Rome souterraine. (NOTES)

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Message  Louis Lun 08 Déc 2014, 17:40

II. LA  BASILIQUE  INFERIEURE.

NOTE F
SAINT-CLEMENT DE ROME.

(SUITE)

Dès les premières années de son règne, Constantin l'abolit. Par une loi que nous a conservée le Code Théodosien, et qui fut peut-être rédigée par Lactance, l'empereur chrétien défendit que l'on infligeât au visage des esclaves cette marque infamante, « par respect pour la beauté divine qui brille au front de l'homme (1). A partir de cette époque, l'usage s'établit de suspendre au cou des esclaves fugitifs des inscriptions pareilles à celles que nous venons de citer. Or celles-ci portent avec elles des indices de leur date. Celle qui nous a transmis le nom d'Euplogius paraît appartenir à la fin du IVe siècle : celle où se lit le nom de « Victor, acolyte de l'église de Saint-Clément, » est certainement plus ancienne. Non-seulement la forme des lettres semble indiquer le commencement du IVe siècle, mais encore les expressions employées ne peuvent se rapporter à une date postérieure. Victor ne prend pas le titre de acolytus basilicæ ou tituli S. Clementis, mais de acolytus a dominico Clementis. Le mot dominicum, dans l'antiquité chrétienne, désignait la maison du Seigneur, l'église. Du temps de saint Cyprien, le lieu d'assemblée des chrétiens était appelé ainsi. Pendant les années qui suivirent immédiatement la paix donnée à l'Église par Constantin, les chrétiens continuèrent à se servir de ce mot : mais peu à peu il fut remplacé par les mots titulus ou basilica : et le mot dominicum, dit M. de Rossi, ne se rencontre jamais sur des inscriptions postérieures à la première moitié du IVe siècle (2). Voilà donc la date de notre lame de bronze aussi nettement déterminée que possible : elle est peut être contemporaine de Constantin, et, en tout cas, elle ne dépasse pas l'an 350 : à cette époque existait donc déjà l'église de Saint-Clément, dont Victor était acolyte.

Comment cette basilique a-t-elle vu, par un progrès insensible et continu analogue à cet incrementum latens dont parlent les jurisconsultes romains, le sol s'élever autour d'elle et, peu à peu, l'ensevelir? La pensée se reporte à quelque cataclysme historique comparable, dans un ordre différent, à ces grands bouleversements de la nature dont la géologie retrouve l'histoire. Au XI e siècle, la région du Celius fut couverte de ruines. L'incendie allumé en 1084 par Robert Guiscard dévora les édifices accumulés dans ce quartier, un des plus peuplés de Rome. Un grand nombre de ses habitants furent obligés, à cette époque, d'abandonner la colline pour aller s'établir sur le Champ de Mars. Il est probable…

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(1). Cod. Théod IX,  40, 2.— Voir, sur cette loi, le commentaire de Godefroy. —  (2). Bull. di arch. crist., 1863, p. 261.
Rome Souterraine, p. 564.


Dernière édition par Louis le Mar 09 Déc 2014, 15:44, édité 1 fois (Raison : Titre)

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Message  Louis Mar 09 Déc 2014, 15:42

II. LA  BASILIQUE  INFERIEURE.

NOTE F
SAINT-CLEMENT DE ROME.

(SUITE)

Il est probable qu'alors les ruines et les décombres s'entassèrent sur la pente du Celius où se trouve la basilique : et comme, selon la remarque de M. l'abbé Cochet, les anciens, après la dévastation de quelque partie de leurs villes, nivelaient, mais ne déblayaient pas (1), le sol de ce quartier de Rome dut, quand on commença à y reconstruire les habitations détruites par l'incendie, se trouver considérablement exhaussé. La basilique, à ce moment, ressemblait, sans doute, à un navire en perdition que l'on voit peu à peu s'enfoncer dans la mer, et qui semble près d'être recouvert par les flots : seulement, ici, le navire demeurait immobile et c'étaient les flots qui montaient autour de lui.

La décoration intérieure de la basilique, aujourd'hui souterraine, concorde avec la date que nous indiquons. Il s'y trouve, outre les vestiges de peintures plus anciennes (dans un angle du narthex ou portique d'entrée, deux têtes qui peuvent être du Ve ou VIe  siècle), des fresques du Ve  (celles représentant les saintes femmes au tombeau, les noces de Cana, le Christ en croix, à l'angle opposé du narthex), du IXe  (l'assomption de la sainte Vierge, au même endroit), du Xe  (des scènes de la vie de saint Cyrille, peintes près de son tombeau présumé, à droite du presbyterium), du XIe siècle (la translation du corps de saint Cyrille et le miracle de saint Clément, sur les entre-colonnements du narthex, l'intronisation et la messe de saint Clément, l'histoire de saint Alexis, sur les entre-colonnements construits dans la nef).

Aucune décoration postérieure à cette époque n'apparaît dans la basilique primitive. Les peintures d'un des entre-colonnements ou pilastres de la nef ont été données par un notable habitant du quartier du Celius, nommé Beno de Rapiza, également donateur, avec sa femme Maria, de celles des entre-colonnements du narthex : or son nom se retrouve, en l'an 1080, sur un manuscrit du Vatican. Les entre-colonnements du narthex remontent à une époque plus reculée : mais les deux pilastres de la nef, sur lesquels se voient retracées des scènes de la vie de saint Clément et de saint Alexis, furent peut-être construits et décorés en même temps, et le nom de Beno de Rapiza indique, pour leur décoration, la fin du XIe  siècle. Il vivait sans doute encore en 1084, lors de l'incendie allumé par Robert Guiscard, et il se peut que les pilastres de la nef, qui rompirent la belle ordonnance des colonnes, en masquèrent deux et en bloquèrent l'intervalle, aient été construits à cette époque, pour soutenir l'édifice que l'accumulation des ruines environnantes faisait fléchir, mais que l'on n'avait pas encore résolu d'abandonner.

Quand elle eut été ainsi enterrée extérieurement, et qu'il fut devenu nécessaire de lut superposer un édifice nouveau, on s'occupa de combler intérieurement la vieille basilique. Celle-ci ne devint pas un accessoire du temple nouveau construit au-dessus d'elle, l'hypogée d'un monument supérieur, comme nous voyons, par exemple, harmonieusement superposées, les deux églises qui composent l'admirable monument élevé par la foi du XIIIesiècle à la poétique mémoire de saint François d'Assise. Les lignes des deux basiliques de Saint-Clément ne correspondent pas entre elles, et il est certain que, quand on voulut construire celle qui occupe maintenant la surface du sol, on condamna la précédente à disparaître. On la combla, en la remplissant de matériaux et de décombres, de façon à asseoir sur un fondement solide les colonnes et le pavage de la basilique du XIIe siècle. On construisit même, dans l'intérieur de la nef, de grossières murailles de maçonnerie, pour soutenir le poids de l'édifice supérieur. Et quand celui-ci commença à s'élever, l'édifice du IVe siècle était devenu inaccessible, enterré à l'extérieur et à l'intérieur.

_________________________________________________

(1). Revue archéologique, février 1873, p. 99-100.
Rome Souterraine, p.565-566.
A suivre : III.   —  LES CHAMBRES DU  Ier OU  Ile SIECLE.

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Message  Louis Mer 10 Déc 2014, 15:39

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NOTE F
SAINT-CLEMENT DE ROME.

III. LES  CHAMBRES DU IerOU DU Ile SIECLE.

(SUITE)

Sous l'abside de la basilique inférieure, on rencontre plusieurs appartements, qui, par leurs dimensions et leur style, paraissent appartenir à un édifice privé : il est probable que, dans leur état primitif, ils étaient déjà en tout ou en partie souterrains. Quand, en 1858, ces chambres furent découvertes, elles étaient entièrement comblées : et M. de Rossi, après les avoir rapidement examinées, duc les faire remplir de nouveau, de peur de laisser les constructions supérieures reposer sur le vide. Le P. Mullooly a pu les déblayer une seconde fois et assurer par des travaux de soutènement la solidité de l'édifice supérieur: aujourd'hui elles sont redevenues accessibles.

Deux seulement de ces chambres avaient été étudiées par M. de Rossi, et ont été rendues au public par les fouilles postérieures. La principale est presque carrée : elle mesure environ 6m, 25 sur 6 mètres. La plus petite forme un étroit parallélogramme, de 5 mètres sur 2 mètres. La plus vaste des deux est voûtée : la voûte est ornée de caissons d'un beau stuc blanc, sur lequel sont modelés en relief des ornements fantastiques, des candélabres comme en offrent tant de bas-reliefs de la bonne époque impériale, des scènes mythologiques. Parmi celles-ci, M. de Rossi distingua, en 1858, le groupe aujourd’hui presque disparu de Phèdre et Hippolyte : le chaste héros repousse les propositions de la femme incestueuse, et part pour la chasse avec un de ses compagnons.

