LA BONTÉ DE LA LOI ANCIENNE PROUVÉE PAR SAINT PAUL.

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Message  ROBERT. Sam 21 Nov 2009, 5:14 pm

Commentaires de Saint Thomas d’Aquin sur les Épîtres de Saint Paul, tome I, par l’abbé Bralé, Ed. Louis Vivès, 1869, pp.330-331 a écrit:
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(Rom., ch. VII, v. 14 à 20).


SOMMAIRE : L'Apôtre démontre la bonté de la Loi par la répugnance que l'homme éprouve pour le bien, répugnance que la Loi ne saurait enlever.

—Comment la loi ancienne peut-elle être appelée spirituelle, et l'homme charnel?

— Avons-nous de nous-mêmes le commencement des bonnes œuvres?


14. Car nous savons que la Loi est spirituelle-, et moi je suis charnel, vendu pour être assujetti au péché.

15. Aussi ce que je fais, je ne le comprends pas: car le bien que je veux, je ne le fais pas ; mais le mal que je hais, je le fais.

16. Que si je fais ce que je ne veux pas, j'acquiesce à la Loi comme étant bonne

17. Ainsi ce n’est plus.moi qui fais cela, mais le péché qui habite en moi.

18. Car je sais que le bien ne se trouve pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair. En effet, le vouloir réside en moi; mais accomplir le bien, je ne l'y trouve pas.

19. Ainsi le bien que je veux, je ne le fais point; mais le mal que je ne veux pas, je le fais.


20. Que si je fais ce que je ne veux pas, ce n'est pas moi qui le fais, mais le péché qui habite en moi.


Après avoir éliminé ce qui pouvait faire paraître la Loi mauvaise et produisant de mauvais effets, S. Paul prouve que la Loi est bonne. Dans ce but, il fait d'abord ressortir la bonté de la Loi par la répugnance même que l'homme éprouve pour le bien, répugnance que la Loi ne peut faire surmonter; il indique ensuite ce qui peut détruire cette répugnance que la Loi laisse subsister, à ces mots (v. 24) : «Malheureux homme que je suis! »


Pour établir la bonté de la Loi,

I° il énonce sa proposition ;


II° il la prouve, à ces mots (v. 15) : « Je ne comprends pas ce que je fais ; »


III° il tire la conclusion, à ces autres (v. 21) : « Je trouve donc en moi une loi, etc. »




I° En énonçant sa proposition que la Loi est bonne,

I. il expose cette bonté;


II. il dépeint la condition de l'homme, à ces mots (v. 14) : « Mais moi, je suis charnel. »



Il dit donc : J'ai avancé que la Loi est sainte ; et, si je l'ai avancé, « C'est que nous savons, » nous qui avons la sagesse des choses divines, « que la Loi, » c'est-à-dire l'ancienne Loi, « est spirituelle, » c'est-à-dire qu'elle est en harmonie avec l'esprit de l'homme (Ps., xviii, v. 7) : « La loi du Seigneur est sans tache, pure. » Ou « spirituelle, » c'est-à-dire donnée par l'Esprit-Saint, qui, dans les Ecritures, est appelé le doigt de Dieu (S. Luc, xi, v. 20) : « Si je chasse les démons par le doigt de Dieu. » C'est pourquoi il est dit (Exode, xxxi, v. 18) : « Le Seigneur donna à Moïse deux tables de pierre qui contenaient la loi écrite par le doigt de Dieu. » Cependant la Loi nouvelle n'est pas appelée seulement spirituelle, mais loi de l'Esprit, comme on le voit (Rom., viii, v. 2), parce que non-seulement elle vient de l'Esprit-Saint, mais a été gravée par cet Esprit même dans le cœur où il habite.

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A suivre…


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Message  ROBERT. Sam 21 Nov 2009, 5:53 pm

Commentaires de Saint Thomas d’Aquin sur les Épîtres de Saint Paul, tome I, par l’abbé Bralé, Ed. Louis Vivès, 1869, pp.331-333 a écrit:

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II. En ajoutant (v. 14) : « Mais moi, je suis charnel, » S. Paul dépeint la condition de l'homme. Ce qu'il dit peut être entendu de deux manières. D'abord l'Apôtre parlerait de lui comme d'un homme vivant dans le péché : c'est dans ce sens que S. Augustin l'a expliqué (Livre des 83 Questions); mais ensuite (dans le Livre contre Julien), il l'explique en faisant parler l'Apôtre dans sa propre personne, c'est-à-dire d'un homme constitué en état de grâce. Avançons donc en expliquant comment ces paroles et les suivantes peuvent être entendues diversement dans l'un et l'autre sens, bien que la seconde explication soit préférable.



