L'abandon de la lecture de la Sainte Écriture

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Message  gabrielle Sam 28 Fév - 19:34

Il faut faire cette triste, cette très triste constatation, la Sainte Écriture est très peu lue par les laïques; nous pourrions même dire: n'est pas lue dans le peuple tant les lecteurs sont rares. Y a-t-il, chez nous, un catholique sur cinq cents qui lise la Sainte Écriture? Plusieurs en doutent. Nous serions assez près de la vérité en disant qu'il y en a peut-être un sur cent" ( Mgr Philippe Desranleau 1942)

Cet abandon du livre des Chrétiens est un mal très grave. La constatation de ses conséquences désastreuses nous le montrera. Déjà au IVe siècle, S, Jean Chrysostome déplorait vivement la négligence de ses fidèles à fréquenter les Ecritures. « Etre dépourvu de la lumière des Ecritures, dit-il, est une grande calamité. Des maux innombrables sont nés de l'ignorance des Ecritures... De même, en effet, que des aveugles ne peuvent marcher droit, ainsi ceux qui ne jouissent pas de la lumière des divines Ecritures sont condamnés à pécher et à s'égarer souvent, puisqu'ils marchent au milieu des plus épaisses ténèbres » 4. Un aveugle cherchant son chemin, voilà bien notre monde moderne. Or n'est-ce pas une ruse du démon d'avoir éloigné les âmes du Livre de l'éternelle vérité ? « Il savait bien, le perfide, que le Dieu de l'Evangile ne tarderait pas à être méconnu, du moment que l'on méconnaîtrait l'Evangile de Dieu » 5 car, « ignorer les Ecritures, c'est ignorer le Christ » 6.

On se prend à déplorer cette famine spirituelle dans les termes mêmes de l'Ecriture : « J'enverrai une faim sur la terre, non une faim de pain, et non une soif d'eau, mais d'entendre les paroles de Yahweh » 7. Jérémie ( 2, 13 ) compare les déserteurs de la parole de Dieu à des gens qui préfèrent s'abreuver à des citernes percées. Aussi se trouveront-ils bientôt dans la sécheresse. Baruch leur prophétise même la mort : « La sagesse c'est le livre des commandements... tous ceux qui s'y attacheront arriveront à la vie, mais ceux qui l'abandonneront iront à la mort » 8. Et Jérémie déplore leur état en ces termes : « Voici que leurs oreilles sont incirconcises et ils sont incapables de faire attention. Voici que la parole de Dieu est devenue pour eux un opprobre et ils n'y prennent aucun plaisir » 9.

4. S. Jean Chrysostome, Proem. in ep. ad Rom. ( PG 60, 391 )
5. Alf. Weber, Pourquoi et comment lire, méditer, enseigner le saint Evangile, Verdun (Meuse) 1911, p. 13-14.
6. S. Jérôme, In Isaiam, Prolog. (PL 24, 17).
7. Amos 8, 11.
8. Bar 4, 1.
9. Jér 6, 11


Extrait de : la Bilble, livre ouvert et sanctifiant,
Jacques Leclerc., o.f.m
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Message  ROBERT. Sam 28 Fév - 22:18

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HEUREUSEMENT, la Tribune TE DEUM ne semble pas être en reste en ce qui concerne les Saintes Écritures... Une mine d'or, ouverte à la lecture, il va sans dire, pour les catholiques fidèles et pour tous ceux qui veulent devenir ou redevenir catholiques...
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Message  gabrielle Dim 1 Mar - 19:42

Lamentable spectacle, certes, pour ceux qui prennent à cœur les intérêts du Christ et le salut des âmes, que de constater les suites de cette aberration : ignorance grandissante du Sauveur et de ses enseignements ; appauvrissement, sinon extinction de la foi ; disparition de l'esprit chrétien ; conception faussée de la piété ; illusions déconcertantes sur la notion du devoir ; ruine même de la sainte union de la famille. Ajoutons enfin avec Mgr Desranleau : « S'il y a, dans notre peuple catholique canadien, tant d'impatients et de colères, s'il y a tant de tristes et de désespérés, tant de blasphémateurs, est-ce que ça ne serait pas parce qu'on ne lit pas la Sainte Ecriture ? » 10

Le mal profond est évidemment l'oubli du Christ Jésus, de sa personne et de son enseignement ; mais où les hommes connaîtront-ils plus parfaitement le divin Maître qu'à travers les pages des Évangiles et même de toute la Bible dont il est à la fois le centre et le couronnement.

Si l'on cherche les causes de cet abandon funeste des Ecritures, il est facile de mentionner l'inertie, la négligence, les préoccupations multiples, etc. La vie moderne si trépidante facilite peu l'application et la persévérance dans une tâche sérieuse.

