QU'EST-CE QUE LA BIBLE ? -- Jean-Louis Vézina, S. J. -- 1948

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Message  Roger Boivin Dim 16 Mar 2014 - 16:53

L'OEUVRE DES TRACS- MONTRÉAL - N° 351 - Septembre 1948 -
QU'EST-CE QUE LA BIBLE ? -- par Jean-Louis Vézina, S. J. -
Imprimi potest : Louis C. De Léry, S. J., Vice-provincial -
Nihil obstat : Honorius Raymond, S. J., Cens. dioc. -
Imprimatur : + J.-C. Chaumont, Év. d'Arena, Auxiliaire de Montréal. -
15 septembre 1948 :


Qu'est-ce que la Bible ?

par

Jean-Louis Vézina, S. J.

_____

Le mot BIBLE vient du mot grec « biblion », livre. De bonne heure, les mots « ta biblia » furent employés dans l'Eglise pour désigner la collection des livres saints, « les livres par excellence ». Le terme passa dans l'Eglise latine, mais le pluriel neutre « ta biblia » devint, à l'époque du bas-latin, un singulier féminin, et c'est comme tel qu'il figure dans nos langues modernes. On l'appelle aussi « livre saint » ou « saintes Ecritures » pour trois raisons :

- Son AUTEUR principal est Dieu lui-même, source unique et infinie de sainteté ;

- Son CONTENU est saint, puisqu'il rapporte les communications de Dieu avec sa créature, et raconte les bienfaits dont il a comblé le genre humain ;

- C'est une SOURCE DE SANCTIFICATION. « Toute Ecriture, dit saint Paul, est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour reprendre, pour redresser, pour éduquer en la justice, afin que l'homme de Dieu soit parfait, prêt pour toute bonne œuvre. » ( II Tim., 3, 16.) « La Sainte Ecriture, dit saint Jean Chrysostome, c'est une lettre écrite par notre Père du ciel et transmise par les écrivains sacrés à ses enfants, exilés loin se leur céleste patrie. » ( Gen. Hom., II, 2.) Quel enfant bien élevé ne respecterait pas les conseils d'un père, surtout quand ce Père est en même temps son Dieu ?

Les Latins ont popularisé l'expression « ancien et nouveau Testament ». Le mot TESTAMENT désigne ici l'alliance faite entre Dieu et le genre humain. L'Ancien Testament est le pacte conclu entre Dieu et Moïse, représentant le peuple israélite sur le mont Sinaï ; le Nouveau Testament est l'alliance que Jésus a scellé de son sang au Golgotha, entre son Père et l'humanité.

Qu'est-ce donc que la Bible ? - C'est la collection des livres saints qui, composés sous la motion de l'Esprit-Saint, à des époques diverses, en des langues différentes par des auteurs choisis de Dieu, sont reçus de l'Eglise comme inspirés. Ce qui distingue la Bible des autres livres, c'est l'inspiration, qui vraiment de Dieu l'auteur principal des livres saints.

Ces livres saints varient entre eux et représentent de multiples formes littéraires : quelques-uns sont historiques (Genèse, Exode, Rois, Machabées, Evangiles, Actes des apôtres, etc.) ; d'autres, didactiques (Proverbes) ; d'autres, poétiques (Psaumes, Cantique des cantiques, etc.) ; d'autres, doctrinaux (Sagesse, Epîtres du Nouveau Testament) ; l'un, rituel (Lévitique) ; etc. De plus, comme nous l'avons dit, la Bible est formée de livres composés à diverses époques. Ainsi, les cinq premiers livres de l'Ancien Testament appelés aussi PENTATEUQUE ont Moïse pour auteur et datent d'environ 1500 ans avant Jésus-Christ. L'Evangile de saint Jean, le dernier en date du Nouveau Testament, fut écrit en l'an 96 ou 97 après Jésus-Christ. Donc, la rédaction de la Bible couvre une période d'environ 1600 ans, c'est-à-dire depuis le XVe siècle avant Jésus-Christ jusqu'au commencement du IIe siècle après Jésus-Christ. Nous avons affirmé que la Bible avait une origine divine, en d'autres termes qu'elle était inspirée.
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Message  Roger Boivin Dim 16 Mar 2014 - 17:18


QU'EST-CE DONC QUE L'INSPIRATION ? - C'est l'action surnaturelle de Dieu, élevant et mouvant les facultés de l'homme de telle sorte qu'il écrivit ce que Dieu voulut et de la façon voulue par Dieu. Moïse écrivit sous la dictée de Dieu, mais sans abdiquer sa personnalité ni par conséquent son génie, ses qualités propres d'écrivain. Il en est de même de tous les auteurs sacrés. Ainsi le style d'Isaïe diffère de celui de Jérémie ; Mathieu n'écrit pas comme Luc, ni Paul comme Jean. Donc, quand je parle du livre d'Isaïe, par exemple, il s'agit d'un livre écrit par un auteur sacré sous la poussée de l'Esprit-Saint, et sous la dictée de ce même Esprit. C'est ce qu'affirme saint Pierre dans sa seconde Epître : « Mais sachez avant tout qu'aucune prophétie de l'Ecriture ne procède d'une interprétation propre, car ce n'est pas par une volonté d'homme qu'une prophétie a jamais été apportée, mais c'est poussée par l'Esprit-Saint que les saints hommes de Dieu ont parlé. » (IIe Epître de saint Pierre, 1, 20.) Dans sa première épître (ch. 1, 12), il parle encore des prophètes et de « l'esprit de Dieu qui était en eux ».

Mais qui me dira que tel livre est inspiré et que tel autre ne l'est pas ? Qui m'expliquera le sens de l'Ecriture ? car même au dire de saint Augustin : « Il faut étudier (les Ecritures) profondément car elles sont difficiles. » Et saint Pierre, à propos des Epîtres de saint Paul, écrit : « ... Il s'y rencontre des passages difficiles à comprendre, et que des personnes ignorantes et mal affermies détournent, comme elles font des autres Ecritures, pour leur perdition. » (IIe Epître de saint Pierre, ch. III, 16.) Et voici où nous différons totalement des protestants à ce sujet. Pour les protestants, la Bible, du moins en partie, est la parole vivante de Dieu que chacun a la liberté de censurer et d'interpréter à sa guise. Ainsi, par exemple, certains reconnaissent la Genèse, premier livre de l'Ancien Testament, comme inspirée, d'autres non. Pour nous, catholiques, la Bible est aussi la parole de Dieu, mais parole qui exige UNE interprétation, et non des centaines. Et l'Eglise seule, épouse du Christ, a le pouvoir infaillible de déclarer l'inspiration des livres saints et d'en donner l'interprétation.

