur semblait impossible d’expier leur crime : crime énorme, en effet, dont la vue les jetait dans le désespoir ; mais ils ne devaient pas désespérer, puisque le Seigneur suspendu à la croix avait daigné prier pour eux, en disant : « Mon Père, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. »  Parmi un grand nombre d’hommes qui lui étaient étrangers, Jésus mourant distinguait ceux qui lui appartenaient, et il demandait le pardon de ceux qui l’insultaient encore ; car il ne considérait pas que les hommes le faisaient mourir, mais bien qu’il mourait pour eux.
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Message  gabrielle Mar 8 Avr 2014 - 7:53

Mardi de la Passion

Lecture du saint Évangile selon saint Jean

En ce temps-là, Jésus parcourait la Galilée, ne voulant pas aller en Judée, parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir. Et le reste.

Homélie de saint Augustin, Évêque

Dans ce chapitre de l’Évangile, mes frères, notre Seigneur Jésus-Christ se manifeste plus particulièrement à notre foi sous le rapport de son humanité. Toutes ses paroles et toutes ses actions le révèlent à notre foi comme Dieu et comme homme : comme Dieu qui nous a faits, comme homme qui nous a recherchés ; Dieu toujours avec son Père, homme avec nous dans le temps. Il n’aurait point recherché l’homme qu’il avait fait, s’il n’était devenu lui-même cet homme qu’il avait créé. Cependant souvenez-vous-en et que cette pensée ne sorte point de votre esprit : le Christ fait homme n’a point cessé d’être Dieu, Celui qui a fait l’homme s’est fait homme lui-même en restant Dieu.

Lorsqu’il s’est caché comme homme il n’a point perdu sa puissance, gardons-nous de le croire ; mais il a voulu donner un exemple à notre faiblesse. On ne s’est emparé de lui que quand il l’a voulu, il a été mis à mort quand il l’a voulu. Mais comme plus tard ses membres, c’est-à-dire ses fidèles, ne devaient pas avoir la puissance qu’il possédait, lui, notre Dieu, en se cachant, en se dérobant à la fureur des hommes comme pour éviter la mort, il donnait à entendre que ses membres agiraient ainsi ; et, dans ses membres, il est lui-même.

Car il n’est point vrai que le Christ soit dans le chef sans être dans le corps ; il est tout entier dans le chef et dans le corps de son Église. Ce qui donc s’attribue à ses membres, il le faut attribuer à lui-même ; mais tout ce qui lui convient à lui, ne convient pas pour cela à ses membres. Si ses membres n’étaient pas lui-même, il n’aurait pas dit à Saul : « Pourquoi me persécutes-tu ? »  Car ce n’était pas lui en personne que Saul persécutait sur la terre : c’étaient ses membres, c’est-à-dire ses fidèles. Il n’a point cependant voulu dire mes saints, mes serviteurs, ou ce qui est plus honorable encore, mes frères ; mais il dit : moi ; c’est-à-dire mes membres, dont je suis le chef.
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Message  gabrielle Mer 9 Avr 2014 - 8:29

Mercredi de la Passion

Lecture du saint Évangile selon saint Jean

En ce temps-là, on célébrait à Jérusalem la fête de ; la Dédicace ; et c’était l’hiver. Et Jésus se promenait dans le temple, sous le portique de Salomon. Et le reste.

Homélie de saint Augustin, Évêque

La fête que les Juifs appelaient Encænia était l’anniversaire de la dédicace du temple. En effet, le mot cænon signifie nouveau. Chaque fois qu’on inaugure un nouvel objet cela s’appelle ordinairement encaenia, et même aujourd’hui l’usage a consacré cette expression. Si quelqu’un revêt une tunique neuve, on dit de lui : encaeniat. Les Juifs célébraient avec solennité l’anniversaire du jour où le temple avait été dédié et l’on était au jour même de cette fête quand le Seigneur prononça les paroles qu’on vient de lire.

« C’était : l’hiver, et Jésus se promenait dans le temple, sous le portique de Salomon. Les Juifs donc l’entourèrent et lui dirent : Jusqu’à quand tiendras-tu notre esprit en suspens ? Si tu es le Christ, dis-le-nous ouvertement. » Ils ne désiraient point connaître la vérité, mais ils cherchaient l’occasion de calomnier le Sauveur. « C’était l’hiver », et ils étaient froids, car ils ne faisaient aucun effort pour s’approcher de ce feu divin. Si s’en approcher, c’est croire ; qui croit, s’en approche ; qui refuse de croire, s’en éloigne. Ce n’est point par les pieds du corps, c’est par les affections que l’âme se meut.

Ils étaient devenus froids sous le rapport de la charité et de l’amour, mais ils brûlaient du désir de nuire. Ils étaient bien loin tout en étant présents ; ils n’approchaient pas de lui en croyant, mais le désir de le persécuter les amenait à lui. Ils désiraient entendre dire au Seigneur : Je suis le Christ, et peut-être n’avaient-ils du Christ que des idées tout humaines. Les Prophètes ont annoncé le Christ, mais les hérétiques ne reconnaissent la divinité du Christ ni dans les prophéties, ni même dans l’Évangile ; combien moins encore les Juifs le reconnaissent-ils, tant qu’ils ont un voile sur le cœur ?
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Message  gabrielle Jeu 10 Avr 2014 - 7:55

Jeudi de la Passion

Lecture du saint Évangile selon saint Luc

En ce temps-là, un pharisien pria Jésus de manger avec lui. Et étant entré dans la maison du pharisien, il se mit à table. Et le reste.

