Le N.O.M qu'en penser ?

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Message  gabrielle Sam 18 Avr 2009, 6:33 pm

F. — JÉSUS-CHRIST, LE PRINCIPAL PRÊTRE (« SACERDOS »)


Selon la définition du concile de Trente, dans la Sainte-Messe Jésus-Christ « s'immole lui-même pour l'Eglise par les mains du prêtre » (65). On dit pour cette raison que Notre-Seigneur est le principal sacerdos de toutes les messes, tandis que le prêtre est un sacerdos secondaire, ministériel ou instrumental. Le sacerdoce du célébrant, d'autre part, est essentiellement différent de celui du peuple, comme nous l'avons déjà observé (66), de sorte que le peuple ne participe pas à la messe de la même façon que le prêtre. Nier quelqu'une de ces vérités, c'est tomber dans l'erreur protestante.

L' « Institutio » n'est pas explicite en cette matière. Car si, d'un côté, elle contient des expressions que l'on peut prendre comme des affirmations de la doctrine traditionnelle (67), d'un autre, il faut remarquer que, dans son ensemble, elle laisse le champ libre à certaines interprétations qui sont tout simplement erronées. En effet, pas une seule fois le document n'affirme que Notre-Seigneur est le principal « sacerdos » et que le célébrant exerce un sacerdoce secondaire et ministériel, bien qu'essentiellement différent de celui du peuple (6 8).

(65) Dcnz.-Sch. 1741.
(66) Voir pp. 30 et s.
(67) Outre les numéros 10, 48 et 60 de 1' « Institutio », déjà cités p. 31, voir : n° 1, selon lequel la célébration de la messe est une « action du Christ et du peuple de Dieu hiérarchiquement organisé »; et n° 4, où on lit que la célébration eucharistique est « un acte du Christ et de l'Eglise ».
(68) Concernant les modifications qui ont été apportées à ce sujet dans 1' « Institutio » de 1970, voir pp. 101 et s.
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Message  gabrielle Mer 22 Avr 2009, 6:08 pm


Commentant les n°s 1 et 4 déjà cités, les auteurs de la B.A.C. tirent partie une fois de plus de ces imprécisions et silences de 1' « Institutio » pour exposer une théorie du sacerdoce (celui du Christ, celui du prêtre, celui du peuple) qui s'écarte fondamentalement de la doctrine de l'Eglise. On lit dans le commentaire de la B.A.C., au sujet du principe selon lequel l'Eucharistie est une « action du Christ » :

« Le Christ agit personnellement dans chaque célébration; il est le « sacerdos » unique du peuple chrétien [...], à tel point que la révélation chrétienne a évité délibérément de donner le nom de « sacerdos » à ceux qui président les réunions liturgiques des chrétiens, mais leur a donné des noms tels qu'évêques ou presbytres (anciens), ou simplement ministres (instruments, serviteurs) du Christ (69) [...]. C'est ce que la première affirmation, si profonde sur le plan théologique, de 1' « Institutio » signifie : l'Eucharistie est une action du Christ [...] » (70).

Continuant à exposer l'assertion selon laquelle l'Eucharistie est une « action du peuple de Dieu hiérarchiquement organisé », les commentateurs de la B.A.C. écrivent :

« Concernant l'Eucharistie [...], il n'est pas dit que c'est l'action du prêtre auquel le peuple s'unit (comme la messe a fréquemment été présentée jusqu'à une époque récente), mais il est dit plus exactement que c'est l'action de ce peuple, servi par les ministres, qui, au moyen précisément de leur ministère, donnent au peuple la présence sacramentelle de leur Seigneur. On peut répéter ici ce qui fut dit au concile au moment du rejet du schéma proposé pour la Constitution de l'Eglise. On sait en effet que dans le projet de cette Constitution [...], l'Eglise était présentée sous la forme d'une « pyramide », qui partait du pape et des évêques pour descendre jusqu'au dernier fidèle, et on sait aussi que ce schéma, qui correspondait à la théologie classique des siècles derniers (71), a été rejeté parce qu'il plaçait ce qui est relatif et de service (la hiérarchie) au-dessus de la réalité onto¬logique absolue (le peuple de Dieu).

« De la même manière, et certainement déjà comme une conséquence de cette vision nouvelle et plus juste de l'Eglise, l'Eucharistie n'est pas présentée ici comme une action du célébrant, auquel le peuple s'unit, mais comme une action du peuple de Dieu. Il est important, dès lors, que la direction pastorale mette en relief cette affirmation, pour ne pas encourir le danger de présenter la participation des fidèles à la messe comme moins importante que celle du ministre. Bien sûr, la participation du peuple n'est pas au même niveau que celle du célébrant. C'est une question de deux réalités différentes : la participation du peuple est une chose qui lui appartient parce que l'Eglise toute entière est le corps du Christ qui s'unit à sa tête par la célébration; d'autre part, à son tour le ministère du célébrant, pour autant que celui-ci est distinct des fidèles, n'a qu'une fonction ministérielle : à travers ce ministère, les fidèles sont unis au Christ et c'est avec le Christ qu'ils célèbrent l'Eucharistie. C'est pourquoi il est affirmé que l'Eucharistie est une action du Christ et une action du peuple de Dieu (72).

