DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

3 participants

Page 2 sur 4 Précédent  1, 2, 3, 4  Suivant

Aller en bas

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Empty Re: DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

Message  ROBERT. Sam 25 Sep 2010, 4:18 pm

.

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Saint_14




DU DON DE LA PERSÉVÉRANCE.

Par Saint Augustin.



CHAPÎTRE XI. DU SORT FAIT PAR DIEU AUX PETITS ENFANTS.



26. "Mais pourquoi ne pas souffrir", suivant les expressions de votre lettre, "que la condition des petits enfants soit comparée à celle des adultes (3)", quand on croit contre les Pélagiens1 à l'existence du péché originel, qui est entré dans le monde par un seul homme; quand on ne doute pas que tous aient été condamnés par le fait d'un seul (4) ? Ces dernières maximes sont rejetées également par les Manichéens 1 , lesquels non seulement dénient toute autorité aux livres de l'Ancien Testament sans exception, mais encore reçoivent les livres du Nouveau de telle sorte que, PAR UN PRIVILÈGE À EUX PARTICULIER, OU PLUTÔT PAR UN PROCÉDÉ SACRILÈGE, ILS EN REÇOIVENT CERTAINES PARTIES ET EN REJETTENT CERTAINES AUTRES SUIVANT LEURS CAPRICES : C'EST CONTRE EUX QUE, DANS MES LIVRES SUR LE LIBRE ARBITRE, J'AI FAIT DES RAISONNEMENTS OÙ LES PÉLAGIENS 1 PRÉTENDENT PUISER CONTRE NOUS DES ARGUMENTS SANS RÉPLIQUE.


Or, en évitant de donner une solution précise à certaines questions incidentes, mais pleines de difficultés, je n'avais d'autre but que de ne pas donner à mon œuvre une longueur démesurée, alors que l'autorité des divines Écritures n'était pour moi d'aucun secours contre des ADVERSAIRES SI PERVERS. Et de quelque côté que fût la vérité, par rapport aux questions sur lesquelles je ne me prononçais pas clairement, je pouvais cependant conclure d'une manière certaine que, dans toute hypothèse, Dieu devait être loué pour toutes ses œuvres, sans qu'il fût nullement nécessaire de croire , comme les Manichéens1 , au mélange des deux substances coéternelles du bien et du mal .



3. Voir la lettre d'Hilaire, n. 8.
4. Rom. V, 12, 16.



1 Saint Augustin eût écrit aujourd’hui : Montini, Wojty, Ratzin, etc…


.
Majuscules, gras, souligné et notes ajoutés.
À suivre…


ILS EN REÇOIVENT CERTAINES PARTIES ET EN REJETTENT CERTAINES AUTRES SUIVANT LEURS CAPRICES et l'autorité des

divines Écritures n'était pour moi d'aucun secours contre des ADVERSAIRES SI PERVERS
: voilà une description et un

qualificatif qui s’appliquent comme un gant à tous les Intrus et autres Ratzi de ce monde qui sont des hérétiques consommés

et doués d’une perversité sans égale quant à la disparition de la foi catholique et tout ce qui s’ensuit…





Dernière édition par ROBERT. le Jeu 11 Nov 2010, 4:20 pm, édité 3 fois (Raison : balisage)
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Empty Re: DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

Message  ROBERT. Lun 27 Sep 2010, 7:50 pm

.
DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Saint_14



DU DON DE LA PERSÉVÉRANCE.

Par Saint Augustin.



CHAPÎTRE XI. DU SORT FAIT PAR DIEU AUX PETITS ENFANTS.

27. Au reste, dans le premier livre de mes rétractations, ouvrage que vous n'avez pas encore lu, lorsque j'en vins à corriger ces livres du libre arbitre, je m'exprimai en ces termes : "Dans ces livres où un grand nombre de sujets ont été discutés, la solution de plusieurs questions incidentes, soit qu'il me fût impossible de les résoudre, soit que pour le moment elles eussent exigé de trop longs développements, a été différée; mais de telle sorte que, quelque parti que l'on adoptât par rapport aux réponses plus ou moins spécieuses qui pouvaient être faites et dont il était difficile de reconnaître le degré de conformité réelle avec la vérité; de telle sorte, dis-je, que la conclusion de nos raisonnements fût constamment celle-ci : de quelque côté que soit la vérité, on doit croire, ou même il est démontré que Dieu doit être loué.

Cette discussion a été établie, en effet, contre ceux qui nient que l'origine du mal vienne du libre arbitre de la volonté, et qui prétendent que, dans ce cas, Dieu devrait être accusé pour avoir créé tous les êtres : leur but étant d'introduire par ce moyen, et conformément à leur erreur tout à fait impie (car ils sont Manichéens)1, une certaine nature mauvaise, immuable et éternelle comme Dieu
(1)".


Un peu plus loin j'ai ajouté pareillement : "Il a été dit ensuite de quel état malheureux, très-justement infligé aux pécheurs , la grâce nous délivre : que l'homme, par lui-même, c'est-à-dire par son libre arbitre, a bien pu tomber, mais non pas se relever : que l'ignorance et la difficulté qui pèsent sur tout homme dès le jour de sa naissance, sont des effets de cet état malheureux auquel nous avons été justement condamnés : que personne n'est délivré de l'une et de l'autre, si ce n'est par la grâce de Dieu : que suivant les Pélagiens 1 qui nient le péché originel, cet état malheureux ne vient point de cette juste condamnation ; mais, que quand même cette ignorance et cette difficulté seraient la condition naturelle primitive de l'homme, Dieu ne devrait pas être accusé, il devrait au contraire être loué à ce sujet, comme nous l'avons démontré précisément dans ce livre troisième.


Cette démonstration, ai-je dit encore, doit être regardée comme dirigée contre les Manichéens 1 qui ne reçoivent pas les saints livres de l'Ancien Testament où le péché originel est affirmé, et qui prétendent que les citations de l'Ancien Testament qu'on lit dans les écrits des Apôtres, y ont été introduites par l'impudence sacrilège de faussaires abominables, mais qu'elles n'ont pas été écrites de la main des Apôtres. Dans les controverses. avec les Pélagiens1 , au contraire, on et doit s'attacher à maintenir ce que l'une et l'autre Ecriture enseignent, puisqu'ils font profession de les admettre
(2)".


Je me suis exprimé ainsi dans le premier livre des rétractations, quand j'ai revu les livres sur le Libre arbitre. Ce n'est point là assurément tout ce que j'ai dit en cet endroit au sujet de ces livres; mais j'ai cru qu'il serait trop long d'insérer une multitude d'autres réflexions dans cet ouvrage que je vous adresse, et, d'ailleurs, cela ne m'a point paru nécessaire: vous en jugerez ainsi vous-mêmes, je pense, quand vous les aurez lues entièrement.


Voici donc l'argumentation que j'ai employée dans le troisième livre du Libre arbitre, au sujet des petits enfants : Alors même qu'il serait vrai, comme les Pélagiens le prétendent, que l'ignorance et la faiblesse dont nul homme n'est exempt au moment de sa naissance, sont la condition primitive de notre nature, et non point l'effet d'un châtiment; les Manichéens n'en seraient pas moins convaincus d'erreur lorsqu'ils proclament l'existence de deux substances coéternelles, l'une bonne el l'autre mauvaise : mais parce que j'ai employé ce raisonnement, est-ce un motif pour révoquer en doute, ou même pour abandonner la foi que l'Église catholique défend précisément contre les Pélagiens1, lorsqu'elle proclame l'existence du péché originel, dont la souillure contractée dans la génération doit être effacée dans le sacrement de la régénération ? Si donc nos adversaires admettent avec nous cette vérité, s'ils nous prêtent leur concours pour confondre l'erreur da Pélagiens à cet égard, pourquoi croient-ils devoir douter encore que Dieu arrache à la puissance des ténèbres et transporte dans le royaume du Fils de sa charité (1), même les petits enfants auxquels il donne sa grâce par le sacrement de baptême ? Pourquoi refusent-ils de célébrer la miséricorde et la justice du Seigneur (2), lorsqu'il donne cette grâce aux uns et qu'il la refuse aux autres ? QUI DONC A CONNU LA PENSÉE DU SEIGNEUR (3) ET LE MOTIF POUR LEQUEL LA GRÂCE EST DONNÉE À CEUX-CI PLUTÔT QU'À CEUX-LÀ ? QUI A LE POUVOIR DE PÉNÉTRER CE QUI EST IMPÉNÉTRABLE ET DE S'ÉLEVER JUSQU'À CE QUI EST INACCESSIBLE ?



1. Rétract. liv. I, ch. IX, n. 2.
2. id.. n. 6.
1. Coloss. I, 13.
2. Ps. C, 1.
3. Rom. XI, 34.




1 Saint Augustin eût écrit aujourd’hui : Montini, Wojty, Ratzin, etc…


.
Italique, majuscules, gras, souligné et notes ajoutés.
À suivre…


Le monde moderne veut tout savoir, tout comprendre, tout expliquer… on ne doit que leur répéter à la suite de Saint Paul et répété par Saint Augustin :

QUI A LE POUVOIR DE PÉNÉTRER CE QUI EST IMPÉNÉTRABLE ET DE S'ÉLEVER JUSQU'À CE QUI EST INACCESSIBLE ?