Cette parole (v. 14) : « Mais moi, je suis charnel, » doit s'entendre de manière à ce que ce pronom « je » soit pris pour ce qui dans l'homme est le principal, c'est-à-dire la raison. On peut, en effet, prendre chaque homme pour sa raison ou son intelligence propre ; ainsi le gouverneur d'une cité semble être la cité même, en sorte que la cité paraît faire ce que fait son gouverneur. Or l'homme est appelé « charnel » parce que sa raison est charnelle. Deux motifs nous autorisent à le dire : d'abord la raison est sous la dépendance de la chair en consentant à ce que la chair propose (lre Cor., iii, v. 3) : « Puisqu'il y a parmi vous des jalousies et des contentions, n'est-il pas visible que vous êtes charnels ? » On l'entend ainsi de l'homme qui n'est pas encore relevé par la grâce.



En second lieu, la raison est appelée charnelle en ce que la chair l'attaque et la combat (Galates, v, v. 17) : « La chair a des désirs contraires à ceux de l'esprit. » Dans ce sens, on comprend que la raison peut être charnelle, même dans l'homme établi en grâce, car l'une et l'autre de ces tendances charnelles proviennent du péché. De là S. Paul ajoute (v. 14) : « Et vendu comme esclave au péché. » Il faut toutefois remarquer que la tendance qui suppose la rébellion de la chair contre l'esprit provient du péché du premier homme, car elle appartient au foyer dont la corruption prend sa source dans le péché originel. Mais celle qui suppose l’assujettissance (assujettissement) à la chair provient non-seulement du péché originel, mais aussi du péché actuel, par lequel l'homme, obéissant aux convoitises de la chair, s'en constitue l'esclave. C'est pourquoi l'Apôtre dit (v. 14) : «Vendu au péché,» à savoir, à celui du premier père ou au sien propre. Il dit : « Vendu, » parce que le pécheur se vend, pour être esclave du péché, au prix de la satisfaction de sa propre volonté (Isaïe, L, v. 1) : « C'est à cause de vos péchés que vous avez été vendus. »
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À suivre…


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Message  ROBERT. Sam 21 Nov 2009, 7:50 pm

Commentaires de Saint Thomas d’Aquin sur les Épîtres de Saint Paul, tome I, par l’abbé Bralé, Ed. Louis Vivès, 1869, pp.333-334 a écrit:

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II° Quand l'Apôtre ajoute (v. 15) : « Aussi je ne comprends pas ce que je fais, » il développe ce qu'il avait énoncé :


I. que la Loi est spirituelle;


II. que l'homme est charnel et vendu comme esclave au péché, à ces mots (v. 17) : « Et maintenant ce n'est plus moi qui fais cela.»



i. Or, pour établir que la Loi est spirituelle :



1° il expose la preuve ;



2° il tire une conclusion, à ces mots (v. 16) : « Si je fais ce que je ne veux pas. »




I° La preuve que la Loi est spirituelle est tirée de la faiblesse de l'homme,


A) que S. Paul expose d'abord ;



B) il en donne ensuite la démonstration, à ces mots (v. 15) : « Car je ne fais pas le bien que je veux. »





A)Or la faiblesse de l'homme est manifeste : elle se voit en cela même qu'il fait ce qu'il sait bien ne devoir point être fait. C'est pourquoi S. Paul dit (v. 15) : « Aussi je ne comprends pas ce que je fais, » à savoir, comme devant être fait. On peut entendre ce mot de deux manières. Premièrement l'homme esclave du péché comprend, en général, qu'il ne faut pas commettre le péché; mais," vaincu par la suggestion du démon, par sa passion ou par l'inclination de l'habitude mauvaise, il le commet. Voilà pourquoi on dit qu'en agissant contre sa conscience, il fait ce qu'il sait bien ne devoir pas être fait (S. Luc, xii, v. 47) : « Le serviteur qui a connu la volonté de son maître et ne l'a point exécutée sera à bon droit frappé de plusieurs coups. »



