Le Saint Concile de Trente

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Message  Louis Ven 03 Jan 2014, 2:27 pm


Arrivée des ambassadeurs français à Trente.
Dix-neuvième et vingtième sessions.
Discours et demandes des ambassadeurs français et ceux de l’empereur.
Les Français donnent lieu à des plaintes.

(suite)

Lansac, informé par l'ambassadeur de France des plaintes que le Pape faisait de lui, écrivit à ce ministre pour se justifier. Déjà par l'avis du cardinal de Mantoue, il avait écrit au Pape pour le même objet; Pie IV fut touché de sa lettre et s'adoucit beaucoup. Il quitta aussi les préventions qu'il avait contre le cardinal de Mantoue sur une lettre que le saint cardinal Borromée reçut de Visconti, qui faisait l'éloge de ce légat, relevant surtout sa sagesse et sa modération, et ajoutant que sa retraite serait un grand malheur, tant à cause de la profonde vénération que tous les Pères avaient pour lui qu'à cause de l'estime que les princes faisaient de sa prudence.

Cette lettre fit une grande impression sur le Pape, qui changea tellement de disposition à l'égard du cardinal de Mantoue qu'il lui écrivit en termes très-honorables et exigea que les autres légats suivissent en tout ses avis. Il déclara qu'il voulait que le concile fût libre, qu'on y évitât tout ce qui était contraire à la dignité d'un concile général, et qu'il ne s'opposait en aucune sorte à ce qu'on discutât la question de la résidence; mais qu'il fallait laisser aux esprits le temps de se calmer et n'avoir d'autre but que la gloire de Dieu et les intérêts de l'Église.  

Le 16 juin les ambassadeurs de l'empereur avaient présenté aux légats le Mémoire des articles dont ce prince demandait la réformation ; les légats avaient refusé d'en référer au concile ; ils en écrivirent à l'empereur, qui se rendit à leurs raisons et abandonna le tout à leur prudence.

On examina dans une congrégation générale, comme matière de la session suivante, une suite d'articles concernant l'usage de la communion. Quand ils eurent été discutés à fond dans un grand nombre de congrégations et de savantes conférences, les ambassadeurs de France et ceux de l'empire, qui, de concert et sans fruit, s'étaient efforcés d'abord d'obtenir l'usage du calice, puis d'empêcher qu'on ne touchât à une matière si délicate pour les deux nations, demandèrent avec de vives instances, deux jours avant la session, qu'on ne décidât rien et qu'on remît tout à la suivante; comme on avait déjà fait deux fois. Ce fut cette raison-là même qui fit rejeter leur requête ; on leur répondit que, si, après avoir tenu deux sessions sans rien faire, on en tenait une troisième aussi infructueusement, on ferait tomber le concile dans un discrédit irréparable. Comme on voulait donner une forme exacte aux canons et faire une exposition préliminaire de la doctrine, on avait partagé ce travail. Le cardinal Simonette fut chargé de dresser les canons, avec quelques théologiens et le général des Dominicains, et on laissa le soin des chapitres de la doctrine aux cardinaux Hosius et Séripand, avec Eustache du Bellay, évêque de Paris, deux autres prélats et le général des Augustins.

On tint d'autres congrégations, et l'on continua de discuter les points de doctrine qui devaient être décidés dans la prochaine session, qui était  la vingt et unième ; elle se tint le 16 juillet 1562 1.

Outre les cinq cardinaux-légats qui présidaient le concile…

______________________________________________________________________

1 Dassance, Essai hist. sur le Conc. de Trente.

A suivre : Vingt et unième session. Doctrine et canons touchant la communion sous les deux espèces et celle des enfants.

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Message  Louis Sam 04 Jan 2014, 5:51 am


Vingt et unième session.
Doctrine et canons
touchant la communion sous les deux espèces
et celle des enfants.

Outre les cinq cardinaux-légats qui présidaient le concile, il y eut à cette séance trois patriarches, dix-neuf archevêques, cent cinquante-huit évêques, trois abbés, six généraux d'ordre, trois jurisconsultes, vingt-trois théologiens séculiers et soixante et onze réguliers. Marc Cornaro, archevêque de Spalatro, en Dalmatie, chanta la messe solennelle, et André Dudith, évêque de Tininia, en Hongrie, prononça le discours latin, où il insista indirectement sur la concession du calice, fort désirée dans son pays. Les ambassadeurs de l'empereur, appuyés des ambassadeurs de France, avaient vivement demandé la même chose; les Pères du concile se trouvèrent fort partagés à cet égard, les uns refusant, les autres accordant, un grand nombre renvoyant l'affaire au Pape. Dans la session publique on se réduisit à décider que cela n'était pas nécessaire, en ces termes :

DOCTRINE DE LA COMMUNION SOUS LES DEUX ESPÈCES ET DE CELLE DES PETITS ENFANTS.

« Le très-saint concile de Trente, œcuménique et général, légitimement assemblé dans le Saint-Esprit, les mêmes légats du Siège apostolique y présidant; comme, au sujet du redoutable et très-saint sacrement de l'Eucharistie, divers monstres d'erreurs se répandent en plusieurs endroits par la malice du démon, et qu'ils semblent dans plusieurs provinces avoir fait séparer plusieurs personnes de la foi et obéissance de l'Église catholique, il a jugé à propos d'exposer ici ce qui regarde la communion sous les deux espèces et celle des petits enfants. C'est pourquoi il interdit et défend à tous les fidèles chrétiens d'être assez téméraires que de croire, ou enseigner, ou prêcher autre chose à l'avenir que ce qui a été expliqué et défini dans ces décrets.

CHAPITRE I. Que les laïques, ni les ecclésiastiques, quand ils ne consacrent pas, ne sont pas obligés de droit divin à la communion sous les deux espèces .

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Message  Louis Sam 04 Jan 2014, 12:10 pm


Vingt et unième session.
Doctrine et canons touchant
la communion sous les deux espèces
et celle des enfants.

(suite)
CHAPITRE I. Que les laïques, ni les ecclésiastiques, quand ils ne consacrent pas, ne sont pas obligés de droit divin à la communion sous les deux espèces .

« Le saint concile donc, instruit par le Saint-Esprit, qui est l'esprit de sagesse et d'intelligence, l'esprit de conseil et de piété, et suivant le jugement et l'usage de l'Église même, déclare et enseigne que les laïques, et les clercs qui ne célèbrent pas, ne sont obligés par aucun précepte divin à recevoir le sacrement de l'Eucharistie sous les deux espèces, et qu'on ne peut en aucune manière douter, sans blesser la foi, que la communion sous l'une des espèces ne suffise à leur salut. Car, quoique Notre-Seigneur Jésus-Christ ait institué dans la dernière cène et ait donné à ses apôtres ce vénérable sacrement sous les espèces du pain et du vin, néanmoins, pour l'avoir institué et donné de la sorte, ce n'est pas à dire que tous les fidèles chrétiens soient tenus et obligés, par l'ordonnance de Notre-Seigneur, à recevoir l'une et l'autre espèce. On ne peut pas non plus inférer des paroles de Notre-Seigneur au chapitre VI de saint Jean, de quelque façon qu'elles soient entendus, suivant les diverses interprétations des saints Pères et des docteurs, qu'il ait fait un précepte de la communion sous les deux espèces ; car celui qui a dit : Si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et si vous ne buvez son sang, vous n'aurez point la vie en vous a dit aussi : Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement. Et celui qui a dit : Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, a dit aussi : Le pain que je donnerai est ma chair pour la vie du monde. Enfin le même qui a dit : Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui, n'a pas moins dit : Celui qui mange ce pain vivra éternellement.

CHAP. II. De la puissance de l'Église dans la dispensation du sacrement de l'Eucharistie.

« Le saint concile déclare aussi qu'il y a toujours eu dans l'Église, par rapport à la dispensation, cette puissance d'établir ou même de changer, sans toucher à leur substance, ce qu'elle a jugé de plus à propos pour le respect dû aux sacrements mêmes ou pour l'utilité de ceux qui les reçoivent, selon la diversité du temps, des lieux et des conjonctures. Et c'est ce que l'Apôtre a semblé insinuer assez clairement quand il a dit : On doit nous regarder comme les ministres de Dieu et comme les dispensateurs des mystères de Dieu. Il paraît en effet qu'il a fait usage de ce pouvoir en plusieurs occasions et particulièrement à l'égard de ce sacrement même, lorsque, ayant réglé certaines choses sur la manière d'en user, il ajoute : Je réglerai le reste quand je serai arrivé. C'est ainsi que notre mère la sainte Église, connaissant cette autorité qu'elle a dans l'administration des sacrements, quoique l'usage des deux espèces fut assez ordinaire dans les premiers temps du Christianisme, néanmoins, dans la suite des temps, cet usage se trouvant changé en plusieurs endroits, elle s'est portée et déterminée, pour de justes et fortes raisons, à approuver cette dernière coutume de communier sous une seule espèce, et en a fait une loi qu'il n'est pas permis de rejeter, ni de changer arbitrairement, sans l'autorité de cette Eglise.


CHAP. III. Qu'on reçoit sous l'une ou l'autre de ces espèces Jésus-Christ tout entier et le véritable sacrement.

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Message  Louis Dim 05 Jan 2014, 6:14 am


Vingt et unième session.
Doctrine et canons touchant
la communion sous les deux espèces
et celle des enfants.

(suite)
CHAP. III. Qu'on reçoit sous l'une ou l'autre de ces espèces Jésus-Christ tout entier et le véritable sacrement.