Mais pour aller plus profondément, il faut parler de préjugés parmi trop de catholiques. Combien se demandent s'il est permis à un simple chrétien de s'engager dans les profondeurs du livre sacré et si ce n'est pas donner dans le protestantisme que de lire la Bible avec l'intention d'y éclairer sa foi, d'y fortifier son espérance et d'y enflammer sa charité !

On verra plus loin ce que vaut la misérable excuse d'une prétendue défense de l'Eglise, d'une sorte d'interdit qui empêcherait les fidèles d'avoir accès à ce trésor caché...

10. Mgr P. Desranleau, loc. cit., p. 258.
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Message  ROBERT. Lun 2 Mar - 15:08

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Ajoutons enfin avec Mgr Desranleau : « S'il y a, dans notre peuple catholique canadien, tant d'impatients et de colères, s'il y a tant de tristes et de désespérés, tant de blasphémateurs, est-ce que ça ne serait pas parce qu'on ne lit pas la Sainte Ecriture ? » 10


10. Mgr P. Desranleau, loc. cit., p. 258.

Je rajoute à Mgr Desranleau: "parce qu'on ne lit pas (et qu'on ne fait pas lire) la Sainte Écriture ?...
ROBERT.
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Message  gabrielle Lun 2 Mar - 17:19

Il est vrai, que l'on ne fait plus lire les Saintes Écritures... c'est plus facile de détruire les intelligences en lisant du Garfield ou du Gaston Lagaffe!!!!

M'enfin.... Wink
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Message  ROBERT. Lun 2 Mar - 18:21

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...Abrutissement des esprits et hébétude des sens, comme le dit dit si bien Saint Thomas... et dont la destruction des esprits est la conséquence.
ROBERT.
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Message  gabrielle Lun 2 Mar - 19:19

Préjugé encore de croire le simple peuple incapable de retirer quelque utilité de la lecture de l'Evangile, d'estimer dangereux pour la foi de se hasarder dans l'Ancien Testament. Sous prétexte qu'on peut abuser de l'Ecriture, certains concluent qu'on ferait mieux de tenir le Saint Livre sous clef. C'est à se demander avec Denys Gorce : « Est-il bien sûr qu'il n'y ait plus aucune trace de manichéisme à l'horizon chrétien ? Pour combien de baptisés, l'Ancien Testament n'est-il pas le livre qui ne compte vraiment plus ? » 11

Tristes préjugés qui offrent un certain fondement aux critiques des protestants. Ils ont beau jeu pour proclamer dans leurs circulaires que la Bible est un livre à l'index chez les catholiques. Et l'on comprend le saisissement du catholique ignorant lorsqu'un colporteur habile le met en contact pour la première fois avec les beautés du psaume 22 : « Le Seigneur est mon pasteur... », les consolations du prophète Isaïe ou la force conquérante de S. Paul.

Sans nous attarder à chercher les responsables de ce coupable abandon de la Bible, concluons seulement avec le P. Lussier, o.p. : « Si depuis Pie X les enseignements pontificaux ont réussi à répandre la pratique de la communion fréquente, ils n'ont pas eu, malgré des exhortations pressantes, un égal succès pour la fréquentation quotidienne des Livres saints, parce que les préjugés et la paresse ont été ici les plus forts » 12.

11. Denys Gorce, L'usage des Saintes Ecritures d'après l'Expo-sitio in Psalmum CXVIII de S. Ambroise, dans La Vie Spirituelle 8 ( 1923 ) 641.
12. Gabriel-M. Lussier, o.p., A nous la Parole de Dieu, dans La Revue Dominicaine 53 ( 1947 ) 6.
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Message  gabrielle Mar 3 Mar - 19:22

2. Les exhortations de Rome


Les textes parlent par eux-mêmes ; il n'y a qu'à les citer. On y verra une insistance sans cesse croissante des souverains pontifes à encourager les fidèles dans la lecture de la Bible et comme un commentaire vivant des exhortations de S. Paul à son disciple Timothée ( I, 4, 13 ) : « Applique-toi à la lecture des Livres saints ».

Dès 1778, dans une lettre à l'archevêque de Florence, Pie VI déclare : « A une époque où un grand nombre de livres, attaquant grossièrement la religion catholique, circulent même parmi les ignorants, pour la grande ruine des âmes, vous faites très bien d'inviter les fidèles à lire les Saintes Ecritures ; elles sont les sources les plus abondantes qui doivent être laissées ouvertes afin que tous y puisent la pureté des mœurs et de la doctrine et qu'ils extirpent les erreurs si largement répandues à notre époque corrompue » 13.

Pie VII demande aux vicaires apostoliques anglais « d'encourager leurs fidèles à lire la Bible. Car rien ne peut être plus utile, plus consolant, plus stimulant, puisqu'elle sert à confirmer la foi, à soutenir l'espérance, à exciter la charité du vrai chrétien » 14.