Quelle était ta destination de ces chambres? à quel édifice appartenaient-elles ? On n'y a découvert aucune inscription, aucun indice pouvant donner à cet égard un renseignement précis. Les traditions chrétiennes rapportent que saint Clément habita sur le mont Celius, au lieu où s'élève la basilique qui lui est consacrée : le Liber pontificalis lui donne pour père un certain Faustinus, qui habitait, à Rome, dans la région du Celius (1). Une autre tradition, plus ou moins exacte, veut qu'il ait appartenu, comme son homonyme le consul de l'an 95, à la famille des Flavii, ce qui rendrait fort plausible qu'il ait habité un quartier aussi aristocratique que l'était, au Ier siècle de l'empire, la région du Celius(2).

Si ces traditions étaient acceptées, il serait naturel de croire que les chambres tout à l'heure décrites, dont le style ne répugne en rien à la dernière moitié du Ier siècle, ont fait partie de la maison habitée par saint Clément, ont été, peut-être, le lieu où se réunissaient, sous sa direction, les fidèles évangélisés par lui. On comprend que nous ne nous prononcions pas sur des hypothèses dénuées, jusqu'à présent, de preuves positives.

Nous indiquerons cependant deux arguments qui, dans une certaine mesure, paraissent leur être favorables, La basilique primitive de  Saint- Clément existait avant la fin du IVe siècle : saint Jérôme en parle comme n'étant pas de date récente, et le texte que nous avons cité, écrit en 392, se réfère probablement aux souvenirs du dernier séjour du saint docteur à Rome, en 385. Nous avons même indiqué d'autres documents établissant que l'église qui conservait la memoria de saint Clément était sans doute antérieure à 350. Or, au IVe siècle, on n'élevait pas un édifice sacré en l'honneur d'un martyr ou d'un saint si quelque souvenir matériel, quelque tradition locale, ne rattachait sa mémoire à l'emplacement choisi. Quel souvenir de saint Clément pouvait rappeler le versant du Celius où fut élevée la basilique? Son tombeau? Non : car, nous l'avons vu, il n'y avait pas, à cette époque, un seul martyr enterré dans l'intérieur de Rome, et aucune translation de corps saints n'avait encore eu lieu.

En ce qui concerne saint Clément, d'ailleurs…

_______________________________________________

(1). Bul.  di arch. crist., 1863, p. 27. —  (2). ibid. p. 33, 39, 89, 90; 1864, p. 20, 21.
Rome Souterraine, p. 566-567.

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Message  Louis Jeu 11 Déc 2014, 15:53

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SAINT-CLEMENT DE ROME.

III. LES  CHAMBRES DU IER OU DU IIe SIECLE.

(SUITE)


En ce qui concerne saint Clément, d'ailleurs, d'anciens documents nous apprennent que le pontife, exilé dans la Chersonèse Taurique, où il fonda une florissante chrétienté, fut précipité dans la mer, au lieu de son exil, et y mourut noyé (1). Les accès du saint ajoutent que, sous les flots, un tombeau lui fut construit par les anges, et l'une des fresques nouvellement découvertes conserve le souvenir de cette poétique tradition (2). Au IXe siècle seulement (869), les reliques du pontife martyr furent apportées à Rome par saint Cyrille, apôtre des Slaves, qui fut lui-même enterré dans la basilique, et dont une curieuse fresque représente les solennelles funérailles (3).

Il est donc certain qu'au IVe siècle il ne pouvait être question d'un tombeau de saint Clément sur le Celius. Reste l'hypothèse de la maison habitée par lut. Elle est fort vraisemblable. « Il est incontestable, dit M. de Rossi (4), que l'Eglise romaine, pendant les siècles de persécution, assemblait ses fidèles dans les maisons qui, après Constantin, changées en basiliques, conservèrent le nom de leurs anciens possesseurs. Si le personnage ou la matrone qui avait  accueilli dans sa maison les fidèles avait après sa  mort obtenu les honneurs des saints, la basilique était consacrée à sa mémoire et à son culte. Telle est l'origine des églises dédiées à sainte Pudentienne, à sainte Cécile, et à beaucoup d'autres; telle est aussi, suivant l'avis de Rondinini (5), l'origine de la basilique de Saint-Clément. »

Cette conjecture semble encore confirmée par la découverte d'un antique et grandiose escalier qui, communiquant avec le fond de la basilique par une porte murée seulement au Xe siècle, à l'époque où beaucoup des traditions primitives étaient perdues, descendait dans les chambres souterraines, comme ces escaliers que nous avons vus mettant en communication les hypogées chrétiens de la campagne romaine et les cellæ ou basilicæ construites au-dessus. La cella ou basilica surmontait ordinairement le tombeau du martyr, de telle sorte que son autel et son sanctuaire fussent placés immédiatement au-dessus de lui : il en est de même ici : la chambre ornée de stucs est placée perpendiculairement au-dessous de l'autel et de l'abside de la basilique. Dans cette chambre a été trouvée, parmi les décombres, une statue du Bon Pasteur, mutilée, mais parfaitement reconnaissable, que M. de Rossi juge antérieure à Constantin.

C'est encore là un indice à joindre à ceux qui nous porteraient à croire que les chambres décrites plus haut ont servi, avant la construction de la basilique, à la célébration du culte chrétien, et, par les souvenirs qui les consacraient, ont été la raison déterminante de la construction d'une église sur ce versant du Celius.

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Rome souterraine. (NOTES) - Page 2 Page_512

Rome Souterraine, p. 568-569.

A suivre: IV.  LE   SPELAEUM   DE   MITHRA.

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Message  Louis Ven 12 Déc 2014, 16:04

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SAINT-CLEMENT DE ROME.
(SUITE)

IV. LE  SPELAEUM  DE  MITHRA.



Une étude plus complète des lieux semble, à première vue, en contradiction avec les hypothèses qui viennent d'être présentées. On a vu qu'un vaste escalier descend de la basilique du IV e siècle à l'étage des chambres. La porte qui mettait en communication la basilique avec le palier de cet escalier n'a pu être murée, avons-nous dit, antérieurement au IXe siècle, car l'enduit dont elle a été revêtue a reçu la suite des peintures représentant des faits de la vie de saint Cyrille, mort dans la seconde moitié du IXe siècle. Des vestiges de la porte antique ont été retrouvés par le P. Mullooly.

La principale chambre de l'étage inférieur, décrite dans le paragraphe précédent, a subi elle-même, à une époque indéterminée, qui peut être le milieu du IIIe siècle, des altérations qui contrastent avec le style si pur de la voûte. Elle a été mise en communication avec une sorte de vestibule carré, au moyen d'arceaux en forme de portes, supportés par des pilastres ornés de chapiteaux corinthiens, sur lesquels l'art de la décadence a laissé sa lourde empreinte. Ce vestibule ouvre lui-même sur une vaste salle oblongue, mesurant 10 mètres sur 6m, 25. Par cette disposition, qui modifia l'aspect primitif des lieux, la chambre voûtée ne fut plus que l'atrium, en quelque sorte, de cette salle, le pronaos qui, communiquant avec elle par un étroit vestibule, devenait sa dépendance, son accessoire. La grande salle elle-même a dû, à la même époque, perdre sa destination primitive : plusieurs portes latérales qui y donnaient accès ont été bouchées, et, dans l'état où nous la voyons, elle porte les traces d'un remaniement général qui, selon toute apparence, remonte au IIIe siècle.

Quelle était la destination de cette vaste salle? Elle forme une sorte de caverne artificielle, dont la voûte, revêtue de rocailles, et coupée par des bandes de mosaïque, imite l'aspect rugueux et bizarre d'une véritable grotte. Cette voûte est comme découpée à jour : onze lucernaires, les uns ronds, les autres carrés, y ont été pratiqués : c'est par eux qu'elle reçoit la lumière. On reconnaît là un de ces antres dédiés à Mithra qui, au III e siècle, devinrent si nombreux, soit qu'on lui consacrât des cavernes naturelles, soit qu'on disposât en vue de son culte des grottes artificielles, comme celle que nous décrivons.

