Condamnation des erreurs de Luther par le Pape Léon X.

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Message  Louis Dim 16 Oct - 17:24

BULLE Exsurge Domine, du Pape Léon X, en 1520.

Condamnation des erreurs de Luther.

L'an 1520, le 15 juin, le souverain Pasteur, à qui, dans la personne du prince des apôtres, le Fils de Dieu a dit : « Pais mes agneaux, pais mes brebis ; affermis tes frères ; tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux; » le Pontife romain prononça l'irrévocable sentence de condamnation en ces termes :

« Léon, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, pour mémoire perpétuelle de la chose.

« Levez-vous, Seigneur, et jugez votre cause; souvenez-vous des insultes qu'on vous fait, de celles que vous font les insensés tout le jour. Inclinez vôtre oreille à nos prières, car des renards ont surgi, qui cherchent à démolir votre vigne, elle dont vous avez foulé le pressoir tout seul, et dont, en remontant à votre Père, vous avez commis le soin, le gouvernement et l'administration à Pierre, comme au chef et à votre vicaire, ainsi qu'à ses successeurs; à l'instar de l'Église triomphante. Le sanglier de la forêt s'efforce de l'exterminer, et une bête singulièrement farouche la ravage.

« Levez-vous, Pierre, et, conformément au soin pastoral qui vous a été divinement confié, prenez en main la cause de la sainte Église romaine, la mère de toutes les Églises et la maîtresse de la foi ; elle que, d'après l'ordre de Dieu, vous avez consacrée par votre sang; contre laquelle, ainsi que vous-avez daigné nous en prévenir, s'insurgent des maîtres de mensonge, introduisant des sectes de perdition et s'attirant à eux-mêmes une prompte ruine; qui, ayant un zèle amer et des contentions dans leurs cœurs, se glorifient et sont menteurs contre la vérité.

« Levez-vous aussi, Paul, nous vous en prions, vous qui avez éclairé et illustré cette Église et par votre doctrine et par votre martyre ; car un nouveau Porphyre s'élève. Comme le premier critiqua autrefois injustement les saints apôtres, de même celui-ci, usant, non pas de prières, mais de reproches, contrairement à votre doctrine, ne rougit pas de critiquer et de déchirer les saints Pontifes, nos prédécesseurs, et, quand il se défie, de recourir aux injures, selon la coutume des hérétiques, dont le dernier refuge est, comme dit saint Jérôme, lorsqu'ils s'aperçoivent que leurs causes vont être condamnées, de commencer à épandre par la langue le venin du serpent, et, lorsqu'ils se voient condamnés, de s'emporter aux outrages. Car, encore que vous ayez dit qu'il faut qu'il y ait des hérésies pour exercer les fidèles, cependant, de peur qu'elles ne prennent de l'accroissement, comme de petits renards prêts à ravager la vigne, il est nécessaire, par vôtre intercession et votre secours, de les éteindre à leur naissance.

« Qu'elle se lève enfin, toute l'Église des saints, et le reste de l'Église universelle, de qui méprisant la vraie interprétation des saintes lettres, quelques-uns, dont le père du mensonge a aveuglé les intelligences, suivant l'ancien usage des hérétiques, sages par devers eux-mêmes, interprètent ces mêmes Écritures autrement que ne demande l'Esprit-Saint, et cela d'après leur propre sens, par ambition et pour une renommée populaire, ou plutôt, comme l'atteste l'Apôtre, ils les torturent et les adulèrent; en sorte que, selon saint Jérôme, ce n'est plus l'Évangile du Christ, mais celui de l'homme, ou, ce qui est pis, celui du diable. Qu'elle se lève donc la sainte Église de Dieu, et, conjointement avec les bienheureux apôtres, qu'elle intercède auprès de Dieu tout-puissant, afin que, toutes les erreurs de ses brebis étant purgées, et toutes les hérésies étant éliminées d'entre les fidèles, il daigne conserver la paix et l'unité de sa sainte Église.

« Depuis longtemps, chose que nous pouvons …


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Message  Louis Dim 16 Oct - 17:26

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« Depuis longtemps, chose que nous pouvons à peine exprimer dans l'excès de notre affliction, nous avons appris, par la relation de personnes dignes de foi et par la renommée publique, que, par la suggestion de l'ennemi du genre humain, des erreurs nombreuses et diverses ont été renouvelées et répandues depuis peu parmi certaines personnes légères dans l'illustre nation germanique; erreurs dont quelques-unes ont déjà été condamnées par les conciles et par les constitutions de nos prédécesseurs, et qui contiennent expressément l'hérésie des Grecs et des Bohémiens; d'autres respectivement ou hérétiques, ou fausses, ou scandaleuses, ou offensant les oreilles pieuses, ou pouvant séduire les âmes simples; que ces erreurs ont été renouvelées et répandues par de faux fidèles qui ont perdu la crainte de Dieu, et qui, ambitionnant la gloire du monde par une orgueilleuse curiosité, veulent, contre la doctrine de l'Apôtre, être plus sages qu'il ne faut ; dont le babil, selon saint Jérôme, ne trouverait aucune créance s'ils n'avaient l'air de confirmer leur perverse doctrine par des témoignages divins, mais mal interprétés. Nous sommes d'autant plus affligé que cela soit arrivé en Germanie que nous et nos prédécesseurs avons toujours eu pour cette nation une charité intime. Car, après que l'Église romaine eut transféré l'empire des Grecs aux Germains, nos prédécesseurs et nous avons toujours pris d'entre eux les avocats et les défenseurs de cette même Église, lesquels se sont en effet toujours montré les ardents adversaires des hérésies.

« Témoin les louables constitutions des empereurs germaniques pour la liberté de l'Eglise, pour l'expulsion des hérétiques de toute la Germanie, sous les peines les plus graves, même de la perte des terres et des domaines contre ceux qui les recevraient ou ne les expulseraient pas ; constitutions confirmées par nos prédécesseurs, et dont l'observation, si elle avait lieu aujourd'hui, nous eût préservés de ce chagrin, et nous et eux.

« Témoin la perfidie des Hussites et des Wicléfites, ainsi que de Jérôme de Prague, condamnée et punie au concile de Constance; témoin le sang des Germains versé tant de fois contre les Bohêmes ; témoin la réfutation, réprobation et damnation, non moins docte que vraie et sainte, des dites erreurs ou de plusieurs d'entre elles par les universités de Cologne et de Louvain, qui cultivent avec tant de piété et de religion le champ du Seigneur, Nous pourrions alléguer encore beaucoup d'autres choses que nous croyons devoir passer sous silence, pour n'avoir pas l'air d'écrire une histoire.

« D'après la charge pastorale qui nous a été enjointe par la grâce divine, nous ne pouvons donc plus ni tolérer ni dissimuler le venin pestilentiel desdites erreurs, sans flétrissure pour la religion chrétienne et sans injure pour la foi orthodoxe. Or, de ces erreurs, nous avons jugé à propos d'insérer ici quelques-unes, dont la teneur est telle :

Or, de ces erreurs, nous avons jugé…


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Message  Louis Dim 16 Oct - 17:29

BULLE Exsurge Domine, du Pape Léon X, en 1520.

Condamnation des erreurs de Luther.

(suite)

Or, de ces erreurs, nous avons jugé à propos d'insérer ici quelques-unes, dont la teneur est telle :

«  1° C'est une opinion hérétique, mais assez commune, de dire que les sacrements de la nouvelle loi confèrent la grâce justifiante à ceux qui n'y mettent point obstacle.

« 2º  Nier que le péché demeure dans un enfant après le baptême, c'est fouler aux pieds tout ensemble et saint Paul et Jésus-Christ.

« 3° Le foyer du péché (ou la concupiscence), quand même il n'y aurait point de péché actuel suffît pour empêcher une âme, à la sortie du corps, d'entrer dans le ciel.

« 4° La charité imparfaite d'un homme mourant emporte avec soi nécessairement une grande crainte, qui toute seule fait la peine du purgatoire et l'empêche d'entrer dans le ciel.

« 5º Qu'il y a trois parties de la pénitence, la contrition, la confession et la satisfaction, cela n'est fondé ni sur l'Écriture sainte ni sur l'autorité des anciens docteurs du Christianisme.

« 6º La contrition qui s'acquiert par l'examen, la comparaison et la détestation des péchés, par laquelle un pénitent repasse ses années dans l'amertume de son âme, en pesant la gravité, la multitude et la laideur de ses péchés, la perte de la béatitude éternelle et la  peine de l'enfer  qu'on mérite, cette contrition ne sert qu'à rendre l'homme hypocrite et plus grand pécheur.

« 7° La maxime la plus excellente et la meilleure de tout ce qu'on a dit jusqu'à présent touchant la contrition est que la nouvelle vie est la meilleure et la souveraine pénitence, en ne faisant plus ce qu'on a fait.

« 8° Ne présumez en aucune manière de confesser les péchés véniels, ni même tous les mortels, parce qu'il est impossible que vous connaissiez tous les péchés mortels; d'où vient que, dans la primitive Église, on ne confessait que les péchés mortels manifestes.

« 9º Quand nous voulons entièrement confesser tous nos péchés, nous ne faisons autre chose que de ne vouloir rien laisser à pardonner à la miséricorde de Dieu.

« 10° Les péchés ne sont remis à aucun s'il ne croit pas qu'ils lui sont remis quand le prêtre les lui remet, et le péché demeurerait si l'on ne croyait pas qu'il fût remis; car la rémission du péché et le don de la grâce ne suffisent pas ; il faut croire encore que le péché est remis.

« 11° N'ayez pas cette confiance que vous êtes absous à cause de votre contrition, mais à cause de cette parole du Christ : Tout ce que vous avez délié sur la terre, etc. Croyez, dis-je, si vous avez reçu l'absolution du prêtre, et croyez fortement que vous êtes absous, et vous serez véritablement absous, quoi qu'il en soit de votre contrition.

« 12° Si, par impossible, celui qui se confesse n'était point contrit, ou que le prêtre l'eût absous par dérision et non sérieusement, si toutefois il croit être absous, il l'est véritablement.

« 13° Dans le sacrement de pénitence et dans la rémission de la coulpe, le Pape ou l'évêque ne fait pas plus que le dernier des prêtres; bien plus, quand il n'y a point de prêtre, chaque chrétien, même une femme et un enfant, peut alors exercer cette fonction.

« 14° Aucun ne doit répondre à un prêtre s'il a de la contrition ou non, et le prêtre ne doit pas l'interroger là-dessus.

« 15° C'est une grande erreur dans ceux qui s'approchent du sacrement de l'Eucharistie, fondés sur ce qu'ils se sont confessés, et qu'ils ne se sentent coupables d'aucun péché mortel, et qu'ils y sont préparés par des prières ; tous ceux-là mangent et boivent leur condamnation. Mais s'ils croient et s'ils ont cette confiance qu'ils recevront la grâce, cette foi seule les rend purs et dignes de recevoir l'Eucharistie.

« 16° Il serait à propos que l'Église, dans une assemblée ou un concile, ordonnât que les laïques communiassent sous les deux espèces, et les Bohémiens, qui communient de cette manière, ne sont pas hérétiques, mais seulement schismatiques.

« 17° Les trésors de l'Église, d'où le Pape donne les indulgences, ne sont ni les mérites de Jésus-Christ, ni ceux des saints.

« 18° Les indulgences sont de pieuses tromperies des fidèles, des dispenses de bonnes œuvres et du nombre des choses qui sont permises, mais qui ne conviennent pas.

« 19° Les indulgences, dans ceux qui les gagnent véritablement, ne leur remettent pas les peines dues à la justice divine pour les péchés actuels.

« 20° C'est se tromper et se séduire que de croire que les indulgences soient salutaires et utiles.

« 21° Les indulgences sont seulement nécessaires pour les crimes publics et ne s'accordent proprement qu'aux endurcis et aux impénitents.

« 22° Elles ne sont ni utiles ni nécessaires à six sortes de personnes : aux morts, ou à ceux qui sont sur le point d'expirer ; aux malades, ou à ceux qui ont des empêchements légitimes ; à ceux qui n'ont point commis de crimes; à ceux qui n'en ont commis que de secrets et à ceux qui pratiquent les œuvres de la plus haute perfection.

« 23° Les excommunications ne sont que des peines extérieures qui ne privent pas l'homme de la participation aux prières spirituelles et publiques de l'Église.

« 24° Il faut enseigner aux chrétiens à plus aimer les excommunications qu'à les craindre.

« 25° Le Pontife romain, successeur de saint Pierre, n'a pas été établi par Jésus-Christ son vicaire sur toutes les Églises dans la personne de saint Pierre.

« 26° Cette parole du Christ à Pierre : Tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, s'étend seulement à ce qui a été lié par Pierre même.

