La foi catholique et la raison.

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Message  Louis Jeu 23 Sep 2010, 5:59 pm

Le Pape Pie IX, Singulari quidem, 17 mars 1856 a écrit:
La foi catholique et la raison.


Il se répand de nos jours une autre maladie non moins dangereuse, à laquelle l'orgueil et un certaine vanité d'où elle procède ont fait donner le nom de rationalisme.

Certainement, l'Église (5) ne condamne pas le travail de ceux qui veulent connaître la vérité, puisque c'est Dieu qui a mis dans la nature humaine ce désir de saisir le vrai; elle ne condamne pas non plus les efforts de la saine et droite raison, par lesquels on cultive l'esprit, on scrute la nature, en met en lumière ses secrets les plus cachés.

Cette mère très-tendre reconnaît et proclame justement que parmi les dons du Ciel (6), le plus insigne est celui de la raison, au moyen de laquelle nous nous élevons au-dessus des sens et présentons en nous-mêmes une certaine image de Dieu. Elle sait que nous devons chercher jusqu'à ce que nous ayons trouvé, que nous devons croire après avoir trouvé, et ne pas nous attacher à autre chose qu'à ce que nous avons cru, pourvu que nous croyions en outre qu'il n'y a plus rien autre chose à croire et à chercher, lorsque nous avons trouvé et cru ce qui a été enseigné par le Christ, qui ne nous commande pas de chercher autre chose que ce qu'il a enseigné. (7)

Qu'est-ce donc que l'Église ne tolère ni ne permet, et qu'elle reprend et condamne absolument, en vertu de la mission qu'elle a reçue de garder le dépôt qui lui a été confié?

L'Eglise reprend fortement, et elle a toujours condamné et condamne la conduite de ceux qui, abusant de la raison, ne rougissent ni ne craignent de l'opposer et de la préférer follement et criminellement à l'autorité de Dieu, qui s'élèvent insolemment, qui, aveuglés par leur orgueil et par leur vanité, perdent la lumière de la vérité et rejettent avec un souverain mépris cette foi dont il a été écrit : Qui ne croit pas sera condamné (1).

Pleins de confiance en eux-mêmes (2), ils nient (3) qu'on doive en croire Dieu sur Dieu même, et accepter avec obéissance ce qu'il a voulu nous faire connaître de sa propre nature. A ces hommes, l'Église ne cesse de répondre que, lorsqu'il s'agit de la connaissance même de Dieu, c'est Dieu qu'il faut croire, que c'est de lui que vient tout ce que nous croyons sur lui, parce que l'homme n'aurait pu le connaître comme il en a besoin, si Dieu lui-même ne nous avait communiqué cette connaissance salutaire.

Voilà les hommes que l'Église cherche à ramener à de plus saines pensées avec ces paroles : …

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(Note de Louis : Ces références viennent du texte latin. J’ai essayé de les mettre à la bonne place sur la version française ! Et il y a des références que je n’ai pas pu identifier sur le texte latin. Comme on dit ici : à la grâce de Dieu !)

5. Lactant. divin, institut. lib. 2. cap. 1.
6. Clemens Alex. Stromat. lib. 1. cap. 3. lib. 2. cap. 2. et Gregor. thaumaturg. orat. panegyr. cap. 7. 13.
7. Tertull. de præscript. cap. 9.
1. Marc, xvi, v. 16.
2. S. Hilar. de Trinit. lib. 4.
3. Casian. de Incarnat, lib. 4. cap. 2.

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Message  Louis Ven 24 Sep 2010, 1:38 pm

Le Pape Pie IX, Singulari quidem, 17 mars 1856 a écrit:
La foi catholique et la raison.

Voilà les hommes que l'Église cherche à ramener à de plus saines pensées avec ces paroles :

« Qu'y a-t-il de plus contraire à la raison que de chercher à s'élever au-dessus de la raison par la raison elle-même? Et qu'y a-t-il de plus contraire à la foi que de ne pas vouloir croire ce qu'on ne peut atteindre par la raison ? »

Et elle ne cesse de leur répéter que la foi s'appuie non sur la raison, mais sur l'autorité (5) (?), parce qu'il ne convenait en aucune manière que Dieu, en parlant aux hommes, confirmât ses paroles par des raisonnements, comme si on pouvait refuser de le croire ; mais il a parlé comme il convenait, comme le juge suprême de toutes choses, qui ne doit pas argumenter, mais prononcer (6) (?).

L'Église déclare ouvertement que l'unique espérance de salut pour l'homme est placée dans la foi chrétienne, qui enseigne la vérité, dissipe les ténèbres de l'ignorance par l'éclat de sa lumière et opère par la charité, et que cette espérance est placée dans l'Église catholique, qui, en maintenant le vrai culte, est le solide asile de cette foi et le temple de Dieu, hors duquel personne, à moins d'avoir l'excuse d'une ignorance invincible, ne peut avoir l'espoir de la vie et du salut.

L'Eglise enseigne donc et proclame que si quelquefois on peut employer la science humaine à l'étude des oracles divins, la raison ne doit point pour cela usurper orgueilleusement le droit d'enseigner en maîtresse, mais qu'elle doit agir comme une servante obéissante et soumise, dans la crainte de s'égarer en marchant en avant et de perdre, en suivant l'enchaînement des paroles extérieures, la lumière de la vertu intérieure et le droit sentier de la vérité (7).

Il ne faudrait pas en conclure qu'il n'y a aucun progrès de religion dans l'Église du Christ. Le progrès existe, il est très-grand, mais c'est le vrai progrès de la foi, ce n'en est pas le changement (permutatio). Il faut que l'intelligence, la science et la sagesse de tous, comme de chacun en particulier, des âges et des siècles de toute l'Église, comme des individus, croisse et fasse des grands, de très-grands progrès, afin que l'on comprenne plus clairement ce qu'on croyait d'abord plus obscurément, afin que la postérité ait le bonheur de comprendre ce que l'antiquité vénérait sans l'entendre, afin que les pierres précieuses du dogme divin soient travaillées, exactement adaptées, sagement ornées et qu'elles s'enrichissent de grâce, de splendeur, de beauté, mais toujours dans le même genre, c'est-à-dire dans la même doctrine, dans le même sens, dans la même substance, de façon qu'en se servant de termes nouveaux on ne dise pas cependant des choses nouvelles ( 8 ).

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(Note de Louis : Ces références viennent du texte latin. J’ai essayé de les mettre à la bonne place sur la version française ! Et il y a des références que je n’ai pas pu identifier sur le texte latin. Comme on dit ici : à la grâce de Dieu !)
4. S. Bernard, epist. 190.
5. S. Bernard, de Considérat, lib. 5. cap. 3.
6. Lactant. divin. Institut, lib. 3. cap. 1.
7. S. Pier. Dam. opuscul. 36. cap. 5.
8. Vinc. Lirin.Commonitor.

FIN

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