Et, dans ce sens, l'on peut affirmer que la Bible dépend de l'Eglise. Ainsi, l'on peut dire dans un semblant paradoxe que l'Eglise s'appuie sur la Bible et la Bible sur l'Eglise. Les deux affirmations sont vraies mais de façons différentes. L'Eglise, en effet, s'appuie sur la Bible considérée comme document historique. L'Ancien Testament annonce la fondation de l'Eglise, et le Nouveau déclare son établissement.

Mais l'Eglise, une fois établie sur le roc de Pierre et la parole de Dieu « qui ne passe pas », peut dire à ses enfants : « Au nom de l'autorité divine conférée par le Christ à Pierre et à ses successeurs, nous déclarons comme divinement inspirée la Bible à nous confiée, et nous en donnons l'interprétation. » Voilà où se trouve la différence fondamentale entre catholiques et protestants. Dans un cas, interprétation changeante, incertaine, capricieuse ; dans l'autre, interprétation constante, en accord avec le dogme et basée sur le pouvoir infaillible donné par le Christ à son Eglise.

Car, répétons-le, l'Eglise est la gardienne de la Révélation et par conséquent des Ecritures. Cette divine Eglise qui conserve en son cœur le trésor de la foi, qui a appris du Seigneur toute la vérité révélée, est aussi celle qui par l'Esprit du Seigneur a compris tout le sens de la vérité révélée. Jésus le lui a promis : « Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre intercesseur, l'Esprit de vérité... L'Esprit-Saint que mon Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera toutes choses et vous rappellera toutes choses que je vous ai dites... » (Jean, 14, 16-26.) Et pour que l'Eglise pût tirer de « son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes » (Matthieu, 13, 52), Jésus lui donna la possession et l'intelligence des Ecritures : « Alors il leur ouvrit l'esprit (il s'agit des apôtres) pour comprendre les Ecritures. » (Luc, 24, 45.) Dépositaire de la vérité révélée, l'Eglise en est aussi l'interprète authentique. Les livres saints sont la source pure où l'Eglise puise pour enseigner la foi ; ces livres lui appartiennent, et c'est à elle qu'il en faut demander la parfaite intelligence.

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Message  Roger Boivin Dim 16 Mar 2014 - 19:01



I. - Un seul chef

Jésus a fondé une Eglise, avec « un seul troupeau, un seul pasteur », et non mille sectes contradictoires. A toute société, il faut un chef ; autrement, c'est l'anarchie, le chaos. Aucun groupement humain, quel qu'il soit, ne peut subsister, réprimer les abus, faire face aux périls intérieurs ou extérieurs, réaliser ses fins essentielles, s'il n'est pas régi, d'une façon permanente, par une autorité hiérarchique. Le nier, c'est fermer les yeux pour ne pas admettre l'existence de la lumière, c'est bouder la nature des choses. Dieu l'a voulu ainsi ; et toute autorité vient de Dieu. Voilà pourquoi celui qui résiste à l'autorité résiste à l'ordre établi de Dieu.

LE CHEF VISIBLE de l'Eglise fondée par le Fils de Dieu, c'est Pierre : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci ? » Il lui dit : « Oui, Seigneur, vous savez que je vous aime. » (Jésus) lui dit : « Pais mes agneaux. » Il lui redit une seconde fois : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ? » (Pierre) lui dit : « Oui, Seigneur, vous savez que je vous aime. » (Jésus) lui dit : « Pais mes agneaux. » Il lui dit une troisième fois : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ? » Pierre fut affligé de ce que Jésus lui disait une troisième fois : « M'aimes-tu ? » et il lui dit : « Seigneur, vous savez tout, vous savez que je vous aime. » Jésus lui dit : « Pais mes brebis. » (Jean, XXI, 15.)

Ce fait de la primauté de Pierre et de ses successeurs est reconnu pendant treize siècles, même par les anciens hérétiques. Mais le Christ n'a pas dit : Mon Eglise existera durant treize siècles ; il a affirmé, au contraire : « Je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la consommation des siècles. » (Matt., 28, 18.) Non, l'Eglise, fondée sur le roc, subsistera ; « et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle » (Matt., 16, 17.) Les sectes protestantes, bâties sur le sable, continueront de s'émietter au milieu du désarroi et des contradictions tant qu'elles se refuseront à reconnaître une seule Eglise et un seul Chef.

Les protestants sérieux, tel M. Emerson Fosdick, de New-York, « gémissent devant le spectacle de panique et de division qu'offre l'Eglise protestante. Ils déplorent l'athéisme ; ils admettent que la libre interprétation a tout égrené, que deux cent cinquante sectes rien qu'aux Etats-Unis, c'est alarmant ». M. Fosdick affirme « que parfois deux sectes rivales, - presbytériens et baptiste, - se contredisent moins que deux temples baptistes ».

Owen Francis Dudley, converti au catholicisme, écrit : « J'étais ministre protestant d'une paroisse rurale. A la fin de ma première année de ministère, nous en sommes venus à la conclusion, mon vicaire et moi, qu'il vaudrait mieux nous séparer étant donné notre désaccord sur ce qu'était la religion chrétienne. »

Comment une société divisée contre elle-même peut-elle subsister et se proclamer Eglise de Dieu ?

Cette question, beaucoup de protestants se la sont posée et leur réponse, ainsi que la grâce de Dieu, a été cause de leur conversion.

« Ce n'est pas pour eux seulement que je prie, mais aussi pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi, afin que tous soient un, comme vous, Père, êtes en moi et moi en vous, afin qu'eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que c'est vous qui m'avez envoyé.» (Jean, 17,20.)

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Message  Roger Boivin Dim 16 Mar 2014 - 19:28



II. - Unité de la Bible

Il peut sembler paradoxal de vouloir parler d'unité à propos de la BIBLE ; c'est pourtant un fait indéniable. Bien que les parties de ce livre divin aient été écrites en plusieurs langues, par des auteurs différents, en des temps et des lieux divers, et bien que ces mêmes parties appartiennent à des genres littéraires dissemblables, la Bible n'en demeure pas moins UNE.

Cette unité profonde et très réelle vient de l'auteur principal, Dieu lui-même, source de l'inspiration ; cette unité s'organise aussi, en second lieu, autour d'un objet unique : le Mystère de la Rédemption.