Pourquoi Mithra, le dieu de la lumière, le « soleil invaincu »…
Rome Souterraine, p. 569-570.

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Message  Louis Sam 13 Déc 2014, 14:33

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SAINT-CLEMENT DE ROME.

IV. LE  SPELAEUM  DE  MITHRA.

(SUITE)

Pourquoi Mithra, le dieu de la lumière, le « soleil invaincu, » le  « jeune homme incorruptible (1), » devait-il être « cherché sous terre (2) » par ses adorateurs? pour quel motif devait-il être « caché dans des cavernes et couvert de ténèbres? » Nous ne rechercherons pas ici les raisons de ce symbolisme étrange, dans lequel le paganisme près de s'éteindre s'efforçait de recueillir encore une étincelle de vie. Une étude des monuments mithriaques découverts dans toutes les contrées de l'Europe serait ici hors de sa place. Nous citerons seulement une inscription que M. de Rossi a le premier publiée, et qui est relative à une caverne de Mithra découverte en 1797 dans les ruines du palais impérial d'Ostie. Il y est dit que l'empereur Commode « concéda à C. Valerius Héraclès, prêtre de Mithra, une crypte du palais, »  CRYPTAM  PALATI.

Ce que fit Commode à la fin du IIe siècle fut fait, dans le lieu que nous étudions, à une époque postérieure : un appartement, probablement souterrain, fut, au IIIe siècle, concédé à des adorateurs de Mithra, et approprié au culte de ce dieu, pour lequel il n'avait pas été originairement construit.

Au fond de cette caverne artificielle, sur la muraille qui fait face à la porte d'entrée, on remarque les empreintes d'un arc de mosaïque, aujourd'hui détruit : il indique probablement la place où était posé le bas-relief, représentant le dieu tuant le taureau, qui occupait la place d'honneur dans tous les sanctuaires mithriaques. L'image sacrée avait pour support l'autel, accompagné de gradins latéraux, qui est encore visible au fond du spelaeum. Sur ces gradins on posait les lampes et les divers objets symboliques servant au culte de Mithra. Parmi ces objets, il en était un qui jouait un rôle important dans le culte mithriaque. C'était une petite statue représentant le dieu sortant de la pierre mère, petra genitrix, à la façon de l'étincelle qui jaillit du silex. Le P. Mullooly a été assez heureux pour retrouver dans le spelaeum de Saint-Clément un exemplaire de cet antique symbole (1).

Des deux côtés de la caverne…

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Rome souterraine. (NOTES) - Page 2 Page_513
(1). Il a été reproduit par M. Roller, Revue archéologique, juillet-août 1872, p. 71.
Rome Souterraine, p. 570-571.

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Message  Louis Dim 14 Déc 2014, 16:49

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SAINT-CLEMENT DE ROME.

IV. LE  SPELAEUM  DE  MITHRA.

(SUITE)

Des deux côtés de la caverne règne, le long des murailles, un double podium sorte de console ou de gradin formant un plan incliné : c'étaient sans doute des lits triclinéaires, dont le rebord en contre-bas était utilisé en guise de table ; cinq cavités demi-circulaires qu'on remarque formant échancrure le long des podia servaient peut-être à poser les plats et les vases servant au festin. Cette disposition des lieux reporte immédiatement la pensée à l'une des fresques du célèbre tombeau de Vincentius et Vibia, prêtre et prêtresse de Mithra Soleil ou Sabazius : le P. Garrucci a commenté avec une admirable sagacité ces étranges peintures d'un hypogée païen contigu à la catacombe de Prétextat.

Or la fresque dont nous parlons représente Vincentius et six autres prêtres, SEPTEM  PII  SACERDOTES, couchés sur le lit triclinéaire, autour d'une table servie : deux d'entre eux portent le bonnet phrygien, que, dans notre caverne même, on voit sur la tête du Mithra sortant de la pierre. Ils accomplissent un des rites des mystères mithriaques, peut-être emprunté aux usages chrétiens, le rite du banquet, qui terminait probablement la série des initiations, et symbolisait le banquet de l'autre vie, également représenté sur le tombeau de Vincentius. Qu'on ne s'étonne pas si nous voyons dans ce rite une réminiscence probable de la liturgie chrétienne.

Le paganisme essaya quelquefois de se réveiller en empruntant à la jeune et immortelle religion du Christ des rites et des symboles. Les Pères de l'Eglise se sont plaints de ces contrefaçons sacrilèges. « Voilà, dit saint Justin, ce que la méchanceté des démons a commandé de faire dans les mystères de Mithra ; pour cela, le pain et une coupe de vin sont employés, avec certaines incantations, dans les rites de l'initiation. (2) »

Tertullien voit, de même, dans ces emprunts, l'œuvre de celui qu'il appelle, en son rude langage, le « singe de Dieu, » simius Dei. « Inspirés par le diable, s'écrie-t-il, par le diable dont le rôle est de renverser la vérité, les païens parodient, dans leurs mystères idolâtriques, la réalité des sacrements divins. »

Et poursuivant, il montre…

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(2). Justin., Apol., lt 66; cf, Dialog. cum Tryph., 70.
Rome Souterraine, p. 571.

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Message  Louis Lun 15 Déc 2014, 15:51

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SAINT-CLEMENT DE ROME.

IV. LE  SPELAEUM  DE  MITHRA.
(SUITE)


Et poursuivant, il montre les sectateurs de Mithra enseignant la régénération par l'eau, célébrant l'oblation du pain, marquant d'un signe mystérieux le front de certains initiés (1). Les inscriptions mithriaques elles-mêmes usurpent souvent les formules chrétiennes (2). Il semble que les païens, vaincus dans la lutte qu'ils soutenaient contre la grâce divine, aient tenté, par un effort désespéré, d'opposer, selon l'expression de M. Beugnoc, Mithra à Jésus (3), ou plutôt d'absorber le christianisme, en essayant une identification impossible et sacrilège. C'est dans ce sens qu'un prêtre du dieu phrygien osa prononcer cette parole, rapportée par saint Augustin : « Mithra est vraiment chrétien, « Mithra christianus est (4).

A première vue, l'existence d'un sanctuaire mithriaque communiquant avec les chambres décrites dans le paragraphe précédent semble contredire l'hypothèse d'après laquelle ces chambres seraient la memoria de saint Clément, le sanctuaire primitif consacré par son souvenir et par sa prédication. Examinons de plus près ce sujet.

Quand on se demande comment, sous la basilique élevée au IV esiècle en l'honneur de saint Clément, peut se rencontrer un spelaeum  mithriacum du III e, une explication se présente tout d'abord à l'esprit. Ce sanctuaire, dit-on, dut être concédé aux chrétiens par un empereur après la paix de l'Eglise : ils le purifièrent, et, au-dessus, construisirent la basilique. C'est ainsi que, à Alexandrie, l'empereur Constant fit don aux chrétiens d'un sanctuaire mithriaque depuis longtemps abandonné et désert, et que, en 336, l'évêque Théophile tenta d'en faire une église. On se rappelle, à ce propos, un texte bien connu de saint Jérôme, racontant qu'en 377 Gracchus, préfet de Rome, détruisit un spelaeum de Mithra, et mit en pièces les divers simulacres qui servaient à conférer aux initiés les sept grades successifs (corax, grypkus , miles, leo, perses, heliodromus,  pater) (5). Le culte de Mithra, dit-on, fut alors aboli, et, vers cette époque, les sanctuaires mithriaques purent être concédés aux chrétiens ; ainsi en dut-il être de celui du Celius.

Ce système, fort spécieux, est inacceptable. L'acte de Gracchus fut un acte de zèle tout privé, conforme, sans doute, aux lois rendues successivement,  depuis Constantin,  par tous  les Augustes chrétiens, mais peu conforme à leur politique, car, jusqu'en 392, ils souffrirent qu'à Rome, au moins, ces lois demeurassent inobservées.

Le parti païen dominait dans le sénat…

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Message  Louis Mar 16 Déc 2014, 15:34

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SAINT-CLEMENT DE ROME.

IV. LE  SPELAEUM  DE  MITHRA.
(SUITE)



Le parti païen dominait dans le sénat, et obligeait le christianisme, même sur le trône, à compter avec lui. En 382, cependant, Gracien put se faire obéir. A partir de cette époque, les rentes des temples païens furent supprimées, leurs biens confisqués; le culte public des faux dieux demeura interrompu, bien qu'il fût permis aux particuliers de continuer à leur rendre un culte privé. Non-seulement tous les sanctuaires de Mithra ne furent pas fermés après l'acte de Gracchus, mais il parait avoir attaqué seulement le spelaeum situé prés de l'église actuelle de Saine-Sylvestre : et cette violence isolée demeura sans imitateurs. Le sanctuaire mithriaque détruit par Gracchus fut rétabli, aux frais d'un particulier (1), après 382 et avant 390. Le culte de Mithra se maintint dans Rome, comme celui de tous les autres dieux, jusqu'en 394.

