Le Saint Concile de Trente

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Message  Louis Mer 31 Juil 2013, 10:17 am

Quatrième session. Discours sur l’Écriture sainte.

(suite)

« Voulant aussi, comme il est juste et raisonnable, mettre des bornes en cette matière à la licence des imprimeurs, qui aujourd'hui, sans règle et sans mesure, se croyant permis tout ce qui leur plaît, non-seulement impriment, sans permission des supérieurs ecclésiastiques, les livres même de l'Écriture sainte avec des explications et des notes de toutes mains indifféremment, supposant bien souvent le lieu de l'impression, et souvent même le supprimant tout à fait, aussi bien que le nom de l'auteur, ce qui est encore un abus plus considérable, mais se mêlent aussi de débiter au hasard et d'exposer en vente sans distinction toutes sortes de livres imprimés çà et là, de tous côtés ; le saint concile a résolu et ordonné qu'au plus tôt l'Ecriture sainte, particulièrement selon cette édition ancienne et vulgate, soit imprimée le plus correctement qu'il sera possible, et qu'à l'avenir il ne soit permis à personne d'imprimer ou faire imprimer aucuns livres traitant des choses saintes sans le nom de l'auteur, ni même de les vendre ou de les garder chez soi s'ils n'ont été examinés auparavant et approuvés par l'ordinaire, sous peine d'anathème et de l'amende pécuniaire portée au canon du dernier concile de Latran; et, si ce sont des réguliers, outre cet examen et cette approbation, ils seront encore obligés d'obtenir permission de leurs supérieurs, qui feront la revue de ces livres suivant la forme de leurs statuts.

Ceux qui les débiteront ou les feront courir en manuscrit sans être auparavant examinés et approuvés seront sujets aux mêmes peines que les imprimeurs et ceux qui les auront chez eux ou les liront, s'ils en déclarent les auteurs, seraient eux-mêmes traités comme s'ils n'en étaient les auteurs propres. Cette approbation, que nous désirons à tous les livres, sera donnée par écrit et sera mise en vue à la tête de chaque livre, soit qu'il soit imprimé ou écrit à la main, et le tout, c'est-à-dire tant l'examen que l'approbation, se fera gratuitement, afin qu'on approuve ce qui doit être approuvé et qu'on rejette ce qui doit être rejeté.

« Après cela le saint concile, désirant encore réprimer cet abus insolent et téméraire…

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Message  Louis Mer 31 Juil 2013, 3:26 pm


Quatrième session. Discours sur l’Écriture sainte..


(suite)

« Après cela le saint concile, désirant encore réprimer cet abus insolent et téméraire d'employer et de tourner à toutes sortes d'usages profanes les paroles et les passages de l'Écriture sainte, les faisant servir à des railleries, à des applications vaines et fabuleuses, à des flatteries, des médisances, et jusqu'à des superstitions, des charmes impies et diaboliques, des divinations, des sortilèges et des libelles diffamatoires, il ordonne et commande, pour abolir cette irrévérence et ce mépris des paroles saintes, et afin qu'à l'avenir personne ne soit assez hardi pour en abuser de cette manière ou de quelque autre que ce puisse être, que les évêques punissent toutes ces sortes de personnes par les peines de droit et autres arbitraires, comme profanateurs et corrupteurs delà parole de Dieu 1

Au décret sur l'usage de l'Ecriture sainte se rattachent naturellement deux points de pratique et de réforme, l'enseignement et la prédication…

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1 Labbe, t. 14.
 
A suivre :  Décret sur la réformation. De l’établissement et de l’entretien des lecteurs en théologie et maître ès arts libéraux.

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Message  Louis Jeu 01 Aoû 2013, 6:16 am

DÉCRET DE RÉFORMATION.  —  DE L'ÉTABLISSEMENT ET ENTRETIEN DES LECTEURS EN THÉOLOGIE ET MAITRES ES ARTS LIBÉRAUX.
« Le même saint concile, se tenant aux pieuses constitutions des souverains Pontifes et des conciles approuvés, s'y attachant avec affection et y ajoutant même quelque chose de nouveau, afin de pourvoir à ce que le céleste trésor des livres sacrés, dont le Saint-Esprit a gratifié les hommes avec une si grande libéralité, ne demeure pas, par négligence, inutile et sans usage, il a établi et ordonné que, dans les églises où il se trouve quelque prébende, prestimonies, gage, ou quelque revenu enfin fondé et destiné pour les lecteurs en la sacrée théologie, sous quelque nom ou titre que ce puisse être, les évêques, archevêques, primats et autres ordinaires des lieux obligent et contraignent, même par la soustraction des fruits, ceux qui possèdent ces sortes de prébendes, prestimonies ou gages, de faire les explications et les leçons de la sacrée théologie par eux-mêmes, s'ils en sont capables, sinon par quelque habile substitut choisi par les évêques mêmes, les archevêques, primats ou autres ordinaires des lieux. À l'avenir ces sortes de prébendes, prestimonies ou gages, ne seront donnés qu'à des personnes capables et qui puissent par elles-mêmes s'acquitter de cet emploi ; autrement toute provision sera nulle et sans effet.

« Dans les églises métropolitaines ou cathédrales, si la ville est grande et peuplée, et même dans les collégiales qui se trouveront dans quelque lieu considérable, quand il ne serait d'aucun diocèse, pourvu que le clergé y soit nombreux, s'il n'y a point encore de ces sortes de prébendes, prestimonies ou gages établis, le saint concile ordonne que la première prébende qui viendra à vaquer de quelque manière que ce soit, excepté par résignation, soit et demeure réellement et de fait, dès ce moment-là et à perpétuité, destinée et affectée à cet emploi, pourvu néanmoins que cette prébende ne soit chargée d'aucune autre fonction incompatible avec celle-ci. Et en cas que dans lesdites églises il n'y eût point de prébende, ou aucune au moins qui fût suffisante, le métropolitain lui-même ou l'évêque, avec l'avis du chapitre, y pourvoira, de sorte qu'il y soit fait leçon de théologie, soit par l'assignation du revenu de quelque bénéfice simple, après néanmoins avoir donné ordre à l'acquit des charges, soit par la contribution des bénéficiers de sa ville ou de son diocèse, soit de quelque autre manière qu'il sera jugé le plus commode, sans que pour cela néanmoins on omette en aucune façon les autres leçons qui se trouveront déjà établies ou par la coutume ou autrement.

« Pour les églises dont le revenu annuel est faible…

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Message  Louis Jeu 01 Aoû 2013, 1:29 pm


Décret sur la réformation.
De l’établissement et de l’entretien
des lecteurs en théologie et maître ès arts libéraux.


(suite)

« Pour les églises dont le revenu annuel est faible, et où il y a un si petit nombre d'ecclésiastiques et de peuple qu'on ne peut pas y entretenir commodément de leçon de théologie, il y aura au moins un maître choisi par l'évêque, avec l'avis du chapitre, qui enseigne gratuitement la grammaire aux clercs et aux autres pauvres écoliers, pour les mettre en état de passer ensuite à l'étude des saintes lettres, si Dieu les y appelle, et pour cela on assignera à ce maître de grammaire le revenu de quelque bénéfice simple, dont il jouira tant qu'effectivement il continuera d'enseigner, en sorte néanmoins que les charges et les fonctions dudit bénéfice ne manquent pas d'être remplies ; ou bien on lui fera quelques appointements honnêtes et raisonnables de la mense de l'évêque ou du chapitre; ou l'évêque enfin trouvera quelque autre moyen convenable à son église et à son diocèse, pour empêcher que, sous quelque prétexte que ce soit, un établissement si utile et si profitable ne soit négligé et ne demeure sans exécution.