Homélie de saint Grégoire, Pape

Quand je réfléchis à la pénitence de Marie-Madeleine, j’ai plus envie de pleurer que de parler. Est-il quelqu’un dont le cœur, fût-il de pierre, ne sera pas attendri par les larmes de cette pécheresse et porté ainsi à imiter son repentir ? Elle considéra ce qu’elle avait fait par le passé et ne voulut point mettre de retard à ce qu’elle ferait pour le réparer. Elle entra dans la salle où les conviés étaient à table, elle vint sans être invitée, et pendant le repas elle offrit aux regards le spectacle de ses larmes. Voyez quelle douleur la consume, elle ne rougit point de pleurer, et cela au milieu d’un festin.

Cette femme que saint Luc appelle pécheresse, et que saint Jean nomme Marie, nous croyons qu’elle est cette même Marie dont, au témoignage de saint Marc, sept démons furent chassés. Tous les vices ne sont-ils pas désignés par ces sept démons ? Comme les sept jours de la semaine marquent tout le cours du temps, le nombre sept figure fort bien l’universalité. Marie avait donc en elle sept démons : elle était pleine de toutes sortes de vices.

Mais parce qu’elle vit tout à coup les taches et la laideur de son âme, elle courut pour être purifiée à la source de la miséricorde, sans rougir de paraître devant les convives. Comme elle avait une très grande honte d’elle-même au fond de son cœur, elle comptait pour rien la confusion extérieure. Qu’admirerons-nous donc, mes frères ? Marie qui vient, ou le Seigneur qui la reçoit ? Dirai-je que le Seigneur la reçoit ou qu’il l’attire ? Mais il vaut mieux dire qu’il l’attire et qu’il la reçoit tout ensemble, car c’est lui assurément qui l’attire intérieurement par sa miséricorde et qui l’accueille extérieurement par sa mansuétude.

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Message  gabrielle Ven 11 Avr 2014 - 7:45

Vendredi de la Passion.

Lecture du saint Évangile selon saint Jean
En ce temps-là, les Pontifes et les Pharisiens assemblèrent le conseil contre Jésus et ils disaient : Que ferons-nous ? Car cet homme fait beaucoup de miracles. Et le reste.

Homélie de saint Augustin, Évêque

Les Pontifes et les Pharisiens délibéraient entre eux, mais ils ne disaient pas : Croyons en lui ; ces hommes pervers étaient bien plus préoccupés de la pensée de nuire à Jésus pour le perdre que des moyens d’éviter leur propre perte, et cependant ils craignaient et se consultaient. « Ils disaient : Que faisons-nous, car cet homme opère beaucoup de miracles ? Si nous le laissons ainsi, tous croiront en lui, et les Romains viendront et ruineront notre pays et notre nation. » Ils craignirent de perdre les biens temporels, et ils ne songèrent pas aux biens de la vie éternelle : c’est ainsi qu’ils perdirent les uns et les autres.

En effet, après la passion et la glorification du Seigneur, les Romains leur enlevèrent leur ville qu’ils prirent d’assaut, et ruinèrent leur nation qu’ils emmenèrent en captivité. Ainsi se vérifia en eux cette prédiction : « Les enfants de ce royaume iront dans les ténèbres extérieures. »  Ils craignirent que si tous venaient à croire en Jésus-Christ, il ne restât personne pour défendre contre les Romains la cité de Dieu et le temple ; car ils pensaient que la doctrine de Jésus-Christ était contraire au temple, et aux lois données à leurs pères.

« Mais l’un d’eux, nommé Caïphe, qui était le Pontife de cette année-là, leur dit : Vous n’y entendez rien, et vous ne pensez pas qu’il vous est avantageux qu’un seul homme meure pour le peuple, et non pas que toute la nation périsse. Or, il ne dit pas cela de lui-même ; mais étant le Pontife de cette année-là, il prophétisa. » Nous apprenons ici que même les hommes méchants peuvent, par l’esprit de prophétie, annoncer les choses à venir. Cependant l’Évangéliste attribue ce dernier fait à un mystère tout divin ; car, dit-il, « il était Pontife », c’est-à-dire grand-prêtre.


Vendredi de la Passion
Notre-Dame des douleurs

Le Carême - Page 2 Notre-10
Sermon de saint Bernard, Abbé.

Le martyre de la Vierge nous est révélé tant par la prophétie de Siméon que par l’histoire même de la passion du Seigneur. « Celui-ci, dit le saint vieillard, en parlant de l’enfant Jésus, a été établi en signe que l’on contredira ; et un glaive traversera votre âme, » ajoutait-il en s’adressant à Marie. Oui, ô bienheureuse Mère, un glaive a vraiment percé votre âme, car ce n’est qu’en passant par votre cœur, qu’il a pu pénétrer la chair de votre Fils. Et même, quand ce Jésus, qui est vôtre, eut rendu l’esprit, la lance cruelle n’atteignit pas son âme, c’est votre âme qu’elle traversa l’âme de Jésus n’était déjà plus là, mais la vôtre ne pouvait s’en détacher.

