Jésus-Christ n’a jamais ri. (Commentaires par Saint Jean Chrysotôme)

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Message  ROBERT. Lun 10 Avr 2017, 3:31 pm

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Saint Jean Chrysostôme répond merveilleusement bien à cette question: Notre-Seigneur riait-Il ?

https://messe.forumactif.org/t7845-notre-seigneur-riait-il#136737


Saint Jean Chrysostôme in Hébreux IX, 1-15 a écrit:

4. Mais vous, par ce rire hardi, vous imitez les femmes insensées et mondaines, et comme celles mêmes qui paraissent sur les planches des théâtres, vous essayez de faire rire les autres. Voilà le renversement, voilà la destruction de tout bien. Nos affaires sérieuses deviennent des sujets de rire, de plaisanteries et de jeux de mots. Rien de ferme, rien de grave dans notre conduite. Je ne parle pas ici seulement aux séculiers; je sais ceux que j'ai encore en vue; car l'Eglise même s'est remplie de rires insensés. Que quelqu'un prononce un mot plaisant, le rire aussitôt parait sur les lèvres des assistants; et chose étonnante, plusieurs continuent de rire même jusque pendant le temps des prières publiques. Le démon partout dirige ce triste concert, il pénètre dans tout, il exerce sur tous son empire. Jésus-Christ est méprisé, il est chassé; l'église est regardée comme un lieu profane. N'entendez-vous pas saint Paul s'écrier: "Que toute honte, toute sottise de langage, toute bouffonnerie soit bannie du milieu de vous". Il place ainsi la bouffonnerie au même rang que les turpitudes. Et vous riez toutefois ! Qu'est-ce que la sottise de langage ? C'est dire ce qui n'a rien d'utile. Mais vous riez quand même; le rire sans cesse épanouit votre visage, et vous êtes moine ? Vous faites profession d'être crucifié au monde, et vous riez ! Votre état est de pleurer, et vous riez!


Vous qui riez, dites-moi: où avez-vous vu que Jésus-Christ vous ait donné l'exemple ? Nulle part; mais souvent vous l'avez vu affligé ! En effet, à la vue de Jérusalem, il pleura; à la pensée du traître, il se troubla; sur le point de ressusciter Lazare, il versa des larmes. Et vous riez!


Si ceux qui ne savent pas gémir sur les péchés d'autrui sont dignes de blâme, quel pardon mérite celui qui loin d'être affligé de ses fautes personnelles, ne sait que rire ?  Voici le temps du deuil et de l'affliction, le moment de châtier votre  corps et de le réduire en servitude, l'heure des sueurs et des combats.  Et vous riez ! Et vous ne remarquez pas comme Sara fut reprise pour ce fait ! Et vous n'entendez pas cet anathème de Jésus-Christ: "Malheur à ceux qui rient, parce qu'ils pleureront !" (Luc V, 25) Voilà pourtant ce que chaque jour vous répétez dans les saints cantiques. Car enfin, quelles paroles exprimez-vous alors, dites-moi ?  Dites-vous avec le Prophète : J'ai ri ? Non; mais que dites-vous ? "Je me suis fatigué à gémir".


Mais peut-être il en est ici de tellement dissipés, tellement efféminés, que nos reproches les font rire encore, par cela seul que nous parlons de rire. Car le caractère de ce défaut, c'est la folie et l'hébétement d'esprit; il ne comprend pas, il ne sent pas le reproche. Le prêtre de Dieu est debout, offrant la prière universelle; et vous riez, sans pudeur aucune ! Lui tout tremblant, offre pour vous des prières; vous, vous n'avez que du mépris. N'entendez-vous donc pas celte parole de l'Ecriture : Malheur aux moqueurs ! Vous ne tremblez pas : Vous ne rentrez pas en vous-même ! Quand vous entrez dans un palais, votre allure, votre regard, voir  démarche, tout votre extérieur enfin sait s'ennoblir et se composer mais ici où est le palais véritable, où tout est l'image du ciel, vous riez ! Et pourtant, il est une assistance invisible à vos yeux, je le sais, mais réelle, entendez-le ; c'est celle des anges partout présents, mais qui surtout dans la maison de Dieu font cortége au souverain roi; tout est rempli de ces puissances spirituelles.


Mon discours s'adresse aussi aux femmes. En présence de leurs maris, elles n'osent pas sitôt se permettre un tel excès; quand elles rient alors, ce n'est pas constamment, mais à l'heure d'une honnête et nécessaire récréation : mais ici, c'est toujours ! Quoi donc, ô femme, vous mettez un voile sur votre tête, dès que vous prenez place à l'église, et vous riez ! Vous y êtes entrée avec la résolution de confesser vos péchés, de vous prosterner devant Dieu, de prier et de supplier pour les fautes que vous avez eu le malheur de commettre, et dans l'accomplissement de ces devoirs, vous riez ! Comment donc pourrez-vous apaiser votre Juge ? — Mais, dites-vous, le rire est-il donc un péché ? — Non, le rire n'est pas un péché; mais ce qui est un péché, c'est l'excès, c'est de prendre mal son temps. Le rire nous est naturel, quand par exemple nous revoyons un ami après un long temps d'absence ; ou quand, rencontrant des personnes frappées de vaines terreurs, nous voulons les rassurer et les récréer; rions alors, mais jamais jusqu'aux éclats, mais point constamment. Notre cœur a besoin de cet épanouissement pour se détendre quelquefois, mais non pour se dissiper. Les désirs de la chair sont naturels aussi; et toutefois il n'est pas nécessaire absolument d'y obéir, et moins encore d'en user avec excès; nous devons les dominer, loin de dire : c'est naturel, jouissons !


Servez Dieu avec larmes, pour pouvoir laver vos péchés. Je sais que plusieurs se moquent de nous et répètent: Les larmes ! c'est leur premier mot. C'est toujours le temps des larmes. Je sais quelles sont les maximes des hommes sensuels


"Mangeons et buvons; car demain nous mourrons". (I Corinthiens XV, 32) Mais rappelez-vous cet oracle: "Vanité des vanités, et tout est vanité". (Ecclésiastique I, 2) Ce n'est pas moi qui parle ici, c'est celui-là même qui goûta de tout plaisir, c'est lui qui dit: "Je me suis bâti des maisons royales; j'ai planté pour moi des vignes. Je me suis créé des viviers et des bains; j'ai eu des serviteurs et des servantes pour me verser à boire". (Ecclésiastique II, 4-5) Et après cette énumération, que dit-il ? "Vanité des vanités, et tout est vanité", Pleurons donc, ô mes bien-aimés, pleurons, pour que nous ayons un jour le rire vrai, la joie véritable au jour de la sainte allégresse, car l'allégresse d'ici-bas est nécessairement mêlée de tristesse, et, l'on ne peut la trouver franche et pure. Mais l'autre sera sincère, exempte de mensonge et de déception, à l'abri de tout piège, sans mélange enfin. Il n'est, au reste, qu'un moyeu de l'acquérir; c'est de choisir, dès cette vie, non pas ce qui nous plait, mais ce qui nous est utile; c'est de nous attrister bien peu de notre plein gré, mais de supporter avec action de grâces tout ce qui nous arrive. Ainsi pourrons-nous gagner le royaume des cieux, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ainsi soit-il.


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Message  gabrielle Mer 12 Avr 2017, 7:36 am

Excellent!

Merci Robert
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Message  Monique Mer 12 Avr 2017, 9:21 am

Sublime!

Merci Robert.
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