« Dans les monastères des moines il se fera pareillement leçon de l'Écriture sainte partout où il se pourra commodément; et, si les abbés s'y rendent négligents, les évêques des lieux, comme délégués en cela du siège apostolique, les y contraindront par les voies justes et raisonnables. Dans les couvents des autres réguliers où les études peuvent aisément se maintenir, il y aura pareillement leçon de la sainte Écriture, et les chapitres généraux ou provinciaux y destineront les maîtres les plus habiles.

« Pour les collèges publics, où jusqu'à présent il ne se fait point encore de ces leçons, qu'on peut dire aussi nécessaires qu'elles sont nobles par-dessus toutes les autres, elles y seront établies par la piété et la charité des très-religieux princes et républiques, pour la défense et l'accroissement de la foi catholique, la conservation et la propagation de la saine doctrine, et on les rétablira où elles seraient instituées, mais négligées,

« Et pour que, sous apparence de piété, l'impiété ne vienne à se répandre, le saint concile ordonne que personne ne soit employé à faire ces leçons de théologie, soit en public, soit en particulier, sans avoir été premièrement examiné sur sa capacité, ses mœurs et sa bonne vie, et approuvé par l'évêque des lieux ; ce qui ne doit pas s'entendre des lecteurs qui enseignent dans les couvents des moines.

« Ceux qui seront employés aux leçons des saintes lettres, pendant qu'ils enseigneront publiquement dans les écoles, et les écoliers pendant qu'ils y étudieront, jouiront pleinement et paisiblement de tous les privilèges accordés par le droit commun pour la perception des fruits de leurs prébendes et bénéfices, quoique absents.

« Mais, comme il n'est pas moins nécessaire à la république chrétienne qu'on prêche l'Évangile que d'en faire des leçons publiques……
A suivre :  Décret sur la prédication.

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Message  Louis Ven 02 Aoû 2013, 7:03 am

Décret sur la prédication.

« Mais, comme il n'est pas moins nécessaire à la république chrétienne qu'on prêche l'Évangile que d'en faire des leçons publiques, et que même c'est la principale fonction des évêques, le saint concile a déclaré et ordonné que tous les évêques, archevêques, primats, et tous autres prélats des églises, sont tenus de prêcher par eux-mêmes le saint  Évangile de Jésus-Christ s'ils n'en sont légitimement empêchés. Mais, s'il arrive qu'ils aient en effet un empêchement légitime, ils seront obligés, selon la forme prescrite au concile général de Latran, de choisir et mettre en leur place des personnes capables de s'acquitter utilement, pour le salut des âmes, de cet emploi de la prédication, et, si quelqu'un méprise d'y donner ordre, qu'il soit soumis à un rigoureux châtiment.

« Les archiprêtres aussi, les curés, et tous ceux qui ont à gouverner des églises paroissiales, ou autres ayant charge d'âme, de quelque manière que ce soit, auront soin, du moins tous les dimanches et toutes les fêtes solennelles, de pourvoir par eux-mêmes, ou par autres personnes capables, s'ils en sont légitimement empêchés, à la nourriture spirituelle des peuples qui leur sont commis, selon la portée des esprits et selon leurs propres talents, leur enseignant ce qu'il est nécessaire à tout chrétien de savoir pour être sauvé, et leur faisant connaître, en peu de paroles et en termes faciles à comprendre, les vices qu'ils doivent éviter et les vertus qu'ils doivent suivre, pour se garantir des peines éternelles et pour obtenir la gloire céleste. Que si quelqu'un néglige de s'en acquitter, quand il prétendrait, par quelque raison que ce soit, être exempt de la Juridiction de l'évêque, et quand les églises mêmes seraient dites exemptes de quelque manière que ce puisse être, en qualité d'annexes ou comme unies à quelque monastère qui serait même hors du diocèse, pourvu qu'en effet les églises se trouvent dans le diocèse, les évêques ne doivent pas laisser d'y étendre leur soin et leur vigilance pastorale, pour ne pas donner lieu à la vérification de ce mot: « Les petits enfants ont demandé du pain, et il n'y avait personne pour leur en rompre 1. »

« Si donc, après avoir été avertis par l'évêque, ils manquent pendant trois mois à s'acquitter de leur devoir, ils y seront contraints par censure ecclésiastique ou par quelque autre voie, selon la prudence de l'évêque, de sorte même que, s'il le juge à propos, il soit pris sur les revenus des bénéfices quelque somme honnête pour être donnée à quelqu’un qui en fasse la fonction jusqu'à ce que le titulaire lui-même, se reconnaissant, s'acquitte de son propre devoir.

« Mais, s'il se trouve quelques églises paroissiales soumises à des monastères qui…

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1 Thren. , 4.

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Message  Louis Ven 02 Aoû 2013, 1:09 pm

Décret sur la prédication.

(suite)

« Mais, s'il se trouve quelques églises paroissiales soumises à des monastères qui ne soient d'aucun diocèse, en cas que les abbés et prélats réguliers soient négligents à tenir la main à ce qui a été ordonné, ils y seront contraints par les métropolitains dans les provinces desquels les diocèses seront situés, comme délégués du Siège apostolique à cet effet. Et l'exécution du présent décret ne pourra être empêchée ni suspendue par aucune coutume contraire, ni sous aucun prétexte d'exemption, d'appel, d'opposition, évocation ni recours, jusqu'à ce qu'un juge compétent, par une procédure sommaire et sur la seule information du fait, en ait prononcé définitivement.

« Les réguliers, de quelque ordre qu'ils soient, ne pourront prêcher, même dans les églises de leur ordre, sans l'approbation et la permission de leurs supérieurs, et sans avoir été par eux dûment examinés sur leur conduite, leurs mœurs et leur capacité; mais, avec cette permission, ils seront encore obligés, avant que de commencer à prêcher, de se présenter en personne aux évêques et de leur demander la bénédiction. Dans les églises qui ne sont point de leur ordre, outre la permission de leurs supérieurs, ils seront encore tenus d'avoir celle de l'évêque, sans la quelle ils ne pourront en aucune façon prêcher dans les églises qui ne sont point de leur ordre, et cette permission sera donnée gratuitement par les évêques.

« S'il arrivait, ce qu'à Dieu ne plaise ! que quelque prédicateur semât parmi le peuple des erreurs et des choses scandaleuses, soit qu'il prêchât dans un monastère de son ordre ou de quelque autre ordre que ce soit, l'évêque lui interdira la prédication. Que s'il prêchait des hérésies, l'évêque procédera contre lui suivant la disposition du droit ou la coutume du lieu, quand même ce prédicateur se prétendrait exempt par quelque privilège général ou particulier ; auquel cas l'évêque procédera en vertu de l'autorité apostolique et comme délégué du Saint-Siège. Les évêques auront aussi soin, de leur côté, qu'aucuns prédicateurs ne soient inquiétés à tort, ni exposés à la calomnie par de fausses informations ou autrement, et ils feront en sorte de ne leur donner aucun juste sujet de se plaindre d'eux.

« A l'égard de ceux qui, étant réguliers de nom, vivent pourtant hors de leurs cloîtres…

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Message  Louis Sam 03 Aoû 2013, 7:14 am

Décret sur la prédication.

(suite)

« A l'égard de ceux qui, étant réguliers de nom, vivent pourtant hors de leurs cloîtres et hors de l'obéissance de leur religion, comme à l'égard aussi des prêtres séculiers, si leurs personnes ne sont connues et leur conduite approuvée, aussi bien que leur doctrine, quelques prétendus privilèges qu'ils puissent alléguer pour prétexte, les évêques se donneront bien de garde de leur permettre de prêcher dans leur ville ou dans leur diocèse qu'ils n'aient auparavant consulté là-dessus le Saint-Siège apostolique, duquel il n'est pas vraisemblable que des personnes indignes aient extorqué de tels privilèges, si ce n'est en dissimulant la vérité ou en exposant quelque mensonge.