« Ce salut a été l'objet des recherches et des méditations de ceux d'entre les prophètes dont les prédications annoncent la grâce qui vous était destinée ; ils cherchaient à découvrir quel temps et quelles circonstances indiquait l'Esprit du Christ qui était en eux, et qui attestait d'avance les souffrances réservées au Christ et la gloire dont elles devaient être suivies.

« Il leur a été révélé que ce n'était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu'ils avaient charge de dispenser les choses que vous ont aujourd'hui annoncées ceux qui, par le Saint-Esprit envoyé du ciel, vous ont prêché l'Evangile ! Mystère profond, où les anges désirent plonger leurs regards. » (Ier Epit. de Pierre, I, 12.)

Comme on le voit par ce texte de saint Pierre, l'Ancien Testament, c'est l'histoire du peuple choisi de Dieu dans son attente du Messie ; le Nouveau Testament, c'est l'histoire et l'enseignement de ce Messie enfin venu.

Le Nouveau Testament germe dans l'Ancien, et l'Ancien dans le Nouveau éclate et s'épanouit.

Le Christ, parfaite jointure, unit, dans un même pacte d'amour, l'Alliance Ancienne et la Nouvelle.

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Message  Roger Boivin Dim 16 Mar 2014 - 21:00


III. Texte de la Bible

Un point intéressant à noter à propos de la valeur du texte que nous possédons aujourd'hui, c'est l'âge des manuscrits. Sans doute, il n'est pas question de manuscrits originaux ; il n'en existe plus depuis longtemps. Mais quand nous comparons les manuscrits que nous possédons des auteurs classiques comme Homère, Virgile, etc...., et ceux de la Bible, nous constatons que les manuscrits des Ecritures sont de beaucoup plus anciens, plus nombreux et plus incontestables.

Ainsi, par exemple, nous possédons :

d'Eschyle : cinquante manuscrits, tous incomplets ;
de Sophocle : cent, dont sept d'importance ;
de Catulle : trois, qui remontent au XIVe siècle seulement ;
d'Euripide, de Cicéron et de Virgile, quelques centaines.

Pour la Bible, nous avons plus de 12,000 manuscrits des quatre Evangiles, dont 2,500 transcrits de l'original grec ; et tous ces documents sont d'accord, quant à la substance du texte.

De plus, le meilleur manuscrit d'Euripide remonte à 1,600 ans après la rédaction de l'original, celui de Platon à 1,300 ans ; celui de Démosthène à 1,200 ans ; celui de Lucrèce à 1,000 ans.

Ces manuscrits qui laissent entre eux et les originaux tant de siècles, sont pourtant notre meilleure garantie d'authenticité.

Q'en est-il des QUATRE EVANGILES ?
- Les manuscrits grecs nous séparent d'environ deux cent dix ans de l'original.
- Les traductions de l'Evangile de saint Jean nous séparent de quarante ans seulement du texte original.
- Et si nous comparons les versions, substantiellement identiques, de l'Eglise latine et syriaque avec les manuscrits grecs, nous pouvons, selon la critique, remonter à un texte qui nous ramène à dix ans après la rédaction originale de l'Evangile de saint Jean 1.

Personne ne nie l'existence de Platon, de Démosthène et leurs œuvres ; et pourtant les documents qui nous en donnent l'évidence ne sont pas comparables à ceux que nous possédons des Evangiles.

Avec les nouvelles découvertes archéologiques, notre texte de la Bible acquiert de plus en plus, auprès des adversaires qui réclament des documents tangibles, une autorité incontestable. On ne peut plus affirmer, à la façon de Voltaire, que « Moïse n'a rien à faire avec le Pentateuque, puisque de son temps on ne savait pas écrire ». L'archéologie nous prouve que l'écriture date de deux mille ans environ avant Moïse.

L'Eglise, qui sans cesse doit défendre contre les attaques des mains impies le dépôt de la Révélation, s'intéresse à ces découvertes, qui confirment ses positions et parlent aux sceptiques un langage qu'ils comprennent.

______

1. The Sciptures and Christ. W. Drum, S. J., p. 18. Thought, vol. XI, n° 2, septembre 1936, pp. 273-285.

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Message  Roger Boivin Dim 16 Mar 2014 - 21:35


IV. En quelle langue la Bible fut-elle écrite ?

La plupart des livres de l'Ancien Testament furent écrits en hébreu, quelques-uns en araméen ; le livre de la Sagesse, le deuxième livre des Machabées, tous les écrits du Nouveau testament, à l'exception du premier évangile, ont été écrits en grec. L'évangile de saint Matthieu fut écrit en araméen, langue parlée en Palestine du temps de Jésus.

TRADUCTIONS.  Il existe de nombreuses versions araméennes (targums), grecques, syriaques, latines, françaises, etc., mais nous signalerons ici que la « version grecque des Septante » et la « Vulgate » latine.

a) VERSION DES SEPTANTE. La première, appelée « version des Septante » (LXX) à cause d'une tradition qui en attribue la rédaction à soixante-dix anciens, fut rédigée (du moins en grande partie) à Alexandrie, entre les années 250 et 125 avant Jésus-Christ. Parmi toutes les versions grecques de la Bible, celle des Septante surpasse les autres par son antiquité et par sa diffusion. Longtemps en usage chez les Juifs de la Dispersion, citée par Notre-Seigneur et par les apôtres, la « version des Septante » a été le texte officiel de la primitive Eglise et a servi de base à de nombreuses traductions coptes, éthiopiennes, syriaques, arméniennes, gothiques, etc.

b) LA VULGATE. Le mot « vulgate » veut dire populaire, commune. Cette traduction latine de saint Jérôme date du début du Ve siècle de notre ère. Sa valeur est, de nos jours, reconnue de tous les savants, des rationalistes eux-mêmes. Cette œuvre n'est pas sans défaut, mais c'est sans contredit la meilleure traduction de la Bible. Le concile de Trente a déclaré ce texte authentique. Il ne faudrait pas croire cependant que le Concile a voulu placer cette version au-dessus des autres, ni au-dessus des textes originaux, grecs et hébreux, tels que nous les possédons actuellement. Selon l'opinion commune, « il s'agit d'un décret disciplinaire basé sur un fait dogmatique, à savoir la promesse d'assistance faite à l'Eglise par son divin Fondateur, d'où découle la conformité substantielle de la Vulgate, employée par elle depuis des siècles et du texte original » (cf. RENIÉ : Manuel d'Ecriture Sainte, t. I, p. 180).

