Comment auraient-ils pu leur prêcher, s'ils n'avaient pas parlé leurs langues ?

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Comment auraient-ils pu leur prêcher, s'ils n'avaient pas parlé leurs langues ?   Empty Comment auraient-ils pu leur prêcher, s'ils n'avaient pas parlé leurs langues ?

Message  Louis Lun 15 Aoû 2022, 5:16 pm


Bonjour, je ne sais pas ce que le gouvernement canadien a fait, pour empêcher les « autochtones » de parler leurs langues dans les pensionnats qu’ils ont créés. Si c’est le cas, comment se fait-il que les O.M.I.  ont fait tout ce qui leur était possible pour apprendre et parler leurs langues, comme nous le voyons dans ce qui suit ?  Je ne crois pas que les Missionnaires, dans leurs écoles, aient "encouragés" de ne plus parler leurs langues natives !... Au contraire, ils l'ont appris...pour les ÉVANGÉLISER ! D'ailleurs, comme le dit saint Paul : "La foi vient par l'audition, et l'audition par la parole du Christ. (Rom. X, 17). Comment auraient-ils pu leur prêcher, s'ils n'avaient pas parlé leurs langues ?  

 
Bien à vous.


Biographie

En 1853, il fonde la mission Notre-Dame-des-Sept-Douleurs et apprend les langues indiennes pour l’évangélisation des peuples 1.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Henri_Grollier


L'arrivée au Canada

Après un an d'étude des langues autochtones, le père Grandin part au mois de juin 1855 pour la Mission de la Nativité sur le lac Athabaska au fort Chipewyan (Fort Chipewyan, Alberta). C'est un voyage de 700 lieues, au terme quel il trouve le Père Henri Faraud et le frère Alexis Reynard, qui l'accueillent dans une hutte en bois mal close. Pas plus que les autres oblats français, dont son prédécesseur Pierre Henri Grollier, il n’avait reçu de formation spéciale au séminaire en vue de sa mission auprès des populations autochtones. Aussi dut-il acquérir les connaissances nécessaires et apprendre les langues amérindiennes sur place.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Vital-Justin_Grandin



Les références suivantes sont tirées de Glaces Polaires, du R.P Duchaussois.

Le Père Petitot, venu tout simplement en France pour faire imprimer ses dictionnaires Déné et Esquimau…(page 30.)

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Parmi les maîtres en langues dénées, il faut citer Mgr Grouard, Mgr Breynat, les Pères Petitot, Laurent Legoff, Morice. (Note 5, page 35.)

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Travail d’activité incessante, dans les rudes ouvrages.

Mgr Grouard les racontait de la sorte, 36 ans après l’érection du vicariat apostolique d’Athabaska-Mackenzie, au chapitre général de 1898.

« Les travaux de tous genres s’imposent aux Pères comme aux Frères. Instruire nos sauvages, et pour cela étudier leurs langues; faire des livres qu’il nous faut imprimer et relier; confesser, visiter les malades à des distances parfois considérables, soit en hiver, soit en été; faire l’école là où la chose est possible: voilà, comme partout ailleurs, la besogne des missionnaires du Nord…. (pages 120-121)

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…M. Laflèche, il se contente de mettre dans le journal de son itinéraire ces quelques mots : Ile à la Crosse, 24 mai 1845. Il y a quinze jours que je suis arrivé ici, sur un petit canot, avec un seul compagnon... Je suis à l’ouvrage, le jour et la nuit. Sans cesse je suis entouré de quatre-vingts familles montagnaises, dont je ne saurais satisfaire la faim et la soif de la justice de Dieu. La miséricorde divine paraît ici avec éclat. Le jour et la nuit, je suis employé aux saints exercices de la mission, et mes bons sauvages, dévorés d’une sainte avidité de connaître Dieu et les moyens de le servir, semblent se reprocher les instants du repos et du sommeil. « Hâtons-nous, disent-ils, car nous allons peut-être mourir bientôt, et nous n’aurions pas le bonheur de voir Dieu.»  Je leur fais espérer qu’ils auront, l’an prochain, des missionnaires qui apprendront facilement leur langue, et qui les instruiront avec plus de facilité et plus de fruit que je ne puis le faire. (page 136)