« Ceux qui vont quêter et recueillir des aumônes, que l'on nomme communément quêteurs, de quelque condition qu'ils soient, ne pourront non plus entreprendre de prêche par eux-mêmes, ni par autrui, et les contrevenants en seront absolument empêchés par les évêques et ordinaires des lieux, par des voies convenables, nonobstant tous privilèges 1. »

Ces divers décrets avaient donné lieu à des discussions longues, et quelquefois vives, dans les congrégations particulières…

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1 Labbe, t. 14, col. 755.
 
A suivre : Le concile partagé en trois congrégations. Affaire de Vergério.

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Message  Louis Sam 03 Aoû 2013, 11:31 am

Le concile partagé en trois congrégations.
Affaire de Vergério.

Ces divers décrets avaient donné lieu à des discussions longues, et quelquefois vives, dans les congrégations particulières. Il y avait trois de ces congrégations, une dans la maison et sous la présidence de chacun des trois légats. De cette manière on évitait la confusion du nombre et on prévenait celle des délibérations. Les matières ainsi discutées, on se réunissait en congrégation générale, pour convenir du résultat, des décisions à prendre, des décrets à faire, des termes de leur rédaction, et pour recueillir les suffrages. La séance ou session publique n'était que pour promulguer les décrets déjà votés, sans aucune discussion nouvelle.

Les observations que nous avons vu présenter dans les premières séances publiques étaient contraires à l'ordre convenu ; aussi le premier légat en témoigna-t-il sa surprise et sa peine. Il y avait surtout deux évêques, celui de Fiésole et celui d'Astorga, qui exercèrent plus d'une fois la patience et des légats et des autres Pères du concile; rarement ils étaient d'accord avec les autres ; presque toujours ils incidentaient, non sur le fond des choses, mais sur des accessoires. L'évêque de Fiésole en particulier avait une idée fixe, qu'il ramenait à temps et à contretemps ; c'était d'ajouter au titre du concile les mots, représentant l'Église universelle .

Quelque chose de plus grave fut l'affaire de Vergério, évêque de Capo d'Istria…

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1 Pallavicin, l. 3, c. 18.

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Message  Louis Dim 04 Aoû 2013, 6:42 am

Le concile partagé en trois congrégations.
Affaire de Vergério.

Quelque chose de plus grave fut l'affaire de Vergério, évêque de Capo d'Istria. Précédemment Paul III l'avait envoyé nonce en Allemagne pour disposer les esprits en faveur du concile à convoquer; il eut même une entrevue avec Luther, dont il donne une assez pauvre idée dans sa lettre au Pape 1. Mais, avec le temps, Vergério se laissa infecter lui-même par l'hérésie; le cardinal Alexandre Farnèse en informa le Pape dès l'an 1539. Ensuite, vers l'an 1540, lorsqu'il voulut assister, en qualité d'envoyé du roi de France, à la diète et à la conférence de Worms, sa présence déplut aux impériaux et encore plus au Pontife, dont il se vantait hautement d'être le ministre secret. Le Pape fit savoir à l'empereur qu'il leur saurait le plus grand gré de faire partir cet homme d'Allemagne; pour lui, il avait usé de tous ses moyens pour l'amener doucement à retourner dans son évêché ; il lui avait même fait offrir le dégrèvement de la pension ; il ne s'était abstenu de vigueur contre lui que dans la crainte de le voir se précipiter de dépit dans l'apostasie, éclat déshonorant pour le caractère épiscopal, qu'il avait et pour la dignité de nonce pontifical dont il avait été revêtu. Qu'on juge par là de la fable que raconte Sleidan; il prétend que le Pape lui destinait le cardinalat à son retour de la diète, mais que les soupçons qu'il eut sur la sincérité de sa foi le firent changer de dessein.

Dans les années suivantes chaque jour on vit se révéler de plus en plus les maux qu'il cachait dans son cœur. Il fut donc dénoncé et cité à Rome comme soupçonné d'hérésie. Il vint alors chercher asile dans le concile général, espérant que la protection du cardinal de Trente le ferait siéger parmi les juges de cette même foi qui l'accusait. Déchu de cette espérance, il obtint néanmoins des légats des lettres de recommandation si pressantes qu'elles lui valurent la dispense de comparaître à Rome ; on remit sa cause au jugement du nonce et du patriarche de Venise, comme il l'avait demandé.

Mais enfin Vergério, qui sentait que son crime ne pouvait être justifié, se retira parmi les hérétiques, chez les Grisons, d'où il écrivit, dans le goût de Luther, contre la religion, contre le concile et contre le Pape 1 »

Une autre apostasie eut lieu vers ce temps, celle du comte-électeur palatin, celui-là même qui, d'après l'ancienne constitution de l'empire germanique, était chargé de poursuivre la déchéance de l'empereur, du roi, du prince tombé dans l'hérésie ou demeuré dans l'excommunication pendant plus d'un an. Des princes révolutionnaires commencent la désorganisation de l'Allemagne par l'anarchie religieuse, en attendant que les populations révolutionnaires l'achèvent par l'anarchie politique.

Mais revenons aux décrets du concile de Trente…

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1 Pallavicin, l. 6, c. 13.


Dernière édition par Louis le Dim 04 Aoû 2013, 2:54 pm, édité 1 fois (Raison : orthographe.)

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Message  Louis Dim 04 Aoû 2013, 2:44 pm

Insinuation mensongère de Fra-Paolo.

Mais revenons aux décrets du concile de Trente. Le Luthérien Fra-Paolo insinue qu'en déclarant la Vulgate authentique le concile condamne toutes les autres versions latines, faites ou à faire. Pallavicin montre fort au long que c'est une erreur ou un mensonge; que le concile préfère simplement la version vulgate aux autres et la déclare exempte de toute erreur contre la foi et les mœurs, ce qui n'interdit nullement de faire une autre version, même en latin, mais qui manquera de cette approbation d'un concile œcuménique 1.

Ainsi l'ont entendu les plus graves théologiens, même ceux qui assistèrent au concile de Trente, comme André Véga et Melchior Canus 2.

Cependant le nombre des Pères augmentait…

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1 Id. , ibid., c. 17.— 2Id. , ibid..
 
A suivre : Marc-Jérôme Vida, évêque de Crémone.


Dernière édition par Louis le Ven 14 Fév 2014, 4:50 pm, édité 1 fois (Raison : Correction du titre.)

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Message  Louis Lun 05 Aoû 2013, 6:41 am

Marc-Jérôme Vida, évêque de Crémone.

Cependant le nombre des Pères augmentait; à la cinquième session (17 juin 1546), il y eut neuf archevêques, entre autres l'archevêque grec de Poros et de Naxe ; une cinquantaine d'évêques, parmi lesquels Jérôme Vida, évêque d'Albe, en Toscane, et Louis Lippoman, évêque de Modon et coadjuteur de Vérone. C'étaient deux prélats également distingués par leur science et leur vertu.

Marc-Jérôme Vida, né à Crémone, en 1490, de parents nobles, mais peu favorisés de la fortune, fit ses études avec beaucoup de distinction à Padoue, à Bologne, à Mantoue, et fut admis fort jeune dans la congrégation des Chanoines réguliers de Saint-Marc. Il en sortit peu de temps après et se rendit à Rome, où il devint chanoine de Saint-Jean de Latran. Son premier essai en poésie latine, du Jeu d’Echecs , lui valut la faveur de Léon X, qui lui donna le prieuré de Saint-Sylvestre, près de Tivoli, afin qu'il pût donner tout son temps aux lettres. Vida y travailla pendant quatorze ans à un poëme épique dont Léon X lui avait donné l'idée. Il y avait, disait le Pape, une épopée magnifique enfermée dans la crèche de Bethléhem, la Christiade , c'est-à-dire le monde échappant au démon ; l'humanité coupable rentrant en grâce auprès de Dieu et réhabilitée par le sang de Jésus; la croix, symbole et instrument de civilisation. La Christiade , qui devrait être plus connue qu'elle ne l'est dans les écoles chrétiennes, a de grandes beautés ; le Tasse et Milton lui en ont emprunté quelques-unes.