Léon XIII affirme : « La sollicitude de notre charge apostolique nous engage, et en quelque sorte nous pousse, non seulement à vouloir ouvrir plus sûrement et plus largement pour l'utilité du peuple chrétien, cette précieuse source de la révélation catholique, mais encore à ne pas souffrir qu'elle soit troublée en aucune de ses parties » 15.

13- Cité par Conway-Malo, La botte aux questions, Montréal, Beauchemin 1938, p. 81.
14. Ibid., p. 82.
15. Léon XIII, Encyclique « Providentissimus Deus » 18 nov. 1893, Paris, Bonne Presse, t. 4, p. 5.
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Message  gabrielle Mer 4 Mar - 19:40

( Saint depuis) Pie X s'adressant à plusieurs reprises à l'œuvre de la diffusion des Saints Evangiles en parle comme d'une nécessité particulière aux temps présents. « N'est-ce pas rendre un service signalé au magistère de l'Eglise ?...

Ainsi sera également dissipé ce préjugé que l'Eglise voit de mauvais œil et entrave la lecture de l'Ecriture sainte en langue vulgaire... Rien ne peut nous être plus agréable que de voir se répandre, parmi les fidèles l'habitude de lire, d'une manière non seulement fréquente, mais quotidienne, les livres des Evangiles » 16.

Benoît XV explique pourquoi cet apostolat de répandre les livres Saints est fécond pour l'Eglise : « Par cette œuvre un grand nombre d'âmes s'approchent désormais de cette table de la doctrine céleste que Notre-Seigneur a fait dresser pour l'univers chrétien par ses prophètes, ses apôtres et ses docteurs » 17. Voici même qu'il donne, selon l'expression du P. Lussier, à notre devoir et à notre besoin toutes leurs dimensions en exhortant « tous les enfants de l'Eglise au respect en même temps qu'à la lecture pieuse et la méditation assidue de la Sainte Ecri¬ture ».

Pie XII fait écho en parlant du « grave devoir pour les fidèles et en particulier pour les prêtres, d'user abondamment et saintement de ce trésor accumulé pendant tant de siècles par les génies les plus élevés » et il recommande aux évêques de s'attacher « à accroître le respect des Ecritures et à le rendre parfait chez les fidèles en encourageant toutes les initiatives, entreprises par des apôtres zélés dans le but louable d'exciter et d'entretenir la connaissance et l'amour des Ecritures saintes... Qu'ils veillent à ce que la pieuse lecture s'en fasse tous es jours dans les familles chrétiennes » 18.

Canadiens, nous pouvons être fiers de ce que cet enseignement est depuis longtemps notre patrimoine parce que, dès 1909, le concile plénier de Québec avait déclaré avec sagesse : « Quoique nous ne croyions pas du tout que la lecture de l'Ecriture sainte soit nécessaire au salut, nous sommes persuadés qu'elle est utile au peuple lui-même tant pour la science de l'esprit que l'édification du cœur ; utilité que les SS. Pères avaient apprise et expérimentée ; aussi ne cessaient-ils de louer les divines Ecritures et leurs fruits. Maintes fois ils les appellent très riche trésor de doctrines célestes ou encore sources éternelles de salut, ou bien prés fertiles et jardins de délices où le troupeau du Seigneur trouve un admirable réconfort et délice ». Après avoir rappelé les conditions de la lecture en langue vulgaire, le concile souhaite « qu'une traduction approuvée du Nouveau Testament en langue vulgaire se trouve dans chaque maison catholique, et que partout les pasteurs le recommandent » 19.

Le P. Lussier conclut avec conviction : « A nous de prêter l'oreille et de secouer notre torpeur à la grande voix de l'Eglise qui nous presse de remonter à la source irremplaçable de la parole de Dieu ; à nous de lire et de méditer les textes sacrés qui sont inspirés pour tous et chacun de nous, et sans lesquels nous n'aurons jamais qu'une foi languissante et un catholicisme de seconde main » 20.

16. Pie X, « Lettre au card. Cassetta » 21 janv. 1907, Paris, Bonne Presse, t. 3, p. 41-43.
17. Benoit XV, Encyclique « Spiritus Paraclitus » 15 sept. 1920, Paris, Bonne Presse, t. 2, p. 203.
18. Pie XII, Encyclique « Divino Afflante Spiritu » 30 sept. 1943, dans Textes bibliques, n. 1, Montréal, Fides 1944, n. 26.
19. Acta et decreta Concilii Plenarii Quebecensis A.D. 1909, Tit. 9, c. 2 : « De lectione S. Scriptura; in lingua vernacula », n. 374-376.
20. Gabriel-M. Lussier, o.p., loc. cit., p. 6.
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Message  gabrielle Ven 6 Mar - 19:06

3. La position catholique
La présente enquête serait incomplète sans l'énoncé, si bref soit-il de ce qu'un catholique doit savoir concernant l'usage de la Bible. Pour être clair, distinguons dans la réponse ce qui a trait aux domaines dogmatique, historique et psychologique.