« Le saint concile déclare de plus que, encore que notre Rédempteur, comme on l'a déjà dit, ait institué et donné aux apôtres, dans la dernière cène, ce sacrement sous les deux espèces, il faut néanmoins confesser que sous l'une des espèces on reçoit Jésus-Christ tout entier et le véritable sacrement, et qu'ainsi ceux qui ne reçoivent qu'une de ces espèces ne sont privés, quant à l'effet , d'aucune grâce nécessaire au salut.

CHAP. IV. Que les petits enfants ne sont point obligés à la communion sacramentelle.

« Enfin le même saint concile déclare et prononce que les petits enfants qui n'ont pas encore l'usage de la raison ne sont nullement obligés à la communion sacramentelle de l'Eucharistie, puisque, étant régénérés par l'eau du baptême et incorporés à Jésus-Christ, ils ne peuvent perdre en cet âge la grâce déjà acquise d'enfants de Dieu. On ne condamne pas néanmoins pour cela l'antiquité qui a suivi cette coutume en quelques endroits; car, comme les saints Pères ont eu dans leur temps quelque cause raisonnable de le faire, aussi doit-on croire fermement et sans difficulté qu'ils ne l'ont fait nullement à raison de quelque nécessité pour le salut. »

DE LA COMMUNION SOUS LES DEUX ESPÈCES ET DE CELLE DES PETITS ENFANTS.

« CANON I. Si quelqu'un dit que tous et chacun des fidèles chrétiens sont obligés, de précepte divin ou de nécessité de salut, à recevoir le très-saint sacrement de l'Eucharistie sous l'une et l'autre espèce, qu'il soit anathème !

« II. Si quelqu'un dit que la sainte Eglise n'a pas eu des causes justes et raisonnables pour donner la communion sous la seule espèce du pain aux laïques et même aux ecclésiastiques, lorsqu'ils ne consacrent pas, ou qu'en cela elle a erré, qu'il soit anathème !

« III. Si quelqu'un nie que Jésus-Christ, la source et l'auteur de toutes les grâces, soit reçu tout entier sous la seule espèce du pain parce qu'il n'est pas reçu, comme quelques-uns le soutiennent faussement, selon l'institution de Jésus-Christ, sous l'une et l'autre espèce, qu'il soit anathème !

« IV. Si quelqu'un dit que la communion de l'Eucharistie est nécessaire aux petits enfants avant qu'ils aient atteint l'âge de discrétion, qu'il soit anathème !

«. Quant aux deux articles qui ont été autrefois proposés et n'ont pas encore été examinés, savoir : si les raisons qui ont porté la sainte Église catholique à donner la communion aux laïques, et même aux prêtres qui ne célèbrent pas, sous la seule espèce du pain, sont telles qu'on ne doive en aucune façon permettre à personne l'usage, du calice, et, supposé qu'on jugeât à propos, pour des causes raisonnables et fondées sur la charité chrétienne, d'accorder l'usage du calice à quelque nation ou à quelque royaume, savoir s'il faudrait l'accorder avec quelques conditions, et quelles elles devraient être, le même saint concile réserve à un autre temps et à la première occasion qui s'en présentera d'en faire l'examen et d'en prononcer, »

On ménageait ainsi les ambassadeurs de l'empire, qui demandaient cette permission pour leur nation; le roi de France, qui communie sous les deux espèces le jour de son sacre ; et surtout on ne détournait point les protestants de venir au concile, dont ils n'eussent plus rien attendu de favorable après un jugement de rigueur sur cet objet. Toute la décision qu'on donna là-dessus par la suite, ce fut de renvoyer l'affaire au Pape, comme plus propre qu'un tribunal moins fixe à régler ce qui conviendrait selon les temps et les conjonctures.

Après les décrets sur le dogme viennent neuf chapitres de réformation, que nous joindrons à ceux des deux sessions suivantes, afin d'en saisir mieux l'ensemble.

Le lendemain de la vingt et unième session…
A suivre : Congrégation préparatoire à la session suivante.

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Message  Louis Dim 05 Jan 2014, 11:05 am

Congrégation préparatoire à la session suivante.
Le lendemain de la vingt et unième session l'ambassadeur d'Espagne reçut une lettre du roi dans laquelle il mandait aux évêques de son royaume qu'il savait toutes les instances faites par eux pour faire déclarer, la résidence de droit divin et qu'il louait leur zèle et leurs bonnes intentions ; mais que cette déclaration ne lui paraissait point nécessaire actuellement, qu'ainsi il leur défendait de la poursuivre davantage. On tint le même jour, 17 juillet, une congrégation générale dans laquelle on donna aux théologiens treize articles à examiner sur le sacrifice de la messe. Dans une autre congrégation, qui se tint le lendemain, l'archevêque de Grenade et l'évêque de Cinq-Églises demandèrent qu'on joignît le sacrement de l'Ordre au sacrifice de la messe, dans le dessein de faire décider la question de la résidence; mais les légats ne les écoutèrent point.

Toutes les congrégations suivantes, jusqu'à la fin du mois d'août, furent employées à l'examen de la matière du Sacrifice. Celle du 21 juillet fut très-nombreuse; outre les légats, qui s'y trouvèrent tous, on y compta cent cinquante-sept prélats, environ cent théologiens et près de deux mille autres personnes, sans parler des ambassadeurs de l'empereur, du roi de France et de la république de Venise, qui y assistèrent. On y proposa quelques règlements pour traiter les matières par ordre et avec bienséance. Un de ces règlements portait que chaque théologien ne parlerait pas plus d'une demi-heure, après quoi le maître des cérémonies l'avertirait de cesser. Les théologiens du Pape refusèrent de consentir à ces règlements et voulurent surtout qu'on leur laissât la liberté de parler aussi longtemps qu'ils le jugeraient convenable à la matière qu'ils auraient à traiter, et le Jésuite Salmeron, le premier de ces théologiens, remplit seul toute la séance, où il parla sur le sacrifice de la messe qu'on avait donné à examiner.

Vers la fin de la congrégation du 11 août on proposa la question de la communion sous les deux espèces pour les laïques. Cette question fut agitée de nouveau vers la fin du mois d'août, et le résultat de cette longue dispute, comme nous l'avons déjà dit, fut de renvoyer cette affaire au Pape 1.

Dans la dernière congrégation ainsi que dans la session subséquente…

__________________________________________________________

1 Dassance, Essai hist.

A suivre : L’Assyrie orientale, dans la personne de son patriarche Abd-Isu, se soumet au Pape Pie IV qui érige de nouveaux évêchés dans l’Amérique et dans l’Inde.

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Message  Louis Lun 06 Jan 2014, 5:56 am

L’Assyrie orientale, dans la personne de son patriarche Abd-Isu,
se soumet au Pape Pie IV,
qui érige de nouveaux évêchés dans l’Amérique et dans l’Inde.
Dans la dernière congrégation ainsi que dans la session subséquente, les légats firent donner lecture d'une lettre venue de Rome, qui dut grandement réjouir tous les Pères. Le cardinal Amulius, de la part du Pape Pie IV, faisait savoir aux légats que Sa Sainteté avait présenté au consistoire un religieux de Saint-Antoine, ermite, nommé Abdsu. Il avait été élu patriarche de l'Assyrie orientale, près du Tigre, par le consentement du clergé et du peuple. C'était un homme très-instruit, noble, riche parmi ceux de sa nation, âgé de soixante ans. Malgré de nombreuses traverses et de mauvais traitements de la part des Turcs, il était venu à Rome, porté par son zèle à visiter les sanctuaires des apôtres et à baiser les pieds au vicaire de Jésus-Christ. Son intention était de s'instruire dans les observances de l'Église romaine et de se faire confirmer dans son patriarcat par l'autorité du Siège apostolique. Après plusieurs mois de séjour à Rome, bien informé des rites dans lesquels il ne s'accordait pas avec les catholiques, quoique la différence ne fût pas notable, il avait juré obéissance au Pontife romain et l'observance de tous les conciles passés et notamment de celui de Trente. De tout cela il présentait des certificats authentiques. Le Pape lui avait donné la confirmation du patriarcat et de quoi fournir aux frais du voyage pour son retour en Assyrie.

Le bon vieillard, si son âge et le besoin de ses peuples, c'est-à-dire près de deux cent mille personnes, en partie soumises aux Turcs ou aux Perses, ne lui avaient pas fait un devoir de retourner chez lui, aurait volontiers assisté aux sessions du concile. Amulius ajoutait que le patriarche, interrogé sur les livres de l'Écriture admis par les Assyriens et sur les rites usités parmi eux, avait mis au nombre des livres canoniques plusieurs de ceux que les hérétiques rejettent.

Parmi les rites, avec quelque diversité, il avait nommé les sacrements de l'Église et en particulier la confession auriculaire, comme aussi la vénération des saintes images. Son rapport semblait fournir un fort argument contre les hérétiques, qui les méprisent comme des inventions modernes; car il est certain que ces peuples, dont jusqu'alors on savait à peine le nom et qui n'étaient connus que par des relations mal assurées, n'ont pu apprendre ces choses que par d'anciennes traditions, et ces traditions ne pouvaient être que la suite des prédications des apôtres saint Thomas et saint Jude, et de Marc, leur disciple.

Amulius ajoutait dans sa lettre que c'étaient là ses propres idées, mais que les légats sentiraient mieux que lui la force de ses raisons. Pour lui il n'était chargé, de la part du Saint-Père, que de leur envoyer cette confession de foi du patriarche assyrien et la promesse d'obéissance qu'il avait faite au concile 1.

