Le Saint Concile de Trente

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Message  Louis Lun 05 Aoû 2013, 6:41 am

Marc-Jérôme Vida, évêque de Crémone.

Cependant le nombre des Pères augmentait; à la cinquième session (17 juin 1546), il y eut neuf archevêques, entre autres l'archevêque grec de Poros et de Naxe ; une cinquantaine d'évêques, parmi lesquels Jérôme Vida, évêque d'Albe, en Toscane, et Louis Lippoman, évêque de Modon et coadjuteur de Vérone. C'étaient deux prélats également distingués par leur science et leur vertu.

Marc-Jérôme Vida, né à Crémone, en 1490, de parents nobles, mais peu favorisés de la fortune, fit ses études avec beaucoup de distinction à Padoue, à Bologne, à Mantoue, et fut admis fort jeune dans la congrégation des Chanoines réguliers de Saint-Marc. Il en sortit peu de temps après et se rendit à Rome, où il devint chanoine de Saint-Jean de Latran. Son premier essai en poésie latine, du Jeu d’Echecs , lui valut la faveur de Léon X, qui lui donna le prieuré de Saint-Sylvestre, près de Tivoli, afin qu'il pût donner tout son temps aux lettres. Vida y travailla pendant quatorze ans à un poëme épique dont Léon X lui avait donné l'idée. Il y avait, disait le Pape, une épopée magnifique enfermée dans la crèche de Bethléhem, la Christiade , c'est-à-dire le monde échappant au démon ; l'humanité coupable rentrant en grâce auprès de Dieu et réhabilitée par le sang de Jésus; la croix, symbole et instrument de civilisation. La Christiade , qui devrait être plus connue qu'elle ne l'est dans les écoles chrétiennes, a de grandes beautés ; le Tasse et Milton lui en ont emprunté quelques-unes.

Vida est aussi l'auteur de trois livres de poétique. Voici comment en parle le traducteur français : « L'art poétique de Vida, que Jules Scaliger préfère à celui d'Horace, est écrit avec autant de méthode et de jugement que d'élégance et de goût. Il est divisé en trois chants : dans le premier  l'auteur traite de l'éducation du poëte, de la manière de lui former le goût et l'oreille; il indique les auteurs qu'il doit lire ; après quoi il crayonne en peu de mots l'origine et l'histoire de la poésie. Dans le second il parle de l'invention des choses et de leur disposition, surtout dans l'épopée, qu'il semble avoir en vue dans son ouvrage, qui n'est proprement que la pratique de Virgile réduite en art ou en principes. Dans le troisième il traite de l'élocution poétique, sur laquelle il donne des détails très-instructifs ; il y traite surtout de l'harmonie imitative des vers avec une clarté et une précision qu'on ne trouve point même chez ceux qui en ont écrit en prose. »

Ses autres ouvrages sont deux livres sur les Vers à soie : …

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Message  Louis Lun 05 Aoû 2013, 11:13 am

Marc-Jérôme Vida, évêque de Crémone.

(suite)

Ses autres ouvrages sont deux livres sur les Vers à soie : c'est le meilleur de Vida, le plus correct, le plus châtié, le plus riche de poésie, au jugement de tout le monde, et surtout des Italiens ; des hymnes, au nombre de trente-sept : ce sont des instructions sur nos mystères, ou des traits de la vie des saints, embellis de couleurs poétiques qui leur donnent un nouvel intérêt et les gravent dans la mémoire ; un recueil de petits poëmes ; enfin deux livres de dialogues sur la dignité de la république. Le sujet de ces dialogues, ce sont les entretiens de Vida avec les cardinaux del Monte, Cervini et Polus, pendant la tenue du concile de Trente.

Vida se recommandait d'un autre côté par son inaltérable douceur de caractère, sa piété sans faste, son amour pour son vieux père et sa reconnaissance pour ses bienfaiteurs, ce qui ne l'empêchait pas de déployer dans l'occasion un grand courage. Un jour, du haut des tours de son église d'Albe, il voit venir les Français, qui se jettent en furieux sur la ville, emportent le rempart et surprennent les impériaux qui fuient de toutes parts. L'évêque n'a pas peur; il réunit les habitants, les harangue, fait sonner la charge, repousse les Français et délivre la cité. Mais bientôt la famine se fait sentir dans Albe, qui manque de vivres; l'évêque vend jusqu'à son dernier vêtement pour procurer du pain aux malheureux, et, de peur que le fléau ne vienne de nouveau affliger la ville, il sème des fèves dans les champs voisins et jusque dans te jardin de l'évêché, et, s'adressant à la terre :

« 0 terre bienfaisante ! dit-il, garde- toi de tromper la semence que ma main te confie. Du haut de mon palais je promènerai bientôt mes yeux sur la plaine, et mon cœur battra de joie à la vue des malheureux dont l'un cueillera, l'autre mangera, un autre encore emportera sur ses épaules ces vertes dépouilles. »

Les fèves prospérèrent ; au printemps suivant le champ désolé était couvert de milliers de petites fleurs blanches, gage assuré d'une abondante moisson, et le bon évêque bénissait la Providence. Il était sûr que ses pauvres ne mourraient pas de faim. A midi la cloche du palais sonnait, et l'on voyait arriver les commensaux ordinaires de l'évêque, des indigents auxquels il distribuait la nourriture quotidienne ; puis il se mettait à table. Il ne mangeait qu'une fois le jour, et jamais de viande ni de poisson 1.

Louis, autrement Aloyse Lippoman, naquit à Venise, vers l'an 1500…

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1 Biographie univ.,  t. 48t art. VIDA. Souquet de la Tour, la Christiade de Vida. Audin, Hist. de Léon X, t. 2.
 
A suivre : Louis Lippoman, évêque de Vérone.

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Message  Louis Mar 06 Aoû 2013, 7:09 am


Louis Lippoman, évêque de Vérone

Louis, autrement Aloyse Lippoman, naquit à Venise, vers l'an 1500, d'une ancienne famille. Il s'appliqua de bonne heure à l'étude des lettres et de la philosophie et y fit de grands progrès. Ayant embrassé l'état ecclésiastiques, son seul mérite lui ouvrit le chemin des honneurs; il fut successivement coadjuteur de Bergame, évêque de Modon, coadjuteur et évêque de Vérone, et enfin évêque de Bergame. Sa capacité et son expérience des affaires le firent charger de différentes négociations en Portugal, en Allemagne, en Pologne, et il s'acquitta de toutes avec beaucoup d'habileté. Sous Jules III nous le verrons un des présidents du concile de Trente. Devenu secrétaire du même Pape en 1536, il mourut à Rome le 15 août 1559. Il fut également illustre et par sa doctrine et par l'innocence de sa vie. Ses principaux ouvrages sont des commentaires en latin sur la Genèse, l'Exode et les Psaumes ; les Vies des Saints; des Statuts synodaux et des sermons 2.

Dès avant la quatrième session étaient arrivés à Trente…

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2 Biographie univ. ,  t. 48. Souquet de la Tour, la Christiade de Vida. Audin, Hist, de Léon X, t. 24. Ughelli, Italia sacra.
 
A suivre : Cinquième session. Décret sur le péché originel. Réflexions à cet égard.

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Message  Louis Mar 06 Aoû 2013, 4:24 pm

Cinquième session.
Décret sur le péché originel.
Réflexions à cet égard.

Dès avant la quatrième session étaient arrivés à Trente deux ambassadeurs de l'empereur Charles-Quint, Diègue de Mendoza et François de Tolède. Ce dernier, au nom de son maître, fit de grands efforts pour persuader au concile de ne point porter de décisions dogmatiques, mais de se borner à des décrets de réformation, afin de ne pas blesser les protestants pendant la tenue de la diète et dans un moment où toute l'Allemagne semblait conjurée contre lui. Le véritable motif paraît avoir été d'obtenir du Pape un secours d'argent pour la guerre qui était imminente. Comme le concile et le Pape étaient déjà convenus de traiter tout ensemble et de la foi et de la discipline, on résolut, après d'assez longues discussions, de s'en tenir à cet ordre et de commencer  par la question du péché originel.

C'était, dans le fait, non-seulement un des points essentiels du dogme, mais encore le principe fondamental de toute réforme véritable. Dans le langage de l'Église catholique réformation veut dire changement en mieux, retour à la règle, retour à la santé ; mais, pour ramener à la santé première, il faut connaître la maladie, non-seulement son existence, mais sa nature et sa cause, surtout si la cause est comme inhérente à la constitution du malade. Sans cette connaissance préalable un médecin dira que le malade est bien portant, l'autre qu'il est désespéré ; chaque médecin lui prescrira un régime contraire, et chaque régime sera un emplâtre à côté de la plaie, et médecins et remèdes, au lieu de guérir le malade, empireront le mal.