La Bible est le livre de l'Eglise catholique. L'Eglise a reçu du Christ l'autorité pour enseigner ( Mt 28, 18 ). Consciente de son devoir, elle a recueilli l'héritage des Juifs, l'Ancien Testament, et elle a constitué le Nouveau Testament. Ce livre complet, l'Eglise le conserve par son autorité, elle le transmet par sa règle canonique et son interprétation infaillible. Aussi l'Eglise est notre seul guide sûr dans la lecture de la Bible. Saint Augustin fait même cette profession de foi : « Pour moi, je ne croirais pas à l'Evangile, si l'autorité de l'Eglise catholique ne m'y déterminait » 21.

En effet, « la compréhension et l'interprétation de l'Evangile ne sont point de la compétence de chacun. Elles appartiennent à l'Eglise... avec son magistère infaillible ; l'Église qui a mission de prêcher l'Evangile et qui est supérieure à l'Evangile écrit, parce qu'elle est dépositaire de l'Esprit, et qu'elle porte avec elle le Christ éternellement vivant, c'est elle, et elle seule, qui sait lire le Livre... De là notre sécurité.


C'est le bonheur du catholique de penser, non point seul et dangereusement, à ses risques et périls, dans les choses de la foi et sur les questions fondamentales de la destinée et la conduite de la vie, mais de penser avec l'Eglise, et par l'Eglise, avec son Christ » 22.


D'après les principes dogmatiques, la Bible est donc un livre ouvert. Mais dans l'histoire, quelle fut l'attitude des lecteurs ? Chez les protestants la lecture est obligatoire. En délaissant l'autorité hiérarchique pour ne garder que la Sainte Ecriture, la Réforme consacrait le règne du sentiment personnel. Comme on l'a écrit plaisamment : « Tout protestant est pape, une Bible à la main ».

21. S. Augustin, Contra epistolam Manichoei quam dicunt fundamenti, V. 6 ( PL 42, 176).
22. André Letouzey, L'Evangile règle de vie. Paris, Desclée 1936, p. XVIII-XIX.
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Message  ROBERT. Ven 6 Mar - 23:11

André Letouzey, L'Evangile règle de vie. Paris, Desclée, 1936, p. XVIII-XIX a écrit:

C'est le bonheur du catholique de penser, non point seul et dangereusement, à ses risques et périls, dans les choses de la foi et sur les questions fondamentales de la destinée et la conduite de la vie, mais de penser avec l'Eglise, et par l'Eglise, avec son Christ » 22.


22 André Letouzey, L'Evangile règle de vie. Paris, Desclée 1936, p. XVIII-XIX.


Qu'est-ce à dire ? C'est, qu'à la fin, il faut penser, agir, se comporter comme Notre-Seigneur pensait, agissait et se comportait. Et voila pourquoi Il s'est incarné: pour nous montrer l'exemple à suivre...
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Message  gabrielle Sam 7 Mar - 19:14

On
comprend que cette position protestante effraya les auteurs catholiques ; elle les fit s'opposer violemment à la lecture, par les simples fidèles, de la Bible en langue vulgaire. Aussi les Pères du Concile de Trente durent tenir compte de cette attitude ; tout en admettant la possibilité d'avoir des traductions de la Bible, ils entourèrent l'autorisation de restrictions importantes 23

A la lumière de l'histoire, on peut dire dans l'ensemble des cas que ces restrictions allèrent toujours en diminuant ; car l'Eglise veut empêcher ses fidèles non pas de connaître, mais de méconnaître la Bible. Encore ici, notre concile de Québec dit très heureusement :


« Jamais l'Eglise n'a d'une façon absolue et universelle défendue aux fidèles la lecture de l'Ecriture sainte en langue vulgaire, mais selon les circonstances variées de temps, de lieux et de personnes, et ayant en vue le bien des âmes, elle a tantôt approuvé cette lecture, tantôt l'a tempérée et restreinte de peur que le zèle ardent des hérétiques ne menace du danger de perversion par une mauvaise intelligence de l'Ecriture ceux qui ne sont pas sur leurs gardes. D'après la discipline actuelle cependant, absolument tous les fidèles peuvent de droit commun lire l'Ecriture dans leur langue, pourvu qu'ils observent les conditions requises. Que les versions de la Bible en langue moderne soient approuvées par le Siège apostolique ou l'Ordinaire du lieu, publiées avec des annotations tirées des Pères de l'Eglise ou d'autres savants catholiques » 24.