Vida est aussi l'auteur de trois livres de poétique. Voici comment en parle le traducteur français : « L'art poétique de Vida, que Jules Scaliger préfère à celui d'Horace, est écrit avec autant de méthode et de jugement que d'élégance et de goût. Il est divisé en trois chants : dans le premier  l'auteur traite de l'éducation du poëte, de la manière de lui former le goût et l'oreille; il indique les auteurs qu'il doit lire ; après quoi il crayonne en peu de mots l'origine et l'histoire de la poésie. Dans le second il parle de l'invention des choses et de leur disposition, surtout dans l'épopée, qu'il semble avoir en vue dans son ouvrage, qui n'est proprement que la pratique de Virgile réduite en art ou en principes. Dans le troisième il traite de l'élocution poétique, sur laquelle il donne des détails très-instructifs ; il y traite surtout de l'harmonie imitative des vers avec une clarté et une précision qu'on ne trouve point même chez ceux qui en ont écrit en prose. »

Ses autres ouvrages sont deux livres sur les Vers à soie : …

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Message  Louis Lun 05 Aoû 2013, 11:13 am

Marc-Jérôme Vida, évêque de Crémone.

(suite)

Ses autres ouvrages sont deux livres sur les Vers à soie : c'est le meilleur de Vida, le plus correct, le plus châtié, le plus riche de poésie, au jugement de tout le monde, et surtout des Italiens ; des hymnes, au nombre de trente-sept : ce sont des instructions sur nos mystères, ou des traits de la vie des saints, embellis de couleurs poétiques qui leur donnent un nouvel intérêt et les gravent dans la mémoire ; un recueil de petits poëmes ; enfin deux livres de dialogues sur la dignité de la république. Le sujet de ces dialogues, ce sont les entretiens de Vida avec les cardinaux del Monte, Cervini et Polus, pendant la tenue du concile de Trente.

Vida se recommandait d'un autre côté par son inaltérable douceur de caractère, sa piété sans faste, son amour pour son vieux père et sa reconnaissance pour ses bienfaiteurs, ce qui ne l'empêchait pas de déployer dans l'occasion un grand courage. Un jour, du haut des tours de son église d'Albe, il voit venir les Français, qui se jettent en furieux sur la ville, emportent le rempart et surprennent les impériaux qui fuient de toutes parts. L'évêque n'a pas peur; il réunit les habitants, les harangue, fait sonner la charge, repousse les Français et délivre la cité. Mais bientôt la famine se fait sentir dans Albe, qui manque de vivres; l'évêque vend jusqu'à son dernier vêtement pour procurer du pain aux malheureux, et, de peur que le fléau ne vienne de nouveau affliger la ville, il sème des fèves dans les champs voisins et jusque dans te jardin de l'évêché, et, s'adressant à la terre :

« 0 terre bienfaisante ! dit-il, garde- toi de tromper la semence que ma main te confie. Du haut de mon palais je promènerai bientôt mes yeux sur la plaine, et mon cœur battra de joie à la vue des malheureux dont l'un cueillera, l'autre mangera, un autre encore emportera sur ses épaules ces vertes dépouilles. »

Les fèves prospérèrent ; au printemps suivant le champ désolé était couvert de milliers de petites fleurs blanches, gage assuré d'une abondante moisson, et le bon évêque bénissait la Providence. Il était sûr que ses pauvres ne mourraient pas de faim. A midi la cloche du palais sonnait, et l'on voyait arriver les commensaux ordinaires de l'évêque, des indigents auxquels il distribuait la nourriture quotidienne ; puis il se mettait à table. Il ne mangeait qu'une fois le jour, et jamais de viande ni de poisson 1.

Louis, autrement Aloyse Lippoman, naquit à Venise, vers l'an 1500…

___________________________________________________

1 Biographie univ.,  t. 48t art. VIDA. Souquet de la Tour, la Christiade de Vida. Audin, Hist. de Léon X, t. 2.
 
A suivre : Louis Lippoman, évêque de Vérone.

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Message  Louis Mar 06 Aoû 2013, 7:09 am


Louis Lippoman, évêque de Vérone

Louis, autrement Aloyse Lippoman, naquit à Venise, vers l'an 1500, d'une ancienne famille. Il s'appliqua de bonne heure à l'étude des lettres et de la philosophie et y fit de grands progrès. Ayant embrassé l'état ecclésiastiques, son seul mérite lui ouvrit le chemin des honneurs; il fut successivement coadjuteur de Bergame, évêque de Modon, coadjuteur et évêque de Vérone, et enfin évêque de Bergame. Sa capacité et son expérience des affaires le firent charger de différentes négociations en Portugal, en Allemagne, en Pologne, et il s'acquitta de toutes avec beaucoup d'habileté. Sous Jules III nous le verrons un des présidents du concile de Trente. Devenu secrétaire du même Pape en 1536, il mourut à Rome le 15 août 1559. Il fut également illustre et par sa doctrine et par l'innocence de sa vie. Ses principaux ouvrages sont des commentaires en latin sur la Genèse, l'Exode et les Psaumes ; les Vies des Saints; des Statuts synodaux et des sermons 2.

Dès avant la quatrième session étaient arrivés à Trente…

___________________________________________

2 Biographie univ. ,  t. 48. Souquet de la Tour, la Christiade de Vida. Audin, Hist, de Léon X, t. 24. Ughelli, Italia sacra.
 
A suivre : Cinquième session. Décret sur le péché originel. Réflexions à cet égard.

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Message  Louis Mar 06 Aoû 2013, 4:24 pm

Cinquième session.
Décret sur le péché originel.
Réflexions à cet égard.

Dès avant la quatrième session étaient arrivés à Trente deux ambassadeurs de l'empereur Charles-Quint, Diègue de Mendoza et François de Tolède. Ce dernier, au nom de son maître, fit de grands efforts pour persuader au concile de ne point porter de décisions dogmatiques, mais de se borner à des décrets de réformation, afin de ne pas blesser les protestants pendant la tenue de la diète et dans un moment où toute l'Allemagne semblait conjurée contre lui. Le véritable motif paraît avoir été d'obtenir du Pape un secours d'argent pour la guerre qui était imminente. Comme le concile et le Pape étaient déjà convenus de traiter tout ensemble et de la foi et de la discipline, on résolut, après d'assez longues discussions, de s'en tenir à cet ordre et de commencer  par la question du péché originel.

C'était, dans le fait, non-seulement un des points essentiels du dogme, mais encore le principe fondamental de toute réforme véritable. Dans le langage de l'Église catholique réformation veut dire changement en mieux, retour à la règle, retour à la santé ; mais, pour ramener à la santé première, il faut connaître la maladie, non-seulement son existence, mais sa nature et sa cause, surtout si la cause est comme inhérente à la constitution du malade. Sans cette connaissance préalable un médecin dira que le malade est bien portant, l'autre qu'il est désespéré ; chaque médecin lui prescrira un régime contraire, et chaque régime sera un emplâtre à côté de la plaie, et médecins et remèdes, au lieu de guérir le malade, empireront le mal.

Maintenant, l'homme en général est-il malade? Zwingle dit que non, mais qu'il est aussi bien portant que dans l'origine, qu'il a tout son libre arbitre, et que cela lui suffit pour gagner le ciel, témoin Esculape et Numa. Luther dit, au contraire, que l'homme non-seulement est malade, mais incurable ; qu'il ne lui reste plus rien de bon, plus rien de son libre arbitre, si ce n'est pour faire le mal; que ses meilleures actions sont des péchés ; qu'il n'est justifié ou rendu juste que parce que Jésus-Christ lui impute sa propre justice, comme si l'on disait que les malades d'un hôpital sont guéris et se portent hier parce que le médecin leur impute, leur met en compte, sur son registre, sa propre santé. Tout le monde conçoit qu'avec des idées si contraires sur l'état de l'homme les deux médecins le perdront, l'un ou l'autre, et peut-être l'un et l'autre, et que, pour le réformer, il faut avant tout constater sa maladie.