« Il est intéressant de mettre l'accent également à ce propos sur la mention explicite de la façon dont le peuple de Dieu célèbre l'Eucharistie : en effet, il la célèbre comme une assemblée hiérarchiquement organisée. Dans cette phrase, il n'est question, d'aucune façon, d'indiquer parmi les membres du peuple de Dieu tels qui soient plus ou moins dignes; il ne faut pas parler de diversité de dignité, mais plutôt d'inter échange des services parmi les disciples de Celui qui a voulu que le plus grand soit le serviteur des autres » (73).

Les catholiques ne peuvent accepter cette conception égalitaire et « horizontales» de l'Eglise.

(69) Dans ce passage, les commentateurs de la B.A.C. passent outre à l'une des condamnations de Trente : « Si quelqu'un dit que dans le Nouveau Testament il n'y a pas de sacerdoce visible et extérieur [...], mais un simple ministère de la prédication de l'Evangile [...] — qu'il soit anathème » (Denz.-Sch. 1771).
(70) Nuevas normas..., pp. 68-70.
(71) Les commentateurs de la B.A.C. se trompent s'ils pensent que cette conception est simplement une opinion de la « théologie classique des siècles derniers ». En réalité, c'est un dogme de la Sainte-Eglise (voir à ce sujet : Concile de Trente, Denz.-Sch. 1767, 1768, 1777, Denz-Umb. 960, 967; Hervé, Man. Theol. Dogm., vol. I, pp. 290, 303, 307 et 321; Tanquerey, Syn. Theol. Dogm., tome I, pp. 434 et 454; Salavcrri, De Eccl. Christi, pp. 548 et 604; Iragui-Abàrzuza, Man. Theol. Dogm., vol. I, p. 278).
(72) La conception de la messe que présentent ici les commentateurs de la B.A.C. est absolument fausse. Le célébrant, avant d'être représentant et ministre du peuple, est représentant et ministre du Christ. Pour cette raison, il est authentiquement sacerdos. Dire que la participation des fidèles à la messe n'est pas moindre que celle du ministre, c'est nier le dogme d'un sacer-doce hiérarchique et visible institué par Notre-Seigneur dans l'Eglise (voir Concile de Trente,Denz-Sch 1764, 1767, 1771,1777, Dens-Umb 957,960,961,962
(73) Nuevas normas..., pp. 70-71.
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Message  gabrielle Ven 24 Avr 2009, 5:42 pm

G. — UNE TENDANCE A RENDRE ÉQUIVALENTES
LA « LITURGIE DE LA PAROLE »
ET LA « LITURGIE EUCHARISTIQUE »


Les hérésies tendent toujours à surestimer l'importance de l'Ecriture, au détriment et des formules liturgiques d'origine ecclésiastique et de la célébration eucharistique proprement dite. Par ce moyen, elles essaient de réduire au silence la tradition, et de propager leurs faux dogmes en disant qu'ils sont basés sur la révélation (74).

L' « Institutio », à n'en pas douter, contient des passages qui semblent affirmer la primauté de la « liturgie eucharistique » sur les lectures bibliques. C'est le cas du n° 54, lequel place « le sommet et le centre de toute la célébration » dans la prière eucharistique.
Toutefois, d'autres passages de l' « Institutio », lesquels n'ont pas du tout été modifiés dans sa nouvelle édition, semblent surestimer l'importance des Ecritures, au point de provoquer par moments chez le lecteur l'impression qu'elles ont une importance égale à celle du culte de Notre-Seigneur.

Dans le n° 8, par exemple, nous lisons :

« La messe est constituée, en quelque sorte, de deux parties, à savoir : la liturgie de la parole et celle de l'Eucharistie, si inti¬mement unies entre elles qu'elles ne font qu'un acte d'adoration. En effet, à la messe, la table de la parole de Dieu est préparée tout comme celle du Corps du Christ, pour instruire et nourrir les fidèles. Il y a aussi certains rites qui ouvrent et terminent la célébration. »

Selon le n° 9, quand, à l'église, on lit l'Ecriture sainte, « le Christ, présent dans sa parole, annonce l'Evangile »; et les lectures bibliques « apportent à la liturgie un élément de la plus grande importance » (maximi momenti).

Assurément l'expression « maximi momenti » peut être prise comme un superlatif absolu et non relatif, c'est-à-dire quelle n'indique pas forcément que les lectures bibliques constituent l'élément le plus important de la messe. Cependant, une telle interprétation n'est pas exclue, donnant par là une occasion de tomber dans l'erreur protestante : surestimer la valeur des Ecritures par rapport à la présence réelle dans l'Eucharistie. Ajoutons que plus d'une fois l' « Institutio » déclare que par sa parole le Christ Lui-même devient présent parmi les fidèles » (75)- Ainsi considérées dans leur ensemble, les dispositions de l' « Institutio » permettent une équivoque dangereuse pour cerner l'importance véritable des lectures bibliques de la messe.

74) Voir dom Guéranger, Institut, liturg., tome I, pp. 415 et 416.