La traduction française du chanoine Crampon, par exemple, est faite sur les textes originaux et s'écarte de la Vulgate là où elle ne fournit qu'une traduction de seconde main ; ce faisant, Crampon, il va sans dire, ne change rien de substantiel à la Vulgate ; ses changements sont accidentels, mais rendent plus intelligible et plus précis le sens des Ecritures.

 
Préface de l'Éditeur de la Bible Glaire a écrit:
« Voudrait-on se justifier en disant que, pour l'Ancien Testament du moins, le texte massorétique (hébreu) que nous possédons, est le texte primitif qu'avaient sous les yeux les Septante et saint Jérôme ? Mais qui ne sait que ce texte a subi plusieurs variantes, altérations et (un grand nombre d'exégètes et des Pères de l'Église le soutiennent) des interpolations ? Non. Le texte hébreu que nous possédons aujourd'hui, n'est pas, tant s'en faut, le texte authentique et primitif. D'autre part, la Vulgate a été rédigée par saint Jérôme sur le texte primitif, original hébreu qui a disparu. Pourquoi donc et de quel droit lui donner le second rang ? »1

 
____

 1. R.P. Pie Mortara La critique du libéralisme », nº 15 de juillet 1913, p. 518.

https://messe.forumactif.org/t5394-les-juifs-et-la-restriction-mentale#102187
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Message  Roger Boivin Lun 17 Mar 2014 - 0:19


V. Canon de la Bible

Le canon peut se définir : le recueil es livres dont l'Eglise proclame l'inspiration. On voit, par cette définition, en quoi diffèrent  l'inspiration et la canonicité. Un écrit est inspiré lorsqu'il a Dieu pour auteur. Il es canoniquement lorsque le fait de son inspiration est reconnu par l'Eglise. Par là l'Eglise constate un fait, elle ne change pas, elle ne peut pas changer la nature intrinsèque du livre. Les deux notions canonicité et inspiration sont connexes, sans être identiques. Tout livre canonique est inspiré, l'Eglise étant infaillible dans toutes les questions de foi et de morale ; mais ne peut-on pas supposer des livres inspirés qui ne seraient pas canoniques ? - Assurément, et ce fut le cas pour certains livres de notre Bible avant leur reconnaissance officielle par l'Eglise. L'Eglise pourrait-elle un jour ajouter un livre à son canon, par exemple un évangile inconnu dont on démontrerait scientifiquement l'origine apostolique ? - La réponse doit être négative, car dans cette hypothèse PUREMENT IMAGINAIRE,  il n'y aurait aucune tradition concernant un tel livre. Le concile de Trente (1541), s'appuyant sur la tradition de l'Eglise, définit solennellement  la canonicité de tous les livres contenus dans la Vulgate. En voici la liste :

L'Ancien Testament contient quarante-six livres ;

- vingt et un sont des livres historiques :
La Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres, le Deutéronome, Josué, les Juges, Ruth, les quatre livres des Rois, les deux livres des Paralipomènes, les deux livres d'Esdras, Tobie, Judith, Esther, et les deux livres des Machabées ;

- sept sont des livres didactiques :
Job, les Psaumes, les Proverbes, l'Ecclésiaste, le Cantique des cantiques, la Sagesse et l'Ecclésiastique ;

- dix-huit sont des livres prophétiques :
Isaïe, Jérémie, Ezéchiel, Daniel, les Lamentations, Baruch, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie.

Le Nouveau Testament contient vingt-sept livres :

- cinq livres sont historiques :
Les évangiles de saint Matthieu, de saint Marc, de saint Luc et de saint Jean ; les Actes des apôtres (Luc) ;

- vingt et un livres sont didactiques :
Les épitres de saint Paul : aux Romains, première et seconde aux Corinthiens ; aux galates, aux Ephésiens, aux Philippiens, aux Colossiens, première et seconde aux Thessaloniciens ; première et seconde à Timothée, à Tite, à Philémon et aux Hébreux. Les deux épitres de l'apôtre Pierre ; les trois épitres de saint jean ; une épitre de saint Jacques et une de saint Jude ;

- un livre prophétique :
L'Apocalypse de saint Jean.

Le Concile du Vatican, en sa troisième session (24 avril 1870), a renouvelé la définition du concile de Trente, et a porté le canon suivant, ch. II : « Si quelqu'un ne reçoit pas pour sacrés et canoniques les livres de la sainte Ecriture en entier, avec toutes leurs parties, comme le saint concile de Trente les a énumérés, ou si quelqu'un nie qu'ils soient divinement inspirés, qu'il soit anathème. »

Ces deux définitions solennelles des conciles qui engagent le foi de tout fidèle ne portent aucune trace de distinction entre les divers livres de la Bible. Tous sont sacrés et canoniques ; tous sont inspirés ; tous sont également règle de foi pour l'Eglise.

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Message  Roger Boivin Lun 17 Mar 2014 - 3:18


V. L'Eglise et la Bible (*)

L'Eglise n'a jamais sous-estimé la Bible ; au contraire, l'ayant reconnue comme divine et inspirée, elle l'a préservée et transmise avec respect à ses enfants, comme étant la parole sacrée de Dieu.

Et c'est cette même parole qu'elle a toujours prêchée, depuis sa fondation par le Christ-Jésus, notre Dieu et Rédempteur. La même bonne nouvelle a été depuis lors annoncée aux peuples de la terre. En Asie, en Afrique, en Europe, en Amérique, partout, l'Eglise catholique enseigne, selon le commandement de son Chef, la même doctrine contenue en grande partie dans les saintes Ecritures.

Cependant, on répète encore cette vieille calomnie qui date de Luther : « L'Eglise s'oppose à la Bible et maintient les fidèles dans l'ignorance des saintes Ecritures. » Disons d'abord que si nous possédons aujourd'hui la Bible, c'est grâce à la protection et au zèle de l'Eglise. C'est elle qui prescrivit aux moines la tâche immense de copier les manuscrits.

Il faut se rappeler qu'avant le XVe siècle on ne connaissait pas, en Europe, l'imprimerie ; il fallait transcrire les écrits. C'était une besogne longue et coûteuse. L'attitude de l'Eglise pour protéger la Bible et le nombre relativement petit des exemplaires n'a donc rien d'étonnant.

Pour suppléer on jouera, sur le porche des églises, les « Mystères » ou extraits de la Bible. La poésie, la peinture, la sculpture reproduiront, à leur façon, les Saintes Ecritures. Les cathédrales, qu'on a justement appelées « les Bibles de pierres », raconteront la sainte histoire. De plus, dans les écoles et universités, la Bible est le livre principal ; on l'étudie, on l'analyse, on en goûte les beautés ; en un mot, c'est la grande inspiration du Moyen Age. Non vraiment l'Eglise n'a pas eu besoin d'un Luther ; et de nos jours elle n'a pas besoin non plus des disciples de Rutherford, appelés « Témoins de Jéhovah », pour encourager et promouvoir la lecture et la méditation de la Bible.

