LE SAINT ABANDON (Dom Vital Lehodey)

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Message  Monique Sam 08 Juin 2019, 4:43 pm

Cependant, nous ne devons pas désirer les tentations,
en dépit des précieux avantages qu'on peut en tirer,
car elles constituent une véritable excitation pour
le mal et un danger pour votre âme.
Au contraire,
nous devrions demander à Dieu de nous en
préserver, surtout de ceux auxquels nous succomberions
inévitablement. Comme nous l'avons dit, nous devons nous
résigner à subir la tentation, si telle est la volonté de Dieu,
mais à condition que nous fassions tout ce que sa volonté
signifie, pour l'empêcher ou pour triompher d'elle. Alors,
sans perdre courage un seul instant, nous devons mettre
notre confiance en Dieu, nous abandonner à sa douce
providence et ne rien craindre ; nous prierons, nous
combattrons et,
étant Celui qui nous expose au combat,
Il ne nous laissera pas seuls et ne nous permettra pas
de succomber.


Le Saint Abandon n'empêche certes pas le désir modéré
d'être libéré de cette épreuve dangereuse,
mais il écarte
l'agitation et l'excès de ce désir.
''Quant à vos tentations
invétérées, dit sa très sage directrice à sainte Jeanne de
Chantal, ne soyez pas si déterminés à vous en libérer, ni à
avoir peur de leurs attaques, dont, si Dieu le veut, vous serez
bientôt libérés ; je les supplierai, mais je vous assure que je
me résignerai toujours à leur bénédiction divine, mais avec
une douce et joyeuse résignation. Vous souhaitez de toute
votre âme que Dieu vous laisse en paix de ce côté-ci, mais,
en ce qui me concerne, je souhaite que Dieu soit calme de
tous côtés,
qu'aucun de nos désirs ne soit contraire au sien.
Je ne veux pas que vous désiriez volontairement cette paix inutile
et peut-être nuisible ; ce que je veux, c'est que vous ne vous
tourmentiez pas avec ces désirs ou avec quiconque.
Notre-Seigneur
nous donnera la paix quand nous nous soumettrons doucement à la
guerre.
Gardez votre cœur ferme : Notre-Seigneur vous aidera, et
nous l'aimerons de tout notre cœur.''

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Message  Monique Ven 14 Juin 2019, 1:45 pm

11. LES CONSOLATIONS ET LES ARIDITÉS

Dès que Dieu prodigue les consolations sensibles ou
les douceurs spirituelles, comme Il les donne avec
mesure, ou qu'Il retire la douceur, produisant dans
l'âme un grand vide. Le sentiment reste froid,
l'imagination volage, l'intelligence inactive, l'ennui et
le dégoût envahissent souvent les profondeurs de la
volonté. Même les saints ont connu ces variétés
douloureuses, et notre Père Saint Bernard exprime
sa douleur en ces termes : "Comment se fait-il que
mon cœur se soit desséché comme une terre sans eau ?
Elle est si endurcie qu'il m'est impossible d'exciter les
larmes de componction ; les psaumes me sont
insipides, la lecture a perdu son attrait, la prière
manque de charmes, et d'autre part, les psaumes sont
insipides pour moi. Où sont maintenant cette ivresse de
l'âme, cette sérénité du cœur, cette paix et cette joie
dans l'Esprit-Saint?"


Je ressens une telle sécheresse, une telle désolation de
l'esprit, ajoute Saint Alphonse, que je ne trouve Dieu
ni dans la prière, ni dans la sainte communion. " La
Passion de Notre-Seigneur, la divine Eucharistie, rien ne
m'impressionne ; je suis devenu insensible à la dévotion,
et il me semble que je suis une âme sans amour, sans
espérance, sans foi, sans parole, abandonnée par Dieu. ''

Cette douleur est terrible lorsqu'elle se prolonge
indéfiniment ; elle calme et fait naître la paix, car l'âme
se détache de la satisfaction et n'adhère qu'au
consentement divin.

Comment la consolation et les aridités doivent-elles être
reçues ?
C'est le moment où beaucoup d'âmes s'égarent ;
et, pour ne pas tomber dans cette erreur, gardons nos
yeux fixés sur notre fin.
Nous tendons à la perfection de la
vie spirituelle, qui est caractérisée par la perfection de la
charité, et l'amour est éprouvé par les œuvres.
Elle est parfaite
quand elle acquiert une telle force et un tel empire qu'elle peut
nous établir dans la même volonté et le même refus de Dieu ;
donc, dans une volonté prompte et généreuse d'accomplir
toutes ses volontés signifiées et de nous abandonner à toutes
les dispositions de la Providence.
Il s'agit d'un amour sincère,
actif, énergique, qui se donne à Dieu sans réserve et se donne
totalement à la grâce.
Selon Saint François de Sales et Saint
Alphonse, "la vraie dévotion, le véritable amour de Dieu. C'est
la seule fin que nous devons nous proposer dans nos prières,
communions, mortifications et autres pratiques pieuses".

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Message  Monique Sam 15 Juin 2019, 10:18 am

Mais si "la vraie dévotion consiste à être fermement
résolu à ne pas faire et à ne pas vouloir mais ce que
Dieu veut",
ni la dévotion des consolations, ni
l'aridité de la dévotion ; car cette volonté ferme et
résolue peut rester profondément enracinée malgré la
sécheresse, et ne pas passer du superficiel ni avoir
aucune cohérence au milieu du doux : et cette
expérience nous enseigne.


Les consolations et les aridités ne sont pas non plus un
critère sûr,
puisque la dévotion réside essentiellement
dans la volonté et non dans le sentiment ;
c'est donc
par ses œuvres, et non par les émotions que nous
devons l'apprécier, tout comme par ses fruits que nous
jugeons l'arbre.
Les émotions sont comme des fleurs,
et c'est un superbe habit de promesses, mais combien
d'espoirs seront frustrés ! Combien d'illusions glissent
dans l'évolution sensible !


Les consolations et les aridités, bien sanctifiées,
sont un chemin qui mène à la fin ; mais,
néanmoins, elles ne sont pas les seules, ni les
principales. C'est dans la volonté de Dieu que
nous devons trouver nos moyens fondamentaux,
réguliers et quotidiens, comme nous l'avons
indiqué ci-dessus. Les consolations et les aridités
sont des moyens accidentels et variables que
Dieu nous fournit selon sa volonté, et ils sont
d'une efficacité réelle, parfois décisive, sans avoir
à oublier les moyens essentiels. Il s'ensuit qu'il
ne convient pas d'accorder une importance
exagérée aux consolations et aux aridités ;
la fin
et les moyens essentiels sont ceux qui doivent
mériter notre attention principale,
restant en
second terme les consolations et les aridités.


Une autre considération qu'il ne faut pas perdre de
vue, c'est que les consolations et les aridités un
puissant soutien quand elles savent sanctifier, et
une dangereuse pierre d'achoppement quand l'âme
est mal conduite en elles, en dehors du fait que
l'abus y est facilement introduit.

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Message  Monique Ven 21 Juin 2019, 9:10 am

La dévotion sensible, et surtout la douceur spirituelle,
sont les grâces les plus précieuses qui nous inspirent
l'horreur et le dégoût des joies de la terre, qui
constituent l'appât du vice ; elles nous communiquent
aussi le désir et la force de marcher, de courir, de voler
sur le chemin de la prière et de la vertu. La tristesse
opprime le cœur, la joie le dilate, et cette dilatation du
cœur nous aide puissamment à mortifier notre chair,
à réprimer nos passions, à renier notre volonté, à
endurer les épreuves, tout en faisant jaillir des
courants de générosité et des sentiments impérieux
d'ascension. Dans l'abondance de la douceur divine,
les mortifications sont plutôt des consolations ;
l'obéissance est une joie, et dès qu'on entend le premier
carillon, on est déjà élevé. Aucune pratique de la vertu
ne peut passer, et tout se fait dans la paix et la
tranquillité.
''Rien ne donne à souffrir, dit Saint Alphonse,
mais plutôt insultes, œuvres, revers, persécutions, tout
devient motif de joie, parce que tout devient occasion
d'offrir des sacrifices sur sacrifices à Dieu, et de
contracter avec Sa divine Majesté une union toujours
plus intime''
Selon Saint François de Sales, les
consolations   "excitent le goût de l'âme, réconfortent l'esprit
et ajoutent à la disponibilité de la dévotion une joie sainte
et une joie qui embellit nos actions et les rend agréables
même extérieurement. Sous quelque aspect que ce soit,
la moindre consolation de dévotion vaut plus que les plus
excellentes distractions du monde".
C'est le soleil de la vie.
- Certes, l'inclination, la facilité, la dextérité au service de Dieu
sont enviables dans la mesure où elles viennent du fait d'être
l'âme détachée de tout et déjà exercée depuis longtemps en
vertu, car en cela consiste la vertu acquise ; néanmoins, on ne
doit pas dédaigner la facilité que les faveurs célestes ajoutent,
même si elles viennent de consolations sensibles.