A cette époque, l'idolâtrie, que le triomphe momentané de l'usurpateur Eugène avait un instant ranimée , et qui, pendant deux ans et trois mois, avait rempli Rome de ses cérémonies renaissantes, passant en revue, pour ainsi dire, toutes les fêtes du calendrier païen, et se préparant, par un amburbium solennel, à la lutte décisive contre Théodose (2), reçut, en même temps que la faction eugénienne, dont la cause s'était confondue avec la sienne, le coup de mort : le culte public et privé des dieux fut alors supprimé par Théodose, qui tint au sénat cette sorte de lit de justice que racontent Zosime, Théodoret et Prudence (3), et où le paganisme condamné par le prince, accablé sous les acclamations de la majorité des sénateurs, eut à peine la force de faire entendre, par la bouche de ses derniers partisans, cette faible protestation, ce trepidum murmur dont parle le poète.

Il est donc de toute évidence que le sanctuaire mithriaque du Celius, s'il appartenait régulièrement aux païens, ne dut point leur être enlevé et être livré aux chrétiens avant l'an 394. Si l'on voulait même supposer que ce spelaeum, et non celui construit près de Saint-Sylvestre , fut l'objet de l'attaque de Gracchus, il faudrait au moins remonter jusqu'à l'an 377. Or nous avons vu qu'en 392 saint Jérôme considérait la basilique construite au-dessus comme ayant une date déjà assez ancienne, et d'autres indices nous ont permis de faire remonter sa construction à la première moitié du IVe siècle. Nous sommes donc en présence de cette double conclusion, en apparence contradictoire :

1° la basilique du Celius est du commencement du IVe siècle;

2°  l'antre mithriaque creusé au-dessous ne dut pas être confisqué sur les païens avant les dernières années du même siècle.

Il est facile de faire tomber cette apparente contradiction :…

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Rome souterraine. (NOTES) - Page 2 Page_516
Rome Souterraine, p. 573-574.

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Message  Louis Mer 17 Déc 2014, 16:51

.
NOTE F
SAINT-CLEMENT DE ROME.

IV. LE  SPELAEUM  DE  MITHRA.
(SUITE)


Il est facile de faire tomber cette apparente contradiction : et ici M. de Rossi fait intervenir une hypothèse ingénieuse et de tout point justifiée. Non, les empereurs chrétiens, avant la lutte décisive de Théodose et de la faction païenne qui avait suscité l'usurpateur Eugène, ne confisquèrent pas, à Rome, les temples et les sanctuaires possédés par les païens ; mais, en revanche, depuis Constantin, tous les lieux appartenant primitivement aux chrétiens, et que les païens, pendant les dernières persécutions, avaient usurpés, furent restitués à leurs premiers et légitimes propriétaires.

Nous avons déjà vu des empereurs païens eux-mêmes accomplissant cet acte de justice (1). Or il nous paraît démontré que, avant le IVe siècle, les chrétiens eurent, en ce lieu du Celius, un conventiculum, un dominicum, un lieu d'assemblée, consacré pour eux par un très-antique souvenir. Il est probable que, dans le courant du IIIe siècle, pendant une persécution, ce lieu de prières fut confisqué et donné aux païens. Ceux-ci le transformèrent en spelaeum mithriaque : les chambres souterraines de Saint-Clément ont conservé les traces visibles des travaux faits à cette époque pour leur imposer cette nouvelle appropriation.

Après la paix de l'Eglise, peut-être en vertu de l’édit de Milan (2) cet ancien sanctuaire profané et transformé fut restitué aux chrétiens; et alors s'éleva, au-dessus des chambres qui avaient peut-être entendu la voix de Clément, et dont Mithra venait d'être chassé, la splendide basilique rendue parla science moderne à notre pieuse admiration; — cette basilique qui plonge, pour ainsi dire, par toutes ses racines dans la Rome historique, puisque une partie de sa nef est soutenue par une superbe maçonnerie de tuf volcanique à blocs rectangulaires, dans laquelle on peut voir soit une portion du mur d'enceinte de Servius Tullius, soit, plus probablement, un palais de Tarquin l'Ancien ou un édifice public des premiers temps de la république, tandis que son abside est construite au-dessus d'un édifice privé du commencement de l'empire, reposant lui-même en partie sur un prolongement de ces constructions royales ou républicaines (1).

____________________________________________

(1). Voir  plus haut page 132. — (2). Voir plus haut page 81. — (1.) Bull.  di arch. crist., 1870, p. 133.. — Revue archéologique, juillet-août 1872. p. 66-67.

Rome Souterraine, p. 574-575.

Prochaine note à paraître: NOTE D : De l'intercession des saints, d'après Saint Augustin. (Rome souterraine, page 154)

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Message  Louis Mar 30 Déc 2014, 15:11

.
NOTE D

De l’intercession des saints, d’après saint Augustin.

Le traité de saint Augustin, De cura pro mortuis gerenda, fut composé vers 421. Saint Paulin de Noles venait d'écrire à saint Augustin, lui racontant qu'une certaine veuve l'avait supplié d'accorder à son fils Cynégius un tombeau dans l’église de Saint-Félix, et qu'il avait accédé à sa prière, pensant que ces désirs des âmes pieuses ne reposaient point sur des illusions ( non esse inanes motus animorum religiosorum et fidelium pro suis ista curantium ), mais étaient, en réalité, un mode d'invocation des saints. Il demandait cependant l'opinion du grand docteur : est-il avantageux pour l'âme de l'homme que son corps repose après sa mort près du tombeau d'un saint? Telle était la question posée.

Saint Augustin, dans le traité composé pour y répondre, établit d'abord qu'il y a des défunts à qui le voisinage des saints n'est d'aucune utilité, ce sont ceux qui ont vécu trop bien ou trop mal pour avoir besoin après leur mort de l'intercession de personne. Il cite ensuite le IIe livre des Macchabées, ch. XII,  v. 43, et ajoute que, quand même l'Ecriture n'en aurait rien dit, l'autorité de l'Eglise eût été d'un grand poids en cette matière, car elle a eu soin que la recommandation des fidèles trépassés eût toujours place dans les prières que le prêtre adresse à Dieu pendant le sacrifice.

Il entre enfin dans le fond de la question : « Certes, dit-il, citant saint Matthieu, x, 28-30, l'absence même de toutes funérailles ne pourrait faire aucun mal à l'âme ; tout ce qui concerne les honneurs funèbres est plus pour la consolation des survivants que pour le soulagement des défunts ; néanmoins, c'est une partie de la religion de respecter les corps des morts, qui ont été les temples du Saint-Esprit; et si c'est un acte de religion d'enterrer les morts, le choix de la place où on les enterre ne saurait être indifférent. »

Il admet donc qu'il est avantageux d'être enterré près des saints : quand nous pensons au lieu où celui que nous aimons repose, notre âme se tourne aussitôt vers les saints près desquels est placée sa tombe ; nous les prions de lui servir de patrons et d'intercéder pour lui près de Dieu ; mais si les survivants ne prient pas ainsi les saints, il ne voit aucun avantage pour les morts à être enterrés près d'eux (adjuvat defuncti spiritum, non mortui corporis locus, sed ex loci memoria vivus [ matris ] affectus.)

L'Eglise catholique prie pour tous ceux qui sont morts dans sa communion ; elle fait d'eux une commémoration générale, sans prononcer aucun nom, afin que ceux qui n'ont laissé sur la terre ni enfants, ni parents, ni amis, ni proches, capables de prier pour eux, soient enveloppés dans l'intercession de l'Eglise, mère de tous.

« Comment les martyrs aident les hommes, ajoute saint Augustin…

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Message  Louis Mer 31 Déc 2014, 14:32

NOTE D

De l’intercession des saints, d’après saint Augustin

(suite)

« Comment les martyrs aident les hommes, ajoute saint Augustin, c’est là une question qui dépasse la portée de mon intelligence.  Cependant ils les aident, cela est certain. Sont-ils eux-mêmes présents, en vertu de leur pouvoir, en une multitude de lieux à la fois, soit dans leurs sanctuaires, soit partout où l'on ressent leur bienfaisante influence? ou, au contraire, ne quittent-ils plus jamais le séjour que leurs mérites leur ont assigné, éloignés de tout voisinage des choses mortelles, priant cependant en général pour les besoins de tous ceux qui se recommandent à leur intercession (de même que nous prions pour les morts sans être près d'eux, sans savoir où ils sont, ni ce qu'ils font)?

— et alors Dieu, qui est présent partout, qui n'est ni confondu avec nous, ni éloigné de nous, entendant leurs prières, accorde les consolations qu'ils sollicitent à ceux auxquels il juge convenable de les distribuer parmi les misères de cette vie, par le ministère des anges dispersés partout, et ainsi, par son admirable puissance, par son ineffable bonté, applique les mérites de ses martyrs là où il lui plaît, quand il lui plaît et de la manière qu'il lui plaît, mais particulièrement au moyen de leurs sanctuaires, parce qu'il sent que cela est utile pour fortifier notre foi dans le Christ, pour l'amour de qui ils ont souffert ;

— c'est là une question trop haute pour que je puisse la saisir, trop obscure pour que je puisse la pénétrer ; c'est pourquoi je n'ose définir ni l'une ni l'autre des deux hypothèses, ni décider si l'une et l'autre ne se présentent pas quelquefois, les bienfaits de l'intercession des saints nous parvenant tantôt par la présence des martyrs eux-mêmes, tantôt par l'intermédiaire des anges, qui ont emprunté leurs traits. Je voudrais le demander à ceux qui le savent; car quelqu'un le sait peut-être : non pas celui qui s'imagine savoir et n'est au fond qu'un ignorant; mais ce sont là les dons de Dieu, qui donne certaines choses aux uns, certaines autres aux autres, selon la parole de l'Apôtre (I Cor., XII, 7-11). »

Après cette longue et complète dissertation de saint Augustin sur le mystère de l'intercession des saints, nous n'avons pas besoin d'invoquer d'autres autorités. Si le lecteur, cependant, veut étudier la question plus en détail, il peut consulter également le sermon de saint Ambroise sur la mort de son frère et l'épitaphe qu'il composa pour la tombe de ce frère, un autre sermon de saint Maxime de Turin (Hom. LXXI), et plusieurs épitaphes recueillies par M. Edmond Le Blant, Inscriptions chrétiennes de la Gaule, t. I, pp. 396, 471; t. II, p. 219.

Rome Souterraine, p. 552-3.



Dernière édition par Louis le Lun 23 Mar 2015, 16:05, édité 1 fois (Raison : Enlever le « A suivre »)

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Message  Louis Mer 04 Fév 2015, 11:52

NOTE A

Découverte du tombeau de saint Hyacinthe, par le P. Marchi.

Le récit de la découverte des reliques et de la tombe de saint Hyacinthe fera voir comment peut naître une tradition fausse sur la possession de telle ou telle relique par une église particulière.

Le soir du vendredi saint, 21 mars 1845, un des terrassiers employés dans les catacombes vint trouver le P. Marchi. Il tenait à la main un morceau de papier sur lequel étaient écrits ces mots : — DP. III. IDVS SEPTEBR YACINTHVS MARTYR; il les avait copiés, disait-il, d'après une pierre fermant encore un tombeau dans la catacombe de Saint-Hermès (ou Sainte-Basilla).

La lecture de cette inscription étonna le savant jésuite ; par les anciens calendriers, par d'autres documents antiques, il savait que les deux frères Protus et Hyacinthus, martyrisés ensemble sous le règne de l'empereur Valérien, avaient été inhumés dans cette catacombe le 11 septembre; mais il croyait que leurs reliques avaient été portées de là en d'autres églises de Rome. Aringhi raconte que les corps de ces deux saints furent transférés de l'église San Salvatore, au Transtevere, dans celle de San Giovanni dei Fiorentini, en 1592, sous Clément VIII.

Cependant, quand, le lundi de Pâques, le P. Marchi, accompagné d'un peintre et d'un architecte, se fut rendu dans le cubiculum où avait été copiée l'inscription, il reconnut que le tombeau sur lequel elle se lisait encore n'avait jamais été ouvert; il remarqua, de plus, que la chambre dans laquelle il se trouvait recevait le jour par un très-grand luminaire, qui éclairait en même temps cinq autres cubicula; deux escaliers conduisaient dans la crypte : c'était exactement la disposition déjà notée par le P. Marchi dans les principales basiliques souterraines des cimetières de Sainte-Agnès, Sainte-Hélène, Prétextat.

Le savant religieux reconnut, en un mot, une chapelle disposée à recevoir un grand concours de fidèles, une foule de pèlerins comme celle qui devait se presser auprès des tombes célèbres des saints Protus et Hyacinthe. De plus, il ramassa, dans un amas de décombres, un fragment de dalle de marbre sur lequel étaient gravés ces mots :  SEPVLCHRVM  PROTI M(artyris).

Il était désormais prouvé qu'en ce lieu…

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Message  Louis Jeu 05 Fév 2015, 16:37

NOTE A

Découverte du tombeau de saint Hyacinthe, par le P. Marchi.

(suite)

Il était désormais prouvé qu'en ce lieu avaient été déposés les deux glorieux martyrs, et que l'un d'eux reposait encore dans sa tombe inviolée.

Cette découverte devait contrarier la croyance populaire, qui vénérait leurs reliques à San Giovanni dei Fiorentini. Aussi le P. Marchi crut-il devoir agir avec une extrême circonspection. Il laissa la tombe exactement comme il l'avait trouvée, et, pendant trois semaines, étudia tous les documents pouvant éclairer l'histoire des deux martyrs.

En même temps, il revenait souvent visiter la crypte et y conduisait avec lui des cardinaux, des évêques, des prélats, un grand nombre de personnes attirées par la curiosité ou la dévotion. Le résultat de ses recherches historiques le satisfit pleinement. Il découvrit qu'un siècle et demi après le martyre des deux saints, la chapelle où ils reposaient avait été remplie de terre ; que le pape saint Damase la déblaya et la restaura, et, selon son habitude, saisit l'occasion d'y placer une épitaphe en vers en leur honneur; que le pape Symmaque, au commencement du VIe siècle, restaura de nouveau la chapelle, et que les restes des martyrs y étaient encore à la fin du VIe .

On retrouve leur trace au milieu du IXe  siècle, à l'époque où il est raconté que Léon IV plaça sous le maître-autel de l'église des Quattro-Coronati les têtes de saint Protus, saint Sébastien, sainte Praxède et d'autres saints, et avec elles les corps de cinquante-sept martyrs enlevés des cimetières ou des églises de Rome. Or on sait que Pascal Ier avait transféré le corps de sainte Praxède dans l'église élevée en son honneur et que Grégoire IV avait transporté celui de saint Sébastien dans l'église connue maintenant sous son nom, et qui, avant cette translation, avait gardé le vocable de saint Pierre et de saint Paul, en mémoire de l'asile temporaire qu'y trouvèrent, on s'en souvient, les reliques des deux apôtres.

Bien qu'on ignore le moment précis où fut apporté dans Rome le corps de saint Protus, il est certain que cette translation eut lieu avant l'époque de Léon IV, car ce pape n'aurait point enlevé la tête seule, laissant le reste du corps dans les catacombes, puisque le motif invoqué par ses prédécesseurs pour justifier la translation des martyrs retirés de leurs tombes souterraines était la crainte de les laisser exposés à l'abandon et aux outrages dans les cimetières devenus un chaos de ruines, ne remarierent neglectui.

La translation de la tête de saint Protus dans l'église des Quattro-Coronati…

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Message  Louis Ven 06 Fév 2015, 15:30

NOTE A

Découverte du tombeau de saint Hyacinthe, par le P. Marchi.
(suite)

La translation de la tête de saint Protus dans l'église des Quattro-Coronati ne s'explique donc qu'en admettant qu'une des églises de Rome possédait déjà, en vertu d'une translation antérieure, le corps entier du saint, et que le pape ne voulut point la priver de la totalité de ses reliques. Cette église était sans doute celle dont parle Aringhi, San Salvatore, et c'est de là qu'à la fin du XVIe siècle le corps décapité fut transféré dans l'église de San Giovanni dei Fiorentini, où il est encore.

Dans ce récit des translations opérées par Léon IV, il n'est fait aucune mention de tout ou partie du corps de saint Hyacinthe; s'il eût été dans Rome, le pape n'eût sans doute pas manqué de le joindre à tant d'autres précieuses reliques dont il dépouillait d'anciennes églises pour enrichir celle qu'il venait d'élever.

Comment les Florentins purent-ils donc affirmer qu'ils possédaient les corps des deux frères ? Une inscription de l'église San Salvatore le leur avait fait croire : on lisait ces mots sur une pierre du pavage qui s'étendait sous le maître-autel : Sub hoc lapide requiescunt sanctorum corpora gloriosissimorum Proti et Hyacinthi. Cette inscription est du XIVe ou XVesiècle : entre cette époque et le VIIIeou IXe, les détails de la première translation des reliques durent s'oublier et se confondre. Une autre inscription, dans la même église, ou plutôt la moitié d'une inscription, la moitié de l'épitaphe écrite par le pape Damase en l'honneur des deux martyrs, nommait Hyacinthe à côté de Protus. Tout le monde savait qu'ils avaient souffert ensemble, qu'ils avaient été enterrés dans la même chapelle ; il était naturel de conclure que l'église qui possédait maintenant le corps d'un des deux frères possédait également celui de l'autre.

Comment l'erreur ne fut-elle pas découverte quand les reliques furent transportées à San Giovanni? Christophe Castalleti a laissé un récit de leur translation; après avoir creusé sous l'autel, on découvrit une grande caisse de marbre; l'ouvrant, on n'y trouva point de corps entiers, car d'autres églises avaient à diverses époques reçu des reliques prises dans ce sarcophage : on trouva seulement de nombreux ossements, des jambes, des bras, des côtes, un os maxillaire auquel les dents étaient encore adhérentes, quelques dents détachées. Ceci est tout à fait d'accord avec ce que l'étude des documents historiques révéla au P. Marchi. Dans la relation de Castalletti, il n'est point fait mention de deux corps : au contraire, on y voit pourquoi deux corps entiers n'auraient pu être trouvés. Il n'est point parlé non plus d'une tête intacte : Castalletti cite seulement un os maxillaire et quelques dents qui furent probablement laissés là par accident quand Léon IV sépara du corps la tête de saint Protus.

Une question restait encore à résoudre : …

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Message  Louis Sam 07 Fév 2015, 15:24

NOTE A

Découverte du tombeau de saint Hyacinthe, par le P. Marchi.

(suite)

Une question restait encore à résoudre : pourquoi, en retirant de la catacombe le corps de saint Protus, y laissa-t-on celui de saint Hyacinthe?

La réponse devint facile, quand, le 19 avril, le P. Marchi fut venu ouvrir le tombeau, accompagné du sacristain du pape, de plusieurs dignitaires de la cour de Rome, et de quelques terrassiers. Une des restaurations faites dans cette chapelle par le pape Damase ou le pape Symmaque fut un pavage entièrement nouveau, construit en tuf et en ciment romain : dans ce lieu humide, exposé sous un luminare ouvert à toute l’action des éléments, ce sol artificiel ne tarda pas à acquérir la dureté de la pierre.

Le tombeau de saint Hermès avait été creusé dans la muraille, au niveau de  la plus basse rangée des loculi. A l'origine, il était au-dessus du sol ; quand le nouveau pavage eut été superposé à l'ancien, le tombeau se trouva comme prisonnier, le niveau du sol arrivant maintenant au milieu de son ouverture, et le fermant à moitié. Pour enlever la plaque de marbre qui remplissait la bouche du loculus, il eût fallu briser une partie de ce pavage devenu si dur : or, comme le tuf dans lequel cette chapelle est creusée n'a aucune solidité, aucune consistance, il était évident qu'une fois ce soutien enlevé et le tombeau ouvert, tout un côté de la muraille devait s'écrouler.

Cela arriva, en effet, quand le P. Marchi eut fait l'ouverture : pas de suite, mais au bout de quelques jours, l'effondrement eut lieu : la chambre n'est plus aujourd'hui qu'un amas de ruines. Evidemment, la crainte d'un tel désastre avait empêché d'ouvrir le tombeau de saint Hyacinthe en même temps que celui de saint Protus.

En rendant compte de l'état dans lequel fut trouvé le tombeau quand il eut été ouvert…

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Message  Louis Dim 08 Fév 2015, 16:37

NOTE A

Découverte du tombeau de saint Hyacinthe, par le P. Marchi.

(suite)

En rendant compte de l'état dans lequel fut trouvé le tombeau quand il eut été ouvert, nous allons avoir l'occasion d'appeler l'attention du lecteur sur plusieurs traits intéressants de l'histoire des catacombes.

A première vue, il parut ne contenir que de la boue : les spectateurs non initiés encore purent craindre que tant de recherches et de travaux n'aboutissent à une déception. Le P. Marchi les rassura : il leur expliqua que, toutes les fois que l'eau de pluie pénétrait par un luminaire, elle entraînait avec elle des parcelles considérables du sol extérieur : une boue liquide finissait ainsi par remplir les tombes ouvertes au niveau du pavé : mais, si elle dissolvait les ossements mous et encore peu formés des enfants, elle était sans action sur ceux d'un homme fait, comme saint Hyacinthe.

Le P. Marchi ouvrit avec un roseau la couche de boue qui remplissait le loculus, et découvrit bientôt les ossements d'un homme. Ils n'étaient point dans leur état naturel, mais une partie était réduite en cendres, et tous paraissaient avoir subi l'action du feu. Nous ne pouvons rapprocher cette circonstance des incidents du martyre de saint Hyacinthe : ses actes authentiques sont malheureusement perdus.

Quand ces ossements eurent été transportés dans le palais du pape, et examinés, à la pleine lumière du jour, par un professeur d'anatomie, le P. Marchi remarqua, mêlés à la terre et aux ossements, quelques fils d'or entrelacés. Il les recueillit et les soumit à l'examen d'un professeur de sciences naturelles, qui déclara que le corps avait été enveloppé dans une étoffe précieuse, soit drap d'or, soit toile ou soie brodée d'or, il ne pouvait décider lequel, le tissu ayant péri et quelques fils d'or seuls ayant été conservés. Nous trouvons là une intéressante confirmation de ce que racontent non-seulement Eusèbe et plusieurs historiens, mais encore Bosio, Boldetti, etc., qui observèrent le même phénomène dans beaucoup de tombes de martyrs ouvertes par eux. Boldetti en cite une en particulier dans laquelle tous les os du squelette étaient intacts, à l'exception du crâne, qui était brisé, et auquel seul adhéraient quelques morceaux de drap d'or. Les reliques de saint Hyacinthe reposent maintenant sous un des autels de la basilique nouvellement restaurée de Saint-Paul-hors-des-Murs.
Fin de la note A.

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Message  Louis Lun 23 Mar 2015, 11:12

NOTE E

L’autel chrétien primitif.

SOMMAIRE. — Messe dite sur les reliques des martyrs, depuis les premiers temps de l'Église, — ou sur des autels proches de leurs tombeaux. — Traces de cette pratique, aujourd'hui encore, dans l'Ordo missæ — et dans la cérémonie de la consécration d'un autel. — Doctrine du sacrifice chrétien dans les écrits de saint Hippolyte, saint Cyprien, etc. — Noms employés pour désigner l'autel.

Le Liber pontificalis attribue à saint Félix, pape vers l'année 270, la loi qui oblige à célébrer la messe sur les tombeaux des martyrs. Baronius et d'autres historiens ecclésiastiques pensent que cette pratique était devenue universelle longtemps avant qu'une loi la rendît obligatoire. Les témoignages du IVe et du Ve siècle sont très-explicites et très-abondants : ils montrent qu'à cette époque elle était partout en vigueur. Elle ressort du langage de saint Ambroise parlant des martyrs Gervais et Protais. Lui-même aurait désiré, dit-il, être enterré sous l'autel : prêtre, il aurait aimé à reposer après sa mort là où vivant il célébrait le saint sacrifice ; mais il doit céder la place aux martyrs, à qui elle est due : il est juste que ces victimes triomphantes reposent là où le Christ se fait victime (ubi Christus hostia est), avec cette différence cependant que celui qui est mort pour tous est placé sur l'autel, et que ceux qui ont été rachetés par sa Passion doivent être placés sous l'autel (1): ces derniers mots semblent une allusion au langage de l'Apocalypse VI,  9-11.

Ce que saint Ambroise dit des saints enterrés à Milan, le poëte Prudence le dit des martyrs espagnols, du tombeau de sainte Eulalie à Barcelone et de saint Vincent à Valence (2) : il nous a déjà montré, à Rome, la messe célébrée près du sépulcre de saint Hippolyte. Saint Jérôme (3) parle de même du saint sacrifice offert sur les tombes de saint Pierre et de saint Paul, et il invoque sur ce point la pratique de tous les évêques du monde.