Encore de nos jours, bien des auteurs dominés par la peur de l'hérésie restent sur la réserve parfois excessive. Je ne doute pas que les restrictions du passé ne soient utiles comme mesure de prudence ; pourtant dans un pays comme le nôtre, où nos gens sont souvent en contact avec des lecteurs... enragés de la Bible non-catholique, il importe souverainement d'adopter la sage règle que donnait Fénelon dès 1707 à l'évêque d'Arras : « Ma pensée est qu'il ne faut jamais séparer ces deux maximes de l'Eglise : l'une est de ne donner l'Ecriture qu'à ceux qui sont déjà bien préparés pour la lire avec fruit ; l'autre est de travailler sans relâche à les y préparer » 25.

23. F. Cavallera, La Bible en langue vulgaire au Concile de Trente, dans Mélanges Podechard, Lyon 1945, p. 37-56.

24. Acta et decreta Concilii Plenarii Quebecensis A.D. 1909, loc. cit., n. 378.
25. Fénelon, Lettre sur l'Ecriture sainte en langue vulgaire, à l'évêque d'Arras, dans Oeuvres complètes, Paris 1852, t. 2, p. 197.
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Message  ROBERT. Dim 8 Mar - 19:14

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"A la lumière de l'histoire, on peut dire dans l'ensemble des cas que ces restrictions allèrent toujours en diminuant ; car l'Eglise veut empêcher ses fidèles non pas de connaître, mais de méconnaître la Bible."

Très belle et très subtile observation de Mgr. Desranleau. !
ROBERT.
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Message  gabrielle Mar 10 Mar - 19:48

« Mais, objectent de bonnes âmes, il existe tant de divergences dans le texte biblique ; il y subsiste tant d'obscurité ! La plaisante aventure : comme si le Livre de Dieu avait seul le monopole des difficultés d'interprétation !... Il est trop naturel que l'Ecriture sainte nous oppose des difficultés. Mais la Mère Eglise est là pour nous tirer d'embarras. C'est affaire aux théologiens, aux exégètes, aux commentateurs, de nous procurer des lumières pour les passages de peu de clarté.

A l'Eglise incombe la tâche de diriger les fidèles, de les prendre par la main pour qu'ils ne s'égarent pas. A elle de décider de la portée d'un texte. A nous de nous conduire en hommes de foi.

Le juste, dit l'Apôtre, vit de la foi. C'est une parole à ne pas oublier. La foi réclame d'abord une adhésion de l'intelligence. Entrés dans l'Eglise, adhérant à l'Eglise, nous devons nous y sentir en sûreté. Un port, une forteresse, un bois sacré. La foi ne peut rester théorique ; il la faut pratiquer. Avec l'Eglise nous sommes assurés de n'errer jamais. Ainsi, l'Ecriture ne sera pour nous ni un maquis ni une fondrière ni un labyrinthe. Et l'objection de ceux qui font de la lecture de la Bible un casse-tête tombe d'elle-même » 28.


28. H. Colleye, op. cit., p. 45-49-
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Message  gabrielle Mer 11 Mar - 18:22


De son côté, Lacordaire indique la mentalité du lecteur ordinaire. « Un mot obscur ne vous troublera pas ; un usage mal connu ne vous laissera que l'impression de votre impuissance ; un acte incompatible avec nos mœurs ne vous sera que le témoignage de l'antiquité où se perd le récit. La lumière surabondante et progressive de l'ensemble vous conduira sûrement, et, au lieu de juger par des points et des virgules d'un livre qui a changé le monde, vous le jugerez par sa substance, son cours et sa toute-puissante unité » 29. Enfin, il suffira d'y apporter un peu d'application et de persévérance.

Ne concluons pas surtout hâtivement, après quelques timides essais, que la Bible n'est pas pour nous et qu'il faut la laisser aux spécialistes et aux prêtres. La Bible est le Livre de tous ; le laïque la reçoit en héritage autant que le clerc.

C'est comme une longue audience que Dieu réserve à chacun de ses enfants et la refuser, c'est agir comme les invités discourtois de la parabole. Dieu s'y met à la portée de notre petite intelligence dans toute la mesure du possible, et lorsqu'il se cache, c'est pour nous rappeler au sentiment de notre misère, c'est pour nous donner occasion d'un très précieux effort » 30.


Somme toute la Bible dans l'Église est un livre ouvert. Sans cesse l'Eglise l'utilise dans la liturgie dont s'imprè¬gnent les fidèles. Toujours elle se préoccupe de tenir ouvert ce Livre sacré et de le préserver des faussaires. A l'exemple de Fénelon « il faut instruire les chrétiens sur l'Ecriture ; avant que de la leur faire lire, il faut les y préparer peu à peu, en sorte que, quand ils la liront, ils soient déjà accoutumés à l'entendre, et soient remplis de son esprit avant que d'en voir la lettre » 31.

