RATIONALISME, QUAND TU NOUS TIENS ! (S. Jean Chrysostôme)

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Message  ROBERT. Sam 23 Nov 2013, 7:58 pm

Saint Jean Chrysostôme in Saint Matthieu XXVI, 17-26 a écrit:
Mais, direz-vous, puisqu’il était écrit que le Christ devait souffrir ces choses, pourquoi accuser Judas ? Il n’a fait qu’accomplir ce qui était écrit.  (…) Si l’on ne considérait pas l’intention de celui qui agit, on pourrait excuser le démon même, et l’absoudre comme innocent de tous les crimes qu’il commet.  (…) Ce n’est point la trahison de Judas qui nous a sauvés. C’est la toute-puissance de Jésus-Christ, qui, par un artifice admirable de sa sagesse, a usé si divinement d’un si grand désordre, et a fait servir un crime pour la rédemption de tous les coupables.


Quoi donc ! Si tout le monde eût été juste, Jésus-Christ n’eût-il pu trouver le moyen de nous faire les grâces qu’il nous a faites ? Dieu nous garde de cette pensée. La sagesse infinie du Fils de Dieu n’aurait pas manqué d’autres moyens, si celui-là ne se fût trouvé dans le cours ordinaire du monde. Mais le Fils de Dieu nous empêche lui-même de regarder Judas comme un ministre de notre salut, lorsqu’il le plaint comme malheureux: "Malheur à l’homme par qui le Fils de l’homme sera trahi, il vaudrait mieux pour lui qu’il ne fût pas né".


On me dira encore: S’il eût mieux valu pour Judas qu’il ne fût jamais venu au monde, pourquoi Dieu l’a-t-il fait naître, aussi bien que tous les méchants qui lui ressemblent ? Quoi ! Lorsque vous devriez accuser les méchants de leur malice, et leur reprocher les crimes où ils se plongent volontairement, c’est contre Dieu que vous portez votre accusation, et vous voulez pénétrer ses secrets, et sonder la profondeur de ses mystères, quoique vous soyez très persuadé que les méchants font le mal sans aucune contrainte, et que leur malice n’est que trop volontaire ?


Mais, dira-t-on, les bons seuls devraient venir au monde; et alors on n’aurait pas besoin ni d’enfer, ni de châtiments, ni de supplices, puisqu’il n’y aurait pas même trace de mal nulle part. Quant aux méchants, ils devraient ou ne pas naître ou mourir aussitôt qu’ils sont nés. Nous ne croyons pas pouvoir mieux répondre d’abord à cette pensée que par ces paroles de saint Paul:  "O homme ! Qui êtes vous, pour oser disputer avec Dieu ? Un vase d’argile, dit-il à celui qui l’a fait: "Pourquoi m’avez-vous fait ainsi" ? (Romains IX, 20) Mais puisque vous voulez des raisons, je vous dirai en un mot que Dieu permet ce mélange et cette confusion des méchants avec les bons, pour rendre plus éclatante la vertu de ceux qui le servent. Pourquoi donc leur enviez-vous le combat qui leur doit produire une si riche couronne ?


Quoi donc ! Direz-vous encore, faut-il que les uns soient punis pour que les autres aient l’occasion de briller et d’acquérir de la gloire ? — A Dieu ne plaise.  Personne n’est puni que pour sa méchanceté propre. Les méchants ne sont pas tels par le seul fait de leur naissance, ils le deviennent librement par le vice de leur volonté, et c’est pourquoi ils sont châtiés. Car de quels supplices ne sont pas dignes ceux qui n’ont pas voulu suivre la vertu dont ils ont sous les yeux de si beaux modèles ? Car, comme les bons méritent une double récompense, et parce qu’ils ont été bons, et parce qu’ils ne se sont point laissé corrompre par la malice des méchants; ainsi, les méchants méritent d’être doublement punis, et parce qu’ils ont été méchants, et parce qu’ils se sont rendu inutile l’exemple des bons.

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Dernière édition par ROBERT. le Lun 25 Nov 2013, 11:18 am, édité 2 fois (Raison : titre + mise en forme)
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