Maintenant, l'homme en général est-il malade? Zwingle dit que non, mais qu'il est aussi bien portant que dans l'origine, qu'il a tout son libre arbitre, et que cela lui suffit pour gagner le ciel, témoin Esculape et Numa. Luther dit, au contraire, que l'homme non-seulement est malade, mais incurable ; qu'il ne lui reste plus rien de bon, plus rien de son libre arbitre, si ce n'est pour faire le mal; que ses meilleures actions sont des péchés ; qu'il n'est justifié ou rendu juste que parce que Jésus-Christ lui impute sa propre justice, comme si l'on disait que les malades d'un hôpital sont guéris et se portent hier parce que le médecin leur impute, leur met en compte, sur son registre, sa propre santé. Tout le monde conçoit qu'avec des idées si contraires sur l'état de l'homme les deux médecins le perdront, l'un ou l'autre, et peut-être l'un et l'autre, et que, pour le réformer, il faut avant tout constater sa maladie.

Et voilà ce que fait le concile de Trente dans son décret sur le péché originel, promulgué dans la cinquième session, tenue le 17 juin 1546, en ces termes : …

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Message  Louis Mer 07 Aoû 2013, 6:46 am


Cinquième session.
Décret sur le péché originel.
Réflexions à cet égard.

(suite)

Et voilà ce que fait le concile de Trente dans son décret sur le péché originel, promulgué dans la cinquième session, tenue le 17 juin 1546, en ces termes :

« Afin que notre foi catholique, sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu, se puisse maintenir en son entière et inviolable pureté, en excluant toutes les erreurs, et que le peuple chrétien ne se laisse point emporter à tout vent de doctrine; comme, entre plusieurs plaies dont l'Église de Dieu est affligée de nos jours, le vieux serpent, cet ennemi perpétuel du genre humain, non-seulement a excité de nouvelles contestations, mais encore réveillé les anciennes, touchant le péché originel et son remède ; le saint concile de Trente, œcuménique et général, légitimement assemblé dans le Saint-Esprit, les trois mêmes légats du Siège apostolique y présidant, voulant commencer enfin à mettre la main à l'œuvre, pour tâcher de rappeler les errants et de confirmer ceux qui chancellent, et suivant le témoignage des Écritures saintes, des saints Pères, de tous les conciles universellement reçus, aussi bien que le jugement et le consentement de l'Église elle-même, il ordonne, reconnaît et déclare ce qui suit touchant le péché originel.

« Si quelqu'un ne confesse pas qu'Adam, le premier homme, ayant transgressé le commandement de Dieu, perdit aussitôt la sainteté et la justice dans lesquelles il avait été établi, et que, par ce péché de prévarication, il a encouru la colère et l'indignation de Dieu, en conséquence la mort dont Dieu l'avait auparavant menacé, et, avec la mort, la captivité sous la puissance de celui qui a eu depuis l'empire de la mort, c'est-à-dire du diable, et que, par ce péché de prévarication, tout Adam, selon le corps et selon l'âme, a été détérioré 1  qu'il soit anathème !

« II. Si quelqu'un soutient que la prévarication d'Adam n'a été préjudiciable qu'à lui seul, et non à sa postérité, et que ce n'a été que pour lui, et non pas aussi pour nous, qu'il a perdu la sainteté et la justice reçues de Dieu, ou qu'étant souillé par le péché de désobéissance il n'a transmis à tout le genre humain que la mort et les peines du corps, et non le péché qui est la mort de l'âme, qu'il soit anathème ! puisque c'est contredire l'Apôtre, qui dit : « Le péché est entré dans le monde par un homme seul, et la mort par le péché, et ainsi la mort est passée dans tous les hommes, tous ayant péché en un seul 1. »

« III. Si quelqu'un soutient que ce péché d'Adam…

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1 In deterius commutatum fuisse, changé en un état pire dit trop, pire supposant que l'état précédent était déjà mauvais.
1 Rom. 5, 12.

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Message  Louis Mer 07 Aoû 2013, 2:15 pm

Cinquième session.
Décret sur le péché originel.
Réflexions à cet égard.


(suite)

« III. Si quelqu'un soutient que ce péché d'Adam, qui est un dans sa source, et qui, transmis à tous par la génération et non par imitation, est intimement propre à chacun, peut être ôté ou par les forces de la nature humaine, ou par un autre remède que par le mérite de Notre-Seigneur Jésus-Christ, l'unique Médiateur 2, qui nous a réconciliés à Dieu par son sang, étant devenu notre justice, notre sanctification et notre rédemption 3; ou quiconque nie que le même mérite de Jésus-Christ soit appliqué, tant aux adultes qu'aux enfants, par le sacrement du Baptême conféré selon la forme et l'usage de l'Église, qu'il soit anathème ! « parce qu'il n'y a pas d'autre nom sous lé ciel qui ait été donné aux hommes par lequel nous devions être sauvés4; » d'où cette parole : « Voici l'Agneau de Dieu, voici qui ôte les péchés du monde 5; » et cette autre : « Vous tous qui avez été baptisés, vous avez été revêtus de Jésus-Christ 6. »

« IV. Si quelqu'un nie que les enfants nouvellement sortis du sein de leurs mères, même ceux qui sont nés de parents baptisés, aient besoin d'être aussi baptisés, ou si quelqu’un, reconnaissant que véritablement ils sont baptisés, pour la rémission des péchés, soutient pourtant qu'ils ne tirent rien du péché originel d'Adam qui ait besoin d'être expié par l'eau de la régénération pour obtenir la vie éternelle, d'où s'ensuivrait que la forme du baptême est fausse, et non pas véritable, qu'il soit anathème ! Car la parole de l'Apôtre : « Le péché est entré dans le monde par un seul homme, et la mort par le péché, et ainsi la mort est passée dans tous les hommes, tous ayant péché dans un seul 1 ; » cette parole ne peut être entendue d'une autre manière que ne l'a toujours entendue l'Église catholique répandue partout. Et c'est pour cela et conformément à cette règle de foi, selon la tradition des apôtres, que même les petits enfants qui n'ont encore pu commettre aucun péché personnel sont pourtant véritablement baptisés pour la rémission des péchés, afin que ce qu'ils ont contracté par la génération soit nettoyé en eux par la régénération; car « quiconque ne renaît de l'eau et du Saint-Esprit ne peut entrer au royaume de Dieu 2 »

« V. Si quelqu'un nie que, par la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ…

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2 I Tim., 2, 3. — 3 I Cor., 1, 30.— 4 Act.,  4, 12. — 5 Jean, I, 15. — 6 Galat. 3. 27. — 1 Rom,, 5, 12. 2 — Jean, 3-5.

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Message  Louis Jeu 08 Aoû 2013, 6:35 am

Cinquième session.
Décret sur le péché originel.
Réflexions à cet égard.


(suite)

 « V. Si quelqu'un nie que, par la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ qui est conférée dans le baptême, l'offense du péché originel soit remise, ou soutient que tout ce qu'il y a proprement et véritablement de péché n'est pas ôté, mais seulement rasé, ou non imputé, qu'il soit anathème! Car Dieu ne hait rien dans ceux qui sont régénérés, parce qu'il n'y a point de condamnation pour ceux qui sont véritablement ensevelis dans la mort avec Jésus-Christ par le baptême, qui ne marchent point selon la chair, mais qui, dépouillant le vieil homme et revêtant le nouveau, qui est créé selon Dieu, sont devenus innocents, purs, sans tache et sans péché, agréables a Dieu, ses héritiers et cohéritiers de Jésus-Christ, en sorte qu'il ne reste rien du tout qui leur fasse obstacle pour entrer dans le ciel. Le saint concile néanmoins confesse et reconnaît que la concupiscence, ou l'inclination au péché, reste malgré cela dans les personnes baptisées, laquelle, ayant été laissée pour le combat et pour l'exercice, ne peut nuire à ceux qui ne donnent pas leur consentement, mais qui résistent avec courage par la grâce de Jésus-Christ; au contraire, la couronne est préparée pour ceux qui auront bien combattu. Mais aussi le saint concile déclare que cette concupiscence, que l'Apôtre appelle quelquefois péché, n'a jamais été prise ni entendue par l'Église catholique comme un véritable péché qui reste, à proprement parler, dans les personnes baptisées, mais qu'elle n'a été appelée du nom de péché que parce qu'elle est un effet du péché et qu'elle porte au péché. Si quelqu’un est d'un sentiment contraire, qu'il soit anathème !

