Saint Bernard met fin au schisme d’Anaclet.

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Message  ROBERT. Jeu 23 Aoû 2012, 7:55 pm

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PRÉFACE DES ŒUVRES DE Saint Bernard (Par Mabillon)

PRÉFACE GÉNÉRALE DE LA NOUVELLE ÉDITION DES ŒUVRES DE SAINT BERNARD.

Par le F. JEAN MABILLON, Moine Bénédictin.

À SA SAINTETÉ LE PAPE ALEXANDRE VIII.




§ IV. — Saint Bernard met fin au schisme d'Anaclet.





XXXVII. — Quoique Baronius et quelques autres auteurs ecclésiastiques aient beaucoup écrit sur le schisme qui s'éleva dans l'Église en 1130, à la mort du pape Honorius II, par la compétition d'Innocent et d'Anaclet, il reste encore plusieurs points obscurs que nous allons tâcher d'éclaircir par quelques notes puisées aux sources anciennes afin de rendre plus intelligibles les lettres de saint Bernard sur ce sujet. Et pour procéder avec ordre, nous rechercherons d'abord ce qu'étaient avant le schisme le cardinal Grégoire de Saint-Ange, qui depuis fut le pape Innocent, et Pierre de Léon, connu ensuite sous le nom d'Anaclet. Puis nous examinerons avec soin l'élection d'Innocent, et nous verrons dans quelles conditions et au milieu de quel concours de circonstances elle se fit; nous passerons ensuite à l'opposition d'Anaclet, et enfin nous rechercherons quelles furent les conséquences de tout cela.




ŒUVRES COMPLÈTES DE SAINT BERNARD, TOME PREMIER, TRADUCTION NOUVELLE PAR
M. L'ABBÉ CHARPENTIER, PARIS, LIBRAIRIE LOUIS DE VIVÈS, ÉDITEUR, 9, Rue Delambre, 9, 1865.

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À SA SAINTETÉ LE PAPE ALEXANDRE VIII.




§ IV. — Saint Bernard met fin au schisme d'Anaclet.



XXXVIII. — Pierre de Léon, de la famille romaine des Léons, fut d'abord Bénédictin de Cluny; si nous en croyons Onuphre, ce fut le pape Pascal II qui le fit cardinal-diacre du titre des saints Cosme et Damien; plus tard, en 1120, Callixte II lui donna le titre de cardinal-prêtre de Sainte-Marie-Transtévérine du titre de Saint-Callixte. Nous voyons dans la Chronique de Morigny "que ce Pierre était fils de Pierre, lequel était fils de Léon. Or ce Léon mérita, quand il fit sa pâque, c'est-à-dire quand il se convertit du judaïsme au christianisme, d'être baptisé par le pape Léon (Léon IX), dont il eut l'honneur de recevoir le nom. Comme il était très instruit, il occupa un poste fort honorable à la cour de Rome, il eut un fils auquel il donna le nom de Pierre et qui devait plus tard acquérir une grande puissance et une grande réputation. On vit alors commencer entre l'empereur d'Allemagne, qui avait hérité de Charlemagne le titre de patricien de Rome et l'Eglise romaine, la fameuse querelle dite des investitures. Dans les guerres qui s'en suivirent, Léon des J.uifs fit preuve de tant de bravoure et de prudence, et d'une telle fidélité pour l'Eglise romaine, que le Pape l'honora d'une amitié particulière et lui confia la défense des fortifications de Borne avec la garde de la tour de Crescentius, sorte de château fort qui ressemble à une seconde Rome, et qui est construit sur la rive droite du Tibre à la tête du pont jeté sur ce fleuve. De là sa grandeur toujours croissante: sa réputation devint tous les jours plus grande et plus flatteuse, sa fortune et ses honneurs ne cessèrent de s'accroître en même temps que ses biens."