Dieu nous garde de dire avec Molinos : "Tout ce que nous vivons
comme sensible dans notre vie spirituelle est abominable,
horrible, sale."
''C'est l'une de ses propositions condamnées.
Les hommes spirituels -dit Suarez, ne devraient pas gaspiller la
dévotion qui est expérimentée dans l'appétit sensible, parce qu'il
n'est pas propre aux débutants seuls, mais peut provenir d'une
contemplation très élevée et très parfaite, et même aide et dispose
à jouir de la contemplation plus facilement et régulièrement.''

Nos facultés sensibles sont très bien régulées, et leur participation
est très utile quand elle nous conduit à Dieu ;
alors toutes nos
puissances, supérieures et inférieures, travaillent ensemble et se
soutiennent mutuellement, et notre prière est plus complète
puisque tout en nous prie.

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Message  Monique Sam 22 Juin 2019, 11:10 am

Voici le bon côté des consolations ; voyons l'envers
de la médaille. Il peut arriver que l'âme les étouffe
en les appréciant avec une sorte de gourmandise
spirituelle, ou qu'il en profite pour se faire plaisir
et mépriser les autres, surtout si tel est le cas. Les
consolations viennent de la nature ou du diable.

Quand Dieu est leur auteur, ils nous conduisent sans
doute à l'obéissance, à l'humilité, à l'esprit de
sacrifice, à toutes les vertus.
Même dans ce cas, la
nature et le diable essaieront de mélanger leur
action avec celle de Dieu,
ce qui n'est pas non plus
une raison suffisante pour rejeter les consolations.

Cependant, n'oublions pas que l'abus et l'illusion
sont toujours possibles.

Quant aux aridités, notons tout d'abord Saint
Alphonse, qui peut être volontaire ou involontaire.
Ils sont volontaires dans leur cause, quand on
laisse l'esprit se dissiper, le cœur s'attacher et la
volonté de suivre leurs caprices ; et comme c'est
la raison d'un nombre infini de fautes, nous ne
faisons pas notre part pour les corriger. Nous ne
devons pas considérer cela comme une simple
aridité des sentiments, mais comme la tiédeur
même de la volonté.
"C'est un tel
état, que si l'âme ne devient pas violente pour
s'en sortir, cela ira de mal en pis, et si Dieu le
veut, avec le temps, elle ne tombera pas dans de
plus grandes misères ! Ce genre d'aridité
ressemble à une aridité qui ne tue pas d'un seul
coup, mais mène infailliblement à la mort."
En
ce qui nous concerne, nous devons remédier à
cette sécheresse et, si elle persiste, l'accepter
comme une punition miséricordieuse.

"L'aridité involontaire est celle d'une âme qui
s'efforce de marcher sur les chemins de la
perfection, qui met en garde contre les péchés
délibérés et pratique la prière",
et qui reste
fidèle à tous ses devoirs.
C'est de cela que nous
proposons de parler.

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Message  Monique Dim 23 Juin 2019, 11:11 am

Les aridités spirituelles et les désolations sensibles
sont d'excellents purgatoires où l'âme annule ses
dettes ; en outre, elles sont le creuset dans lequel
elle se purifie.
Il ne fait aucun doute que, dans
l'abondance des faveurs divines, il se détache de la
terre et s'unit à Dieu ; pourtant, de mille façons et
presque inconsciemment, il se cherche lui-même :

elle fait dépendre sa paix de ce qui est le plus
instable, comme les émotions de sensibilité, elle
adhère aux consolations, elle se croit riche en vertus ;

elle est donc trop remplie d'elle-même pour
s'imprégner de Dieu.
Son état est tout à fait au
goût de la nature qu'il désire toujours voir, connaître
et ressentir, mais c'est beaucoup moins dans le but
de satisfaire les exigences de l'amour saint, qui
oublie lui-même de mettre son contenu dans ce qui
plaît à Dieu.
L'âme restera toujours faible, sujette à
de nombreux défauts, imparfaitement détachée des
liens de l'amour-propre,
si Dieu par sa bonté ne
s'empresse pas de la soumettre à un traitement
rigoureux et persistant.


Le premier mal à guérir est la gourmandise, qui se jette
avidement sur les consolations : une sensualité
raffinée qui y trouve sa nourriture la plus délicieuse.

Dieu décide alors de mettre le malade au régime et, si
nécessaire,
à un régime rigoureux,  afin que la
sensualité s'affaiblisse et s'éteigne par manque de
nourriture, et que l'âme apprenne avec le temps à passer
sans joie, à chercher Dieu purement, à rendre l'esprit
moins dépendant de la sensibilité.

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Message  Monique Ven 28 Juin 2019, 1:06 pm

Un autre mal encore plus subtil et plus dangereux est
l'orgueil spirituel. Quand Dieu remplit une âme de
ses consolations, il se croit facilement beaucoup plus
avancé qu'il ne l'est en réalité ; il envahit la
complaisance et la présomption, méprise les autres,
et les juge sévèrement. Puis Dieu la submerge et la
plonge à nouveau dans la satiété dans l'aridité, les
ténèbres et d'autres souffrances de ce genre.
 De
l'avis de notre Père Saint Bernard, "l'orgueil, qu'il
soit déjà excité ou pas encore manifesté, est
toujours la cause de la soustraction de la grâce".

Dieu entend l'empêcher ou la réprimer pour nous
guérir de ses blessures. En ressentant son
impuissance et sa misère, l'âme finit par comprendre
que rien ne peut être sans Dieu et ne vaut rien
même après avoir reçu tant de grâces ;
rétrécira
trois fois devant la sainte Majesté, et priera avec une
plus grande humilité. Il n'aura aucune difficulté à
demander conseil et deviendra simple et docile, tandis
que le sentiment de sa misère le rendra compatissant
envers les autres.
Prolongeant, cette dure épreuve
l'humiliera, l'annihilera à ses propres yeux,

complaisance et présomption, méfiance en elle-même
et confiance en Dieu seul, vide, pour ainsi dire,
d'orgueil et d'humilité.


Débarrassez-vous de ce sort d'arrogance et de
sensualité,
qui sont les fléaux de la vie spirituelle,
ouvrez votre âme à la grâce et abandonnez-vous
pleinement à l'action bénéfique d'en haut, prête
donc à faire des progrès positifs dans les vertus
solides, pures et parfaites. Et si Dieu daigne lui
accorder ses dons les plus précieux, elle est prête ;
car, de l'avis de notre Père Saint Bernard, les
grandes épreuves sont le prélude aux grandes
grâces, car ceux qui ne viennent pas sans d'être
accompagné par les autres.


Pourtant, dans celui-ci, on tombe sur quelques
inconvénients. Les aridités spirituelles et les
désolations sensibles laissent sans doute
subsister au service de Dieu cette volonté
généreuse, qui constitue l'essence même de la
dévotion et même l'inclination, la facilité, la
dextérité qui dénotent la vertu acquise. Pourtant,
par le fait même de diminuer l'abondance des
pensées pieuses et des saintes affections, les
aridités font disparaître le supplément de la force
de la joie que les consolations apportaient, au lieu
des peines et des difficultés. Ils ne sont pas une
tentation au sens strict du terme, car
ne poussent pas directement le mal, mais le
diable les maltraite avec l'intention de semer
l'ivraie entre l'âme et Dieu. Le Seigneur n'envoie
plus ni lumière ni dévotion, sera-t-il indifférent,
irrité, implacable ? mais nous faisons de notre
mieux. Alors la peur et la méfiance s'accumulent
et menacent de faire sauter la tempête. La nature
ne trouve pas non plus de compensation et,
fatiguée de souffrir depuis longtemps et sans
entrevoir le terme, elle part à la recherche chez les
créatures de ce qu'elle ne trouve pas en Dieu.

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Message  Monique Sam 29 Juin 2019, 9:01 am

Ainsi, les consolations et les aridités sont destinées
par Dieu à accomplir une mission très bénéfique
dans l'âme. Ils ont aussi leurs pièges,
mais l'action
de ceux-là complète et corrige l'action des œuvres ;

les consolations enflamment l'amour-propre ; si la
douceur s'élève, l'impuissance diminue ; si la
désolation décourage, la consolation réconforte. Dieu
s'est réservé le droit de s'accorder l'un ou l'autre, ainsi
que le droit de les faire cesser. Il les fait alterner, et
les combine comme il convient le mieux à nos intérêts,
avec non moins de sagesse que de fermeté. Elle
commence habituellement par des consolations afin de
gagner des cœurs et de soutenir la faiblesse. Quand
l'âme a été fortifiée et est capable de résister à un
traitement plus énergique, elle lui envoie d'abord la
douleur, il est si nécessaire pour nous de mourir à
nous-mêmes !
Dans les sentiments de saint Alphonse,
"tous les saints ont souffert de ces dessèchements,
de ces impuissances spirituelles ; et de plus, ils ont
généralement été dans l'aride et non dans les
consolations sensibles. Ces faveurs passagères ne
sont pas accordées par Dieu mais rarement, et peut-
être seulement aux âmes trop faibles, pour les
empêcher de s'arrêter sur le chemin de la vertu ;
quant aux délices du Paradis où ils nous attendent...