29. Lacordaire, Lettres à un jeune homme sur la vie chrétienne,
30. Gabriel-M. Lussier, o.p., loc. cit., p. 8.
31. Fénelon, op. cit., p. 201.
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Message  gabrielle Jeu 12 Mar - 18:47

II
LA BIBLE : LIVRE SANCTIFIANT

Cette appréciation des faits nous autorise à conclure que l'Eglise permet, encourage et facilite l'accès à la Bible. Mais suffit-il d'avoir dit aux fidèles que la Bible est un livre ouvert pour qu'ils se mettent à la lire ? On peut en douter. Il ne suffit pas de répéter : « lisez la Bible » ; il faut inspirer le désir de cette lecture et exhorter à la bien faire. Pour aviver ce désir, rien de mieux que de montrer l'utilité, la valeur sanctifiante de la Bible ; pour enseigner à la bien lire, rien de plus simple que de prescrire un usage fréquent, pieux et ordonné du Livre. D'où nos deux divisions : pourquoi et comment la lecture de la Bible contribue à notre sanctification.

1. Pourquoi

La valeur sanctifiante de la Bible vient de ce qu'elle nous met en contact avec la parole divine, nous initie à la sagesse divine et contient quantité de vitamines spirituelles.

La Bible est l'œuvre de Dieu. C'est le trésor de sa parole, de son esprit et de son cœur. « L'Esprit de Dieu a parlé par moi et sa parole est sur ma langue » 32. S. Pierre nous révèle que « ce n'est pas l'initiative de l'homme qui a fabriqué l'Ecriture, mais c'est poussés par l'Esprit Saint que les saints hommes de Dieu ont parlé » 33. C'est pourquoi S. Augustin appelle l'Evangile « la bouche de Jésus-Christ »34. Et il désigne les Ecritures comme des « lettres venues de la Patrie » 35. Nous savons que la parole de Dieu est primordiale dans l'œuvre de la sanctification comme de la conversion... Négliger ce moyen, c'est tarir une source abondante de grâces et de lumières.


32. II Sam 23, 2.
33. II Pierre 1, 20.
34. S. Augustin, Serm. 85 in Matth. XIX ( PL 38, 520 ).
35. S. Augustin, Ps CXLIX ( PL 46, 845 ).
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Message  ROBERT. Jeu 12 Mar - 19:10

.

La valeur sanctifiante de la Bible vient de ce qu'elle nous met en contact avec la parole divine, nous initie à la sagesse divine et contient quantité de vitamines spirituelles
.

Quelle belle et vraie expression....
vitamines spirituelles

Qui nous sanctifient réellement malgré tous les "red bull" et "new age" contemporains. Ces succédanés prétendent "sanctifier" le corps et la sensualité... La Bible sanctifie et le corps et l'âme, ce que ne peuvent faire les élixirs modernes...pour ne pas dire modernistes...
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Message  gabrielle Ven 13 Mar - 20:04

Parole écrite de Dieu, la Bible nous révèle sa pensée et nous initie à sa façon d'agir ; les Evangiles en particulier, nous présentent Jésus-Christ, maître de vie. « Lui, avant de nous dire comment il faut vivre, nous dit où est la vie.

Il ne nous dit pas seulement : ceci est bien, ceci est mal ; il nous dit pourquoi. Il éclaire, il évalue, il mesure nos actions en les situant dans la perspective de notre destinée totale. Il nous fait voir dans l'attitude bonne ou mauvaise de notre volonté, une orientation éternelle à laquelle nous ne songeons pas. Il rattache l'homme et le rapporte à tout instant à son principe et à sa fin » 36. Quelle orientation, quelle assurance dans la vie, la connaissance de la sagesse divine révélée par la Bible ne donne-t-elle pas ? C'est donc à ce livre unique racontant l'histoire religieuse de l'humanité passée que nous devons recourir sans cesse parce que nous y trouverons les lumières nécessaires pour nous guider au port du salut.


Déjà sanctifiante par ce contact établi avec Dieu, la Bible inocule au lecteur quantité de vitamines spirituelles. Car l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » 37. Nous pouvons dire avec l'Auteur de l'Imitation : « Je sens que deux choses me sont ici-bas nécessaires, sans lesquelles je succomberais sous le poids de cette misérable vie.

Emprisonné dans le corps, j'ai besoin d'aliment et de lumière. Vous avez donné à ma faiblesse votre chair sacrée pour être la nourriture de mon âme et de mon corps, et vous avez élevé votre parole comme une lampe pour éclairer mes pas » 3S. Et S. Paul nous en donne la raison : « Toute Ecriture qui est inspirée de Dieu est utile pour instruire, pour reprendre, pour corriger, et pour conduire à la piété et à la justice, afin que l'homme de Dieu soit parfait et disposé à toutes sortes de bonnes œuvres » 39.

