10 ème dimanche après la Pentecôte (2010)

Aller en bas

10 ème dimanche après la Pentecôte (2010) Empty 10 ème dimanche après la Pentecôte (2010)

Message  Arthur Dim 01 Aoû 2010, 3:55 pm

.

10 ème dimanche après la Pentecôte (2010) 10e_di10

DIXIÈME DIMANCHE APRÈS LA PENTECÔTE


La liturgie de ce Dimanche nous inculque la vraie notion de l'humilité chrétienne qui consiste à attribuer à la grâce du Saint-Esprit notre sainteté ; car nos actes ne sauraient être surnaturels c'est-à-dire saints, que s'ils procèdent de l'Esprit-Saint que Jésus a envoyé à ses apôtres au jour de la Pentecôte et qu'il ne cesse de donner à ceux qui le lui demandent. Notre sanctification est donc une oeuvre impossible si nous voulons la faire seuls, car livrés à nous-mêmes, nous ne sommes qu'impuissants et pécheurs.

C'est à Dieu que nous sommes redevables d'éviter le péché, d'en obtenir le pardon, d'en sortir et de faire le bien, puisque personne ne peut même prononcer le saint nom de Jésus, par un acte de foi surnaturelle qui affirme sa royauté et sa divinité, sinon par l'Esprit-Saint. L'orgueil est donc l'ennemi de Dieu, car il s'approprie les biens que seul le Saint-Esprit distribue à chacun comme il lui plaît et il empêche dès lors la puissance divine de se manifester dans nos âmes en nous faisant croire que nous nous suffisons à nous-mêmes.

Comment Dieu pourrait-il nous pardonner si nous ne voulons pas nous reconnaître coupables ? Comment pourrait-il avoir compassion de nous et exercer à notre égard sa miséricorde s'il n'y a en nous aucune misère avouée à laquelle son Coeur divin puisse compatir ? L'homme humble au contraire se plaît à reconnaître son néant, car il sait que c'est à cette condition seule que la vertu du Christ descendra en lui.

L'Église développe ces pensées en ce Dimanche parce que les lectures qu'elle fait pendant cette semaine dans le Bréviaire, lui donnent deux exemples d'orgueil et de grande humilité. Après la figure du prophète Élie qui s'oppose si fortement à celles d'Achab et de Jézabel dont l'Office nous dit le terrible châtiment, c'est celle du jeune Joas qui contraste puissamment avec celle d'Athalie. fille d'Achab et de Jézabel, et aussie impie que sa mère. Athalie épousa le roi de Juda, Joram, qui mourut peu après. La reine se trouva alors seule maîtresse du royaume de Juda et pour le rester toujours, elle fit massacrer toute la famille de David.

Mais Josabeth, épouse du grand-prêtre Joïda, enleva de son berceau le dernier-né de la famille royale et le cacha dans le Temple. Il se nommait Joas. Pendant six ans Athalie régna dans le pays et éleva des autels à Baal jusque dans le parvis du Temple. La septième année, le grand-prêtre, entouré d'hommes résolus et fortement armés, leur montra Joas qui avait sept ans et leur dit : " Vous entourerez l'enfant royal et si quelqu'un franchit vos rangs, vous le mettrez à mort ! "

Et quand le peuple afflua dans le parvis à l'heure de la prière, Joïda fit avancer Joas et il l'oignit et il le couronna à la vue de toute l'assemblée qui applaudit et s'écria : " Vive le Roi ! " Lorsqu'Athalie entendit ces clameurs, elle sortit de son palais et entra dnas le parvis. Quand elle aperçut le jeune roi Joas assis sur l'estrade au milieu des chefs et que le peuple acclamait au son des trompettes, elle déchira ses vêtements et cria : " Conspiration ! Trahison ! "

Le grand-prêtre ordonna de la faire sortir des saints parvis et lorsqu'elle arriva au seuil de son palais on la tua. La foule envahit alors le temple de Baal et n'en laissa pas pierre sur pierre. Et le roi Joas s'assit sur le trône de David, son aïeul, et régna quarante ans à Jérusalem. Il travailla à réparer et à embellir le Temple. L'Écriture fait de lui ce bel éloge : " Joas fit ce qui est droit aux yeux de Dieu ". C'est l'antienne du Magnificat des 1ères Vêpres à laquelle fait écho celle du Magnificat des 2èmes Vêpres qui est tirée de l'Évangile de ce jour : " Celui-ci (le publicain) s'en retourna justifié dans sa maison et non pas l'autre (le Pharisien), car quiconque s'exalte sera humilié, et quiconque s'humilie sera exalté ". " Ceux qui s'élèvent, dit saint Augustin, c'est de loin que Dieu les connaît. Il voit de loin les superbes, mais il ne leur pardonne pas ".