Si vous êtes désolés, consolez-vous en pensant
que vous avez avec vous le Divin Consolateur.

Dieu n'a pas une manière uniforme de conduire les
saints, mais pris en général, il semble que lorsque leur
sainteté est consommée, c'est quand il les soumet aux
épreuves les plus dures ; plus il les aime, plus il les
éprouve et les purifie, car pour leur imposer les plus
grandes purifications, Dieu les attend capables de
supporter ces saintes rigidités.


Résumons ce que nous venons de dire et en tirons
la conclusion pratique. La fin que nous devons nous
proposer,
est cet amour parfait qui nous unit
étroitement à Dieu par la même volonté et le même
refus.
Il s'agit d'un dévouement substantiel. Mettons
une sainte ardeur à l'accomplir par les moyens qui
dépendent de nous, et que la volonté de Dieu signifiée
nous indique.
  Les consolations, même divines,
ne constituent pas une dévotion, et les aridités
involontaires ne sont pas une indévotion. L'un et
l'autre sont des moyens providentiels ; gardons-nous
d'en faire des obstacles, quel sera pour nous le
chemin le plus rigoureux et le plus profitable, celui
des consolations ou celui des aridités ? Nous ne le
savons pas ; et d'autre part, Dieu s'est réservé la
décision.
En tout cas, la fête la plus réussie est de
supprimer les causes volontaires de la sécheresse,
de nous rendre indifférents par la vertu et de nous
abandonner à sa Providence.

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Message  Monique Lun 01 Juil 2019, 11:16 am

Cette doctrine a en sa faveur la multitude de saints
qui en ont fait la règle de leur conduite. Nous ne
citerons que nos deux médecins préférés et surtout
Saint François de Sales : "Il vous arrivera, dit-il, de
ne pas ressentir de consolations dans vos exercices,
sans doute avec la permission de Dieu, il convient
donc de rester dans une totale indifférence entre
consolations et désolation.
Cette renonciation
de soi implique l'abandon au plaisir divin dans toutes
les tentations, la sécheresse, l’adversité il n'y a pas de
faute de notre part et qu'il n'y on, la répugnance,
où l'on voit le plaisir de Dieu, quand y a pas de péché en eux".
Le Saint nous conseille à plusieurs reprises de nous
donner pleinement et parfaitement aux soins de la
Providence, comme un enfant est abandonné dans les
bras de sa mère, ou comme l'enfant Jésus dans les bras
de sa très douce Mère ; et il ajoute : "S'ils vous donnent
des consolations, recevez-les avec reconnaissance ; si
vous ne les avez pas, ne les désirez pas, mais essayez
d'avoir votre cœur prêt à recevoir les diverses dispositions
de la Providence et, dans la mesure du possible, avec
égalité d'esprit...
Il faut une ferme détermination à
ne jamais abandonner la prière quelle que soit la
difficulté que nous y rencontrons et à ne pas nous
engager dans cet exercice soucieux du désir d'y être
consolé et satisfait, car cela ne serait pas d'avoir notre
volonté unie à celle de Notre-Seigneur qui veut que, en
nous mettant en prière, nous soyons déterminés à subir
le malaise des distractions continues, la sécheresse, le
mécontentement, en restant satisfaits comme si nous
avions eu beaucoup de consolation et non moins de
tranquillité.
Tant que nous ajustons toujours notre
volonté à celle de Sa Divine Majesté, en restant dans
une simple attente et prêt à recevoir avec amour les
dispositions de son plaisir, que ce soit dans la prière
ou dans d'autres événements. Il rendra toutes choses
profitables et agréables à ses yeux."


En ce sens, le Saint Docteur a dit : "Je désire peu de
choses, et ce que je désire, je le désire très peu ; j'ai
très peu de désirs, mais si je devais naître de nouveau,
je n'en aurais aucun. Si Dieu venait à moi - pour des
consolations - j'irais aussi à Lui ; mais s'Il ne voulait
pas venir à moi, Il me tiendrait à l'écart et je n'irais pas
à Lui. Et en effet, "j'ai exercé cette parfaite indifférence
dans la sécheresse et dans les consolations, dans la
douceur et dans l'aridité, dans les actions et dans les
souffrances"
. Voici le témoignage de sainte Jeanne de
Chantal : "Il a dit que la vraie façon de servir Dieu était
de le suivre sans aucune consolation, sentiment ou
lumière, mais seulement avec celle de la foi nue et
simple ; c'est pourquoi il aimait tant l'oubli, l'abandon
et la désolation intérieure. Il m'a dit un jour qu'il ne se
souciait pas de savoir s'il était dans la consolation ou
dans la désolation : quand Notre-Seigneur lui a accordé
des mercenaires, il les a reçus en toute simplicité, et
s'il ne les a pas accordés, il n'y a pensé. Il est vrai,
cependant, qu'il jouissait habituellement d'une grande
douceur intérieure, comme son visage le laissait
entendre.''

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Message  Monique Mar 02 Juil 2019, 12:55 pm

L'idéal de notre Saint en la matière était donc de rester
comme une statue qui ne veut pas s'éloigner des
consolations ou de la sécheresse, mais qui reste
immobile dans une attente tranquille, prête à se laisser
aller au gré de son Maître.
En vérité, il n'a pas exigé de
Sainte Jeanne de Chantal " qu'elle n'aime ni ne désire
de consolations, mais qu'elle ne les aime pas dans son
cœur.
Un simple désir n'est pas contraire à la résignation,
mais est une palpitation du cœur, un battement d'ailes,
une agitation de la volonté.''
Un simple désir n'est pas
contraire à la résignation, mais est une palpitation du cœur,
un battement d'ailes, une agitation de la volonté". Elle peut
"se plaindre à Dieu Avec amour et sérénité, et Notre-
Seigneur, pour sa part, est heureux que nous lui parlions des
maux qu'il nous envoie, comme le font les petits enfants
quand leur mère les a fouettés.
Mais il doit garder cette
liberté d'esprit, qui n'adhère ni aux consolations ni même
aux exercices spirituels, et qui reçoit les afflictions avec tout
le calme que la faiblesse de la chair permet.
Ainsi, "quand
viendra le temps de verser la coupe et de donner, pour ainsi
dire, le coup décisif du consentement, l'âme gardera
l'équilibre nécessaire pour dire à Dieu : non ma volonté,
mais la tienne".


Le pieux Docteur va un peu plus loin. "Oui, tu veux avoir
une croix, mais tu veux la choisir ; et cela ne peut pas
être.
Je veux que ta croix et la mienne soient dans
chaque croix de Jésus-Christ. Qu'Il nous envoie autant
de sécheresse qu'Il veut,
à condition que nous l'aimions.
Vous ne Le servez jamais bien, mais quand vous Le servez
comme Il veut ; et Il veut que vous Le serviez sans goût,
sans plaisir, avec dégoût et convulsions d'esprit. Vous n'êtes
pas satisfaits de ce service, mais Il l'est ; ce n'est pas à
votre goût, mais c'est au sien. Imaginez que vous ne serez
jamais libérés de vos peines ; alors vous diriez à Dieu : Je
suis à vous, et si vous aimez mes misères, augmentez leur
nombre et leur durée. J'ai confiance en Notre-Seigneur que
vous diriez cela et que vous ne penseriez plus à eux, au
moins vous ne seriez pas agité. Maintenant, faites de même.
Familiarisez-vous avec votre travail comme si vous deviez
toujours rester ensemble, et vous verrez comment, ne
pensant pas à votre liberté, Dieu y pensera ; et quand vous
ne vous inquiéterez plus, Il viendra bientôt.


En un mot, le pieux Docteur est plus enclin à la souffrance,
et dans certains endroits il semble même qu'il la demande,
non seulement pour sa sainte fille, mais aussi pour lui ;

mais, en général, il prêche à tous une extrême indifférence
dans la variété spirituelle.
Il aurait aimé, en ce qui le
concernait, ne pas avoir le désir de devenir de plus en plus
uniforme avec l'adorable volonté de Dieu, qui était sa règle
préférée. Il avait sans doute, comme il le dit lui-même, des
désirs ardents pour le salut des âmes et pour son propre
progrès dans la vertu, car c'est la volonté de Dieu qui est
signifiée, et bien que ceux-ci Il les aimait, mais il était
pleinement conforme à la volonté de Dieu, mais sans altérer
l'ordre ou la mesure divine.

A SUIVRE...

