DE L'ESPRIT ET DE LA LETTRE (Saint Augustin) - TABLE DES MATIÈRES.

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Message  ROBERT. Jeu 02 Sep 2010, 8:55 pm

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DE L’ESPRIT ET DE LA LETTRE.

SAINT AUGUSTIN.

DE L'ESPRIT ET DE LA LETTRE


In Oeuvres complètes de Saint Augustin, sous la direction de M. Raulx, tome XVIIème, p. 147à 184, Bar-le-Duc 1871

Dans son Traité des Mérites et de la Rémission des péchés, saint Augustin avait dit que, par la puissance de Dieu, l'homme peut être exempt de péché, mais il avait nié que personne, dans cette vie, à l'exception de Jésus-Christ, eût été ou dût être sans péché. Marcellin, étonné qu'on pût croire possible une chose sans exemple, en écrivit à Augustin, qui lui répondit par le livre De l'Esprit et de la Lettre. Le saint docteur ne considérait pas comme une très-grave aberration de penser que des hommes aient vécu sans souillure; il lui paraîtrait plus coupable de soutenir que la seule volonté humaine, sans l'assistance divine, puisse s'élever à la perfection de la justice. Commentant les paroles de l'Apôtre : "La lettre tue et l'esprit vivifie", Augustin entend par "la lettre", non pas les cérémonies judaïques abolies par l'avènement du Sauveur, mais les préceptes mêmes du Décalogue, quand l'Esprit divin ne verse pas dans l'âme la force et l'amour. Il distingue la loi des œuvres et la loi de la foi; l'une prescrit, l'autre donne la force; la première est toute judaïque, la seconde est toute chrétienne.


CHAPITRE PREMIER. UNE CHOSE PEUT ÊTRE POSSIBLE, LORS MÊME QU'ELLE SERAIT SANS EXEMPLE.




1. Cher fils Marcellin, vous avez lu les opuscules que, depuis peu, je vous ai adressés et dans lesquels je traitais du baptême des enfants et de la perfection de la justice que nul homme n'a jamais possédée et ne possédera jamais, en exceptant toutefois notre souverain Médiateur, qui a subi toutes les infirmités de la chair, à l'exclusion du péché. Mais voici que vous m'écrivez pour me faire part de l'étonnement que vous a causé une phrase du dernier livre de cet ouvrage, et par laquelle j'affirmais qu'à l'exception de Celui en qui tous seront justifiés, personne, dans cette vie, n'a été et ne sera sans péché, quoique, d'une manière absolue, il soit parfaitement vrai de dire qu'avec le secours de la grâce et une bonne volonté l'homme puisse être sans péché.

Vous trouvez une sorte d'absurdité à soutenir qu'une chose qui ne s'est jamais réalisée soit néanmoins possible. Cependant vous n'ignorez pas, que le Sauveur a parlé d'un câble qui passerait par le trou d'une aiguille (1), quoique vous sachiez fort bien que jamais ce fait ne s'est réalisé. Vous lisez également que douze mille légions d'anges auraient pu combattre pour le Christ, afin de l'empêcher de souffrir (2); et cependant cela n'a jamais eu lieu. Vous lisez encore qu'une mort générale et simultanée aurait pu exterminer toutes les nations de la terre qui était donnée aux enfants d'Israël (1), quoique Dieu les eût exterminées successivement et l'une après l'autre (2). Enfin, on pourrait citer des milliers de passages qui nous présentent comme possibles des choses qui néanmoins sont restées sans exemple. Pourquoi donc n'admettrions-nous pas également qu'un homme puisse être sans péché, quoique personne ne l'ait jamais été, à l’exception de Celui qui possédait non-seulement la nature humaine, mais encore la nature divine ?



1. Matth. XIX, 24, 26.
2. id. XXVI, 53.
1. Deut. XXXI, 3.
2. Juges, II, 3.

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À suivre…



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Message  ROBERT. Ven 03 Sep 2010, 7:07 pm

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DE L’ESPRIT ET DE LA LETTRE.

SAINT AUGUSTIN.


CHAPITRE II. UN PLUS GRAND DANGER, C'EST CELUI DE NIER LA NÉCESSITÉ DE LA GRÂCE.a

2. Vous allez sans doute me répondre que la possibilité de ces prodiges que je viens de rappeler repose uniquement sur la puissance divine; tandis que l'exemption du péché est l'œuvre de l'homme lui-même, œuvre de toutes la plus excellente, puisqu'il en résulte une justice pleine, parfaite et de tous points absolue. D'où il suit que si l'homme peut réaliser cette perfection, ce serait une erreur de croire qu'il n'y a eu, ou qu'il n'y a, ou qu'il n'y aura personne pour faire de cette possibilité une réalité éclatante. N'oubliez pas cependant que si cette perfection est l'œuvre de l'homme, elle est aussi l'œuvre de Dieu. "Car", dit l'Apôtre, "Dieu opère en vous le vouloir et le faire, selon sa bonne volonté (1)."



1. Philip. II, 11.


a Un accident pleinement involontaire de notre part, nous a empêché de placer ce traité, ainsi que les deux suivants, dans le XVe volume, Immédiatement après le Traité des Mérites et de la Rémission des Péchés. (Note de l'Éditeur.)

À suivre…




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Message  ROBERT. Lun 06 Sep 2010, 3:27 pm

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DE L’ESPRIT ET DE LA LETTRE.

SAINT AUGUSTIN.


CHAPITRE II. UN PLUS GRAND DANGER, C'EST CELUI DE NIER LA NÉCESSITÉ DE LA GRÂCE.[/b]



3. Par conséquent il n'y a pas lieu de se montrer très sévère à l'égard de ceux qui soutiennent qu'il est ou qu'il y a eu des hommes qui ont vécu ici-bas sans péché; ne les pressons même pas de citer des exemples. Car, il me semble clairement défini par la sainte Ecriture due nul homme vivant sur la terre, quoique usant de son libre arbitre, ne saurait être trouvé sans péché. Tel est, en particulier, le sens de ce passage: "N'entrez pas en jugement avec votre serviteur, car nul homme vivant ne sera trouvé juste en votre présence (2)".


On essaiera peut-être de détourner de leur sens naturel ces paroles et d'autres semblables, afin de prouver que quelques hommes ont pu vivre ici-bas sans péché; et alors, pourvu que nous ne soyons pas déchirés par le cruel aiguillon de l'envie, nous les féliciterons de leur bonheur, bien loin de nous poser contre eux en ennemis. Quoi qu'il en soit, et malgré la certitude ou je suis que cette perfection n'a été, n'est et ne sera l'apanage d'aucun homme sur la terre, je ne laisse pas de dire que celui qui soutient l'opinion contraire commet une erreur sans gravité aucune, et se trompe plutôt par excès de bienveillance que par le désir de nuire; pourvu, cependant, que ce ne soit pas à lui-même qu'il attribue ce privilège, tant qu'il n'a pas atteint sur ce point la dernière évidence.




2. Ps. CXLII.


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Gras ajouté.
À suivre…


Le détournement du sens des paroles des saintes Écritures, se pratique à une échelle mondiale pourrait-on dire aujourd’hui, avec des haut-parleurs tels les Intrus, à commencer, en haut de la pyramide (!!!) par Ratzinger… Pauvre Seigneur !
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Message  ROBERT. Jeu 09 Sep 2010, 4:36 pm

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DE L’ESPRIT ET DE LA LETTRE.

SAINT AUGUSTIN.



CHAPITRE II. UN PLUS GRAND DANGER, C'EST CELUI DE NIER LA NÉCESSITÉ DE LA GRÂCE.

4. Mais on doit s'élever avec énergie et véhémence contre ceux qui soutiennent que sans le secours de Dieu, et par les seules forces de sa volonté, l'homme peut acquérir une justice parfaite, ou y persévérer après l'avoir acquise. Dès qu'ils se sentent attaqués sur ce point, ils s'arrêtent, ils baissent le ton, car ils comprennent aussitôt qu'une telle doctrine est une véritable impiété.

Aussi s'empressent-ils d'admettre le concours de la grâce divine, MAIS VOICI DANS QUEL SENS. Nous avons eu, nous, disent-ils, le secours de Dieu, puisque Dieu a créé l'homme doué du libre arbitre de sa volonté; et puisqu'en lui donnant des préceptes il lui enseigne comment il doit vivre. Dieu vient ainsi en aide à l'homme, puisque en l'instruisant il détruit son ignorance, afin que l'homme sache dans toutes ses œuvres ce qu'il doit éviter et ce qu'il doit désirer. L'homme alors, par la vertu du libre arbitre qui lui a été donné naturellement, s'engage dans la voie qui lui est indiquée, y vit dans les limites de la justice et de la piété et mérite ainsi de parvenir à la vie bienheureuse et éternelle.


.


Majuscules, souligné et gras ajouté.
À suivre…


Saint Augustin commence par laisser les hérétiques exposer leur opinion, donner leur point de vue… tout en indiquant, au début, qu’on doit s’élever avec force contre leurs erreurs.




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Message  ROBERT. Ven 10 Sep 2010, 8:00 pm

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SAINT AUGUSTIN.


CHAPITRE III. LA GRACE VÉRITABLE EST UN DON DU SAINT-ESPRIT.


5. De notre côté, voici ce que nous enseignons. Pour pratiquer la justice, l'homme trouve d'abord en lui-même le libre arbitre, dont Dieu l'a doué naturellement ; il trouve ensuite hors de lui la doctrine qui lui trace le chemin qu'il doit suivre; mais en outre il a besoin de recevoir l'Esprit-Saint, qui seul peut faire naître dans son esprit le désir et l'amour de ce bien suprême et immuable qui est Dieu, et cela dès ce bas monde où nous ne marchons que par la, foi, en attendant qu'au ciel nous voyons Diu face à face (1). Cette grâce, fruit du Saint-Esprit, est pour nous comme l'arrhe en garantie du présent gratuit que Dieu nous promet au ciel; c'est elle qui fait naître en nous le désir de nous attacher au Créateur ; c'est elle qui nous presse de parvenir à la participation de celle lumière véritable qui doit nous rendre heureux par Celui-là même qui nous a donné l'existence.

SUPPOSEZ que la voie de la vérité nous soit inconnue, notre libre arbitre n’a plus d'énergie que pour nous porter au péché; d'un autre côté, malgré la connaissance que nous aurions de ce que nous avons à faire et du but que nous devons poursuivre, si nous ne sentons pour ces œuvres et pour ce but aucune délectation, aucun amour, nous cessons d'agir et de chercher la perfection de nos œuvres. Or, C'EST AFIN QUE NOUS AIMIONS, QUE LA CHARITÉ A ÉTÉ RÉPANDUE DANS NOS CŒURS, NON POINT PAR LE LIBRE ARBITRE QUI VIENT DE NOUS, mais par le Saint-Esprit qui nous a été donné (2).


1. II Cor. V, 7.
2. Rom. V.


.



Majuscules et gras ajoutés.

À suivre…




Puis par l’exposition lumineuse de la sainte Doctrine de l’Église...




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Message  ROBERT. Sam 11 Sep 2010, 3:46 pm

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CHAPITRE IV. LA LOI, SANS L'ESPRIT VIVIFIANT EST UNE LETTRE MORTE.


6. Cette doctrine qui nous trace la voie pour vivre dans la tempérance et la justice, n'est qu'une lettre qui tue, à moins qu'elle ne soit vivifiée par t'Esprit. L'Apôtre a dit : "La lettre tue, mais l'Esprit vivifie (1)". Or, ces paroles ne doivent pas être seulement interprétées en ce sens qu'il existe dans les saintes Écritures des passages figuratifs qu'il serait absurde de prendre à la lettre ; mais elles signifient également que nous devons pénétrer plus loin que l'écorce; et nourrir l'homme intérieur par l'intelligence spirituelle; car, "juger selon la chair, c'est la mort, tandis que juger, selon l'esprit, c'est la vie et la paix (2)".

Supposez, par exemple, que quelqu'un veuille interpréter charnellement un grand nombre de passages du Cantique des cantiques, il en recueillera non pas le fruit de la charité, non pas la lumière, mais les affections de la cupidité voluptueuse. Ce n'est donc pas seulement dans le sens purement littéral que l'on doit interpréter ces paroles de l'Apôtre : "La lettre tue, mais l'esprit vivifie"; leur sens véritable nous est clairement indiqué dans cet autre passage : "J'AURAIS IGNORÉ LA CONCUPISCENCE, SI LA LOI N'AVAIT PAS DIT : VOUS NE CONVOITEREZ PAS". Un peu plus loin, le même apôtre ajoute : "L'OCCASION SE PRÉSENTANT, LE PÉCHÉ M'A TROMPÉ PAR LE PRÉCEPTE ET PAR LUI M'A TUÉ (3)". Tel est le sens de ces mots : "La lettre tue".

D'un autre côté, ce n'est pas dans un sens exclusivement figuratif que l'on doit interpréter ces paroles : "Vous ne convoiterez pas" ; il y a là un précepte aussi formel que salutaire, et dont le parfait accomplissement produirait l'exemption de tout péché. En effet, l'Apôtre se sert ici d'une expression générale, qui renferme en quelque sorte dans son extension la défense de tout péché : "Vous ne convoiterez pas". Est-il un seul péché qui ne se commette pas par la convoitise ?

Par conséquent toute loi qui défend la convoitise est une loi bonne et louable. Mais si l'Esprit-Saint ne vient pas à notre secours, si, à la place de la concupiscence mauvaise, il ne nous inspire pas la bonne concupiscence, c'est-à-dire s'il n'est pas là pour répandre la charité dans nos cœurs; la loi, quoique bonne en elle-même, ne fait plus qu'aiguillonner, en le défendant, le désir du mal; tel le torrent que l'on repousse par une digue, se précipite avec plus de violence contre cette digue, et quand il est parvenu à la détruire, son impétuosité ne connaît plus de bornes ni ses ravages de limites. Je ne saurais dire pourquoi, mais enfin, ce que l'on convoite n'en devient que plus attrayant quand il est défendu.

C'est ainsi que le péché nous trompe, par le précepte, c'est ainsi qu'il nous tue lorsque survient la prévarication, qui n'existerait pas si la loi n'existait pas (1).


1. II Cor. III, 6.
2. Rom. VIII, 6.
3. id. VII, 7, 11.
1. Rom. IV, 15


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Majuscules et gras ajoutés.

À suivre…



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Message  ROBERT. Sam 11 Sep 2010, 8:07 pm



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CHAPITRE V. QUELLE EST ICI LA VÉRITABLE QUESTION.


7. Si vous le voulez, étudions ce passage tout entier de la lettre apostolique, et cherchons, avec l'aide de Dieu, à en approfondir la doctrine. Si je le puis, je prouverai que ces paroles de l'Apôtre : "La lettre tue, mais l'esprit vivifie", doivent s'interpréter dans le sens littéral et s'appliquent directement à la loi en tant qu'elle défend le mal. Après cette démonstration, il restera bien évident que la justice est un don de Dieu, non pas seulement en ce sens que Dieu a donné à l'homme le libre arbitre sans lequel nos œuvres n'auraient plus aucun caractère de moralité ; non seulement encore parce que Dieu nous a donné la loi qui nous trace la voie que nous avons à suivre, mais parce que, sous l'action du Saint-Esprit, il a répandu la charité dans le coeur de ceux qu'il a connus à l'avance pour les prédestiner, de ceux qu'il a prédestinés pour les appeler, de ceux qu'il a appelés pour les justifier, de ceux enfin qu'il a justifiés pour les glorifier(1).

Quand donc cette vérité nous sera apparue dans toute son évidence, vous verrez clairement, j'en suis persuadé, que c'est en vain que l'on rangerait exclusivement parmi les œuvres possibles qui ne se sont jamais réalisées les œuvres spéciales de la Divinité, par exemple, le passage d'un câble par le trou d'une aiguille, et autres choses semblables, absolument impossibles pour nous, mais très-faciles à la puissance divine; vous comprendrez combien il est faux de dire qu'on ne peut regarder la justice humaine comme ne s'étant jamais réalisée puisqu'elle doit être, non pas l'œuvre de Dieu, mais l'œuvre de l'homme, et que s'il est possible qu'elle soit parfaite en cette vie, il n'y a aucune raison de croire qu'elle ne se soit pas réalisée. Que ce soit là une erreur grossière, comment en douter quand il est de la dernière évidence que la justice humaine est avant tout l'œuvre de Dieu, quoiqu'elle exige le concours de la volonté humaine ?

Par conséquent nous devons regarder comme possible, même sur la terre, la perfection de cette justice, parce que tout est possible à Dieu (1), soit ce qu'il accomplit par sa seule volonté, soit ce qu'il a résolu de faire avec le concours de la volonté de ses créatures. Si donc telle ou telle de ces œuvres ne se réalise pas, il n'en est pas moins vrai que Dieu a le pouvoir de la réaliser, quoique dans sa sagesse il juge à propos de la laisser sans réalisation. Ces secrets de Dieu nous sont inconnus, mais N'OUBLIONS PAS QUE NOUS NE SOMMES QUE DES HOMMES, ET GARDONS-NOUS D'ATTRIBUER À DIEU LA FOLIE, PARCE QUE SA SAGESSE DÉPASSE LA FAIBLE PORTÉE DE NOTRE ESPRIT.


1.Rom. VIII, 29, 30.
1. Marc, X, 27.


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Majuscules, italiques et gras ajoutés.

À suivre…


Voyez toute l’humilité, la douceur, la mansuétude et la compréhension de Saint Augustin.



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Message  ROBERT. Dim 12 Sep 2010, 8:54 pm



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DE L’ESPRIT ET DE LA LETTRE.

SAINT AUGUSTIN.


CHAPITRE V. QUELLE EST ICI LA VÉRITABLE QUESTION.


8. Écoutez l'Apôtre expliquant aux Romains et leur démontrant que cette parole qu'il adresse aux Corinthiens : "La lettre tue, mais l'esprit vivifie", doit être entendue comme je l'ai indiqué plus haut. En effet, si la lettre de la loi, qui nous défend de pécher, n'est pas accompagnée de l'esprit vivifiant, elle tue ; car elle apprend à connaître le péché plutôt qu'à l'éviter, elle en augmente l'attrait plutôt que de l'affaiblir, puisque la prévarication de la loi vient s'ajouter à la concupiscence mauvaise.

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souligné ajouté.
À suivre…


Magistrale explication de Saint Paul, rapportée par Saint Augustin, concernant la lettre et la loi !


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Message  ROBERT. Lun 13 Sep 2010, 4:36 pm

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SAINT AUGUSTIN.



CHAPITRE VI. ABONDANCE DU PÉCHÉ PAR LA LOI.


9. L'Apôtre se proposait d'exalter la grâce qui est venue à toutes les nations par Jésus-Christ, AFIN D'EMPÊCHER LES JUIFS DE SE PRÉVALOIR, CONTRE LES AUTRES NATIONS, DE LA LOI QU'ILS AVAIENT REÇUE. Voilà pourquoi, après avoir dit que le péché et la mort sont entrés par un seul homme dans le genre humain, et, par un seul homme aussi, la justice et la vie éternelle; il insinue clairement que de ces deux hommes le premier est Adam et le second Jésus-Christ. "La loi", dit-il, "est survenue pour donner lieu à l'abondance du péché; mais, OÙ IL Y A EU ABONDANCE DE PÉCHÉ, IL Y A EU SURABONDANCE DE GRÂCE, AFIN QUE SI LE PÉCHÉ AVAIT RÉGNÉ EN DONNANT LA MORT, LA GRÂCE DE MÊME RÉGNÂT PAR LA JUSTICE EN DONNANT LA VIE ÉTERNELLE PAR JÉSUS-CHRIST NOTRE-SEIGNEUR".

Prenant ensuite la forme interrogative, il s’écrie : "Que dirons-nous donc ? Demeurerons-nous dans le péché pour donner lieu à cette surabondance de grâce ? À Dieu ne plaise !" Il comprenait que des hommes pervers pouvaient tirer un mauvais parti de ces paroles précédentes : "La loi est survenue pour donner lieu à l'abondance du péché ; mais, où il y a eu abondance de péché, il y a eu surabondance de grâce" ; ON AURAIT PU EN CONCLURE QUE LE PÉCHÉ EST UTILE À CAUSE DE L'ABONDANCE DE LA GRÂCE. IL REPOUSSE CETTE CONCLUSION PAR L'ÉNERGIQUE CONCISION DE CETTE PAROLE : "A DIEU NE PLAISE !" Il ajoute: "Étant une fois morts au péché, comment vivrons-nous encore dans le péché ?" En d'autres termes : puisque la grâce nous a accordé de mourir au péché, continuer à vivre dans le péché ne serait-ce pas répondre à la grâce par une coupable ingratitude?


Ne peut-on pas louer les bienfaits de la médecine sans affirmer par là l'utilité des maladies et des blessures dont la médecine guérit les hommes ? Plus, au contraire, nous louons la médecine, plus nous jetons le blâme et l'horreur sur les blessures et les maladies contre lesquelles la médecine est notre seul refuge.

De même la glorification de la grâce est par elle-même le blâme et la condamnation du péché. Il s'agissait donc de prouver à l'homme la honte de cette langueur devant l'iniquité de laquelle la loi, quoique sainte et bonne, avait été frappée d'une telle impuissance, qu'au lieu d'être un remède, elle avait été une occasion au péché.


En effet, la loi est survenue pour donner lieu à l'abondance du péché. Convaincu et confus de cette vérité, que l'homme comprenne enfin qu'il a besoin non-seulement d'un docteur pour l'instruire, mais surtout du secours de Dieu pour diriger ses voies, pour le soustraire à l’empire de l'iniquité (1), et enfin pour le guérir par l'application de la divine miséricorde dans le sein de laquelle il a couru se réfugier.


C'est ainsi que là où il y a eu abondance de péché ; il y a surabondance de grâce, non point par le mérite du pécheur, mais par la faveur de Celui qui vient à son secours.



1. Ps. CXVIII, 133.


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Gras, souligné et majuscules ajoutés.
À suivre…


A l’abondance de péché, Dieu envoie une surabondance de grâce. Si on répond à cette grâce surabondante par une surabondance de péché, ce serait, comme le souligne Saint Augustin, coupable ingratitude. N’oublions pas également qu’on ne se moque pas de Dieu.



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Message  ROBERT. Jeu 16 Sep 2010, 8:36 pm

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DE L’ESPRIT ET DE LA LETTRE.

SAINT AUGUSTIN.



CHAPITRE VI. ABONDANCE DU PÉCHÉ PAR LA LOI.

10. Ce remède nous est offert mystiquement dans la passion et la résurrection de Jésus-Christ. C'est ce que nous enseigne l'Apôtre par ces paroles : "Ne savez-vous pas que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, nous avons été baptisés dans sa mort ? Nous sommes donc ensevelis avec lui par le baptême pour mourir au péché; afin que, comme Jésus-Christ est ressuscité d'entre les morts par la gloire de son Père, nous marchions aussi dans une vie nouvelle. Car si nous avons été entés en lui par la ressemblance de sa mort, nous y serons aussi entés par la ressemblance de sa résurrection, sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit et que désormais nous ne soyons plus asservis au péché.

Car celui qui est mort est délivré du péché. Si donc nous sommes morts avec Jésus-Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec Jésus-Christ, sachant que Jésus-Christ, étant ressuscité d'entre les morts ne meurt plus, et que la mort n'aura plus d'empire sur lui. Car quant à mourir pour le péché, il est mort seulement une fois, mais quant à ce qu'il vit maintenant, il vit pour Dieu. Regardez-vous de même comme étant morts au péché et comme ne vivant plus que pour Dieu, en Jésus-Christ Notre-Seigneur (1)".

En effet, le mystère de la mort et de la résurrection du Seigneur figure clairement la destruction de notre vie ancienne, le commencement d'une vie nouvelle, l'anéantissement de l’iniquité, et le renouvellement de la justice. D'où peut venir à l'homme un si grand bienfait ? Serait-ce de la lettre de la loi ? N'est-ce pas plutôt de la foi de Jésus-Christ.



1. Rom. V, 20; VI, 11.


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Gras ajoutés.

À suivre…


Saint Augustin, en fin psychologue, nous amène du naturel au surnaturel…



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Message  ROBERT. Ven 17 Sep 2010, 2:46 pm

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DE L’ESPRIT ET DE LA LETTRE.

SAINT AUGUSTIN.



CHAPITRE VII. DE QUELLE SOURCE DÉCOULENT LES BONNES ŒUVRES.


11. Cette sainte pensée conserve ceux des enfants des hommes qui mettent leur espérance dans sa protection et attendent de lui seul la joie d'être enivrés de l'abondance de sa maison, et de s'abreuver au torrent de sa volupté. Car ils savent qu'il est la source de la vie et que c'est dans sa splendeur que nous verrons la lumière. ILS SAVENT QU'IL VERSE SA MISÉRICORDE SUR CEUX QUI LE CONNAISSENT, ET SA JUSTICE DANS L'ÂME DE CEUX QUI ONT LE CŒUR DROIT. ILS SAVENT ENFIN QUE CE N'EST POINT PARCE QU'ILS ONT LE CŒUR DROIT, MAIS POUR QU'ILS AIENT LE CŒUR DROIT, QUE DIEU LEUR ACCORDE SA JUSTICE PAR LAQUELLE IL JUSTIFIE LE PÉCHEUR (1). Cette pensée, d'ailleurs, est loin d'engendrer l'orgueil : car ce vice a pour principe la confiance illimitée que l'homme place en sa propre personne, se regardant comme le maître absolu d'imprimer à sa vie la direction qu'il juge convenable.


Par le fait même d'une telle présomption, il s'éloigne de cette source de vie, dans laquelle seule nous puisons la justice, c'est-à-dire une vie sainte; il s'éloigne de cette lumière immuable à laquelle l'âme raisonnable ne saurait participer sans se sentir embrasée d'un feu qui la change à son tour en une sorte de lumière créée. C'est en ce sens que l'on dit de saint Jean : "Il était une lumière ardente et luisante (2)"; de son côté, n'ignorant pas de quelle source découlait sa lumière, il s'écriait : "Nous avons reçu de sa plénitude". De qui donc cette plénitude, si ce n'est de Celui devant lequel il n'était plus la lumière ? En effet, c'est ce Verbe incarné qui "était la lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde (3)".

David, dans l'un de ses psaumes, venait de dire: "Déployez votre miséricorde sur ceux qui vous connaissent, et votre justice sur ceux qui ont le cœur droit". Il ajoute aussitôt : "Que le pied de l'orgueil ne vienne pas jusqu'à moi, que la main des pécheurs ne me touche point ; là sont tombés tous ceux qui commettent l'iniquité : ils ont été repoussés et n'ont pu se tenir debout (4)". Cette iniquité qui porte l'homme à s'attribuer à lui-même ce qui n'appartient qu'à Dieu, refoule le pécheur dans ses propres ténèbres qui sont les œuvres d'iniquité. Telle est son œuvre propre, voilà de quoi il est capable par lui-même. Quant aux œuvres de la justice, il ne les accomplit que dans la mesure où il puise à cette source et à cette lumière divine, où se trouve l'abondance de la vie pour tous, où il n'y a ni changement ni vicissitude (1)
.

1. Rom. IV, 5.
2. Jean, V, 35.
3. id. I, 16, 9.
4. Ps. XXXV, 8-13.
1. Jacq. I, 17.


.



Gras, majuscules et souligné ajoutés.
À suivre…


Saint Augustin nous montre où aboutit l’orgueilleux : dans ses propres ténèbres, accomplissant des œuvres d’iniquité.


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Message  gabrielle Sam 18 Sep 2010, 8:42 am

porte l'homme à s'attribuer à lui-même ce qui n'appartient qu'à Dieu

Nous voyons de nos jours, une facette de cela. Les hommes tentent de règler à leur manière une situation où seule une intervention divine pourra le faire.

La foi et la confiance inébranlable en Dieu et sa Parole sont en trian de disparaitrent complètement, au profit de théorie absudre et contraire non seulement à la foi mais même au simple bon sens
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Message  ROBERT. Lun 20 Sep 2010, 3:49 pm

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DE L'ESPRIT ET DE LA LETTRE (Saint Augustin) - TABLE DES MATIÈRES. 389_st11


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DE L’ESPRIT ET DE LA LETTRE.

SAINT AUGUSTIN.



CHAPITRE VII. DE QUELLE SOURCE DÉCOULENT LES BONNES ŒUVRES.


12. Revenons à l'apôtre saint Paul. Appelé Saül avant sa conversion, il ne me paraît avoir changé de nom, que pour mieux montrer son humilité, se regardant comme le dernier des Apôtres. Or, il déclare une guerre énergique et continuelle aux orgueilleux et aux arrogants qui mettaient toute leur confiance dans leurs propres œuvres, et par là, il se propose d'exalter d'autant plus la nécessité et la puissance de la grâce de Dieu.

Quand donc, si ce n'est dans sa personne, cette grâce de Dieu s'est-elle révélée dans toute son évidence et son efficacité ? Violent persécuteur de l'Église de Dieu, digne à ce titre des plus rigoureux châtiments, il reçut, non point la condamnation, mais la miséricorde; non point le châtiment, mais la grâce. C'est donc avant tout sa propre cause qu'il défend et justifie contre l'ignorance de ceux qui ne comprennent rien à ces mystères cachés et profonds, contre ceux, aussi qui voudraient dénaturer son langage si précis et si formel.

Aussi ce qu'il prêche, ce qu'il proclame sans hésiter, c'est le don de Dieu par lequel seul arrivent au salut les fils du bienfait divin, les fils de la grâce et de la miséricorde, les fils du Testament Nouveau. Tout d'abord, écoutez son salut : "A vous la grâce et la paix par Dieu le Père et Notre-Seigneur Jésus-Christ (2)". Ensuite toute sa lettre aux Romains roule à peu près sur cette seule question qu'il traite avec tant de véhémence et d'abondance, qu'il fatigue à la vérité l'attention des lecteurs, mais d'une fatigue utile et salutaire; car il veut seulement exercer et non briser les membres de l'homme intérieur.



2. Début des Épîtres.




Gras ajoutés.
À suivre…


Saint Paul, un gant de fer dans une main de velours et sur lequel ruisselle l’huile comme sur la barbe d’Aaron ..

.





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Message  ROBERT. Mar 21 Sep 2010, 7:33 pm

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DE L’ESPRIT ET DE LA LETTRE.

SAINT AUGUSTIN.



CHAPITRE VIII. OBSERVATION DE LA LOI. — DE QUOI LES JUIFS PEUVENT SE GLORIFIER.

13. De là les conclusions que j'ai énoncées plus haut; de là les reproches qu'il adresse aux Juifs, leur disant qu'ils ne le sont que de nom, puisqu'ils n'accomplissent pas ce qu'ils promettent. "Mais vous, qui portez le nom de Juif, qui vous reposez sur la loi, qui vous glorifiez en Dieu, qui connaissez sa volonté et qui, étant instruit par la loi, savez discerner ce qui est le plus utile; qui vous flattez d'être le conducteur des aveugles, la lumière de ceux qui sont dans les ténèbres, le docteur des ignorants, le maître des enfants comme ayant dans la loi la règle de la science et de la vérité; vous qui instruisez les autres, vous ne vous instruisez pas vous-mêmes; vous qui publiez qu'on ne doit point dérober, vous dérobez; vous qui dites qu'on ne doit point commettre d'adultère, vous commettez des adultères; vous qui avez en horreur les idoles, vous faites des sacrilèges; vous qui vous glorifiez dans la loi, vous déshonorez Dieu par la violation de la loi. Car vous êtes cause, comme dit l'Ecriture, que le nom de Dieu est blasphémé parmi les nations.

Ce n'est pas que la circoncision ne soit utile, si vous accomplissez la loi; mais si vous la violez, tout à circoncis que vous êtes, vous devenez comme un homme incirconcis. Si donc un homme incirconcis garde les ordonnances de la loi, n'est-il pas vrai que, tout incirconcis qu'il est, il sera considéré comme circoncis ? Et ainsi celui qui, étant naturellement incirconcis, accomplit la loi, vous condamnera, vous qui, ayant reçu la lettre de la loi et étant circoncis, êtes un violateur de la, loi.

Car le juif n'est pas celui qui l'est au dehors, et la circoncision véritable n'est pas celle qui se fait dans la chair et qui n'est qu'extérieure; mais le vrai juif est celui qui l'est intérieurement et la circoncision véritable est celle du cœur qui se fait par l'esprit et non selon la lettre, et ce juif tire sa louange non des hommes, mais de Dieu
(1)".


Voilà l'explication de cette parole : "Vous vous glorifiez en Dieu". Si le véritable juif se glorifiait en Dieu, comme l'exige la grâce, cette grâce qui est donnée non point en vertu du mérite des œuvres, mais d'une manière absolument gratuite, la louange dont le juif est entouré lui viendrait de Dieu et non pas des hommes. Mais il n'en était pas ainsi. Les Juifs se glorifiaient en Dieu, en ce sens que seuls ils avaient mérité d'obtenir sa loi, car telle était l'interprétation qu'ils donnaient à ces paroles du psaume : "Il n'a pas agi de cette manière à l'égard des autres nations, et ne leur a pas révélé ses jugements (2)". Et cependant ils se flattaient d'accomplir la loi par leur propre justice, quand ils n'étaient que les prévaricateurs de la loi.

C'est ainsi que la loi les chargeait de colère (1), à cause de l'abondance du péché qu'ils commettaient en pleine connaissance. Quand, sans être mus par l'esprit de la grâce, ils accomplissaient les prescriptions de la loi, c'était uniquement par la crainte des châtiments, et non par amour de la justice. Par conséquent le Seigneur ne trouvait pas dans leur volonté ce qui apparaissait dans leurs œuvres aux yeux des hommes; et ils étaient plutôt coupables à ses yeux de toute la gravité des fautes qu'ils auraient commises s'ils avaient pu le faire impunément.

D'un autre côté, l'Apôtre appelle circoncision du cœur la volonté pure de toute concupiscence illicite, ce qui se fait non point par la vertu propre des enseignements ou des menaces de la lettre, mais par la grâce spirituelle qui nous est départie gratuitement pour nous aider et pour nous guérir. Quand nous possédons cette grâce, notre glorification ne nous vient pas des hommes, mais de Dieu; car s'est de lui que nous vient toute grâce et par conséquent toute louange, selon cette parole du psaume: "Mon âme sera louée a dans le Seigneur (2)".


C'est à lui seul que nous pouvons dire : "MA LOUANGE EST EN VOUS (3)". Peuvent-ils tenir ce langage, ces orgueilleux qui remercient le Seigneur de ce qu'ils sont hommes, mais ne veulent tenir que d'eux-mêmes leur propre justice ?



1. Rom. II, 17-29.
2. Ps. CXLVII, 20.
1. Rom. IV, 15.
2. Ps. XXXIII, 3.
3. Ps. XXI, 26






Gras, majuscules et italiques ajoutés.
À suivre…


MA LOUANGE EST EN VOUS, voilà ce que peuvent dire ceux qui sont circoncis dans leur cœur.


Car vous êtes cause, comme dit l'Ecriture, que le nom de Dieu est blasphémé parmi les nations. Voilà, en conclusion de tout le reste, le reproche que Saint Paul peut adresser aux Intrus aujourd’hui.



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Message  ROBERT. Lun 27 Sep 2010, 3:11 pm

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DE L'ESPRIT ET DE LA LETTRE (Saint Augustin) - TABLE DES MATIÈRES. 389_st11


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DE L’ESPRIT ET DE LA LETTRE.

SAINT AUGUSTIN.



CHAPITRE VIII. OBSERVATION DE LA LOI. — DE QUOI LES JUIFS PEUVENT SE GLORIFIER.

14. "Mais", disent-ils, "nous aussi nous louons Dieu, auteur de notre justification, en ce sens qu'il nous a donné la loi dont la lumière nous apprend comment nous devons vivre". Ils ne comprennent donc pas cette parole: "Aucun homme ne sera par la loi justifié devant Dieu". L'homme, en effet, peut paraître juste devant ses semblables, sans l’être nullement devant Dieu, qui scrute les cœurs et les volontés, et qui sait parfaitement ce que voudrait faire, s'il le pouvait, celui qui n'accomplit la loi que par la crainte du châtiment.

Peut-être serait-on tenté de croire que l'Apôtre, en refusant à la loi le pouvoir de justifier, parlait exclusivement de cette loi qui, dans les sacrements anciens, renfermait beaucoup de préceptes qui n'étaient que des figures comme, par exemple, la circoncision de la chair, que les enfants devaient recevoir le huitième jour après leur naissance (4). Mais pour dissiper cette illusion, l'Apôtre précise la loi dont il parle : "Car", dit-il, "c'est par la loi que nous avons la connaissance du péché". C'est bien de cette loi qu'il dit également : "Je n'ai pas connu le péché si ce n'est par la loi; car je n'aurais pas connu la convoitise, si la loi n'avait pas dit : Vous ne convoiterez pas (1)". N'est-ce pas là le sens de ces mots : "C'est par la loi que nous avons la connaissance du péché ?"



1. Rom. IV, 15.
2. Ps. XXXIII, 3.
3. Ps. XXI, 26.
4. Lévit. III, 3.
1. Rom. VII, 7.




Gras et italiques ajoutés.
À suivre…


La loi ne donne que la connaissance du péché, pas la justification ni le salut. Les Intrus, en retournant à "la religion de nos

pères" comme ils disent, ne veulent donc pas êtres sauvés par le Sang et les mérites de Notre-Seigneur ? Quel aveuglement

que leur œcuménisme et leur liberté religieuse !

.


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Message  ROBERT. Mar 28 Sep 2010, 1:04 pm

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DE L’ESPRIT ET DE LA LETTRE.

SAINT AUGUSTIN.



CHAPITRE IX. LA JUSTICE DE DIEU MANIFESTÉE PAR LA LOI ET LES PROPHÈTES.

15. Mais ici, peut-être, cette présomption humaine qui ignore la justice de Dieu et qui voudrait être à elle-même sa propre justification, applaudira à ces paroles de l'Apôtre: "Nul homme ne sera justifié par la loi", prétendant que la loi se borne à nous montrer ce que nous devons faire, ou ce que nous devons éviter, de telle sorte que la volonté, par ses propres forces, accomplit ces prescriptions de la loi et se justifie elle-même, non point par l'autorité de la loi, mais par son libre arbitre.

Mais, ô homme, remarquez donc ce qui suit : "Maintenant la justice de Dieu sans la loi, a été manifestée, elle a été attestée par la loi et par les prophètes". À moins que vous ne soyez frappés de surdité, n'entendez-vous pas : "La justice de Dieu a été manifestée ? "Cette justice est ignorée de tous ceux qui veulent établir leur justice propre, et ils repoussent cette œuvre divine par excellence (2). "La justice de Dieu", dit l'Apôtre, "a été manifestée"; il ne dit pas la justice de l'homme, ou la justice de la volonté propre. Il ne parle que de "la justice de Dieu", non pas de celle qui forme l'attribut essentiel de Dieu, mais de celle dont Dieu revêt l'homme, lorsqu'il justifie l'impie.

Cette justice est attestée par la loi et par les Prophètes; car la loi et les Prophètes lui rendent témoignage. La loi d'abord, car en commandant, en menaçant et en ne justifiant personne, elle fait assez connaître que c'est Dieu qui justifie l'homme par le secours et la grâce de l'Esprit-Saint. Les Prophètes ensuite, parce que la venue du Sauveur a réalisé ce qu'ils avaient prédit.


Aussi l'Apôtre ajoute aussitôt, "La justice de Dieu par la foi de Jésus-Christ", c'est-à-dire dire par la foi qui nous fait croire en Jésus-Christ. EN PARLANT DE LA FOI DE JÉSUS-CHRIST NOUS N'ENTENDONS CERTES PAS LA FOI PAR LAQUELLE JÉSUS-CHRIST CROIT; de même la justice de Dieu ne signifie pas la justice par laquelle Dieu est juste. Il s'agit, en réalité, de notre foi et de notre justice, et pourtant nous disons la justice de Dieu et la foi de Jésus-Christ, parce que c'est de Dieu et de Jésus-Christ que nous recevons la justice et la foi.

Ce qui a été manifesté, c'est donc la justice de Dieu sans la loi, ce qui ne veut pas dire qu'elle ait été manifestée sans la loi. En effet, comment pourrait-elle avoir été attestée par la loi si elle avait été manifestée sans la loi ? Nous appelons donc justice de Dieu sans la loi celle que Dieu, par l'esprit de grâce, confère au fidèle sans le secours de la loi, c'est-à-dire à celui qui croit sans être aidé par la loi. Est-ce que par la loi Dieu ne montre pas à l'homme sa faiblesse, afin de le déterminer à chercher, par la foi, son refuge et sa guérison dans son infinie miséricorde?


Il a été dit de la sagesse divine "qu'elle porte sur sa langue la loi et la miséricorde (1)" ; la loi, pour rendre coupables les orgueilleux, et la miséricorde pour justifier les humbles. Donc "cette justice de Dieu par la foi de Jésus-Christ, est donnée à tous ceux qui croient en lui, car il n'y a aucune distinction parmi les hommes. En effet, tous ont péché et ont besoin de la gloire de Dieu" et non de leur propre gloire. Qu'ont-ils donc, qu'ils ne l'aient reçu ? Et s'ils l'ont reçu, pourquoi s'en glorifient-ils comme s'ils ne l'avaient pas reçu (2) ?

Ils ont donc besoin de la gloire de Dieu, et voyez la suite : "Étant justifiés gratuitement par sa grâce (3)", ils ne sont donc justifiés ni par la loi, ni par leur propre volonté; mais "ils sont justifiés gratuitement par sa grâce", non pas, sans doute, en ce sens que notre volonté y reste entièrement étrangère; il suffit que sa faiblesse soit manifestée par la loi, afin que la grâce guérisse la volonté, et que la volonté guérie accomplisse la loi, sans qu'elle soit pour cela constituée sous le joug de la loi ou qu'elle ait besoin de la loi.


2. Rom. X, 3.
1. Prov. 16, selon les Septante.
2. I Cor. IV, 7.
3. Rom. III, 20, 21.





Gras et majuscules ajoutés.
À suivre…


A l’instar des Intrus et autres hérétiques, quand on ne lit et médite qu’une partie d’un passage sans lire la suite, qu’on prend

ce qui fait notre affaire dans un passage sans lire la suite, on se justifie par sa propre justice, sa propre volonté et on met de

côté la justice de Dieu, cette œuvre divine par excellence.


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Message  ROBERT. Mer 29 Sep 2010, 6:11 pm

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DE L’ESPRIT ET DE LA LETTRE.

SAINT AUGUSTIN.




CHAPITRE X. DANS QUEL SENS LA LOI N'EST-ELLE PAS ÉTABLIE POUR LE JUSTE.


16. "La loi n'est pas établie pour celui qui est juste", et cependant cette loi "est bonne si l'on en use légitimement (1)". Il y a une sorte de contradiction dans ce langage, et l'Apôtre, en l'énonçant, voulait sans doute forcer le lecteur à scruter et à résoudre la question. "La loi est bonne si l'on en use légitimement (2)"; comment accorder cette proposition avec la suivante: "Sachant ceci, c'est que la loi n'a pas été établie pour le juste ?" Et qui donc use légitimement de la loi, si ce n'est celui qui est juste ? Et cependant ce n'est pas pour lui que la loi a été établie, mais pour le pécheur.

Est-ce donc que le pécheur, pour être justifié, c'est-à-dire pour devenir juste, doit user légitimement de la loi, afin que cette loi, lui servant de pédagogue, le conduise à la grâce par laquelle seule peuvent être accomplies toutes les prescriptions de la loi ? Or, la grâce nous justifie gratuitement, c'est-à-dire sans aucun mérite antérieur de notre part : "autrement LA GRÂCE n'est plus une grâce (3)"; car elle NOUS EST DONNÉE NON POINT PARCE QUE NOUS AVONS ACCOMPLI DES BONNES ŒUVRES, MAIS AFIN QUE NOUS PUISSIONS LES ACCOMPLIR; OU ENCORE ELLE NOUS EST DONNÉE NON POINT PARCE QUE NOUS AVONS ACCOMPLI LA LOI, MAIS AFIN QUE NOUS PUISSIONS L'ACCOMPLIR. En effet, le Sauveur a dit: "Je ne suis pas venir détruire la loi, mais l'accomplir (4)", lui dont il est écrit : "Nous avons vu sa gloire, la gloire du Fils unique du Père, rempli de grâce et de vérité (5)". Telle est la gloire dont il est dit : "Tous ont péché, et ils ont besoin de la gloire de Dieu"; telle est aussi la grâce dont l'Apôtre dit aussitôt : "Nous avons été justifiés gratuitement par sa grâce".


Si donc le pécheur use légitimement de la loi, c'est afin de devenir juste; et quand il aura obtenu cette justice, il doit voir dans la loi, non plus une sorte de véhicule pour arriver au terme, mais plutôt, selon la comparaison de l'Apôtre, une sorte de pédagogue qui lui a appris ses devoirs. EN EFFET, COMMENT LA LOI N'A-T-ELLE PAS ÉTÉ ÉTABLIE POUR LE JUSTE, SI ELLE EST NÉCESSAIRE À CELUI-LÀ MÊME QUI EST JUSTE, NON PAS DANS CE SENS QUE CETTE LOI LE CONDUISE DU PÉCHÉ À LA GRÂCE SANCTIFIANTE, MAIS EN TANT QUE, DEVENU JUSTE, IL EN USE LÉGITIMEMENT ? Ne fait-il pas assurément un usage légitime de la loi, l'homme juste qui, pour inspirer une terreur salutaire aux coupables, leur impose les prescriptions de la loi, afin que sous le feu de la concupiscence mauvaises se révoltant contre la défense et augmentant le nombre et la gravité de ses prévarications ils cherchent promptement, et par la foi, un refuge assuré dans la grâce justifiante, et échappent aux menaces de la lettre en goûtant les douceurs de la justice par la vertu du Saint-Esprit ?

De cette manière toute contradiction cesse entre ces deux passages cités plus haut, car nous voyons comment le juste peut user légitimement d'une loi bonne, quoique la loi ne soit point établie pour l'homme juste. En effet, ce n'est point par la loi qu'il a été justifié, mais par la loi de la foi, par laquelle il a cru qu'il avait absolument besoin de la grâce divine pour accomplir, malgré sa faiblesse, les prescriptions de la loi.




1. I Tim. I, 9, 8.
2. Gal. III, 21.
3. Rom. XI, 6.
4. Matth. V, 17.
5. Jean, I, 14.




Gras, souligné et majuscules ajoutés.
À suivre…


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Message  ROBERT. Ven 01 Oct 2010, 2:20 pm

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DE L’ESPRIT ET DE LA LETTRE.

SAINT AUGUSTIN.



CHAPITRE X. DANS QUEL SENS LA LOI N'EST-ELLE PAS ÉTABLIE POUR LE JUSTE.


17. De là ces paroles de l'Apôtre : "Où est donc le sujet de votre gloire? Il est exclu. Et par quelle loi ? Est-ce par la loi des œuvres ? Non, mais par la loi de la foi (1)". Cette gloire, dont parle saint Paul, peut s'entendre dans un double sens. Ou bien il s'agit de la gloire vraiment louable qui pour nous réside dans le Seigneur, gloire exclue, non pas qu'elle soit rejetée, mais parce que son excellence la fait sortir du rang des choses ordinaires. C'est ainsi que certains raffineurs de métaux sont appelés : "excluants, exclusores". "Afin", dit le Psalmiste, "que soient exclus tous ceux qui ont été éprouvés par l'argent (2)", comme s'il eût dit: "Afin que ceux qui ont été éprouvés par la parole du Seigneur" soient placés dans un poste éminent. Nous lisons encore : "Les oracles du Seigneur sont des oracles chastes; c'est de l'argent éprouvé par le feu (3)".

Peut-être aussi L'Apôtre a-t-il voulu parler dela gloire criminelle qui vient de l'orgueil, gloire dont se repaissent tous ceux qui, se flattant de mener une vie juste et sainte, n'attribuent qu'à eux-mêmes ce précieux privilège. Or un tel sujet de gloire, l'Apôtre le regarde comme exclu, non point par la loi des œuvres, mais par la loi de la foi, qui le réprouve d'une manière absolue. En effet, par cette loi de la foi, chacun de nous reste pleinement persuadé que s'il fait quelque œuvre bonne, c'est à la grâce de Dieu qu'il le doit, car c'est de cette grâce que lui vient exclusivement tout ce qu'il fait pour se perfectionner dans l'amour de la justice.



1. Rom. III, 27.
2. Ps. LXVII, 31.
3. Ps. XI, 7.




Gras et souligné ajoutés.

À suivre…



Ce deuxième sens de l’Apôtre, n’est-ce pas la marque de ceux qui traitent de pharisiens, ceux qui défendent aujourd’hui la Foi

catholique outrageusement attaquée et salie par les Intrus, dont le plus connu est Joseph Ratzinger ?


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Message  ROBERT. Ven 01 Oct 2010, 7:38 pm

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DE L’ESPRIT ET DE LA LETTRE.

SAINT AUGUSTIN.



CHAPITRE XI. LA PIÉTÉ N'EST QUE LA VÉRITABLE SAGESSE.


18. Cette conviction rend l'homme pieux, parce que la piété n'est autre chose que la véritable sagesse. J'appelle piété ce que les Grecs appellent le culte de Dieu, et cette précieuse habitude nous est hautement recommandée par ces paroles du livre de Job : "Voici que la piété c'est la sagesse (1)". Or, ce culte de Dieu a surtout pour effet, dans une âme, de montrer qu'elle n'est point ingrate. De là vient sans doute, dans notre véritable et auguste sacrifice, le solennel avertissement qui nous est adressé de rendre grâces à Dieu.

Or, de la part d'une âme ce serait se montrer ingrate que de s'attribuer à elle-même ce qui ne lui vient que de Dieu, et spécialement la justice. En effet, si c'est une faute de se glorifier de ses richesses, de la beauté de son corps, de son éloquence et des autres biens extérieurs ou intérieurs, soit du corps, soit de l'esprit, et dont les plus grands pécheurs sont quelquefois doués; QUEL CRIME N'EST-CE PAS DE SE GLORIFIER DE CE QUI EST LE BIEN PAR EXCELLENCE, C'EST-À-DIRE DE LA JUSTICE, COMME SI ELLE ÉTAIT NOTRE ŒUVRE PROPRE ? A CAUSE DE CE VICE, ON A VU LES PLUS GRANDS HOMMES ABANDONNÉS PAR DIEU À LEUR PROPRE FAIBLESSE ET TOMBER DANS TOUTES LES HONTES DE L'IDOLÂTRIE. Voilà pourquoi, dans cette même épître où il se pose en ardent défenseur de la grâce, après avoir dit qu'il se devait aux Grecs et aux Barbares, aux sages et aux insensés; après avoir déclaré que pour sa part il était tout disposé à porter l'Évangile aux Romains, Paul s'empresse d'ajouter: "CAR JE NE ROUGIS POINT DE L'ÉVANGILE; n'est-il point la vertu même de Dieu pour sauver tous ceux qui croient, les Juifs d'abord et ensuite les Gentils ?

Car la justice de Dieu y est révélée ; la justice qui vient de la foi et se perfectionne par la foi, selon qu'il est écrit: {Le juste vit de la foi}. Telle est donc la justice de Dieu, justice voilée dans l'Ancien Testament, mais révélée dans le Nouveau. Elle est appelée la justice de Dieu, parce que en nous l'accordant, il nous rend justes, comme il est dit: {Le salut du Seigneur (1)}, c'est-à-dire le salut par lequel il nous sauve. Telle est aussi cette foi de laquelle et pour laquelle la justice nous est révélée, c'est-à-dire qu'elle est révélée par la foi de ceux qui nous annoncent l'Évangile, et pour la foi de ceux qui obéissent. Éclairés par cette foi de Jésus-Christ, c'est-à-dire par cette foi que Jésus-Christ nous a conférée, nous croyons fermement que SI NOUS VIVONS DANS LA JUSTICE, C'EST À DIEU QUE NOUS LE DEVONS ET QUE NOUS LE DEVRONS TOUJOURS . N'est-il pas juste dès lors que nous lui témoignions notre gratitude par ce culte souverain que nous ne devons qu'à lui seul ?



1. Job, XXVIII, 28.
1. Ps. III, 9.




Gras, majuscules et italiques ajoutés.
À suivre…


QUEL CRIME N'EST-CE PAS DE SE GLORIFIER DE CE QUI EST LE BIEN PAR EXCELLENCE, C'EST-À-DIRE DE LA JUSTICE, COMME SI ELLE ÉTAIT NOTRE ŒUVRE PROPRE ? A CAUSE DE CE VICE, ON A VU LES PLUS GRANDS HOMMES ABANDONNÉS PAR DIEU À LEUR PROPRE FAIBLESSE ET TOMBER DANS TOUTES LES HONTES DE L'IDOLÂTRIE.

Souvenez-vous des paroles de Montini : Nous, plus que quiconque, avons le CULTE de l’homme.

Or, qu’est-il arrivé, quelques Intrus plus tard ? Ne nagent-ils pas, en effet, tous autant qu’ils furent (Luciani, Wojtyla)

et qu’ils sont (Joseph Ratzinger en tête), dans la pire des idolâtries, pire que celle des païens, avec Assise,

liberté religieuse, humanisme intégral, etc, etc. ?



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Message  ROBERT. Lun 04 Oct 2010, 8:17 pm

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DE L’ESPRIT ET DE LA LETTRE.

SAINT AUGUSTIN.



CHAPITRE XII. LA CONNAISSANCE DE DIEU PAR LES CRÉATURES.

19. Après cette exposition de ses principes, l'Apôtre se tourne avec indignation vers ceux qui, gonflés de cet orgueil dont j'ai parlé plus haut et s'élevant follement en eux-mêmes jusqu'à se priver de tout appui, vont se briser honteusement contre les pierres dont ils se sont fait des idoles. Il venait d'exalter la piété de la foi, qui nous presse de rendre à Dieu des actions de grâces abondantes pour la justification qu'il veut bien nous accorder; se plaçant aussitôt en face du vice contraire, il s'écrie: "L'Évangile nous révèle également la colère divine qui éclatera du ciel contre l'impiété et l'injustice de ces hommes qui retiennent la vérité de Dieu dans l'injustice, parce qu'ils ont connu ce qui peut se découvrir de Dieu, Dieu même le leur ayant fait connaître.

En effet, les perfections invisibles de Dieu sont devenues visibles depuis la création du monde, par la connaissance que ces créatures nous en donnent, en sorte qu' ils sont inexcusables, puisqu'ayant connu Dieu, ils ne l'ont point glorifié comme Dieu, et ils ne lui ont point rendu grâces, mais ils se sont égarés dans leurs vains raisonnements, et leur coeur insensé a été rempli de ténèbres. Ainsi ils sont devenus fous en s'attribuant le nom de sages, et l'honneur qui n'est dû qu'au Dieu incorruptible ils l'ont transféré à l'image d'un homme corruptible, à des figures d'oiseaux; de bêtes à quatre pieds et de reptiles (1) ».


REMARQUEZ QUE L'APÔTRE NE DIT PAS DE CES HOMMES QU'ILS IGNORENT LA VÉRITÉ, MAIS QU'ILS RETIENNENT LA VÉRITÉ DANS L'INJUSTICE. Or, comme on serait tenté de demander à quelle source ces hommes avaient puisé la vérité, puisque Dieu ne leur avait pas donné la loi, l'Apôtre prévient la question et répond que c'est par les choses visibles qu'ils ont pu connaître les choses invisibles du Créateur. C'est en s'appliquant à cette recherche que de grands esprits sont parvenus à avoir de Dieu une connaissance naturelle suffisante. Mais voici leur impiété. "Après avoir connu Dieu, ils ne l'ont pas glorifié comme Dieu, ils ne lui ont point rendu grâces, et ils se sont évanouis dans leurs pensées". L'orgueil, telle est donc la maladie de ceux qui se trompent eux-mêmes en se croyant quelque chose, tandis qu'ils ne sont rien (2). Ils se sont aveuglés dans ce gonflement de l'orgueil, contre lequel le Psalmiste protestait de toute son âme quand il s'écriait: "Nous verrons la lumière dans votre splendeur (3)"; car pour eux, ils se sont détournés de la lumière de l'immuable vérité "et leur coeur insensé s'est enveloppé des plus épaisses ténèbres".

Quoiqu'ils eussent connu le Seigneur, leur cœur n'était pas sage, et ils ont fait preuve d'une véritable folie, puisqu'ils n'ont pas glorifié Dieu et ne lui ont pas rendu grâces. Le Seigneur avait dit à l'homme : "La piété, telle est la véritable sagesse" ; mais ces hommes ont répondu "en disant qu'ils étaient sages", ce qui signifie en réalité qu'en s'attribuant à eux-mêmes les biens qu'ils possédaient, "ils sont devenus insensés".



1. Rom. I, 14-23.
2. Gal. VI, 3.
3. Ps. XXXV, 12, 10




Gras et majuscules ajoutés.

À suivre…


Qu’il est terrible de tomber dans les mains du Dieu vivant !!


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Message  ROBERT. Mer 06 Oct 2010, 2:34 pm

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DE L’ESPRIT ET DE LA LETTRE.

SAINT AUGUSTIN.


CHAPITRE XII. LA CONNAISSANCE DE DIEU PAR LES CRÉATURES.


20. Et maintenant; quel besoin de rappeler ce qui suit ? Entraînés sur la voie de cette impiété dont je parle, ces hommes qui ont pu connaître le Créateur par la créature, se sont sentis repoussés par Dieu lui-même, car il résiste aux orgueilleux (4), et, précipités au fond de l'abîme, ils offrent dans leur propre personne le commentaire beaucoup plus éloquent que nous ne pourrions le faire nous-mêmes, des châtiments énoncés dans la suite de cette épître.

D'ailleurs, je ne me suis pas proposé dans cet ouvrage l'explication de cette Épître; si j'invoque son témoignage, c'est pour prouver aussi clairement que possible que le secours divin dont nous avons besoin pour pratiquer la justice ne consiste pas précisément dans les saints et excellents préceptes que Dieu nous a donnés, mais dans L'ESPRIT DE GRÂCE QUI VIENT RELEVER NOTRE VOLONTÉ ET LUI PRÊTER UN SECOURS SANS LEQUEL NOUS NE POUVONS FAIRE LE BIEN. En dehors de ce puissant secours, la loi n'est plus qu'une lettre qui tue; car au lieu de justifier les pécheurs, elle ne fait qu'aggraver leur culpabilité. La connaissance que les Gentils avaient acquise du Créateur par le moyen des créatures, ne leur a nullement procuré le salut, "parce que, connaissant Dieu, ils ne l'ont pas glorifié comme Dieu, ils ne lui ont pas rendu grâces et se sont gratifiés du nom de sages". De même vous pouvez connaître par la loi le chemin que vous avez à suivre, mais cette connaissance seule ne vous justifie pas, parce que "ceux qui s'efforcent d'établir leur propre justice, ne sont point soumis à la justice de Dieu (1)".


4. Jacq. IV, 6.
1. Rom. X, 3.




Gras et majuscules ajoutés.
À suivre…



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Message  ROBERT. Jeu 07 Oct 2010, 8:41 pm

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DE L’ESPRIT ET DE LA LETTRE.

SAINT AUGUSTIN.



CHAPITRE XIII. LA LOI DES ŒUVRES ET LA LOI DE LA FOI.

21. Essayons donc, dans la mesure de nos forces, de préciser la différence qui existe entre la loi des œuvres, laquelle n'empêche pas l'homme de se glorifier en lui-même, et la loi de la foi, qui nous oblige de tout reporter à Dieu. On va me dire peut-être que la loi des œuvres se trouve dans le judaïsme et la loi de la foi dans le christianisme, parce que la circoncision et autres œuvres semblables appartenaient à la loi, tandis qu'elles ont cessé sous le règne de la discipline chrétienne. Mais cette distinction est absolument erronée, comme il est facile de le démontrer et comme nous l'avons prouvé par des arguments qui étaient à la portée de tous et de vous en particulier. Toutefois, comme ce sujet est de la plus haute importance, je crois devoir corroborer ma démonstration par de nouveaux témoignages.

Il est certain que l'Apôtre parle de la loi qui ne justifie personne, et dont l'introduction dans le monde n'a eu d'autre résultat que de faire abonder le péché (2). Et pourtant, ne voulant pas qu'un ignorant, ou un sacrilège arguât de ce fait pour condamner la loi, il en prend la défense en ces termes : "Que dirons-nous donc ? La loi est-elle un péché ? A Dieu ne plaise ! mais je n'ai connu le péché que par la loi ; car je n'aurais pas connu la convoitise, si la foi n’avait pas dit : "Vous ne convoiterez point." Mais le péché ayant pris occasion de s'irriter par le précepte, a produit en moi toutes sortes de mauvais désirs".

Saint Paul dit également : "La loi est sainte, le précepte est saint, juste et bon; mais le péché, pour faire apparaître ce qu'il est, n'a donné la mort que par une chose qui était bonne (1)". La lettre qui tue c'est celle qui dit : "Vous ne convoiterez pas". C'est d'elle aussi que l'Apôtre disait, comme je l'ai rapporté plus haut : "La loi ne donne que là connaissance du péché. Maintenant, au contraire, sans la loi, la justice de Dieu a été manifestée, attestée par la loi et les Prophètes, et cette justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ est donnée à tous ceux qui croient; car il n'y a nulle distinction.

Car tous ont péché et ont besoin de la gloire de Dieu, étant justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est en Jésus-Christ que Dieu a proposé pour être la victime de propitiation, par la foi en son sang, pour faire paraître sa justice, par la rémission des péchés passés. Ces péchés, il les a soufferts avec patience pour faire paraître en ce temps cette justice qui vient de lui, montrant tout ensemble qu'il est juste et qu'il justifie celui qui a la foi en Jésus-Christ". Enfin arrive la question que nous traitons : "Où est donc le sujet de votre gloire ? Il est exclu. Et par quelle loi ? Est-ce par la loi des œuvres ? Non, mais par la loi de la foi (2)".


Comprenons-le donc, cette loi des faits, c'est celle qui dit : "Vous ne convoiterez pas", car c'est par elle que nous avons la connaissance du péché. D'UN AUTRE CÔTÉ, JE VOUDRAIS SAVOIR SI QUELQU'UN OSERAIT ME DIRE QUE LA LOI DE LA FOI NE DIT PAS : "VOUS NE CONVOITEREZ PAS". CAR SI ELLE NE LE DIT PAS, POURQUOI DONC, PLACÉS COMME NOUS LE SOMMES SOUS SON RÈGNE, NE PÉCHONS-NOUS PAS EN TOUTE SÉCURITÉ ET AVEC UNE COMPLÈTE IMPUNITÉ ? N'EST-CE PAS LÀ CE QU'AFFIRMAIENT CES HOMMES QUE L'APÔTRE STIGMATISAIT EN CES TERMES : "ET POURQUOI NE FERONS-NOUS PAS LE MAL, AFIN QU'IL EN ARRIVE DU BIEN ? car tel est le langage que quelques-uns nous prêtent par une calomnie qu'ils nous imposent, et ces personnes seront justement condamnées (1)".

Or, cette loi dit elle-même : "Vous ne convoiterez pas", comme l'attestent et le répètent sans cesse un si grand nombre de préceptes évangéliques et apostoliques ; pourquoi donc alors ne pas l'appeler la loi des œuvres ? D'un autre côté, parce qu'elle n'a pas les œuvres des anciens sacrements, la circoncision et autres semblables, il ne faut point en conclure qu'elle n'a point d'œuvres à accomplir dans les sacrements de la nouvelle alliance, et à ce titre encore elle pourrait être appelée la loi des œuvres.

Et si vous prétendez qu'il était question des œuvres des sacrements quand on faisait mention de la loi pour prouver que c'est par elle que nous connaissons le péché, et que ce n'est pas d'elle que nous vient la justification, j'en conclurai que ce n'est point par cette loi des œuvres quelle qu'elle soit, qu'a été exclue la glorification, mais par la loi de la foi, de cette foi dont vit le juste. Mais enfin cette loi même de la foi ne nous donne-t-elle pas, elle aussi, la connaissance du péché, puisqu'elle nous crie à tous : "Vous ne convoiterez pas" ?



1. Rom. X, 3.
2. ib.. V, 20.
1. Rom. VII, 7-13.
2.ib. III, 20, 27.
1. Rom. III, 8.




Gras et majuscules ajoutés.
À suivre…


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Message  ROBERT. Sam 09 Oct 2010, 4:57 pm

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DE L’ESPRIT ET DE LA LETTRE.

SAINT AUGUSTIN.



CHAPITRE XIII. LA LOI DES ŒUVRES ET LA LOI DE LA FOI.

22. Je formulerai donc en quelques mots la différence que nous cherchons. La voici. La loi des œuvres commande en menaçant, et !a loi de la foi obtient pour celui qui croit l'accomplissement de ce qu'elle commande. La première dit : "Vous ne convoiterez pas (2)", la seconde nous tient ce langage : "Comme je savais que personne ne peut être continent si Dieu ne lui en fait la grâce, et comme c'est une preuve de sagesse de savoir de qui nous vient ce don, je me suis approché du Seigneur et je l'ai prié (3)".

C'est là cette sagesse que nous appelons la piété, et par laquelle nous honorons le Père des lumières, de qui nous vient tout don parfait et excellent (4). Ce sacrifice de louange et d'action de grâces est d'autant plus agréable à Dieu, que celui qui le rend se glorifie non pas en lui-même, mais dans le Seigneur (5).


Ainsi donc, en vertu de la loi des œuvres, Dieu nous dit : Faites ce que je vous commande ; et par la loi de la foi, nous disons à Dieu : Donnez-nous de faire ce que vous commandez. La loi ordonne afin d'avertir de ce que doit faire la foi, ou, en d'autres termes, afin d'apprendre à son sujet ce qu'il doit demander s'il ne peut immédiatement l'accomplir; et supposé qu'il le puisse et qu'en effet il l'accomplisse, il doit savoir de qui il tient cette possibilité. Écoutons en effet cet ardent prédicateur de la grâce : "Nous n'avons pas reçu l'esprit de ce monde, mais l'Esprit de Dieu, afin que nous sachions ce qui nous a été donné par Dieu (1)". Quel est donc l'esprit de ce monde, si ce n'est l'esprit d'orgueil ? Cet esprit a rendu insensé et aveugle le coeur de ceux qui, connaissant Dieu, ne l'ont pas glorifié comme Dieu en lui rendant grâces. C'est encore ce même esprit qui trompe ceux qui, ignorant la justice de Dieu et voulant constituer leur propre justice, ne se sont pas soumis à la justice de Dieu.


Celui-là donc me semble le fils de la foi, qui sait de qui espérer ce qu'il n'a pas encore, bien plutôt que celui qui s'attribue à lui-même ce qu'il croit posséder; ce qui n'empêche pas que l'état que nous devons préférer c'est l'état de celui qui possède et qui sait par la munificence de qui il possède, pourvu toutefois qu'il ne s'attribue point une perfection qui n'est pas de ce monde ; car autrement il imiterait ce pharisien qui, tout en rendant grâces à Dieu de ce qu'il avait, ne demandait plus rien pour lui-même, comme s'il n'avait eu besoin de rien pour accroître et perfectionner sa justice (2).

Après ces considérations, proportionnées aux forces qu'il a plu à Dieu de nous départir, nous sommes en droit de conclure que l'homme est justifié, non point par les préceptes d'une vie sage, mais par la foi de Jésus-Christ, c'est-à-dire non point par la loi des œuvres, mais par la loi de la foi; non point par la lettre, mais par l'esprit; non point par le mérite de ses actions, mais par la grâce gratuite.



2. Exode, XX, 17.
3. Sag. VIII, 21.
4 Jacq. I, 17.
5. II Cor. X, 17.
1. I Cor. II, 14.
2. Luc, XVIII, 11, 12.




Gras ajoutés.
À suivre…


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Message  ROBERT. Dim 10 Oct 2010, 6:29 pm

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DE L’ESPRIT ET DE LA LETTRE.

SAINT AUGUSTIN.




CHAPITRE XIV. LE DÉCALOGUE TUE ÉGALEMENT QUAND LA GRÂCE FAIT DÉFAUT.


23. S'adressant à ceux qui étaient soumis à la circoncision, l'Apôtre les blâme et les corrige jusqu'à leur faire clairement entendre que sous le nom de la loi il comprend la circoncision elle-même et les autres observances légales que les chrétiens repoussent comme n'étant que les ombres de ce qui devait arriver, et préférant la réalité à la figure.

Il va plus loin encore, car, non content de constater l'impuissance justificatrice de la loi et de ces sacrements antiques qui n'étaient que des figures, il déclare que la justification ne repose pas davantage sur les œuvres qui constituent toutefois extérieurement une vie irréprochable, puisqu'on y trouve l'accomplissement de ce mot : "Vous ne convoiterez pas". Mais pour mieux juger encore de ce que nous avançons, voyons le Décalogue lui-même. Cette loi, écrite par le doigt de Dieu sur des tables de pierre, fut donnée à Moïse au sein des foudres du Sinaï, avec ordre de la promulguer à son peuple. Elle est renfermée (1) dans dix préceptes qui ne parlent nullement de la circoncision ni des victimes animales dont le sang n'a jamais été versé par les chrétiens.


De ces dix préceptes si vous exceptez l'observation du sabbat, dites-moi ce qu'il faut en retrancher à l'égard des chrétiens ? Est-ce la défense qui est faite d'adorer les idoles ou toute autre fausse divinité, à l'exclusion du vrai Dieu ? Est-ce la défense de prendre en vain le nom du Seigneur ? L'obligation d'honorer ses parents, d'éviter la fornication, l'homicide, le vol, le faux témoignage, l'adultère, le désir de s'approprier le bien d'autrui ? Auquel de ces préceptes prétendez-vous qu'un chrétien n'est pas soumis ? Ou bien direz-vous que, dans cette lettre qui tue, l'Apôtre ne se proposait nullement de ranger cette loi des deux tables, mais seulement la loi de la circoncision et des autres sacrements abolis par la nouvelle alliance ? Mais vous ne le pouvez pas, puisque c'est dans cette loi que nous lisons: "Vous ne convoiterez pas", "précepte" qui sans doute "est saint, juste est bon" et, cependant, n'est-ce pas par lui "que le péché m'a trompé, et par lui qu'il m'a tué ?" Et, en effet, n'est-ce pas là le sens de ces mots : "La lettre tue ?"



1. Exode, XXXI, 18; Deut. II, 10 ; Exode, XX.




Gras ajoutés.
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Message  ROBERT. Mer 13 Oct 2010, 7:53 pm

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DE L’ESPRIT ET DE LA LETTRE.

SAINT AUGUSTIN.



CHAPITRE XIV. LE DÉCALOGUE TUE ÉGALEMENT QUAND LA GRÂCE FAIT DÉFAUT.



24. Le passage de l’Épitre aux Corinthiens, dans lequel nous lisons :"La lettre tue, mais l'esprit vivifie", prouve jusqu'à la dernière évidence que l'Apôtre entendait parler du Décalogue lui-même. Écoutons plutôt: "Vous faites voir que vous êtes la lettre de Jésus-Christ, dont nous avons été les secrétaires, et qui est écrite, non avec de l'encre, mais avec l'Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, qui sont vos cœurs.

Or, c'est par Jésus-Christ que nous avons une si grande confiance en Dieu. Car nous ne sommes pas capables de former de nous-mêmes aucune bonne pensée, comme de nous-mêmes, mais c'est Dieu qui nous en rend capables. Et c'est lui aussi qui nous a rendus capables d'être les ministres de la nouvelle alliance, non par la lettre, mais par l'esprit; car la lettre tue, mais l'esprit vivifie. Que si le ministère de la lettre gravée sur des pierres, qui était un ministère de mort, a été accompagné d'une telle gloire que les enfants d'Israël ne pouvaient regarder le visage de Moïse à cause de la gloire dont il éclatait, laquelle devait néanmoins finir; combien le ministère de l'esprit doit-il être plus glorieux ! Car si le ministère de la condamnation a été accompagné de gloire, le ministère de la justice en aura incomparablement davantage (1)".


Ces paroles nous fourniraient matière à de nombreuses considérations, mais peut-être que plus tard elles reviendront plus à propos. Pour le moment, il nous suffit de remarquer de quelle lettre parle l'Apôtre quand il dit qu'elle tue, et lui oppose l'esprit qui vivifie. Tel est assurément ce ministère de la lettre gravée sur des pierres, ministère de mort et de condamnation, parce que la loi est entrée, afin que le péché surabondât.

D'un autre côté, ces mêmes préceptes sont tellement utiles et salutaires à celui qui les observe, qu'il est impossible d'avoir la vie si on ne les observe pas. Dira-t-on que c'est à cause du seul précepte relatif au sabbat, que le Décalogue a été appelé une lettre qui tue, parce que celui, qui l'observe aujourd'hui selon la lettre, fait preuve d'une sagesse purement charnelle ; or la sagesse selon la chair, c'est la mort (2) tandis que les neuf autres préceptes, observés selon la rigueur du texte, appartiendraient non pas à la loi des œuvres selon laquelle on n'est pas justifié, mais à la loi de la foi, de laquelle vit le juste ? Où donc plaçons-nous ces mots: "La loi opère la colère ; car là où il n'y a pas de loi, il n'y a pas de prévarication (3); Le péché a régné dans le monde jusqu'à la loi ; mais le péché n'était pas imputé comme tel, lorsque la loi n'existait pas (1); C'est par la loi que nous avons la connaissance du péché (2); J'aurais ignoré la concupiscence, si la loi n'avait pas dit : Vous ne convoiterez pas ?"



1. II Cor. III, 29.
2. Rom. VIII, 6.
3. id. IV, 15.
1. Rom. V, 13.
2.id. III, 20.





Gras ajoutés.
À suivre…




si le ministère de la lettre gravée sur des pierres, qui était un ministère de mort, a été accompagné d'une telle gloire que les enfants d'Israël ne pouvaient regarder le visage de Moïse à cause de la gloire dont il éclatait, laquelle devait néanmoins finir; combien le ministère de l'esprit doit-il être plus glorieux ! Car si le ministère de la condamnation a été accompagné de gloire, le ministère de la justice en aura incomparablement davantage.

Voilà pourquoi il faut la lettre et l'esprit, tout comme il faut la validité et la licéité...
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