Les pratiques extérieures.

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Message  Roger Boivin Mer 09 Oct 2013, 5:27 pm



Un petit conseil, pour les membres d'une confrérie, pris dans un très ancien livre, 1675,  sur LA SOLIDE DÉVOTION À LA TRÈS SAINTE FAMILLE, page 124 :


D. Y a-t-il beaucoup de pratiques extérieures ?

R. Non, il y en a fort peu.

D. Pourquoi cela ?

R.  De peur que les pratiques extérieures ne fassent négliger celles de l'intérieur, ce qui arriverait infailliblement aux personnes qui mettent toute leur dévotion à être de toutes les Confréries, s'arrêtant aux pratiques, sans en concevoir l'esprit.

P. Vous condamnez donc les pratiques extérieures ?

R. Non, je ne les condamne pas ; mais j'en condamne l'abus, qui consiste en ce que l'on néglige tout l'intérieur et la pratique des vertus, et que l'on croit avoir tout fait, quand on a dit un certain nombre de Prières, porté les marques de la Confrérie, ou autres choses semblables ; il faut faire l'un, et ne pas omettre l'autre.

D. Que faut-il faire pour éviter cet abus ?

R. Il faut bien concevoir que comme le corps est subordonné à l'âme, de même les pratiques extérieures ne sont qu'un moyen pour acquérir les dispositions intérieures, ce qui sera que l'on ne se servira de toutes ces pratiques que pour acquerir les solides vertus, qui en sont comme l'âme.


http://books.google.ca/books?id=CKuE-0cliVgC&pg=PA59&lpg=PA59&dq=cat%C3%A9chisme+de+la+sainte+famille&source=bl&ots=kEUYsnfy8_&sig=5F0mIYcU-OujMEZxNWYIRYfg3Ko&hl=fr&ei=nT8qTZnqK83VngegkYipAQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=9&ved=0CEwQ6AEwCA#v=onepage&q&f=false

Et en voici, en passant, le catéchisme sur la Sainte Famille elle-même, extrait de cet ancien livre, et retranscrit ici :

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Message  Roger Boivin Sam 19 Oct 2013, 8:34 am



Autres pratiques non strictement liturgiques

[..]
Veillez donc, Vénérables Frères, à ce que cette pure et authentique piété prospère sous vos yeux et fleurisse chaque jour davantage. Ne manquez pas surtout d’inculquer à chacun que la vie chrétienne ne consiste pas dans la multiplicité et la variété des prières et des exercices de piété mais consiste plutôt en ce que ceux-ci contribuent réellement au progrès spirituel des fidèles et, du fait, à l’accroissement de toute l’Église. Le Père éternel, en effet, " nous a élus en lui (le Christ) avant la création du monde, pour être saints et sans tache en sa présence " (Ep I, 4). Toutes nos prières, par conséquent, et toutes nos pratiques de dévotion doivent tendre à diriger nos ressources spirituelles vers l’obtention de cette suprême et très noble fin.
[..]

Encyclique MEDIATOR DEI  de Sa Sainteté le Pape PIE XII SUR LA SAINTE LITURGIE :

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Message  Roger Boivin Ven 27 Déc 2013, 9:39 am


LE PAPE [ LÉON XIII ] COMMENT A-T-IL ÉTÉ OBÉI ?

A vingt-trois reprises différentes,  Léon XIII avait élevé la voix pour montrer ,dans cette dévotion, la prière du particulier, la prière de la famille, là prière de la société, la prière de l'Église entière : Il ne se contenta pas de la recommander, il ordonna en vertu de sa suprême autorité, que chaque chrétien lui fit dans sa vie, la place d'honneur qui seule lui revient. Il es inouï, dans l'histoire de l'Église, qu'un Pape n'ait jamais parlé et écrit pour une dévotion, comme Léon XIII devait le faire pour le Rosaire. A-t-il été compris ? A-l-il été obéi ? A quoi ont abouti ces efforts persévérants, ces accents pressants du Chef de l’Église, si touchants et si éloquents échos de l'apparition virginale de Lourdes ? A une magnifique floraison de piété pour Marie, d'une part, tandis qu'ailleurs, — c'est lui-même qui nous en fait la confidence attristée — "la semence de la divine parole, à raison de la dureté des cœurs, était piétinée et étouffée.