Il nous a semblé qu'il était à propos de citer ce passage tout entier pour faire connaître la famille de Pierre, son origine juive, et sa puissance, et même de rappeler le nom de la tour de Crescentius qu'on nomme à présent château Saint-Ange, car tout cela sert à faire comprendre tout ce qui s'est passé. L'auteur de la Chronique déjà citée continue: "Parmi les nombreux enfants des deux sexes dont se glorifiait cette espèce d'antéchrist, il faut compter ce Pierre dont il est question maintenant; il étudia les lettres et fut souvent appelé le précurseur de l'antéchrist." Je crois pourtant qu'on ne l'appela ainsi qu'après coup et à la suite des événements qui se rattachent à lui. "Il alla en France, poursuit notre auteur, et continua ses études; comme il revenait dans son pays, il s'arrêta à Cluny et y prit l'habit religieux dans l'abbaye de ce nom, aussi célèbre pour sa sainteté que pour ses richesses. Après s'y être exercé pendant quelque temps aux pratiques de la vie religieuse, il fut appelé a la cour de Rome par le pape Pascal II, à la sollicitation de son père, puis fait cardinal par le pape Callixte, et plus tard envoyé en France avec le même Grégoire qui devint pape dans la suite sous le nom d'Innocent II, pour assister aux conciles de Chartres et de Beauvais." Notre chroniqueur ne parle pas ici du titre de cardinal-diacre que, d'après Onuphre, il aurait reçu du pape Pascal; il nous semble mériter plus de confiance qu'Onuphre en ce point, attendu qu'il est contemporain de Pierre de Léon.





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À SA SAINTETÉ LE PAPE ALEXANDRE VIII.




§ IV. — Saint Bernard met fin au schisme d'Anaclet.





XXXIX. — Grégoire fut, dit-on, créé cardinal-diacre du titre de Saint-Ange par le pape Urbain il, puis envoyé en France par le pape Callixte II, en qualité de légat du saint Siège, avec Pierre de Léon, en 4124, et se rendit avec lui à Sées en Neustrie, selon ce que rapporte Orderic (1). Voici ce que Vincent raconte de cette légation, au chapitre quarante-neuvième de la vie d'Etienne de Grandmont: "Leurs Excellences les cardinaux Grégoire et Pierre de Léon, qui furent plus tard en compétition pour le souverain pontificat , étant envoyés en France en qualité de légats du Pape, tirent une visite à cet homme de Dieu, — Etienne de Grandmont, — pendant leur séjour à Limoges." Duchesne rapporte (Ches., tome IV, page 547) qu'ils apposèrent tous deux leur signature au bas de la constitution de Suger en l'année 9125, comme légats du Pape, en ces termes: "Moi Pierre, cardinal-prêtre et légat du saint Siège, approuve et confirme. — Moi Grégoire, cardinal-diacre de Saint-Ange et légat du saint Siège, etc... "




1. Orderic, liv. XII, p. 877.




A la même époque, saint Bernard écrivit plusieurs lettres à un certain cardinal-diacre nommé Pierre, également légat du saint Siège, ce sont la dix-septième et les suivantes. J'ai cru autrefois avec Manrique qu'il n'était autre que Pierre de Léon, mais, comme celui auquel écrivit saint Bernard était cardinal-diacre, et non pas cardinal-prêtre, les lettres de notre Saint ne peuvent avoir été adressées à Pierre de Léon, qui était à cette époque cardinal-prêtre, ainsi que cela résulte du récit d'Onuphre et de quelques autres écrivains encore, de même que de la propre signature de Pierre que nous avons rapportée plus haut et du témoignage de Suger que nous citerons bientôt. Peut-être ce cardinal-diacre du nom de Pierre, auquel saint Bernard a écrit les lettres dont nous avons parlé, n'est-il autre que celui qui fut envoyé en France par le pape Honorius, contre Pontius, abbé déposé de Cluny, et contre ses partisans; voici en quels termes Pierre le Vénérable parle de ce fait dans son livre sur les Miracles (des Miracles., liv. II, chap. XIII): "Le saint pontife Callixte, dont nous avons déjà parlé, était son digne successeur; le pape Honorius, à la nouvelle des troubles et des discussions auxquels les religieux de Cluny étaient en proie, envoya, en qualité de légat a latere, le cardinal Pierre, qui se fit assister de Ubald, primat de Lyon, et frappa d'anathèmes terribles Pontius et tous ses partisans, qu'on appelait les Pontiens."