Et voilà ce que fait le concile de Trente dans son décret sur le péché originel, promulgué dans la cinquième session, tenue le 17 juin 1546, en ces termes : …

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Message  Louis Mer 07 Aoû 2013, 6:46 am


Cinquième session.
Décret sur le péché originel.
Réflexions à cet égard.

(suite)

Et voilà ce que fait le concile de Trente dans son décret sur le péché originel, promulgué dans la cinquième session, tenue le 17 juin 1546, en ces termes :

« Afin que notre foi catholique, sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu, se puisse maintenir en son entière et inviolable pureté, en excluant toutes les erreurs, et que le peuple chrétien ne se laisse point emporter à tout vent de doctrine; comme, entre plusieurs plaies dont l'Église de Dieu est affligée de nos jours, le vieux serpent, cet ennemi perpétuel du genre humain, non-seulement a excité de nouvelles contestations, mais encore réveillé les anciennes, touchant le péché originel et son remède ; le saint concile de Trente, œcuménique et général, légitimement assemblé dans le Saint-Esprit, les trois mêmes légats du Siège apostolique y présidant, voulant commencer enfin à mettre la main à l'œuvre, pour tâcher de rappeler les errants et de confirmer ceux qui chancellent, et suivant le témoignage des Écritures saintes, des saints Pères, de tous les conciles universellement reçus, aussi bien que le jugement et le consentement de l'Église elle-même, il ordonne, reconnaît et déclare ce qui suit touchant le péché originel.

« Si quelqu'un ne confesse pas qu'Adam, le premier homme, ayant transgressé le commandement de Dieu, perdit aussitôt la sainteté et la justice dans lesquelles il avait été établi, et que, par ce péché de prévarication, il a encouru la colère et l'indignation de Dieu, en conséquence la mort dont Dieu l'avait auparavant menacé, et, avec la mort, la captivité sous la puissance de celui qui a eu depuis l'empire de la mort, c'est-à-dire du diable, et que, par ce péché de prévarication, tout Adam, selon le corps et selon l'âme, a été détérioré 1  qu'il soit anathème !

« II. Si quelqu'un soutient que la prévarication d'Adam n'a été préjudiciable qu'à lui seul, et non à sa postérité, et que ce n'a été que pour lui, et non pas aussi pour nous, qu'il a perdu la sainteté et la justice reçues de Dieu, ou qu'étant souillé par le péché de désobéissance il n'a transmis à tout le genre humain que la mort et les peines du corps, et non le péché qui est la mort de l'âme, qu'il soit anathème ! puisque c'est contredire l'Apôtre, qui dit : « Le péché est entré dans le monde par un homme seul, et la mort par le péché, et ainsi la mort est passée dans tous les hommes, tous ayant péché en un seul 1. »

« III. Si quelqu'un soutient que ce péché d'Adam…

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1 In deterius commutatum fuisse, changé en un état pire dit trop, pire supposant que l'état précédent était déjà mauvais.
1 Rom. 5, 12.

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Message  Louis Mer 07 Aoû 2013, 2:15 pm

Cinquième session.
Décret sur le péché originel.
Réflexions à cet égard.


(suite)

« III. Si quelqu'un soutient que ce péché d'Adam, qui est un dans sa source, et qui, transmis à tous par la génération et non par imitation, est intimement propre à chacun, peut être ôté ou par les forces de la nature humaine, ou par un autre remède que par le mérite de Notre-Seigneur Jésus-Christ, l'unique Médiateur 2, qui nous a réconciliés à Dieu par son sang, étant devenu notre justice, notre sanctification et notre rédemption 3; ou quiconque nie que le même mérite de Jésus-Christ soit appliqué, tant aux adultes qu'aux enfants, par le sacrement du Baptême conféré selon la forme et l'usage de l'Église, qu'il soit anathème ! « parce qu'il n'y a pas d'autre nom sous lé ciel qui ait été donné aux hommes par lequel nous devions être sauvés4; » d'où cette parole : « Voici l'Agneau de Dieu, voici qui ôte les péchés du monde 5; » et cette autre : « Vous tous qui avez été baptisés, vous avez été revêtus de Jésus-Christ 6. »

« IV. Si quelqu'un nie que les enfants nouvellement sortis du sein de leurs mères, même ceux qui sont nés de parents baptisés, aient besoin d'être aussi baptisés, ou si quelqu’un, reconnaissant que véritablement ils sont baptisés, pour la rémission des péchés, soutient pourtant qu'ils ne tirent rien du péché originel d'Adam qui ait besoin d'être expié par l'eau de la régénération pour obtenir la vie éternelle, d'où s'ensuivrait que la forme du baptême est fausse, et non pas véritable, qu'il soit anathème ! Car la parole de l'Apôtre : « Le péché est entré dans le monde par un seul homme, et la mort par le péché, et ainsi la mort est passée dans tous les hommes, tous ayant péché dans un seul 1 ; » cette parole ne peut être entendue d'une autre manière que ne l'a toujours entendue l'Église catholique répandue partout. Et c'est pour cela et conformément à cette règle de foi, selon la tradition des apôtres, que même les petits enfants qui n'ont encore pu commettre aucun péché personnel sont pourtant véritablement baptisés pour la rémission des péchés, afin que ce qu'ils ont contracté par la génération soit nettoyé en eux par la régénération; car « quiconque ne renaît de l'eau et du Saint-Esprit ne peut entrer au royaume de Dieu 2 »

« V. Si quelqu'un nie que, par la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ…

_____________________________________________________________

2 I Tim., 2, 3. — 3 I Cor., 1, 30.— 4 Act.,  4, 12. — 5 Jean, I, 15. — 6 Galat. 3. 27. — 1 Rom,, 5, 12. 2 — Jean, 3-5.

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Message  Louis Jeu 08 Aoû 2013, 6:35 am

Cinquième session.
Décret sur le péché originel.
Réflexions à cet égard.


(suite)

 « V. Si quelqu'un nie que, par la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ qui est conférée dans le baptême, l'offense du péché originel soit remise, ou soutient que tout ce qu'il y a proprement et véritablement de péché n'est pas ôté, mais seulement rasé, ou non imputé, qu'il soit anathème! Car Dieu ne hait rien dans ceux qui sont régénérés, parce qu'il n'y a point de condamnation pour ceux qui sont véritablement ensevelis dans la mort avec Jésus-Christ par le baptême, qui ne marchent point selon la chair, mais qui, dépouillant le vieil homme et revêtant le nouveau, qui est créé selon Dieu, sont devenus innocents, purs, sans tache et sans péché, agréables a Dieu, ses héritiers et cohéritiers de Jésus-Christ, en sorte qu'il ne reste rien du tout qui leur fasse obstacle pour entrer dans le ciel. Le saint concile néanmoins confesse et reconnaît que la concupiscence, ou l'inclination au péché, reste malgré cela dans les personnes baptisées, laquelle, ayant été laissée pour le combat et pour l'exercice, ne peut nuire à ceux qui ne donnent pas leur consentement, mais qui résistent avec courage par la grâce de Jésus-Christ; au contraire, la couronne est préparée pour ceux qui auront bien combattu. Mais aussi le saint concile déclare que cette concupiscence, que l'Apôtre appelle quelquefois péché, n'a jamais été prise ni entendue par l'Église catholique comme un véritable péché qui reste, à proprement parler, dans les personnes baptisées, mais qu'elle n'a été appelée du nom de péché que parce qu'elle est un effet du péché et qu'elle porte au péché. Si quelqu’un est d'un sentiment contraire, qu'il soit anathème !