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Message  Monique Mer 03 Juil 2019, 1:01 pm

La note identique offre la doctrine de Saint Alphonse de Ligorie.
La voici en résumé:

1º.-Quand Dieu nous réconforte avec des visites pleines d'amour
et nous fait sentir la présence de sa grâce, il ne convient pas
de rejeter ces faveurs, comme certains faux mystiques l'ont
prétendu,
car elles sont plus précieuses que les richesses et
les honneurs du monde.
Il faut les accueillir avec une
fervente action de grâce, sans goûter leur douceur avec une
sorte de gourmandise spirituelle, ni croire que Dieu nous
favorise parce que notre conduite est meilleure que celle des
autres. Cet orgueil et cette sensualité déplairaient à Dieu, et
l'obligeraient à se détourner de nous et à nous laisser dans
notre misère. Humilions-nous en mettant sous nos yeux les
péchés de la vie passée.
 Considérons que ces faveurs pur
effet de la bonté de Dieu, qui leur accorde de nous préparer
à faire les sacrifices qu'Il exige, et peut-être de supporter
avec patience les épreuves qu'Il nous enverra.
En
consolation, préparons-nous à la désolation :


"Offrons-nous donc à endurer toutes les souffrances
intérieures et extérieures qui nous attendent, les maladies,
les persécutions, les désolations spirituelles, en disant :
"Me voici, Seigneur, fais de moi ce que je suis, et autant que
je peux parfaitement accomplir ta très sainte
volonté, je ne te demande rien d'autre.''



2º.- Dans la désolation spirituelle, il faut se
résigner. "Je ne veux pas que nous cessions d'éprouver
de la peine quand nous sommes privés de la présence
sensible de notre Dieu, car il est impossible de ne pas
nous plaindre ou de ne pas ressentir tant de peine sur
la croix. Mais il faut imiter sa résignation aimante et
celle des saints. "Ceux-ci ont généralement vécu dans
l'aridité et non pas dans la consolation mais dans la
ferveur spirituelle dans les peines.
Soyez
constants et ne négligez en aucune façon vos exercices
ordinaires, surtout la prière mentale. N'imitez pas les
petites âmes surnaturelles qui, en renonçant à leur
pieuse entreprise, atténuent leurs austérités, cessent
de restreindre leurs sens et perdent les fruits de leurs
travaux antérieurs ; ne pensez vous pas que l'aridité
est la punition de vos fautes ? acceptez humblement
cette punition miséricordieuse et n'oubliez rien qui
pourrait faire disparaître les causes de cet état triste,
comme par exemple un passe-temps naturel, votre
rare souvenir, votre prurit de tout voir ? Reconnaissez
que vous avez mérité de ne plus goûter à la joie.
Par-
dessus tout, pratiquez la résignation et faites plus que
jamais confiance à la volonté de Dieu, car alors,
quelles que soient les circonstances, il s'agit de vous
rendre aimables à votre divin Époux. Par conséquent,
je vous encourage à continuer à le rechercher. Peut-
être qu'il ne viendra pas à vous avec sa douceur :

qu'importe, tant qu'il vous donne la force de l'aimer,
même dans ce cas-ci, et
Soumettons-nous
humblement à la volonté de Dieu "et la désolation
nous sera plus avantageuse que la consolation.''
C'est
la magnifique prière que le Saint nous enseigne :

"Mon Jésus, mon espérance, mon amour, le seul
amour de mon âme ! Je ne mérite pas que vous me
donniez des consolations et de la douceur ; réservez-
les aux âmes innocentes qui vous ont toujours aimés.
Quant à moi qui vous ai toujours offensé, je me
reconnais indigne d'eux, je ne les demande pas. Vois
ce que je désire seulement :
fais-moi
t'aimer, fais-moi faire ta volonté tout
au long de ma vie, et ensuite dispose-toi
de moi comme tu veux.''


Malheur à moi! D'autres ténèbres, d'autres peurs,
d'autres oublis devraient souffrir pour expier les
offenses que j'ai inférées de votre part; J'ai mérité
l'enfer, où, séparé de toi et rejeté pour toujours, je
devrais pleurer éternellement sans pouvoir t'aimer.
Oh mon Jésus! Éloigne de moi ce chagrin, je me
soumets à tout le reste ... Donne-moi la force de
vaincre les tentations, de me vaincre. Je veux être
tout à toi: je te donne mon corps, mon âme, ma
volonté, ma liberté, que je ne veux plus vivre pour
moi-même, mais pour toi seul. Afflige-moi à ta
guise, prive-moi de tout,
à condition que tu
m'accorde ta grâce et ton amour. "

A SUIVRE...

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Message  Monique Jeu 04 Juil 2019, 4:24 pm

Mais n'auras-tu pas au moins le droit de désirer et même
de demander par exemple des consolations divines, ou la
fin des désolations ?

Nous le pouvons, à cause du fort soutien que les faveurs
divines nous donnent et à cause de la prostration que les
désolations continues pourraient nous laisser. L'Esprit-Saint
dans les Psaumes, l'Église dans sa liturgie ont mis sur nos
lèvres des prières de ce genre, dont aucun auteur
catholique n'a remis en question la légitimité. Mais tous,
cependant, nous confient de ne le faire qu'avec une intention
pure, avec le cœur une volonté détachée et soumise. Mais
s'ils sont d'accord sur le principe, pas sur la pratique. Álvarez
Paz, Luis de Granada et d'autres conseillent avec intérêt de
faire cette demande. D'autre part, saint François de Sales,
bien qu'il laisse sa Philothée "invoquer Dieu pour que cesse le
vent infructueux qui assèche notre âme, et qu'il nous redonne
le vent bénéfique des consolations"
, nous invite d'autre part à
"une extrême indifférence à l'égard des consolations ou
désolation".
Saint Alphonse s'exprime en des termes
identiques : "Est-ce que nous voulons dire par là que Dieu vous
fera ressentir à nouveau la douceur de sa présence ? Attention
à ne pas le demander, mais plutôt à demander la force
nécessaire pour vous garder fidèle."
Dans cette divergence
d'opinions, chacun est libre de suivre à sa guise.

Nous ne sommes pas obligés de demander des consolations ou la
cessation des désolations. Nous nous sentons obligés de
contredire ceux qui, en prononçant cette question dans
l'affirmative, condamnent saint François de Sales et saint
Alphonse, ces deux grands docteurs de piété qui n'ont pas connu
ce précepte, et qui ont enseigné et pratiqué le contraire ; ils
condamnent aussi cette multitude de saints qui ont fondé leur
conduite sur une indifférence absolue en la matière ; quelle serait
donc l'origine de cette obligation ? Les consolations, comme nous
l'avons déjà dit, ne sont ni l'essence de la dévotion, ni le seul
moyen d'y parvenir, ni même un moyen nécessaire. Les
désolations ne constituent pas une indévotion, et loin d'être un
obstacle insurmontable, elles constituent un remède dont nous
avons grand besoin.
Ces auteurs semblent oublier que, s'il faut
nourrir l'amour divin, il faut aussi que l'amour de soi soit mortifié.


On objecte que les désolations sont une maladie dont on ne peut
guérir qu'en le demandant. À notre avis, le vrai mal, la base même
de tout mal est l'orgueil et la sensualité, et les désolations
constituent leur châtiment miséricordieux, le remède providentiel.

Ici, comme en tant d'autres occasions, Dieu guérit le mal de la
culpabilité par le mal de la tristesse, pourquoi devrions-nous être
obligés de le rétrécir, pour qu'il change de traitement ? Il vaudrait
mieux prier pour qu'Il rende notre volonté et notre vie plus
soumises à Lui pour produire son effet.


On objecte également que l'on manque de confiance en ne faisant
pas cette demande ; et c'est tout le contraire. Sûrement, si vous
pensez que vous avez besoin de consolations et que vous les
demandez avec la simplicité d'un enfant, cette confiance honore
Dieu, par une telle consolation. que cela va de pair avec la
soumission.
Mais il est beaucoup plus nécessaire de se mettre
entièrement entre les mains de Dieu, de se garder dans une attente
tranquille et de se résigner d'avance à ce qui nous plaît.
C'est en
même temps une prudence supérieure, une générosité plus parfaite,
qui doit nécessairement toucher profondément le cœur de notre
Père céleste.

A SUIVRE...

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Message  Monique Sam 06 Juil 2019, 10:35 am

12. OBSCURITÉ, INSENSIBILITÉ, ETC.

Nous semblons en avoir assez dit sur les douleurs
intérieures, mais comme il s'agit des épreuves
les plus lourdes, nous ne serons jamais assez
armés pour résister au choc. Même au risque de
nous répéter, considérons brièvement ses formes
les plus douloureuses : l'obscurité de l'esprit,
l'insensibilité du cœur, l'impuissance de la volonté,
et par conséquent, la pauvreté spirituelle.


Parfois ces punitions viennent de l'épuisement
physique,
et le remède sera alors de donner plus
de vigueur au corps. Ils peuvent aussi avoir pour
cause la tiédeur de la volonté et l'habitude du
péché.
Ces deux fléaux ont l'effet suivant
triste secret de voler progressivement la lumière,
la délicatesse, la force et l'abondance, et de
conduire à l'aveuglement, au durcissement, à
l'entrave et à la misère.
Mais dans ce cas,
c'est la volonté qui a été détournée :
sans plus
d'énergie pour accomplir le devoir, elle a laissé la
négligence de se mêler à tout, tant dans les prières
que dans le travail intérieur et que dans les obligations
quotidiennes, tout a été ravagé par la paresse.
Que
le tiède et le pécheur se débarrassent sans délai de
cet obstacle de la mort et se dépêchent de retourner
en ardeur ! :
C'est tout ce que nous avons à vous dire. -
Cependant, les chagrins dont nous parlons peuvent être
involontaires. L'âme continue d'être vraiment généreuse,
et puisqu'elle ne se sent pas émue par une dévotion
sensible, elle semble se trouver sans force et sans vie, et
elle ne ressent pas l'impression de trouver Dieu et
d'apprécier sa douce présence dans la mesure de ses
désirs. Néanmoins, il cherche du mieux qu'il peut, il fait
ce qui est de son côté dans la prière et en dehors, à
n'importe quel prix, et il ne se laisse pas décourager par
la fatigue. Évidemment, le résultat ne semble pas glorieux,
même si la volonté ne sépare pas un point du devoir. C'est
à ces âmes généreuses que nous nous tournons pour dire :

"Paix aux hommes de bonne volonté ! "Dieu seul est la
cause de votre douleur ;
mettez-vous entièrement entre
ses mains et supportez avec confiance son opération
douloureuse, mais pleine de vie.