Mais il n'est pas facile de dire de quel titre ce Pierre était cardinal; car, sans compter Pierre de Léon, on trouve à cette époque plusieurs cardinaux de ce nom, à savoir: Pierre, évêque de Porto; Pierre de Pise, du titre de Sainte-Suzanne; Pierre de Bourgogne, du titre de Saint-Marcel; Pierre, cardinal de Saint-Equitius, qui date de la première promotion de cardinaux faite par le pape Honorius en 1125; Pierre, cardinal-prêtre de Sainte-Anastasie, de la promotion de 1126, et enfin Pierre, cardinal-diacre de Saint-Adrien, de la promotion de 1128 ; mais les lettres de saint Bernard au cardinal Pierre paraissent antérieures à la date de ces deux dernières promotions.





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§ IV. — Saint Bernard met fin au schisme d'Anaclet.


XL. — Cependant Honorius meurt à la mi-février de l'année 1130 ou 1129, selon la Chronique de Morigny, qui compte les années à la manière française, à partir de Pâques. "Alors, continue l'auteur de cette Chronique, les cardinaux qui étaient présents à Rome avec le chancelier Haimeric, et qui avaient assisté aux derniers moments d'Honorius, lui donnent pour successeur le cardinal Grégoire, dont nous avons parlé, — c'était un homme aussi distingué par sa piété que par son savoir, — et se hâtent peut-être un peu trop, comme plusieurs le prétendent, de le revêtir des ornements pontificaux. Ils n'agirent ainsi, à ce qu'ils disent, qu'après s'être fait autoriser par Grégoire lui-même à procéder de la sorte pour couper court aux intrigues d'un certain Pierre qui aspirait à se faire élire pape par le peuple. Ce Pierre, c'était le fils de Pierre qui fut fils de Léon," et le reste comme plus haut (n. XXXVIII).



L'abbé Suger rapporte ce fait plus clairement encore dans sa Vie de Louis le Gros. "A la mort d'Honorius, dit-il, les grands et les dignitaires de l'Église romaine, dans le but de prévenir toute espèce de tumulte dans l'Église, résolurent de procéder en commun, selon l'usage constamment suivi à Rome, à l'élection d'un autre pape dans l'église de Saint-Marc, et non ailleurs. Cependant les cardinaux que leur attachement et leurs fonctions retenaient auprès de la personne d'Honorius, n'osant point, à cause de l'agitation du peuple de Rome, qui s'était soulevé, se rendre à l'endroit indiqué, élurent pape, de leur côté, avant que la mort du souverain pontife ne fût connue, un homme recommandable à tous points de vue, le cardinal-diacre Grégoire, du titre de Saint-Ange.



Cependant les partisans de Pierre de Léon, qui avaient donné rendez-vous aux autres cardinaux dans l'église de Saint-Marc, s'y rendirent comme il avait été convenu, et à la nouvelle de la mort d'Honorius proclamèrent pape leur candidat, le cardinal-prêtre Pierre de Léon, qui réunit la plus grande partie des votes émis par les cardinaux, les évêques, les clercs et les Romains de distinction assemblés pour procéder à cette élection.
"




De là le schisme et ses fâcheuses conséquences. Toutefois l'élection d'Innocent était la première en date, mais elle s'était faite d'une manière précipitée et sans le concours de tous les électeurs. Mais, continue Suger, "comme le parti de Pierre de Léon prévalait à Rome, tant à cause du crédit de sa famille qu'à cause de la faveur des grands," Innocent fut contraint de s'éloigne, s'embarqua pour la France, et envoya solliciter en sa faveur l'appui du roi Louis. Celui-ci réunit à Étampes un "concile d'archevêques, d'évêques, d'abbés et de religieux pour lui faire connaître leur opinion, non pas tant sur l'élection que sur la personne de l'élu." Il se déclara pour Innocent, grâce à saint Bernard, au jugement duquel le concile avait déclaré vouloir s'en rapporter, si nous en croyons Arnald dans l'histoire de sa vie (Vie de saint Bernard, ch. I ).