« Cependant le saint concile déclare que, dans ce décret qui regarde le péché originel, son intention n'est point de comprendre la bienheureuse et immaculée Vierge Marie, Mère de Dieu, mais qu'il entend qu'à ce sujet les constitutions du Pape Sixte IV, d'heureuse mémoire, soient observées sous les peines qui y sont portées et qu'il renouvelle. »

Tels sont les décrets dogmatiques que le concile de Trente publia dans sa cinquième session. Les erreurs qu'il y condamne sont prises textuellement des écrits de Luther, Zwingle et Calvin; le concile les condamne, mais sans toucher aux opinions librement controversées jusqu'alors parmi des docteurs catholiques : on le voit en particulier pour l'immaculée conception de la sainte Vierge. Dans une congrégation générale le cardinal Pachéco demanda qu'à la proposition générale qui déclarait le péché originel commun à tous les hommes on ajoutât ces paroles : « Par rapport à la bienheureuse Vierge, le saint concile ne veut rien décider, quoique ce soit une pieuse croyance de penser qu'elle a été conçue sans le péché originel. » Les deux tiers de l'assemblée furent pour l'addition proposée, et toujours la majorité se montra persuadée de l'immaculée conception. Cependant on ne décida point; on n'ajouta pas même que c'est une croyance pieuse, pour ne pas flétrir indirectement l'opinion contraire 1.

La sixième session, fixée d'abord au 9 juillet 1546…

____________________________________________

1 Pallavicin, l. 7.
 
A suivre : Guerre civile en Allemagne. Victoires de Charles-Quint sur les protestants.

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Message  Louis Jeu 08 Aoû 2013, 4:32 pm

Guerre civile en Allemagne.
Victoires de Charles-Quint sur les protestants.

La sixième session, fixée d'abord au 9 juillet 1546, fut remise au 13 janvier 1547. Il y eut à cela deux causes : la guerre qui se ralluma en Allemagne, puis l'importance des matières qu'on avait à examiner.

Depuis plusieurs années les princes luthériens d'Allemagne avaient formé une ligue révolutionnaire à Smalkalde; nous disons révolutionnaire parce qu'elle tendait au renversement de l'ordre et de la paix dans l'empire et dans l'Église, pour y substituer des principes d'anarchie universelle. Charles-Quint avait essayé de bien des moyens pour rétablir l'ordre et la paix; le moyen le plus simple était de s'en rapporter au concile général sur les questions religieuses, sujet principal de la discorde. Tant que le concile ne fut qu'en projet les princes luthériens parlaient de s'y rendre et de s'y soumettre ; mais, quand ils le virent assemblé en effet et mettant la main à l'œuvre, ils n'en voulurent plus; telle fut leur dernière déclaration à la diète de Ratisbonne (5 juin 1546). L'empereur, désespérant alors de rétablir l'ordre par des voies pacifiques, résolut d'y employer la force des armes.

Chef de l'empire, il conclut le 22 du même mois, avec le chef de l'Église universelle, une ligue contraire pour le rétablissement de l'ordre et de la paix dans l'empire et dans l'Eglise, par là même dans tout le monde. Tout prince catholique pouvait y accéder; il y eut même quelques princes protestants qui passèrent du côté de l'empereur.

Mais dès le 4 août les princes révolutionnaires de Smalkalde, dont les chefs étaient l'électeur de Saxe et le landgrave de Hesse, se trouvaient à Donawert avec une armée d'environ soixante-dix mille hommes. L'empereur, à Ratisbonne, n'avait pas la dixième partie de ce nombre. Les révolutionnaires lui envoyèrent un message qui se terminait par une renonciation à son obéissance ; il répondit par un acte qui mettait leurs chefs au ban de l’empire 1. Le 30 août les révolutionnaires attaquèrent le camp de l'empereur par une canonnade qui dura plusieurs jours ; mais les chefs étant peu unis entre eux, ils ne firent rien qui vaille. L'empereur leur reprit la ville de Neubourg et laissa partir leur garnison en lui faisant jurer de ne pas porter les armes contre lui ni contre la maison d'Autriche ; les révolutionnaires déclarèrent ce serment nul. Toutefois ils terminèrent la campagne par se retirer chacun chez eux, sans avoir rien fait.

L'empereur marcha contre le duc de Wurtemberg, qui s'enfuit…

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1 Menzel, t. 3, p. 9.

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Message  Louis Ven 09 Aoû 2013, 5:59 am

Guerre civile en Allemagne.
Victoires de Charles-Quint sur les protestants.

(suite)

… L'empereur marcha contre le duc de Wurtemberg, qui s'enfuit et obtint ensuite sa grâce, ainsi que l'électeur palatin. Un grand nombre de villes, y compris Augsbourg, se soumirent l'une après l'autre. Avec l'activité et la promptitude de Charlemagne c'en eût été fait de la révolution protestante ; Charles-Quint fut retenu une partie de l'hiver sur son fauteuil par la goutte. Le 24 avril 1547, accompagné de Maurice, nouvel électeur de Saxe, il battit l'électeur déchu, Jean-Frédéric, près de Muhlberg, et le fit prisonnier. Un incident  lui servit à électriser le courage de l'armée impériale : ce fut la vue d'un crucifix que les hérétiques avaient percé de balles.

L'électeur déchu était d'une grosseur si monstrueuse  qu'on trouvait rarement un cheval assez fort pour le porter; il commandait ordinairement du haut d'un char. Amené devant Charles-Quint, il lui dit en suppliant : « Très-puissant et très-gracieux, empereur!... — Ah! interrompit Charles, suis-je maintenant votre empereur ? Il y a : longtemps que vous ne m'avez donné  ce  nom! »

Les ennemis avaient perdu deux mille hommes tués, huit cents prisonniers, leur artillerie, leurs drapeaux et tout leur bagage ; toute leur armée était en déroute. Parmi les impériaux il n'était tombé que cinquante hommes. On remarqua encore que l'Elbe, qu'on venait de passer pour attaquer l'ennemi, enfla tellement peu d'heures après que l'entreprise eût été impraticable. Charles, considérant le bonheur de cette journée, s'appliqua ainsi le mot de César : « Je suis venu, j'ai vu, Dieu a vaincu. »

Le 5 mai il campait sous les murs de Wittemberg avec son prisonnier. La ville capitula le 18. L'électeur déchu fut condamné à mort, comme rebelle et coupable de lèse-majesté; mais l'empereur lui fit grâce. Le 25 mai, accompagné de sa garde, Charles fit son entrée dans Wittemberg. En passant devant l'église paroissiale, comme il aperçut un vieux crucifix en peinture, il se découvrit la tête, ainsi que tous les seigneurs de sa suite Dans l'église du château il s'arrêta quelque temps pensif devant le tombeau de Luther.

Quelques-uns des assistants, dit-on, lui ayant conseillé de faire déterrer et brûler le corps de l'hérésiarque, il répondit: « Laissez-le tranquille ; il a son juge. Je fais la guerre aux vivants, non pas aux morts. » Protestants et catholiques furent étonnés de ce qu'il ne profita pas mieux de sa victoire.

Ce furent les alternatives de cette guerre qui répandirent par moments une certaine inquiétude à Trente...
A suivre : Vivacité extrême d’un évêque de Trente.

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Message  Louis Ven 09 Aoû 2013, 3:33 pm

Vivacité extrême d’un évêque de Trente.

Ce furent les alternatives de cette guerre qui répandirent par moments une certaine inquiétude à Trente; il fut même question plusieurs fois de transférer le concile dans une ville moins rapprochée de l'Allemagne, où la guerre avait lieu. Cependant l'inquiétude et la peur n'empêchaient pas les discussions d'être quelquefois très-vives entre les Pères  du concile. Un jour, dans une congrégation particulière, un évêque, Grec de naissance, blâmait devant deux autres le discours d'un de leurs collègues et promettait d'y faire voir dans la congrégation suivante des preuves d'ignorance ou d'effronterie.

