Tychique : Qui est-il ?

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Message  Louis Lun 06 Avr 2020, 6:48 am

Tychique  

I

Le XXe chapitre des Actes des Apôtres nous montre saint Paul, sorti d'Éphèse, continuant son voyage vers Jérusalem. Il eut pour compagnon Sopater, fils de Pyrrhus de Bérée, Aristarque (XII, XIV et XV) et Second qui étaient de Thessalonique, Gaïus de Derbe et Timothée,Tychique et Trophime, tous deux d'Asie.

Ces deux derniers, ayant devancé saint Paul, l'attendirent à Troade. C'est là que saint Paul ressuscita le jeune Eutyque. Assis sur une fenêtre, ce jeune homme s'était endormi pendant le sermon de l'Apôtre, et s'était tué en tombant du troisième étage. Avis à ceux qui dorment pendant le sermon.

Presque tous les compagnons de voyage de saint Paul nous sont connus. Il reste à parler de Tychique et de Trophime.

Comme nous l'avons vu…

4.  * Sopater, probablement le même que Sosipatre, parent de S. Paul, Rom., XVI, 21. — Aristarque. Voir Actes, XIX, 29. — Second. Ce personnage, qui porte un nom latin, est inconnu, de même que Gaïus de Derbe. — Tychique, peut-être originaire d'Éphèse, fut probablement le même qui porta les Épîtres de S. Paul aux églises d'Éphèse et de Colosses (Éph., VI, 21 ; Col., IV, 7.) On croit qu'il accompagna Titus et Trophime dans la mission de Corinthe mentionnée II Corinthiens, Vlll, 16-24. — Trophime. « Ce Trophime est l'évêque que l'Église d'Arles honore comme son apôtre. Il était d'Éphèse et Gentil d'origine. Après avoir suivi S. Paul à Jérusalem, il paraît l'avoir rejoint à Rome, puis accompagné dans ses dernières missions. La seconde Épître à Timothée nous le montre retenu à Milet par la maladie, durant la dernière captivité de l'Apôtre ; mais, d'après la tradition, il n'aurait guère tardé à repasser, comme S. Crescent, de l'Orient dans les Gaules. S'étant fixé à Arles, il prêcha l'Évangile avec zèle, et cultiva avec tant de soin le champ qui lui avait été assigné, que de là, comme d'une source abondante, les ruisseaux de la foi se répandirent dans la France entière. » Ces paroles du Martyrologe romain, 29 décembre, empruntées de la première Épître de S. Zozime (417), indiquent l'existence d'une tradition, attestée quelques années plus tard (450), plus d'un siècle avant S. Grégoire de Tours, par tous les évêques de la province de Vienne. » (L. BACUEZ)

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Extrait de la note 4, dans la sainte Bible selon la Vulgate, Actes, XX, v. 4  (GLAIRE)

29.  * Gaïus, inconnu, différent de Gaïus d’Actes XX, 4 [note ci-haut] —  Aristarque était de Thessalonique. Il était avec S. Paul à Rome (Actes XXVII, 2 ) et il est mentionné comme collaborateur de l’Apôtre et prisonnier avec lui. Colossiens IV, 10, et Philémon 24. D’après la tradition, il devint évêque d’Apamée.

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Note 29, dans la sainte Bible selon la Vulgate, Actes, XIX, v. 29  (GLAIRE)

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Message  Louis Mar 07 Avr 2020, 6:43 am

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II

Comme nous l'avons vu, les juifs avaient, longtemps avant Notre-Seigneur, des établissements dans toutes les parties de l'empire romain, en Occident aussi bien qu'en Orient. Tychique, juif d'origine, était de la province d'Asie, dévoué à saint Paul, dont il se sépare le moins possible; il devint son homme de confiance, son tabellaire : c'est-à-dire son messager, son courrier, son facteur.

C'est lui que le grand Apôtre, prisonnier à Rome, charge de porter sa lettre aux Éphésiens. « Quant aux circonstances où je me trouve, leur dit-il, et à mes occupations, Tychique, notre cher frère et fidèle ministre du Seigneur, vous informera de tout. C'est pour cela que je vous l'ai envoyé, afin que vous sachiez tout ce qui me concerne, et qu'il console vos cœurs (1). »

III

La même année, 59e de Notre-Seigneur, la 17e de saint Pierre à Rome, et la cinquième du règne de Néron, Tychique repasse de l'Orient en Occident et, de retour à Rome, repart pour l'Orient, porteur d'une lettre de saint Paul à Timothée, évêque d'Éphèse et d'une autre aux chrétiens de Colosses.

L'année suivante, le même Apôtre confie à son fidèle et infatigable tabellaire une autre lettre pour Philémon, le maître de l'esclave Onésime. Tychique accomplit ses commissions avec une exactitude religieuse et c'est à lui, en grande partie, que nous devons la conservation de plusieurs des précieuses lettres de saint Paul.

Mais on ne doit pas croire que Tychique ne sût faire auprès de l'Apôtre que la…
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(1) Eph. VI, 21, 22.

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Message  Louis Mer 08 Avr 2020, 6:03 am

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SUITE

IV

Mais on ne doit pas croire que Tychique ne sût faire auprès de l'Apôtre que la fonction de simple messager. Saint Paul l'employait aussi afin de connaître l'état des Églises, et lui en faire son rapport; consoler les fidèles, leur donner des avis, et les encourager par ses exhortations. C'est sans doute pour cela qu'il l'appelle, ainsi que nous l'avons vu, son cher frère, un fidèle ministre du Seigneur, et son compagnon dans le service de Dieu et du prochain.