Dernière édition par ROBERT. le Mar 28 Sep 2010, 3:39 pm, édité 3 fois (Raison : mise en forme)
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Empty Re: DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

Message  ROBERT. Mar 28 Sep 2010, 3:45 pm

.
DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Saint_14



DU DON DE LA PERSÉVÉRANCE.

Par Saint Augustin.



CHAPITRE XII. LA GRÂCE DE DIEU PUREMENT GRATUITE.


28. Ainsi donc, il demeure établi que la grâce de Dieu n'est point donnée suivant les mérites de ceux qui la reçoivent, mais suivant le bon plaisir de la volonté divine, pour la louange et la gloire de la grâce même de Dieu (1), afin que celui qui se glorifie ne se glorifie point en lui-même, mais dans le Seigneur (2). Car Dieu donne aux hommes à qui il lui plaît, parce qu'il est miséricordieux ; il pourrait ne pas leur donner, et ce serait justice de sa part ; et il ne donne pas à ceux à qui il ne veut pas, afin de manifester les richesses de sa gloire en faveur des vases de miséricorde (3).

En effet, en donnant à quelques-uns ce qu'ils ne méritent pas, il a voulu faire voir que sa grâce est gratuite et par là même qu'elle est une grâce véritable : en ne faisant pas ce don à tous, il a montré ce que tous méritent. Ainsi la bonté de Dieu se révèle dans le bienfait accordé aux uns, et sa justice dans le châtiment infligé aux autres: sa bonté se révèle même à l'égard de tous, en ce sens qu'on agit par bonté quand on rend ce qui est dû; et sa justice se révèle pareillement à l'égard de tous, en ce sens qu'on agit conformément à la justice quand, sans léser qui que ce soit, on donne une chose qui n'était point due.


1. Eph. I, 5.
2. I Cor. I, 31.
3. Rom. IX, 23.



.
gras ajouté.
À suivre…


Justice, bonté, miséricorde et gratuité divines magnifiquement nuancées par Saint Augustin...
.
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Empty Re: DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

Message  ROBERT. Mer 29 Sep 2010, 8:17 pm

.
DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Saint_14


.


DU DON DE LA PERSÉVÉRANCE.

Par Saint Augustin.



CHAPITRE XII. LA GRÂCE DE DIEU PUREMENT GRATUITE.


29. De plus, nous soutenons que la grâce est indépendante de tout mérite, en d'autres termes, qu'elle est une grâce véritable, quand même, suivant le sentiment des Pélagiens1, les enfants baptisés ne seraient pas arrachés à la puissance des ténèbres par la raison que, suivant ces mêmes Pélagiens, ils ne sont coupables d'aucun péché; mais qu'ils seraient seulement transférés dans le royaume du Seigneur : car, même dans ce cas, le royaume de Dieu est donné aux uns sans aucun mérite de leur part, et il est refusé aux autres sans qu'ils aient davantage mérité d'en être privés.

C'est la réponse que nous faisons ordinairement aux Pélagiens1 , quand ils nous objectent que nous faisons dépendre la grâce de Dieu d'un AVEUGLE DESTIN, en disant qu'elle n'est point donnée suivant nos mérites. Car ce sont plutôt eux-mêmes qui, par rapport aux enfants, font dépendre la grâce du destin, puisqu'ils prétendent que, si l'on n'admet pas le mérite, il faut admettre le destin. Il est impossible, en effet, de l'aveu même des Pélagiens, de trouver dans les enfants aucun mérite qui autorise à envoyer ceux-ci dans le royaume du Seigneur et à en repousser ceux-là.


Je viens de prouver que la grâce de Dieu n'est point donnée suivant nos mérites; pour faire cette démonstration j'ai cru devoir admettre, comme principe ou comme point de départ, l'un et l'autre sentiment, notre sentiment à nous qui prétendons que les enfants sont coupables du péché originel, et le sentiment des Pélagiens qui nient l'existence du péché originel ; et cependant je ne doute pas pour cela que les enfants aient réellement besoin du pardon de celui qui sauve son peuple des péchés dont il est coupable (1) : eh bien ! de même aussi dans le livre troisième du Libre arbitre, j'ai combattu les Manichéens1 en me plaçant dans l'une et l'autre hypothèse, soit que l'ignorance et la faiblesse, dont nul homme n'est exempt en venant au monde, fussent un châtiment, soit qu'elles fussent la condition primitive de la nature ; et cependant je regarde l'un de ces deux sentiments comme certain, et je l'ai fait voir assez clairement en cet endroit : car j'ai dit que ce n'est point là la nature de l'homme tel qu'il a été créé, mais un châtiment auquel il a été condamné (2).


1. Matt. I, 21.
2. Chap. XX, XXIII.




Saint Augustin eût écrit aujourd’hui : Montini, Wojty, Ratzin, etc…


.
Majuscules, gras, et notes ajoutés.
À suivre…


Pour les Pélagiens il n’y aurait qu’un transfert dans le royaume du Seigneur.… Ratzinger n’affirme-t-il pas la même chose quand il dit que

tous les hommes sont sauvés, peut importe leur croyance, que le Christ en s’Incarnant, en souffrant Sa Passion, etc, a sauvé tous les

hommes ?

ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Empty Re: DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

Message  ROBERT. Ven 01 Oct 2010, 4:48 pm

.

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Saint_14



DU DON DE LA PERSÉVÉRANCE.

Par Saint Augustin.



CHAPITRE XII. LA GRÂCE DE DIEU PUREMENT GRATUITE.


30. C'est donc en vain que l'on m'objecte ce livre écrit par moi il y a longtemps, pour m'empêcher de traiter comme je dois le faire la question des enfants, et de prouver par ce moyen même, avec l'évidence d'une vérité tout à fait palpable, que la grâce de Dieu n'est point donnée suivant les mérites des hommes. J'ai commencé les livres du Libre arbitre, étant laïque, et je les ai terminés étant prêtre.

Or, quand même j'aurais encore douté, à cette époque, de la damnation des enfants qui n'ont pas été régénérés, et de la délivrance de ceux qui ont été régénérés, personne, ce me semble, ne serait assez injuste et assez pervers pour m'interdire de faire aucun progrès, et pour déclarer que je dois toujours rester dans ce doute. Mais on peut, et avec plus de raison, ne pas voir dans ces livres un motif de croire que j'aie douté réellement de cette vérité, et voici pourquoi : c'est que les adversaires contre lesquels je dirigeais mes efforts, me parurent devoir être réfutés de telle sorte que, supposé l'existence d'un châtiment infligé aux enfants à cause du péché originel, ce qui est conforme à la vérité, ou supposé l'absence de cette peine, comme plusieurs le croient faussement, il fût cependant impossible, dans l'un et l'autre cas, de croire à ce mélange de deux substances, l'une bonne et l'autre mauvaise introduites par l'erreur manichéenne.

A Dieu ne plaise donc que j'abandonne cette question des enfants, et que je dise qu'il n'est pas certain pour nous si les enfants qui meurent après avoir été régénérés en Jésus-Christ obtiennent le salut éternel, et si ceux qui n'ont pas été régénérés vont à une seconde mort. Car il est impossible de donner une autre interprétation raisonnable à ces paroles de saint Paul: "Le péché est entré dans le monde par un seul homme, et par le péché la mort; et la mort a passé ainsi dans tous les hommes (1)"; et personne, soit parmi les enfants, soit parmi les adultes, n'est délivré de la mort éternelle, qui est le très juste châtiment du péché, si ce n'est par celui qui est mort pour la rémission de nos péchés, originel et personnels, sans avoir lui-même aucun péché ni originel ni personnel.

Mais pourquoi délivre-t-il ceux-ci plutôt que ceux-là ? Nous dirons et nous répéterons, sans nous fatiguer jamais : "O homme, qui êtes-vous pour oser contester avec Dieu (2) ? Ses jugements sont impénétrables et ses voies sont inaccessibles (3)".Et nous ajouterons encore ceci : "Ne cherchez point ce qui est au-dessus de vous, et ne scrutez point ce qui est au-dessus de vos forces (4)".



1. Rom. V, 12.
2. id. IX, 20.
3. id. XI, 33.
4. Eccli. III, 22.



.
gras ajouté.
À suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Empty Re: DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

Message  ROBERT. Sam 02 Oct 2010, 4:26 pm

.

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Saint_14

.


DU DON DE LA PERSÉVÉRANCE.

Par Saint Augustin.



CHAPITRE XII. LA GRÂCE DE DIEU PUREMENT GRATUITE.


31. Vous voyez donc, mes très-chers, combien il serait absurde, combien il serait contraire à la pureté de la foi et à la sainteté de la vérité , de dire que les enfants sont jugés après leur mort sur les actions que Dieu a prévu qu'ils auraient faites s'ils avaient vécu. Certes, le sens humain, de quelques faibles lueurs de raison qu'il soit éclairé, et surtout le sens chrétien, repoussent énergiquement dans tout homme cette opinion ; mais ceux-là ont été amenés invinciblement à l'adopter, qui, tout en voulant s'écarter de l'erreur des Pélagiens, ont pensé néanmoins jusqu'à présent qu'ils devaient croire et même soutenir dans leurs controverses, que la grâce de Dieu par Jésus-Christ Notre-Seigneur, laquelle est pour chacun de nous un secours puissant après la chute du premier homme en qui nous sommes tous tombés, que cette grâce, dis-je, nous est donnée suivant nos mérites.