L'évêque de Cava, auteur du discours, ayant entendu prononcer son nom, demanda ce que l'on disait.

L'évêque de Chiron, son antagoniste, qui était un Franciscain, lui répondit avec une vivacité toute grecque; « Certainement, Monseigneur, vous ne pouvez être excusé ou d'ignorance ou d'effronterie. »

L'autre, ne se possédant plus, le prit par la barbe, lui arracha force poils et s'en alla aussitôt. Il ne fut pas longtemps à reconnaître sa faute; l'offensé lui pardonna volontiers.

Toutefois, pour réparer les scandales et en prévenir de pareils, le concile condamna le coupable à s'exiler pour toujours de Trente et de l'assemblée et à être renvoyé au Pape pour être absous de l’excommunication qui lui était réservée

Le souverain Pontife, pour tempérer la sévérité par la clémence, adressa aux légats un bref qui leur prescrivait de l'absoudre sans éclat à Trente et de le renvoyer à son diocèse quand ils le jugeraient à propos.

Deux questions difficiles et importantes…
A suivre : Sixième session. Décrets et canons sur la justification.

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Message  Louis Sam 10 Aoû 2013, 7:02 am

Sixième session. Décrets et canons sur la justification.

Deux questions difficiles et importantes occupaient les Pères du concile, l'une de dogme, l'autre de discipline : la justification: du pécheur, la résidence des évêques.

Dans le langage vulgaire justifier veut dire montrer, prouver, déclarer que quelqu'un est innocent, qu'il ne mérite point de châtiment, de blâme; mais dans le langage de l'Écriture sainte et de la théologie justifier veut dire rendre juste; justification , c'est l'action et l'effet de la grâce pour rendre les hommes justes. Nous avons vu les principales erreurs de Luther, de Zwingle et de Calvin sur cette matière. Voici comment le concile de Trente y oppose d'abord la doctrine catholique, et ensuite les condamne en détail. La sixième  session eut lieu le 13 janvier 1547, jour de l'octave de l'Epiphanie. Y assistèrent les deux légats del Monte et Cervin (Polus, tombé malade, s'était retiré à Rome), les cardinaux Madrusse et Pachéco, dix archevêques, quarante-cinq évêques; Claude Le Jay3 Jésuite, procureur du cardinal d'Augsbourg; Ambroise Pelargue, Dominicain, procureur de l'archevêque de Trêves ; deux abbés et cinq généraux d'ordres. Il ne s'y trouva aucun ambassadeur de princes, parce que ceux de France, qui seuls étaient à Trente, refusèrent de se rendre à la session, afin, disaient-ils, de ne faire aucune peine à l'empereur, qu'ils savaient ne devoir pas prendre en bonne part les matières qui allaient y être décidées. Quant aux ambassadeurs de l'empereur même, ils reçurent l'ordre de sortir de Trente. Jamais concile n'éprouva autant de difficultés et jamais concile ne fit autant de bien.


DÉCRET   TOUCHANT   LA  JUSTIFICATION. — INTRODUCTION.
« Comme en ce temps, au malheur de plusieurs âmes et au grand détriment de l'unité ecclésiastique, on a disséminé une certaine doctrine erronée touchant la justification, le saint concile de Trente étant légitimement assemblé dans le Saint-Esprit, les révérendissimes seigneurs Jean-Marie del Monte, évêque de Palestrine, et Marcel, du titre de Sainte-Croix en Jérusalem, prêtres, cardinaux de la sainte Eglise romaine et légats apostoliques a latere, y présidant au nom du très-saint Père en Jésus-Christ Paul III, Pape par la Providence divine, il a résolu, à l'honneur et à la gloire de Dieu tout-puissant, pour la tranquillité de l'Église et le salut des âmes, d'exposer à tous les fidèles chrétiens la véritable et saine doctrine touchant la justification, telle que l'a enseignée le Soleil de justice, Jésus-Christ, l'auteur et le consommateur de notre foi, que les apôtres l'ont transmise et que l'Église catholique l'a toujours tenue et gardée, par la suggestion du Saint-Esprit; défendant très-étroitement que personne ne soit assez téméraire pour croire, prêcher ou enseigner autrement qu'il n'est statué et déclaré par le présent décret.

CHAPITRE I. De l'impuissance de la nature et de la loi pour justifier les hommes.

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Message  Louis Sam 10 Aoû 2013, 3:13 pm


Sixième session. Décrets et canons sur la justification.


(suite)


CHAPITRE I. De l'impuissance de la nature et de la loi pour justifier les hommes.

« Premièrement le saint concile déclare que, pour entendre bien et comme il faut la doctrine de la justification, il est nécessaire que chacun reconnaisse et confesse que, tous les hommes ayant perdu l'innocence dans la prévarication d'Adam, et étant devenus impurs, et, comme dit l'Apôtre, enfants de colère par la nature 1, ainsi qu'il a été expliqué dans le décret sur le péché originel, ils étaient à tel point esclaves du péché et sous la puissance du diable et de la mort que non-seulement les Gentils n'avaient pas le pouvoir de s'en délivrer ni de se relever par les forces de la nature, mais que les Juifs mêmes ne le pouvaient par la lettre de la loi de Moïse, quoique le libre arbitre ne fût nullement éteint en eux, mais bien diminué de force et incliné.

CHAP. II De la dispensation et du mystère de l'avènement de Jésus-Christ.

« D'où il est arrivé que le Père céleste, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui, et avant la loi et du temps de la loi, ayant déclaré et promis son Fils Jésus-Christ à beaucoup de saints Pères, l'a envoyé aux hommes lorsque fut venue la bienheureuse plénitude des temps, et pour racheter les Juifs qui étaient sous la loi, et afin que les nations qui ne cherchaient pas la justice saisissent la justice, et que tous reçussent ainsi l'adoption des enfants. C'est lui que Dieu a proposé pour être, par la foi que nous aurions en son sang, la propitiation pour nos péchés, et non-seulement pour les nôtres, mais encore pour ceux de tout le monde.

CHAP. III. Qui sont ceux qui sont justifiés par Jésus-Christ.

« Mais, encore qu'il soit mort pour tous, tous néanmoins ne reçoivent pas le bienfait de sa mort, mais ceux-là seulement à qui est communiqué le mérite de sa passion ; car, de la même façon qu'en effet les hommes ne naîtraient pas injustes s'ils ne descendaient et ne tiraient leur origine de la race d'Adam, puisque c'est par suite de cette génération qu'ils contractent pour lui, lorsqu'ils sont conçus, l'injustice qui leur devient propre, de même, s'ils ne renaissaient en Jésus-Christ, jamais ils ne seraient justifiés, puisque c'est par cette renaissance, en vertu des mérites de sa Passion, que leur est donnée la grâce par laquelle ils sont rendus justes. C'est pour ce bienfait que l'Apôtre nous exhorte « à rendre continuellement grâces à Dieu le Père, qui nous a rendus dignes d'avoir part au sort et à l'héritage des saints dans la lumière, et qui nous a retirés de la puissance des ténèbres et nous a transférés dans le royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption et la rémission des péchés 1. »

CHAP. IV. En quoi consiste la justification de l'impie  et la manière dont elle se fait dans l'état de la loi de grâce.

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1 Éph. 2, 3. — 1 Coloss.,l.

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Message  Louis Dim 11 Aoû 2013, 7:04 am


Sixième session. Décrets et canons sur la justification.


(suite)
CHAP. IV. En quoi consiste la justification de l'impie  et la manière dont elle se fait dans l'état de la loi de grâce.