Secondement on peut rapporter ce mot à l'homme établi en grâce qui fait le mal non pas, «à la vérité, en l'exécutant par les œuvres ou en y donnant un assentiment mental, mais simplement par convoitise de l'appétit sensible. Cette concupiscence se soulève, malgré la raison et l'intelligence ; elle prévient le jugement, qui, en survenant, met obstacle a l'exécution de l'œuvre. Voilà pourquoi S. Paul ne dit pas expressément : Je comprends que cela ne doit pas être fait, mais : « Je ne comprends pas, » parce que c'est avant toute délibération de l'intelligence, ou sans sa perception, que ce mouvement de la conscience s'est fait sentir (Galat., v, v. 17) : « La chair a des désirs contraires à ceux de l'esprit. »

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A suivre…


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Message  ROBERT. Dim 22 Nov 2009, 4:56 pm

Commentaires de Saint Thomas d’Aquin sur les Épîtres de Saint Paul, tome I, par l’abbé Bralé, Ed. Louis Vivès, 1869, pp.334-337 a écrit:

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B) Quand l'Apôtre dit (v. 15) : « Car je ne fais pas le bien que je veux, » il donne la preuve de ce qu'il avait avancé, par division et par l'effet,


a) Par division d'abord. Il avait dit (v. 15) : « Ce que je fais ; » ce qui comprend deux termes : ne pas faire le bien, et faire le mal ; car celui qui ne fait pas le bien est réputé faire le mal, en se rendant coupable d'omission,


b) En disant ensuite (v. 15) ; « Je ne comprends pas », il donne la même preuve par l'effet ; car, l'intelligence excitant la volonté, vouloir est l'effet de la cause qui connaît. Il dit donc premièrement, quant à l'omission du bien (v. 15) : «Car je ne fais pas le bien que je veux. » Ceci peut s'entendre d'abord de l'homme en l'état de péché. Dans ce cas, ce mot de S. Paul : « Je le fais», doit s'appliquer à la volonté complète, qui passe à l'acte extérieur par le consentement de la raison. «Je le veux, » se rapporte non pas à la volonté complète, à laquelle il appartient de prescrire l'œuvre, mais à une sorte de volonté incomplète, par laquelle on veut le bien d'une manière générale : de même qu'on porte en général un jugement droit sur ce même bien, quoique par l'habitude ou la passion mauvaise le jugement se pervertisse et la bonne volonté se déprave quant à l'acte particulier, en sorte qu'on ne fait point ce qu'en général on sait devoir être fait et qu'on voudrait faire. Que si l'on applique ce passage à l'homme réhabilité par la grâce, il faut, au contraire, entendre ce mot de S. Paul : « Je le veux, » d'une volonté complète qui persévère dans l'élection de l'œuvre particulière, en sorte que, par cette autre expression : « Je le fais, » on désigne l'action incomplète, qui consiste seulement dans l'appétit sensible et n'arrive pas jusqu'au consentement de la raison. Car l'homme en état de grâce veut, à la vérité, préserver son âme des mauvaises convoitises ; mais il n'opère pas le bien à cause des mouvements désordonnés de la concupiscence qui s'élève dans l'appétit sensible.



C'est dans le même sens que S, Paul dit (Galat., v, v. 17) : « De sorte que vous ne laites pas les choses que vous voudriez.» Quant à commettre le mal, l'Apôtre ajoute en second lieu (v. 15) : « Mais je fais le mal que je hais». Si l'on entend ce passage de l'homme pécheur, il faut voir dans ce mot : « Je hais, » une sorte de haine imparfaite, qui porte naturellement tout homme à haïr le mal ; et par cette expression : « Je le fais, » l'action rendue complète par l'exécution de l'œuvre, d'après le consentement de la raison. Car cette haine du mal en général disparaît, dans l'élection de l'acte particulier, par l'inclination de l'habitude ou de la passion. Si, au contraire, on entend ce passage de l'homme établi en grâce, cette expression de S. Paul: « Je le fais, » nous montre l'action imparfaite, qui consiste dans la seule convoitise de l'appétit, et l'expression : «Je le hais, » la haine parfaite, par laquelle on persévère dans la détermination du mal jusqu'à sa finale réprobation, dont il est dit (Ps., cxxxviii, v. 20) : « Seigneur, je les haïssais, » à savoir les méchants, en tant que pécheurs, «d'une haine parfaite ; » et (2e Macchab., iii, v. 1) : « Quand les lois étaient encore fidèlement observées, à cause de la piété du grand-prêtre Onias et de la haine qu'il avait dans le cœur pour le mal. »