Pélage, en présence des évêques d'Orient réunis pour le juger, condamna précisément cette opinion, dans la crainte de se voir condamné lui-même. Or, s'il n'est plus permis de raisonner ainsi au sujet des œuvres bonnes ou mauvaises que les morts auraient faites, dans le cas où une vie plus longue leur eût été accordée, œuvres qui par là même n'ont aucune existence réelle, et que Dieu lui-même prévoyait ne devoir pas exister; si donc on ne tient plus ce langage, dont vous voyez toute la fausseté, que nous restera-t-il, sinon ô confesser, toute obscurité introduite par la discussion étant dissipée à nos yeux, que la grâce de Dieu n'est point donnée suivant nos mérites, comme l'Église catholique le soutient contre l'hérésie pélagienne ? Que nous restera-t-il, sinon à reconnaître que cette vérité est d'une évidence plus grande encore par rapport aux enfants ?

Car Dieu ne se trouve point, de par le destin, dans la nécessité de venir au secours de certains enfants, et dans l'impuissance devenir au secours des autres, alors que la condition de tous est la même : ou bien nous devrons penser que, en ce qui regarde les enfants, les choses humaines ne sont point dirigées par la divine Providence, mais bien par le hasard, car il s'agit ici de la damnation ou de la délivrance d'âmes raisonnables; et cependant un passereau ne tombe pas sur la terre sans la volonté de notre Père qui est aux cieux (1) : ou bien la mort des enfants qui n'ont pas reçu le baptême devra être attribuée à la négligence de leurs parents, de telle sorte que les jugements d'en haut n'y aient aucune part; comme si ces enfants qui meurent de cette mort malheureuse, s'étaient, de leur volonté propre, choisi à eux-mêmes les parents négligents dont ils devraient naître ; mais, s'il en est ainsi, que dirai-je quand parfois un enfant aura expiré avant qu'il ait été possible de lui procurer le bienfait du sacrement de baptême ? Souvent, en effet, le baptême n'est point donné à un enfant, malgré l'empressement des parents et lorsque les ministres sont déjà prêts pour l'administration de ce sacrement, et cela parce que Dieu ne voulant point que cet enfant fût baptisé, lui a refusé un instant de vie nécessaire pour cela.

Que dirai-je encore, quand d'autres fois le bienfait du baptême pu être accordé à des enfants nés de parent infidèles, pour les empêcher d'aller à la perdition, tandis que le même bienfait n'a pu être procuré à des enfants nés de parents fidèles ? Ces faits prouvent certainement qu'il n'y a en Dieu aucune acception de personnes (1) : autrement il délivrerait plutôt les enfants de ses serviteurs que ceux de ses ennemis.



1. Matt. X, 29.
1. Rom. II, 11.




.
gras ajouté.
À suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Empty Re: DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

Message  ROBERT. Lun 04 Oct 2010, 8:23 pm

.
DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Saint_14



DU DON DE LA PERSÉVÉRANCE.

Par Saint Augustin.


CHAPITRE XIII. LA GRACE DONNÉE ABSOLUMENT SELON LA VOLONTÉ DE DIEU.


32. Mais, puisque nous traitons maintenant du don de la persévérance, pourquoi, quand un enfant qui n'est pas baptisé doit mourir, pourquoi Dieu ne vient-il pas le secourir et l'empêcher de mourir sans baptême ? Et quand celui qui est baptisé doit tomber, pourquoi ne vient-il pas aussi le secourir en le faisant mourir auparavant ? Accueillerons-nous encore cette allégation absurde, qu'il n'y a pour l'homme aucun avantage à mourir avant d'être tombé, par la raison que chacun sera jugé suivant les actions que Dieu a prévu qu'il commettrait, si sa vie était prolongée ?

Mais qui pourrait entendre de sang-froid un langage si abominable et si radicalement opposé aux principes de la foi ? Qui pourrait le supporter ? Et cependant, ceux qui ne veulent pas reconnaître que la grâce de Dieu n'est point donnée suivant nos mérites, sont forcés de parler ainsi. Ceux au contraire qui refusent de dire que chacun est jugé, après sa mort, suivant les actions que Dieu a prévu qu'il aurait faites, s'il eût continué à vivre, parce qu'ils voient la fausseté manifeste et l'absurdité révoltante d'une telle doctrine ; ceux-là, dis-je, n'ont plus aucune raison pour adopter un langage que l'Église a condamné dans les Pélagiens et qu'elle a fait condamner par Pélage lui-même ; ils ne peuvent plus soutenir que la grâce de Dieu est donnée suivant nos mérites. Car ils voient des enfants qui n'ont pas été régénérés, enlevés de ce monde pour aller à la mort éternelle, tandis que d'autres qui ont été régénérés sont frappés d'une mort semblable pour aller à la vie éternelle ; et parmi ceux mêmes qui ont été régénérés, ils voient les uns quittant cette terre après avoir persévéré jusqu'à la fin, et les autres retenus ici-bas jusqu'à ce qu'ils tombent, quoique évidemment leur chute n'eût pas dû avoir lieu, si la mort les avait frappés avant que leur faute ne fût commise; et par contre ils en voient d'autres qui, après leur chute, continuent à vivre jusqu'à ce qu'ils reviennent à résipiscence, quoique assurément aussi ils eussent dû périr si la mort les avait frappés avant leur retour.



.

À suivre…

ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Empty Re: DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

Message  ROBERT. Mer 06 Oct 2010, 3:05 pm

.
DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Saint_14


DU DON DE LA PERSÉVÉRANCE.

Par Saint Augustin.



CHAPITRE XIII. LA GRACE DONNÉE ABSOLUMENT SELON LA VOLONTÉ DE DIEU.


33. Il est prouvé assez clairement par ce qui précède, que la grâce de Dieu, soit pour commencer, soit pour persévérer jusqu'à la fin, n'est point donnée suivant nos mérites; mais qu'elle est donnée suivant la volonté même de Dieu, volonté très-mystérieuse, mais aussi très-juste, très-sage et infiniment libérale : car ceux qu'il a prédestinés, il les a aussi appelés (1) de cette vocation dont il a été dit : "Les dons et la vocation de Dieu sont sans repentance (2)".

Nul homme ne peut affirmer avec certitude qu'un autre homme a reçu cette vocation, si ce n'est lorsque celui-ci aura quitté cette terre ; mais dans la vie présente de l'homme, laquelle est une tentation sur la terre (3), que celui qui paraît être debout, prenne garde de tomber (4). Car nous l'avons déjà dit plus haut (5), ceux qui ne doivent pas persévérer sont par la volonté de Dieu, toujours infiniment sage, mêlés à ceux qui doivent persévérer, afin que nous apprenions à ne point aspirer par orgueil aux choses élevées, mais à nous incliner vers ce qui est humble (6), et à opérer notre propre salut avec crainte et tremblement : car c'est Dieu qui opère en nous et le vouloir et le faire, selon sa bonne volonté (7).


Ainsi nous voulons réellement, mais c'est Dieu qui nous fait vouloir, nous agissons réellement, mais c'est Dieu qui nous fait agir selon sa bonne volonté. Voilà ce qu'il nous est utile et de croire et de dire: le langage de la piété et en même temps de la vérité, c'est une confession pleine d'humilité et de soumission, et par laquelle nous attribuons tout à Dieu.

Nous croyons par la pensée, c'est la pensée qui nous rend la parole possible, c'est la pensée qui nous fait agir toutes les fois que nous agissons ; mais dans tout ce qui regarde la voie de la piété et le vrai culte de Dieu, nous ne sommes pas capables de former aucune pensée comme de nous-mêmes, notre capacité à cet égard nous vient de Dieu (8). "Car notre cœur et nos pensées ne sont pas en notre pouvoir" : c'est pourquoi le même Ambroise, qui a écrit ces paroles (1), a écrit aussi celles-ci : " Mais où est l'homme assez heureux pour voir son cœur s'élever sans cesse? Cela est-il possible au contraire sans le secours de Dieu ? Non, assurément". "Enfin", ajoute-t-il, "la même Ecriture dit ailleurs : Bienheureux l'homme qui reçoit de vous son secours, Seigneur; son cœur s'élève sans cesse (2)" .


Certes, ce langage n'était pas seulement un souvenir de la lecture des saintes lettres, mais, comme on doit le croire sans hésiter d'un tel homme, c'était le récit de ce que Ambroise éprouvait dans son cœur. Ainsi donc, quand, pendant la célébration des mystères, on dit aux fidèles d'élever leur cœur vers le Seigneur, il s'agit d'un bienfait de Dieu : bienfait dont le prêtre, après avoir prononcé ces paroles, les avertit de rendre grâces au Seigneur notre Dieu; et ils répondent que cela est convenable et juste (3). En effet, puisque notre cœur n'est point en notre pouvoir, mais qu'il a besoin d'être aidé du secours de Dieu pour s'élever et pour goûter les choses d'en-haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu, et non point les choses qui sont sur la terre (4) : à qui devons-nous rendre grâces pour une élévation si grande, sinon à celui qui en est l'auteur, au Seigneur notre Dieu, qui nous a délivrés par un tel bienfait de l'abîme de ce monde, après nous avoir choisis et prédestinés avant la formation du monde ?