« Cependant le saint concile déclare que, dans ce décret qui regarde le péché originel, son intention n'est point de comprendre la bienheureuse et immaculée Vierge Marie, Mère de Dieu, mais qu'il entend qu'à ce sujet les constitutions du Pape Sixte IV, d'heureuse mémoire, soient observées sous les peines qui y sont portées et qu'il renouvelle. »

Tels sont les décrets dogmatiques que le concile de Trente publia dans sa cinquième session. Les erreurs qu'il y condamne sont prises textuellement des écrits de Luther, Zwingle et Calvin; le concile les condamne, mais sans toucher aux opinions librement controversées jusqu'alors parmi des docteurs catholiques : on le voit en particulier pour l'immaculée conception de la sainte Vierge. Dans une congrégation générale le cardinal Pachéco demanda qu'à la proposition générale qui déclarait le péché originel commun à tous les hommes on ajoutât ces paroles : « Par rapport à la bienheureuse Vierge, le saint concile ne veut rien décider, quoique ce soit une pieuse croyance de penser qu'elle a été conçue sans le péché originel. » Les deux tiers de l'assemblée furent pour l'addition proposée, et toujours la majorité se montra persuadée de l'immaculée conception. Cependant on ne décida point; on n'ajouta pas même que c'est une croyance pieuse, pour ne pas flétrir indirectement l'opinion contraire 1.

La sixième session, fixée d'abord au 9 juillet 1546…

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1 Pallavicin, l. 7.
 
A suivre : Guerre civile en Allemagne. Victoires de Charles-Quint sur les protestants.

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Message  Louis Jeu 08 Aoû 2013, 4:32 pm

Guerre civile en Allemagne.
Victoires de Charles-Quint sur les protestants.

La sixième session, fixée d'abord au 9 juillet 1546, fut remise au 13 janvier 1547. Il y eut à cela deux causes : la guerre qui se ralluma en Allemagne, puis l'importance des matières qu'on avait à examiner.

Depuis plusieurs années les princes luthériens d'Allemagne avaient formé une ligue révolutionnaire à Smalkalde; nous disons révolutionnaire parce qu'elle tendait au renversement de l'ordre et de la paix dans l'empire et dans l'Église, pour y substituer des principes d'anarchie universelle. Charles-Quint avait essayé de bien des moyens pour rétablir l'ordre et la paix; le moyen le plus simple était de s'en rapporter au concile général sur les questions religieuses, sujet principal de la discorde. Tant que le concile ne fut qu'en projet les princes luthériens parlaient de s'y rendre et de s'y soumettre ; mais, quand ils le virent assemblé en effet et mettant la main à l'œuvre, ils n'en voulurent plus; telle fut leur dernière déclaration à la diète de Ratisbonne (5 juin 1546). L'empereur, désespérant alors de rétablir l'ordre par des voies pacifiques, résolut d'y employer la force des armes.

Chef de l'empire, il conclut le 22 du même mois, avec le chef de l'Église universelle, une ligue contraire pour le rétablissement de l'ordre et de la paix dans l'empire et dans l'Eglise, par là même dans tout le monde. Tout prince catholique pouvait y accéder; il y eut même quelques princes protestants qui passèrent du côté de l'empereur.

Mais dès le 4 août les princes révolutionnaires de Smalkalde, dont les chefs étaient l'électeur de Saxe et le landgrave de Hesse, se trouvaient à Donawert avec une armée d'environ soixante-dix mille hommes. L'empereur, à Ratisbonne, n'avait pas la dixième partie de ce nombre. Les révolutionnaires lui envoyèrent un message qui se terminait par une renonciation à son obéissance ; il répondit par un acte qui mettait leurs chefs au ban de l’empire 1. Le 30 août les révolutionnaires attaquèrent le camp de l'empereur par une canonnade qui dura plusieurs jours ; mais les chefs étant peu unis entre eux, ils ne firent rien qui vaille. L'empereur leur reprit la ville de Neubourg et laissa partir leur garnison en lui faisant jurer de ne pas porter les armes contre lui ni contre la maison d'Autriche ; les révolutionnaires déclarèrent ce serment nul. Toutefois ils terminèrent la campagne par se retirer chacun chez eux, sans avoir rien fait.

L'empereur marcha contre le duc de Wurtemberg, qui s'enfuit…

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1 Menzel, t. 3, p. 9.

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Message  Louis Ven 09 Aoû 2013, 5:59 am

Guerre civile en Allemagne.
Victoires de Charles-Quint sur les protestants.

(suite)

… L'empereur marcha contre le duc de Wurtemberg, qui s'enfuit et obtint ensuite sa grâce, ainsi que l'électeur palatin. Un grand nombre de villes, y compris Augsbourg, se soumirent l'une après l'autre. Avec l'activité et la promptitude de Charlemagne c'en eût été fait de la révolution protestante ; Charles-Quint fut retenu une partie de l'hiver sur son fauteuil par la goutte. Le 24 avril 1547, accompagné de Maurice, nouvel électeur de Saxe, il battit l'électeur déchu, Jean-Frédéric, près de Muhlberg, et le fit prisonnier. Un incident  lui servit à électriser le courage de l'armée impériale : ce fut la vue d'un crucifix que les hérétiques avaient percé de balles.

L'électeur déchu était d'une grosseur si monstrueuse  qu'on trouvait rarement un cheval assez fort pour le porter; il commandait ordinairement du haut d'un char. Amené devant Charles-Quint, il lui dit en suppliant : « Très-puissant et très-gracieux, empereur!... — Ah! interrompit Charles, suis-je maintenant votre empereur ? Il y a : longtemps que vous ne m'avez donné  ce  nom! »

Les ennemis avaient perdu deux mille hommes tués, huit cents prisonniers, leur artillerie, leurs drapeaux et tout leur bagage ; toute leur armée était en déroute. Parmi les impériaux il n'était tombé que cinquante hommes. On remarqua encore que l'Elbe, qu'on venait de passer pour attaquer l'ennemi, enfla tellement peu d'heures après que l'entreprise eût été impraticable. Charles, considérant le bonheur de cette journée, s'appliqua ainsi le mot de César : « Je suis venu, j'ai vu, Dieu a vaincu. »

Le 5 mai il campait sous les murs de Wittemberg avec son prisonnier. La ville capitula le 18. L'électeur déchu fut condamné à mort, comme rebelle et coupable de lèse-majesté; mais l'empereur lui fit grâce. Le 25 mai, accompagné de sa garde, Charles fit son entrée dans Wittemberg. En passant devant l'église paroissiale, comme il aperçut un vieux crucifix en peinture, il se découvrit la tête, ainsi que tous les seigneurs de sa suite Dans l'église du château il s'arrêta quelque temps pensif devant le tombeau de Luther.

Quelques-uns des assistants, dit-on, lui ayant conseillé de faire déterrer et brûler le corps de l'hérésiarque, il répondit: « Laissez-le tranquille ; il a son juge. Je fais la guerre aux vivants, non pas aux morts. » Protestants et catholiques furent étonnés de ce qu'il ne profita pas mieux de sa victoire.

Ce furent les alternatives de cette guerre qui répandirent par moments une certaine inquiétude à Trente...
A suivre : Vivacité extrême d’un évêque de Trente.

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Message  Louis Ven 09 Aoû 2013, 3:33 pm

Vivacité extrême d’un évêque de Trente.

Ce furent les alternatives de cette guerre qui répandirent par moments une certaine inquiétude à Trente; il fut même question plusieurs fois de transférer le concile dans une ville moins rapprochée de l'Allemagne, où la guerre avait lieu. Cependant l'inquiétude et la peur n'empêchaient pas les discussions d'être quelquefois très-vives entre les Pères  du concile. Un jour, dans une congrégation particulière, un évêque, Grec de naissance, blâmait devant deux autres le discours d'un de leurs collègues et promettait d'y faire voir dans la congrégation suivante des preuves d'ignorance ou d'effronterie.

L'évêque de Cava, auteur du discours, ayant entendu prononcer son nom, demanda ce que l'on disait.

L'évêque de Chiron, son antagoniste, qui était un Franciscain, lui répondit avec une vivacité toute grecque; « Certainement, Monseigneur, vous ne pouvez être excusé ou d'ignorance ou d'effronterie. »

L'autre, ne se possédant plus, le prit par la barbe, lui arracha force poils et s'en alla aussitôt. Il ne fut pas longtemps à reconnaître sa faute; l'offensé lui pardonna volontiers.

Toutefois, pour réparer les scandales et en prévenir de pareils, le concile condamna le coupable à s'exiler pour toujours de Trente et de l'assemblée et à être renvoyé au Pape pour être absous de l’excommunication qui lui était réservée

Le souverain Pontife, pour tempérer la sévérité par la clémence, adressa aux légats un bref qui leur prescrivait de l'absoudre sans éclat à Trente et de le renvoyer à son diocèse quand ils le jugeraient à propos.

Deux questions difficiles et importantes…
A suivre : Sixième session. Décrets et canons sur la justification.

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Message  Louis Sam 10 Aoû 2013, 7:02 am

Sixième session. Décrets et canons sur la justification.

Deux questions difficiles et importantes occupaient les Pères du concile, l'une de dogme, l'autre de discipline : la justification: du pécheur, la résidence des évêques.