Voici la dernière pièce, certifiée authentique par le cardinal Amulius et quatre autres prélats…

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1 Pallavicin,   1, 18, c.  9, n. 5.

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Message  Louis Lun 06 Jan 2014, 2:48 pm


L’Assyrie orientale,  dans la personne de son patriarche Abd-Isu,
se soumet au Pape Pie IV,
qui érige de nouveaux évêchés dans l’Amérique et dans l’Inde.

(suite)
Voici la dernière pièce, certifiée authentique par le cardinal Amulius et quatre autres prélats.

« Moi Abd-isu, fils de Jean, de la ville de Gézir, sur le Tigre, autrefois moine de Saint-Antoine , du monastère des saints Raha et Jean frères, maintenant, par la grâce de Dieu et du Siège apostolique, primat ou patriarche de la cité de Muzal (Mossul), dans l'Assyrie orientale, sous la juridiction de qui sont compris beaucoup de métropolitains et d'évêques, savoir : Arbèles, métropole; Sirava, Hancava, évêchés; la métropole de Cheptiam, avec les évêchés de Caremleys et d'Achusc; la métropole de Nisibe, avec les évêchés de Macchazzin, Tallescani et Mardin ; la métropole de Scéert, avec l'évêché d'Azzeu ; la métropole d'Elchessen, avec les évêchés de Zuch et de Mesciara; la métropole de Gurgel, avec l’évêché d'Esci; la métropole d'Amed, avec les évêchés de Chiarruchia, Hayn et Tannur, lesquels pays sont tous sous l'empire des Turcs; la métropole d'Ormi supérieure, avec les évêchés d'Ulcismi et de Cuchia; fa métropole d'Ormi inférieure, avec les évêchés de Durasoldos et d'Escinuch ; la métropole d'Espurgan, avec les évêchés de Naré et de Giennum : la métropole de Selmas, avec les évêchés de Baumar, de Sciabathan et de Vastan, tous sujets du roi de Perse, appelé vulgairement sophi ; dans l'Inde soumise aux Portugais, les métropoles de Cochin, de Cananor et de Goa, avec l'évêché de Calicut, auquel est soumise la ville de Caronongol, encore occupée par les idolâtres et les païens ;

« Je jure et promets, ne pouvant aller au saint concile de Trente et étant obligé de me rendre dans mon patriarcat, qui a besoin de mon secours, et qui, en mon absence, n'a point de gardien ; car le devoir d'un pontife de l'Église est d'instruire chaque jour dans la sainte foi chrétienne les âmes qui lui sont soumises, de les confirmer dans la foi par les mœurs et par l'intégrité de la vie, de peur que le troupeau qui lui a été confié, n'étant pas gouverné par le pasteur, ne tombe en diverses maladies ; ce qui peut arriver d'autant plus facilement à mon troupeau qu'étant sous la tyrannie des infidèles il y en a encore beaucoup de faibles dans la foi chrétienne, et que chaque jour, par mes soins et la grâce de Dieu, ce troupeau peut s'augmenter; et comme il est difficile que mes frères les métropolitains et les évêques, étant si éloignés, puissent être convoqués à ce saint concile de Trente, moi, tant en mon nom qu'au nom d'eux tous, que je ne doute qui ne tiennent pour Rome, acquiesçant au serment de fidélité que j'ai rédigé et prêté, je jure, dis-je, et je promets que nous tenons et croyons tout ce qui a été fait jusqu'à présent dans les sacrés conciles œcuméniques, et je promets que nous élèverons tous nos enfants suivant leurs décrets et principalement dans ce qui sera décidé par le très-saint concile œcuménique de Trente, de la légitime assemblée duquel je n'ai pas le moindre doute ; mais, tant en mon nom qu'au nom de mes dits frères, je m'y soumets respectueusement et humblement, et, quand je serai appelé, je viendrai volontiers avec mes frères, soit à ce concile, soit à un autre. Ainsi Dieu me soit en aide et ses saints Évangiles 1. »

Ces nouvelles émurent profondément les Pères de Trente ; ils voyaient une partie de l'Allemagne, de la France et de l'Angleterre faire des efforts impies pour rompre l'unité chrétienne et se jeter dans les voies sanglantes d'une interminable anarchie, et, dans ce moment-là même, les restes déplorables des antiques Églises de la Mésopotamie et de la Chaldée, tristement assis sur les fleuves du Tigre et de l'Euphrate, au milieu des ruines inconnues de Ninive et de Babylone, et gémissant sous le bâton des Turcs, envoyaient leur patriarche au vicaire de Jésus-Christ, au successeur de saint Pierre, pour rentrer plus intimement dans l'unité catholique et y puiser la vie et la force qu'ils avaient perdues par leur éloignement. Et dans ce moment-là même Pie IV venait d'ériger de nouveaux évêchés et dans l'Amérique et dans l'Inde, pour recevoir les nouveaux peuples qui se pressaient aux portes de l'Église 2; et dans ce moment-là même le Japon ouvrait les yeux à la foi, et la Chine attendait un apôtre.

La vingt-deuxième session se tint au jour indiqué…

_________________________________________________

1 Raynald, ann. 1562,  n.  28.
2 Id.,  ann. 1561, n. 70.

A suivre: Vingt-deuxième session. Doctrine et canons touchant le saint sacrifice de la messe.

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Message  Louis Mar 07 Jan 2014, 5:58 am

Vingt-deuxième session.
Doctrine et canons touchant le saint sacrifice de la messe.
La vingt-deuxième session se tint au jour indiqué, 17 septembre 1562, quelques instances qu'eussent faites les ambassadeurs de l'empire et de la France pour la faire proroger. L'empereur se flattait toujours que dans la diète qu'il devait tenir à Francfort il pourrait engager les protestants à venir au concile; mais ses efforts furent inutiles. Les Français voulaient qu'on attendît le cardinal de Lorraine, qui devait toujours venir incessamment à la tête des prélats français et qu'on attendait en vain depuis une année entière. Outre les cinq cardinaux présidents il y eut à cette session un cardinal, trois patriarches, vingt archevêques, cent quarante-deux évêques, un abbé et sept généraux d'ordres. Après la messe et les prières accoutumées l'évêque de Vintimille, nonce spécial du Pape, prêcha sur l'utilité des conciles œcuméniques et légitimes, et exhorta vivement tous les Pères à unir leurs efforts pour ramener les brebis égarées 1. Ensuite on publia les décrets suivants sur la foi.                

EXPOSITION DE LA DOCTRINE
TOUCHANT LE SACRIFICE DE LA MESSE.  
« Le saint concile de Trente, œcuménique et général, légitimement assemblé dans le Saint-Esprit, les mêmes légats du Siège apostolique y présidant; afin que dans la sainte Église catholique la doctrine et la foi anciennes touchant le grand mystère de l'Eucharistie se maintiennent entières et parfaites dans toutes leurs parties et se conservent dans leur pureté, en bannissant toutes les erreurs et toutes les hérésies ; ce concile, instruit par la lumière du Saint-Esprit sur l'Eucharistie considérée comme véritable et unique sacrifice, enseigne, déclare et ordonne qu'il faut prêcher aux peuples fidèles ce qui suit:

CHAPITRE I. De l'institution du saint sacrifice de la messe.

___________________________________________________

1 Raynald, ann. 1562,  n.  101.

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Message  Louis Mar 07 Jan 2014, 11:43 am


Vingt-deuxième session.
Doctrine et canons touchant le saint sacrifice de la messe.


(suite)
CHAPITRE I. De l'institution du saint sacrifice de la messe.

« Parce que sous l'Ancien Testament, selon le témoignage de l'apôtre saint Paul, il n'y avait rien de parfait ni d'accompli à cause de la faiblesse et de l'impuissance du sacerdoce lévitique, il a fallu, Dieu, le Père des miséricordes, l'ordonnant ainsi, qu'il se soit levé un autre Prêtre selon l'ordre de Melchisédech, Notre-Seigneur Jésus-Christ, lequel pût consommer et mener à perfection tous ceux qui devaient être sanctifiés.

Or, quoique Notre-Seigneur Dieu dût une fois s'offrir lui-même à Dieu son Père en mourant sur l'autel de la croix pour y opérer une rédemption éternelle, néanmoins, parce que son sacerdoce ne devait pas être éteint par sa mort, pour laisser à l'Église, sa chère épouse, un sacrifice visible, tel que la nature des hommes le demande, sacrifice qui représentât le sacrifice sanglant qui devait s'accomplir une fois sur la croix, qui en conservât la mémoire jusqu'à la fin du monde et qui en appliquât la vertu salutaire pour la rémission des péchés que nous commettons tous les jours; dans la dernière cène, la nuit même où il fut livré, montrant qu'il était établi prêtre pour l'éternité selon l'ordre de Melchisédech, il offrit à Dieu le Père son corps et son sang sous les espèces du pain et du vin, et sous les mêmes symboles les donna à prendre à ses apôtres, qu'il établissait alors prêtres du Nouveau Testament.

Et par ces paroles: Faites ceci en mémoire de moi, il leur ordonna, à eux et à leurs successeurs dans le sacerdoce, de les offrir, comme l'Église catholique l'a toujours entendu et enseigné.