1. Rom. VIII, 30.
2. id. XI, 29.
3. Job, VII, 1.
4. I Cor. X, 12.
5. Chap. VIII, n. 19.
6. Rom. XII, 16.
7. Philipp. II, 12, 13.
8. II Cor. III, 5.
1. De la Fuite du siècle, ch. I.
2. Ps. LXXXIII, 6.
3. Préface, au canon de la Messe.
4. Coloss. III, 1, 2.



.
gras et italiques ajoutés.
À suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Empty Re: DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

Message  ROBERT. Jeu 07 Oct 2010, 8:50 pm

.
DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Saint_14




DU DON DE LA PERSÉVÉRANCE.

Par Saint Augustin.




CHAPITRE XIV.
LE DOGME DE LA PRÉDESTINATION NE SAURAIT INTERDIRE LA PRÉDICATION.


34. Mais, disent nos adversaires1, "la définition de la prédestination suppose que la prédication est inutile (5)". COMME SI LA PRÉDESTINATION AVAIT EMPÊCHÉ L'APÔTRE DE PRÊCHER. CE DOCTEUR DES NATIONS N'A-T-IL PAS, DE BONNE FOI ET EN TOUTE SINCÉRITÉ, ENSEIGNÉ SOUVENT LA DOCTRINE DE LA PRÉDESTINATION, ET EN MÊME TEMPS PRÊCHÉ LA PAROLE DE DIEU AVEC UNE PERSÉVÉRANCE QUI NE S'EST JAMAIS DÉMENTIE ?

Quoiqu'il eût dit : "C'est Dieu qui opère en nous le vouloir et le faire, selon sa bonne volonté (6)", ne nous a-t-il pas cependant exhortés à vouloir et à faire ce qui est agréable à Dieu? ou bien parce qu'il avait dit : "Celui qui a commencé en vous la bonne œuvre, l'achèvera jusqu'au jour de Jésus-Christ (1)", a-t-il craint pour cela d'exhorter les hommes à commencer et à persévérer jusqu'à la fin ?

Le Seigneur lui-même a commandé aux hommes de croire : "Croyez en Dieu", a-t-il dit, "et croyez en moi (2)" : et cependant, cette autre maxime et cette autre affirmation, également tombées de ses lèvres, ne sont pas pour cela fausses et dénuées de fondement : "Personne", dit-il, "ne vient à moi" c'est-à-dire personne ne croit en moi, "si cela ne lui a été donné par mon Père (3)".

Et réciproquement, parce que cette affirmation est vraie, il ne s'ensuit pas que le commandement précédent soit illusoire. Pourquoi donc croirions-nous que les enseignements, les préceptes, les exhortations, les réprimandes qui se succèdent sans interruption dans les divines Écritures, sont rendues inutiles par cette doctrine de la prédestination, telle qu'elle est enseignée dans les mêmes Écritures divines ?



5. Voir tom. III, les lettres de saint Hilaire et de saint Prosper.
6. Philipp. II, 13.
1. Philipp. I, 6.
2. Jean, XIV, l.
3. id. VI, 66.




1 Saint Augustin eût écrit aujourd’hui : Montini, Wojty, Ratzin, etc…

.
Majuscules, gras et note ajoutés.
À suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Empty Re: DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

Message  ROBERT. Sam 09 Oct 2010, 5:13 pm

.
DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Saint_14


DU DON DE LA PERSÉVÉRANCE.

Par Saint Augustin.




CHAPITRE XIV. LE DOGME DE LA PRÉDESTINATION NE SAURAIT INTERDIRE LA PRÉDICATION.


35. Quelqu'un osera-t-il dire que Dieu n'a point connu d'avance ceux à qui il devait donner de croire, ou ceux qu'il devait donner à son Fils, pour que celui-ci ne perdît pas un seul d'entre eux (4) ? Mais s'il a eu certainement cette prescience, il a eu nécessairement aussi la prescience de ses propres bienfaits par lesquels il daigne nous délivrer. Or, telle est précisément la prédestination des saints: elle n'est rien autre chose que la prescience et la préparation des bienfaits de Dieu, par lesquels sont infailliblement délivrés tous ceux qui reçoivent leur délivrance. Les autres sont, par un juste jugement de Dieu, abandonnés, mais uniquement dans la masse de perdition.

C'est de cette manière que les habitants de Tyr et de Sidon ont été abandonnés, quoi qu'ils eussent pu parvenir à la foi, s'ils eussent vu ces prodiges admirables du Christ. Mais parce qu'il ne leur avait pas été donné de croire, les moyens pour parvenir à la foi leur ont été pareillement refusés. On voit par là que certains hommes ont reçu de Dieu, et comme don naturel, une intelligence qui fait le caractère particulier de leur esprit et qui les porte à croire dès qu'ils entendent des paroles ou qu'ils voient des signes capables de
satisfaire leur raison; et cependant si, par un jugement de Dieu plus profond, ils n'ont pas été prédestinés à la grâce et séparés de la masse de perdition, ils sont privés précisément de ces paroles ou de ces actions divines, au moyen desquelles ils auraient pu croire, dans le cas où ils auraient vu les unes ou entendu les autres.


Dans cette même masse de perdition ont été abandonnés aussi les Juifs qui n'ont pu croire aux actions si prodigieuses et aux miracles si éclatants accomplis sous leurs yeux. CAR L'ÉVANGILE NE TAIT POINT LA RAISON POUR LAQUELLE LES JUIFS NE POUVAIENT PARVENIR À LA FOI : "Quoiqu'il eût fait", dit-il, "de si grands miracles devant eux, ils ne crurent pas en lui, afin que cette parole du prophète Isaïe fût accomplie: Seigneur, qui a cru à ce qu'il a entendu de notre bouche ? et à qui le bras du Seigneur a-t-il été révélé ?" Et une autre raison pour laquelle ils ne pouvaient pas croire, "c'est qu'Isaïe a dit encore : Il a aveuglé leurs yeux et il a endurci leurs cœurs, afin que leurs yeux ne voient point, que leurs cœurs ne comprennent point, qu'eux-mêmes ne se convertissent point et que je ne les guérisse pas (1)".


Les yeux des Tyriens et des Sidoniens n'étaient donc pas aveuglés, leurs cœurs n'étaient pas endurcis de cette manière : car ils auraient cru, s'ils avaient vu des miracles pareils à ceux dont les Juifs ont été témoins. Mais il n'a servi de rien aux uns d'avoir pu croire, parce qu'ils n'avaient pas été prédestinés par celui dont les jugements sont impénétrables et dont les voies sont incompréhensibles; et l'impuissance où étaient les autres de parvenir à la foi n'aurait pas été un obstacle pour eux, s'ils avaient été prédestinés de telle sorte que Dieu dût les éclairer dans leur aveuglement et consentir à leur ôter leurs cœurs endurcis comme la pierre.

On pourrait peut-être donner une autre interprétation à ce que le Seigneur a dit des Tyriens et des Sidoniens ; mais quiconque a su, en entendant la parole de Dieu, ouvrir les oreilles de son cœur aussi bien que celles de son corps, reconnaîtra nécessairement que personne ne vient à Jésus-Christ, sinon celui à qui ce don est accordé, et que ceux-là seulement reçoivent cette faveur, qui ont été choisis en Jésus-Christ avant la formation du monde.

Et toutefois cette prédestination, qui est du reste assez clairement définie par les paroles mêmes de l'Évangile, n'a pas empêché le Seigneur de prononcer, par rapport au commencement, ces autres paroles que j'ai rapportées un peu plus haut : "Croyez en Dieu, et croyez en moi" ; et par rapport à la persévérance, celles-ci : "IL FAUT TOUJOURS PRIER, ET NE POINT SE LASSER (1)". Ces paroles sont entendues et mises en pratique par ceux à qui ce don a été accordé: mais elles ne sont point pratiquées par ceux à qui ce don a été refusé, soit qu'ils les aient entendues, soit qu'ils ne les aient pas entendues. "Il vous a été donné", dit-il, "de connaître le mystère du royaume des cieux; mais, pour eux, cela ne leur a pas été donné (2)". L'un est l'effet de la miséricorde, l'autre est l'effet de la justice de celui à qui notre âme s'adresse en ces termes : "Je chanterai votre miséricorde et vos jugements, Seigneur (3)".




4. Jean. XVIII, 9.

1. Jean, XII, 39-40
1. Luc, XVIII, 1.
2. Matt. XIII, 11.
3. Ps. C, 1


.

Majuscules, gras et souligné ajoutés.
À suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Empty Re: DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

Message  ROBERT. Dim 10 Oct 2010, 7:47 pm

.
DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Saint_14


DU DON DE LA PERSÉVÉRANCE.

Par Saint Augustin.


CHAPITRE XIV. LE DOGME DE LA PRÉDESTINATION NE SAURAIT INTERDIRE LA PRÉDICATION.



36. La prédication de la prédestination ne doit donc pas être un obstacle à la prédication de la persévérance et des progrès dans la foi, afin que ceux à qui il a été donné d'entendre, entendent ce qu'ils ont besoin d'entendre : car comment entendront-ils, si personne ne leur prêche (4) ?