Affirmer, comme le font certains protestants de mauvaise foi, que Luther a sauvé la Bible du naufrage et l'a rendue accessible au peuple, c'est nier l'histoire. En voici une preuve non équivoque. Martin Luther est né le 10 novembre 1483 ; trente-trois ans après l'invention de l'imprimerie, par conséquent. De 1483 à décembre 1500 (Luther avait dix-sept ans et deux mois), on avait imprimé en Europe cent trente-quatre éditions latines de la Bible ; on possédait en plus quinze éditions allemandes, treize éditions italiennes, onze éditions françaises, deux éditions bohémiennes, une édition hollandaise, une édition espagnole ; donc un total de cent soixante-dix-sept éditions de la Bible au complet. Ce n'est pas tout. On conserve encore soixante-quinze manuscrits allemands de la Bible qui datent du XIVe siècle et cent vingt-huit qui furent écrits avant 1500.

De 1466 à 1520, quarante-sept éditions de la Bible avaient été imprimées en langue vernaculaire. Or, ces quarante-sept éditions représentent environ vingt-mille copies de la Bible, au complet. Le nombre de parties des Ecritures imprimées en langue vernaculaire entre les années 1462 et 1520 atteint à peu près cent mille copies 1. On pourrait ajouter à cela que durant les soixante-dix années qui ont précédé la Bible de Luther (1520), nous possédions soixante-deux éditions  hébraïques, vingt-deux grecques et trois cent quarante-trois latines. Notons que le latin était une langue familière à tout lettré d'alors 2.

Qu'on ne vienne donc pas nous bredouiller ces rengaines « vieilles comme l'erreur », ce réchauffé de calomnies qui exploite l'ignorance. Dès 1879, un « scholar » anglican, objectif et sans préjugé (il s'en rencontre), écrivait dans la Church Quarterly Review d'octobre : « Que le peuple du Moyen Age ne lisait pas la Bible est une opinion abandonnée, sauf par les plus ignorants controversistes... cette théorie est non seulement une erreur... c'est une des plus risibles et grotesques balourdises 3. »

Lisons les Pères de l'Eglise, saint Jérôme en particulier ; parcourons les encycliques des Papes : Spiritus Paraclitus de Benoît XV, Providentissimus Deus de Léon XIII, Divino Affante Spiritu de Pie XII, et nous réaliserons combien l'Eglise exhorte et encourage la diffusion et la lecture de l'Ecriture.

Sans doute l'Eglise défend de posséder et de lire la Bible falsifiée des hérétiques ; mais est-ce qu'une mère laisserait ses enfants absorber du poison ? De plus, l'Eglise, comme nous l'avons dit, donne la signification des Ecritures et revise avec une extrême diligence toute traduction en langue vernaculaire.

Les protestants crient partout : « La Bible, la Bible seule doit être notre guide. » Mais on pourrait leur demander : « Pourquoi construisez-vous des églises alors ? Pourquoi ces sermons, ces catéchismes ? Si la Bible suffit, renvoyez donc ces ministres qui se tiennent entre vous et les Ecritures.

Selon un rapport (1946) de l'amiral Sir Geoffroy Layton, commandant en chef du Portsmouth, les jeunes gens qui s'engagent dans la marine britannique ignorent les vérités religieuses les plus élémentaires. La moitié savent à peine le début du Notre Père ; un sixième ne savent pas la signification de la fête de Noël ; 28 p. c. ignorent qui est Jésus-Christ et 61 p. c. ignorent le lieu de sa naissance ; 22 p. c. ne savent pas un mot du Notre Père. Or, au moins 73 p. c. déclarent appartenir à l'Eglise anglicane. Que font les protestants, hérauts de la Bible ? Commencent-ils à réaliser qu'il ne suffit pas de distribuer des volumes et d'inonder le monde de tracs et de brochures ?

Soyons fiers et remercions Dieu d'appartenir à l'Eglise du Christ qui non seulement protège avec amour et respect les Saints Livres, mais nous explique, comme Jésus l'a fait pour les Apôtres, le sens des Ecritures. En vrais fils de Dieu, aimons à lire cette lettre reçue du Père. Elle nous rappellera notre divine origine et développera en nous la douce nostalgie de la maison de Dieu, notre Père.

_______

(*). Je ne corrige pas à ce chapitre le chiffre romain V qui aurait dû être VI, vu que le précédant chapitre était déjà  du chiffre romain V.  roger.

1. Catholic World, February 1920. GRISAR : Luther, vol. V. pp. 5, 36-38. SIMON : Manual, vol. I, pp. 68-72. J.-M. LENHART, O. M. Cap : Pre-Reformation printed Bibles.
2. John C. DOUGHERTY, S. T. L. : Outlines of bible Study, p. 7. L. A. BUCKINGHAM : The Bible in the Middle Ages, p. 38.
3. Voir aussi Fr. E. GIGOT, S. S. : Biblical lectures, p. 309fill.

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Message  Roger Boivin Lun 17 Mar 2014 - 16:41


VI. Le catholique et la Bible

Pour le catholique, l'Eglise est dépositaire de toute la Révélation confiée par Jésus-Christ : « Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous toujours, jusqu'à la fin du monde. » (Matthieu, 18, 19-20.) Notons-le, le Christ ne dit pas à ses Apôtres : « Asseyez-vous, et écrivez ! » mais : « Allez, enseignez... » Et voilà ce qu'ont fait les disciples du Maître ; ils ont prêché le Christ.

Le Nouveau Testament n'est qu'une partie de leur enseignement. « Il y a beaucoup d'autres choses encore, dit saint Jean, que Jésus a faites. Si on les écrivait en détail, je ne crois pas que le monde même pourrait contenir les livres qui seraient écrits. »

« Ainsi donc, frères, dit saint Paul aux Thessaloniciens, demeurez fermes et gardez les enseignements que vous avez reçus, soit de vive voix, soit par lettre. » (II Thess., 2, 15.)

Saint Jean Chrysostome, commentant cette épitre de Paul : « Il est évident, dit-il, qu'ils (les apôtres) ne nous ont pas tout transmis par écrit mais beaucoup de choses de vive voix, et ces dernières sont aussi dignes de foi. C'est pourquoi la Tradition de l'Eglise est aussi digne de foi. »

Et quand un ange venu du ciel vous annoncerait une doctrine qui s'écarte de l'Eglise de tous les temps, « qu'il soit anathème », dit saint Paul aux Galates (I, 8 ).