Isaïe corrobore cette idée par cette comparaison : « Comme la pluie et la neige descendent du ciel et n'y retournent pas qu'elles n'aient abreuvé et fécondé la terre et qu'elles ne l'aient fait germer et n'aient donné le pain à celui qui mange, ainsi en est-il de ma parole qui sort de ma bouche ; elle ne revient pas à moi sans effets mais elle exécute ce que j'ai voulu et accomplit ce pour quoi je l'ai envoyée » 40.


Toute notre vie religieuse peut donc être revigorée par la lecture biblique. Donnée pour éclairer notre foi ( Jn 20, 31 ) et fortifier notre espérance (Rom 15, I Macc 12, 9 ) la Sainte Ecriture est le livre idéal de la piété chrétienne.


36. André Letouzey, op. cit., p. XII.
37. Mt 4, 4.
38. Imitation de Jésus-Christ, liv. 4, c. 11.
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Message  ROBERT. Ven 13 Mar - 22:52

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Tout au long de ce fil, on démystifie ce qu'on nous disait: qu'il ne fallait pas lire la Bible, que c'était réservé à l'élite, aux savants, etc, etc.
ROBERT.
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Message  gabrielle Jeu 19 Mar - 20:12

Comment


Jusqu'ici nous avons analysé la valeur sanctifiante de la lecture biblique en elle-même. Il nous reste maintenant à voir en pratique les règles à suivre pour rendre cette lecture sanctifiante. Elle devra être fréquente, pieuse et ordonnée.

Il faut « lire tous les jours la loi afin d'apprendre à craindre Dieu et à mettre sa loi en pratique »41. Si le juif était un lecteur assidu de la loi ancienne, pourquoi le chrétien ne serait-il pas lui aussi un lecteur de la loi parfaite. « C'est une preuve de sens chrétien, et la marque d'une vraie piété que d'aimer d'un amour de préférence la parole du Maître... « Pour moi, disait sainte Thérèse de Lisieux, je ne trouve plus rien dans les livres, l'Evangile me suffit » 42.

Aussi les Papes insistent-ils pour que les fidèles fassent un usage fréquent et même quotidien de la Bible." « Notre grand souci étant de restaurer toutes choses dans le Christ, rien ne peut nous être plus agréable que de voir se répandre, parmi les fidèles l'habitude de lire, d'une manière non seulement fréquente, mais quotidienne, les livres des Evangiles » 43.

« C'est un de nos vœux les plus chers, que les familles chrétiennes prennent l'habitude de lire et de méditer ces très saints Livres chaque jour, afin d'apprendre de la sorte à vivre saintement et à plaire à Dieu en toutes choses » 44.


41. Deut 17, 19.


42. André Letouzey, op. cit., p. XII-XIII.
43. Pie X, op. cit., p. 42.
44. Benoit XV, « Lettre au card. Cassetta » 8 oct. 1914, dans A.S.S. 6 ( 1914 ) 539.
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Message  gabrielle Ven 20 Mar - 19:48

Sera-ce une fréquentation machinale ? Non, la lecture de la Bible requiert des dispositions. Notre-Seigneur nous dit : « Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent » 45. Car « celui qui est de Dieu entend la parole de Dieu » 46.

Dans la parabole de la semence, Jésus explique en détails les dispositions de foi, de piété et d'humilité. La raison de ces dispositions intérieures est que la Bible a été écrite pour des âmes humbles et sincères devant Dieu.

En effet, « les saintes Ecritures ne sont pas comme les autres livres. Dictées par le Saint-Esprit, elles contiennent des choses de la plus haute importance qui, dans plusieurs endroits sont des plus difficiles et obscures. Pour les comprendre et les expliquer, la descente du Saint-Esprit est toujours requise... et celle-ci est obtenue par une humble prière et conservée par une vie sainte »47.

Car « les livres saints, Dieu ne les a pas accordés aux hommes pour satisfaire leur curiosité ou leur fournir des sujets d'étude et de recherche, mais, comme le remarque l'apôtre, pour que ces divines paroles puissent nous donner la sagesse qui conduit au salut par la foi en Jésus-Christ et en vue de rendre l'homme parfait apte à toute bonne œuvre » 48.


46. Jn 8, 47.
47. Léon XIII, op. cit., p. 11.
48. Pie XII, op. cit., n. 26.
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Message  gabrielle Sam 21 Mar - 19:25

Vous voulez désormais vivre de la parole de Dieu. Vous pensez peut-être aborder le Livre par excellence comme tout autre livre : l'ouvrir à la première page et le lire d'un couvert à l'autre ! Mais la Bible n'est pas un livre comme les autres. Les écrits qu'elle renferme ont été composés à des époques fort différentes, appartiennent à tous les genres littéraires et furent dictés par Dieu de diverses manières. On ne peut imaginer recueil plus disparate. Si nous ne voulons pas nous y perdre et tout abandonner, il importe, selon le conseil de S. Jérôme, « de chercher le sentier à suivre dans l'étude des saintes Ecritures » 49.