Et réciproquement, l'exhortation aux progrès et à la constance jusqu'au dernier moment dans la foi, ne doit pas être un obstacle à la prédication de la prédestination, afin que celui qui vit fidèlement et avec obéissance, ne s'enorgueillisse point de cette obéissance même comme d'un bien qui lui appartiendrait, et qu'il n'aurait point reçu ; mais que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur (5). Car nous ne devons nous glorifier de rien, "puisque rien ne nous appartient". Cyprien avait reconnu cette vérité parfaitement rigoureuse, et en l'affirmant avec assurance (6), il affirmait par là même la réalité incontestable de la prédestination. "En effet, si nous ne devons nous glorifier en rien, parce que rien ne nous appartient", il s'ensuit nécessairement que nous ne devons pas même nous glorifier de la persévérance la plus absolue dans l'obéissance; et que cette obéissance ne doit pas non plus être appelée nôtre, comme si elle ne nous avait pas été donnée d'en haut. Conséquemment, cette obéissance même est un don de Dieu, mais un don que, comme tout homme chrétien le confesse, Dieu dans sa préscience a prévu devoir être donné par lui à ceux qui seraient appelés de cette vocation dont il a été dit : "Les dons et la vocation de Dieu sont sans repentance (1)".

Telle est donc la prédestination que nous prêchons avec autant de sincérité que d'humilité. Et cependant ce même Cyprien, qui enseignait et qui agissait conformément à ses enseignements, qui non-seulement croyait en Jésus-Christ, mais qui persévéra dans une sainte obéissance jusqu'à souffrir la mort pour Jésus-Christ, ce même Cyprien, quoiqu'il eût dit : "Nous ne devons nous glorifier en rien, parce que rien ne nous appartient", ne cessa pas pour cela de prêcher l'Évangile, d'exhorter les hommes à croire, à rendre leurs mœurs conformes à la piété, et à persévérer jusqu'à la fin.

Il avait par ces paroles déclaré sans aucune ambiguïté que la grâce de Dieu est une grâce véritable, c'est-à-dire, qu'elle ne nous est point donnée suivant nos mérites; et puisque Dieu a prévu qu'il la donnerait, ces mêmes paroles sont donc évidemment une prédication de la prédestination : or, si cette prédication de la prédestination n'a pas empêché Cyprien de prêcher aussi l'obéissance, elle ne doit pas non plus nous empêcher nous-mêmes de le faire.


4. Rom. X, 14.
5. I Cor. I, 31.
6. Liv. III à Quirinius. Ch. IV.
1. Rom. XI, 29


.
gras et italiques ajoutés.
À suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Empty Re: DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

Message  ROBERT. Jeu 14 Oct 2010, 8:43 pm

.
DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Saint_14


DU DON DE LA PERSÉVÉRANCE.

Par Saint Augustin.


CHAPITRE XIV. LE DOGME DE LA PRÉDESTINATION NE SAURAIT INTERDIRE LA PRÉDICATION.



37. AINSI, QUOIQUE NOUS DISIONS QUE L'OBÉISSANCE EST UN DON DE DIEU, NOUS NE LAISSONS PAS POUR CELA D'EXHORTER LES HOMMES À LA PRATIQUER. Mais ceux-là seulement entendent les exhortations de la vérité avec une obéissance réelle, qui ont reçu de Dieu ce don, c'est-à-dire le don de les entendre avec obéissance : ceux à qui la même faveur n'a pas été accordée, ne les entendent pas de cette manière. Chacun en effet ne va pas à Jésus-Christ. "Personne", dit-il lui-même, "ne vient à moi, sinon celui à qui cela a été donné par mon Père (2)"; et encore : "Il vous a été donné, à vous, de connaître le mystère du royaume des cieux; mais pour eux, cette faveur ne leur a pas été accordée (3)". Ailleurs, parlant de la continence : "Tous", dit-il, "ne comprennent pas cette parole, mais seulement ceux à qui cela a été donné (4)". Enfin l'Apôtre disait en exhortant les époux à l'honnêteté conjugale : "Je voudrais que tous les hommes fussent et comme moi-même ; mais chacun a reçu de Dieu un don particulier, l'un d'une manière, et l'autre d'une autre manière (1)".

Il montrait assez par ces paroles que la continence n'est pas seule un don de Dieu, mais aussi la chasteté conjugale. Cependant, quoique tout cela soit incontestablement vrai, nous ne laissons pas d'exhorter à la pratique de ces vertus, autant du moins qu'il a été donné à chacun de nous de pouvoir exhorter; car c'est encore ici un don de Celui dans la main de qui nous sommes, nous et nos discours (2). De là ces paroles de saint Paul : "J'ai, comme un sage architecte, posé le fondement selon la grâce qui m'a été donnée". Et ailleurs : "A chacun suivant le don que le Seigneur lui a départi : moi, j'ai planté, Apollo a arrosé; mais Dieu a donné la croissance. Ainsi, ni celui qui plante, ni celui qui arrose, ne sont quelque chose ; mais celui-là seulement qui donne la croissance, Dieu (3)".

Conséquemment, de même que pour exhorter et pour prêcher comme il faut, il est nécessaire d'avoir reçu ce don; de même aussi, pour entendre avec obéissance celui qui exhorté et qui prêche comme il faut, il est absolument indispensable d'avoir reçu cet autre don. C’est pour cette raison que le Seigneur, parlant à des hommes qui ouvraient les oreilles de leur corps, disait néanmoins : "Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende (4)", sachant sans doute que tous n'avaient pas cette sorte d'oreilles. Le même Seigneur nous apprend de qui les ont reçues ceux qui les possèdent, quand il dit: "JE LEUR DONNERAI UN CŒUR POUR ME CONNAÎTRE, ET DES OREILLES QUI ENTENDRONT (5)". Les oreilles pour entendre sont donc précisément le don d'obéir, et elles devaient être données, afin que ceux qui les auraient reçues vinssent à celui à qui nous ne pouvons aller, si cela ne nous a été donné par son Père même.

Nous exhortons et nous prêchons: Ceux qui ont des oreilles pour entendre, nous entendent avec obéissance ; mais pour ceux qui n'ont pas ces oreilles, cette parole de l'Écriture s'accomplit en eux : "Afin qu'en entendant ils n'entendent point (6)" c'est-à-dire, afin qu'en entendant, par le sens corporel de l’ouïe, ils n'entendent point par l'assentiment du coeur. Quant à la question de savoir pourquoi ceux-ci ont des oreilles pour entendre, tandis que ceux-là n'en ont pas; en d'autres termes, pourquoi le Père a donné à ceux-ci de venir au Fils, tandis que ce don n'a pas été accordé à ceux-là, qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller (1) ? Ou bien, qui êtes-vous, ô homme, pour oser contester avec Dieu (2) ? Ce qui est manifeste doit-il donc être nié, parce que ce qui est caché ne peut être compris? QUAND NOUS VOYONS CLAIREMENT QU'UNE CHOSE EXISTE, DIRONS-NOUS QU'ELLE N'EXISTE PAS, PARCE QUE NOUS NE POUVONS DÉCOUVRIR COMMENT ELLE EXISTE DE CETTE MANIÈRE ?


2. Jean, VI, 66.
3. Matt. XIII, 11.
4. id. XIX, 11.
1. I Cor. VII, 7.
2. Sag. VII, 16.
3. I Cor. III, 10, 5, 6, 7.
4. Luc, VIII, 8.
5. Baruch, II, 31.
6. Matt. XIII, 13.

.
Majuscules, gras et souligné ajoutés.
À suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Empty Re: DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

Message  ROBERT. Ven 15 Oct 2010, 8:24 pm

.
DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Saint_14


DU DON DE LA PERSÉVÉRANCE.

Par Saint Augustin.



CHAPITRE XV. ON PEUT ABUSER DU DOGME DE LA PRESCIENCE DIVINE, COMME DU DOGME DE LA PRÉDESTINATION.



38. Mais, disent nos adversaires1, dans votre lettre, "personne ne pourrait être excité par l'aiguillon de la réprimande, si, en présence d'une multitude assemblée dans une Église, on tenait ce langage : Voici par rapport à votre prédestination, les desseins bien arrêtés de la volonté de Dieu : il a voulu que, parmi vous, les uns sortant de l'infidélité vinssent à la foi, après avoir reçu la volonté d'obéir, ou bien il a voulu qu'ils demeurassent dans la foi, après avoir reçu le don de la persévérance ; pour vous, au contraire, qui continuez à vivre dans les délités du péché, si jusqu'à présent vous n'êtes point sortis de là , c'est que la grâce miséricordieuse n'est pas encore venue vous secourir et vous tirer de cet état.

Cependant, vous qui peut-être n'êtes pas encore appelés, si Dieu par sa grâce vous a prédestinés pour nous choisir, vous recevrez cette même grâce par laquelle vous voudrez être et vous serez réellement élus : et vous qui peut-être obéissez, si vous êtes prédestinés pour être rejetés, les forces nécessaires pour obéir vous seront retirées, afin que vous cessiez de pratiquer l'obéissance"
.


Ces paroles ne doivent pas nous faire craindre de confesser que la grâce de Dieu est une grâce véritable; en d'autres termes, qu'elle ne nous est point donnée suivant nos mérites, et que la prédestination des saints n'a point d'autre origine que cette grâce; pas plus que nous ne craindrions de confesser la prescience de Dieu, lors même que quelqu'un dirait, en parlant au peuple de cette prescience : "Que votre conduite soit bonne, ou qu'elle soit mauvaise aujourd'hui, vous serez plus tard tels que Dieu a prévu que vous seriez; bons, s'il a prévu que vous seriez bons ; méchants, s'il a prévu que vous seriez méchants".