« 27° Il est certain qu'il n'est pas au pouvoir de l'Église ou du Pape d'établir des articles de foi, ni même des lois touchant les mœurs et les bonnes œuvres.

« 28° Si le Pape, avec une grande partie de l'Église, avait décidé telle et telle chose, et que sa décision fût véritable, il n'y aurait ni péché ni hérésie de penser le contraire, principalement dans une chose non nécessaire au salut, jusqu'à ce que le concile général eût approuvé un sentiment et condamné l'autre.

« 29° Nous avons une voix pour expliquer l'autorité des conciles, et contredire librement leurs actes, et juger dans leurs décrets, et avouer avec confiance tout ce qui semble véritable, qu'un concile l'ait approuvé ou rejeté.

« 30° Quelques articles de Jean Hus, condamnés dans le concile de Constance, sont très-orthodoxes, très-vrais et tout à fait évangéliques, et l'Église universelle ne pouvait les censurer.

« 31° Le juste pèche dans toutes les bonnes œuvres.

« 32° Une bonne œuvre, même très-bien faite, est un péché véniel.

« 33° Que les hérétiques soient brûlés, c'est contre la volonté de l'Esprit.

« 34º Combattre contre les Turcs, c'est résister à Dieu qui visite par eux nos iniquités.

« 35° Personne n'est certain qu'il ne pèche pas toujours mortellement, à cause du vice très-caché de l'orgueil.

« 36° Le libre arbitre, depuis le péché, n'est plus qu'un vain titre, et, lors même qu'il fait ce qui est en lui, il pèche mortellement.

« 37° On ne peut prouver le purgatoire par aucun livre canonique de l'Écriture sainte.

« 38° Les âmes qui sont en purgatoire ne sont point assurées de leur salut, du moins toutes; et l'on n'a pu prouver par aucune raison, ni par l'Écriture, qu'elles y soient hors d'état de mériter et de croître en charité.

« 39° Les âmes en purgatoire pèchent sans interruption tant qu'elles cherchent le repos et qu'elles ont horreur des peines.

« 40° Les âmes délivrées du purgatoire par les suffrages des vivants ne jouissent pas d'un bonheur aussi parfait que si elles satisfaisaient par elles-mêmes à la justice divine.

« 41° Les prélats ecclésiastiques et les princes séculiers ne feraient point mal s'ils abolissaient toutes les besaces des mendiants.

« Nous donc, ajoute le Pape…


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Message  Louis Dim 16 Oct - 17:31

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Condamnation des erreurs de Luther.

(suite)

« Nous donc, ajoute le Pape, après de longs, de mûrs, de soigneux examens, discussions et délibérations avec nos frères les cardinaux, des prieurs ou généraux d'ordres, des professeurs ou docteurs en théologie, ainsi que dans l'un et l'autre droit, nous avons trouvé lesdites propositions respectivement hérétiques, ou scandaleuses, etc., ou non catholiques, mais contraires à la doctrine et à la tradition de l'Église, à l'interprétation vraie et commune des divines Écritures, l'autorité de laquelle mérite à tel point notre acquiescement, suivant saint Augustin, que lui-même dit qu'il n'aurait pas cru à l'Évangile si l'autorité de l'Église catholique n'était intervenue. Car, de ces mêmes erreurs, ou de quelques-unes, il s'ensuit que la même Église, qui est régie par l'Esprit-Saint, erre et a toujours erré; ce qui est contraire à la promesse que le Christ a faite à ses disciples en son ascension : « Voici que je suis avec vous jusqu'à la consommation des siècles ; » contraire encore aux déterminations des saints Pères, aux ordonnances expresses ou canons des conciles et des souverains Pontifes, à qui ne pas obéir a été toujours, au témoignage de saint Cyprien, le foyer et la cause de toutes les hérésies et de tous les schismes.