La violence de la douleur a donc transpercé votre âme, et ce n’est pas sans raison que nous vous proclamons plus que martyre, puisque le sentiment de la compassion a surpassé en vous toutes les souffrances que peut endurer le corps. Ne fut-elle pas pour vous plus qu’un glaive, cette parole qui traversa réellement votre âme et « atteignit jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit » : « Femme, voilà votre fils ? » Quel échange ! Jean vous est donné à la place de Jésus, le serviteur au lieu du Seigneur, le disciple au lieu du Maître, le fils de Zébédée pour le Fils de Dieu, un homme à la place du vrai Dieu ! À cette parole, comment votre âme si aimante n’aurait-elle pas été transpercée, quand son souvenir seul déchire nos cœurs, bien qu’ils soient de pierre et d’airain ?

Ne soyez donc pas surpris, mes frères, d’entendre que Marie a été martyre dans son âme. Celui-là seul peut s’en étonner, qui ne se souvient pas d’avoir entendu Paul compter entre les plus grands crimes des Gentils d’avoir été « sans affection. » Un tel défaut est resté loin du cœur de Marie, qu’il soit loin de ses serviteurs. Mais quelqu’un dira peut-être : Marie ne savait-elle pas d’avance que son Fils devait mourir ? Elle le savait sans aucun doute. N’espérait-elle pas qu’il ressusciterait bientôt ? Elle l’espérait avec confiance. Et cependant elle a été affligée de le voir crucifier ? Oui, profondément affligée. Mais qui êtes-vous, mon frère, et à quelle source puisez-vous votre sagesse, pour vous étonner davantage de voir Marie compatir que de voir le Fils de Marie pâtir ? Il aurait pu mourir de la mort du corps, et elle n’aurait pu ressentir celle du cœur ? Jésus est mort par une charité qu’on ne surpasse pas : et le martyre de Marie a eu son principe dans cette charité qui, après celle de Jésus n’a point d’égale.
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Message  gabrielle Sam 12 Avr 2014 - 8:18

Samedi  de la Passion

Lecture du saint Évangile selon saint Jean

En ce temps-là, les princes des prêtres pensèrent à faire mourir aussi Lazare, parce que beaucoup d’entre les Juifs se retiraient d’eux à cause de lui, et croyaient en Jésus. Et le reste.

Homélie de saint Augustin, Évêque

Les Juifs virent Lazare ressuscité, et comme ce grand miracle du Seigneur avait été publié avec une telle évidence, manifesté si notoirement que ses ennemis ne pouvaient ni dissimuler le fait ni le nier, voyez l’expédient qu’ils trouvèrent. « Les princes des prêtres songèrent à faire mourir Lazare lui-même. » O projet stupide et aveugle cruauté ! Le Seigneur Jésus-Christ, qui a pu ressusciter cet homme mort par suite d’une maladie, ne pourrait-il pas lui rendre la vie s’il était tué ? En donnant la mort à Lazare, ôteriez-vous au Seigneur sa puissance ? S’il vous semble qu’autre chose est de ressusciter un homme décédé, autre chose de ressusciter un homme tué, sachez que le Seigneur a fait l’un et l’autre miracle. Il a ressuscité Lazare, victime d’une mort naturelle, et il s’est ressuscité lui-même après que vous l’avez fait mourir de mort violente.

« Le Lendemain, une foule nombreuse qui était venue pour la fête, ayant appris que Jésus venait à Jérusalem, prit des rameaux de palmiers, et alla au-devant de lui, criant : Hosanna, béni celui qui vient au nom du Seigneur, comme roi d’Israël. » Les rameaux de palmiers sont les louanges et l’emblème de la victoire : le Seigneur devait en effet vaincre la mort en mourant lui-même, et triompher par le trophée de la croix, du démon, prince de la mort. Selon quelques interprètes qui connaissent la langue hébraïque, Hosanna est une parole de supplication qui exprime plutôt un sentiment du cœur qu’une pensée déterminée ; tels sont les mots qu’on appelle interjections dans la langue latine ; ainsi dans la douleur nous nous écrions : hélas ! ou dans la joie : ah !

La foule le saluait donc par ces acclamations : « Hosanna ! béni celui qui vient au nom du Seigneur comme roi d’Israël. » Quelle torture l’esprit envieux des princes des Juifs ne devait-il pas souffrir lorsqu’une si grande multitude acclamait le Christ comme son roi ? Mais qu’était-ce pour le Seigneur que d’être roi d’Israël ? Était-ce quelque chose de grand pour le roi des siècles, de devenir roi des hommes ? Le Christ ne fut pas roi d’Israël pour exiger des tributs, armer de fer des bataillons et dompter visiblement ses ennemis, mais il est roi d’Israël parce qu’il gouverne les âmes, parce qu’il veille sur elles pour l’éternité, parce qu’il conduit au royaume des Cieux ceux qui croient en lui, qui espèrent en lui et qui l’aiment.