Le plus souvent l'autel était situé sur le tombeau même du martyr ; quelquefois il était seulement posé près de lui. Les expressions dont se sert Prudence semblent impliquer que, dans la crypte de saint Hippolyte, l'autel était distinct de la tombe (Propter ubi apposita est ara dicata Deo). Bosio et Boldetti ont vu plusieurs fois l'autel placé au milieu d'un cubiculum et non sur la tombe même : telle fut à une certaine époque, on s'en souvient, la disposition de la crypte papale.

Là où la tombe servait d'autel, la mensa n'était pas toujours fixée à l'ouverture de façon à ne pouvoir être déplacée : plusieurs fois on a trouvé de massifs anneaux de bronze attachés à son rebord extérieur ; ils servaient à l'amener en avant comme une sorte de tiroir et à découvrir ainsi la tombe avec les reliques qu'elle renfermait (1).

Saint Martin de Tours est…

____________________________________________

(1). Epist., XXII, 15. — (2). Peristeph., Hymni III, V. — (3). Advers. Vigilant. —(1). De Rossi, Roma sott., . I, 169, 285.

Rome Souterraine, p. 554-555.

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Message  Louis Mar 24 Mar 2015, 06:53

NOTE E

L’autel chrétien primitif.

(suite et fin)

Saint Martin de Tours est, dit-on, le premier saint non martyr dont la tombe ait été transformée en autel (2). Quand les autels se multiplièrent dans les églises, l'usage s'établit d'introduire dans chacun quelques reliques ; les prières et les cérémonies liturgiques contiennent encore des traces de cette pratique ancienne. Ainsi, dans les prières de la messe, immédiatement après le Confiteor, le prêtre, montant le degré de l'autel, dit : « Nous vous supplions, Seigneur, par les mérites de vos saints dont les reliques sont ici — Oramus te, Domine, per merita sanctorum tuorum quorum reliquiæ hic sunt, » et, après ces paroles, il baise l'autel. Le petit trou carré creusé dans la pierre de l'autel pour recevoir les reliques est appelé le sepulchrum, allusion manifeste à la pratique des premiers siècles; et la déposition des reliques dans ce sepulchrum forme une partie si essentielle de la consécration d'un autel, que si, par accident, les reliques qui y ont été placées se trouvent enlevées ou perdues, il ne suffit pas d'en mettre d'autres à leur place, il faut consacrer de nouveau tout l'autel.

Les détails des prières et des cérémonies usitées lors de la consécration d'un autel rappellent d'une manière frappante l'enterrement des saints et des martyrs dans la primitive Église. Les corps des défunts étaient souvent portés dès la veille au cimetière où ils devaient être inhumés ; de même, les reliques qui doivent être placées dans le sepulchrum d'un autel sont apportées à l'église la veille de la consécration, dans un vase préparé et bénit exprès. Trois grains d'encens sont enfermés avec elles dans ce vase, comme ces parfums et ces aromates parmi lesquels les corps des saints étaient si souvent enterrés ; des ecclésiastiques veillent toute la nuit devant les reliques, récitant l'office du saint de qui elles proviennent.  Le lendemain, dans l'office de la consécration, ces reliques sont portées processionnellement, et parmi les hymnes et les prières que l'on chante alors figure la vision de saint Jean (Apocalypse, VI, 10), à laquelle nous avons déjà fait allusion. Enfin, l'évêque consécrateur ferme le sepulchrum et le clôt avec du mortier, comme faisaient autrefois les fossores des catacombes quand ils fermaient un tombeau. Ces rapprochements ne peuvent être fortuits. Il est évident qu'une tradition encore vivante a sa place ici. Les mêmes cérémonies, les mêmes ressemblances, se retrouvent dans le rituel de l'Eglise grecque.

Certains critiques ont prétendu que la transformation en autels des arcosolia dans lesquels reposaient des martyrs fut le signal d'une transformation dans la doctrine et dans la discipline de l'Eglise chrétienne. Avant saint Cyprien, de qui la forme architecturale de l'arcosolium est à peu près contemporaine, on n'entend parler, disent-ils, ni d'un sacrifice dans lequel le corps de Jésus-Christ soit offert, ni d'un autel sur lequel soit célébré ce sacrifice. Cette opinion est contredite par des textes formels. Dans son commentaire sur les Philosophumena, le docteur Doellinger a prouvé que saint Hippolyte, qui vivait avant saint Cyprien, enseignait clairement l'existence et la réalité du sacrifice chrétien. La même doctrine est professée par un grand nombre de Pères grecs, qui vécurent immédiatement après saint Cyprien, et n'eurent certainement aucune connaissance de ses ouvrages. Une seule nuance peut être observée, sur ce sujet, entre l'Église grecque et l'Église latine : elle est toute dans les mots et n'a aucune importance au point de vue des idées. Quand ils parlent du sacrifice chrétien, les premiers Pères grecs évitent soigneusement d'employer des expressions qui eussent pu rappeler les autels païens. Ils parlent seulement de la « table sainte », ou se servent du mot
Rome souterraine. (NOTES) - Page 2 Page_410
chrétien, dans une constitution des empereurs Théodose II et Valentinien, au Ve siècle. Les Pères latins, au contraire, n'hésitent pas à se servir du mot ara ou altare, dont se servent également les païens de Rome. Ce qui distingue l'autel chrétien de l'autel païen, c'est moins une appellation différente que la nature du sacrifice offert sur l'un ou sur l'autre. Dans ce sens, les chrétiens peuvent accepter le reproche des païens, qui les accusaient de n'avoir ni temples ni autels, comme les  autres religions (1).  Ils en possédaient en réalité.

Origène dit expressément que dans les églises chrétiennes on rencontre des autels. Cécilius, dans l'Octavius de Minutius Félix (2), parle des chrétiens comme n'ayant point d'autels visibles aux païens ; saint Cyprien explique cette parole, en donnant à entendre au païen Démétrius qu'ils avaient leurs autels en secret. On peut rapprocher ces textes de celui de saint Paul (ad Hebr., XIII, 10) : « Nous avons un autel dont n'ont pas le pouvoir de manger ceux qui desservent le tabernacle. »

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(2). Greppo, Dissertations sur l'Histoire du culte des Reliques, p. 16.

Rome souterraine. (NOTES) - Page 2 Note_e10

Rome Souterraine, p. 555-7.


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Message  Louis Dim 04 Oct 2015, 14:18

.
NOTE G

DESCRIPTION DE L’ATLAS OU PLAN GENERAL

DU CIMETIERE DE CALLISTE

ET  EN  PARTICULIER  DE L’AREA V.

Les notes suivantes sur quelques parties du cimetière de Calliste peuvent être ajoutées aux indications données dans le plan lui-même ; elles forment une sorte de supplément à l'analyse de l'area III, présentée en détail dans un précédent chapitre. Pour suivre ces explications, il faut consulter, outre le plan lui-même, les figures 52, page 481, et 59, page 494.

AREA  I. — La plus ancienne portion de l'area I est l'escalier Dg1,qui conduit à une galerie creusée à une profondeur d'environ 11 mètres. Cette galerie, qui, dans la figure 52, est marquée U1 conduit à la porte X, donnant entrée dans le cubiculum duplex dont nous avons attribué les peintures au Ier siècle (page 325, note 1). Cette galerie fut à l'origine creusée tout entière au même niveau ; mais, pour les raisons expliquées page 488, son niveau fut ensuite abaissé, et une suite de marches conduit de U au niveau inférieur BG1. B est indiqué sur le plan général ou atlas par les lettres et chiffre Dh1 : c'est une galerie conduisant à trois cubicula ; une autre courte galerie, G dans la figure 52, la coupe à angle droit, partant du pied du même escalier, et par une entrée opposée I conduit à la crypte de saint Corneille, Dh3. Les restes d'un autre escalier, détruit plus tard, sont indiqués par Dh2 ; et Dh4 est le vaste monument ruiné dont nous parlons page 181. La longue galerie du troisième étage est mise en communication avec g dans la figure 59.


TOMBES PAÏENNES. — Entre l'area I et le chemin de traverse est un petit hypogeum, Dh5, probablement contemporain d'Alexandre Sévère, et marquant les limites de l'area de ce côté. De l'autre côté, un second hypogeum, Ch4, marque également la limite ; il ne paraît pas plus ancien que la fin du IIIe siècle. Une autre petite chambre sépulcrale, peut-être chrétienne, s'ouvrant vis-à-vis l'entrée moderne de l'enclos de la catacombe, est marquée Ch1.Un petit  columbarium païen se remarque près de la voie Appio-Ardéatine, Ag1.