2° Lorsque S. Paul dit (v. 16) : «Or si je fais ce que je ne veux pas, » de la disposition de l'homme qu'il vient d'exposer il conclut que la Loi est comme en défaut : « Or si je fais ce que je ne veux pas. » De quelque façon qu'on entende cette expression : le mal que je ne veux pas, «J'acquiesce à la Loi comme étant bonne, » en ce sens qu'elle interdit le mal, que naturellement je ne veux pas. Il est évident, en effet, que l'inclination qui porte l'homme raisonnable à vouloir le bien et à fuir le mal, vient de la nature ou de la grâce, et que, dans l'un et l'autre cas, cette inclination est bonne. La Loi, qui, en prescrivant le bien et en défendant le mal, est d'accord avec cette inclination, est, par la même raison, également bonne (Prov., iv, v.2) : « Je vous ferai un don excellent; n'abandonnez pas ma Loi, etc. »

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A suivre…


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Message  ROBERT. Dim 22 Nov 2009, 5:57 pm

Commentaires de Saint Thomas d’Aquin sur les Épîtres de Saint Paul, tome I, par l’abbé Bralé, Ed. Louis Vivès, 1869, pp.337-339 a écrit:


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II.En ajoutant (v. 17) : « Ainsi ce n'est plus moi qui fais cela, » l'Apôtre prouve ce qu'il avait dit de la condition de l'homme, à savoir, qu'il est charnel et vendu au péché. Sur ce point,



Io il énonce ce qu'il veut prouver ;



2° il prouve sa proposition, à ces mots (v. 18) : « Car je sais que le bien n'habite pas en moi ; »



3° il déduit sa conclusion, à ces autres (v. 20) : « Si donc je fais ce que je ne veux pas. »



1° Que l'homme charnel soit vendu au péché, que sous certain rapport il soit devenu l'esclave du péché, on le voit en ce que ce n'est pas lui qui agit, mais qu'il est mu par le péché. Car celui qui est libre agit lui-même et par lui-même ; il n'est point mu par un autre.



Voilà pourquoi S. Paul dit : J'ai avancé que par l'intelligence et par la volonté « j'acquiesce à la Loi ; » ainsi donc, lorsque j'agis contre la Loi, « ce n'est plus moi qui fais » ce que je fais contre la Loi, « mais le péché qui habite en moi. » Il est donc évident que je suis l'esclave du péché, en tant que le péché agit en moi avec une sorte de domination.



A) On peut appliquer avec vérité et avec facilité cette doctrine à l'homme en état de grâce ; car le mal qu'il convoite par l'appétit sensible qui appartient à la chair ne procède pas de l'acte rationnel, mais de l'inclination qui provient du foyer du péché.




Or l'homme est réputé faire ce que la raison opère, parce que l'homme c'est l'être raisonnable .
Les mouvements de la concupiscence, qui ne procèdent point de la raison, mais de l'inclination dont la racine est le foyer du péché, ne sont donc pas l'œuvre de l'homme ; ces mouvements sortent de ce foyer que l'Apôtre appelle ici péché (S. Jacques, iv, v. 1) : « D'où viennent les guerres et les procès entre vous? N'est-ce pas de vos passions qui combattent dans vos membres ? » Mais, dans le sens propre, on ne peut appliquer ce passage à l'homme sous le règne du péché, parce que, sa raison consentant à ce péché, conséquemment cet homme opère par lui-même.




Ainsi S. Augustin a dit, et la Glose le cite : Il est dans une grande erreur celui qui, consentant à la convoitise de la chair, se détermine à faire ce qu'elle désire et s'y arrête, s'il pense pouvoir dire encore : Je ne le fais point !




B) On peut toutefois, mais en forçant le sens, entendre ce passage de l'homme pécheur; car un acte est attribué surtout à l'agent principal qui imprime le mouvement dans la sphère propre de sa puissance, et non à l'agent qui se meut et qui agit sous la puissance propre d'un autre dont il reçoit le mouvement. Or il est évident que la raison de l'homme, en tant qu'elle lui est propre, n'est pas inclinée vers le mal, mais seulement en tant qu'elle est mue par la convoitise. C'est pourquoi l'exécution du mal, que fait la raison vaincue par la convoitise, n'est pas attribuée principalement à la raison, qui est ¡ci prise pour l'homme, mais plutôt à la convoitise même, ou à l'habitude qui incline la raison au mal. Que si l'on dit que le péché habite dans l'homme, ce n'est pas que le péché soit un être réel, puisqu'il n'est que la privation du bien ; mais on désigne, en parlant ainsi, la permanence de celte privation dans l'homme.