Si plusieurs, après avoir entendu ces paroles, se laissaient aller à une insouciance apathique, et, secouant toute espèce de joug, se livraient sans aucune retenue au dérèglement de leurs passions, faudrait-il pour cette raison regarder comme erroné ce qui aurait été dit de la prescience divine? Est-il vrai que, si Dieu a prévu qu'ils devaient être bons, ils le seront réellement, quelque mauvaise que soit leur conduite actuelle ; et que, si Dieu a prévu au contraire qu'ils seraient méchants, ils le seront réellement, quelque bonne que soit visiblement leur conduite actuelle ?

Il y a eu dans notre monastère un homme qui, faisant certaines choses qu'il n'aurait pas dû faire, et omettant celles qu'il devait faire, répondait aux frères qui le reprenaient à ce sujet : QUELLE QUE SOIT MA CONDUITE ACTUELLE, JE SERAI UN JOUR CE QUE DIEU, DANS SA PRESCIENCE, A PRÉVU QUE JE SERAIS; ASSURÉMENT, IL DISAIT VRAI, MAIS CETTE VÉRITÉ NE LUI FAISAIT PAS FAIRE DE PROGRÈS VERS LE BIEN; IL FIT AU CONTRAIRE TANT DE PROGRÈS DANS LA VOIE DU MAL, QU'APRÈS AVOIR ABANDONNÉ LA COMMUNAUTÉ DU MONASTÈRE, IL DEVINT COMME UN CHIEN QUI EST RETOURNÉ À SON VOMISSEMENT : ET CEPENDANT AUJOURD'HUI ENCORE ON NE SAIT PAS AVEC CERTITUDE CE QU'IL SERA UN JOUR.

Faut-il donc, pour des âmes de cette sorte, nier ou taire ce que l'on peut dire avec vérité de la préscience de Dieu; alors surtout que ce silence même ne les empêcherait pas de tomber dans d'autres erreurs ?



1 Saint Augustin eût écrit aujourd’hui : Montini, Wojty, Ratzin, etc…


.
Gras, souligné et note ajoutés.
À suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Empty Re: DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

Message  ROBERT. Mar 19 Oct 2010, 8:09 pm

.
DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Saint_14


DU DON DE LA PERSÉVÉRANCE.

Par Saint Augustin.



CHAPITRE XVI. QUAND ON DOIT PRÊCHER ET QUAND ON DOIT TAIRE LA VÉRITÉ.

39. Il y a aussi des hommes qui ne prient pas du tout, ou qui prient sans ferveur, parce qu'ils ont appris du Seigneur lui-même que Dieu sait ce qui nous est nécessaire, avant que nous lui en fassions la demande (1). Pense-t-on qu'on ne doive, par égard pour des hommes de cette sorte, tenir aucun compte de la vérité de cette maxime, qu'on doive même l'effacer de l'Évangile ?

Mais puisqu'il est certain au contraire que Dieu a préparé certains dons à ceux mêmes qui ne prient pas, comme le commencement de la foi; et d'autres dons à ceux-là seuls qui prient, comme la persévérance finale : IL EST ÉVIDENT QUE CELUI QUI CROIT AVOIR PAR LUI-MÊME CETTE PERSÉVÉRANCE, NE PRIE POINT POUR L'OBTENIR. Il faut donc prendre garde que, au moment même où nous craignons que les exhortations deviennent de moins en moins chaleureuses, la flamme de la prière ne vienne à s'éteindre et le foyer de l'orgueil à s'enflammer.


1. Matt. VI, 8.


.
Gras et majuscules ajoutés.
À suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Empty Re: DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

Message  ROBERT. Jeu 21 Oct 2010, 8:01 pm

.
DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Saint_14




DU DON DE LA PERSÉVÉRANCE.

Par Saint Augustin.




CHAPITRE XVI. QUAND ON DOIT PRÊCHER ET QUAND ON DOIT TAIRE LA VÉRITÉ.


40. Il faut donc dire la vérité, surtout lorsqu'une question posée exige qu'on la dise; et puis, que ceux qui le pourront la comprennent, de peur que, en gardant le silence à cause de ceux qui ne peuvent comprendre, on ne prive peut-être de la vérité et on n'induise même en erreur ceux qui, pouvant comprendre la première, seraient par là même préservés de la seconde. Il est toujours facile, parfois même il est utile, de taire certaines vérités à cause de ceux qui sont incapables de les comprendre, comme l'indiquent ces paroles du Seigneur : "J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez les porter à présent (1)" ; et ces autres de saint Paul : "Je n'ai pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels : je vous ai nourris de lait comme de petits enfants en Jésus-Christ, mais je ne vous ai point donné de viandes solides; car vous n'en étiez pas capables alors, et vous ne l'êtes pas même encore aujourd'hui (2)".

Mais on peut aussi, par une certaine, manière de s'exprimer, faire en sorte que ce que l'on dit soit à la fois du lait pour les petits enfants, et une nourriture solide pour ceux qui sont plus âgés. Ainsi, ces paroles : "Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu (3)", quel chrétien peut ne pas les prononcer ? Qui peut les comprendre ? Ou bien, QUE PEUT-ON TROUVER DE PLUS SUBLIME DANS LA SAINE DOCTRINE ? Et cependant on les répète à l'oreille des petits enfants, à l'oreille des personnes plus âgées, et celles-ci n'en font pas un secret pour les premiers. Mais il y a encore d'autres raisons de taire la vérité, et d'autres motifs pressants de la dire. Il serait trop long de rechercher et d'exposer ici toutes les premières : une de ces raisons cependant, c'est qu'il ne faut pas, en voulant rendre plus doctes ceux qui comprennent, aggraver la culpabilité de ceux qui ne comprennent pas, et qui, si nous avions gardé le silence sur une vérité de cette sorte, ne seraient pas, il est vrai, devenus plus instruits, mais ne seraient pas non plus devenus plus mauvais.

Au contraire, lorsqu'une chose, quoique vraie, doit cependant, si nous la disons, rendre plus mauvais celui qui ne peut la comprendre, et, si nous la taisons, tourner au détriment de celui qui peut la comprendre: que pensons-nous qu'on doive faire alors ? N'est-il pas évident qu'il faut alors dire la vérité, afin que celui qui peut la comprendre la comprenne, plutôt que de la taire de telle sorte que, non seulement ni l'un ni l'autre ne la comprenne, mais que celui précisément dont l'intelligence est plus développée devienne plus mauvais par suite de notre silence ?


D'autant plus que, s'il vient à l'entendre et à la comprendre, plusieurs l'auront bientôt apprise par lui. Car plus on a de capacité pour apprendre, plus aussi on a d'aptitude pour enseigner les autres. L'ENNEMI DE LA GRÂCE TRAVAILLE AVEC UNE ARDEUR INFATIGABLE ET PAR TOUS LES MOYENS POSSIBLES À FAIRE CROIRE QUE LA GRÂCE NOUS EST DONNÉE SUIVANT NOS MÉRITES, ET QU'AINSI LA GRÂCE N'EST PLUS UNE GRÂCE (1) : et nous ne voudrons pas dire ce que nous pouvons dire d'après le témoignage de l'Écriture ? Nous craindrons de scandaliser, si nous parlons, celui qui ne peut comprendre la vérité; si nous ne craindrons pas que, par suite de notre silence, celui qui peut comprendre la vérité ne devienne victime de l'erreur ?


1. Jean, XVI, 12.
2. I Cor. III, 1, 2.
3. Jean, I, 1.
1. Rom. XI, 6.




.
Gras et majuscules ajoutés.
À suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Empty Re: DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

Message  Johnny Jeu 21 Oct 2010, 9:10 pm

Merci Robert pour toutes cette sagesse, je ne les ai pas toutes lues, mais c'est pour ça qu'on a des semaines de relâches n'est-ce pas Very Happy .

C'est vraiment très profond.
Johnny
Johnny

Nombre de messages : 616
Localisation : Québec
Date d'inscription : 11/10/2010

Revenir en haut Aller en bas

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Empty Re: DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

Message  ROBERT. Jeu 21 Oct 2010, 10:09 pm

Johnny a écrit:Merci Robert pour toutes cette sagesse, je ne les ai pas toutes lues, mais c'est pour ça qu'on a des semaines de relâches n'est-ce pas Very Happy .

C'est vraiment très profond.

Cette sagesse vient du Saint-Esprit qui a inspiré Saint Augustin pour l'écrire.

Prenez le temps de bien lire. Même si vous ne lisez pas tout et ne comprenez pas tout,

ce qui compte c'est d'être en présence de Dieu en tout temps.

Vous avez combien de semaines de relâche ? 12-13 semaines ? Laughing (été compris, il va sans dire...)


.
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Empty Re: DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

Message  Gérard Ven 22 Oct 2010, 2:27 am

alors commençons par dire les plus grandes vérités que tout le monde peut comprendre et qui pourtant étant insondables ne seront jamais finies d'être comprises pour que dans cette démarche vers la vérité tous les hommes, de l'enfance à la vieillesse approfondissent et augmentent leur foi:

Au Commencement était le Verbe
Et le Verbe était auprès de Dieu
Et le Verbe était Dieu
Gérard
Gérard

Nombre de messages : 2681
Date d'inscription : 17/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Empty Re: DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

Message  Johnny Ven 22 Oct 2010, 9:28 am

Vous avez raison Gérard, il va nous prendre toute l'éternité pour pouvoir comprendre l'infinie puissance de Dieu.