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Message  gabrielle Dim 13 Avr 2014 - 7:46

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Dimanche des Rameaux

Sermon de saint Léon, Pape.

La solennité de la passion du Seigneur, désirée par nous, et désirable pour le monde entier, est venue : et elle ne nous permet point de garder le silence parmi les transports des joies spirituelles qu’elle répand dans nos âmes. Car bien qu’il soit difficile de parler très souvent d’une manière digne et juste sur le même sujet, sur ce grand mystère de la divine miséricorde. La matière, par cela même qu’elle est ineffable, fournit abondamment de quoi parler, et les paroles ne peuvent faire défaut, puisque jamais ce qu’on dira sur ce sujet ne sera suffisant. Que la faiblesse humaine se reconnaisse vaincue par la gloire de Dieu et toujours incapable d’expliquer les œuvres de sa miséricorde, que notre intelligence fasse effort, que notre esprit reste en suspens, que l’expression nous manque ; il nous est bon de voir combien les idées les plus hautes que nous puissions avoir de la majesté du Seigneur, sont encore peu de chose auprès de la réalité.

Le Prophète ayant dit : « Cherchez le Seigneur et soyez fortifiés, ne cessez de chercher sa face  », que personne n’ait la présomption de croire avoir trouvé tout ce qu’il cherche ; de peur que, cessant d’avancer, il ne renonce aussi à approcher. Parmi toutes les œuvres de Dieu que l’admiration humaine s’épuise à observer, en est-il une qui touche notre âme et dépasse en même temps la portée de notre intelligence comme la passion du Sauveur ? Pour délivrer le genre humain des liens formés par une prévarication mortelle, le Christ cacha la puissance de sa majesté divine au démon qui brûlait d’exercer sa rage, et ne lui montra que l’infirmité de notre bassesse humaine. Si cet ennemi cruel et orgueilleux avait pu connaître le dessein de la miséricorde de Dieu, il aurait plutôt cherché à adoucir les esprits des Juifs, qu’à les enflammer d’une haine injuste ; de crainte de perdre, en poursuivant la liberté de celui qui ne lui devait rien, ses droits sur tous ceux que le péché avait rendus ses esclaves.

Le diable fut donc trompé par sa propre malignité ; il fit souffrir au Fils de Dieu un supplice qui est devenu le remède de tous les enfants des hommes. Il répandit le sang innocent qui devait être le prix de la réconciliation du monde, et notre breuvage. Le Seigneur souffrit le genre de mort qu’il avait librement choisi, conformément à ses desseins. Il permit à des hommes furieux de porter sur lui leurs mains impies, et, en accomplissant un crime énorme, elles ont servi à l’exécution des desseins du Rédempteur. La tendresse de son amour était si grande, même envers ses meurtriers, que, suppliant son Père du haut de la croix, il lui demanda non pas de le venger, mais de leur pardonner.


Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu.

En ce temps-là : Lorsque Jésus approcha de Jérusalem, et qu’il fut venu à Bethphagé, près du mont des Oliviers, il envoya deux disciples, leur disant. Et le reste.

Homélie de saint Ambroise, Évêque.

Le Christ est peut-être lui-même aussi cette montagne. Quel autre que lui, produirait en effet une telle moisson d’oliviers ? non pas de ces oliviers qui ploient sous l’abondance de leurs fruits, mais de ceux qui prouvent leur fécondité en communiquant aux nations la plénitude du Saint-Esprit. Il est celui par qui nous montons et vers qui nous montons. Il est la porte et il est la voie ; il est la porte qui s’ouvre et il est celui qui l’ouvre, la porte à laquelle frappent ceux qui veulent entrer, et le Dieu qu’adorent ceux qui ont mérité d’entrer. Jésus était donc dans un bourg, et il y avait un ânon lié auprès de sa mère ; cet ânon, il ne pouvait être détaché que sur l’ordre du Seigneur. La main d’un Apôtre le délie. Telles sont les actions, telle est la vie, telle est la grâce. Soyez donc tels vous aussi, que vous puissiez délivrer ceux qui sont liés.

Il est remarquable  que le Seigneur, ayant laissé les Juifs, monte au temple, lui qui devait habiter dans les cœurs des Gentils. Car le vrai temple c’est celui où le Seigneur est adoré, non selon la lettre, mais en esprit. Le temple de Dieu, c’est celui qui s’établit, non sur une structure de pierres, mais sur l’enchaînement des vérités de la foi. Le Seigneur abandonne donc ceux qui le haïssent et il choisit ceux qui doivent l’aimer. Et voilà pourquoi il vient au mont des oliviers planter en sa vertu divine ces jeunes plants d’olivier qui ont pour mère la Jérusalem d’en haut. Sur cette montagne, il est lui-même le céleste jardinier, pour que tous ceux qui sont plantés dans la maison de Dieu puissent dire, chacun en particulier : Pour moi, je suis comme un olivier qui porte du fruit dans la maison de Dieu.