En conséquence, l'abbé Suger, comme il le rapporte lui-même, alla par ordre du roi au-devant d'Innocent jusqu'à Cluny, dont l'abbé, Pierre le Vénérable, et les religieux s'étaient déjà déclarés pour Innocent, comme nous le verrons plus tard dans la lettre cent vingt-sixième, quoique l'antipape Anaclet eût autrefois reçu l'habit chez eux. Le roi lui-même avec sa femme et ses enfants alla à sa rencontre jusqu'à l'abbaye de Bénédictins de Fleury, où il se prosterna à ses pieds "comme il l'aurait fait au tombeau même des saints apôtres." A l'exemple de Louis, le roi d'Angleterre, Henri, vint "jusqu'à Chartres déposer ses hommages aux pieds d'Innocent", et lui promettre obéissance pour lui et pour ses sujets. "En visitant l'Église de France, Innocent arriva en Lorraine. L'empereur Lothaire vint à sa rencontre dans la ville de Liège avec un énorme concours d'archevêques, d'évêques et de grands de l'empire, et au milieu de la grande place qui est devant l'église cathédrale, comme s'il eût été l'écuyer du pape, il se dirigea à pied vers lui au milieu d'un religieux cortège, puis d'une main écartant la foule devant ses pas, de l’autre il conduisit par la bride le cheval blanc sur lequel le pape Innocent était monté; on eût dit un serviteur auprès de son maître. Puis, comme le terrain allait en pente, il le soutenait et le portait presque sur ses épaules, rendant ainsi un hommage éclatant à la dignité du souverain Pontife." Tout cela se passait en 1130. Quoique Suger ne parle pas de saint Bernard dans tout ce passage, nous savons par Arnald qu'il accompagna le pape Innocent pendant toute la durée de son voyage en France.





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§ IV. — Saint Bernard met fin au schisme d'Anaclet.



XLI. — Avant d'aller plus loin, il n'est pas hors de propos de noter ici ce qui se fit alors à Liège. Les annales de Magdebourg ou manuscrits de Saxe nous l'apprennent sous la rubrique de l'année 4431. "Le dimanche d'avant la mi-carême, le 22 mars, il se tint à Liège une assemblée imposante d'évêques et de princes, au nombre de trente-six, en présence de notre saint père le pape Innocent et de l'empereur Lothaire avec sa femme. On y fit plusieurs règlements très sages pour le bien de l'église et de l'empire, et on rétablit sur son siège, à la prière de l'empereur et des princes, l'évêque de Halberstadt, Othon, que le pape Honorius avait déposé trois ans auparavant."



Au rapport d'Arnald, il fut aussi question dans cette assemblée des investitures ecclésiastiques que saint Bernard engagea l'empereur Lothaire à rendre à l'église. Ce concile avait été précédé du synode de Wissembourg, comme le rapporte un des auteurs des annales de Magdebourg, contemporain de ces faits: "Il y eut, dit-il, au mois d'octobre, un concile de seize évêques réunis à Wissembourg par l'empereur d'Allemagne; l'archevêque de Ravenne y assista en qualité de légat du pape; Grégoire, qui depuis sous le nom d'Innocent l'emporta sur Pierre de Léon qui lui disputait le souverain pontificat, fut reconnu et proclamé pape légitime par Lothaire et tous ceux qui assistaient à ce concile."





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§ IV. — Saint Bernard met fin au schisme d'Anaclet.



XLII. — Suger rapporte qu'après l'assemblée de Liège, Innocent revint en France et passa les fêtes de Pâques à Saint-Denis: "Trois jours après, il alla à Paris, ensuite il visita les églises de France, dont les richesses suppléaient abondamment à la pénurie où il se trouvait, et après avoir été un peu de tous les côtés, il résolut de se fixer à Compiègne." Quelque temps après, Suger rapporte qu'il se tint à Reims un concile dont Dodéchin place l'ouverture au 19 octobre, et dans lequel Louis le Jeune reçut, le 25 du même mois, les insignes de la royauté des mains d'Innocent, comme le rapporte Robert, le continuateur de Sigebert. Les manuscrits ou annales de Saxe rapportent qu'en 1131, "à la Saint-Luc, après le concile de Liège, il se tint à Reims une autre assemblée d'ecclésiastiques et de fidèles que le pape Innocent présida pendant quelques jours."Suger ajoute qu'après ce concile, le pape alla passer quelque temps à Autun, d'où il reprit la route d'Italie dans la compagnie de l'empereur Lothaire. L'auteur des chroniques place après le concile de Reims le séjour d'Innocent à Autun.