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A suivre…

ajout de gras.
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Message  ROBERT. Lun 23 Nov 2009, 3:04 pm

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Commentaires de Saint Thomas d’Aquin sur les Épîtres de Saint Paul, tome I, par l’abbé Bralé, Ed. Louis Vivès, 1869, pp.339-340 a écrit:




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2° Lorsque S. Paul dit (v. 18) : « Car je sais, » il prouve que le péché, habitant dans l'homme, opère le mal que fait l'homme.



A) emploie un moyen terme pour prouver sa proposition ;



B) il développe ce moyen terme, à ces mots (v. 18) : « En effet, le vouloir réside en moi, etc. »




A) L'Apôtre prouve d'abord que le péché, habitant dans l'homme, opère le mal que fait l'homme. La preuve est manifeste si ces paroles se rapportent à l'homme établi en grâce, à l'homme délivré du péché par la grâce de Jésus-Christ, comme on l'a dit plus haut (Rom., vi, v. 18); que s'il s'agit de l'homme en qui la grâce de Jésus-Christ n'habite pas, cet homme n'est pas délivré du péché. Or la grâce de Jésus-Christ n'habite pas dans la chair, mais dans l'esprit; ce qui fait dire à S. Paul (Rom., viii, v. 10) : « Que si le Christ est en nous, quoique le corps soit mort à cause du péché, l'esprit est vivant à cause de la justice. » Il domine donc encore dans la chair le péché que la convoitise de la chair opère; car l'Apôtre ne sépare pas la chair des facultés des sens. C'est ainsi, en effet, qu'on distingue la chair d'avec l'esprit : elle lui résiste, en tant que l'appétit sensible veut le contraire de ce que l'esprit demande, selon cette parole (Galat., v, v. 17) : «La chair a des désirs contraires à ceux de l'esprit. » S. Paul dit donc : J'ai avancé que (v. 17) ce qui est en moi, même après la réparation de la grâce, « c'est le péché qui l'opère, lui qui habite en moi. » Or il faut entendre par « En moi » la chair jointe à l'appétit sensible. « Car je sais, » par la raison et par l'expérience, «que le bien, » savoir, celui de la grâce par laquelle j'ai été racheté, « n'habite pas en moi. » Mais de peur que l'on n'entende par « En moi » la raison, l'Apôtre indique le second sens donné plus haut : « C'est-à-dire dans ma chair. » Car en moi, c'est-à-dire dans mon cœur, le bien habite, selon cette parole (Ephés., ni, v. 17) : « Que le Christ habite dans vos cœurs par la foi. »



On voit par là que cette parole de S. Paul ne peut favoriser l'erreur des Manichéens, qui prétendent que, de sa nature, la chair n'est pas bonne, et qu'ainsi cette créature de Dieu n'est pas bonne, bien qu'il soit écrit (lre Tim., iv, v. 4) : « Ce que Dieu a créé est bon. » L'Apôtre, en effet, ne traite point ici du bien de la nature, mais du bien de la grâce, par laquelle nous sommes délivrés du péché.




Que si ce passage se rapporte à l'homme vivant dans le péché, l'Apôtre paraîtrait ajouter sans nécessité ce qui suit (v. 18) : « C'est-à-dire dans ma chair; » parce que dans l'homme pécheur le bien de la grâce n'habite point, ni quant à la chair ni quant à l'esprit; à moins peut-être qu'en forçant le sens, on ne veuille entendre, d'après les explications précédentes, que le péché, qui est la privation de la grâce, s'étend en quelque sorte de la chair à l'esprit.

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A suivre…

Gras rajoutés.
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Message  ROBERT. Lun 23 Nov 2009, 7:13 pm

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Commentaires de Saint Thomas d’Aquin sur les Épîtres de Saint Paul, tome I, par l’abbé Bralé, Ed. Louis Vivès, 1869, pp.340-342 a écrit:


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B) En disant (v. 18) : « Le vouloir réside en moi, » S. Paul explique ce qui précède : d'abord, d'après la faculté qui appartient à l'homme ; ensuite, d'après l'action de l'homme qui manifeste l'existence de cette faculté, a ces mots (v. 19) : « Ainsi je ne fais pas le bien que je veux.»



