Jansénisme et ...

Un autre jour, Vincent, ayant célébré la messe en l’église de Notre-Dame, songea à faire une nouvelle visite à Saint-Cyran qui demeurait encore près de là, au Cloître. Il le trouva enfermé dans son cabinet, d’où étant sorti bientôt le visage tout en feu :

« – Je gage, Monsieur, lui dit en souriant le charitable saint, que vous venez d’écrire quelque chose de ce que Dieu vous a donné en votre oraison de ce matin.

– Il est vrai, répondit l’abbé tout transporté; je vous confesse que Dieu m’a donné, et me donne de grandes lumières. Il m’a fait connaître qu’il n’y a plus d’Église. ­

– Plus d’Église, Monsieur !

– Non, il n’y a plus d’Église. Dieu m’a fait connaître qu’il y a plus de cinq ou six cents ans qu’il n’y a plus d’Église. Avant cela, l’Église était comme un grand fleuve qui avait ses eaux claires; mais maintenant ce qui nous semble l’Église n’est plus que de la bourbe. Le lit de cette belle rivière est encore le même, mais ce ne sont pas les mêmes eaux.

– Quoi ! Monsieur, voulez-vous plutôt croire vos sentiments particuliers que la parole de Notre­-Seigneur Jésus-Christ, lequel a dit qu’il édifierait son Église sur la pierre, et que les portes de l’enfer ne prévaudraient point contre elle ? L’Église est son épouse, et il ne l’aban­donnera jamais.

– Il est vrai que Jésus-Christ a édifié son Église sur la pierre; mais il y a temps d’édifier et temps de détruire. Elle était son épouse; mais c’est maintenant une adultère et une prostituée; c’est pourquoi il l’a répudiée, et il veut qu’on lui en substitue une autre, qui lui sera fidèle.

– Croyez-moi, Monsieur, se contenta de répondre le saint contristé; défiez-vous de votre propre esprit, qui vous donne des sentiments fort éloignés du respect qui est dû à l’Église.

– Mais vous-même, Monsieur, qui parlez si bien, repartit aigrement Saint-Cyran, savez-vous bien seulement ce que c’est que l’Église ?

– L’Église, Monsieur, comme nous l’apprend le catéchisme qu’elle donne à ses enfants, c’est la congrégation des fidèles sous la conduite de notre saint-père le Pape et des pasteurs légitimes.

– Bah ! bah ! vous n’y entendez que le haut allemand.

– Mais c’est le langage de l’Église elle-même !

– Vous êtes un igno­rant : bien loin de mériter d’être à la tête de votre congré­gation, vous mériteriez d’en être chassé; et je suis fort sur­pris qu’on vous y souffre.

– Hélas ! Monsieur, j’en suis plus surpris que vous, car je suis encore plus ignorant que vous ne pensez, et si l’on me rendait justice, on ne manquerait pas de me renvoyer de Saint-Lazare. »


Saint-Cyran ne pouvait adopter la définition de l’Église donnée par Vincent, lui qui, pour se passer de pape et d’évêques, l’a définie ainsi : « Qu’est-ce que l’Église ? c’est la compagnie de ceux qui servent Dieu dans la lumière, et dans la profession de la vraie foi, et dans l’union de la charité. » (Saint Vincent de Paul, sa vie, son temps, ses œuvres, son influence par l’abbé MAYNARD, t. II, p. 240-241)

Rosalmonte a écrit:C'est très bien, tout ça, mais so what?

Personne ici ne soutient qu'il lui semblerait que l’Église n’est plus que de la bourbe, et encore moins qu'il n'y a plus d'Eglise...

gabrielle a écrit: Cher Mariannus....

Ma réaction est la même que Rosalmonte... so what? Il n'y a rien de commun entre nous et le jansénisme.

Vous n'abordez pas encore le fond du sujet, est-ce qu'il a continuité entre V2 et la Sainte Église.

Est-ce que la doctrine de VII est la même que celle enseignée par la Sainte Église.

Pouvez-vous prouvez qu'il n'y a pas de rupture?

C'est là, le véritable débat.

L'Église est notre Mère, et jamais elle ne périra.

Louis a écrit:Cher Mariannus,

même réaction : so what ! que mon oncle traduisait, en langage du Québec par : pis après !

Quand allez-vous aborder le vrai débat : L'Église Catholique et VII - rupture ou continuité ?

roger a écrit:

Rosalmonte a écrit:C'est très bien, tout ça, mais so what?

Personne ici ne soutient qu'il lui semblerait que l’Église n’est plus que de la bourbe, et encore moins qu'il n'y a plus d'Eglise...

gabrielle a écrit: Cher Mariannus....

Ma réaction est la même que Rosalmonte... so what? Il n'y a rien de commun entre nous et le jansénisme.

Vous n'abordez pas encore le fond du sujet, est-ce qu'il a continuité entre V2 et la Sainte Église.

Est-ce que la doctrine de VII est la même que celle enseignée par la Sainte Église.

Pouvez-vous prouvez qu'il n'y a pas de rupture?

C'est là, le véritable débat.

L'Église est notre Mère, et jamais elle ne périra.

Louis a écrit:Cher Mariannus,

même réaction : so what ! que mon oncle traduisait, en langage du Québec par : pis après !

Quand allez-vous aborder le vrai débat : L'Église Catholique et VII - rupture ou continuité ?

Je fais mienne ces réponses !

Rosalmonte a écrit:C'est très bien, tout ça, mais so what?

Personne ici ne soutient qu'il lui semblerait que l’Église n’est plus que de la bourbe, et encore moins qu'il n'y a plus d'Eglise...