V

En effet, la tradition nous apprend que Tychique devint évêque de Colophon, en Ionie, dans la province proconsulaire d'Asie, et qu'il succéda en cette charge à saint Sosthène (VII) , cet autre disciple de saint Paul que nous avons fait connaître, à l'occasion des troubles d'Éphèse.

Il paraît qu'il mourut à Paphos, dans l'île de Chypre ; car le Martyrologe romain s'exprime ainsi, au 29 avril, jour de sa fête : « A Paphos, dans l'île de Chypre, naissance de saint Tychique, disciple du Bienheureux Apôtre Paul, que, dans ses Épîtres, le même Apôtre appelle son très cher frère, ministre fidèle et son coserviteur dans le Seigneur. »

VI

Les Grecs font de saint Tychique un des soixante-douze disciples de Notre-Seigneur; mais leur témoignage ne repose sur aucune preuve, et, puisque l'occasion s'en présente, donnons quelques détails sur les soixante-douze disciples. Leur existence est certaine. L'Évangile la révèle ; mais c'est tout. « Le Seigneur, dit saint Luc, choisit encore soixante-douze autres disciples, et les envoya deux à. deux devant lui, devant toutes les villes où il devait aller. Et il leur disait : « La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers; priez le maître de la moisson qu'il envoie des ouvriers en sa moisson. » Et les soixante-douze disciples revinrent avec joie, disant : Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis en votre nom. »

Pourquoi soixante-douze disciples, ni plus ni moins ?...

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Message  Louis Jeu 09 Avr 2020, 6:31 am

Tychique

SUITE

VII

Pourquoi soixante-douze disciples, ni plus ni moins ? La raison en est facile à comprendre. Comme lui-même le dit, le Verbe incarné était venu pour changer en réalités toutes les figures de l'ancienne loi. Or, dans l'ancienne loi ou il y avait douze patriarches, chefs des douze tribus d'Israël. Pour les aider dans le gouvernement du peuple, Moïse choisit six vieillards par tribu, par conséquent soixante-douze vieillards, qui composaient comme le sénat de la nation. Cet ordre de choses subsista jusqu'à Notre-Seigneur ; car le Sanhédrin ou grand conseil des juifs se composait de soixante-douze membres.

VIII

Afin de réaliser ce gouvernement figuratif en le faisant passer dans la loi nouvelle, Notre-Seigneur choisit douze Apôtres, pour être comme les chefs de toutes les tribus du peuple chrétien, et soixante-douze disciples, pour les seconder dans leur mission.

Les plus savants interprètes de l'Écriture donnent une raison de plus de ce nombre mystérieux. « Les soixante-douze disciples, disent-ils, correspondent aux soixante-douze nations du monde entier, entre lesquelles fut divisé le genre humain, à la tour de Babel, comme si le Seigneur avait voulu donner pour gardien et protecteur à chaque nation, un de ses disciples (1). »

IX

Ainsi, les soixante-douze disciples, qui représentent les prêtres, sont inférieurs aux évêques qui représentent les douze Apôtres. Quant au nom des soixante-douze disciples, on ne les connaît pas (1).

La tradition en nomme quelques-uns, mais un peu en hésitant. Tels sont les sept premiers diacres : saint Mathias, Marc, Luc, Juste, Barnabé, Appelle, Rufus, Ananias, Aristion, Maximin. Quoi qu'il en soit, il est certain que tous furent les ardents coopérateurs des Apôtres dans l'évangélisation du monde et que leur conduite fut toujours conforme à leurs paroles. Car, pour éloigner d'eux tout danger et tout soupçon, Notre-Seigneur, par un trait de sagesse digne de lui, leur prescrit pour règle invariable de n'aller jamais seul. Malheur à celui qui est seul, dit le Saint-Esprit : Vae soli.

X

Prenons cette leçon pour nous-mêmes. Ne nous appuyons pas sur notre propre sagesse : Ne inniteris prudentiae tuae. Ne faisons rien sans conseil, et nous ne nous repentirons pas d'avoir agi : sine consilio nihil facias et post factum non poenitebit. C'est la pensée qu'exprime, d'une manière un peu vive, saint Bernard. « Celui qui se prend lui-même pour maître se fait le disciple d'un sot : Qui se sibi magistrum constituit, stulto discipulum subdit.
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(1) Rursum septuaginte duo discipuli respondent septuagintaduobus Gentibus totius mundi, quasi cuique Genti Christus suum attribuezit discipulum, ut curatorem. Nam 72 gentes et linguas, in quas divisi fuere hominus  in dispersione Babel numerant S. Aug,, s. Hieron., etc. Apud, Cor. a Lap. in Luc X, I.

Serait-ce à ce nombre mystérieux que saint Paul fait allusion, dans son discours à l'Aréopage, où il dit que Dieu a déterminé aux différents peuples les limites de leur habitation : Terminos habitationis eorum ? Toujours est-il que chaque peuple est renfermé providentiellement dans certaines zones, au delà desquelles il ne peut s'acclimater.

Cette loi de l'acclimatement est inexorable : les travaux de la science moderne l'ont démontré. Elle pèse non seulement sur l'homme, mais encore sur les animaux et les plantes. En faveur du juif, il y a une immunité. Ce peuple s'acclimate partout : ses tables mortuaires sont les mêmes sous les feux brûlants de l'Afrique et dans les régions glacées du nord de l'Europe ou de l'Asie. On en comprend la raison.


(1) Eusebius, lib. I, ]Hist. c. XIV. Testatur se 72 discipulorum nomina nusquam invenisse scripta,

Voir : Baron, an. 33, n. 40; Annot. ad Martyrol. 5 jun. ; M. Maistre, les Témoins du Christ, p. 394; Cor. a Lap. in Luc. X, 1. D. Calmet, in Act. App. XX; A. Ribadeneira, Vies des SS., 29 avril, etc., etc.


FIN.

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