Car, après avoir célébré l'ancienne Pâque, que les enfants d'Israël immolaient en mémoire de la sortie d'Egypte, il établit la Pâque nouvelle, se donnant lui-même pour être immolé par les prêtres, au nom de l'Église, sous des signes visibles, en mémoire de son passage de ce monde, à son Père, lorsque, nous ayant rachetés par l'effusion de son sang, il nous arracha de la puissance des ténèbres et nous transféra dans son royaume.

C'est cette offrande pure, qui ne peut être souillée par l'indignité ni par la malice de ceux qui l'offrent, que le Seigneur a prédit par Malachie devoir être en tout lieu offerte à son nom, qui serait grand parmi les nations. C'est la même que l'apôtre saint Paul, écrivant aux Corinthiens, a marquée assez clairement quand il a dit, que ceux qui sont souillés par la participation de la table des démons ne peuvent être participants de la table du Seigneur, entendant en l'un et en l'autre lieu, par la table, l'autel. C'est elle enfin qui, au temps de la nature et de la loi, était figurée par diverses similitudes de sacrifices, comme renfermant tous les biens qui n'étaient que signifiés par les autres, dont elle était la consommation et la perfection.

CHAP. II. Que le sacrifice de la messe est propitiatoire tant pour les vivants que pour les morts.

* Note de Louis: J’ai aéré le texte pour une meilleure compréhension. Bien à vous.

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Message  Louis Mer 08 Jan 2014, 6:38 am

Vingt-deuxième session.
Doctrine et canons
touchant le saint sacrifice de la messe.

(suite)

CHAP. II. Que le sacrifice de la messe est propitiatoire tant pour les vivants que pour les morts.

« Et parce que, dans ce divin sacrifice qui s'accomplit à la messe, le même Jésus-Christ, qui s'est offert une fois lui-même sur la croix avec effusion de son sang, est contenu et immolé d'une manière non sanglante, le saint concile enseigne que ce sacrifice est vraiment propitiatoire, et que par lui nous obtenons miséricorde et trouvons grâce dans le temps opportun, si nous approchons de Dieu contrits et pénitents, avec un cœur sincère, une vraie foi, et dans un esprit de crainte et de respect. Car le Seigneur, apaisé par cette oblation et accordant la grâce et le don de pénitence, remet les crimes et les péchés, même les plus grands.

C'est en effet une seule et même hostie, et le même s'offre aujourd'hui, par le ministère des prêtres, qui s'offrit autrefois sur la croix, sans qu'il y ait de différence que dans la manière d'offrir. Et par cette oblation non sanglante on reçoit des fruits très-abondants de celle qui s'est faite avec effusion de sang; tant s'en faut que par elle on déroge à celle-ci. C'est pourquoi, selon la tradition des apôtres, elle est offerte non-seulement pour les péchés, les peines, les satisfactions et les autres nécessités des fidèles encore vivants, mais aussi pour ceux qui sont morts en Jésus-Christ et qui ne sont pas encore entièrement purifiés.

CHAP. III. Des messes qui se disent en l'honneur des saints.

« Quoique l'Église ait coutume de célébrer quelquefois des messes en l'honneur et en la mémoire des saints, elle n'enseigne pourtant pas que le sacrifice leur soit offert, mais bien à Dieu seul, qui les a couronnés. Aussi le prêtre ne dit-il pas : « Pierre ou Paul, je vous offre ce sacrifice ; » mais, rendant grâces à Dieu de leur victoire, il implore leur assistance, afin que ceux dont nous faisons mémoire sur la terre daignent intercéder pour nous dans le ciel.

CHAP. IV. Du canon de la messe.

«Et comme il convient que les choses saintes soient administrées saintement, et que ce sacrifice est de toutes choses la plus sainte, afin qu'il fût offert et reçu avec dignité et respect, l'Église catholique, depuis plusieurs siècles, a établi le saint canon, si exempt de toute erreur qu'il n'y a rien dedans qui ne ressente tout à fait la sainteté et je ne sais quelle piété, et qui n'élève à Dieu l'esprit de ceux qui offrent le Sacrifice. Car il est composé des paroles mêmes de Notre-Seigneur, des traditions des apôtres et des pieuses institutions des saints Pontifes.

CHAP. V. Des cérémonies solennelles du sacrifice de la messe.

* Note de Louis: J’ai aéré le texte pour une meilleure compréhension. Bien à vous.

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Message  Louis Mer 08 Jan 2014, 11:03 am


Vingt-deuxième session.
Doctrine et canons
touchant le saint sacrifice de la messe.

(suite)
CHAP. V. Des cérémonies solennelles du sacrifice de la messe.

« La nature de l'homme étant telle qu'il ne peut aisément et sans quelques secours extérieurs s'élever à la méditation des choses divines, l'Église, comme une bonne mère, a établi certains usages, comme de prononcer à la messe des choses à voix basse, d'autres d'un ton plus haut. Elle a également introduit, suivant la discipline et la tradition des apôtres, des cérémonies, comme les bénédictions mystiques, les lumières, les encensements, les ornements et plusieurs autres choses semblables, pour rendre par là plus recommandable la majesté d'un si grand sacrifice et pour exciter les esprits des fidèles, par ces signes sensibles de piété et de religion, à la contemplation des grandes choses qui sont cachées dans ce sacrifice.

CHAP. VI. Des messes auxquelles le prêtre seul communie.

« Le saint concile souhaiterait, à la vérité, qu'à chaque messe tous les fidèles qui y assistent communiassent, non-seulement spirituellement et par des sentiments intérieurs de dévotion, mais aussi par la réception sacramentelle de l'Eucharistie, afin qu'ils retirassent des fruits plus abondants de ce très-saint sacrifice. Cependant, encore que cela ne se pratique pas toujours ainsi, il ne condamne pas pour cela, comme privées et illicites, les messes où le prêtre seul communie. Bien loin de là, il les approuve et les autorise; car ces messes mêmes doivent être regardées comme véritablement communes, soit parce que le peuple y communie spirituellement, soit parce qu'elles sont célébrées par un ministre public de l'Église, non-seulement pour lui, mais aussi pour tous les fidèles qui appartiennent au corps de Jésus-Christ.

CHAP. VII.  De l'eau qu'il faut mêler avec le vin dans le calice qu'on doit offrir.

« Le saint concile avertit ensuite que l'Église a ordonné aux prêtres de mêler de l'eau au vin qui doit être offert dans le calice, tant parce qu'on croit que Notre-Seigneur Jésus-Christ a ainsi fait que parce qu'aussi de l'eau sortit de son côté avec le sang. On renouvelle la mémoire de ce mystère par ce mélange, et, comme les peuples sont appelés des eaux dans l'Apocalypse de saint Jean, on représente l'union du peuple fidèle avec son chef, Jésus-Christ.

CHAP. VIII. Qu'il ne faut pas célébrer la messe partout en langue vulgaire.

« Quoique la messe contienne de grandes instructions pour le peuple fidèle, les Pères n'ont cependant pas jugé à propos qu'elle fût célébrée partout en langue vulgaire. C'est pourquoi, chaque Église retenant en chaque lieu l'ancien usage qu'elle a pratiqué et qui a été approuvé par la sainte Église romaine, la mère et la maîtresse de toutes les Églises, afin pourtant que les brebis de Jésus-Christ ne souffrent point la faim et que les petits enfants ne demandent pas du pain sans trouver personne qui leur en rompe, le saint concile ordonne aux pasteurs et à tous ceux qui ont charge d'âmes d'expliquer souvent, dans la célébration du sacrifice, ou de faire expliquer par d'autres quelque chose de ce qui se lit à la messe, et de faire entendre entre autres choses quelqu'un des mystères de ce très-saint sacrifice, surtout les jours de dimanche et de fête.

CHAP. IX. Prolégomène des canons suivants.

« Comme on a dans ce temps-ci semé plusieurs erreurs contre cette ancienne croyance fondée sur le saint Évangile, sur la tradition des apôtres, sur la doctrine des saints Pères, et que plusieurs enseignent et soutiennent diverses choses contraires, le saint concile, après avoir souvent, gravement et mûrement traité de ces choses, a résolu, du consentement unanime de tous les Pères, de condamner et de bannir de la sainte Église, par les canons suivants, ce qui est contraire à la pureté de cette sainte doctrine. »

DU SACRIFICE DE LA MESSE….

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Message  Louis Jeu 09 Jan 2014, 6:40 am

Vingt-deuxième session.
Doctrine et canons
touchant le saint sacrifice de la messe.


(suite)

DU SACRIFICE DE LA MESSE.
     

« CANON I. Si quelqu'un dit qu'à la messe on n'offre pas à Dieu un sacrifice véritable et proprement dit, ou qu'offrir n'est rien autre chose que de nous donner Jésus-Christ à manger, qu'il soit anathème !

« II.  Si quelqu'un dit que par ces paroles : « Faites ceci en mémoire de moi, » Jésus-Christ n'a point institué les apôtres prêtres, ou qu'il n'a point ordonné qu'eux et les autres prêtres offrissent son corps et son sang, qu'il soit anathème !

« III. Si quelqu'un dit que le sacrifice de la messe est seulement un sacrifice de louanges et d'action de grâces, ou une simple mémoire du sacrifice accompli sur la croix, mais qu'il n'est pas propitiatoire ou qu'il n'est profitable qu'à celui qui le reçoit, et qu'il ne doit pas être offert pour les vivants et pour les morts, pour les péchés, les peines, les satisfactions et les autres nécessités, qu'il soit anathème !

« IV. Si quelqu'un dit que, par le sacrifice de la messe, on commet un blasphème contre le très-saint sacrifice de Jésus-Christ consommé sur la croix, ou qu'on déroge, qu'il soit anathème !