a) Il dépeint la faculté de l'homme premièrement quant à la volonté qui paraît être sous sa puissance, ce qui lui fait dire : « En effet, le vouloir réside en moi, » c'est-à-dire est proche de moi et comme sous ma puissance; car, comme dit S. Augustin, rien n'est tant sous le vouloir de l'homme que sa volonté même. Secondement il fait voir la puissance de l'homme, ou plutôt son impuissance, quant à la consommation de l'acte, lorsqu'il ajoute (v. 18) : « Mais je ne trouve pas en moi le moyen d'accomplir le bien, » à savoir, je ne trouve pas ce moyen comme existant en ma puissance, selon ce passage (Prov., xvi, v. 1 ) : « C'est à l'homme à préparer son âme; » et plus loin (ibid., v. 9) : « Le cœur de l'homme dispose sa voie, mais c'est au Seigneur à conduire ses pas.» Cependant ce passage paraît favoriser les Pélagiens, qui prétendaient que le commencement de la bonne œuvre venait de nous-mêmes, en tant que nous voulons le bien. Il semble que telle est la pensée de l'Apôtre : « Je ne trouve pas le moyen de l'accomplir. » Mais S. Paul rejette cette interprétation, lorsqu'il dit aux Philippiens (ii, v. 3) : « C'est Dieu qui opère en nous le vouloir et le faire. »


Quand donc S. Paul dit (v. 18) : « Réside en moi, » c'est-à-dire en moi guéri par la grâce, «le vouloir de faire le bien, » cela vient de l'opération de la grâce divine, par laquelle non-seulement je veux le bien, mais de plus je fais quelque chose de bien en résistant à la convoitise et en agissant contre elle, conduit que je suis par l'Esprit ; mais je ne trouve pas en mon pouvoir le moyen de mener le bien à perfection, c'est-à-dire de détruire entièrement la concupiscence. Et, en cela, on a la preuve que le bien de la grâce n'habite point dans ma chair, parce que s'il y habitait, de même que je peux vouloir le bien par la grâce qui habite dans mon esprit, je pourrais l'accomplir par cette grâce qui habiterait dans ma chair. Que si l'on rapporte ce passage à l'homme vivant dans le péché, on peut l'entendre en prenant le vouloir pour une volition incomplète, qui, par l'instinct de la nature, excite au bien tous ceux qui pèchent; mais ce vouloir est près de l'homme, c'est-à-dire gisant près de lui, comme dans un état d'infirmité, jusqu'à ce que la grâce donne à la volonté l'efficacité pour accomplir le bien,



b) Lorsque l'Apôtre dit (v. 19) : «Et je ne fais pas le bien que je veux», il explique ce qu'il a dit par l'action de l'homme, signe et effet de la faculté humaine. On voit, en effet, que l'homme ne trouve point le moyen d'accomplir le bien, en ce qu'il ne fait pas le bien qu'il veut, tandis qu'il fait le mal qu'il ne veut pas. Ce sens a déjà été exposé.

soulignement et gras rajoutés
à suivre…


Dernière édition par ROBERT. le Lun 23 Nov 2009, 7:14 pm, édité 1 fois (Raison : soulignement et gras rajoutés)
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Message  ROBERT. Lun 23 Nov 2009, 7:16 pm

Commentaires de Saint Thomas d’Aquin sur les Épîtres de Saint Paul, tome I, par l’abbé Bralé, Ed. Louis Vivès, 1869, pp.342-343 a écrit:


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Conclusion.




3° Lorsque ensuite il dit (v. 20) : « Si donc je fais ce que je ne veux pas, » S. Paul tire la conclusion annoncée plus haut, quand il a dit (v. 17) : « Or, si je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui le fais, mais c'est le péché qui habite en moi. » Nous l'avons expliqué. Il faut toutefois remarquer que d'un seul moyen terme, à savoir : « Je fais ce que je ne veux pas, » l'Apôtre aboutit aux deux conclusions qu'il avait posées, à savoir : la bonté de la Loi, lorsqu'il dit (v. 16) : « Or, si je fais ce que je ne veux pas, j'acquiesce à la Loi comme étant bonne; » et, en second lieu, le règne du péché dans l'homme, lorsqu’il dit(v. 20) : « Si donc je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui le fais, mais le péché qui habite en moi. » De ces deux conclusions, la première se rapporte à ce qu'il avait dit (v. 14) : « Nous savons que la Loi est spirituelle; » la seconde, à ce qu'il avait dit encore (v. 14) : « Mais moi je suis charnel, et vendu comme esclave au péché. » Mais la première conclusion sur la bonté de la Loi, S. Paul la tire de ce moyen terme, à raison de cette parole : «Je ne veux pas,» parce que sa raison ne veut pas ce que la Loi défend; d'où il est évident que la Loi est bonne. Et de cette parole : « Je le fais, » il conclut que le péché domine dans l'homme, parce qu'il agit contre la volonté de la raison.

FIN
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