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§ IV. — Saint Bernard met fin au schisme d'Anaclet.



XLIII. — Suivant Arnald (Vie de saint Bernard, chap. I), le concile de Reims est antérieur à celui de Liège, et le pape Innocent serait allé de Liège à Clairvaux, et après un séjour de courte durée en France, il aurait regagné l'Italie et Rome, en compagnie de l'empereur Lothaire. Mais on ne peut douter que le concile de Reims ne soit postérieur à celui de Liège; non seulement le récit de Suger en fait foi; mais on le sait encore par les annales de Saxe et surtout par la chronique de Morigny, où le voyage du pape Innocent est soigneusement décrit. En effet, l'auteur de cette chronique rapporte qu'après avoir été reconnu à Chartres par Henri d'Angleterre pour pape légitime, Innocent résolut d'aller à la cour de Lothaire, empereur d'Allemagne et patric[ien] de Rome; la première étape en quittant Chartres fut à Morigny, célèbre abbaye de Bénédictins, près d'Étampes. Parmi les gens de la suite du Pape, il cite "Bernard de Clairvaux, le prédicateur le plus en renom de la France entière à cette époque", et l'abbé Pierre Abélard, "un religieux qui tient école excellente de théologie." Le Pape fit la dédicace de l'église de Morigny, "et trois jours après il repartit avec toute sa suite et se rendit au colloque de Liège.... II revint en France et s'arrêta quelque' temps à Autun, jusqu'à l'époque fixée pour le concile qu'il devait présider à Reims à la Saint-Luc; puis, après avoir gagné à sa cause Geoffroy Martel, de Tours... il revint à Paris en passant par Orléans et par Étampes."




Sur ces entrefaites il apprit la mort de Philippe, que son père avait associé au trône. Profondément ému à cette nouvelle, il fait porter ses doléances au roi par deux vénérables évêques, Geoffroy de ChâIons et Matthieu d'Albano, qu'il nomme ses légats a latere. Ensuite il se rend à Reims où il sacre solennellement le roi Louis, au milieu d'un grand concours d'évêques. Il reçoit en même temps des lettres d'obéissance et de fidélité de Lothaire empereur d'Allemagne, et d’Henri, roi d'Angleterre, ainsi que de deux Hildefonse, dont l’aîné était roi de l'Espagne extérieure et l'autre de l'Espagne intérieure. Pour comble de joie, il reçut en plein concile "une lettre des Chartreux qui lui fut remise par un vénérable abbé de l'ordre de Cîteaux, et lue en pleine assemblée par Geoffroy, évêque de Chartres."




Le religieux chargé de porter cette lettre à Innocent était Hugues, abbé de Pontigny, ainsi qu'on le voit par la lettre elle-même que l'auteur de la Chronique rapporte en entier à la fin de son second livre. Au commencement du troisième, il ajoute que "peu de temps après le concile de Reims, Innocent retourna à Rome. Mais comme Pierre de Léon, son injuste compétiteur au souverain pontificat, avait la majeure partie de la ville pour lui, Innocent ne put obtenir que l'église de Saint-Pierre, qui est le siège de la plénitude du sacerdoce divin. Pierre de Léon occupa le palais de Latran, qui est comme le siège de la puissance impériale." Tout cela ressort d'une lettre de l'empereur Lothaire consignée dans le tome sixième du Spicilège, et dans laquelle l'archevêque de Magdebourg, Norbert, a le titre de chancelier; il remplissait auprès de l'empereur, comme on le voit dans la chronique de Saxe, les fonctions de Brunon de Cologne, qui n'avait pas suivi Lothaire en Italie. Mais Innocent, dans l'intérêt de la ville de Rome, se retira à Pise, où il demeura jusqu'à la mort de Pierre de Léon, qui arriva en 1138.