« V. Si quelqu'un dit que c'est une imposture que de célébrer des messes en l'honneur des saints et pour obtenir leur intercession auprès de Dieu, comme c'est l'intention de l'Église, qu'il soit anathème !

« VI. Si quelqu'un dit que le canon de la messe contient des erreurs, et que pour cela il faut l'abroger, qu'il soit anathème !

« VII. Si quelqu'un dit que les cérémonies, les ornements et les signes extérieurs employés par l'Église catholique dans la célébration de la messe sont plus propres à faire naître l'impiété qu'à nourrir la dévotion, qu'il soit anathème !

« VIII. Si quelqu'un dit que les messes où le prêtre seul communie sacramentellement sont illicites, et que pour cela il faut les abolir, qu'il soit anathème!

« IX. Si quelqu'un dit que le rite de l'Église romaine, selon lequel on prononce à voix basse une partie du canon et les paroles de la consécration, doit être condamné, ou qu'on ne doit célébrer la messe qu'en langue vulgaire, ou qu'il ne faut point mêler d'eau avec le vin qui doit être offert dans le calice, parce que cela est contre l'institution de Jésus-Christ, qu'il soit anathème ! »


A suivre : Décret touchant les choses qu’il faut observer et éviter dans la célébration de la messe. Le concile réserve au Pape de permettre ou non l’usage du calice aux laïques.

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Message  Louis Jeu 09 Jan 2014, 5:03 pm


DÉCRET TOUCHANT LES CHOSES QU'IL FAUT OBSERVER
ET ÉVITER DANS LA CÉLÉBRATION DE LA MESSE.
Le concile réserve au Pape de permettre ou non l’usage du calice aux laïques.

« Chacun peut facilement juger quel soin il faut apporter pour célébrer le très-saint sacrifice de la messe avec tout le respect et toute la vénération dont on doit user dans les choses de religion, quand on se rappelle que celui qui fait l'œuvre de Dieu négligemment est appelé maudit dans les saintes Écritures. Car, si nous sommes obligés d'avouer que les fidèles ne peuvent exercer aucune œuvre si sainte ni si divine que l'est ce redoutable mystère, dans lequel cette hostie vivifiante par laquelle nous avons été réconciliés à Dieu le Père est tous les jours immolée sur l'autel par les prêtres, il paraît assez qu'il faut mettre tout son soin et toute son application pour faire cette action avec la plus grande netteté et pureté intérieure du cœur et la plus grande piété et dévotion extérieure qu'il est possible.  

« Mais comme il semble que, soit par le relâchement des temps, soit par la corruption et la négligence des hommes, il se soit glissé bien des abus fort contraires à la dignité d'un si auguste sacrifice ; pour rétablir l'honneur et le culte qui lui sont dus, à la gloire de Dieu et à l'édification des fidèles, le saint concile ordonne que les évêques soient très-attentifs, chacun dans leurs diocèses, à défendre et à abolir tout ce qui s'est introduit ou par l'avarice, dont le vice est une idolâtrie, ou par l'irrévérence, peu différente de l'impiété, ou par la superstition, qui est la fausse imitatrice de la véritable piété.

« Et pour renfermer beaucoup de choses en peu de mots : premièrement, quant à l'avarice, ils défendront absolument tous pactes et conventions pour quelque salaire que ce soit, et tout ce qu'on donne lors de la célébration des premières messes, comme aussi ces demandes d'aumônes si pressantes et si messéantes qu'on les doit plutôt appeler exactions, et toutes les autres choses pareilles, qui sont peu éloignées de la simonie ou au moins d'un gain sordide et honteux.

« En second lieu, pour éviter l'irrévérence, chacun doit défendre dans son diocèse de laisser dire la messe à aucun prêtre vagabond et inconnu, ne jamais permettre que personne serve au saint autel ou assiste au saint mystère qui soit publiquement et notoirement prévenu de crime, et ne point souffrir que le saint Sacrifice soit offert par quelques prêtres que ce soit, séculiers ou réguliers, dans des maisons particulières, et en aucune façon hors des églises et des chapelles dédiées uniquement au culte divin, et que les évêques diocésains doivent diriger et visiter et à condition encore que ceux qui y assisteront feront connaître, par leur modestie et leur extérieur, qu'ils sont présents non-seulement de corps, mais encore d'esprit et avec les dispositions d'un cœur vraiment pieux. Ils banniront aussi de leurs églises toutes sortes de musiques dans lesquelles, soit sur l'orgue ou dans le simple chant, il se mêle quelque chose de lascif ou d'impur, aussi bien que toutes les actions séculières et entretiens vains et profanes, promenades, bruits, clameurs, afin que la maison de Dieu puisse paraître et être appelée véritablement une maison de prières.

« Enfin, pour ne laisser aucun lieu à la superstition, ils ordonneront par des mandements exprès, et sous des peines qu'ils jugeront efficaces, que les prêtres ne disent la messe qu'aux heures convenables, et qu'ils n'admettent dans la célébration des messes ni pratiques, ni cérémonies, ni prières autres que celles qui ont été approuvées par l'Église et reçues par un usage louable et fréquent. Ils aboliront aussi entièrement dans leurs églises l'observation d'un certain nombre de messes et de luminaires, qui a été inventée par une manière de superstition plutôt que par un esprit de véritable piété. Ils apprendront au peuple quel est et principalement de qui vient le fruit si précieux et tout céleste de ce très-saint sacrifice. Ils les avertiront aussi d'aller souvent à leurs paroisses, au moins les dimanches et les grandes fêtes.

« Or tout ce qui vient d'être sommairement énuméré est proposé…

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Message  Louis Ven 10 Jan 2014, 4:57 am


DÉCRET TOUCHANT LES CHOSES QU'IL FAUT OBSERVER
ET ÉVITER DANS LA CÉLÉBRATION DE LA MESSE.
Le concile réserve au Pape de permettre ou non l’usage du calice aux laïques.
(suite)

« Or tout ce qui vient d'être sommairement énuméré est proposé de telle sorte à tous les ordinaires des lieux que, par la puissance qui leur est donnée par le saint concile et même comme délégués du Saint-Siège apostolique, non-seulement ils puissent défendre, ordonner, réformer et établir toutes ces choses, mais aussi tout ce qui leur paraîtra y avoir rapport. Ils obligeront les fidèles à les observer inviolablement, par censures ecclésiastiques et autres peines qu'ils jugeront à propos d'établir, nonobstant tous privilèges, exemptions, coutumes et appellations quelconques. »

Tels sont les chapitres, canons et décrets du concile de Trente sur le saint sacrifice de la messe. Les onze chapitres de réformation, que nous joindrons à ceux de la prochaine session, sont suivis d'un décret, sur la demande du calice pour les laïques, conçu en ces termes :

«  De plus, le même concile ayant, dans la dernière session, réservé à examiner et à décider dans un autre temps, quand l'occasion s'en présenterait, deux articles qui avaient été autrefois proposés et qui ne furent pas alors discutés, savoir, s'il faut s'en tenir tellement aux raisons qui ont porté l'Église catholique à donner la communion aux laïques, et aux prêtres mêmes quand ils ne célèbrent pas, sous la seule espèce du pain, que l'usage du calice ne doive jamais, pour aucune raison, être permis à personne ; et supposé que, pour des raisons justes et fondées sur la charité chrétienne, on jugeât à propos d'accorder l'usage du calice à quelque nation ou à quelque royaume, savoir si on doit l'accorder sous quelques conditions, et quelles elles doivent être ; voulant maintenant pourvoir au salut de ceux pour qui il est demandé, le concile a ordonné que l'affaire entière soit remise, comme par le présent il la remet, à notre très-saint Père, lequel, par sa prudence singulière, en usera selon qu'il le jugera utile à la chrétienté et salutaire à ceux qui demandent l'usage du calice. »

La nouvelle de la prochaine arrivée du cardinal de Lorraine…

A suivre : Arrivée du cardinal de Lorraine et des évêques français. Discussions sur l’origine immédiate de la juridiction épiscopale.

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Message  Louis Ven 10 Jan 2014, 12:06 pm

Arrivée du cardinal de Lorraine et des évêques français.
Discussions sur l’origine immédiate de la juridiction épiscopale.

La nouvelle de la prochaine arrivée du cardinal de Lorraine et des prélats français engagea les Pères à consentir à la prorogation demandée par les ambassadeurs de France pour la session suivante et même à suspendre les congrégations. On était dans un moment de crise ; à l'occasion du sacrement de l'Ordre on traitait de l'institution des évêques; il s'agissait de déterminer si cette institution est divine ou si les évêques tiennent leur mission du Pape; autrement, si leur institution est immédiatement de Dieu ou de Dieu par le Pape. Jamais article ne fut plus fortement débattu, jamais les avis ne furent proposés et soutenus avec plus de vivacité. « Cet orage fut si violent que peu s'en fallut, dit le cardinal Pallavicin, que l'espérance qu'on avait conçue du rétablissement de la république chrétienne ne se changeât en désespoir. » Il fallut toute l'habileté et toute la vertu du saint cardinal Borromée, sa longanimité, sa douceur et sa fermeté tout ensemble, son ascendant sur l'esprit du Pape, son oncle, son talent d'insinuation auprès des légats et des Pères du concile, pour ramener enfin les partis contraires à un accord raisonnable.