Dans le langage vulgaire justifier veut dire montrer, prouver, déclarer que quelqu'un est innocent, qu'il ne mérite point de châtiment, de blâme; mais dans le langage de l'Écriture sainte et de la théologie justifier veut dire rendre juste; justification , c'est l'action et l'effet de la grâce pour rendre les hommes justes. Nous avons vu les principales erreurs de Luther, de Zwingle et de Calvin sur cette matière. Voici comment le concile de Trente y oppose d'abord la doctrine catholique, et ensuite les condamne en détail. La sixième  session eut lieu le 13 janvier 1547, jour de l'octave de l'Epiphanie. Y assistèrent les deux légats del Monte et Cervin (Polus, tombé malade, s'était retiré à Rome), les cardinaux Madrusse et Pachéco, dix archevêques, quarante-cinq évêques; Claude Le Jay3 Jésuite, procureur du cardinal d'Augsbourg; Ambroise Pelargue, Dominicain, procureur de l'archevêque de Trêves ; deux abbés et cinq généraux d'ordres. Il ne s'y trouva aucun ambassadeur de princes, parce que ceux de France, qui seuls étaient à Trente, refusèrent de se rendre à la session, afin, disaient-ils, de ne faire aucune peine à l'empereur, qu'ils savaient ne devoir pas prendre en bonne part les matières qui allaient y être décidées. Quant aux ambassadeurs de l'empereur même, ils reçurent l'ordre de sortir de Trente. Jamais concile n'éprouva autant de difficultés et jamais concile ne fit autant de bien.


DÉCRET   TOUCHANT   LA  JUSTIFICATION. — INTRODUCTION.
« Comme en ce temps, au malheur de plusieurs âmes et au grand détriment de l'unité ecclésiastique, on a disséminé une certaine doctrine erronée touchant la justification, le saint concile de Trente étant légitimement assemblé dans le Saint-Esprit, les révérendissimes seigneurs Jean-Marie del Monte, évêque de Palestrine, et Marcel, du titre de Sainte-Croix en Jérusalem, prêtres, cardinaux de la sainte Eglise romaine et légats apostoliques a latere, y présidant au nom du très-saint Père en Jésus-Christ Paul III, Pape par la Providence divine, il a résolu, à l'honneur et à la gloire de Dieu tout-puissant, pour la tranquillité de l'Église et le salut des âmes, d'exposer à tous les fidèles chrétiens la véritable et saine doctrine touchant la justification, telle que l'a enseignée le Soleil de justice, Jésus-Christ, l'auteur et le consommateur de notre foi, que les apôtres l'ont transmise et que l'Église catholique l'a toujours tenue et gardée, par la suggestion du Saint-Esprit; défendant très-étroitement que personne ne soit assez téméraire pour croire, prêcher ou enseigner autrement qu'il n'est statué et déclaré par le présent décret.

CHAPITRE I. De l'impuissance de la nature et de la loi pour justifier les hommes.

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Message  Louis Sam 10 Aoû 2013, 3:13 pm


Sixième session. Décrets et canons sur la justification.


(suite)


CHAPITRE I. De l'impuissance de la nature et de la loi pour justifier les hommes.

« Premièrement le saint concile déclare que, pour entendre bien et comme il faut la doctrine de la justification, il est nécessaire que chacun reconnaisse et confesse que, tous les hommes ayant perdu l'innocence dans la prévarication d'Adam, et étant devenus impurs, et, comme dit l'Apôtre, enfants de colère par la nature 1, ainsi qu'il a été expliqué dans le décret sur le péché originel, ils étaient à tel point esclaves du péché et sous la puissance du diable et de la mort que non-seulement les Gentils n'avaient pas le pouvoir de s'en délivrer ni de se relever par les forces de la nature, mais que les Juifs mêmes ne le pouvaient par la lettre de la loi de Moïse, quoique le libre arbitre ne fût nullement éteint en eux, mais bien diminué de force et incliné.

CHAP. II De la dispensation et du mystère de l'avènement de Jésus-Christ.

« D'où il est arrivé que le Père céleste, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui, et avant la loi et du temps de la loi, ayant déclaré et promis son Fils Jésus-Christ à beaucoup de saints Pères, l'a envoyé aux hommes lorsque fut venue la bienheureuse plénitude des temps, et pour racheter les Juifs qui étaient sous la loi, et afin que les nations qui ne cherchaient pas la justice saisissent la justice, et que tous reçussent ainsi l'adoption des enfants. C'est lui que Dieu a proposé pour être, par la foi que nous aurions en son sang, la propitiation pour nos péchés, et non-seulement pour les nôtres, mais encore pour ceux de tout le monde.

CHAP. III. Qui sont ceux qui sont justifiés par Jésus-Christ.

« Mais, encore qu'il soit mort pour tous, tous néanmoins ne reçoivent pas le bienfait de sa mort, mais ceux-là seulement à qui est communiqué le mérite de sa passion ; car, de la même façon qu'en effet les hommes ne naîtraient pas injustes s'ils ne descendaient et ne tiraient leur origine de la race d'Adam, puisque c'est par suite de cette génération qu'ils contractent pour lui, lorsqu'ils sont conçus, l'injustice qui leur devient propre, de même, s'ils ne renaissaient en Jésus-Christ, jamais ils ne seraient justifiés, puisque c'est par cette renaissance, en vertu des mérites de sa Passion, que leur est donnée la grâce par laquelle ils sont rendus justes. C'est pour ce bienfait que l'Apôtre nous exhorte « à rendre continuellement grâces à Dieu le Père, qui nous a rendus dignes d'avoir part au sort et à l'héritage des saints dans la lumière, et qui nous a retirés de la puissance des ténèbres et nous a transférés dans le royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption et la rémission des péchés 1. »

CHAP. IV. En quoi consiste la justification de l'impie  et la manière dont elle se fait dans l'état de la loi de grâce.

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1 Éph. 2, 3. — 1 Coloss.,l.

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Message  Louis Dim 11 Aoû 2013, 7:04 am


Sixième session. Décrets et canons sur la justification.


(suite)
CHAP. IV. En quoi consiste la justification de l'impie  et la manière dont elle se fait dans l'état de la loi de grâce.

« Ces paroles insinuent en quoi consiste la justification de l'impie, savoir, que c'est la translation de cet état où l'homme naît enfant du premier Adam à l'état de grâce et d'enfant adoptif de Dieu par le second Adam, Jésus-Christ, notre Sauveur ; et, depuis la publication de l'Évangile, cette translation ne peut se faire sans l'eau de la régénération ou sans son désir, suivant qu'il est écrit: «Si quelqu’un ne renaît de l'eau et du Saint-Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu 1. »

CHAP. V. De la nécessité qu'il y a pour les adultes de se préparer à la justification et d'où elle procède.

« Le saint concile déclare de plus que le commencement de la justification, dans les adultes, se doit prendre de la grâce prévenante de Dieu par Jésus-Christ, c'est-à-dire de sa vocation, par laquelle, sans qu'il y ait aucun mérite de leur part, ils sont appelés, de manière que, au lieu de l'éloignement de Dieu dans lequel ils étaient auparavant par leurs péchés, ils viennent à être disposés par la grâce, qui les excite et les aide à se convertir pour leur propre justification, consentant et coopérant librement à cette même grâce ; en sorte que, Dieu touchant le cœur de l'homme par la lumière du Saint-Esprit, l'homme pourtant ne soit pas tout à fait sans rien faire en recevant cette inspiration, puisqu’il la peut même rejeter, quoiqu'il ne puisse pourtant, par sa volonté libre, se porter, sans la grâce de Dieu, à la justice qui est devant lui. C'est pourquoi, lorsqu'il est dit dans les saintes lettres : « Convertissez-vous à moi, et je me convertirai à vous 1,» nous sommes avertis de notre liberté; et lorsque nous répondrons : « Seigneur, convertissez-nous à vous, et nous serons convertis 2, » nous reconnaissons que nous sommes prévenus par la grâce de Dieu.

CHAP. VI. La manière de cette préparation.

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 1 Jean, 3 — 1  Zach., 13.— 2 Thren. , 5.

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Message  Louis Dim 11 Aoû 2013, 4:25 pm


Sixième session. Décrets et canons sur la justification.


(suite)

CHAP. VI. La manière de cette préparation.

« Or les adultes se disposent à la justification premièrement lorsque, excités et aidés par la grâce de Dieu, concevant la foi par l'ouïe, ils se meuvent librement vers Dieu, croyant vraies les choses qui ont été promises et révélées de Dieu, et ce point sur tous les autres, que le pécheur est justifié de Dieu par sa grâce, par la rédemption qui est en Jésus-Christ; ensuite lorsque, se connaissant eux-mêmes pécheurs, puis passant de la crainte de la justice divine, par laquelle ils sont utilement ébranlés, à la considération de la miséricorde, ils s'élèvent à l'espérance, ayant la confiance que Dieu leur sera propice pour l'amour de Jésus-Christ, et qu'ils commencent à l'aimer lui-même comme source de toute justice ; et pour cela ils s'émeuvent contre les péchés par une certaine haine et détestation, c'est-à-dire par cette pénitence qui doit précéder le baptême ; enfin lors qu’ils prennent la résolution de recevoir le baptême, de commencer une nouvelle vie et de garder les commandements de Dieu. Touchant cette disposition il est écrit: « Pour s'approcher de Dieu, il faut premièrement croire qu'il est et qu'il récompense ceux qui le cherchent 1 ; » et encore: «Mon fils, ayez confiance, vos péchés vous seront remis2; » et : « La crainte du Seigneur chasse le péché 3 ; » et : « Faites pénitence, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour la rémission de ses péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit 4 ; » et : « Allez donc, et enseignez toutes les nations, les baptisant au nom de Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, les instruisant à observer toutes les choses que je vous ai commandées 5 ; » et enfin : « Préparez vos cœurs au Seigneur .6 »

CHAP. VII Ce que c'est que la justification du pécheur, et quelles en sont les causes.