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§ IV. — Saint Bernard met fin au schisme d'Anaclet.


XLIV. — Pendant que tout ce que nous venons de rapporter se passait, Pierre de Léon ne négligeait rien pour rattacher à son obédience les hommes les plus remarquables. Parmi les évêques, il compta Girard d'Angoulême au nombre de ses partisans. Cet évêque ayant rempli sous les derniers papes les fonctions de légat du saint Siège, fit tout ce qu'il put pour être continué dans ce titre par Anaclet. Il gagna à la cause de l'antipape, Guillaume, comte de Poitiers. D'un autre côté, pour attacher Roger, duc de Pouilles, à son parti, Anaclet lui donna sa propre sœur en mariage, et le couronna roi de Sicile, comme on le voit dans Orderic (Orderic., liv. XII, p. 498). Parmi les lettres où Pierre de Léon se donne le nom de pape, lesquelles nous ont été conservées dans le manuscrit de Casinum, et publiées en partie par Baronius, il en est une où il se plaint amèrement de l'abbé de Farfa, qui lui était opposé, et il le frappa des foudres de l'Église, c'est-à-dire d'une sentence d'excommunication.





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XLV. — Tous ces troubles et ces divisions que nous avons peut-être rapportés plus longuement qu'il n'était nécessaire, donnèrent bien du mal à saint Bernard, qui écrivit un peu partout un certain nombre de lettres pour engager les schismatiques à reconnaître le pape Innocent et pour maintenir dans son parti ceux qui s'étaient déclarés pour lui. Il entreprit plusieurs voyages dans ce but, comme on peut le voir à plusieurs de ses lettres et dans l’histoire de sa vie (Vie de saint Bernard, liv. II, chap. 6 et 7).





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§ IV. — Saint Bernard met fin au schisme d'Anaclet.


XLVI. — il nous reste à parler de Girard d'Angoulême, dont Arnoulf, alors archidiacre de Sées, et plus tard évêque de Lisieux, nous a laissé un portrait dans le traité qu'il fit contre lui, et que notre Achery a publié dans le tome second du Spicilège. Il était Normand de naissance; la pauvreté de ses parents le força à quitter la maison paternelle, et, par un pur effet du hasard, il devint évêque d'Angoulême; en réunissant sur sa personne la voix des électeurs qui ne trouvaient pas moyen de se mettre d'accord autrement et qui pourtant voulaient en finir de quelque manière que ce fût avec l'élection qu'ils avaient à faire. A peine élu, on le vit donner à ses neveux, issus comme lui d'une basse condition, les dignités de son Eglise, fermer les yeux sur les plus grands désordres et les laisser impunis, ambitionner et obtenir du souverain Pontife le titre de légat, s'élever contre tout le monde et convoquer des conciles et des synodes par esprit d'ostentation. Suivant Arnoulf, il commença par se montrer favorable au pape Innocent; mais, n'en ayant pu obtenir le titre de légat, il se jeta dans le parti de Pierre de Léon, qui lui continua ses pouvoirs, en lui soumettant tous les pays compris entre les Alpes et l'Océan, et même tous les endroits où il mettrait le pied.




Lorsqu'il fut revêtu de cette dignité, il s'efforça de gagner les rois d'Espagne et d'Angleterre au parti d'Anaclet, mais il ne put y réussir. Il déposa les évêques de Poitiers et de Limoges et les remplaça par des hommes indignes; il se nomma lui-même au siège de Bordeaux, qu'il réunit ainsi sous sa crosse pastorale à l'évêché de Limoges. Arnald dit la même chose dans sa vie de saint Bernard (Vie de saint Bernard, liv. II, ch. V). Puis, s'adressant à Gérard, et faisant l'énumération des fauteurs d'Anaclet, il continue ainsi: "La troupe infidèle, dont tu fais partie compose toute l'Église de Pierre de Léon; elle se ressent encore du levain de la corruption judaïque et voit à sa tête un tyran venu de Sicile, la patrie des tyrans..., elle n'a dans ses rangs qu'un comte de Poitiers, un homme de plaisirs, qui ne vit que de la vie des sens, incapable de s'élever à la contemplation des mystères de la vie spirituelle, et que le dépit d'avoir vu une injuste demande frappée d'un juste refus, jeta dans le parti de l'erreur."