@Robert: Je n'ai qu'une semaine de relâche en fait (cette semaine) et j'espère que ce sera assez pour lire les écrits de Saint-Augustin que vous avez partagés.

Merci encore.
Johnny
Johnny

Nombre de messages : 616
Localisation : Québec
Date d'inscription : 11/10/2010

Revenir en haut Aller en bas

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Empty Re: DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

Message  ROBERT. Ven 22 Oct 2010, 10:53 am

Johnny a écrit:Vous avez raison Gérard, il va nous prendre toute l'éternité pour pouvoir comprendre l'infinie puissance de Dieu.

@Robert: Je n'ai qu'une semaine de relâche en fait (cette semaine) et j'espère que ce sera assez pour lire les écrits de Saint-Augustin que vous avez partagés.

Merci encore.

Lisez Saint Augustin quand vous aurez le temps mon ami..
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Empty Re: DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

Message  ROBERT. Dim 24 Oct 2010, 9:58 pm

.
DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Saint_14


DU DON DE LA PERSÉVÉRANCE.

Par Saint Augustin.




CHAPITRE XVI. QUAND ON DOIT PRÊCHER ET QUAND ON DOIT TAIRE LA VÉRITÉ.


41. Ou bien, en effet, la prédestination doit être prêchée, comme elle est clairement exprimée dans la sainte Écriture, en ce seul que dans les prédestinés les dons et la vocation de Dieu sont sans repentir; ou bien, on doit confesser que la grâce de Dieu est donnée suivant nos mérites, comme les Pélagiens le pensent, quoique, comme nous l’avons déjà dit souvent, on lise la condamnation de cette opinion par Pélage lui-même dans les actes des évêques orientaux (2).


Or, voici jusqu'à quel point pour ceux à qui nous écrivons en ce moment sont éloignés de l'abominable hérésie des Pélagiens : ils ne veulent pas encore avouer, il est vrai, que ceux qui par la grâce de Dieu deviennent obéissants et continuent à vivre dans l'obéissance, soient prédestinés ; mais ils reconnaissent cependant que cette grâce prévient la volonté de ceux qui la reçoivent: par là ils veulent faire entendre, non point que la grâce n'est point donnée gratuitement, conformément au langage de la vérité, mais plutôt qu'elle est donnée par suite des mérites antérieurs de la volonté, suivant l' erreur pélagienne dont le langage est ici directement contraire au langage de la vérité. Ainsi donc, la grâce prévient la foi elle-même : autrement, si la grâce était prévenue par la foi, elle le serait certainement aussi par la volonté, puisque la foi ne peut exister sans le concours de la volonté. Et si la grâce prévient la foi, par cette raison qu'elle prévient la volonté, elle prévient nécessairement toute obéissance ; elle prévient aussi la charité, par laquelle seule on obéit à Dieu sincèrement et avec joie; et la grâce opère toutes ces choses dans celui-là seulement à qui elle est donnée et en qui elle les a prévenues.




2. Actes de Pelage, n. 30.



.

Gras ajoutés.
À suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Empty Re: DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

Message  ROBERT. Mar 26 Oct 2010, 8:01 pm

.
DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Saint_14


DU DON DE LA PERSÉVÉRANCE.

Par Saint Augustin.



CHAPITRE XVII. LE DOGME DE LA PRÉDESTINATION NE DOIT PAS PLUS INTERDIRE L'EXHORTATION A LA VERTU QUE LE DOGME DE LA GRÂCE EN GÉNÉRAL.

41.(suite) Parmi ces biens se trouve aussi la persévérance finale, qu'il est inutile de demander chaque jour au Seigneur, si elle n'est pas l'œuvre du Seigneur lui-même par sa grâce dans celui dont il exauce les prières. Or, voyez combien il est contraire à la vérité, de nier que la persévérance, jusqu'à la fin de la vie présente, soit un don de Dieu : car c'est lui qui met un terme à cette vie au moment où il lui plaît ; et s'il choisit pour le faire le moment qui précède une chute imminente, il fait par là même persévérer l'homme jusqu'à la fin. Mais la libéralité et la bonté divines sont plus admirables encore et plus manifestes aux yeux des fidèles, quand elles donnent cette grâce même aux petits enfants, auxquels leur âge ne permet pas de recevoir l'obéissance.

Dieu a donc sans aucun doute prévu qu'il donnerait ces dons qui sont sa propriété, à tous ceux à qui il les donne, et il les leur a préparés dans sa prescience. Ainsi, ceux qu'il a prédestinés il les a aussi appelés (1) de CETTE VOCATION QUE JE RAPPELLE SOUVENT SANS ME LASSER JAMAIS, ET DONT IL A ÉTÉ DIT : "Les dons et la vocation de Dieu sont sans repentir (1)". Car, disposer dans sa prescience, qui n'est point sujette à l'erreur et au changement, ses opérations futures, c'est en cela uniquement, et pas en autre chose, que consiste de la part de Dieu la prédestination.

Mais comme celui que Dieu a prévu devoir être chaste, sans qu'il en soit lui-même assuré, travaille cependant à être chaste; de même aussi celui que Dieu a prédestiné pour être chaste, quoiqu'il n'ait pas non plus d'assurance à cet égard, ne refuse pas de travailler également à l'être, sous prétexte qu'il a appris que l'état futur de son âme dépend d'un don de Dieu ; sa charité trouve au contraire un sujet de joie dans cette doctrine, et elle ne s'enfle point (2), comme s'il ne s'agissait pas d'un don gratuit.

Ainsi non-seulement la prédication de la prédestination n'apporte point d'obstacle à ce travail, mais encore elle nous aide à nous glorifier dans le Seigneur toutes les fois que nous nous glorifions (3).



1. Rom. VIII, 30.
1. Rom. XI, 29.
2. I Cor. XIII, 4.
3. id.31



.
Gras, souligné et majuscules ajoutés.
À suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Empty Re: DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

Message  ROBERT. Ven 29 Oct 2010, 7:34 pm

.
DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Saint_14



DU DON DE LA PERSÉVÉRANCE.

Par Saint Augustin.



CHAPITRE XVII. LE DOGME DE LA PRÉDESTINATION NE DOIT PAS PLUS INTERDIRE L'EXHORTATION A LA VERTU QUE LE DOGME DE LA GRACE EN GÉNÉRAL.



42. Ce que j'ai dit de la chasteté peut se dire en toute vérité de la foi, de la piété, de la charité, de la persévérance ; et, pour ne pas nommer chaque vertu en particulier, cela peut se dire de toute sorte d'obéissance à Dieu. Mais ceux qui prétendent que le commencement seul de la foi et la persévérance finale sont en notre pouvoir; qui ne les regardent point comme des dons de Dieu; qui croient que les pensées et la volonté nécessaires pour les obtenir et les conserver ne sont pas en nous l'œuvre de Dieu, et qui avouent cependant que les autres vertus sont des dons de Dieu, accordés par lui à la foi de ceux qui les demandent; pourquoi ceux-là ne craignent-ils pas que la doctrine de la prédestination ne soit un obstacle pour l'exhortation aux autres vertus et pour la prédication de ces mêmes vertus ? Oseront-ils dire que celles-ci ne sont pas un objet de prédestination ? Mais alors elles ne seraient pas des dons de Dieu, ou bien Dieu n'aurait pas su qu'il les donnerait un jour. Si au contraire elles sont des dons de Dieu, et si en même temps Dieu a prévu qu'il les donnerait, elles sont nécessairement l'objet d'un acte de prédestination de sa part.


Conséquemment, puisqu'ils font eux-mêmes des exhortations à la chasteté, à la charité, à la piété et aux autres vertus qu'ils reconnaissent être des dons de Dieu ; puisqu'ils ne peuvent nier que ces dons aient été connus d'avance par Dieu, et par là même qu'ils aient été l'objet d'un acte de prédestination; puisqu'ils ne disent pas néanmoins que leurs exhortations sont rendues impossibles par la prédication de la prédestination divine, c'est-à-dire, par la prédication de la préscience de Dieu relativement à ces dons qu'il devait donner lui-même : qu'ils reconnaissent donc aussi que leurs exhortations à la foi et à la persévérance finale ne sont pas rendues impossibles parce qu'on dit, ce qui est parfaitement vrai, que l'une et l'autre sont toujours des dons de Dieu, mais des dons connus d'avance par lui, c'est-à-dire, destinés d'avance à être octroyés; qu'ils reconnaissent que cette prédication de la prédestination empêche plutôt et confond l'erreur pernicieuse suivant laquelle la grâce de Dieu est donnée d'après nos mérites, de telle sorte que celui qui se glorifie devrait se glorifier, non pas dans le Seigneur, mais en lui-même.



.
Gras ajoutés.
À suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Empty Re: DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

Message  ROBERT. Ven 05 Nov 2010, 8:19 pm

.
DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Saint_14



DU DON DE LA PERSÉVÉRANCE.

Par Saint Augustin.



CHAPITRE XVII. LE DOGME DE LA PRÉDESTINATION NE DOIT PAS PLUS INTERDIRE L'EXHORTATION A LA VERTU QUE LE DOGME DE LA GRACE EN GÉNÉRAL.