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Message  Monique Mar 09 Juil 2019, 8:50 am

Article 1 - Les ténèbres de l'esprit

Nous sommes des "enfants de la lumière", et nous
devons aimer la lumière. Nous ne posséderons
jamais la science des saints en abondance, jamais
notre foi ne sera assez claire, mais au contraire, il
fera toujours noir ici-bas, sans devenir une vision
claire. Cependant, l'ombre diminue, la lumière
augmente avec l'étude et la méditation, et mieux
encore,
à mesure que l'âme devient plus pure et
plus unie à Dieu.
Dans notre conduite aussi, nous
préférons à juste titre la voie de la lumière, à travers
laquelle le devoir est clairement vu, si douce et
courageuse est l'assurance que la volonté de Dieu
s'accomplit !


Mais le Seigneur ne veut pas que nous ayons
toujours cette consolation. Aujourd'hui, dit le
vénérable Luis de Blosio, le Soleil de Justice étend
ses rayons sur notre âme, dissipe ses ténèbres,
calme ses tempêtes, vous communique une
heureuse tranquillité ; mais si cette étoile brillante
veut cacher sa lumière, qui le forcera à la diffuser ?
Eh bien, ne doutez pas qu'il se cache parfois, et
préparez-vous à ces moments de ténèbres dans
lesquels, disparaissant ces clarités divines, vous
serez submergés dans les ténèbres, la confusion et
l'agitation.


La sécheresse obstinée devient une véritable nuit,
à mesure que les pensées deviennent plus claires
et les affections plus sèches. Dieu a beaucoup
d'autres moyens de produire les ténèbres et de les
rendre aussi denses qu'Il le veut, que ce soit notre
vie intérieure ou la conduite des autres. Terrifiée,
déconcertée, l'âme se demandera si Dieu ne s'est
pas retiré mécontent. Il lui semblera que ses œuvres
sont inutiles, qu'il n'avance ni dans la vertu ni dans
la prière, et il est même possible que le tentateur
abuse de cette douloureuse épreuve pour donner ses
plus terribles assauts. Et "comme d'un côté, dit Saint
Alphonse, les suggestions du diable sont violentes, et
la concupiscence est excitée, et de l'autre, l'âme au
milieu de cette obscurité, quelle que soit la résistance
de la volonté, ne sait pas discerner suffisamment si
elle résiste comme elle le devrait, ou si elle consent
aux tentations, craint toujours davantage de perdre
Dieu et se retrouve en juste punition pour ses
infidélités dans ces combats, complètement
abandonnées par lui. Si les épreuves de ce genre se
répètent et se prolongent, ils peuvent concevoir des
préoccupations cruelles, même au sujet de leur salut
éternel.


Âme de bonne volonté, pourquoi ces craintes ? Dieu
voit les profondeurs des cœurs, et ignorera-t-il que
tu désires être tout à Lui, et que ton seul désir est de
Lui plaire ? a-t-il cessé d'être bon lui-même ? Dans les
profondeurs de ses rigueurs amoureuses, ne voyez-vous
pas sa tendresse passionnée et sainte jalouse de vous
posséder tout à fait ? Qu'il punisse vos infidélités ou
qu'il accumule des preuves, c'est toujours son cœur qui
conduit sa main. Il a cependant pour vous cet amour
sage et fort qui préfère l'éternité au temps, le ciel à la
terre ; il a l'intention de vous faire marcher le plus
possible sur les chemins de la sainteté. Sa rigueur est
donc la preuve de son amour, ainsi que le signe de sa
confiance.
Quand vous étiez encore faible, je vous
attirais par des caresses et prenais mille précautions,
mais parmi tant de douceurs et de regards vous ne
seriez pas morts vous-même. Maintenant que vous
avez pris de la force, arrêtez de les utiliser ; "Il vous
prive de ses consolations, afin de vous élever au-
dessus de la grossièreté des sens et de vous unir à
Lui d'une manière plus excellente, plus intime et plus
solide par la foi pure et l'esprit pur.


A SUIVRE...

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Message  Monique Mer 10 Juil 2019, 10:39 am

Bien sûr, offrez l'incertitude sur la valeur de nos prières,
qui nous semblent insignifiantes. Cherchons les moyens
de rester attentifs à Dieu et faisons tout ce que nous
pouvons,
car Il saura comprendre ce que nous avons
pu lui dire, et Il acceptera avec plaisir notre bonne
volonté et en sera satisfait ;
car s'il est vrai qu'elle
exige des efforts,
elle n'exige pas pour autant le succès.
La prière faite dans ces conditions sera sans consolation,
mais non sans fruit : puisqu'elle est puissante pour nous
garder fidèles à tous nos devoirs, elle éclaire et nourrit
plus que nous ne le pensons. Pour le reste, "l'expérience
m'a appris, dit le Père de Caussade, que tous les hommes
de bonne volonté qui se lamentent de ce sort savent
mieux prier que les autres, car leur prière est plus simple
et plus humble.''


Il y a aussi une incertitude quant à la valeur de nos actes
de vertu. Mais "c'est une chose, dit Saint Alphonse, de
faire une bonne action : rejeter la tentation, espérer en
Dieu, l'aimer, vouloir ce qu'il veut, et savoir que cette
bonne action est réellement faite. Ce deuxième point,
c'est-à-dire la connaissance que nous avons d'avoir fait
du bien, nous donne de la joie, mais le mérite de l'acte
réside dans le premier, c'est-à-dire dans l'exécution du
bon travail. Que Dieu se contente du premier, et prive
l'âme du second, afin d'en retirer toute satisfaction qui
n'ajoute rien à la valeur de l'acte ; et Il préfère notre
mérite à notre satisfaction."
Sainte Jeanne de
Chantal, qui souffrit terriblement de cette douleur, fut
consolée par Saint François de Sales en ces termes :
"Le point culminant de la sainte religion est de se
contenter d'actes nus, secs et insensibles, exercés par
la seule volonté supérieure. Nous devons adorer la
bonne Providence et nous jeter dans ses bras et sur
ses genoux aimants.
Seigneur, si tu veux que je
n'aie aucun goût pour la pratique des vertus que ta
grâce m'a accordées, je m'y soumette pleinement,
même si c'est contre les sentiments de ma volonté ;
je ne veux pas la satisfaction de ma foi, ni de mon
espérance, ni de ma charité, mais pouvoir dire en
vérité, mais sans goût ni sentiment, que je mourrais
avant d'abandonner ma foi, mon espérance et ma
charité.

A SUIVRE...

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Message  Monique Jeu 11 Juil 2019, 8:44 am

Une autre incertitude concerne la victoire dans les tentations,
qui est plus douloureuse que le combat lui-même, même si
elle avait été si tenace et persistante qu'elle frôlait
l'obsession. Que les âmes du bien soient encouragées et
rassurées :
dans les sens et dans l'imagination une
multitude de choses peuvent se produire qui ne sont pas des
actes volontaires, dans lesquels, par conséquent, il n'y a pas
de péché.
Il aura résisté comme il le devait, mais
l'obscurité dans laquelle se trouve l'âme nous empêche de
voir clairement ce qui s'est passé.
La volonté, cependant,
n'a pas changé, et vous le saurez bientôt par expérience :
offrez-vous l'occasion d'offenser Dieu par un simple péché véniel
délibéré, et vous vous en échapperez soigneusement, et vous
préférerez mourir mille morts que de le commettre. Il doit
nous suffire d'avoir veillé, prié, lutté généreusement,
sans
qu'il soit nécessaire d'être tout à fait sûrs que nous avons fait
notre devoir ; et parfois, il nous sera même profitable de ne
pas avoir cette sécurité,
car l'humilité en bénéficiera
grandement.
Ce fonds de corruption que nous portons en
nous, qui sans la grâce de Dieu nous conduirait aux désordres
les plus effrayants, le Seigneur veut que nous ressentions à
travers des expériences mille fois répétées. La preuve de la
victoire diminuerait l'humiliation, compromettrait même
l'humilité, et Dieu, nous laissant dans l'incertitude, renforce
l'humiliation et protège l'humilité.
Dure en est la preuve,
mais elle nous offre l'avantage incomparable d'établir
solidement une vertu qui est la base de la perfection.