Voilà quels étaient les partisans d'Anaclet. "Mais de notre côté, poursuit Arnoulf, on voit se ranger tout ce qu'il y a d'empereurs, de rois, de princes et enfin d'hommes dignes du nom d'hommes et de chrétiens qu'ils ont l'honneur de porter. Mais dans ce nombre ceux dont l'accord est plus significatif à mes yeux, et dont l'autorité me frappe, m'entraîne et subjugue davantage, ce sont ces hommes auxquels Dieu révèle ses secrets et qui semblent déjà pour ainsi dire habitants du ciel, comme les Chartreux qui ont fixé leur demeure au milieu des neiges éternelles, et les religieux de Cîteaux et de Cluny qui remplissent le monde entier de l'éclat de leurs lumières."



C'est ainsi qu'Arnoulf s'exprime sur le compte de Girard, qui peut pourtant citer aussi quelques apologistes; mais le récit d'Arnoulf doit faire autorité pour nous, car il dit: "Je n'ai rien écrit que je n'aie vu par moi-même, appris de personnes dignes de foi, ou reconnu de notoriété publique." On pourra en apprendre davantage sur le compte de Girard en lisant les notes ajoutées à la cent vingt-sixième lettre de saint Bernard. Sur ces entrefaites, Girard étant mort en 1136, Geoffroy, évêque de Chartres, reçut l'ordre du pape Innocent "de parcourir la France entière, ainsi que l’Aquitaine, pour détruire de ses propres mains tous les autels que Girard, l'auteur et le fauteur du schisme; Gilon, évêque de Frascati, et leurs complices avaient marqués du saint chrême pendant la durée du schisme." C'est ce qu'on lit dans la chronique de Morigny (livre II).



Mais c'est assez, peut-être même un peu trop sur cette affaire. Ceux qui voudront en apprendre davantage sur les sentiments, la vie et les mœurs du pape Innocent et d'Anaclet, peuvent consulter le traité d'Arnoulf, dont nous avons déjà parlé. On trouve dans le tome troisième du Spicilège, une lettre du pape Pascal II, nommant Girard son légat, et dans le quatrième tome, les actes du synode de Loudun, qu'il présida en 1109
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Message  ROBERT. Lun 27 Aoû 2012, 11:48 am

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PRÉFACE GÉNÉRALE DE LA NOUVELLE ÉDITION DES ŒUVRES DE SAINT BERNARD.

Par le F. JEAN MABILLON, Moine Bénédictin.

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§ IV. — Saint Bernard met fin au schisme d'Anaclet.


XLVII. — On peut voir, comme nous l'avons déjà dit, par les lettres de saint Bernard et par l'histoire de sa vie, tous les voyages qu'il entreprit et le mal qu'il se donna pendant la durée de ce malheureux schisme. Ainsi il alla trois fois en Italie, et ce n'est que grâce à ses efforts que le schisme fut éteint à la mort d'Anaclet qui arriva en 1138. Car, bien que les schismatiques lui eussent donné un successeur dans l'antipape Victor, "c'était beaucoup moins pour prolonger la division que pour se ménager le temps de faire leur paix avec Innocent. Aussi Victor a vint-il pendant la nuit trouver l'homme de Dieu, c'est-à-dire saint Bernard, qui le décida à se dépouiller des insignes du souverain pontificat qu'il avait usurpés et le conduisit aux pieds d'Innocent." Telle fut la fin de ce long et malheureux schisme.





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Message  ROBERT. Lun 27 Aoû 2012, 8:17 pm

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§ IV. — Saint Bernard met fin au schisme d'Anaclet.