_________________________________________________

1 Hébr., 11, 6. — 2 Marc, 2, 5. — 3 Eccl. , I, 27. — 4 Act., 2, 38. — 5 Matth. , 28,19. — 6 I Rois, 7, 3.

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Message  Louis Lun 12 Aoû 2013, 6:19 am

Sixième session. Décrets et canons sur la justification.

(suite)

CHAP. VII Ce que c'est que la justification du pécheur, et quelles en sont les causes.

« Cette disposition ou préparation est suivie de la justification même, qui n'est pas seulement la rémission des péchés, mais aussi la sanctification et le renouvellement de l'homme intérieur, par la réception volontaire de la grâce et des dons qui l'accompagnent. D'où il arrive que l'homme d'injuste devient juste et ami d'ennemi qu'il était, pour être, selon l'espérance qui lui en est donnée, héritier de la vie éternelle.

Cette justification, si l'on en recherche les causes, a premièrement pour cause finale la gloire de Dieu et de Jésus-Christ et la vie éternelle. Pour cause efficiente elle a Dieu même, en tant que miséricordieux, qui lave et sanctifie gratuitement par le sceau et l'onction de l'Es-prit-Saint, promis par les Ecritures, qui est le gage de notre héritage. Pour cause méritoire elle a Notre-Seigneur Jésus-Christ, son très-cher et unique Fils, qui, par l'amour extrême dont il nous a aimés, nous a mérité la justification et a satisfait pour nous à Dieu, son Père, par sa très-sainte passion sur l'arbre de la croix, lorsque nous étions ses ennemis. Pour cause instrumentale elle a le sacrement de Baptême, qui est le sacrement de la foi, sans laquelle personne ne peut être justifié. Enfin son unique cause formelle est la justice de Dieu, non la justice par laquelle il est juste lui-même, mais celle par laquelle il nous justifie, c'est-à-dire de laquelle étant gratifiés par lui nous sommes renouvelés dans l'intérieur de notre âme ; et non-seulement nous sommes réputés justes, mais nous sommes avec vérité nommés tels et le sommes en effet, recevant en nous la justice chacun selon sa mesure et selon le partages qu'en fait le Saint-Esprit, comme il lui plaît et suivant la disposition propre et la coopération de chacun.

Car, quoique personne ne puisse être justifié que celui auquel sont communiqués les mérites de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, il faut pourtant entendre que cette justification se fait en sorte que, par le mérite de cette même Passion, la charité de Dieu est aussi répandue par le Saint-Esprit dans les cœurs de ceux qui sont justifiés, et y est inhérente. D'où vient que, dans cette justification, l'homme, par Jésus-Christ, auquel il est enté, reçoit aussi tout ensemble, avec la rémission des péchés, tous ces dons infus, la foi, l'espérance et la charité. Car, si l'espérance et la charité ne se joignent pas à la foi, elle n'unit pas parfaitement avec Jésus-Christ, ni ne rend l'homme un membre vivant de son corps.

C'est pourquoi il est dit avec beaucoup de vérité, que « la foi sans les œuvres est morte et oiseuse 1; et aussi « qu'en Jésus-Christ ni la circoncision, ni l'incirconcision ne servent de rien, mais la foi qui opère par la charité 2.

C'est cette foi que les catéchumènes, selon la tradition des apôtres, demandent à l'Église avant le sacrement de Baptême, lorsqu'ils demandent la foi qui donne la vie éternelle, que la foi seule ne peut pas donner sans l'espérance et la charité. Et pour cela on leur répond incontinent par cette parole de Jésus-Christ : « Si vous voulez entrer dans la vie gardez les commandements 3. »

C'est pourquoi, aussitôt qu'ils sont nés de nouveau par le baptême, recevant cette justice chrétienne et véritable, comme la première robe qui leur est donnée par Jésus-Christ, au lieu de celle qu'Adam a perdue pour lui et pour nous, par sa désobéissance, ils reçoivent aussi en même temps le commandement de la conserver blanche et sans tache, pour la pouvoir présenter en cet état devant le tribunal de Notre-Seigneur Jésus-Christ et obtenir la vie éternelle.

CHAP. VIII. Comment il faut entendre que le pêcheur est justifié par la foi et gratuitement.

_________________________________________________________

1 Jacq.,  2. — 2 Galat. ,  5, 6. — 3 Matth. 19.

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Message  Louis Lun 12 Aoû 2013, 3:49 pm


Sixième session. Décrets et canons sur la justification.


(suite)
CHAP. VIII. Comment il faut entendre que le pêcheur est justifié par la foi et gratuitement.

« Quand donc. l'Apôtre dit que « l'homme est justifié par la foi et gratuitement 1, ces paroles doivent être entendues en ce sens, qui a toujours été celui que, d'un consentement général et perpétuel, l'Église catholique a tenu et a fait entendre aux fidèles, savoir que nous sommes dits être justifiés par la foi parce qu'en effet la foi est le commencement du salut de l'homme, le fondement et la racine de toute justification, sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu et d'arriver à l'association de ses enfants. Et de même nous sommes dits être justifiés gratuitement parce qu'en effet rien de tout ce qui précède la justification, soit la foi, soit les œuvres, ne mérite la grâce même de la justification ; car, si c'est une grâce, elle ne vient pas des œuvres ; autrement, comme dit le même apôtre, la grâce n'est plus une grâce 2.

CHAP.  IX. Contre la vaine confiance des hérétiques.

« Or, quoiqu'il soit nécessaire de croire que les péchés ne sont remis, ni ne l'ont jamais été, sinon gratuitement par la miséricorde de Dieu, à cause de Jésus-Christ, il ne faut pourtant pas dire que les péchés soient remis ni qu'ils l'aient jamais été à personne qui vante cette confiance et cette certitude de la rémission de ses péchés, et qui se repose sur elle seule, puisqu'elle se peut rencontrer dans des hérétiques et des schismatiques, et qu'elle s'y rencontre même en ce temps, où l'on fait valoir avec tant de chaleur contre l'Église catholique cette confiance vaine et éloignée de toute piété. Il faut bien se garder aussi de soutenir que ceux qui sont véritablement justifiés doivent être eux-mêmes dans cette créance ferme et tout à fait indubitable qu'ils sont justifiés, ni que personne ne soit absous de ses péchés et ne soit justifié s'il ne croit fermement être absous et justifié, ni enfin que ce soit par cette seule confiance que l'absolution et la justification s'accomplissent; comme si on devait inférer que celui qui n'a pas cette ferme confiance doutât des promesses de Dieu et de l'efficacité de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ. Car, de même qu'aucun fidèle ne doit douter de la miséricorde de Dieu, du mérite de Jésus-Christ, de la vertu et de l'efficacité des sacrements, aussi est-il vrai que chacun, tournant les yeux sur soi-même et considérant ses propres faiblesses et ses mauvaises dispositions, a lieu de craindre et l'appréhender pour son état de grâce, nul ne pouvant savoir d'une certitude de foi, en laquelle il ne puisse y avoir rien de faux, qu'il a reçu la grâce de Dieu.

CHAP. X. De l'accroissement de la justification après l'avoir reçue.

« Les hommes étant donc ainsi justifiés et devenus amis et domestiques de Dieu, s'avançant de vertu en vertu 1 , se renouvellent, comme dit l'Apôtre, de jour en jour 2, c'est-à-dire en mortifiant les membres de leur chair et en les faisant servir d'instruments à la justice pour la sanctification, par l'observation des commandements de Dieu et de l'Eglise, la foi coopérant aux bonnes œuvres, ils croissent dans la justice qu'ils ont reçue par la grâce de Jésus-Christ et sont ainsi de plus en plus justifiés, suivant qu'il est écrit : « Que celui qui est juste soit justifié encore 3 ; » et aussi : « N'ayez point de honte d'être toujours justifié jusqu'à la mort 4 ; » et encore : « Vous voyez donc que l'homme est justifié par les œuvres, et non-seulement par la foi5 . » Et c'est enfin cet accroissement de justice que la sainte Eglise demande quand elle dit dans ses prières : « Donnez-nous, Seigneur, augmentation de foi, d'espérance et de charité. »

CHAP. XI De l'observation des commandements de Dieu, de sa nécessité et de sa possibilité.