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Canadiens et métis furent bien, en effet, les auxiliaires du missionnaire, après avoir été ses précurseurs, dans l’établissement de l’Evangile. Ils furent ses guides dans les mystères de la prairie et de la forêt. Ils furent ses maîtres dans les langues sauvages. Ils furent parfois les sauveurs de sa vie. A chaque pas, depuis l’origine jusqu’à nos jours, l’histoire des missions du Nord-Ouest, du Nord et de l’Extrême-Nord retrouve leurs traces vives dans les chemins de la foi, comme dans les chemins de neige.  (page 142)

…et Mgr Grandin alla se perfectionner dans cette langue ]Note de Louis : celle de Beaulieu], à la rivière au Sel.  (page 145)

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« Le cris n’est pas une langue difficile, observe le Père Taché; mais le montagnais, quant à la prononciation, surpasse tout ce que j’avais imaginé de difficulté. » (page 152)

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« On craint de se déraciner la luette, ajoute M. Laflèche, tant il faut que la langue fasse de contorsions dans la bouche.» (page 152)

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Jusqu’à son départ pour l’Ile à la Crosse, il s’occupa des Sauteux. Lorsqu’il revint de l’Ile à la Crosse, il trouva Mgr Provencher très avancé dans ses démarches pour le faire nommer son coadjuteur.

Le vieil évêque du Nord-Ouest avait écrit à ses collègues de Québec et de Montréal:

Celui-que je voudrais avoir, c’est M. Laflèche, que j’ai emmené dans cette intention... C’est lui que je demanderai... Je sais qu’il n’acceptera pas volontiers; il fera comme bien d’autres, il pliera beaucoup pour accepter le fardeau, plus réel ici qu’en bien d’autres places. Il passera trente ans avant que la destinée qu’on lui prépare s’accomplisse. Il est bien instruit dans les sciences de collège, il est studieux, il est initié dans trois langues sauvages, parle passablement l’anglais… (pages 157-158)

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[R. P. Alexandre Taché] …il a appris deux langues, avec la connaissance desquelles il peut évangéliser les nations sauvages presque jusqu’au pôle. Outre cela, il sait passablement l’anglais, langue nécessaire partout dans ce pays. Il a réussi, au delà de mes espérances, à faire connaître Dieu aux nations des Cris et des Montagnais. (page 166)

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Mgr Faraud…Ses catéchismes aux enfants et aux néophytes ne chômaient pas de toute l’année. Le dimanche, il prêchait matin et soir, en trois langues: montagnais, cris et français.  (page 184)

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Le Père Grouard arriva, à la Nativité, le 2 août 1862.

Le Père Clut fut son maître de noviciat et son professeur de langue montagnaise. Le novice se mit, dès qu’il fut capable de se faire comprendre — et ce fut bientôt  — au ministère des âmes. (page 234)

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[Le Père Grouard]...A ses occupations de catéchiste, prédicateur, et visiteur des malades, il joignit celles de compositeur, imprimeur, relieur. Il écrivit et imprima des livres sur l’Ancien et le Nouveau Testament, des recueils de prières et de cantiques en cinq langues diverses: montagnais, peau-de-lièvre, loucheux, castor et cris. (page 239)
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En 1890, il ]Note de Louis : P. Grouard]  fait connaissance avec les Esquimaux des bouches du Mackenzie, et il apprend assez de leur langue pour leur composer quelques cantiques. (pages 239-240)
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Trois semaines après, Mgr Grandin revenait, pour travailler lui-même avec le Frère Boisramé et permettre au Père Petitot de consacrer son temps à l’étude des langues sauvages. (page 333)

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Le Père Laurent Brochu… le  Père Vacher lui arriva, comme élève dans la langue esclave… (pages 344-345)

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La bonne femme Houle…En 1863, elle prit le Père Grouard, son « vénérable fils », sous sa protection, et se fit son institutrice en langue Esclave… (pages 348-349)