Considérons maintenant quels sont ceux qui, après avoir été convaincus de péché, furent chassés du paradis et relégués dans une demeure vulgaire que je compare à ce bourg. Et voyez de quelle manière la Vie rappelle ceux que la mort avait exilés. Nous lisons dans saint Matthieu que le Fils de Dieu envoya délier un ânon et une ânesse, afin que, comme l’un et l’autre sexe avaient été chassés du paradis en la personne de nos premiers parents, il montrât par le symbole de ces deux animaux, qu’il venait rappeler les deux sexes. Il semble que l’ânesse figurait Ève coupable, et l’ânon désignait la généralité du peuple gentil : c’est pourquoi le Sauveur s’assit sur le petit de l’ânesse. Il est dit justement que personne n’avait encore monté cet ânon, parce que personne avant le Christ n’avait appelé les peuples de la gentilité à entrer dans l’Église. On lit en effet dans saint Marc : Vous trouverez un ânon lié, sur lequel aucun homme ne s’est encore assis.


Dernière édition par Louis le Lun 11 Avr 2022 - 6:27, édité 1 fois (Raison : Homélie de saint Ambroise, Évêque.)
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Message  gabrielle Lun 14 Avr 2014 - 8:34

Lundi Saint

Lecture du saint Évangile selon saint Jean.

Six jours avant la Pâque, Jésus vînt à Béthanie, où était mort Lazare, qu’avait ressuscité Jésus. Et le reste.

Homélie de saint Augustin, Évêque.

Afin que les hommes ne s’imaginassent point que Lazare était un fantôme et n’avait pas été vraiment ressuscité, il était du nombre de ceux qui se trouvaient à table ; il était vivant, il parlait, il prenait part au festin : la vérité se manifestait ainsi au grand jour, et l’incrédulité des Juifs se trouvait confondue. Jésus était donc à table avec Lazare et les autres, et Marthe, une des sœurs de Lazare, les servait. « Or Marie », l’autre sœur de Lazare, « prit une livre d’un nard pur de grand prix, elle en oignit les pieds de Jésus, et les essuya avec ses cheveux, et la maison fut remplie de l’odeur du parfum. » Vous avez entendu le récit du fait, cherchons le mystère qu’il renferme.

Qui que tu sois, veux-tu être une âme fidèle, répands avec Marie sur les pieds du Seigneur un parfum précieux. Ce parfum, c’était la justice ; voilà pourquoi il pesait une livre ; c’était aussi un parfum « de nard » pur et précieux. Le nom de pisticus donné à ce parfum indique vraisemblablement la contrée d’où il venait, mais ce mot n’est pas mis sans dessein, et il est en parfait rapport avec le mystère dont il s’agit. Le mot grec pistis se rend en latin par fides, c’est-à-dire foi. Tu cherches à opérer la justice : « Le juste vit de la foi.  » Oins les pieds de Jésus par une vie sainte, suis les traces du Seigneur. Essuie ses pieds avec tes cheveux ; si tu as du superflu, donne-le aux pauvres, et tu auras essuyé les pieds du Seigneur, car les cheveux semblent pour le corps quelque chose de superflu. Tu vois ce qu’il faut faire de ton superflu ; superflu pour toi, il est nécessaire aux pieds du Seigneur. Peut-être que, sur la terre, les pieds du Seigneur se trouvent dans le besoin.

N’est-ce pas de ses membres, en effet, que le Sauveur doit dire à la fin des temps : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits d’entre mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ?  » Vous avez distribué votre superflu, mais vous avez soulagé mes pieds. « La maison fut remplie de l’odeur du parfum » ; le monde s’est rempli de la bonne renommée ; car la bonne odeur, c’est la bonne renommée. Ceux qui vivent mal et qui portent le nom de chrétiens font injure à Jésus-Christ ; c’est de ceux-là qu’il est dit : « A cause de vous, le nom de Dieu est blasphémé.  » Mais, si à cause d’eux le nom de Dieu est blasphémé, à cause des bons, le nom du Seigneur est comblé de louanges. Écoutez l’Apôtre : « Nous sommes, dit-il, une bonne odeur du Christ en tous lieux.  »
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Message  gabrielle Mar 15 Avr 2014 - 8:13




Mardi Saint

SUR  LA BRIÈVETÉ  DE  LA  VIE

ET LE NÉANT DE L'HOMME.

Bossuet.
C'est bien peu de chose que l'homme, et tout ce qui a fin est bien peu de chose. Le temps viendra où cet homme qui vous semblait si grand ne sera plus, où il sera comme l'enfant qui est encore à naître, où il ne sera rien. Si longtemps qu'on soit au monde, y serait-on mille ans, il en faut venir là. Il n'y a que le temps de ma vie qui me fait différent de ce qui ne fut jamais. Cette différence est bien petite, puisqu'à la fin je serai encore confondu avec ce qui n'est point ; ce qui arrivera le jour où il ne paraîtra pas seulement que j'aie été, et où peu m'importera combien de temps j'ai été, puisque je ne serai plus. J'entre dans la vie avec la loi d'en sortir.