« Ces paroles insinuent en quoi consiste la justification de l'impie, savoir, que c'est la translation de cet état où l'homme naît enfant du premier Adam à l'état de grâce et d'enfant adoptif de Dieu par le second Adam, Jésus-Christ, notre Sauveur ; et, depuis la publication de l'Évangile, cette translation ne peut se faire sans l'eau de la régénération ou sans son désir, suivant qu'il est écrit: «Si quelqu’un ne renaît de l'eau et du Saint-Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu 1. »

CHAP. V. De la nécessité qu'il y a pour les adultes de se préparer à la justification et d'où elle procède.

« Le saint concile déclare de plus que le commencement de la justification, dans les adultes, se doit prendre de la grâce prévenante de Dieu par Jésus-Christ, c'est-à-dire de sa vocation, par laquelle, sans qu'il y ait aucun mérite de leur part, ils sont appelés, de manière que, au lieu de l'éloignement de Dieu dans lequel ils étaient auparavant par leurs péchés, ils viennent à être disposés par la grâce, qui les excite et les aide à se convertir pour leur propre justification, consentant et coopérant librement à cette même grâce ; en sorte que, Dieu touchant le cœur de l'homme par la lumière du Saint-Esprit, l'homme pourtant ne soit pas tout à fait sans rien faire en recevant cette inspiration, puisqu’il la peut même rejeter, quoiqu'il ne puisse pourtant, par sa volonté libre, se porter, sans la grâce de Dieu, à la justice qui est devant lui. C'est pourquoi, lorsqu'il est dit dans les saintes lettres : « Convertissez-vous à moi, et je me convertirai à vous 1,» nous sommes avertis de notre liberté; et lorsque nous répondrons : « Seigneur, convertissez-nous à vous, et nous serons convertis 2, » nous reconnaissons que nous sommes prévenus par la grâce de Dieu.

CHAP. VI. La manière de cette préparation.

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 1 Jean, 3 — 1  Zach., 13.— 2 Thren. , 5.

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Message  Louis Dim 11 Aoû 2013, 4:25 pm


Sixième session. Décrets et canons sur la justification.


(suite)

CHAP. VI. La manière de cette préparation.

« Or les adultes se disposent à la justification premièrement lorsque, excités et aidés par la grâce de Dieu, concevant la foi par l'ouïe, ils se meuvent librement vers Dieu, croyant vraies les choses qui ont été promises et révélées de Dieu, et ce point sur tous les autres, que le pécheur est justifié de Dieu par sa grâce, par la rédemption qui est en Jésus-Christ; ensuite lorsque, se connaissant eux-mêmes pécheurs, puis passant de la crainte de la justice divine, par laquelle ils sont utilement ébranlés, à la considération de la miséricorde, ils s'élèvent à l'espérance, ayant la confiance que Dieu leur sera propice pour l'amour de Jésus-Christ, et qu'ils commencent à l'aimer lui-même comme source de toute justice ; et pour cela ils s'émeuvent contre les péchés par une certaine haine et détestation, c'est-à-dire par cette pénitence qui doit précéder le baptême ; enfin lors qu’ils prennent la résolution de recevoir le baptême, de commencer une nouvelle vie et de garder les commandements de Dieu. Touchant cette disposition il est écrit: « Pour s'approcher de Dieu, il faut premièrement croire qu'il est et qu'il récompense ceux qui le cherchent 1 ; » et encore: «Mon fils, ayez confiance, vos péchés vous seront remis2; » et : « La crainte du Seigneur chasse le péché 3 ; » et : « Faites pénitence, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour la rémission de ses péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit 4 ; » et : « Allez donc, et enseignez toutes les nations, les baptisant au nom de Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, les instruisant à observer toutes les choses que je vous ai commandées 5 ; » et enfin : « Préparez vos cœurs au Seigneur .6 »

CHAP. VII Ce que c'est que la justification du pécheur, et quelles en sont les causes.

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1 Hébr., 11, 6. — 2 Marc, 2, 5. — 3 Eccl. , I, 27. — 4 Act., 2, 38. — 5 Matth. , 28,19. — 6 I Rois, 7, 3.

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Message  Louis Lun 12 Aoû 2013, 6:19 am

Sixième session. Décrets et canons sur la justification.

(suite)

CHAP. VII Ce que c'est que la justification du pécheur, et quelles en sont les causes.

« Cette disposition ou préparation est suivie de la justification même, qui n'est pas seulement la rémission des péchés, mais aussi la sanctification et le renouvellement de l'homme intérieur, par la réception volontaire de la grâce et des dons qui l'accompagnent. D'où il arrive que l'homme d'injuste devient juste et ami d'ennemi qu'il était, pour être, selon l'espérance qui lui en est donnée, héritier de la vie éternelle.

Cette justification, si l'on en recherche les causes, a premièrement pour cause finale la gloire de Dieu et de Jésus-Christ et la vie éternelle. Pour cause efficiente elle a Dieu même, en tant que miséricordieux, qui lave et sanctifie gratuitement par le sceau et l'onction de l'Es-prit-Saint, promis par les Ecritures, qui est le gage de notre héritage. Pour cause méritoire elle a Notre-Seigneur Jésus-Christ, son très-cher et unique Fils, qui, par l'amour extrême dont il nous a aimés, nous a mérité la justification et a satisfait pour nous à Dieu, son Père, par sa très-sainte passion sur l'arbre de la croix, lorsque nous étions ses ennemis. Pour cause instrumentale elle a le sacrement de Baptême, qui est le sacrement de la foi, sans laquelle personne ne peut être justifié. Enfin son unique cause formelle est la justice de Dieu, non la justice par laquelle il est juste lui-même, mais celle par laquelle il nous justifie, c'est-à-dire de laquelle étant gratifiés par lui nous sommes renouvelés dans l'intérieur de notre âme ; et non-seulement nous sommes réputés justes, mais nous sommes avec vérité nommés tels et le sommes en effet, recevant en nous la justice chacun selon sa mesure et selon le partages qu'en fait le Saint-Esprit, comme il lui plaît et suivant la disposition propre et la coopération de chacun.

Car, quoique personne ne puisse être justifié que celui auquel sont communiqués les mérites de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, il faut pourtant entendre que cette justification se fait en sorte que, par le mérite de cette même Passion, la charité de Dieu est aussi répandue par le Saint-Esprit dans les cœurs de ceux qui sont justifiés, et y est inhérente. D'où vient que, dans cette justification, l'homme, par Jésus-Christ, auquel il est enté, reçoit aussi tout ensemble, avec la rémission des péchés, tous ces dons infus, la foi, l'espérance et la charité. Car, si l'espérance et la charité ne se joignent pas à la foi, elle n'unit pas parfaitement avec Jésus-Christ, ni ne rend l'homme un membre vivant de son corps.

C'est pourquoi il est dit avec beaucoup de vérité, que « la foi sans les œuvres est morte et oiseuse 1; et aussi « qu'en Jésus-Christ ni la circoncision, ni l'incirconcision ne servent de rien, mais la foi qui opère par la charité 2.

C'est cette foi que les catéchumènes, selon la tradition des apôtres, demandent à l'Église avant le sacrement de Baptême, lorsqu'ils demandent la foi qui donne la vie éternelle, que la foi seule ne peut pas donner sans l'espérance et la charité. Et pour cela on leur répond incontinent par cette parole de Jésus-Christ : « Si vous voulez entrer dans la vie gardez les commandements 3. »

C'est pourquoi, aussitôt qu'ils sont nés de nouveau par le baptême, recevant cette justice chrétienne et véritable, comme la première robe qui leur est donnée par Jésus-Christ, au lieu de celle qu'Adam a perdue pour lui et pour nous, par sa désobéissance, ils reçoivent aussi en même temps le commandement de la conserver blanche et sans tache, pour la pouvoir présenter en cet état devant le tribunal de Notre-Seigneur Jésus-Christ et obtenir la vie éternelle.

CHAP. VIII. Comment il faut entendre que le pêcheur est justifié par la foi et gratuitement.

_________________________________________________________

1 Jacq.,  2. — 2 Galat. ,  5, 6. — 3 Matth. 19.

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