Dans ces circonstances, il peut y avoir une incertitude sur
l'état de notre âme : Avons-nous peut-être succombé ?
Sommes-nous encore dans la grâce de Dieu ?
N'insistez
pas avec une ardeur inquiète pour vous en assurer,
nous
dit Saint Alphonse. "Voulez-vous être sûr que Dieu vous
aime ? Mais, en ce moment, Dieu ne veut pas vous le faire
connaître ; Il veut que vous ne pensiez qu'à vous humilier
vous-mêmes, à avoir confiance en Sa bonté, à vous
soumettre à Sa sainte volonté. Pour le reste, c'est une
maxime reçue comme incontestable par tous les maîtres de
la vie spirituelle, que lorsqu'une personne timorée doute
d'avoir perdu la grâce, il est vrai qu'elle ne l'a pas perdue,

car personne ne perd Dieu sans le savoir avec certitude.
Une autre preuve que vous êtes dans la grâce de Dieu est,
selon Saint François de Sales, cette résolution qui, au fond
de votre cœur, au moins, vous devez aimer Dieu et ne pas
lui causer délibérément le moindre mécontentement.
 
Abandonnez-vous donc dans les bras de la miséricorde divine ;
protestez que vous ne désirez rien d'autre que Dieu et son
bon plaisir, et rejetez toute crainte, comme ils plaisent au
Seigneur !''
 

A SUIVRE...

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Message  Monique Sam 13 Juil 2019, 8:14 am

La plus douloureuse de toutes ces incertitudes est celle qui
fait référence à notre avenir éternel. Si ce n'est pas par
révélation divine,
nul ne sait avec une certitude absolue
s'il est digne d'amour ou de haine à l'heure actuelle, et
encore moins s'il doit persévérer ou avoir une fin
malheureuse.
C'est Dieu qui veut cette incertitude,
sans laquelle nous risquons de nous endormir dans la
paresse ou de nous exposer à une folle insouciance. Par
sa médiation, Dieu nous maintient dans une humble
méfiance envers nous-mêmes et dans un zèle toujours
vigilant ;
il affirme aussi sa domination souveraine sur nous,
nous rappelant notre dépendance absolue ; il nous fait sentir
le besoin incessant de prier, de veiller, de nous mortifier, de
multiplier nos saintes œuvres, et il donne plus d'éclat et de
valeur à notre foi, à notre confiance et à notre abandon.

Adorons cette disposition admirable et, loin de nous laisser
entraîner par une peur méfiante et de perdre courage,

cultivons avec sollicitude cette peur amoureuse qui stimule
l'activité et nous met en garde contre ses dangers.
Le
moyen le plus sûr d'assurer l'avenir est de sanctifier le
moment présent.
L'auteur d'Imitation nous
montre un homme préoccupé par son éternité, au point
d'être la proie de l’inquiétude et de l'agitation. "Il a
souvent oscillé entre la peur et l'espoir. Un jour, accablé
de tristesse, il se rendit à l'église et, priant devant l'autel
et soulevant en lui les pensées qui le pleuraient, il dit :
Oh, si je savais qu'il fallait que je persévère ! Aussitôt il
entendit en lui la réponse de Dieu : Que ferais-tu si tu
savais...? Faites ce que vous voulez et vous serez en
sécurité.
- Confortable et courageux, il s'abandonne
aussitôt au plaisir divin et son anxiété disparaît, et il
ne veut plus désormais s'enquérir avec curiosité de ce
qui va lui arriver, mais de ce qui est pour l'instant la
volonté de Dieu et son plaisir, pour entreprendre toutes
sortes de bonnes œuvres et les mener à bonne fin.


Celui-ci était sain d'esprit. Pour notre part, ne pensons
qu'à agir avec confiance, à accomplir assidûment nos
devoirs, à vivre ainsi dans l'humilité, l'abnégation,
l'obéissance et dans l'amour saint. Et Dieu,

qui est la bonté incarnée, le doux Sauveur qui a donné
sa vie pour ses ennemis, le bon Pasteur qui court après
les brebis rebelles et obstinées,
ne permettra jamais à
une âme de bonne volonté de mettre un terme misérable
à une vie sainte.
De plus, ne cessons pas d'implorer
la grâce de la persévérance finale, et demandons par
l'intermédiaire de notre Mère céleste
qu'une âme
consacrée à Marie ne puisse être perdue éternellement.

A SUIVRE...

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Message  Monique Lun 15 Juil 2019, 7:39 am

Il peut aussi y avoir beaucoup d'autres espèces d'obscurités,
et quel que soit le soin apporté à faire de la lumière autour
de vous, vous souffrirez toujours d'un manque de clarté, que
ce soit dans votre vie intérieure ou dans la manière dont vous
dirigez votre prochain, et par permission divine, les ténèbres
surgiront partout. Quelle que soit leur nature, et quelle que
soit leur épaisseur, ils nous laissent raison et foi : le Pasteur
et les simples fidèles resteront avec l'Église, l'Évangile, les
bons livres et la direction, et le religieux aura ses Supérieurs
et sa Règle. N'est-ce pas suffisant pour nous conduire en
toute sécurité au port du bonheur éternel ? Le test ne nous
prive donc que des lumières spéciales, rayonnantes et
délicieuses qui, soit dit en passant, nous fournissent un
précieux supplément de force, dont il est pourtant facile
d'abuser. En tout cas, elles ne sont pas nécessaires, et si
Dieu nous les enlève sans notre faute, Il saura nous faire
trouver, par l'abandon et les efforts, une compensation
surabondante. Que Dieu nous conduise donc à son bon
plaisir, et même au milieu des désolations et des ténèbres,
confions-nous à ce Père infiniment bon et sage et n'ayons
d'autre souci que d'accomplir ses volontés.


C'est ainsi que se conduisait Sainte Thérèse de l'Enfant
Jésus : "Je remercie mon Jésus, écrit-elle, de m'avoir fait
marcher dans les ténèbres, car là je trouve une paix
profonde. Je consens volontiers à rester toute ma vie
religieuse dans ce sombre souterrain dans lequel il m'a fait
entrer, et je souhaite seulement que mes ténèbres
puissent obtenir la lumière pour les pécheurs. Je suis
heureuse comme ça, très heureuse de ne pas avoir de
consolation."

A SUIVRE...

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C'est ainsi que se conduisait Sainte Thérèse de l'Enfant
Jésus : "Je remercie mon Jésus, écrit-elle, de m'avoir fait
marcher dans les ténèbres, car là je trouve une paix
profonde. Je consens volontiers à rester toute ma vie
religieuse dans ce sombre souterrain dans lequel il m'a fait
entrer, et je souhaite seulement que mes ténèbres
puissent obtenir la lumière pour les pécheurs. Je suis
heureuse comme ça, très heureuse de ne pas avoir de
consolation."
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Message  Monique Mer 17 Juil 2019, 8:46 am

Article 2º - Insensibilité du cœur, mécontentement, etc.


Nous répétons encore une fois qu'il ne s'agit pas ici d'une âme
asservie par ses passions ou affaiblie par une tiédeur
volontaire,
mais d'une âme qui désire résolument être tout
pour Dieu.


"Il est triste d'avoir à remplir les devoirs les plus religieux avec un
cœur froid et un esprit dissipé, d'aller vers eux toujours sans
intérêt et d'avoir à traîner leur cœur comme par la force, d'être
insensible et avec une indifférence stupide devant Dieu, de méditer
sans affection, de confesser sans douleur, de communier sans goût
et même moins avec satisfaction que manger du pain matériel, de
souffrir dehors sans se consoler dedans, de porter des croix lourdes
sans sentir cette onction secrète qui leur donne du sucre.''
Voici
notre preuve admirablement décrite par le Père de Lombez, mais que
penser ?

"Cet état, poursuit-il, est très mortifiant, mais il est
néanmoins ordonné avec beaucoup de sagesse par la Providence d'un
Dieu qui connaît parfaitement ses droits et nos besoins. Tu es juste,
Seigneur, et toutes tes décisions sont dictées par la même équité ;
mais ta miséricorde est toujours mêlée à tes conseils.... (Âme de
bonne volonté), Dieu retire ses consolations de vous pour punir vos
fautes, prier pour augmenter vos mérites. Si c'est pour punir tes
fautes, pourquoi ne pas tourner ton mécontentement contre toi-
même ? Si c'est pour augmenter tes mérites, pourquoi te plains tu
de Lui ? s'Il te traite comme tu le mérites, quel mal te fait-il ? S'Il
veut augmenter tes mérites, comment ne dois-tu pas être reconnu ?
as-tu peur qu'Il te fasse facilement expier tes péchés dans ce monde,
ou que par des souffrances légères Il te rende trop heureux dans
l'autre ?
Peu importe à quel point tu réfléchis, ceux que tu appelles
rigueurs doivent nécessairement avoir une de ces deux causes :

Dieu ne déteste pas son travail et n'appelle pas l'homme à son
service pour le rendre malheureux."