L'humble, au contraire, comme le publicain, se reconnaît coupable !" Il frappait sa poitrine, il se châtiait lui-même, c'est pourquoi Dieu pardonnait à cet homme parce qu'il confessait sa misère. Pourquoi s'étonner en effet que Dieu ne reconnaisse plus en lui un pécheur, lorsque lui-même se reconnaît pécheur ? Il se tenait au loin ce publicain mais le Seigneur l'observait de près ". Ainsi l'humble enfant Joas fut agréé de Dieu parce que son attitude devant Lui était ce qu'elle devait être. Il fit ce qui est droit devant le Seigneur. Athalie au contraire, fut orgueilleuse et impie ; elle ne fit pas ce qui était droit devant le Seigneur et elle dédaigna et insulta ceux qui faisaient leur devoir, car l'orgueil envers Dieu se manifeste toujours par le mépris envers le prochain.

Il y a, dit Pascal, deux classes d'hommes, les saints qui s'estiment coupables de toutes les fautes et les pécheurs qui ne se croient coupables de rien. Les premiers sont humbles et Dieu les élèvera en les glorifiant, les seconds sont orgueilleux et il les abaissera en les châtiant. " Dieu dit S.Jean Chrysostome a submergé le monde, le feu a brûlé Sodome, la mer a englouti l'armée des Égyptiens, car c'est lui qui a porté aux coupables tous ces coups et d'autres encore.

Mais diras-tu, Dieu est indulgent. Toutes ces choses, alors, ne sont que des mots ? Et ce riche qui méprisait Lazare n'est point puni ? Et les vierges folles ne sont point rejetées par l'Époux ? Alors celui qui se trouve au banquet avec des vêtements souillés, n'aura pas les mains et les pieds liés et ne périra point ? Celui qui exigera de son compagnon les cent deniers ne sera point livré aux bourreaux ? Mais Dieu s'en tiendrait-il à faire des menaces ? Pour moi, il me sera facile de prouver le contraire, et d'après ce que Dieu a dit et d'après ce qu'il a fait dans le passé, préjugeons de ce qu'il fera dans l'avenir.

Ayons donc le constant souvenir du redoutable tribunal, du fleuve de feu, des chaînes rivées à perpétuité, des ténèbres profondes, des grincements de dents et du ver qui empoisonne et qui ronge ". Ce sera le meilleur moyen d'entretenir en nous l'humilité qui nous fait dire avec l'Église : Tandis que je criais vers le seigneur, il a exaucé ma voix. Me mettant à l'abri de ceux qui m'assiégeaient, il les a humiliés, lui qui est avant tous les siècles ". " Gardez-moi, Seigneur, comme la prunelle de votre face, car vos yeux voient dans l'équité ". " Seigneur, j'ai élevé mon âme vers vous, mes ennemis ne me tourneront pas en dérision parce que ceux qui ont confiance en vous ne seront pas confondus ".



Homélie de saint Augustin Evêque

Si, du moins, ce pharisien disait : je ne suis pas comme beaucoup d'hommes. Mais qu'est-ce que les autres hommes, sinon tous, à part lui ? " Moi, je suis juste, les autres, pécheurs. Je ne suis pas comme les autres hommes, injustes, voleurs et adultères. " Et voilà que la proximité du publicain te donne une occasion d'orgueil encore plus grand : " Comme ce publicain-là, dit-il. Moi, dit-il, je suis seul. Celui-là, il est avec les autres. Je ne suis pas, dit-il semblable à celui-là, grâce à mes oeuvres de justice, qui font que je ne suis pas
pécheur. "


(tiré d'un vieux missel)

Arthur

Nombre de messages : 1611
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum