Un seul s'échappe ... un seul

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Message  Diane + R.I.P Mer 30 Sep 2009, 10:17 am

Un seul s'échappe ... un seul



Les vacances, on le sait, ne manquent pas de dangers.

La jeunesse est légère, la chair très faible, le monde très sale, et le diable très fort. Alors, le moyen de garder pure son âme ? Je tremble, vous dis-je encore une fois, pour tant de faiblesses devant tant d'incessantes sollicitations.
Au moins, si l'on ne se couchait jamais sans faire un acte de contrition parfaite, ce serait toujours un demi-mal que ces folies sincèrement regrettées devant son crucifix.

Au moins, si l'on aimait la très sainte Vierge et si l'on trichait le diable, un peu tous les jours, pour réciter une dizaine de chapelet, on se fabriquerait comme en cachette, une planche de salut, pour l'heure du plongeon fatal. . .

La bonne Mère n'a jamais abandonné un malheureux qui lui a, chaque soir, consacré son âme dans une courte et filiale prière . . . Cela ne s'est jamais vu, et ne se verra jamais .. . Marie est trop grande Dame et trop bonne Mère.

Saint Bernard l'a proclamé et ma petite histoire vient vous le prouver.

Un dimanche après-midi. . . dans une des coquettes petites villes des Cantons de l'Est, le fait s'est passé, il y a quelques années.

Deux garçons de votre âge s'arriment pour faire sur l'eau un tour de promenade. Rien de mieux, s'ils n'ont que la distraction en tête et s'ils sont allés à la messe le matin. Ils étaient en règle avec le commande' ment de l'Eglise, cela n'empêche par la mère inquiète de leur donner des conseils de prudence : « On lit tant d'accidents ! — Pas de soin, maman, on revient dans une heure ! »

Ils partent, les yeux clairs, le sourire aux lèvres, bien campés dans leur chandail blanc, heureux de vivre.

Sur le bord de l'eau ils rencontrent un ami de la famille, un monsieur d'un certain âge, dans la cinquantaine, je crois, et gentiment lui offrent de les accompagner. « Comme de raison, c'est pas de refus, les enfants, il fait trop beau. »

On saute en chaloupe . . . Pour se mettre à l'aise, le vieux veut se dévêtir un peu, mais à peine a-t-il commencé qu'il s'écrie et très sérieux : « Attention, les gars ; moi je ne vais pas plus loin. Tirez au bord.

__Mais qu'est-ce qui vous prend, le père ? » demandent les jeunes gens un peu vexés. « Il me prend que je n'ai pas mon scapulaire. C'est tout, tirez, au bord ! »

Ah ! pieux lecteurs, si vous aviez, entendu les jeunes ! . . . Un éclat de rire à étourdir les échos du voisinage ! Et les quolibets, et de l'esprit, et de l'esprit ! Malheureusement pas de l'esprit chrétien.

« Mais non, mais vous nous payez, votre tête vous !

— L'entends-tu ? A-t-on jamais vu un type pareil ?

— Vous n'avez, pas votre scapulaire ; . . . veux-tu, le père, qu'on aille chercher le prêtre ?

— Et le bedeau avec ?

— On a des rames, et quatre bras ... ça suffit, je suppose, pour canoter ! »

Le vieux ne bronchait pas.

Les regardant dans les yeux, il leur flanqua à la face ce paquet de vérités qu'ils durent avaler d'un trait : « Chacun son idée, mes amis. On voit bien que vous êtes jeunes, vous autres. N'importe, ce n'est pas joli ce que vous venez, de dire là. Voyez-moi ça ; ça été élevé catholique, ça a eu des parents chrétiens, ça parle et ça se conduit comme s'il n'y avait pas de Sainte Vierge. En tous cas, moi je m'en vais à terre ; moi, j'en sais aussi long que vous sur les voyages, et je ne vais jamais sur l'eau sans mon scapulaire. C'est mon idée . . ., gardez, la vôtre, moi je prends le bord... Tirez,. »

Le coup avait porté ; les jeunes baissent pavillon, comme on dit, et reconduisent leur vieil ami au rivage : «Ne prenez; pas la mouche, le père. On n'en veut pas à votre scapulaire ; on vous attend. »

Cinq minutes après, le vieux chevalier de Marie revenait joyeux : « Avec ça, dit-il, en mettant la main sur sa poitrine, avec ça, on ne craint pas ! ... » On part enfin. Le ciel d'un bleu royal se mire dans la rivière couverte d'une flotte de canots, de yachts et de blanches voiles. L'entrain ne manque pas : la vie et la joie semblent s'être données rendez-vous ; de son disque rouge-feu le soleil lance ses rayons obliques — car il se fait tard, un peu — sur toutes ces jeunesses qui le narguent en chantant : Nous irons sur l'eau Nous y promener, et tout le répertoire canadien-français . . . On s'appelle d'une barque à l'autre ; on se défie ; on s'en donne à cœur joie ; on vogue à l'aventure « comme on vogue à vingt ans », cela va de soi. On flirt même un peu. Pour l'instant le danger n'est pas là.

Le danger ? Oui, un terrible danger. Il est à un demi-mille plus bas, un danger connu du public ... Tout le monde le savait, mais le fun, comprenez-vous ? ça grise et ça aveugle de plus fortes têtes, ça ôte la notion du temps, des distances ; . . . et trop tard, nos promeneurs s'aperçoivent que le courant, irrésistible, les emporte. Un refrain joyeusement commencé s'arrête dans leur gorge . . . Trop tard ! . . . La rivière faisait chute à quelques cents verges. Le gouffre les attire . . . On lutte à force de rames ... on lutte pour la vie . . . Trop tard. Pâle, on se regarde, et on lit dans les yeux effarés les uns des autres son arrêt de mort.

Au secours ! On crie à cœur fendre . . . Inutiles appels : les grondements de la chute couvrent les voix• Et c'est tout. . . l'esquif, telle une bête affolée, s'engouffre dans la profondeur écumante.

Sainte Vierge ! ayez pitié ! . . .
Triste soirée que celle de ce dimanche si joyeusement commencé ... Or, sachez-le bien pour ne l'oublier jamais, du désastre un seul s'échappa sain et sauf : le plus vieux des trois naufragés, ... un seul ; et celui-là qui portait son scapulaire.

La Vierge s'était penchée sur lui, l'avait tiré du gouffre.

Il ne s'était pas en vain souvenu d'elle, et ne regrettait point de l'avoir sur son cœur, son cher scapulaire.

Jeunes gens, ayez-le donc partout, toujours, votre scapulaire . . .







(Le Père H. Couture, dominicain, Les Bontés de
Marie.)


Dernière édition par Diane le Mer 30 Sep 2009, 11:04 am, édité 1 fois
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Message  Sandrine Mer 30 Sep 2009, 10:39 am

Merci chère Diane pour cette histoire !

« Souvenez-vous, ô très pieuse Vierge Marie, qu'on n'a jamais ouï dire qu'aucun de ceux qui ont eu recours à votre protection, qui ont imploré votre secours, demandé vos suffrages, ait été abandonné.
Animé d'une pareille confiance, ô Vierge des Vierges, j'accours à vous; et, gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne à vos pieds. Daignez, ô Mère du Verbe, ne pas méprisez ma prière; mais écoutez-la favorablement, et exaucez-moi.
Ainsi soit-il. »

( Saint Bernard )

Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous qui avons recours à vous !
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Message  ROBERT. Mer 30 Sep 2009, 4:28 pm

.

Merci Diane pour cette belle histoire qui prouve que, non seulement on ne se moque pas de Dieu, mais non plus de Sa Sainte Mère la Vierge

chérie :


Un seul s'échappe ... un seul 430970 À LA VIERGE CHÉRIE, CHANTONS UN CHANT NOUVEAU ! Un seul s'échappe ... un seul 430970
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