43. Notre désir est de rendre cette vérité tout à fait évidente pour les esprits les plus lents : que ceux à qui il a été donné une intelligence saisissant rapidement la vérité, me pardonnent cette longueur. L'apôtre saint Jacques dit : "Si quelqu'un parmi vous manque de sagesse, il doit la demander à Dieu qui donne à tous en abondance et ne reproche rien; et elle lui sera donnée (1)". Il est écrit aussi dans les Proverbes de Salomon : "Le Seigneur donne la sagesse (2)". Et au livre de la Sagesse, dont l'autorité a été invoquée par de grands et doctes personnages qui ont étudié les divines Écritures longtemps avant nous; au livre de la Sagesse donc, on lit par rapport à la continence : "JE SAVAIS QUE PERSONNE NE PEUT ÊTRE CHASTE, S'IL NE REÇOIT DE DIEU CE DON : ET C'ÉTAIT DÉJÀ UN ACTE DE SAGESSE, DE SAVOIR DE QUI VENAIT CE DON (3)".

Toutes deux, c'est-à-dire, pour ne point parler des autres, la continence et la sagesse, sont ainsi des dons de Dieu. Nos adversaires mêmes en conviennent : car ils ne sont pas Pélagiens et ne luttent pas avec la malignité et l'opiniâtreté des hérétiques contre une vérité si manifeste. "Mais", disent-ils, "pour qu'elles nous soient données par Dieu, il faut qu'elles soient méritées par la foi dont le commencement NOUS appartient" : car ils prétendent que le commencement de la foi et la persévérance jusqu'à la fin dans cette même foi, nous appartiennent à nous-mêmes, comme si nous ne les recevions point de Dieu.

Or, sans aucun doute, ils contredisent en cela ces paroles de l'Apôtre : "Qu'avez-vous que vous n'ayez reçu (1) ?" Ils contredisent pareillement celles-ci de Cyprien, martyr: "Nous ne devons nous glorifier en rien, puisque rien ne nous appartient (2)". Nous avons dit déjà tout cela, et beaucoup d'autres choses qu'il serait fastidieux de répéter; nous avons montré que le commencement de la foi aussi bien que la persévérance finale sont des dons de Dieu; que DIEU N'A PAS PU NE PAS CONNAÎTRE D'AVANCE TOUS LES DONS QU'IL DEVAIT ACCORDER DANS LA SUITE, et les personnes auxquelles il devait les accorder; que par là même ceux qu'il délivre et qu'il couronne ont été prédestinés par lui: nos adversaires croient devoir répondre à cela que "LA DOCTRINE DE LA PRÉDESTINATION REND INUTILE LA PRÉDICATION, PAR LA RAISON QU'APRÈS AVOIR ENTENDU CETTE DOCTRINE, PERSONNE NE PEUT PLUS ÊTRE EXCITÉ PAR L'AIGUILLON DES RÉPRIMANDES". Tel est leur langage, et, suivant eux , "on ne doit pas prêcher aux hommes que c'est par un don de Dieu que l'on arrive à la foi et que l'on persévère dans la foi, de peur de paraître, au lieu d'exhorter ses auditeurs, les porter plutôt au désespoir, quand ils penseront en eux-mêmes qu'il est impossible à l'ignorance humaine de connaître ceux à qui Dieu accorde ces dons et ceux à qui il ne les accorde pas".

Pourquoi donc eux-mêmes aussi bien que nous, prêchent-ils que la sagesse et la continence sont des dons de Dieu? Et si l'on prêche que l'une et l'autre sont des dons de Dieu, sans que les exhortations adressées aux hommes afin de les porter à pratiquer ces vertus deviennent pour cela impraticables, quelle raison ont-ils de penser que les exhortations par lesquelles nous engageons les hommes à venir à la foi et à y demeurer jusqu'à la fin, ne sont plus possibles, quand nous déclarons que ces deux choses sont des dons de Dieu, comme le témoignage des divines Écritures le prouve clairement ?



1. Jacq. I, 5.
2. Prov. II, 6.
3. Sag. VIII, 21.
1. I Cor. IV, 7.
2. À Quirinius. liv. III, ch. IV.



.
Gras, majuscules et souligné ajoutés.
À suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Empty Re: DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES.

Message  ROBERT. Sam 20 Nov 2010, 8:12 pm

.
DON DE LA PERSÉVÉRANCE (Saint Augustin) TABLES DES MATIÈRES. - Page 2 Saint_14


DU DON DE LA PERSÉVÉRANCE.

Par Saint Augustin.



CHAPITRE XVII. LE DOGME DE LA PRÉDESTINATION NE DOIT PAS PLUS INTERDIRE L'EXHORTATION A LA VERTU QUE LE DOGME DE LA GRACE EN GÉNÉRAL.


44. Mais, pour ne rien dire de la continence, et pour circonscrire le débat dans les limites de ce qui a rapport à la sagesse, l'apôtre saint Jacques, déjà nommé par nous ci-dessus, s'exprime en ces termes : « "La sagesse qui vient d'en haut est premièrement chaste ; elle est a ensuite pacifique, modeste , facile à persuader, pleine de miséricorde et de bons a fruits, au-dessus de tout prix, sans dissimulation (1)". VOYEZ-VOUS, DITES-MOI, COMBIEN SONT NOMBREUX ET GRANDS LES BIENS QUE LA SAGESSE APPORTE AVEC ELLE EN DESCENDANT DU PÈRE DES LUMIÈRES ? Car, comme dit ailleurs le même apôtre, "toute grâce excellente et tout don parfait vient d'en haut, et descend du Père des lumières (2)". Pourquoi donc, sans parler des autres, réprimandons-nous les impudiques et les querelleurs, en même temps que nous leur prêchons que la sagesse, pudique et pacifique, est un don de Dieu ?

Comment ne craignons-nous pas que, effrayés par l'incertitude où ils sont relativement à la volonté divine, ils ne trouvent dans cette prédication, au lieu d'une exhortation véritable, un sujet de désespoir ? Comment ne craignons-nous pas que l'aiguillon de nos réprimandes, au lieu de les exciter contre eux-mêmes, ne les excite plutôt contre nous, quand nous leur reprochons de ne pas avoir des choses qui; de notre propre aveu, ne sont pas du domaine de la volonté de l'homme, mais bien des dons de la libéralité divine ? Pourquoi enfin la prédication de cette grâce n'a-t-elle pas fait craindre à ce même apôtre saint Jacques de réprimander les esprits enclins à la discorde, et de leur dire : "Si vous avez dans le cœur une jalousie pleine d'amertume et un esprit de contention, ne vous en glorifiez point et ne mentez point contre la vérité : ce n'est point là la sagesse qui vient d'en haut, mais une sagesse terrestre, animale, diabolique : car là où subsiste l'amour de la discorde et l'esprit de la contention , là se trouve aussi l'inconstance et toute sorte d'œuvres perverses (3) ?"

Ainsi il faut réprimander les esprits inquiets ; nous avons sur ce point le témoignage des divines Écritures et celui de notre manière d'agir à cet égard, laquelle nous est commune avec nos adversaires ; et quoique nous prêchions que la sagesse pacifique par laquelle sont redressés et guéris les esprits contentieux, est un don de Dieu, cela ne rend nullement cette réprimande impraticable; mais il faut réprimander de même aussi ceux qui n'ont pas la foi , ou ceux qui ne persévèrent pas dans la foi, et cette réprimande ne sera pas rendue impossible par la prédication de la grâce de Dieu, suivant laquelle la foi et la constance dans la foi sont pareillement des dons de Dieu.

Car, quoique la sagesse soit obtenue par la foi, {le même apôtre saint Jacques, après avoir dit : "SI QUELQU'UN PARMI VOUS A BESOIN DE SAGESSE, QU'IL LA DEMANDE À DIEU; CAR DIEU DONNE À TOUS EN ABONDANCE, ET NE REPROCHE RIEN ; ET ELLE LUI SERA DONNÉE", le même Apôtre ajoute aussitôt : "MAIS QU'IL DEMANDE AVEC FOI, SANS HÉSITER AUCUNEMENT (1)";} quoique, d'autre part, la foi soit donnée avant qu'elle ait été demandée par celui à qui elle est donnée; ce n'est pas une raison pour dire que la foi n'est pas un don de Dieu, mais qu'elle vient de nous-mêmes, puisqu'elle nous a été donnée sans même que nous l'ayons demandée. Saint Paul dit en effet en termes très-clairs : "Que la paix et la charité avec la foi soient à nos frères, par Dieu le Père et par le Seigneur Jésus-Christ (2)". LA FOI VIENT DONC AUSSI DE CELUI DE QUI VIENNENT LA PAIX ET LA CHARITÉ ; ET C'EST POUR CETTE RAISON QUE NOUS LUI DEMANDONS, NON-SEULEMENT DE L'AUGMENTER DANS CEUX QUI LA POSSÈDENT, MAIS AUSSI DE LA DONNER À CEUX QUI NE L'ONT PAS ENCORE.



1. Jacq. III, 17.
2.id. I, 17.
3. id. III, 14-16.
1. Jacq. I, 5, 6.
2. Eph. VI, 23.




.
Gras, majuscules et italiques ajoutés.
À suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

Page 2 sur 4 Précédent  1, 2, 3, 4  Suivant

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum