18ème dimanche après la Pentecôte (2010)

Arthur Dim 26 Sep 2010, 3:26 pm

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18ème dimanche après la Pentecôte (2010) 18e_di10

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18 DIMANCHE APRÈS LA PENTECÔTE

Ce dimanche, inscrit dans le Missel après le Samedi des Quatre-temps, était autrefois vacant. La liturgie de la veille se prolongeant, en effet, jusqu'au Dimanche matin, ce jour n'avait pas de messe propre. La lecture qui se fait au Bréviaire le Dimanche qui suit les Quatre-Temps est celle du Livre de Judith que S. Ambroise rapporte à ce temps de pénitence en attribuant au jeûne et à l'abstinence de cette héroïne sa miraculeuse victoire. Pour continuer le rapprochement que nous avons établi entre le Missel et le Bréviaire, nous pouvons aussi étudier la messe du samedi des Quatre-temps, qui était autrefois celle de ce Dimanche, en fonction de l'histoire de Judith.

Tandis que Manassès, roi de Juda, était retenu captif à Babylone, Nabuchodonosor, roi des Assyriens, envoya Holopherne, général de son armée, faire la conquête de la terre de Canaan. Cet officier mit le siège devant la place forte de Béthulie. Réduits à toute extrémité, les assiégés décidèrent de se rendre après cinq jours. il y avait alors dans cette ville une veuve fort considérée, du nom de Judith. " Faisons pénitence de nos fautes, déclara-t-elle, et implorons le pardon de Dieu avec beaucoup de larmes. Humilions nos âmes devant lui et prions-le de nous faire sentir sa miséricorde. Croyons que ces fléaux dont Dieu nous châtie, nous sont envoyer pour nous corriger et non pour nous perdre ".

Et cette sainte femme entra dans son oratoire, revêtue d'un cilice et la tête couverte de cendres et elle se prosterna contre terre devant le Seigneur. sa prière achevée, elle mit sa plus belle parure et quitta la ville avec sa servante. À la pointe du jour elle arriva aux postes avancés des Chaldéens et déclara qu'elle était venue pour livrer les siens à Holopherne. Les soldats la conduisirent chez le général qui fut ébloui par sa grande beauté " que Dieu se plut aussi à rehausser parce qu'elle avait pour principe non la passion mais la vertu ".

Holopherne crut aux paroles de Judith et offrit un grand festin en son honneur. transporté de joie, il but avec plus d'excès que de coutume et appesanti par l'ivresse il s'étendit sur son lit et s'endormit. Tout le monde se retira et Judith resta seule avec lui. Elle pria alors le seigneur de fortifier son bras pour la délivrance d'Israël ; puis, détachant l'épée suspendue au chevet du lit, elle trancha courageusement la tête d'Holopherne, la remit à sa servante avec ordre de la cacher dans le sac de voyage et toutes deux rentrèrent cette nuit même à Béthulie.

Lorsque les Anciens de la ville apprirent ce qu'avait fait Judith, ils s'écrièrent : " Béni soit le seigneur qui a créé le ciel et la terre ! Le lendemain la tête sanglante d'Holopherne fut hissée sur les murs de la forteresse. Les Chaldéens crièrent à la trahison, mais poursuivis par les Israélites, ils furent massacrés ou s'enfuirent. Lorsque le Grand-Prêtre vint de Jérusalem avec les Anciens pour fêter la délivrance, tous acclamèrent Judith en s'écriant : " Vous êtes la gloire de Jérusalem ; vous êtes la joie d'Israël ; vous êtes l'honneur de votre peuple ".

S. Ambroise commente cette page de la Bible en disant : " Ce fit par le force de sa sobriété que Judith coupa la tête d'Holopherne. Armée du jeûne, elle pénétra hardiment au milieu du camp ennemi. Le jeûne d'une seule femme a vaincu des troupes innombrables d'Assyriens ". La messe du Samedi des Quatre-Temps est remplie de sentiments analogues. Les Oraisons implorent le secours de la miséricorde divine en s'appuyant sur le jeûne et l'abstinence qui nous rendent plus forts que nos ennemis. " Pardonnez-nous nos fautes, Seigneur, dit le 1er Graduel. venez à notre aide, O Seigneur, Dieu des armées, continue le 2e Graduel, prêtez l'oreille aux prières de vos serviteurs ". " Regardez, Ô Seigneur,, jusques à quand détournerez-vous votre visage ajoute le 3e Graduel. prenez en pitié le sort de vos serviteurs ".

Les lectures font toutes allusions à la miséricorde de Dieu à l'égard de son peuple qui a fait pénitence. Ainsi parle le Seigneur des armées : " Comme j'ai eu le dessein de faire du mal à vos pères quand ils ont provoqué ma colère, ainsi ces jours-ci j'ai eu le dessein de faire du bien à la maison de Jérusalem ".

Le récit de la délivrance du peuple juif de la servitude assyrienne par Judith (ce nom est le féminin de Juda) après qu'elle eut jeûné, est une figure de la libération du peuple de Dieu à Pâques, par Jésus (de la race de Juda) après le carême. Comme la lecture du livre d'Esther se fait au Dimanche suivant on comprend que S. Ambroise y ait cherché aussi un exemple qui servait si bien son sujet, car il dit que " c'est au jeûne de trois jours, grâce auquel Dieu releva la grâce dont son âme sobre était environnée, qu'Esther dut sa victoire sur l'impie Aman et sauva le peuple juif d'une cruelle persécution. Nous reportons pour notre part l'histoire d'Esther au 19e Dimanche après la Pentecôte avec lequel elle coïncide parfois.

lorsque plus tard on n'attendit plus le soir pour célébrer le saint Sacrifice le samedi des Quatre-temps, on emprunta, pour le 18e Dimanche après la Pentecôte, la messe qui avait été composée au VIe siècle pour la Dédicace de l'Église Saint-Michel à Rome et qui fut célébrée, le 29 septembre. Aussi tous les chants se rapportent-ils à la consécration d'une église. " Je me suis réjoui, quand on m'a dit : Nous irons dans la maison du seigneur ". " Moïse consacra un autel au seigneur, et adorez-le dans son saint temple ", ajoute la Communion.C'est là une figure du ciel où toutes les nations afflueront lorsque viendra la fin des temps marquée par ce Dimanche et par les suivants qui viennent à la fin du Cycle.

L'Alléluia est en effet celui des dimanches après l'Épiphanie qui annonçait l'entrée des Gentils dans le royaume des cieux. l'Épître parle de ceux qui attendent la révélation de Notre-Seigneur lors de son dernier avènement. Ils jouiront éternellement dans la demeure du seigneur de la paix qu'il accordera, comme l'ont dit les prophètes, à ceux qui l'attendent. Cette paix, Jésus nous l'a assurée en mourant sur la croix qui est le sacrifice du soir dont celui de Moïse n'est que la figure. Après avoir offert un holocauste d'agréable odeur au Seigneur, le saint Législateur obtint le pardon des péchés de son peuple et il jouit de la vision de Dieu. Ainsi les hommes réconciliés avec Dieu par Celui qui a le pouvoir de remettre les péchés participeront par leur foi en Jésus, à l'unique et souveraine divinité en la voyant face à face (ce qui est le privilège de Dieu) et ils seront ainsi comblés par le Christ en toute parole et en toute connaissance.

Cette paix et ce pardon, nous en jouissons déjà dans l'Église, grâce au pouvoir que Jésus a confié à ses prêtres. Cette messe, suivant le samedi des Ordinations, fait en effet aussi allusion au sacerdoce. Comme le sauveur qui exerça son ministère et guérit l'âme du paralytique en guérissant son corps, ceux qui viennent d'être ordonnés prêchent la parole du Christ, ils célèbrent le Saint-Sacrifice et ils remettent les péchés. Et ainsi ils préparent les hommes à recevoir d'une façon irréprochable leur divin Juge.

(Tiré d'un vieux missel)

Homélie de saint Pierre Chrysologue

La lecture de ce jour nous a montré que les actions humaines du Christ renferment des mystères divins et que, dans les choses visibles, il accomplit des oeuvres invisibles. Il monta, dit l'Évangile, dans une barque, passa le lac et vint dans sa ville. N'est-ce pas lui qui, faisant reculer les flots, mit à nu les profondeurs de la mer, afin que le peuple Israélite traversât à pieds secs les eaux immobiles, comme à travers une gorge de montagne ? N'est-ce pas lui qui inclina les vagues de la mer sous les pieds de Pierre, afin que la voie liquide offrit un appui ferme aux pas d'un homme ?