Elle se heurta, faut-il dire, à l'indifférence, à la légèreté, au parti pris, à la vanité, à la paresse d'esprit qu'effraye l'effort réclamé par un instant de méditation, au prurit du nouveau. Toutes ces petitesses bousculées par les appels vibrants et vigoureux, tombés de la Chaire de Vérité, se liguèrent spontanément pour opposer au Rosaire, une résistance qui devait aller jusqu'à prendre les allures brutales de la révolte : "piétiné et étouffé" selon le mot de Léon XIII.

LE ROSAIRE ET LA ROUTINE.

Dans notre pays, on n'alla certes pas jusqu'à adopter cette déplorable attitude, mais, il y eut aussi résistance, la résistance d'inertie : on fit la sourde oreille. Tout en tenant compte des efforts tentés et des magnifiques progrès réalisés, il faut reconnaître que le Rosaire est encore loin d'avoir parmi nous, la place qui lui convient, et, de droit, lui revient. La routine est son pire ennemi, et elle est restée maîtresse du terrain dans une mesure qui afflige encore plus qu'elle n'étonne. " Le simple chapelet est assez bon pour moi " voilà une façon assez commune de vous faire entendre que l'Église a parlé en vain ; que les 225 Diplômes, Constitutions,  Décrets émanés de 42 à 44 Souverains Pontifes qui se succédèrent depuis Sixte IV ( 1478 ), et dans lesquels ils exaltent le Rosaire, sont restés pour eux, lettre morte ; que les 23 Encycliques et Décrets du grand Léon n'ont pas réussi davantage à déconcerter la sérénité triomphante de ces forçats de la routine. On ne veut pas de changement, et ... on ne changera pas.

LE ROSAIRE ET LA FAUSSE SPIRITUALITÉ.

L'ignorance pourrait être alléguée comme excuse pour la masse : soit. Mais, il y a une certaine catégorie de personnes en faveur desquelles il serait plus difficile de plaider les circonstances atténuantes. Une de leurs caractéristiques, est une singulière obstination à substituer leurs vues personnelles aux directions formelles, catégoriques, impérieuses de l'Église ; s'excommuniant ainsi de cette profusion de grâces, représentée par la prière catholique à Marie, le Rosaire, auquel elles n'accorderont tout au plus que ce qu'elles ne peuvent décemment lui refuser dans les offices publics du culte. Elles iront peut-être jusqu'à se considérer néanmoins comme planant dans les hauteurs de l'union à Dieu et favorisées d'états d'âme extraordinaires. N'allons pas accorder trop facilement créance à ces ascensions. Quel est le confesseur qui n'a pas été aux prises avec cette spiritualité inquiète qui décore du nom de direction, un débordement de verbiage dont les lignes fuyantes, décousues, tourmentées semblent plutôt révéler la nature chaotique d'un cauchemar qu'un phénomène de grâce.

La véritable piété à Marie, celle des dévots du Rosaire, n'a pas de ces exaltations fébriles, de cette loquacité intempérante des âmes vides. Elle est simple, autant que solide et profonde : c'est son caractère distinctif ; elle n'attire pas autrement l'attention. Elle n'a pas de ces problèmes insignifiants autant qu'enchevêtrés et tapageurs dont est prodigue la piété de surface. C'est qu'elle va à Dieu, non par un chemin à elle, mais par le chemin de l'obéissance à l’Église, simplement, à cœur ouvert, en droite ligne, à l'exemple de sa Mère  qu'elle prie. Voilà le secret de sa tranquillité comme de sa force.

LE ROSAIRE ET LES PETITES DÉVOTIONS.

À la place du Rosaire qui devrait être si bien connu si cher à tout cœur catholique, on a voulu adopter de petites dévotions, de petits exercices qui ont été approuvés il est vrai, mais pour une certaine catégorie de personnes seulement. Chez ceux qui sont supposés être un peu avancés dans les voies de Dieu, lesquelles sont aussi les voies de sa Mère, ils détonnent comme un irritant contresens, ainsi que le ferait un jouet d'enfant aux mains d'une personne adulte.

Parlez-leur du Rosaire, au sens de l'Église, ils se renferment dans un mutisme qui n'a rien de bienveillant. Mais qu'il soit question de certain petit chapelet, de certain petit exercice, aussitôt ils prennent feu, roulent des yeux d'extase. Ils le recommandent à tous, plaident sa cause auprès des simples, avec une ardeur qui les fait s'étouffer d'admiration, rugir d'enthousiasme : le Ciel, vraiment, est au bout de ces petites pratiques qu'ils prônent, et, à défaut de la parole du Pape, croyez le leur, oh ! croyez-là.