Quoiqu'on eût appréhendé à Rome que le cardinal de Lorraine ne se joignît aux Allemands et aux Espagnols pour s'opposer aux Italiens, il fut cependant reçu par les légats comme un ange de paix que Dieu leur envoyait pour réparer les brèches que la discorde ne peut manquer de produire dans des assemblées aussi nombreuses qu'était le concile : ce sont leurs termes. Tous les Pères allèrent au-devant de lui ; il fut reçu le 23 décembre dans une congrégation générale où se trouvèrent tous les prélats, au nombre de deux cent dix-huit, tous les ambassadeurs et une infinité de personnes que la nouveauté du spectacle avait attirées. Son discours fut vif et éloquent, mais général ; il n'entra dans la discussion d'aucune des matières propres à émouvoir les esprits. On reprit dans le concile les questions de l'institution des évêques et de la résidence. Il y eut des discussions très-vives, orageuses même. Tout le monde était d'accord que…

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Message  Louis Sam 11 Jan 2014, 5:47 am

Arrivée du cardinal de Lorraine et des évêques français.
Discussions sur l’origine immédiate de la juridiction épiscopale.


(suite)
…Tout le monde était d'accord que, quant aux évêques, le pouvoir de l'Ordre leur vient immédiatement de Jésus-Christ ou de Dieu ; on se divisait sur l'origine immédiate de leur juridiction. Tout le monde convenait qu'elle leur vient originairement de Dieu ou de Jésus-Christ ; mais est-ce immédiatement, sans aucun intermédiaire, ou bien est-ce par le canal du Pape ? C'est sur quoi l'on se divisait, moins encore pour la pratique que pour la théorie. Car ceux qui prétendaient, comme généralement les Espagnols, que la juridiction leur vient immédiatement de Jésus-Christ, convenaient toutefois que c'est au Pape à leur assigner la matière, le troupeau, le diocèse sur lesquels ils doivent exercer leur juridiction; ce qui, dans la pratique, revenait, mais avec un certain embarras, au sentiment plus net, et plus conséquent avec lui-même, qui entendait de la juridiction immédiate ces paroles des anciens Pères de l'Église : « Pierre seul a reçu les clefs du royaume des cieux pour les communiquer aux autres. »

Au milieu de ces discussions, plusieurs Pères du concile, et de leur nombre fut le cardinal de Lorraine, firent observer très à propos qu'il fallait avant tout repousser l'ennemi au lieu de discuter entre soi des différends de famille. « Les hérétiques avancent, disaient-ils, que les prélats institués par le Pape ne sont pas de vrais et légitimes évêques ; voilà précisément ce qu'il faut condamner, sans prendre le change ni s'échauffer sur des questions ultérieures. » C'était le parti le plus sage ; aussi finit-il par l'emporter dans le concile.

Au commencement de l'année 1563 les ambassadeurs français présentèrent aux légats et rendirent public le Mémoire des articles de réformation demandés par la France. Les légats les communiquèrent au Pape, qui le écrivit au roi avec éloge, mais en demandant une modification sur plusieurs de ces articles. On célébra à Trente une messe d'actions de grâces en mémoire de la victoire du roi de France à Dreux et un service solennel pour les catholiques tués dans cette bataille.

Pie IV écrivit au président du concile que…

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Message  Louis Sam 11 Jan 2014, 12:31 pm


Arrivée du cardinal de Lorraine et des évêques français.
Discussions sur l’origine immédiate de la juridiction épiscopale.

(suite)
Pie IV écrivit au président du concile que, le dépérissement de sa santé lui rendant la mort continuellement présente, sa principale occupation pour se préparer à ce passage formidable était de réformer l'Église que le Seigneur lui avait tout particulièrement confiée;

qu'il n'avait pas dessein de créer de nouveaux cardinaux, et que, si la pensée lui en venait, il les choisirait tels qu'on les pourrait demander;

qu'il sentait toute la nécessité de la résidence, dans un temps surtout où les ouailles avaient un besoin si pressant de l'assistance des pasteurs contre les efforts de l'hérésie, et que, soit qu'on la déclarât de droit divin ou de droit humain, il la ferait inviolablement observer par les cardinaux chargés de quelques églises, aussi bien que par les évêques ordinaires;

qu'en toute chose il voulait que le concile fût parfaitement libre, et qu'il n'avait jamais défendu d'y rien décider sans qu'on l'eût consulté;

que, s'il était survenu des questions difficiles, sur lesquelles on lui avait demandé son avis, cela n'était contraire ni à la liberté ni à l'usage de la sainte antiquité, où il était assez ordinaire que les conciles recourussent à la chaire de Pierre comme au premier siège de l'Église et au centre de la vérité ;

que le concile et le Pape, son chef, ne forment pas plus deux corps que la tête et les membres dans le corps humain ne composent deux hommes;

que, par la même raison, il n'était pas contraire à la liberté que le Pape, consulté par ses légats, consultât à son tour des cardinaux savants, dans la seule vue d'éclaircir les doutes, sans s'obliger à suivre leurs décisions.

La mort du cardinal de Mantoue…

A suivre : Mort du cardinal de Mantoue et du cardinal Séripand, présidents du concile.

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Message  Louis Dim 12 Jan 2014, 6:16 am


Mort du cardinal de Mantoue et du cardinal Séripand, présidents du concile.
La mort du cardinal de Mantoue, premier légat, qui survint au mois de mars 1563, fut un nouveau contre-temps pour les opérations du concile. Séripand manda cette mort au Pape et le pria d'envoyer à Trente un autre légat qui fût ancien dans le sacré collège et qui pût être à la tête du concile.

Les impériaux jetèrent aussitôt les yeux sur le cardinal de Lorraine et publièrent que, si on le choisissait pour remplir cette place, il contenterait les princes et les nations, qui avaient beaucoup de confiance en lui, et que par là on pourrait terminer glorieusement le concile; mais le Pape prévint toutes leurs sollicitations en se hâtant de nommer les cardinaux Jean Moron et Bernard Navagéro. Ces deux cardinaux étaient distingués par leur prudence, leur expérience dans les affaires, et ils étaient profondément dévoués aux intérêts du Saint-Siège.

Le 17 mars le concile perdit encore un de ses légats, le cardinal Séripand, qui mourut à Trente, âgé de soixante-dix ans. Lorsqu'on lui apporta le saint Viatique il se leva et se mit à genoux pour le recevoir; après qu'on l'eut recouché il fit un discours latin rempli de piété et d'onction, en présence de cinq prélats, des secrétaires de l'ambassade de Venise et de Florence et de tous ses domestiques. Quelques heures avant sa mort il entendit murmurer quelques évêques qui disaient qu'il avait fait paraître dans les congrégations des sentiments particuliers touchant le péché originel et la justification; aussitôt il les appelle et fait devant eux sa confession de foi, entièrement conforme à la créance de l'Église. Il parla ensuite des bonnes œuvres et de la résurrection des morts, et il recommanda aux légats et au cardinal de Lorraine les affaires du concile. Il voulut continuer, mais sa faiblesse ne le permit pas ; toute l'assemblée fondait en larmes. « Pourquoi vous affligez-vous, leur dit-il avec saint Paul, comme les personnes qui sont sans espérance ? » et il expira.

Le 20 mars les légats crurent devoir suspendre les affaires du concile jusqu'à l'arrivée de leurs nouveaux collègues; on fut néanmoins obligé de tenir une congrégation générale le 20 avril pour y ordonner la prorogation de la session, qui avait été indiquée pour le 22 ; mais comme on ne se trouvait pas en état de fixer le jour, on remit à le faire au 20 mai et ensuite au 10 juin. Ce qu'il y eut de plus remarquable, après que les deux nouveaux légats eurent paru dans le concile…

A suivre : Difficulté sur la préséance entre les ambassadeurs.

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Message  Louis Dim 12 Jan 2014, 12:29 pm

Difficulté sur la préséance entre les ambassadeurs.

… Ce qu'il y eut de plus remarquable, après que les deux nouveaux légats eurent paru dans le concile, fut la contestation sur la préséance entre l'ambassadeur de France et celui d'Espagne. Cette question dura longtemps et augmenta les troubles et les embarras du concile. Le marquis de Pescaire, premier ambassadeur de Philippe II, avait évité cette dispute en s'absentant, sous divers prétextes, à l'arrivée des ambassadeurs de France. Le comte de Lune lui ayant succédé en même temps que le cardinal de Lorraine arrivait à Trente, il fut quarante jours sans assister à aucune assemblée du concile et à dresser ses batteries pour satisfaire les prétentions de Philippe. Enfin il se réduisit à demander une place hors du rang des ambassadeurs, afin de laisser la préséance indécise. Le cardinal approuva d'abord cet arrangement ; mais les ministres de France dirent que leur devoir était de ne point laisser révoquer en doute la préséance que le roi de France avait sur celui d'Espagne, ce qui arriverait néanmoins si l'on donnait à l'ambassadeur d'Espagne une autre place que celle qui est immédiatement après l'ambassadeur de France.

Comme le temps de la session approchait on tint de fréquentes congrégations où l'on disputa beaucoup sans rien conclure. Le cardinal de Lorraine parla en faveur de la supériorité du concile sur le Pape, d'autres soutinrent le sentiment contraire. Le Père Laynez, général des Jésuites, se distinguait par-dessus tous les autres par la profondeur et la netteté avec lesquelles il traitait les questions les plus ardues. Cependant les légats dressèrent les deux chapitres de l'institution et de la résidence en termes si généraux que la plupart des Pères parurent contents. On parla ensuite de la réformation des cardinaux, mais la plupart des cardinaux aimèrent mieux que cette réformation fût faite par le Pape. Toutefois, au moment même où l'on s'efforçait de prendre tous les moyens de tenir tranquillement la session, les contestations se renouvelèrent au sujet de la préséance entre les ambassadeurs de France et d'Espagne.