Cette parole non écrite et transmise de bouche en bouche reste intacte parce que l'Esprit-Saint habite dans l'Eglise.

« Prends modèle, dit encore le grand Apôtre, sur les saines paroles que tu as entendues de moi, en la foi et la charité qui est dans le Christ Jésus. Garde le bon dépôt (de la doctrine chrétienne), par l'Esprit-Saint QUI HABITE EN NOUS. » (II Tim., 2, 13-14.)

Ainsi donc, le Révélé est contenu non seulement dans la Bible, mais aussi dans la Tradition, cet enseignement autorisé de l'Eglise à travers les âges. Ou, si l'on veut une définition plus précise, la Tradition c'est : la doctrine ou la pratique reçue de la bouche du Christ ou des Apôtres, inspirés par l'Esprit-Saint, et transmise intacte jusqu'à nous par le magistère vivant de l'Eglise.

Le Concile de Trente et le Concile du Vatican, reprenant les paroles e l'Apôtre et de Chrysostome, déclarèrent solennellement et au nom de l'Eglise du Christ que la Bible et la Tradition sont les sources de la Révélation.

Toujours, depuis Pierre jusqu'à Pie XII, l'Eglise poursuit sa divine mission : enseigner aux hommes la vérité entière. Or, cette vérité n'est pas complète dans les Ecritures.

« J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez les porter à présent. Quand Lui viendra, l'Esprit de la vérité, il vous guidera vers la vérité entière... » (Jean, 16, 12.)

On voit, par ce qui précède, quelle sera l'attitude du catholique devant la Bible. Pour lui, la Bible n'est pas la norme adéquate et prochaine de sa foi, mais un guide incomplet et éloigné. Incomplet, car les vérités de foi ne sont pas toutes explicitement contenues dans la Bible. On y chercherait en vain les mots « Immaculée Conception », « Il y a sept Sacrements » ; et pourtant ce sont des dogmes de foi. C'est aussi un guide éloigné, en ce sens que les Ecritures requièrent parfois une explication, une interprétation. Si les savants doivent savoir le latin, le grec, l'hébreu, l'histoire ancienne, etc., pour interpréter le Bible, il ne faudrait pas croire que le premier venu puisse, à première lecture, en saisir tout le contenu.

Si l'on veut une preuve non équivoque de ceci, on n'a qu'à regarder ce qui se passe chez les protestants. Les interprétations se multiplient et diffèrent selon la secte, selon le ministre et même selon les individus. Le protestant, d'après ses principes, doit prendre lui-même dans sa Bible la règle unique de sa croyance et de ses actes ; dès lors, son erreur dans l'interprétation d'un texte peut devenir (s'il veut être logique) une erreur dans la foi, et donner à sa conduite une fausse direction ; et pas d'autorité supérieure, infaillible, qui la redresse.

Le catholique peut lire l'Ecriture avec plus de sûreté et d'assurance car l'Eglise est toujours là pour corriger et diriger. Le protestant, au contraire, n'aura pour guide que la science et son sens personnel. Si je ne saisis pas le sens biblique, au moins l'enseignement de l'Eglise m'empêchera-t-il de prêter jamais à l'Ecriture une doctrine contraire à la vérité révélée. Ainsi le catholique pourra faire un contresens d'exégèse, qu'un protestant évitera ; mais il ne fera pas un contresens de dogme 1. Le catholique a une Mère, le protestant n'en a pas ; voilà la différence. Comme nous le dirons plus loin, le contact de la Bible est un excellent moyen d'augmenter notre foi et notre amour du Christ ; mais retenons qu'il n'y a aucun précepte divin ou ecclésiastique qui commande la lecture des Ecritures. D'autre part, le Christ nous ordonne d'écouter et d'obéir à son Eglise, car elle seule possède les paroles de la vie éternelle. « Celui qui vous écoute m'écoute, et celui qui vous rejette me rejette ; or celui qui me rejette, rejette Celui qui m'a envoyé. » (Luc, 10, 16.)

______

1. Voir : BAINVEL, Contresens bibliques, p. 150.

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Message  Roger Boivin Lun 17 Mar 2014 - 18:30


VII. - La lecture de la Bible

Quelle place occupent les Saintes Ecritures dans notre vie ? Est-ce pour nous un livre fermé que seul le prêtre a le droit d'ouvrir ; un don mystérieux réservé au sanctuaire ?

Sans doute, il n'est pas absolument nécessaire aux fidèles de lire la Bible ; l'Eglise n'en fait pas un précepte. Mais l'Eglise la recommande comme un excellent moyen pour connaître et imiter plus fidèlement Jésus-Christ, modèle de tous les chrétiens.

Benoît XV, dans son encyclique Spiritus Paraclitus, écrit : « Est-il personne qui puisse ignorer de quelle utilité et suavité la lecture pieuse des Livres Saints est la source pour des esprits bien disposés ? Quiconque entreprend de lire la Sainte Ecriture avec de religieux sentiments et une foi ferme, avec humilité d'esprit et le désir de s'avancer dans la vie spirituelle, y trouvera le pain descendu du ciel et s'en nourrira. Il fera en lui-même l'expérience de cette parole de David : « Tu m'as fait connaître les mystères et les secrets de ta sagesse. » En ce qui Nous concerne, Vénérables Frères, Nous ne cesserons jamais d'exhorter TOUS les fidèles à pratiquer, par une lecture quotidienne, les Saints Evangiles de Notre-Seigneur avant tout et aussi les Actes des Apôtres et les Epitres et à s'en nourrir. »

A l'automne 1943, alors que le monde chrétien tournait les yeux vers le Vatican, Pie XII donna à l'univers un message : l'encyclique Divino afflante Spiritu, sur les Saintes Ecritures. A la fin de sa lettre, s'adressant lui aussi à tous les fidèles : « Qui peut guérir, dit-il, l'humanité mortellement blessée, sinon Celui à qui le Prince des Apôtres, plein de confiance et d'amour, adressa ce mots : « Seigneur, à qui irions-nous ? Vous avez les paroles de la vie éternelle. » A ce miséricordieux Rédempteur, il faut, par tous les moyens possibles, ramener tous les hommes, car il est le divin consolateur des affligés. Que l'on soit investi de l'autorité publique ou obligé d'obéir et de se soumettre, le Christ enseigne à tous la véritable honnêteté, l'absolue justice et la charité. Lui et Lui seul est le fondement et la garantie de la paix et de la tranquillité : « car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui est déjà posé, savoir Jésus-Christ. » (I Cor., III, 11.)