" M'est avis que les dévotions sont en train, en ce moment, de faire grand tort à la dévotion. Nos pères qui peut-être nous valaient bien, avaient une piété beaucoup plus simple que la nôtre : ils connaissaient un scapulaire, celui du Mont-Carmel ; un chapelet, celui de saint Dominique " Annales religieuses du diocèse d'Orléans.

LE VRAI RÔLE DES PETITES DÉVOTIONS DANS L'ÉGLISE.

Je ne voudrais pas me donner, fût-ce la plus légère apparence de m'insurger contre les petites dévotions comme telles. L'Église - et c'est tout dire - les approuvent ; sous la condition expresse toutefois, qu'elles ne sortent point de leur rôle qui est de préparer et d'encourager les débutants à la pratique des grandes. Si elles tentent de les remplacer ou de les détrôner, de se hisser dans l'âme des fidèles, à une place qui ne leur appartient pas, c'est un désordre contre lequel l’Église est la première à protester. Encore moins en religion qu'ailleurs, nous est-il loisible de mettre sur le même pied, le capital et l'accessoire, l'essentiel et le secondaire, le porche du temple et l'autel.

Que le lecteur me permette de lui faire voir cette vérité dans un exemple à point, le Rosaire Vivant. Institué à une époque où les pratiques de piété avaient sombré dans les ruines de la Révolution Française, ses minimes obligations se réduisaient à la récitation d'une dizaine de chapelet par jour, accompagnée de la méditation d'un mystère, en union avec quatorze autres personnes, de façon à parfaire le Rosaire entier. Comme l'on voit, le fardeau n'était pas de nature à terrifier ; mais l'Église aussi patiente que sage, y vit un moyen de ramener petit à petit, les fidèles au grand Rosaire, sous sa forme traditionnelle et complète. Ce n'était donc là qu'un procédé de transition, un régime provisoire de convalescence dont étaient appelés à bénéficier, les enfants et les âmes peu solides en piété qu'auraient rebutées des prières en apparence trop difficiles.

Le rôle des petites dévotions est clairement délimité dans cet exemple qui résume tous les autres. C'est un apprentissage, une préparation, un acheminement aux grandes ... c'est pour les enfants, les débutants ou les adultes qui ne sont pas encore familiarisés avec les exercices de piété. On pourrait leur appliquer ce que saint Paul disait de la doctrine : je vous donne maintenant le lait des enfants ; plus tard je vous donnerai la nourriture solide qui convient aux adultes.

Mais, que les petites dévotions destinées de par les termes mêmes de l'Église aux enfants ou à des âmes peu formées de néophytes, soient prônées comme l'idéal par des personnes soi-disant pieuses et éclairées, voilà un abus auquel il s,agit de s'opposer avec vigueur. C'est une œuvre de salubrité publique, de stigmatiser cette piété anémique qui, loin de nourrir et de transformer les âmes, conduit, par étapes rapides, à l'affaiblissement, voire même à la destruction de la religion qu'elle devait, au contraire, défendre et affermir.

Elle est à méditer, cette parole courageuse d'un évêque français : " De notre temps il y a beaucoup de piété ; jamais peut-être, il y eut moins de foi. Nous avons les dehors de la religion, les pratiques extérieures dont nous nous revêtons comme d'un manteau ; mais, la religion elle-même ne pénètre pas nos âmes. "

Dépouillez ce  verdict, de son tour général justifié par la situation du pays qu'il avait en vue, et il s,applique, on ne peut mieux, à l'état d'âme que je viens d'esquisser. Il explique cette affligeante anomalie que le Rosaire soit encore on butte aujourd'hui, à une opposition systématique autant que sournoise. Oh ! elle ne s'affiche pas au grand jour, ce qui lui serait fatal ; mais, elle opère dans l'ombre, se livre dans les conversations, se glisse avec des allures innocentes, au bout d'une phrase, par quelques mots jetés là négligemment, comme au hasard. Le Rosaire de la Mère partagerait-il avec la Croix du Fils le privilège d'être un signe de contradiction ?

Le Saint Rosaire - Guide des Fidèles -- Père Jourdain Harpin -- 1916 :

https://archive.org/stream/cihm_78421#page/n23/mode/2up


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