XLVIII. — En reconnaissance d'un si grand service dont il était redevable à saint Bernard plus qu'à qui que ce soit, le pape innocent affranchit de sa propre autorité, sans même consulter les parties intéressées, les religieux de Cîteaux, des dîmes qu'ils devaient acquitter pour tous leurs biens. De là de nouvelles divisions dont saint Bernard n'eut pas peu à souffrir. Les religieux de Cluny, en particulier, protestèrent vivement contre cette exemption, qui les privait sans indemnité d'une grande partie de leurs revenus. Les choses en vinrent à ce point que les religieux de Gigny détruisirent de fond en comble un monastère de Cisterciens, situé dans leur voisinage. On trouve le récit détaillé de cette triste histoire dans la deux cent vingt-neuvième et la deux cent quatre vingt-troisième lettre, l'une de Pierre le Vénérable et l'autre de saint Bernard, ainsi que dans les notes détaillées dont nous les avons accompagnées. Toutes ces querelles se perpétuèrent pendant fort longtemps et même ne tardèrent pas à se propager dans d'autres pays que ceux où elles avaient pris naissance.





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Message  ROBERT. Mar 28 Aoû 2012, 10:08 am

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§ IV. — Saint Bernard met fin au schisme d'Anaclet.


XLIX. — On en peut juger par la quatre-vingt-deuxième lettre que Pierre de Blois écrivit au nom de Richard, archevêque de Cantorbéry, "à l'abbé et au couvent de Cîteaux." En effet, après avoir commencé dans cette lettre par faire l'éloge des religieux de Cîteaux, il ajoute que leur réputation est singulièrement ternie "par le refus qu'ils faisaient d'acquitter la dîme, comme ils le devaient, aux autres moines et au clergé: Or, continue-t-il, d'où vient cette exemption préjudiciable au bien d'autrui, dont vous vous autorisez pour ne point acquitter les dîmes dont vos biens étaient frappés avant même qu'ils passassent entre vos mains et qui ont été payées jusqu'à présent, non pas à raison des tenanciers, mais à titre de redevances territoriales ? Si ces biens sont devenus votre propriété, en quoi le droit d'autrui peut-il en souffrir ? ne sont-ils pas passés entre vos mains selon le droit général avec toutes les charges dont ils étaient grevés ?"




Comme on lui objectait le privilège accordé aux Cisterciens par le pape Innocent, il répondit en disant: "On a pu tolérer pendant quelque temps un privilège que la nécessité avait motivé à une époque où l'ordre de Cîteaux était heureux de sa pauvreté, et se plaisait à partager avec les indigents les faibles ressources de sa propre indigence;"mais à présent que ses biens "se sont multipliés à l'infini, il ne faut plus voir dans ce privilège que le moyen de satisfaire l'ambition des religieux plutôt qu'un instrument de religion. D'ailleurs, ajoute-t-il, quelle que soit l'étendue des privilèges qui émanent de Rome, on ne peut jamais les faire servir à usurper injustement le bien d'autrui."




Enfin, comme les Cisterciens se montraient tenaces et inflexibles sur ce point, nous voyons Richard menacer d'excommunier "quiconque donnera ou vendra aux religieux de Cîteaux des biens sujets à la dime, et d'en appeler au souverain juge s'il se trouve quelqu'un qui ose absoudre de cette excommunication. Il va même plus loin encore, car il menace d'invoquer l'appui du bras séculier en faveur de la puissance spirituelle, et de confisquer tout ce qui aura été vendu ou donné aux Cisterciens contre le décret qu'il a porté."




Voilà ce que nous lisons dans la lettre de Pierre de Blois. L. — Geoffroy, prieur du Vigeois, fait entendre des plaintes semblables sur le même sujet, dans sa Chronique (Labbe, tome II; Bibl., p. 328). Après avoir commencé par louer les Cisterciens de l'abondance des aumônes qu'ils se mettent en état de faire par leur travail, de leur zèle à se rendre au chœur pour y chanter l'office, et de beaucoup d'autres bonnes œuvres, il leur reproche d'enlever aux autres les biens fonciers et les dîmes , sans compter qu'ils ternissent indiscrètement la mémoire de quelques saints personnages. Or il écrivait à la fin du douzième siècle, et à cette époque la tempête soulevée par la dispense d'acquitter la dîme accordée par Innocent aux Cisterciens n'était pas encore apaisée.



FIN


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