Les présidents du concile firent tous leurs efforts pour aplanir cette nouvelle difficulté. Il fut conclu, et les parties intéressées y consentirent, que l'on garderait, le jour de la session, le même ordre qu'on avait observé à la fête de saint Pierre, et que, dans les autres jours solennels, les ambassadeurs de France et d'Espagne conviendraient entre eux qui des deux se trouverait aux cérémonies, en sorte que, l'un y assistant, l'autre n'y paraîtrait point. Lorsque le Pape reçut la nouvelle de cet accommodement il en témoigna sa joie au légat et au cardinal de Lorraine, et les remercia des soins qu'ils s'étaient donnés pour éteindre l'incendie qu'une pareille contestation pouvait allumer dans l'Église, et il les exhorta à terminer promptement le concile.

Le 14 juillet les légats convoquèrent une congrégation générale…

A suivre : Vingt-troisième session. Doctrine et canons touchant le sacrement de l’Ordre.

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Message  Louis Lun 13 Jan 2014, 5:36 am

Vingt-troisième session.
Doctrine et canons touchant le sacrement de l’Ordre.
Le 14 juillet les légats convoquèrent une congrégation générale où le cardinal Moron proposa les décrets sur la doctrine et sur la réformation. On recueillit les suffrages ; il y en eut cent quatre-vingt-douze favorables à ce qui avait été réglé; vingt-huit prélats seulement, presque tous espagnols, ne s'unirent point avec les autres par différents motifs. Ainsi le cardinal Moron conclut à la célébration de la vingt-troisième session pour le lendemain 15 juillet 1563, jour pour lequel elle avait été indiquée. Ensuite il remercia les Pères qui avaient accepté les décrets et conjura les autres de s'unir à eux. Quoiqu'il fût assuré du succès de la session, il voyait cependant avec peine, qu'une grande nation tout entière n'adhérât point aux autres ; il pria instamment le comte de Lune, qui n'avait pas moins de religion que d'esprit et de capacité, d'employer tout son crédit pour empêcher les suites d'une scission si dangereuse. Sa confiance ne fut point trompée; le comte fit si bien par ses instances qu'il fléchit enfin les prélats de sa nation.

L'assemblée était composée des légats Moron, Hosius, Simonette et Navagéro, des cardinaux de Lorraine, archevêque de Reims, et Madruce, évêque de Trente, de trois ambassadeurs de l'empereur, des deux du roi de France, de celui du roi d'Espagne, de ceux des rois de Pologne et de Portugal, de deux de la république de Venise, d'un du duc de Savoie, de deux cent huit évêques, sans compter les généraux d'ordres, les abbés et la multitude des docteurs.

La session commença à neuf heures du matin et dura jusqu'à quatre heures après midi. Du Bellay, évêque de Paris, célébra le messe du Saint-Esprit, après laquelle l'évêque d'Alise monta en chaire et prêcha en latin. Son discours offensa fort les Français et les Vénitiens, qui s'en plaignirent aux légats et leur demandèrent avec instance qu'il ne fût point inscrit dans les actes parce que l'orateur avait nommé le roi d'Espagne avant celui de France et le duc de Savoie avant la république de Venise ; mais on reconnut qu'il l'avait fait sans dessein et par pure inattention. L'évêque de Castellanéta fit la fonction de secrétaire au lieu et place de Massarel, qui était malade. Il lut la bulle du Pape pour l'élection des deux derniers légats, les pouvoirs des ambassadeurs arrivés depuis la dernière session et plusieurs lettres reçues de différents princes.

Après toutes ces lectures l'évêque de Paris, qui avait officié, monta dans la tribune et lut à haute voix le décret sur la doctrine, conçu en ces termes : …

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Message  Louis Lun 13 Jan 2014, 11:41 am

Vingt-troisième session.
Doctrine et canons touchant le sacrement de l’Ordre.


(suite)


DOCTRINE VÉRITABLE ET CATHOLIQUE TOUCHANT LE SACREMENT DE L'ORDRE,
DÉFINIE ET PUBLIÉE PAR LE SAINT CONCILE DE TRENTE DANS LA SEPTIÈME SESSION,
POUR LA CONDAMNATION DES ERREURS DE NOTRE TEMPS.
     

CHAPITRE. I. De l'institution du sacerdoce de la nouvelle loi.    

« Le sacrifice et le sacerdoce sont tellement liés par la disposition de Dieu que l'un et l'autre ont existé dans toute loi. Ainsi, comme dans le Nouveau Testament l'Église catholique a reçu de l'institution de Notre-Seigneur le sacrifice visible de la sainte Eucharistie, il faut aussi reconnaître que dans la même Église il y a un nouveau sacerdoce, visible et extérieur, dans lequel l'ancien a été transféré.  Les saintes Écritures nous montrent et la tradition de l'Eglise catholique nous a toujours enseigné que ce sacerdoce a été institué par le même Seigneur notre Sauveur, et qu'il a donné aux apôtres et à leurs successeurs dans le sacerdoce la puissance de consacrer, offrir et administrer son corps et son sang, ainsi que de remettre et de retenir les péchés. »

CHAP. II. Des sept ordres.

« Or, comme la fonction d'un sacerdoce si saint est une chose toute divine, afin qu'elle-pût être exercée avec plus de dignité et de respect, il a été bien convenable que, dans une si belle ordonnance de toutes choses dans l'Église, il y eût plusieurs et divers ordres de ministres, qui par office fussent appliqués à l'autel, de sorte que les clercs marqués de la tonsure montassent ensuite aux ordres majeurs, en passant par les moindres. Car les saintes Écritures parlent non-seulement très-clairement des prêtres, mais encore des diacres, et elles marquent en termes formels ce qu'il faut surtout observer dans leur ordination. Quant aux ordres suivants, savoir : de sous-diacres, d'acolytes, d'exorcistes, de lecteurs et de portiers, on voit que, dès l'établissement de l'Église, les noms et les fonctions propres à chacun d'eux étaient en usage, mais dans des degrés différents ; car les Pères et les saints conciles mettent au rang des ordres majeurs le sous-diaconat, et ils parlent souvent des autres ordres inférieurs. »

CHAP. III. Que l'Ordre est véritablement et proprement un sacrement.

« Comme il est clair et manifeste, par le témoignage de l'Écriture, par la tradition des apôtres et par le consentement unanime des Pères, que la grâce est conférée par la sainte ordination, qui s'accomplit par des paroles et par des signes extérieurs, personne ne peut douter que l'Ordre ne soit véritablement et proprement un des sept sacrements de la sainte Église ; car l'Apôtre dit ; « Je vous avertis de ressusciter la grâce de Dieu qui est en vous par l'imposition de mes mains; car Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de vertu, de dilection et de sobriété.»

CHAP. IV. De la hiérarchie ecclésiastique et du pouvoir d'ordonner.

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Message  Louis Mar 14 Jan 2014, 5:38 am

Vingt-troisième session.
Doctrine et canons touchant le sacrement de l’Ordre.


(suite)

CHAP. IV. De la hiérarchie ecclésiastique et du pouvoir d'ordonner.

« Parce que le sacrement de l'Ordre imprime, comme le Baptême, un caractère qui ne peut être ni effacé ni ôté, c'est avec raison que le saint concile condamne le sentiment de ceux qui soutiennent que les prêtres du Nouveau Testament n'ont qu'une puissance temporaire, et que, encore qu'ils aient été légitimement ordonnés, ils peuvent redevenir laïques s'ils cessent d'exercer le ministère de la parole de Dieu.

Si on prétend encore que tous les chrétiens sans distinction sont prêtres du Nouveau Testament ou qu'ils ont tous entre eux une égale puissance spirituelle, il est clair que c'est confondre la hiérarchie ecclésiastique, qui est comparée à une armée rangée en bataille, comme si, contre la doctrine de saint Paul, tous étaient apôtres, tous prophètes, tous évangélistes, tous pasteurs, tous docteurs.

C'est pourquoi le saint concile déclare que, outre les autres degrés ecclésiastiques, les évêques, qui ont succédé aux apôtres, appartiennent principalement à cet ordre hiérarchique; qu'ils ont été établis, comme dit l'Apôtre, par le Saint-Esprit pour gouverner l'Église de Dieu; qu'ils sont supérieurs aux prêtres ; qu'ils confèrent le sacrement de Confirmation, ordonnent les ministres de l'Église, et qu'ils peuvent faire plusieurs autres fonctions que ceux qui sont d'un ordre inférieur n'ont aucun pouvoir d'exercer.

Le saint concile déclare de plus que, pour la promotion des évêques, des prêtres et  des autres ordres, le (consentement) et l'intervention, ou l'autorité soit du peuple soit du magistrat, ou de quelque autre puissance séculière que ce soit, ne sont pas tellement nécessaires que sans cela l'ordination soit nulle; mais, au contraire, il prononce que ceux qui, n'étant choisis et établis que par le peuple seulement, ou par quelque autre magistrat ou puissance séculière, s'ingèrent d'exercer ces ministères, et ceux qui entreprennent d'eux-mêmes témérairement de le faire, ne doivent point être tenus pour de vrais ministres de l'Église, mais doivent tous être regardés comme des voleurs et des larrons, qui ne sont point entrés par la porte.