Il faut d'abord chercher à découvrir Jésus-Christ : pour cela, commencer par les Evangiles qui nous présentent le Christ authentique ; continuer par la lecture des Actes des Apôtres qui contiennent Jésus vivant dans son Eglise ; poursuivre ensuite par les Epîtres de saint Paul et des autres apôtres qui renferment toute la sagesse chrétienne basée sur le Christ. La lecture du Nouveau Testament provoquera en nous la faim de l'Ancien Testament. Après avoir lu l'Evangile, une néophyte ressentait justement cette attirance : « C'est très beau, disait-elle, mais il doit y avoir quelque chose avant » 50. Il convient de commencer l'Ancien Testament par les psaumes qui sont les formules de prières liturgiques. Après cette initiation, la Bible peut être lue dans l'ordre où la tradition de l'Eglise a placé les livres.

Par notre respect et notre amour des Saintes Lettres, nous réaliserons cette parole de Benoît XV : « Prenez seulement contact avec la Bible dans des sentiments de piété, de foi solide, d'humilité, et le désir de vous perfectionner, vous y trouverez et pourrez y goûter le pain descendu du ciel, et en vous se vérifiera la parole de David : les secrets et les mystères de ta sagesse, tu me les as révélés » 51.

49. S. Jérôme, Lettre LVI1I à Paulin, 9 (PL 22, 585).
50. François Louvel, O.P., L'Ecriture sainte, source de vie spirituelle, dans La Vie spirituelle 71 ( 1944) 331.
51. Benok XV, Encyclique « Spiritus Paraclitus » 15 sept. 1920, Paris, Bonne Presse, t. 2, p. 201.
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Message  gabrielle Mar 24 Mar - 19:00

CONCLUSION

Le premier devoir de tout catholique sera donc d'aimer la Bible et de la défendre. Le second sera d'en faire usage selon les sages recommandations de Rome. D'ailleurs, pour encourager comme pour récompenser les fidèles, l'Eglise n'accorde-t-elle pas une indulgence de 300 jours à qui fait une lecture d'un quart d'heure dans les Saintes Écritures ? On se plaint aujourd'hui que nos catholiques se contentent de formules sans vie, de pratiques extérieures. Il faut leur rendre le sens de leur vie chrétienne, qui est un lien personnel avec Jésus.


Il faut protester contre cette idée que l'enseignement de l'Eglise a précisé tout ce que nous devons croire et faire, au point qu'aucun problème ne se pose plus pour le-chrétien averti ; au lieu que l'enseignement de l'Eglise a pour but, en réalité, de nous mettre en face de l'appel de Jésus. Son enseignement dogmatique nous présente seulement le cadre dans lequel il nous est loisible de prendre pleine conscience de notre attachement au Maître. A nous de découvrir le Christ, de nous donner à lui par une adhésion toute personnelle, de prendre conscience par une vie intérieure, personnelle aussi, de ce que c'est que suivre Jésus 52. Mais comment mieux atteindre cet objectif que par la fréquentation de la parole de Dieu dans une lecture personnelle — je ne dis pas indépendante de la Sainte Bible ?

Comme on l'a dit plus haut, il ne s'agit pas de se faire une religion, encore moins de s'ériger en juge de l'enseignement officiel. Enfant de l'Eglise, le catholique est sûr de mettre ses pas dans les pas de Jésus ; sur le chemin d'Emmaüs, il aspire à la fraction du pain. Mais puisque tout le long de la route, le Maître veut bien lui parler, pourquoi refuser cette divine leçon des Ecritures, d'où son cœur sortirait brûlant pour les tâches de l'apostolat ?

52. D'après le chanoine Jacques Leclercq, Vocation du chrétien, Paris 1945, p. 178ss.
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Message  ROBERT. Mar 24 Mar - 21:44

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J'ai beaucoup aimé ce fil qui encourage la lecture quotidienne des Saintes Écritures et m'y adonnerai avec l'aide de Dieu et la Vierge Marie. Pourriez-vous nous parler, à ce propos, qu'en est-il sur le fait de commencer la lecture à partir de la Genèse et jusqu'à l'Apocalypse et ensuite, on recommence à la Genèse et ainsi de suite... ? Merci.
ROBERT.
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Message  Vianney Sam 1 Jan - 18:34

Oui et surtout une Bible commentée par un prêtre, La Bible Fillon par exemple Wink

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