Je viens faire mon personnage, je viens me montrer comme les autres; après il faudra disparaître. J'en vois passer devant moi, d'autres me verront passer; ceux-là même donneront à leurs successeurs le même spectacle; tous enfin viendront se confondre dans le néant. Ma vie est de quatre-vingts ans tout au plus, prenons-en cent : qu'il y a eu de temps où je n'étais pas ! qu'il y en a où je ne serai point ! et que j'occupe peu de place dans ce grand abîme des ans! Je ne suis rien; ce petit intervalle n'est pas capable de me distinguer du néant où il faut que j'aille. Je ne suis venu que pour faire nombre, encore n'avait-on que faire de moi; et la comédie ne se serait pas moins bien jouée, quand je serais demeuré derrière le théâtre. Ma partie est bien petite en ce monde et si peu considérable, que quand je regarde de près, il me semble que c'est un songe de me voir ici, et que tout ce que je vois ne sont que de vains simulacres : Prœterit figura hujus mundi (1).( 1 / Cor., VII, 31.)

Ma carrière est de quatre-vingts ans tout au plus; et pour aller là, par combien de périls faut-il passer! par combien de maladies, etc.! A quoi tient-il que le cours ne s'en arrête à chaque moment? Ne l'ai-je pas reconnu quantité de fois? J'ai échappé la mort à telle, et telle rencontre ; c'est mal parler : J'ai échappé la mort. J'ai évité ce péril, mais non pas la mort. La mort nous dresse diverses embûches; si nous échappons l'une, nous tombons en une autre ; à la fin il faut venir entre ses mains. Il me semble que je vois un arbre battu des vents; il y a des feuilles qui tombent à chaque moment; les unes résistent plus, les autres moins. Que s'il y en a qui échappent de l'orage, toujours l'hiver viendra, qui les flétrira et les fera tomber. Ou comme dans une grande tempête, les uns sont soudainement suffoqués, les autres flottent sur un ais( planche) abandonné aux vagues ; et lorsqu'il croit avoir évité tous les périls, après avoir duré longtemps, un flot le pousse contre un écueil et le brise. Il en est de même : le grand nombre d'hommes qui courent la même carrière fait que quelques-uns passent jusqu'au bout; mais après avoir évité les attaques diverses de la mort, arrivant au bout de la carrière où ils tendaient parmi tant de périls, ils la vont trouver eux-mêmes et tombent à la fin de leur course : leur vie s'éteint d'elle-même, comme une chandelle qui a consumé sa matière.

Ma carrière est de quatre-vingts ans tout au plus, et de ces quatre-vingts ans, combien y en a-t-il que je compte pendant ma vie ? Le sommeil est plus semblable à la mort : l'enfance est la vie d'une bête. Combien de temps voudrais-je avoir effacé de mon adolescence? Et quand je serai plus âgé, combien encore? Voyons à quoi tout cela se réduit. Qu'est-ce que je compterai donc ? Car tout cela n'en est déjà pas. Le temps où j'ai eu quelque contentement, où j'ai acquis quelque honneur? Mais combien ce temps est-il clairsemé dans ma vie ! C'est comme des clous attachés à une longue muraille dans quelques distances; vous diriez que cela occupe bien de la place; amassez-les, il n'y en a pas pour emplir la main. Si j'ôte le sommeil, les maladies, les inquiétudes, etc., de ma vie; que je prenne maintenant tout le temps où j'ai eu quelques contentements ou quelque honneur, à quoi cela va-t-il? Mais ces contentements, les ai-je eus tous ensemble? les ai-je eus autrement que par parcelles? mais les ai-je eus sans inquiétude? Et s'il y a de l'inquiétude, les donnerai-je au temps que j'estime, ou à celui que je ne compte pas? Et ne l'ayant pas eu à la fois, l'ai-je du moins eu tout de suite? L'inquiétude n'a-t-elle pas toujours divisé deux contentements? Ne s'est-elle pas toujours jetée à la traverse pour les empêcher de se toucher ? Mais que m'en reste-t-il des plaisirs licites? Un souvenir inutile. Des illicites? En regret, une obligation à l'enfer ou à la pénitence, etc.

Ah ! que nous avons bien raison de dire que nous passons notre temps! Nous le passons véritablement, et nous passons avec lui. Tout mon être tient à un moment, voilà ce qui me sépare du rien; celui-là s'écoule, j'en prends un autre ; ils se passent les uns après les autres; les uns après les autres je les joins, tâchant de m'assurer; et je ne m'aperçois pas qu'ils m'entraînent insensiblement avec eux, et que je manquerai au temps, non pas le temps à moi. Voilà ce que c'est que de ma vie; et ce qui est épouvantable, c'est que cela passe à mon égard; devant Dieu, cela demeure, ces choses me regardent. Ce qui est à moi, la possession en dépend du temps, parce que j'en dépends moi-même; mais elles sont à Dieu devant moi, elles dépendent de Dieu devant que du temps ; le temps ne les peut retirer de son empire, il est au-dessus du temps : à son égard cela demeure, cela entre dans ses trésors. Ce que j'y aurai mis, je le trouverai : ce que je fais dans le temps, passe par le temps à l'éternité, d'autant que le temps est compris et est sous l'éternité, et aboutit à l'éternité. Je ne jouis des moments de ce plaisir que durant le passage; quand ils passent, il faut que j'en réponde comme s'ils demeuraient. Ce n'est pas assez dire; ils sont passés, je n'y songerai plus. Ils sont passés? Oui pour moi, mais à Dieu, non; il m'en demandera compte.