Dieu m’a fait connaître qu’il y a plus de cinq ou six cents ans qu’il n’y a plus d’Église.

Mariannus a écrit:

(2) Je ne tire effectivement aucune conclusion de ce texte, que j'ai mis à titre documentaire. C'est pour cela que je n'ai pas mis en titre : "Jansénisme et sédévacantisme", mais "Jansénisme et ...", les points de suspension s'appliquant en fait à St Vincent de Paul !

JCMD67 a écrit:

Mariannus a écrit:

(2) Je ne tire effectivement aucune conclusion de ce texte, que j'ai mis à titre documentaire. C'est pour cela que je n'ai pas mis en titre : "Jansénisme et sédévacantisme", mais "Jansénisme et ...", les points de suspension s'appliquant en fait à St Vincent de Paul !

Et vous voulez faire croire ça à qui Marannus ?

Ce lien est pour vous: https://messe.forumactif.org/t3149-l-eglise-une-sainte-catholique-et-apostolique

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JCMD67 a écrit:Tiens, il arrive donc à Marannus de répondre aux messages ?

Oui, regardez le lien.


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Mariannus a écrit:Oh ! le baratin de Mariannus ne vaut pas grand chose, là-dessus, je suis d'accord avec vous !

Mariannus a écrit:

Rosalmonte a écrit:C'est très bien, tout ça, mais so what?

Personne ici ne soutient qu'il lui semblerait que l’Église n’est plus que de la bourbe, et encore moins qu'il n'y a plus d'Eglise...

(1) Je me suis trompé dans le gras rouge; le passage qui m'était resté en mémoire était :

Dieu m’a fait connaître qu’il y a plus de cinq ou six cents ans qu’il n’y a plus d’Église.

(2) Je ne tire effectivement aucune conclusion de ce texte, que j'ai mis à titre documentaire. C'est pour cela que je n'ai pas mis en titre : "Jansénisme et sédévacantisme", mais "Jansénisme et ...", les points de suspension s'appliquant en fait à St Vincent de Paul !

LOUIS LALANDE
de la Compagnie de Jésus
Imprimatur :
+ Em.-A. DESCHAMPS. V. G.. Êv. de Thennosis
, Aux. de Montréal
Montréal. 10 février 1937

Aussi bien, une hérésie, engendrée, comme toutes les hérésies, par un orgueil sournois, dissimulée sous les apparences modestes de la vérité, astucieuse, rampante sous les fleurs du langage et du sentiment, protestant de sa bonne foi, les yeux au ciel, les bras tendus et des mots amis sur les lèvres, comme tous les traîtres qui donnent le baiser au divin Maître, — le jansénisme, — s'appliquait à déformer l'enseignement de l'Église et à séparer le cœur des hommes du Cœur adorable de Jésus-Christ.

Ses auteurs se firent des prosélytes même dans le sanctuaire. Sous prétexte de défendre la tradition, que personne n'attaquait, ils remontèrent aux sources de la doctrine chrétienne: ce n'étaient plus eux qui enseignaient, semblait-il, c'étaient les Pères et les grands docteurs. Ils en tirèrent une théologie de terreur, un mysticisme désespérant.

Leurs tenants les écoutaient avec d'autant plus de confiance que leurs attaques étaient camouflées sous le manteau du zèle et des maîtres. A les bien entendre, la puissance de la grâce arrachait à l'homme son libre arbitre. C'est au nom de la divinité de l'Église qu'ils foulaient aux pieds l'autorité des conciles et des Papes.

Au nom du sacrement de pénitence, ils annihilèrent ce sacrement même, en chassant du confessionnal de pauvres récidivistes pénitents, ou en exigeant d'eux la contrition parfaite et justifiante par elle-même. Au nom de l'indépendance de Dieu, il était défendu de s'approcher de lui, pour lui demander des faveurs et apaiser sa justice. De la sainte table, où Jésus-Christ appelait tous ses enfants et se donnait dans son sacrement d'amour, ils repoussaient les âmes pieuses et craintives, en exigeant pour la communion tant de saints désirs, de ferveur et de pureté, une telle préparation que, pour le grand nombre, des mois et des années n'y suffisaient plus.

Puis, quand ils eurent bien livré à tous les tourments intérieurs les âmes timides, à force de leur cacher la miséricorde divine pour ne leur montrer qu'une justice inexorable, ils enseignèrent, — s'apparentant à une vieille hérésie,— que le Christ n'est pas mort pour tous les hommes, mais pour les seuls élus, abandonnant tous les autres à une irrémédiable damnation.

L'hérésie avait donc pénétré dans l'intelligence. Une multitude de Français en avaient été contaminés. Étant contagieuse, elle devint bientôt, à des degrés divers, universelle.

Tout ce qui appuie et éclaire l'espérance fut banni. Plus de miséricorde et partant plus d'amour. La confiance et ses douces expansions dans la prière, inconnues. Les tabernacles du Dieu qui fait ses délices d'habiter avec les enfants des hommes, scellés. Le culte filial, si tendre, de la sainte Vierge, aboli. Les joies saintes, les mystères de force et de pureté de la sainte table, disparus

Ce n'était pas assez pour les jansénistes. Il restait sur les autels le Christ en croix, inclinant la tête vers ses enfants, et ouvrant ses deux bras pour les embrasser tous, dans l'élan de son amour rédempteur. On défit le crucifix pour donner aux bras du Christ je ne sais quelle forme perpendiculaire d'un Sauveur qui ne cherche que son ciel, sans plus de souci des âmes rachetées.