__________________________________________________________

1 Rom. 3, 5 — 2 Ibid., 11. —  1 Ps. 83. — 2 1 Cor., 4. — 3 Apoc. , 3. — 4 Ézéch., 13. — 5 Jacq., 2.

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Message  Louis Mar 13 Aoû 2013, 7:05 am


Sixième session. Décrets et canons sur la justification.

(suite)
CHAP. XI De l'observation des commandements de Dieu, de sa nécessité et de sa possibilité.

« Or personne, quelque justifié qu'il soit, ne doit s'estimer exempt de l'observation des commandements de Dieu, ni avancer cette parole téméraire, et interdite par les Pères sous peine d'anathème, que l'observation des commandements est impossible à un homme justifié; car Dieu ne commande pas des choses impossibles; mais, en commandant, il avertit de faire ce qu'on peut et de demander ce qu'on ne peut pas faire, et il aide afin qu'on le puisse. Ses commandements ne sont pas pesants; son joug est doux, et son fardeau est léger 1.

Car ceux qui sont enfants de Dieu aiment Jésus-Christ, et ceux qui l'aiment gardent sa parole, comme il le témoigne lui-même ; et cela ils peuvent le faire avec le secours de Dieu.

Car, quoique, dans cette vie mortelle, les plus saints et les plus justes ne laissent pas de tomber quelquefois dans des fautes, du moins légères et journalières, qu'on appelle aussi péchés véniels, ils ne cessent cependant pas pour cela d'être justes ; car cette parole des justes est à la fois humble et véritable : « Pardonnez-nous nos offenses. »

De là les justes se doivent sentir et reconnaître d'autant plus obligés à marcher dans les voies de la justice qu'étant déjà affranchis du péché et devenus serviteurs de Dieu ils sont en état, en vivant selon les lois de la tempérance, de la justice et de la piété, d'avancer par Jésus-Christ même, par lequel ils ont eu entrée dans cette grâce.

Car  ceux qui ont été une fois justifiés par sa grâce, Dieu ne les abandonne point s'il n'en est auparavant abandonné. Personne donc ne se doit flatter ni s'applaudir en soi-même pour avoir seulement la foi, dans la pensée que par cette seule foi il est établi héritier et qu'il aura part à l'héritage, encore qu'il ne souffre point avec Jésus-Christ pour être aussi glorifié avec lui.

Car, comme dit l'Apôtre, « Jésus-Christ lui-même, encore qu'il fût Fils de Dieu, a appris l'obéissance par l'expérience des choses qu'il a souffertes, et, tout étant consommé en lui, il est devenu la cause du salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent 2. »

C'est pourquoi le même Apôtre, parlant à ceux qui sont justifiés, leur dit : « Ne savez-vous pas que dans la carrière tous courent véritablement, mais un seul emporte le prix? Courez donc en sorte que vous le remportiez. Pour moi je cours, non pas comme au hasard; je combats, non pas en donnant des coups en l'air, mais je châtie mon corps, et je le réduis en servitude, de peur qu'après avoir prêché aux autres je ne sois moi-même réprouvé 3. »

Saint Pierre, le prince des apôtres, dit aussi : « Travaillez à assurer par vos bonnes œuvres votre vocation et votre élection; car, agissant de la sorte, il arrivera que vous ne pécherez plus 1. »

« Ce qui fait voir que ceux-là contredisent la doctrine orthodoxe de la religion qui soutiennent que le juste, dans toute bonne œuvre, pèche au moins véniellement, ou, ce qui est encore plus insupportable, qu'il mérite les peines éternelles. Autant en est-il de ceux qui disent que les justes pèchent dans toutes leurs actions, si, outre l'intérêt de la gloire de Dieu qu'ils ont principalement en vue en les faisant, ils jettent aussi les yeux sur la récompense éternelle pour exciter leur langueur et pour s'encourager eux-mêmes à courir dans la carrière, puisqu'il est écrit : « J'ai incliné mon cœur à l'accomplissement de vos commandements à cause de la récompense 2, » et que l'Apôtre dit de Moïse qu'il envisageait la récompense 3.

CHAP. XII. Qu'il faut éviter la présomption téméraire de sa prédestination.


_____________________________________________________________

1 Jean, 5. — Matth, 11. — 2 Hébr., 5. — 3 1 Cor., 9. — 1 2 Pierre, 1.— 2 Ps. 118. — 3 Hébr., 11.
 
* Note de LOUIS : J’ai aéré le texte pour une meilleure compréhension. Bien à vous.

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Message  Louis Mar 13 Aoû 2013, 2:36 pm


Sixième session. Décrets et canons sur la justification.


(suite)

CHAP. XII. Qu'il faut éviter la présomption téméraire de sa prédestination.

« Personne aussi, tant qu'il vit dans cette mortalité, ne doit tellement présumer du mystère secret de la prédestination qu'il tienne pour tout à fait certain d'être du nombre des prédestinés, comme s'il était vrai que, étant justifié, il ne pût plus pécher, ou que, s'il péchait, il dût se promettre avec certitude de se relever. Car sans une révélation spéciale on ne peut savoir ceux que Dieu s'est choisis.

CHAP. XIII. Du don de la persévérance.

« Il en est de même du don de persévérance, duquel il est écrit : « Celui qui aura persévéré jusqu'à la fin sera sauvé 4 » Ce qu'on ne peut obtenir d'ailleurs que de Celui qui est puissant pour soutenir celui qui est debout, afin qu'il continue d'être debout jusqu’à la fin, aussi bien que pour relever celui qui tombe.

Mais personne là-dessus ne peut se promettre rien de certain d'une certitude absolue, quoique tous doivent mettre et établir une confiance très-ferme dans le secours de Dieu ; car Dieu, s'ils ne manquent eux mêmes à sa grâce, achèvera et perfectionnera le bon ouvrage qu'il a commencé, opérant le vouloir et le parfaire.

Mais cependant que ceux qui croient être debout prennent garde de tomber, et qu'ils travaillent à leur salut avec crainte et tremblement, dans les travaux, dans les veilles, dans les aumônes, dans les prières, dans les offrandes, dans les jeûnes, dans la pureté.

Car, sachant que leur renaissance ne les met pas encore dans la possession de la gloire, mais seulement dans l'espérance de l'obtenir, ils ont sujet d'appréhender pour le combat qui leur reste à soutenir contre le diable, le monde et la chair, dans lequel ils ne peuvent être victorieux, si, avec la grâce de Dieu, ils n'obtempèrent à l'Apôtre, qui dit : « Nous sommes redevables, mais ce n'est pas à la chair, pour vivre selon la chair ; car, si vous vivez selon la chair, vous mourrez ; mais si, par l'esprit, vous mortifiez les œuvres de la chair, vous vivrez 1. »

CHAP. XIV. De ceux qui sont tombés, et de leur réparation.

_______________________________________________

4 Matth., 10 et 24.
1 Rom. , 8.

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Message  Louis Mer 14 Aoû 2013, 10:19 am


Sixième session. Décrets et canons sur la justification.
CHAP. XIV. De ceux qui sont tombés, et de leur réparation.

« A l'égard de ceux qui, par le péché, sont déchus de la grâce de la justification qu'ils avaient reçue, ils pourront être justifiés de nouveau quand, Dieu les excitant par le sacrement de Pénitence, ils feront en sorte de recouvrer, par le mérite de Jésus-Christ, la grâce qu'ils avaient perdue; car cette manière de justification est la réparation pour ceux qui sont tombés. C'est ce que les saints Pères nomment avec raison la seconde table après le naufrage de la grâce qu'on a perdue. En effet c'est pour ceux qui, après le baptême, sont tombés dans le péché, que Jésus-Christ a institué le sacrement de Pénitence, quand il a dit : « Recevez le Saint-Esprit ; les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, et ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez. »

Il faut donc enseigner que la pénitence d'un chrétien qui est tombé dans le péché est fort différente de celle qu'on fait dans Le baptême, car elle renferme non-seulement la cessation et la détestation du péché, ou un cœur contrit et humilié, mais encore la confession sacramentelle de ses péchés, au moins le désir de la faire en son temps, et l'absolution du prêtre, avec la satisfaction par les jeûnes, les aumônes, les prières et autres pieux exercices de la vie spirituelle ; non pas, à la vérité, pour la peine éternelle, laquelle est remise, avec l'offense, ou par le sacrement, ou par le désir de le recevoir, mais pour la peine temporelle, qui, selon ce qu'enseignent les saintes lettres, n'est pas toujours, comme dans le baptême, remise entièrement à ceux qui, méconnaissant la grâce qu'ils ont reçue, ont contristé l'Esprit-Saint et n'ont pas craint de violer le temple de Dieu.

C'est de cette pénitence qu'il est écrit : « Souvenez-vous de l'état d'où vous êtes déchu ; faites pénitence et rentrez dans la pratique de vos premières œuvres 1 ; » et encore : « La tristesse qui est selon Dieu opère pour le salut une pénitence stable2  ; » et : « Faites pénitence; » enfin : « Faites de dignes fruits de pénitence 3. »

CHAP. XV. Que par tout péché mortel se perd la grâce, mais non pas la foi.