Voilà ce qu'en général le saint concile a trouvé bon de faire entendre aux fidèles chrétiens touchant le sacrement de l'Ordre. Et pareillement il a résolu de prononcer condamnation contre tout ce qui est contraire par des canons exprès, en la forme qui suit, afin que tous, avec l'assistance de Jésus-Christ, usant de la règle de la foi, puissent plus aisément reconnaître et conserver la vérité de la créance catholique au milieu des ténèbres de tant d'erreurs. »

DU SACREMENT DE L'ORDRE.


* Note de Louis: J’ai aéré le texte pour une meilleure compréhension. Bien à vous.

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Message  Louis Mar 14 Jan 2014, 3:08 pm

Vingt-troisième session.
Doctrine et canons touchant le sacrement de l’Ordre.


(suite)


DU SACREMENT DE L'ORDRE.
     
« CANON I. Si quelqu'un dit que, dans le Testament Nouveau, il n'est point de sacerdoce visible et extérieur, ou qu'il n'y a pas une certaine puissance de consacrer et d'offrir le vrai corps et le vrai sang du Seigneur et de remettre et de retenir les péchés, mais que tout se réduit à une commission et au simple ministère de prêcher l'Évangile, ou que ceux qui ne prêchent pas ne sont aucunement prêtres, qu'il soit anathème !

« II. Si quelqu'un dit que, outre le sacerdoce, il n'y a point, dans l'Église catholique, d'autres ordres majeurs et mineurs, par lesquels, comme par certains degrés, on monte au sacerdoce, qu'il soit anathème!

« III. Si quelqu'un dit que l'Ordre ou l'ordination sacrée n'est pas véritablement et proprement un sacrement institué par Notre-Seigneur Jésus-Christ, ou que c'est une invention humaine, imaginée par des gens qui ignoraient les choses ecclésiastiques, ou bien que ce n'est qu'une certaine cérémonie, employée dans le choix des ministres de la parole de Dieu et des sacrements, qu'il soit anathème !

« IV. Si quelqu'un dit que le Saint-Esprit n'est pas donné par l'ordination sacrée, et qu'ainsi c'est vainement que les évêques disent : Recevez le Saint-Esprit, ou que par cette ordination il ne s'imprime point de caractère, ou bien que celui qui une fois a été prêtre peut de nouveau devenir laïque, qu'il soit anathème !

« V. Si quelqu'un dit que l'onction sacrée dont use l'Église dans la sainte ordination non-seulement n'est pas requise, mais qu'elle doit être rejetée et qu'elle est pernicieuse, aussi bien que les autres cérémonies de l'Ordre, qu'il soit anathème !

« VI. Si quelqu'un dit que dans l'Église catholique il n'y a pas une hiérarchie établie par l'ordre de Dieu, laquelle est composée d'évêques, de prêtres et de ministres, qu'il soit anathème !  

« VII. Si quelqu'un dit que les évêques ne sont pas supérieurs aux prêtres, ou n'ont pas la puissance de conférer la Confirmation et les Ordres, ou que celle qu'ils ont leur est commune avec les prêtres, ou que les ordres qu'ils confèrent sans le consentement ou l'intervention du peuple, ou de la puissance séculière, sont nuls, ou que ceux qui ne sont ni ordonnés ni envoyés légitimement par la puissance ecclésiastique et canonique, mais qui viennent d'ailleurs, sont néanmoins des ministres légitimes de la parole et des sacrements, qu'il soit anathème !

« VIII. Si quelqu'un dit que les évêques qui sont établis par l'autorité du Pontife romain ne sont pas de vrais et légitimes évêques, mais que c'est une invention humaine, qu'il soit anathème ! »

Voilà comment la sainte Église de Dieu, toujours vivante, depuis saint Pierre…
A suivre : Universalité historique et doctrinale de l’Église de Dieu.

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Message  Louis Mer 15 Jan 2014, 5:43 am


Universalité historique et doctrinale de l’Église de Dieu.
Voilà comment la sainte Église de Dieu, toujours vivante, depuis saint Pierre jusqu'à Pie IV, depuis Moïse jusqu'à saint Pierre, depuis Noé jusqu'à Moïse, depuis Adam et Abel jusqu'à Noé,

voilà comment cette Église résumant en elle tous les siècles, toutes les générations, tous les patriarches, tous les prophètes, tous les justes, toutes les lois, toutes les promesses, toutes les vérités, toutes les grâces;

voilà comment cette Église vraiment universelle, après avoir professé solennellement sa foi au concile de Trente par ses pontifes, en présence du Ciel, de la terre et des enfers, comme autrefois devant Néron par ses martyrs, devant Antiochus par ses Machabées, devant Nabuchodonosor par ses enfants de la fournaise ;

voilà comment cette Église proclame et confirme sa doctrine héréditaire sur les livres divins, sur la tradition, sur le péché originel, sur le rétablissement de l'homme dans la divine justice, sur les sacrements, le Baptême; la Confirmation, la Pénitence, l'Eucharistie, la communion, le sacrifice de la messe, le sacerdoce, l'ordination sacrée.

Par là cette Église affermit et ranime, dans les fondations mêmes de l'édifice, des principes toujours vivants et toujours efficaces de restauration et de réformation spontanées.

Vouloir commencer par la réformation sans le dogme, c'est vouloir couvrir une maison avant d'en avoir assuré les fondements, avant de savoir si ce sera un palais ou une masure. Supposé, avec Luther et Calvin, que l'homme n'a point de libre arbitre, que c'est une brute, une machine; supposé, avec Luther et Calvin, que Dieu opère en nous le mal comme le bien, que nos bonnes œuvres même sont des péchés, que le sacrifice de la messe n'est rien, à quoi bon la morale, la vertu, la religion, les prêtres ? Y aura-t-il une différence entre le pâtre et le pasteur, entre le gardeur de  brebis ou de porcs et le gardeur des âmes ? À quoi bon même alors la justice humaine, l'autorité temporelle ?

Bien des gens, surtout parmi les soi-disant politiques, ne comprendront pas le premier mot à ceci. Cependant, il y a bien quarante ans…


* Note de Louis: J’ai aéré le texte pour une meilleure compréhension. Bien à vous.

A suivre : Conséquences que tire de là un politique anglais.

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Message  Louis Mer 15 Jan 2014, 12:05 pm

Conséquences que tire de là un politique anglais.

Bien des gens, surtout parmi les soi-disant politiques, ne comprendront pas le premier mot à ceci. Cependant, il y a bien quarante ans, un illustre protestant d'Angleterre, lord Fitz-William, dans une suite de lettres aux souverains de l'Europe, leur signalait cette connexion intime entre les vérités catholiques et le bon état de la société temporelle. Voici comment lui-même résume ses idées.

« La vertu, la justice, la morale doivent servir de base à tous les gouvernements.

« II est impossible d'établir la vertu, la justice, la morale sur des bases tant soit peu solides sans le tribunal de la Pénitence, parce que ce tribunal, le plus redoutable de tous les tribunaux, s'empare de la conscience des hommes et la dirige d'une manière plus efficace qu'aucun autre tribunal. Or ce tribunal appartient exclusivement aux catholiques romains.

« Il est impossible d'établir le tribunal de la Pénitence sans la croyance à la présence réelle, principale base de la foi catholique romaine, parce que, sans cette croyance, le sacrement de la communion perd sa valeur et sa considération. Les protestants approchent de la sainte table sans crainte parce qu'ils n'y reçoivent que le signe commémoratif du corps de Jésus-Christ; les catholiques, au contraire, n'en approchent qu'en tremblant parce qu'ils y reçoivent le corps même de leur Sauveur. Aussi, partout où cette croyance fut détruite, le tribunal de la Pénitence cessa avec elle ; la confession devint inutile, comme partout où cette croyance existe la confession devint nécessaire, et ce tribunal, qui se trouvait ainsi nécessairement établi avec elle, rend indispensable l'exercice de la vertu, de la justice, de la morale. Donc, comme je l'ai déjà dit,

« Il est impossible de former un système de gouvernement quelconque, qui puisse être permanent ou avantageux, à moins qu'il ne soit appuyé sur la religion catholique romaine.

« Voilà donc la solution de la question la plus importante, après celle de l'immortalité de l'âme, qui puisse être présentée aux hommes : Quel est le meilleur des gouvernements ? Et plus on l'étudiera, plus on verra que cette croyance à la présence réelle s'étend non-seulement sur tous les gouvernements, mais sur toutes les considérations humaines, qu'elle en est comme le diapason, et qu'elle est, par rapport au monde moral, ce qu'est le soleil par rapport au monde physique, illuminans omnes homines 1. »

D'après ces conclusions du politique anglais et anglican, le concile de Trente, en proclamant les dogmes catholiques sur la Pénitence, l'Eucharistie, le sacrifice de la messe, le sacerdoce, a proclamé les seuls vrais principes d'une bonne réforme, d'une restauration salutaire non-seulement pour le clergé, mais pour le peuple, mais pour les gouvernements, mais pour l'univers entier ; non-seulement dans l’ordre religieux, mais encore dans l’ordre politique. Puissent tous les catholiques avoir la vue aussi perspicace et les vues aussi élevées que cet honnête protestant !

Comme les évêques catholiques…

_____________________________________________________

1 Lettres d'Atticus (par lord Fitz-William).

A suivre : Décrets des sessions 21, 22 et 23 pour la réformation ecclésiastique.

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