« En conséquence, de l'avis et de l'assentiment des cardinaux, après notre délibération sur chacun desdits articles, par l'autorité du Dieu tout-puissant, ainsi que des bienheureux apôtres Pierre et Paul, et par la sienne, le Pape Léon X condamne ces propositions comme respectivement hérétiques, ou scandaleuses, ou fausses, ou choquant les oreilles pieuses, où capables de séduire l'esprit des simples, et contraires à la vérité catholique; fait défense, sous peine d'excommunication et de privation de toutes dignités, qui seront encourues par le seul fait, de croire ces propositions, de les soutenir, de les défendre, et même de les favoriser, de les prêcher, et de souffrir que d'autres les enseignent directement ou indirectement, tacitement ou en termes exprès, en public ou en particulier; ordonnant aux ordinaires et autres de faire une exacte perquisition des écrits qui contiennent ces propositions, et de les faire brûler solennellement en présence du clergé et devant tout le peuple, sous les mêmes peines. »

Le Pape expose ensuite tout ce qu'il a fait pour ramener Luther et lui faire quitter ses erreurs; il l'a cité à Rome, voulant le traiter avec beaucoup de douceur; il l'a exhorté par ses légats et par ses lettres à rentrer en lui-même ; il lui a offert un sauf-conduit et de l'argent pour les frais du voyage, en lui promettant toute sûreté, persuadé que, s'il eût fait cette démarche, il aurait reconnu sincèrement ses erreurs et ne se serait pas si furieusement emporté contre la cour de Rome, qu'il a déchirée par les plus insignes calomnies. Mais, au mépris de tout cela, il a dédaigné de venir, est demeuré contumax plus d'une année sous les censures, et, ajoutant le mal au mal, a témérairement appelé au futur concile, contrairement aux constitutions de Pie II et de Jules II, qui ont déclaré ces appels punissables des peines imposées aux hérétiques; appellation d'ailleurs illusoire, puisqu'il professe publiquement de ne pas croire au concile. Le Pape pourrait donc dès à présent le condamner comme notoirement suspect sur la foi, ou plutôt vraiment hérétique.    

« Toutefois, de l'avis de nos frères…


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Message  Louis Dim 16 Oct - 17:32



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Condamnation des erreurs de Luther.

(suite)

« Toutefois, de l'avis de nos frères, imitant la clémence du Seigneur, qui ne veut point la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse et qu'il vive ; oubliant tous les outrages faits à nous et au Siège apostolique, nous avons résolu d'user de toute la bonté possible et de faire tout ce qui est en nous pour que, par la voie de miséricorde que nous lui proposons, il revienne à lui-même, et qu'il s'éloigne de ses erreurs, afin que nous le recevions avec bienveillance, comme l'enfant prodigue revenant au sein de l'Église. C'est pourquoi et Martin lui-même, et tous ses adhérents, protecteurs et fauteurs, nous les conjurons par les entrailles de la miséricorde de notre Dieu et par le sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ, en qui et par qui ont été faites la rédemption du genre humain et l'édification de la sainte Église notre mère, nous les exhortons et les conjurons, de tout notre cœur de cesser de troubler la paix, l'unité et la vérité de l'Église, pour laquelle le Sauveur lui-même a prié si instamment son Père, et de s'abstenir entièrement desdites erreurs si pernicieuses, assurés de trouver auprès de nous, s'ils obéissent réellement et nous donnent des preuves légitimes de leur obéissance, les sentiments de la charité paternelle et la fontaine ouverte: de la mansuétude et de la clémence. »    

Après ces voies miséricordieuses de père Léon X passe aux voies sévères de juge. Il interdit provisoirement la prédication à Luther, et, si les précédents moyens de douceur ne le ramènent pas à pénitence, il lui fixe, à lui et à ses adhérents trois termes de vingt jours, soixante en tout, pour révoquer ses erreurs et brûler les livres qui les contiennent. Que si, ce qu'à Dieu ne plaise ! Luther et ses partisans s'obstinent, le Pape, suivant le précepte de l'Apôtre d'éviter l'homme hérétique après une première et une seconde correction, les déclare hérétiques notoires et opiniâtres; condamne tous les écrits de Luther, avec défense de les imprimer, vendre ou lire; soumet Luther et ses adhérents à toutes les peines de droit; défend aux fidèles de les fréquenter et de les recevoir, interdit les lieux où ils se retireront, ordonne aux autorités de leur courir sus, de se saisir de leurs personnes, de les dénoncer hérétiques, et de publier partout cette constitution, sous peine d'excommunication contre ceux qui y mettraient obstacle 1.
__________________________________________

1. Labbe, t. 14. Le Plat, t. 2.

(Tiré de Histoire universelle de l’Église Catholique, par Rohrbacher, 6e édition, t. XII, Paris, 1872.)


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