« Pour s'opposer aux malins artifices de certains esprits qui, par des paroles douces et flatteuses, séduisent le cœur des personnes simples, il est à propos aussi de bien établir que la grâce de la justification qu'on a reçue se perd non-seulement par le crime de l'infidélité, par lequel se perd aussi la foi, mais même par tout autre péché mortel par lequel la foi ne se perd pas. Et en cela nous soutenons la doctrine de la loi divine, qui exclut du royaume de Dieu non-seulement les infidèles, mais aussi les fidèles qui sont fornicateurs, adultères, ivrognes, médisants, ravisseurs du bien d'autrui, et tous ceux qui commettent des péchés mortels qu'ils peuvent éviter avec l'aide de la grâce divine, et pour la punition desquels ils sont séparés de la grâce de Jésus-Christ.

CHAP. XVI. Du fruit de la justification  c'est-à-dire du mérite des bonnes œuvres, et en quoi il consiste.


_________________________________________________________

1 Apoc, 2. — 2 2 Cor., 7. — 3 Matth., 3 et 4. — Luc, 4.
 
* Note de Louis : J’ai aéré le texte pour une meilleure compréhension. Bien à vous.

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Message  Louis Mer 14 Aoû 2013, 1:39 pm


Sixième session. Décrets et canons sur la justification.


(suite)

CHAP. XVI. Du fruit de la justification  c'est-à-dire du mérite des bonnes œuvres, et en quoi il consiste.

« Les hommes étant donc justifiés de cette manière, soit qu'ils aient toujours conservé la grâce qu'ils ont reçue, soit qu'après l'avoir perdue ils l'aient recouvrée, il faut leur proposer cette parole de l'Apôtre : « Appliquez-vous de plus en plus aux bonnes œuvres, sa- chant que votre travail ne sera pas sans fruit devant le Seigneur; car Dieu n'est point injuste pour oublier vos bonnes œuvres et l'amour que vous avez fait paraître pour son nom 1 ; » et : « Ne perdez pas votre confiance, qui doit être récompensée d'un grand prix2. »

C'est ainsi qu'il faut proposer la vie éternelle à ceux qui travaillent bien jusqu'à la fin et qui espèrent en Dieu, et comme une grâce miséricordieusement promise aux enfants de Dieu par le moyen de Jésus-Christ, et comme une récompense qui, selon la promesse de Dieu même, doit être fidèlement rendue à leurs bonnes œuvres et à leurs mérites. C'est cette couronne de justice que l'Apôtre disait lui être réservée à la fin de sa course et de son combat, pour lui être rendue par le juste Juge, et non-seulement à lui, mais à tous ceux qui aiment son avènement 3  .

Car Jésus-Christ lui-même répandant continuellement dans les justes les influences de sa vertu, comme le chef dans ses membres et le cep de vigne dans ses branches, et cette vertu précédant, accompagnant et suivant toujours les bonnes œuvres, qui, sans elle, ne pourraient en aucune manière être agréables à Dieu ni méritoires, on doit tenir pour certain qu'il ne manque plus rien à ceux qui sont justifiés pour être censés avoir, par ces bonnes œuvres faites en la vertu de Dieu, pleinement satisfait à la loi divine selon l'état de la vie présente, et avoir véritablement mérité  la vie éternelle pour l'obtenir en son temps, pourvu toutefois qu'ils meurent dans la grâce.

C'est à ce sujet que Noire-Seigneur Jésus-Christ dit : « Si quelqu'un boit de l'eau que je lui donnerai, il n'aura jamais soif, et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusqu'à la vie éternelle 4. » Nous ne prétendons pas ainsi que notre justice nous soit propre comme de nous-mêmes; nous ne dissimulons ni n'excluons la justice de Dieu ; car la même qui est appelée notre justice, parce que, inhérente en nous, elle nous justifie, est aussi celle de Dieu, parce que Dieu la répand en nous par les mérites de Jésus-Christ.

« Mais il ne faut pas non plus omettre ceci….

________________________________________________________

1 I. Cor., 15, et Hébr.,6.— 2 Hébr.,10. — 3  2 Tim, 4. —  4 Jean, 4.
 
* Note de Louis: J’ai aéré le texte pour une meilleure compréhension. Bien à vous.

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Message  Louis Jeu 15 Aoû 2013, 6:12 am


Sixième session. Décrets et canons sur la justification.


CHAP. XVI. Du fruit de la justification  c'est-à-dire du mérite des bonnes œuvres, et en quoi il consiste.

(suite)

« Mais il ne faut pas non plus omettre ceci. Encore que dans les saintes lettres les bon-les œuvres soient mises à un si haut prix que Jésus-Christ lui-même promet que celui qui donnera seulement un verre d'eau froide au moindre des siens ne demeurera pas sans récompense, et que l'Apôtre assure que les afflictions si courtes et si légères de la vie présente nous produisent le poids éternel d'une sublime et incomparable gloire, toutefois, à Dieu ne plaise que le chrétien se confie ou se glorifie en lui-même, et non dans le Seigneur, dont la bonté est si grande envers tous les hommes qu'il veut que les dons qu'il leur fait soient leurs mérites. Et comme nous faisons tous beaucoup de fautes, chacun doit avoir devant les yeux la sévérité et le jugement de Dieu, aussi bien que sa bonté et sa miséricorde, et nul ne doit se juger, quand même il ne se sentirait coupable de rien, parce que toute la vie des hommes ne sera point examinée ni jugée par le jugement des hommes, mais par celui de Dieu, qui produira dans la lumière ce qui est caché dans les ténèbres et découvrira les plus secrètes pensées des cœurs ; et alors chacun recevra le Dieu la louange qui lui sera due, et Dieu, comme il est écrit, rendra à chacun selon ses œuvres 1.

« Après cette explication de la doctrine catholique touchant la justification, que chacun doit embrasser fidèlement et fermement, puisque autrement on ne peut être justifié, le saint concile a trouvé bon d'y joindre les canons suivants, afin que chacun puisse savoir non-seulement ce qu'il doit tenir et suivre, mais aussi ce qu'il doit fuir et éviter.


DE LA JUSTIFICATION.…
__________________________________________

1 1 Cor., 4. — Matth. , 16. — Rom., 2.

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Message  Louis Jeu 15 Aoû 2013, 4:58 pm

Sixième session. Décrets et canons sur la justification.

(suite)

DE LA JUSTIFICATION.
CANON  I.  Si quelqu'un dit que l'homme peut être justifié devant Dieu par ses propres oeuvres, faites seulement selon les lumières de la nature ou selon les préceptes de la loi, sans la grâce de Dieu méritée par Jésus Christ, qu'il soit anathème !

« II.  Si quelqu'un dit que la grâce de Dieu méritée par Jésus-Christ est donnée seulement afin que l'homme puisse plus aisément vivre dans la justice et mériter la vie éternelle, comme si, par le libre arbitre, sans la grâce, il pouvait faire l'un et l'autre, bien qu'avec peine et difficulté, qu'il soit anathème !

«  III.  Si quelqu'un dit que, sans l'inspiration prévenante du Saint-Esprit et sans son secours, un homme peut faire des actes de foi, d'espérance, de charité et de repentir, tels qu'ils doivent être faits pour obtenir la grâce et la justification, qu'il soit anathème!

« IV. Si quelqu'un dit que le libre arbitre, mû et excité de Dieu, en donnant son consentement à Dieu, qui l'excite et l'appelle, ne coopère en rien à se préparer et à se disposer à obtenir la grâce de la justification, et qu'il ne peut refuser son consentement s'il le veut, mais que, semblable à une chose inanimée, il ne fait rien du tout et demeure purement passif, qu'il soit anathème !

«  V. Si quelqu'un dit que, depuis le péché d'Adam, le libre arbitre de l'homme est perdu et éteint, que c'est un être qui n’a que le nom, ou plutôt un nom sans réalité, ou enfin une fiction ou vaine imagination que le démon a introduite dans l'Église, qu'il soit anathème !

«   VI. Si quelqu'un dit qu'il n'est pas au pouvoir de l'homme de rendre ses voies mauvaises, mais que Dieu opère les mauvaises œuvres aussi bien que les bonnes, non-seulement en tant qu'il les permet, mais proprement et par lui-même, en sorte que la trahison de Judas n'est pas moins le propre ouvrage de Dieu que la vocation de saint Paul, qu'il soit anathème !

« VII. Si quelqu'un dit que toutes les œuvres qui se font avant la justification, de quelque manière qu'elles soient faites, sont de vrais péchés, ou qu'elles méritent la haine de Dieu, ou que plus un homme s'efforce de se disposer à la grâce, plus il pèche grièvement, qu'il soit anathème !