Tant que notre volonté reste ferme et généreuse, évitons de nous
inquiéter.
Remettons-nous entre les mains de Dieu comme un malade
entre les mains d'un médecin, car c'est dans ces circonstances qu'il
se donnera pleinement à nous guérir et à nous sauver.
L'amour de soi
voudrait que notre contrition se traduise en torrents de larmes, notre
amour de Dieu en douces effusions de tendresse ; il voudrait connaître,
voir et sentir chacun de nos actes de vertu pour s'en assurer, pour s'y
livrer.
Nous sommes si malheureux durant notre vie, que tout don
connu risque d'être empoisonné par cet amour subtil de soi.
C'est ce qui, d'une
certaine manière, oblige Dieu à nous cacher les grâces qu'il nous accorde : il en
conserve la substance, il nous enlève ce qui brille et nous flatte.
Si nous
comprenions bien nos intérêts, nous considérerions cette conduite de Dieu
comme une faveur précieuse et nous n'embrasserions jamais Sa main
avec plus de confiance que quand Il semble la laisser tomber avec tout
son poids sur nous.
En effet, lorsque la nature souffre de ces
crucifixions intérieures et désespère de ne pas y trouver de remède,
  c'est l'amour de soi qui est réduit à l'agonie et qui est sur le point
d'expirer. Alors que cet amour désordonné et misérable meurt,
que cet ennemi domestique de nos pauvres âmes soit crucifié,
cet ennemi de Dieu et de tout bien !

A SUIVRE...

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Message  Monique Ven 19 Juil 2019, 9:00 am

Mais, dites-vous, qu'en est-il de cette terrible indifférence envers Dieu ?

- Elle n'est qu'apparente, en la partie inférieurpuisque la volonté
reste fidèle à tous ses devoirs.
La partie supérieure cherche Dieu, et Il
ne le demande plus.
En voici une preuve évidente : vous êtes désolés
dans tous vos exercices parce que vous sentez que vous n'aimez pas
Dieu comme vous le souhaitez, et vous ne savez que vous lamenter
amèrement : Mon Dieu, alors je ne t'aime pas.
Comme doit être
violent et profond le désir intérieur de rester totalement fidèle, car la peur
de ne pas l'aimer seul vous afflige à ce point !
C'est un signe sûr
qu'au milieu de votre froideur, de votre insensibilité, de votre indifférence
apparente, Dieu a allumé dans votre cœur le feu d'un grand amour qui
devient de plus en plus intense, de plus en plus ardent avec la même
crainte de ne pas l'aimer.
C'est donc votre angoisse qui devrait vous
rassurer.
Mais il y a une autre preuve encore meilleure : c'est que nos
actions,
pour plaire à Dieu, n'ont nul besoin d'émotions.
De par leur nature, ils sont spirituels, et ils sont élaborés dans la partie
supérieure de l'âme. Quand la partie inférieure prête son assistance,
ou reste inerte, et même travaille contre elle, tout cela sera toujours
secondaire. L'essentiel est que la contrition change la volonté, et non
qu'elle fasse couler des larmes, que l'amour saint unit fortement notre
volonté à celle de Dieu,
et non qu'elle se traduise par des effusions de
tendresse.
Il en va de même pour les vertus. Pour obtenir ce résultat,
la sensibilité n'est pas nécessaire ; elle devient nocive dès qu'elle
devient le carburant de l'amour-propre.
Tel est l'obstacle que Dieu
entend détruire avec cette insensibilité du cœur.
Cette opération est
douloureuse, mais éminemment saine, et au lieu de nous en plaindre
amèrement, embrassons avec gratitude la main de Dieu qui nous fait
souffrir pour nous guérir.

A SUIVRE...

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Message  Monique Dim 21 Juil 2019, 11:17 am

L'insensibilité du cœur est une douleur accablante,
du moins pour l'âme qui n'a pas encore atteint
l'abandon parfait ; mais l'épreuve prend une plus
grande ampleur, quand à la privation du sentiment
pieux s'ajoutent le déplaisir, le dégoût, les rébellions
intérieures, qui surexcitent la nature devant les
grands sacrifices, ou quand la coupe est déjà pleine.
Il n'y a rien de coupable dans ces répugnances et
rébellions, tant qu'on les souffre avec patience et
que la volonté ne se laisse pas entraîner ;
Ce
n'est qu'alors que l'impression sensible de soumission
manque, puisque notre volonté reste unie à celle de
Dieu et fidèle à tous ses devoirs. Souvenez-vous de
l'agonie de Notre-Seigneur dans le Jardin des Oliviers,

et on comprendra que l'amertume du cœur et la
violence de l'angoisse ne sont pas incompatibles avec
la soumission parfaite.
Les rébellions ne sont que dans
la partie inférieure, tandis que dans la partie
supérieure, la soumission continue de régner.


Faisons attention à ne pas croire que ces épreuves
constituent un obstacle,
mais au contraire, dit le Père de
Caussade, telles sont les luttes intimes dont parle saint
Paul, et après lui tous les Maîtres de la vie spirituelle ;
telle est la lutte par laquelle le vrai juste se soustrait aux
victoires glorieuses qui nous donnent en ce monde la paix
et la soumission relative de la partie inférieure, et au ciel
la possession de Dieu.
Dans ces tempêtes, apprenons à
nous détacher de tout, à faire des sacrifices fréquents et
douloureux, à nous dépasser en bien des choses, à
pratiquer
la patience, l'humilité et l'abandon de manière
singulière.
Tout cela se passe dans la partie la
plus profonde de l'esprit presque sans que nous le
sachions, malgré les apparences,
à tel point que bien
souvent nous avons la soumission de croire ne pas l'avoir.

Loin d'être un signe d'aliénation à Dieu, ces déplaisirs
constituent une grâce beaucoup plus grande que nous ne
le pensons, car, nous laissant pénétrés par notre faiblesse
et notre perversité, ils nous font tout attendre de la Bonté
divine.


Ne faisons rien dans cet état contre les ordres de Dieu, ni
ne nous lamentons désespérément,
mais prononçons plutôt
humblement notre fiat ;
voyons là la soumission parfaite
qui naît de l'amour et de l'amour le plus pur.
Ah, si, en des
occasions semblables, nous pouvions rester dans le silence
respectueux de la foi, de l'adoration, de l'humilité, de
l'abandon et du sacrifice, alors nous trouverions le grand
secret qui sanctifie et même adoucit l'amertume !

Il faut s'exercer et se former petit à petit,
faire très attention à ne pas être dérangé si l'on a échoué, mais
ensuite revenir à cet abandon filial avec une humilité paisible
et tranquille. Alors nous pouvons compter sur l'aide de la grâce.

Quand Dieu nous envoie de grandes croix et nous voit prêts à
bien les porter,
Il ne cesse jamais de nous soutenir
invisiblement, de sorte que l'ampleur de l'épreuve est égalée
par la force et la paix, et parfois même dépassée.
D'autre
part, il n'est pas commode d'abandonner la prière, ni de
réprimer nos actes intérieurs, aussi arides, pauvres et
misérables qu'ils puissent paraître ; car s'ils n'ont aucun
goût pour nous, ils auront beaucoup pour Celui qui voit en
vous votre bonne volonté. "Heureuses les âmes qui,
à l'exemple de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, ont pour idéal
de consoler leur bon Maître et non d'exiger qu'il les console
toujours !''

A SUIVRE...

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"Heureuses les âmes qui, à
l'exemple de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, ont pour idéal
de consoler leur bon Maître et non d'exiger qu'il les console
toujours !''
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Message  Monique Mar 23 Juil 2019, 8:23 am

Article 3º - L'impuissance de la volonté

Cette difficulté vient-elle peut-être de l'épuisement physique ?
Le remède serait de donner un peu de vigueur au corps.

Les âmes moins avancées, les tièdes et les pécheurs, sont
troublés dans leur action par leurs grandes et petites passions :

qu'ils pratiquent la pénitence et la mortification intérieure,
et peu à peu ils seront libres de leurs liens.


Une âme qui est tout à Dieu, sans avoir encore passé le chemin
ordinaire, peut être éprouvée par une profonde aridité des
sentiments, par cette obscurité et cette insensibilité dont nous
avons parlé, et cela lui suffit pour expérimenter une certaine
impuissance dans la pratique des vertus, et surtout dans la
prière.

Dans cette âme, l'impuissance à pratiquer les vertus n'est que
relative, plus apparente que réelle. Tout d'abord, c'est une
impuissance de les pratiquer avec émotion ; et parce qu'il ne
ressent ni amour, ni contrition, ni autres vertus, il se dit qu'il
ne les a pas et ne fait rien. Mais c'est une illusion :
une chose
est, comme on dit, de produire de bons actes, et une autre de
sentir leur impression. Dieu demande des œuvres, mais n'exige
pas de sentiments.
Qui plus est : si vous restez fidèle
à tous les devoirs sans le soutien de la consolation et la
douceur, la bonne volonté est plus agréable à Dieu et plus
méritoire pour nous, car il a été nécessaire plus d'esprit de
sacrifice.
Peut-être y a-t-il encore une autre cause d'illusion :
de grands projets se sont formés, des vertus héroïques ont été
rêvées, un idéal plus ou moins chimérique a été chéri. Si nous
n'obtenons pas cet objet, les vains espoirs disparaissent et
nous perdons un peu de notre orgueil.
Loin de nous en
plaindre, nous avons dû bénir Dieu qui nous maintient dans
l'humilité et nous appelle à la réalité.
Malgré toutes les
déceptions de ce genre, une chose restera tout à fait possible,
et c'est ce qui forme l'essence de la sanctification, c'est-à-dire
l'observance des lois de Dieu et de l'Église, et nos obligations.