Eh bien, mon âme, est-ce donc si grande chose que cette vie ? Et si cette vie est si peu de chose, parce qu'elle passe, qu'est-ce que les plaisirs qui ne tiennent pas toute la vie et qui passent en un moment? Cela vaut-il bien la peine de se damner? cela vaut-il bien la peine de se donner tant de peines, d'avoir tant de vanité? Mon Dieu, je me résous de tout mon cœur en votre présence de penser tous les jours, au moins en me couchant et en me levant, à la mort. En cette pensée, j'ai peu de temps, j'ai beaucoup de chemin à faire, peut-être en ai-je encore moins que je ne pense; je louerai Dieu de m'avoir retiré ici pour songer à la pénitence. Je mettrai ordre à mes affaires, à ma conscience, à mes exercices avec grande exactitude, grand courage, grande diligence, pensant non pas à ce qui passe, mais à ce qui demeure.
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Message  gabrielle Mer 16 Avr 2014 - 9:22

Mercredi Saint
Extraits d'un sermon de  Saint Bernard pour le Mercredi Saint.

(…)Mais il y a encore trois sortes de péchés que la vertu de la croix étouffe, comme j'ai l'intention de vous le dire, et peut-être n'est-il pas tout à fait inutile que vous l'entendiez.

Le premier c'est le péché originel, le second c'est le péché que j'appellerai personnel, et le troisième le péché unique ou singulier. Par péché originel, on entend le plus grand de tous les péchés, celui qui nous vient d'Adam en qui nous avons tous péché, et qui est cause que tous nous sommes sujets à la mort. Je dis que c'est le plus grand des péchés, parce qu'il infeste tellement le genre humain tout entier, qu'il règne dans chacun de nous et qu'il n'est personne qui échappe à sa souillure. Il passe du premier homme au dernier, et, dans chacun, il se répand comme un virus mortel, de la plante des pieds au sommet de la tête.

Non-seulement cela, mais il infeste tous les âges depuis l'instant où l'homme est conçu dans le sein de sa mère, jusqu'au moment où il rentre dans le sein de notre commune mère à tous. Sinon d'où viendrait ce joug accablant qui pèse sur tous les enfants d'Adam, depuis le jour de leur naissance jusqu'au jour où ils retournent dans les entrailles de la terre? Nous sommes conçus dans la souillure, nous croissons dans les ténèbres, et nous venons au jour dans la douleur.

A peine conçus nous chargeons d'un lourd fardeau nos malheureuses mères, et, à notre naissance, nous lui déchirons le sein comme des vipères; mais ce dont je m'étonne c'est que nous ne soyons point nous-mêmes mis en pièces. Notre premier cri est un cri de douleur. Faut-il en être surpris quand on sait que nous entrons alors dans une vallée de larmes, si bien qu'on peut avec raison nous appliquer ce mot du saint homme Job : « L'homme né de la femme vit très-peu de temps et est rempli de beaucoup de misères (Job. XIV, 1). » Nous avons appris la vérité de ces paroles non par des paroles seulement, mais par les coups mêmes de la misère. « L'homme, dit-il, né de la femme: » Quel sort abject! Mais de peur qu'il ne s'en console, en se flattant que les plaisirs des sens l'en dédommageront au milieu des objets sensibles de ce monde, il lui rappelle sa mort prochaine, en parlant de sa naissance en ces termes : « Il vit très-peu de temps. » Et, pour qu'il ne se figure pas que de ce court espace de temps qui sépare son berceau de la tombe, il jouira du moins eus pleine liberté il continue : « Il est rempli de beaucoup de misères. »

Oui, de beaucoup de très-nombreuses misères; misères du corps et misères de l'âme, misères durant son sommeil, misères durant sa veille, misères enfin de quelque côté qu'il se tourne. Quant à celui qui lui dit un jour, « Seigneur, voici votre fils (Joan. XIX, 26), » il naquit aussi d'une femme, voire d'une femme qui était vierge, et bénie entre toutes les femmes. Néanmoins il. vécut bien peu de temps sur la terre, et n'en fut pas moins rempli de nombreuses misères, exposé aux embûches pendant sa courte existence, couvert de mépris, froissé par mille injustices, accablé par les supplices et poursuivi de cruelles railleries.

Doutez-vous que ce soit assez de cette obéissance pour effacer la tache de notre première prévarication? Je vous répondrai qu'il s'en faut bien qu'il en soit de la grâce comme du péché; car si nous avons été damnés pour une seule faute, nous sommes justifiés par la grâce de Jésus-Christ, après bien des péchés (Rom. V, 45 et 46).