75 art.33 on trouve des expressions analogues dans les articles 9 et 35. 76 Nuevas normas
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Message  gabrielle Mar 28 Avr 2009, 6:15 pm

Les commentateurs de la B.A.C., toujours prompts à détecter les ambiguïtés de 1' « Institutio » pour les expliquer dans un sens néo-moderniste et protestant, écrivent :

« [...] d'habitude, la situation privilégiée pour entendre la parole de Dieu est l'assemblée [entendez : la messe]. Tous doivent s'y rendre comme ils se rendent à la communion eucharistique : disposés à n'en pas perdre par leur faute le moindre fragment, car le Christ est également présent dans tous » (76).

Dans un autre passage, les commentateurs de la B.A.C. établissent une nouvelle comparaison entre la « liturgie de la parole » et l'Eucharistie, en des termes qui tendent à leur conférer une égale dignité :

« Aussi bien la Constitution Sacrosanctum concilium (n° 7) que l'encyclique Mysterium fidei mettent en relief la PRESENCE REELLE du Christ dans son Eglise, DANS L'ASSEMBLEE DE PRIERE, lorsque L'ECRITURE SAINTE est lue ou proclamée ou que le SACREMENT DE L'EUCHARISTIE est offert ou réalisé » (77).

On voit qu'il est difficile d'imaginer une théorie plus radicale ou plus audacieuse pour mettre les lectures bibliques et la Samte-Eucharistie sur le même plan.

Toujours à propos des lectures de la Bible à la messe, 1' « Institutio » déclare, en ce même n° 9 :

« Quand on lit à l'église les saintes Ecritures, DIEU LUI-MEME PARLE à son peuple, et le Christ, PRESENT DANS SA PAROLE, proclame l'Evangile.

« [...]. Bien que la parole divine enclose dans les lectures de l'Ecriture sainte soit adressée à tous les hommes de toute époque et qu'elle leur soit INTELLIGIBLE A TOUS, son efficacité est accrue par l'exposition vivante ou homélie, qui fait partie de l'action liturgique » (78).

On voit sans peine à quel point cet énoncé favorise l'erreur protestante selon laquelle l'Esprit saint éclaire directement chaque fidèle qui lit la Bible, se passant ainsi du magistère vivant de l'Eglise, et n'admettant qu'une explication du ministre destinée à « accroître » les fruits de la lecture.

76 Nuevas normas.,., p. 85. 77 Nuevas normas..., p. 31; les majuscules sont de nous. (78) Les majuscules sont de nous.
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Message  gabrielle Jeu 30 Avr 2009, 6:06 pm

Tirant les conséquences de cet article de 1' « Institutio », les commentateurs de la B.A.C. écrivent :

« Lorsqu'un croyant la lit [l'Ecriture sainte], et surtout dans une atmosphère communautaire, on pourrait dire dans son bouillon de culture normal [sic], L'ESPRIT FAIT SE LEVER dans le cœur des fidèles, par sa grâce, UNE ATTITUDE QUI PERMET AUX MOTS ANCIENS DE PRODUIRE UNE VIE NOUVELLE. Ainsi, tout comme le Christ historique continue d'être accompli dans le Christ mystique, de façon à prolonger l'incarnation de Dieu parmi les hommes, ainsi L'ECRITURE CONTINUE D'ETRE ACCOMPLIE DANS NOS VIES JUSQU'AU RETOUR DU CHRIST, ET TOUS NOUS SERONS DEVENUS LA PAROLE DE DIEU FAITE CHAIR, FAITE VIE HUMAINE, à son image et ressemblance » (79).

Nul besoin de commenter de telles expressions des auteurs de la B.A.C.

(79) Nuevas normas..., pp. 84-85; les majuscules sont de nous
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Message  gabrielle Dim 03 Mai 2009, 6:05 pm

H __ LE MÉMORIAL DE LA RÉSURRECTION ET DE L'ASCENSION


L'un des moyens employés par les hérétiques de notre temps pour dissimuler le caractère sacrificatoire et propitiatoire de la messe consiste à accentuer à l'excès le fait (réel mais subordonné) que la messe ne rappelle pas seulement la mort de Notre-Seigneur, mais aussi la Résurrection et l'Ascension.

Nous disons que la messe rappelle la Résurrection et l'Ascension seulement de façon subordonnée, car dans sa réalité sacrificatoire et propitiatoire, dans ses éléments symboliques essentiels, la messe est d'abord et directement le renouveau du sacrifice de la croix. C'est pourquoi elle rend surtout présente à l'esprit la mort de Notre-Seigneur. Cependant, comme dans le mystère du Calvaire, qui a proprement réalisé notre Rédemption, étaient impliqués aussi tous les autres mystères et tous les autres événements de la vie du Christ, on peut et on doit tenir que la messe rappelle aussi, mais de façon subordonnée, la Résurrection , l'Ascension, le fait que Notre-Seigneur s'est assis à la droite du Père éternel, etc.

L' « Institutio », dans son édition de 1969, semble ignorer cette distinction, ce qui entraîne une confusion de concepts.
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