Areæ III-IV…

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Rome Souterraine, p. 576-7.

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Message  Louis Lun 05 Oct 2015, 12:24

.
NOTE G

DESCRIPTION DE L’ATLAS OU PLAN GENERAL

DU CIMETIERE DE CALLISTE

ET  EN  PARTICULIER  DE L’AREA V.

(SUITE)

AREÆ III et IV. — Les areæ III et IV ont été décrites amplement dans le chapitre m du livre V. Rappelons seulement ici que Be1 est l'escalier A, et Be3 l'escalier B de la figure 59; Be2 est l'escalier par lequel on entre aujourd'hui dans la crypte de sainte Cécile, marquée Be5 ; celle des papes est marquée Be4. Be6 est le passage conduisant à la crypte Be7 ou Q1, dans laquelle ont été découverts plusieurs sarcophages. Bf1 et Bf2 sont indiqués dans le chapitre et la figure précités par Q3 et Q4; Ce5 et Ce6 y sont désignés par A1 et A2 ; Ae1 sur l'atlas indique le passage secret x4, décrit page 492.

AREA V. — Un plan détaillé de cette area est donné page 494, figure 59; elle est en communication avec l'area III; l'édifice à trois absides qui s'élève à la surface du sol, Ce 1, ainsi que le bâtiment carré Ce3, sont des restes d'anciens oratoires bâtis par saint Fabien. Ce4, Cf1, Cf2, Cf3, sont marqués, sur la figure 59 , o7. a3 a6 et c. En décrivant l'area V, nous conserverons les indications de cette figure.

La galerie large et irrégulière a avait pour entrée primitive un escalier, maintenant détruit, dont il reste encore des traces dans le luminare allongé indiqué sur le plan. Elle se terminait anciennement à Cf3; aujourd'hui elle sort de l'area après s'être ouvert un passage par la démolition de plusieurs loculi. Le long de l'ambulacre a on remarque un certain nombre d'arcosolia; à droite et à gauche s'ouvrent des cubicula.

a2 est une chambre renfermant trois vastes arcosolia, primitivement revêtue de marbre, et dont la voûte est ornée de figures représentant les Saisons, dans la forme classique, sans aucune allusion reconnaissable au christianisme. Ce plafond est certainement beaucoup plus ancien que les arcosolia; la manière dont il est décoré confirme l'opinion de M. de Rossi, qui pense que cette chambre et la chambre opposée avaient à l'origine une destination profane.

a3 est un large cubiculum dont les murailles ont été revêtues de marbres : il en reste des débris sur le banc qui longe trois de ses côtés et dans le pavage de la chambre, où se trouve l'inscription : PAULUS EXORCISTA DEP.  MARTYRIES   VI.  

Une profonde et vaste niche, à l'extrémité de la chambre, contenait autrefois un sarcophage de dimensions énormes, probablement celui du pape Melchiade ; le couvercle de ce sarcophage, en forme de toit, existe encore ; ses coins sont décorés de bas-reliefs représentant un berger et une brebis. Les restes des fresques qui ornaient le plafond de la chambre ressemblent par les sujets et le style à celle de a2, si ce n'est qu'on y voit, mêlées à des sujets classiques, la figure du Bon Pasteur et celle de la résurrection de Lazare. L'un et l'autre cubiculum est éclairé par un luminaire commun; on peut voir une disposition semblable dans la figure 6.

Les deux chambres a4, a5

Rome Souterraine, p. 577-8.

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Message  Louis Mar 06 Oct 2015, 10:35

.
NOTE G

DESCRIPTION DE L’ATLAS OU PLAN GENERAL

DU CIMETIERE DE CALLISTE

ET  EN  PARTICULIER  DE L’AREA V.

(SUITE)

Les deux chambres a4, a5, sont d'une date postérieure à celle des arcosolia de a2, a3; chacune d'elles a, dans un coin, une petite table en tuf semblable à celle décrite dans la crypte de saint Corneille, page 270.

a6 est une longue chambre étroite ; sur son principal arcosolium se lisent les graffiti dédiés à Sofronia, dont il est question page 195. Ce cubiculum et le cubiculum opposé a7 sont en partie obstrués par des constructions modernes nécessaires à la sécurité de l'hypogée.

Une galerie b unit l'ambulacre a avec la galerie S, qui met l'area V en communication avec l'area III. La galerie b contient plusieurs loculi; un d'eux est indiqué dans le plan comme fermé par un mur. Presque en face du loculus, avant le point où la galerie, dépassant les limites de l'area, va tomber dans le labyrinthe XIV, s'ouvre un arcosolium orné de belles peintures, mais dont la lunette, malheureusement, a été presque détruite par l'excavation de loculi. La voûte de l'arcosolium représente une orante, de chaque côté de laquelle Daniel et Jonas sont peints dans des compartiments séparés.

M. de Rossi appelle c une « place souterraine. » Sur la porte qui ouvre de c dans un cubiculum on lit encore les noms des premiers visiteurs des catacombes au xve siècle, c donne entrée dans la galerie d, très-ruinée et venant tomber, par une pente très-rapide, dans l'ambulacre o. La partie voisine de la jonction avec cet ambulacre paraît d'une date plus récente que le reste de la galerie. La galerie d ouvre sur un seul cubiculum, d1 il est peint avec beaucoup de soin, la partie inférieure des murailles est décorée de lignes rouges représentant une sorte de treillis, et la partie supérieure ornée de fruits, de fleurs, d'oiseaux, de petits Génies. Une tête de l'Océan est peinte au plafond ; au bas du luminaire qui s'ouvre dans la voûte, un homme, tenant un livre au-dessous duquel son. nom se lit en lettres blanches, est représenté en buste; la tête paraît avoir été peinte sur toile, et, la toile ayant été enlevée, on ne distingue plus que les contours confus de la figure. Cette chambre avait été primitivement construite pour un seul arcosolium; celui-ci était décoré de fresques et surmonté d'une image du Bon Pasteur, aujourd'hui presque effacée.

Les galeries d2, d3, e, n'ont pas encore été explorées…
Rome Souterraine, p. 578-9.

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Message  Louis Mer 07 Oct 2015, 10:54

.
NOTE G

DESCRIPTION DE L’ATLAS OU PLAN GENERAL

DU CIMETIERE DE CALLISTE

ET  EN  PARTICULIER  DE L’AREA V.

(SUITE)

Les galeries d2, d3, e, n'ont pas encore été explorées.

eest une petite galerie, percée de larges loculi, et dans laquelle s'ouvre un escalier conduisant à l'étage inférieur, avec lequel on communique également par un petit escalier creusé dans A2.

o est un ambulacre qui part du pied de l'escalier Ce2 et traverse toute l'area VI. Il fut ensuite continué pour atteindre la galerie d et enfin poussé jusqu'à a. Les cubicula o9, o8,o7, o6, sont d'une construction misérable; ils sont probablement postérieurs à Dioclétien. Dans o7, on lit les noms des visiteurs du xve siècle.

AREA VI. — L'escalier Ce2  a ceci de remarquable qu'il conduit à la fois au premier et au second étage de l'area VI, creusés probablement en même temps.

CRYPTE DE SAINT EUSÈBE. — Descendant à l'étage inférieur et tournant à gauche, on arrive à la crypte de saint Eusèbe, De1, décrite pages 246-256. Plus loin s'ouvrent, l'un en face de l'autre, deux cubicula; celui marqué Dd1 est la crypte de Calocerus et Parténius, mentionnée pages 257-259 et 371. Entre ces deux cryptes une galerie traverse l'ambulacre et vient aboutir, à travers le mur de C, dans l'area III (q3 dans la figure 54, page 486).

AREA VII.— Continuant à suivre l'ambulacre, on entre dans l'area VII, dont le centre était le cubiculum Dd4 , autrefois le principal escalier mettant en communication avec le sol extérieur cette area et les trois autres qui lui furent successivement ajoutées, VIII, IX, X. La plus récente de celles-ci, l'area VIII, eut plus tard son escalier propre, Dc2 . Vis-à-vis la porte de Dd4, est une galerie qui conduit au cubiculum duplex du diacre Severus (voir page 142). Les autres areæ ne sont pas encore suffisamment explorées pour pouvoir être analysées en détail.

Rome Souterraine, p. 579.

FIN de la note G.

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