Or les hommes connaîtrons d'avantage l'Auteur de notre salut, ils l'aimeront d'un amour plus profond et l'imiteront plus fidèlement dans la mesure de leur affection pour les Saintes Ecritures qu'ils chercheront à connaître et à méditer. Ceci est surtout vrai du Nouveau Testament. « Ignorer les Ecritures, c'est ignorer le Christ », dit saint Jérôme. Ce même docteur dit encore : « S'il y a un moyen capable de soutenir et d'encourager l'homme sage à garder la sérénité au milieu des tribulations et des épreuves de ce monde, c'est d'abord et avant tout la méditation et la connaissance des Ecritures. »

« Les Inquiets et les accablés trouveront en elles la vraie consolation, la force divine pour souffrir et supporter avec patience les adversités et les afflictions. Dans les saints Evangiles, le Christ, modèle parfait de justice, de charité et de miséricorde, est offert à tous. Et à l'humanité déchirée et à la race humaine tremblante, sont ouvertes les fontaines de cette grâce divine sans laquelle les peuples et les gouvernants ne pourront jamais établir la paix dans l'Etat et l'union des cœurs. Là enfin, tous apprendront le Christ, « qui est le chef de toute principauté et de toute puissance » (I Col., II, 10), et « qui par Dieu a été fait pour nous sagesse, et justice, et sanctification, et rédemption » (I Cor., I, 30.) »

Les paroles de Benoît XV et de Pie XII sont vraies de tous les temps et pour tous les hommes. Aimons donc les Ecritures, nourrissons-nous de « ce pain tout préparé, procurant toute jouissance et approprié à tous les goûts » (Sagesse, XVI, 20).

Aimons les Ecritures et nous mépriserons le vices de la chair. Au milieu d'un monde empoisonné, nous avons tellement besoin de vie et d'air pur ; allons à l'Ecriture. « Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. » (Jean, VI, 63.)

Pour vivre à fond sa religion, il faut s'en imprégner, la repenser soi-même et entretenir pour elle un amour solide et jeune. La lecture de la Bible, du Nouveau Testament en particulier, raffermira nos croyances, augmentera notre fierté de catholique et de fils de Dieu et développera en nos cœurs une espérance infinie, parce que notre foi et notre charité auront acquis au contact de la parole de Dieu des proportions immenses.

Nous sommes tous des combattants, lancés dans ce difficile et splendide travail de Libération et de Rédemption du monde. Purification, Libération de la nature, du travail, de l'amour, de la personne... voilà notre tâche. Œuvre magnifique mais pour laquelle il faut suer, s'écorcher les mains... et le cœur parfois.

Or voici, une lettre du Père, voici la Sainte Ecriture de Dieu. Là nous trouverons non seulement la force et le support moral pour tenir le coup, mais la joie de combattre et la certitude d'une victoire éclatante.
_______

Imprimi potest : Louis C. De Léry, S. J., Vice-provincial -
Nihil obstat : Honorius Raymond, S. J., Cens. dioc. -
Imprimatur : + J.-C. Chaumont, Év. d'Arena, Auxiliaire de Montréal. -
15 septembre 1948

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Message  Roger Boivin Sam 26 Avr 2014 - 0:28



Cet avant-dernier petit paragraphe me chicotte :

Nous sommes tous des combattants, lancés dans ce difficile et splendide travail de Libération et de Rédemption du monde. Purification, Libération de la nature, du travail, de l'amour, de la personne... voilà notre tâche. Œuvre magnifique mais pour laquelle il faut suer, s'écorcher les mains... et le cœur parfois.

.. Pas que je ne vois pas ce que catholiquement l'on veut dire, mais l'effet d'avoir choisi ce mot, libération, moins de deux décennies avant "vatican II ", et connaissant l'existence de la fausse " théologie de libération ", ça me fait questionner sur cet auteur Jean-Louis Vézina, S. J. .

Ou n'est-ce là que suspicion de ma part ?

J'ai fouillé, et je n'ai absolument rien trouvé d'autre qui concerne cet auteur.

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QU'EST-CE QUE LA BIBLE ? -- Jean-Louis Vézina, S. J.  -- 1948 Empty Re: QU'EST-CE QUE LA BIBLE ? -- Jean-Louis Vézina, S. J. -- 1948

Message  ROBERT. Sam 26 Avr 2014 - 16:22

.
 
Je ferai des recherches sur cet auteur (Jean-Louis Vézina, S. J.):
 
si je trouve quelque chose, je vous en avertis... study
ROBERT.
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Message  Roger Boivin Lun 4 Jan 2016 - 23:57


À propos des Massorètes :

Préface de l'Éditeur de la Bible Glaire a écrit:« Voudrait-on se justifier en disant que, pour l'Ancien Testament du moins, le texte massorétique (hébreu) que nous possédons, est le texte primitif qu'avaient sous les yeux les Septante et saint Jérôme ? Mais qui ne sait que ce texte a subi plusieurs variantes, altérations et (un grand nombre d'exégètes et des Pères de l'Église le soutiennent) des interpolations ? Non. Le texte hébreu que nous possédons aujourd'hui, n'est pas, tant s'en faut, le texte authentique et primitif. D'autre part, la Vulgate a été rédigée par saint Jérôme sur le texte primitif, original hébreu qui a disparu. Pourquoi donc et de quel droit lui donner le second rang ? »1
__________________________________________________

R.P. Pie Mortara La critique du libéralisme », nº 15 de juillet 1913, p. 518.


https://messe.forumactif.org/t5394-les-juifs-et-la-restriction-mentale#102187


Voici le lien vers « "R.P. Pie Mortara « la critique du libéralisme », nº 15 de juillet 1913, p. 518. » ; mais ce n'est pas à la page 518, mais 522, 2e paragraphe :

https://fr.scribd.com/document/68159465/La-Critique-du-Liberalisme-Tome-10


Dernière édition par Roger Boivin le Mar 18 Oct 2016 - 1:19, édité 1 fois
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Message  Roger Boivin Mar 5 Jan 2016 - 0:00

Louis a écrit:Pour jeter un éclairage sur cette expression de texte massorétique du R.P. Mortara, cité plus haut, voici une explication de première main, si je puis dire; celle des frères Lémann, juifs convertis au catholicisme :    

Les mesures publiques avaient pour but d'interdire au peuple les abords de la question messianique ; par les mesures détournées, le rabbinisme entreprit quelque chose de plus sûr. Comme il pouvait se faire que l'interdit fût violé, il entreprit d'abord d'égarer les esprits curieux ou rebelles qui franchiraient la borne, et de les mettre dans l'impossibilité de retrouver la route.