Sans doute le péché originel était grave, puisqu'il a souillé non-seulement la personne d'Adam, mais la nature humaine tout entière; pourtant le péché. personnel est plus grave encore, puisque nous le commettons en lâchant la bride à nos sens, et en faisant de tous nos membres des instruments d'iniquité, en sorte que nous ne sommes plus seulement dans les chaînes que le péché d'un autre a forgées, mais dans celles dont notre propre péché nous a chargés.

Pour ce qui est du péché. singulier ou unique, il est d'autant plus grave que tous les autres, qu'il s'est attaqué à la majesté de Dieu même, alors que des hommes impies ont injustement mis le Juste à mort et porté des mains sacrilèges sur le Fils même de Dieu, comme de cruels homicides, disons mieux, s'il est permis de se servir de ce mot, comme de cruels déicides. Quelle différence y a-t-il entre ce troisième péché et ces deux premiers? C'est, qu'au moment où il se commit, toute la machine du monde frémit, pâlit même, et que peu s'en fallut que l'antique chaos ne reprit partout ses droits. Supposons un prince de la terre qui fait, à main armée, invasion dans les terres de son roi, et les met à feu et à sang, supposons-en en; autre qui, admis à la table et dans les conseils de son roi, tue le fils de ce dernier par le poignard des traîtres. Le premier ne vous semblera-t-il point innocent en comparaison du second, ne vous, semblera-t-il point qu'il n'a fait presque aucun mal? Ainsi, en est-il de tout autre péché, comparé à celui dont je parle… Par ce dernier péché, en effet, le péché originel et le péché personnel a été détruit, bien plus ce péché même, ce péché unique et singulier s'est lui-même donné le coup de mort.(…)
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Message  gabrielle Jeu 17 Avr 2014 - 8:56

Jeudi Saint
Saint Jean Chrysostome.

C'est une grande arme que la prière, c'est une belle parure que la prière, et une sûreté, et un port, et un trésor de biens, et une richesse que rien ne peut ravir. Quand nous avons besoin des hommes, nous avons besoin de faire des dépenses, et d'employer des flatteries serviles; et d'aller, et de venir, et de prendre beaucoup de peines et de soins ; car souvent nous ne pouvons pas nous adresser directement à ceux de qui dépend ce que nous demandons. Il faut d'abord aller trouver les ministres, les dispensateurs des grâces, et ceux qui sont chargés de répondre pour les hommes puissants ; et il faut, avec de l'argent, avec des paroles, par tous les moyens possibles, les adoucir, afin d'obtenir, par leur entremise, ce que nous demandons.

Au contraire, avec Dieu, il n'en est pas de même; en le priant par les autres, nous obtenons moins vite ses faveurs qu'en les lui demandant nous-mêmes. Et, avec Dieu, celui qui reçoit, et celui qui ne reçoit pas, profitent; avec les hommes, au contraire, dans les deux cas, souvent, nous avons à nous plaindre. Eh bien ! donc, puisqu'il y a plus d'avantage, et plus de facilité, à s'approcher de Dieu, ne méprisons pas la prière. Voulez-vous trouver Dieu plus propice ? voulez-vous obtenir plus facilement ce que vous désirez ? invoquez-le vous-mêmes, avec la pureté des intentions, avec la sagesse de l'âme; ne le priez pas, par acquit de conscience, ce que font beaucoup de personnes, dont la langue prononce les paroles de la prière; dont la pensée , en même temps, reste souvent dans leur maison, ou se promène sur la place publique, à travers les rues, ce qui est un artifice du démon ; car, comme il sait qu’au moment de la prière, nous pouvons obtenir le pardon de nos péchés, jaloux de nous fermer ce port, il s'élève alors contre nous; il chasse notre pensée loin des paroles que nous prononçons, afin qu'au sortir de l'église ( de notre prière) , nous en retirions plus de perte que de profit.

Pénètre-toi, ô homme, de ces vérités, et, quand tu t'approches de Dieu, songe auprès de qui tu t'approches ; et il suffit, pour tenir ton esprit éveillé, de croire en Celui qui te donne ce que tu demandes; lève les yeux au ciel, et pense à qui ton discours s'adresse. Quand on parle à un homme, tant soit peu élevé aux honneurs de ce monde, le plus négligent s'excite de toutes manières, et se tient l'esprit en éveil; à bien plus forte raison, ferons-nous de même si nous pensons que nous nous adressons au Seigneur des anges; voilà qui suffira pour  nous rendre attentifs.

Nous recevons tous les jours, mes bien-aimés, de nombreuses blessures, des gens de notre maison, des étrangers, sur la place, chez nous; de la part des hommes publics, de la part des particuliers; des voisins, des amis; à toutes ces blessures, appliquons les remèdes qui leur sont propres, la prière. Car Dieu, si nous le prions d'un esprit vigilant, d'une âme embrasée, d'un cœur ardent, peut nous accorder notre pardon, la rémission de toutes nos fautes. Puissions-nous l'obtenir tous, par la grâce et par la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient, comme au Père, comme au Saint-Esprit, la gloire, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
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Message  gabrielle Ven 18 Avr 2014 - 9:16

VENDREDI-SAINT


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Message  gabrielle Sam 19 Avr 2014 - 7:50

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