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Les Sékanais, tribu dénée encore…leur langue, sœur de la langue castor… Les rares familles qui prirent contact avec le prêtre, aux forts des rivières la Paix et Nelson, se firent instruire par interprètes, et reçurent le baptême. (page 353)

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Le Père Lecomte ne tarda pas à posséder à fond la langue esclave et à la parler avec une aisance que lui enviaient les sauvages eux-mêmes. Il composa un dictionnaire esclave des plus appréciés. Il savait et prononçait si parfaitement l’anglais que les commis protestants se faisaient une fête d’aller entendre ses sermons dans leur langue, aux grandes occasions[/b]. Ces occasions étaient surtout Pâques et Noël. Comme il n’y avait pas d’harmonium, le missionnaire jouait les airs sur sa guitare de France, et, de sa voix d’or, chantait les cantiques en français, en anglais et en esclave. Les solennités de la guitare et des cantiques étaient impatiemment attendues de tout Nelson. (pages 355-356)

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Le Père Constant Giroux…Débarqué au fort Good-Hope, en juillet 1888, le Père Giroux prit contact avec les Loucheux au printemps 1889. Le 28 avril 1890, instruit de leur langue et rompu à la vie polaire, il arriva, pour y résider définitivement, au fort Mac-Pherson. (page 409)

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…vieille Cécile, célèbre sauvagesse-apôtre, qui avait été le précurseur, puis l’auxiliaire du prêtre, dans sa tribu. Elle était digne de la qualification de Mère des Loucheux…Mère et grand’mère de beaucoup, Cécile le fut, au vrai, selon la nature : elle devint la mère de tous dans la foi et dans l’abolition du paganisme. Née on ne sait quand, instruite par Madame Gaudet, bien avant 1860, elle désirait depuis longtemps et travaillait à faire désirer l’arrivée du missionnaire, lorsque le Père Grollier la baptisa. Chefferesse reconnue, telle la bonne femme Houle du fort des Liards, elle eut pour sujets les  Loucheux du Mackenzie —  ainsi désignait-on les Indiens du confluent de la Rivière Rouge Arctique et du fleuve Mackenzie pour les distinguer de ceux de la rivière Peel (fort Mac-Pherson). Enorme de carrure, d’un port altier, franche figure, orateur au verbe cinglant, elle entraînait à la conviction et à l’action, tant par la menace de son poing que par le procédé de l’affirmation, secret et force de l’éloquence, qu’elle maniait irrésistiblement. Tout pliait devant ses discours. Avant qu’elle eût enseigné la langue loucheuse au Père Séguin, elle traduisait à l’assemblée les sermons qu’il prononçait en peau-de-lièvre. Possédant par cœur le catéchisme que le missionnaire lui avait composé, et appuyée sur cette doctrine, elle prêchait d’elle-même; elle tranchait les cas de conscience. « Cécile l’a dit! » était le Roma locuta est de toutes les discussions et finissait toutes les causes… (pages 414-415)

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…le Père Constant Falher, le voyageur et le maître en langue crise (1);…

(1) La langue Crise, très riche en formes et nuances, est sonore, douce, mélodieuse. C’est l’italien de l’Amérique du Nord. Son alphabet ne comporte pas plus de 15 lettres. Les voyelles dominent dans la construction des mots. Les groupes de consonnes y sont rares. Plusieurs de nos consonnes, telles que b, f, j, l, r, v, x et z, y sont inconnues et imprononçables. (page 419)

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Deux cents…Esquimaux devaient visiter les Indiens Peaux-de-Lièvres et Plats-Côtés-de-Chiens…Père Jean-Baptiste Rouvière…quatre années consécutives à la mission de Good-Hope avait rompu à la vie de l’Extrême-Nord ce Cévenol ardent et robuste. La connaissance approfondie qu’il y avait acquise de la langue Peau-de-Lièvre devait l’aider à lui faire trouver, parmi les sauvages du Grand Lac de l’Ours, des interprètes pour ses premiers rapports avec les Esquimaux. (page 444)

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Ils n] Note de Louis: Les Pères Rouvière et Le Roux ] eurent la joie de voir beaucoup d’Esquimaux durant l’automne; et le Père Le Roux se mit de toute son âme à étudier leur langue. (page 447)

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