« VIII. Si quelqu'un dit que la crainte de l'enfer, qui nous porte à avoir recours à la miséricorde de Dieu et qui est accompagnée de la douleur de nos péchés, ou qui nous fait abstenir de pécher, est un péché, ou qu'elle rend les pécheurs encore pires, qu'il soit anathème !

« IX. Si quelqu'un dit que l'impie est justifié par la seule foi, en sorte qu'il…

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Message  Louis Ven 16 Aoû 2013, 6:05 am


Sixième session. Décrets et canons sur la justification.


(suite)
« IX. Si quelqu'un dit que l'impie est justifié par la seule foi, en sorte qu'il entende par là que, pour obtenir la grâce de la justification, on n'a besoin d'aucune autre chose qui y coopère, et qu'il n'est nécessaire en aucune manière qu'on s'y prépare et qu'on s'y dispose par le mouvement de sa volonté, qu'il soit anathème !

« X. Si quelqu'un dit que les hommes sont justes sans la justice de Jésus-Christ, par laquelle il nous a mérité d'être justifiés, ou que c'est par elle-même qu'ils sont formellement justes, qu'il soit anathème !

« XI. Si quelqu'un dit que les hommes sont justifiés ou par la seule imputation de la justice de Jésus-Christ, ou par la seule rémission des péchés, en excluant la grâce et la charité qui est répandue dans leurs cœurs par le Saint-Esprit et qui leur est inhérente, ou bien que la grâce par laquelle nous sommes justifiés n'est autre chose que la faveur de Dieu, qu'il soit anathème !

« XII. Si quelqu'un dit que la foi justifiante n'est autre chose que la confiance en la divine miséricorde, qui remet les péchés à cause de Jésus-Christ, ou que c'est par cette seule confiance que nous sommes justifiés, qu'il soit anathème !

« XIII. Si quelqu'un dit qu'il est nécessaire à tout homme, pour obtenir la rémission de ses péchés, de croire certainement, et sans hésiter sur sa propre faiblesse et ses mauvaises dispositions, que ses péchés lui sont remis, qu'il soit anathème!

« XIV. Si quelqu'un dit qu'un homme est absous de ses péchés et justifié dès qu'il croit avec certitude être absous et justifié, ou que personne n'est véritablement justifié que celui qui se croit justifié, et que c'est par cette seule foi que l'absolution et la justification s'accomplissent, qu'il soit anathème !

« XV. Si quelqu'un dit qu'un homme régénéré et justifié est obligé, selon la foi, de croire qu'il est certainement au nombre des prédestinés, qu'il soit anathème !

« XVI. Si quelqu'un soutient comme une chose de certitude absolue et infaillible qu'il aura assurément le grand don de la persévérance jusqu'à la fin, à moins qu'il ne l'ait appris par une révélation spéciale, qu'il soit anathème!

« XVII. Si quelqu'un dit que la grâce de la justification n'est que pour ceux qui sont prédestinés à la vie, et que tous les autres, qui sont appelés, sont appelés, il est vrai, mais ne reçoivent point la grâce, comme étant prédestinés au mal par la puissance divine, qu'il soit anathème !

« XVIII. Si quelqu'un dit que les commandements de Dieu sont impossibles à garder, même à celui qui est justifié et en état de grâce, qu'il soit anathème !

« XIX. Si quelqu'un dit que dans l'Évangile il n'y a que la foi seule qui soit de précepte…

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Message  Louis Ven 16 Aoû 2013, 4:04 pm


Sixième session. Décrets et canons sur la justification.
« XIX. Si quelqu'un dit que dans l'Évangile il n'y a que la foi seule qui soit de précepte, et que toutes les autres choses sont indifférentes, n'étant ni commandées ni défendues, mais laissées à la liberté de chacun, ou que les dix commandements ne regardent point les chrétiens, qu'il soit anathème!

« XX. Si quelqu'un dit qu'un homme justifié, quelque parfait qu'il puisse être, n'est pas obligé à observer les commandements de Dieu et de l'Eglise, mais seulement à croire, comme si l'Evangile ne consistait que dans la promesse simple et absolue de la vie éternelle, sans la condition d'observer les commandements, qu'il soit anathème !

« XXI. Si quelqu'un dit que Jésus-Christ a été donné de Dieu aux hommes en qualité seulement de rédempteur dans lequel ils doivent mettre leur confiance, et non pas aussi comme législateur auquel ils doivent obéir, qu'il soit anathème !

« XXII. Si quelqu'un dit qu'un homme justifié peut persévérer dans la justice qu'il a reçue sans un secours particulier de Dieu, ou qu'il ne le peut pas avec ce secours, qu'il soit anathème !

« XXIII. Si quelqu'un dit que l'homme une fois justifié ne peut plus pécher ni perdre la grâce, et qu'ainsi celui qui tombe dans le péché n'a jamais été vraiment justifié, ou au contraire que l'homme justifié peut, durant toute sa vie, éviter tous les péchés, même les véniels, si ce n'est par un privilège spécial de Dieu, comme c'est le sentiment de l'Église à l'égard de la bienheureuse Vierge, qu'il soit anathème !

« XXIV. Si quelqu'un dit que la justice qui a été reçue n'est pas conservée et même augmentée devant Dieu par les bonnes œuvres, mais que ces œuvres sont les fruits seulement de la justification et les marques qu'on l'a reçue, mais non une cause qui l'augmente, qu'il soit anathème !

« XXV. Si quelqu'un dit qu'en quelque bonne œuvre que ce soit le juste pèche au moins véniellement, où, ce qui est encore plus insupportable, qu'il pèche mortellement et mérite ainsi les peines éternelles, et que la seule raison pour laquelle il n'est pas damné est que Dieu ne lui impute pas ces œuvres à damnation, qu'il soit anathème !

« XXVI. Si quelqu'un dit que les justes ne doivent point, pour leurs bonnes œuvres faites en Dieu…

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Message  Louis Sam 17 Aoû 2013, 6:18 am


Sixième session. Décrets et canons sur la justification.


(suite)
« XXVI. Si quelqu'un dit que les justes ne doivent point, pour leurs bonnes œuvres faites en Dieu, attendre ni espérer de lui la récompense éternelle par sa miséricorde et parle mérite de Jésus-Christ, quoiqu'ils persévèrent jusqu'à la fin en faisant le bien et en gardant ses commandements, qu'il soit anathème !

« XXVII. Si quelqu'un dit qu'il n'y a point d'autre péché mortel que celui d'infidélité, ou que la grâce qu'on a une fois reçue ne se perd par aucun péché, quelque grave et quelque énorme qu'il soit, que par celui de l'infidélité, qu'il soit anathème !

« XXVIII. Si quelqu'un dit que, la grâce étant perdue par le péché, la foi se perd toujours en même temps, ou que la foi qui reste n'est pas une véritable foi, quoiqu'elle ne soit pas vivante, ou que celui qui a la foi sans la charité n'est pas chrétien, qu'il soit anathème !

« XXIX. Si quelqu'un dit que celui qui est tombé dans le péché depuis le baptême ne peut pas se relever par la grâce de Dieu, ou qu'il peut à la vérité recouvrer la grâce qu'il avait perdue, mais que c'est par la seule foi sans le sacrement de Pénitence, contre ce que l'Église romaine et universelle, instruite par Jésus-Christ et ses apôtres, a jusqu'ici cru, tenu et enseigné, qu'il soit anathème !

« XXX. Si quelqu'un dit qu'à tout pécheur pénitent, qui a reçu la grâce de la justification, l'offense est tellement remise et la condamnation à la peine éternelle tellement effacée qu'il ne lui reste aucune peine temporelle à subir, soit en cette vie, soit en l'autre, dans le purgatoire, avant que l'entrée du  royaume des cieux puisse lui être ouverte, qu'il soit anathème!

« XXXI. Si quelqu'un dit qu'un homme juste pèche lorsqu'il fait de bonnes œuvres en vue de la récompense éternelle, qu'il soit anathème !

« XXXII. Si quelqu'un dit que les bonnes œuvres de l'homme justifié sont tellement les dons de Dieu qu'elles ne soient pas aussi les mérites de cette homme justifié, ou que par ces bonnes œuvres, qu'il fait par la grâce de Dieu et par le mérite de Jésus-Christ, dont il est un membre vivant, il ne mérite pas véritablement une augmentation de la grâce, la vie éternelle et la possession de cette vie, pourvu qu'il meure en grâce, et même l'augmentation de la gloire, qu'il soit anathème !

« XXXIII. Si quelqu'un dit que, par cette doctrine catholique de la justification exposée par le saint concile dans le présent décret, on déroge en quelque chose à la gloire de Dieu et aux mérites de Notre-Seigneur Jésus-Christ, au lieu qu'en effet la vérité de notre foi, la gloire de Dieu et de Jésus-Christ ; y sont rendues plus éclatantes, qu'il soit anathème! »

Voilà comment le saint concile de Trente porta le remède à la source même du mal…
A suivre :  Différence entre Luther et le concile.

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