Le religieux observe toujours ses vœux, aime sa Règle, obéit à
ses supérieurs, vit en paix avec ses frères, gouverne ses
passions, offre ses actes à Dieu, supporte patiemment ses
peines, et garde ainsi un trésor inestimable de vertus et de
mérites.
Que demander de plus ? C'est le vrai chemin de la
perfection, un chemin qui est entièrement sûr et qui nous offre
des horizons élargis.

A SUIVRE...

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Message  Monique Mer 24 Juil 2019, 1:23 pm

L'impuissance peut se manifester surtout par rapport
aux actes intérieurs et à la prière, et même ici elle
n'est que relative. ''Que l'âme se sente elle-même, dit
saint Alphonse, incapable de s'élever à Dieu et de
produire un acte de charité, de contrition ou de
résignation ".
Mais quelle importance ? Il
suffit de faire un essai, ne serait-ce qu'avec la
partie supérieure de la volonté.
Alors, peu importe
combien ces actes peuvent être dépourvus de ferveur
et de goût et même vous sembler impraticables, Dieu
les accepte et les considère agréables.
Cependant,
même au milieu de ces ténèbres, une chose est encore
possible :
nous anéantir devant Dieu, confesser notre
misère en nous jetant dans le sein de Sa miséricorde.

Et alors, n'oublions pas que nous devons prier dans
n'importe quel état où nous sommes ; dans les
ténèbres et dans la lumière nous devons crier à
Dieu :
Seigneur, conduisez-moi comme vous voulez
et faites-moi faire votre volonté, car je ne veux plus
rien.


Si nous réussissons à peine à exprimer nos désirs,
nos paroles et nos sentiments,
nous pouvons au
moins nous garder avec un esprit de foi en
présence de Dieu avec un réel désir de recevoir
sa grâce selon nos besoins,
ce qui constitue une
vraie prière,
car Dieu voit la préparation de notre
cœur, et comprend ce que nous ne savons pas lui
dire.
En un mot, notre impuissance se réfère
seulement à ce que Dieu ne veut pas de nous en
ce moment, et par conséquent, il ne serait pas
commode pour nous de réussir comme notre désir
l'était.

Peut-être le bon Maître veut-il seulement nous
éprouver pour que nous puissions nous enraciner
plus profondément dans l'humilité, dans le
détachement, dans le saint abandon. Pour cela, il
supprimera les consolations sensibles et la douceur
spirituelle, les remplaçant par l'obscurité,
l'insensibilité et même l'ennui.
Il sera bon pour nous
de rester constants dans notre devoir, de ne pas
négliger la prière, mais d'en supporter
courageusement l'épreuve, en l'atténuant, si
possible, au moyen d'un livre et d'autres pratiques
pieuses que l'expérience suggère.
Peut-être
Dieu veut-il nous faire passer de ces chemins
communs à des chemins mystiques.
Il nous fera
progressivement supprimer les actes discursifs,
méthodiques, compliqués et variés,
afin de nous
conduire vers une prière du regard simple avec
des actes plus courts et moins variés, ou dans un
silence aimant.
Cette opération divine est une
grâce très précieuse et, loin de la contredire,
prêtons-nous à elle avec une docilité pleine de
confiance. Mais il vaudrait mieux regarder dans un
bon livre, et de préférence dans un directeur
expérimenté, pour les lumières et la direction qui
sont alors particulièrement nécessaires.

A SUIVRE...

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Message  Monique Ven 26 Juil 2019, 2:09 pm

En tout cas, c'est une excellente occasion de progrès
spirituel et d'abandon filial. Ne vous inquiétez pas,
dit le Père de Caussade, vous êtes loin de perdre du
temps dans la prière ; vous pourrez la rendre plus
calme, mais pas plus méritoire ou plus utile, car la
prière de souffrance et d'anéantissement, bien que
la plus douloureuse, est aussi celle qui purifie le plus
l'âme et celle qui nous fait mourir avant nous, non
pour vivre mais en Dieu et pour Dieu. Combien
j'aime ces prières dans lesquelles vous restez en
présence de Dieu comme un âne, insensible à tout
et opprimé sous le poids de toutes sortes de
tentations ! Quoi d'autre pour humilier, confondre,
anéantir votre âme devant Dieu ! C'est ce qu'Il
propose, et où mènent ces apparentes misères.  
Tant que ce n'est pas un obstacle pour accomplir
vos exercices de piété, vous devez considérer cette
stupidité comme une épreuve à laquelle Dieu vous
soumet, et qui vous est commune avec presque
tous les saints. Sois fidèle, car dans son acceptation
tu trouveras un exercice très méritoire de patience,
de soumission, d'humilité intérieure, et il ne peut
être nuisible que pour l'amour-propre qui meurt peu
à peu, et qui est annihilé par ce moyen plus
efficacement que par toutes mortifications
extérieures... On ne vient jamais à une méfiance
totale de soi et à une confiance parfaite en Dieu,
sauf après avoir passé par ces différents états
d'insensibilité totale et d'impuissance absolue.

Quels États chanceux qui produisent des effets si
merveilleux.... ! Il n'y a pas de sacrifice, par contre,
que Dieu accepte avec une plus grande complaisance
que tout ce don d'un cœur brisé et étourdi ; c'est bien
l'holocauste d'une odeur agréable. Les prières les plus
douces et les plus ferventes, les mortifications
volontaires les plus rigoureuses n'ont rien de
comparable et ne peuvent s'en approcher.


Saint François de Sales écrit dans le même sens que
Sainte Jeanne de Chantal : "De quoi te plains-tu,
femme ? Non, ce n'est pas bon d'être une femme,

nous devons avoir un cœur d'homme ; et à condition de
garder notre âme ferme dans la volonté de vivre et de
mourir au service de Dieu,
e nous émerveillons
pas des ténèbres, ni de l'impuissance, ni des
obstacles. Il n'y en aura plus là-haut, et ici il
faut les subir....
Dieu veut que notre misère
soit le trône de sa miséricorde, et notre impuissance le
siège de sa  toute-puissance."


Le pieux médecin invite alors son saint à rester
humble
et calme, doux
et confiant au milieu de l'impuissance et
de l'obscurité.
Il veut qu'elle ne soit pas impatiente,
qu'elle ne soit pas troublée, mais qu'elle reste dans ses
ténèbres et qu'elle embrasse la croix avec courage,
franchement et fermement.



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Message  Monique Dim 28 Juil 2019, 11:37 am

Qu'est-ce qui peut sortir des ténèbres, de l'insensibilité,
de l'impuissance mais de la pauvreté spirituelle ? C'est
ainsi que celui qui est plongé dans les raisons de
l'épreuve, mais qui se trompe lui-même. De au moment
où la partie supérieure de l'âme adhère à la volonté
divine et reste fidèle au devoir,
les ténèbres,
l'insensibilité, l'impuissance ne passent pas de la partie
inférieure, et donc la pauvreté ne sera qu'apparente.
En
réalité, cette dure épreuve est la source d'une immense
richesse solidement fondée sur l'obéissance et l'humilité,
ce qui est très difficile à comprendre. bien préservé des
ravages de l'amour-propre.

Mais il y a peut-être là une mauvaise intelligence : Dieu
nous gouverne à sa manière, et nous avions formé un
autre concept à ce moment-là ; d'où vient notre trouble,
et pour le dissiper il est important de mieux connaître les
vues de Dieu et d'entrer pleinement en elles.

Nous sommes très loin d'entraver les âmes généreuses ;
nous voudrions seulement les empêcher de faire de grands
voyages à l'écart. En général, nos aspirations sont très
vulgaires et, comme nous désactivons tant de grâces, nous
serons loin de la sublimité de la gloire à laquelle Dieu nous
a destinés. Il est donc nécessaire de diriger très haut nos
désirs d'avancement spirituel, de les soutenir en Dieu seul,
et de les réguler selon Son approbation de telle sorte que
nous voulons notre perfection comme Dieu le veut et
seulement comme Il le veut. Le désir ainsi formé, bien que
plein d'une sainte ardeur, reste toujours calme et soumis,
parce qu'il a son origine dans la grâce et son règne dans la
volonté divine.
Il y a un autre désir de perfection qui ne vient
pas entièrement de Dieu, car il est plus ou moins inspiré par
notre égoïsme, guidé en partie par notre propre volonté et
sera donc connu dans l'agitation, le désarroi, la précipitation.

Autant le premier de ces désirs mérite notre confiance, autant
nous devons veiller sur l'autre, de manière à tendre ardemment
vers la perfection et en même temps nous garder des
inspirations de l'amour-propre.

A SUIVRE...

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