Pour cela, au lieu de tracer des chemins dans la forêt, on va détruire tous ceux qui s'y trouvent.

Les prophéties messianiques étaient ces chemins ; on les bouleversa de deux manières.

On commença par altérer la lettre de certaines prophéties. Ces altérations purent se pratiquer, et comme se couler, sans que le peuple y prit garde. Comme la langue et l'écriture hébraïque sont extrêmement délicates, par suite de la ressemblance entre elles de plusieurs lettres de l'alphabet, non moins que par le jeu des lettres dans la formation des substantifs et des temps des verbes; de plus, comme cette langue de la Bible était devenue en quelque sorte le dépôt des rabbins, depuis que les Juifs dispersés parlaient les langues de toutes les autres nations, on conçoit comment, sans éveiller les soupçons du peuple, les rabbins ont pu glisser de perfides altérations dans la contexture des mots1 . Cette manœuvre leur…


_____________________________________________________

(1) C'est ainsi que dans le Ps. xxii (selon la Vulgate xxi), v. 17, les mots primitifs « ils ont percé mes mains et mes pieds » ont été changés en ceux-ci « comme un lion mes mains et mes pieds. » On a commencé par insérer un aleph dans le mot caru, et cela contre les règles ; car caru vient du verbe carah, percer, qui n'a point d'aleph. Ensuite on a facilement changé le vav en jod pour former caari, comme un lion.

De même dans Isaïe, ch. LIII, V. 8, texte véritable : « A cause du péché de mon peuple, le châtiment est venu sur lui. » Texte corrompu : « A cause du péché de mon peuple, le châtiment est venu sur eux. » Le mot lo qui signifie lui a été remplacé par le terme lamo qui signifie eux.

Tiré de Aux Israélites et aux Chrétiens  — La Question du Messie et le concile du Vatican, par MM. les abbés Lémann. Paris, Lyon, 1869, p. 38.

A suivre.

https://messe.forumactif.org/t5394-les-juifs-et-la-restriction-mentale#102227

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Message  Roger Boivin Mar 5 Jan 2016 - 0:04


Louis a écrit:
Cette manœuvre leur est formellement reprochée par les Pères de l'Église, leurs contemporains, versés, comme eux, dans la connaissance de l'hébreu 1, non moins que par plusieurs savants rabbins qui les ont quittés depuis pour embrasser le christianisme 2. Mais ce qu'il y eût de plus terrible pour le peuple, c'est que ces altérations, une fois commises, furent clandestinement introduites dans un travail fameux, bien fait pour en imposer à l'imagination de la multitude : dans le travail des Massorèthes de Tibériade. On sait que dans le but d'empêcher à jamais qu'on ne retranchât, ou qu'on déplaçât, un seul iota dans la Bible, ces docteurs hébreux du sixième siècle eurent la patience de compter et les versets, et les mots, et les lettres, dans chaque livre du vieux Testament, travail que la postérité juive a surnommé la haie de la Loi. Mais ce qu'on ne sait pas et ce qu'il importe de bien faire remarquer, c'est que l'œuvre des Massorèthes de Tibériade ne vit le jour qu'après que les altérations eurent été commises : en sorte que, mêlée, à l'égal du bon grain, dans le reste du texte pur, la fraude, sous le procédé massoréthique, est devenue comme immuable….
____________________________________________________________________

(1)

QU'EST-CE QUE LA BIBLE ? -- Jean-Louis Vézina, S. J.  -- 1948 Image_10

(2) Parmi les Juifs convertis qui ont soutenu cette altération, nommons surtout le célèbre Nicolas de Lyre, in cap. ix, Osée, v. 12. Pierre Galatin, De Arcanis Catholicæ veritatis, lib. I, cap. viii. — Paul, évêque de Burgos, in Addit. ad Psalm. xxi. — Raymond Martin, Puggio fidei.— Le rabbin Drach. Comme la science hébraïque de ce savant rabbin a jeté un vif éclat dans notre dix-neuvième siècle, il ne sera pas inutile de citer plus au long son témoignage : « J'avais été frappé, dit-il, des reproches que les Pères font aux Juifs d'avoir porté une main sacrilège sur le texte hébreu, en le corrompant. Je m'étais aperçu moi-même, depuis longtemps, qu'en bien des endroits ce texte paraît avoir été altéré ou tronqué de telle manière qu'il y a visiblement des lacunes. Je pris le parti de conférer attentivement l'hébreu de l'Ancien Testament avec la version grecque des Septante, parce que cette interprétation est l'ouvrage des docteurs de la synagogue, revêtus de toute l'autorité qu'on peut désirer, et qu'elle date du commencement du troisième siècle avant la naissance de Jésus-Christ, c'est-à-dire d'une époque où ils n'avaient encore aucun intérêt à détourner le sens des prophéties qui regardent le Messie. Mon travail sur les Septante ne resta pas longtemps un secret. Le grand rabbin, Abraham Cologna, président du Consistoire central, vint me trouver pour en avoir communication. Après en avoir pris connaissance, il m'enjoignit d'y renoncer et d'abandonner pour toujours l'idée de publier un ouvrage aussi antijuif. Ne me trouvant pas fort disposé à obtempérer à cet ordre, il me menaça, à défaut du malkut , qui n'est plus de mise (le malkut est une flagellation de trente-neuf coups), d'une censure théologique en hébreu, en français et en italien, qu'il aurait envoyée à toutes les synagogues. On pense bien que cette menace polyglotte n'était pas de nature à m'effrayer. ( De l'harmonie entre l'Église et la synagogue , par le chevalier Drach, t. I, p. 51-56.)

Tiré de Aux Israélites et aux Chrétiens — La Question du Messie et le concile du Vatican, par MM. les abbés Lémann. Paris, Lyon, 1869, p. 39-40


https://messe.forumactif.org/t5394-les-juifs-et-la-restriction-mentale#102228

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Message  Roger Boivin Mar 18 Oct 2016 - 1:18



LA TRADUCTION EN LANGUE VULGAIRE DE LA VULGATE D'APRÈS LES TEXTES ORIGINAUX. Par le R. P. Mortara :

https://messe.forumactif.org/t7410-la-traduction-en-langue-vulgaire-de-la-vulgate-d-apres-les-textes-originaux-par-le-r-p-mortara#132730


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