Le Saint Concile de Trente

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Message  Louis Lun 25 Nov 2013, 12:07 pm


Commencements, vertus, travaux littéraires et apostoliques
du Jésuite Canisius, apôtre de l’Allemagne.

(suite)
En effet l'obligation de vivre séparément ne servit qu'à les unir davantage en esprit de charité ; par là ils se virent plus à portée de découvrir et de déconcerter les desseins novateurs dans les différents quartiers où ils étaient répandus. La patience avec laquelle ces Pères s'élevaient au-dessus de la passion qu'on remarquait dans ceux qui les poussaient si vivement contribua fort à leur attirer de la compassion, de l'estime, de l'affection, un désir sincère de les  soulager.

« Les Jésuites seraient les plus ingrats de tous les hommes, dit le Père Dorigny, biographe français de Canisius, s'ils oubliaient jamais la charité que les révérends Pères chartreux firent paraître pour eux en cette occasion. Ces saints solitaires en reçurent quelques-uns dans leur maison, contribuèrent par leurs aumônes à en entretenir d'autres en différents endroits de la ville où on les avait obligés de se retirer ; enfin ils les assistèrent tous par leurs prières auprès de Dieu et par leur crédit auprès des magistrats. Les magistrats eux-mêmes, le premier feu de cette émotion s'étant ralenti, revinrent de leurs préventions à l'égard des Jésuites; ils leur permirent de rentrer dans leur maison, et, quelque temps après, d'y vivre à leur manière et d'y exercer toutes leurs fonctions. On n'en resta pas là; du consentement unanime du clergé et de l'université, Canisius fut député vers le prince évêque de Liège et vers l'empereur Charles-Quint pour les prier de venir en aide aux catholiques de Cologne, et il réussit dans sa double ambassade.

Envoyé par le cardinal d'Augsbourg au concile de Trente, il se rendit de là à Rome, d'où saint Ignace, pour éprouver son obéissance, l'envoya professer la rhétorique à Messine, en Sicile. Voici comment l'humble religieux s'en expliqua dans un écrit que l'on conserve encore :

« Ayant examiné devant Dieu ce que le Père Ignace, mon vénérable père et maître en Jésus-Christ, m'a proposé :

1° je me sens également porté soit à demeurer ici pour toujours, soit à aller en Sicile, aux Indes, et partout ailleurs où il jugera à propos de m'envoyer. 2°; S'il me faut aller en Sicile, je proteste que, quelque emploi qu'on me donne, soit de cuisinier, soit de jardinier et de portier, d'écolier ou de professeur, en quelque faculté que ce soit, quand elle me serait jusqu'ici entièrement inconnue, ce me sera une chose très-agréable de m'y appliquer. » Il ajoute ces paroles, qui marquent bien la solidité de sa vertu : « Je m'engage par un vœu exprès, que je fais à mon Dieu sans nul retour, sans nulle réserve, de ne jamais me procurer rien qui puisse contribuer à ma commodité, soit dans les emplois, soit dans les lieux de ma demeure, laissant une bonne fois et pour toujours ce droit à mon père en Jésus-Christ, le Père Ignace, auquel, pour la conduite de mon âme et pour le soin de mon corps, je me remets entièrement de tout, lui   soumettant et lui abandonnant en Notre-Seigneur mon jugement et ma volonté, avec une humble et parfaite connaissance. Ce 5 février 1548 1. »


Cependant Guillaume, duc de Bavière…

_________________________________________

1 Dorigny, Vie du P. Canisius, 1, 1.

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Message  Louis Mar 26 Nov 2013, 6:45 am


Commencements, vertus, travaux littéraires et apostoliques
du Jésuite Canisius, apôtre de l’Allemagne.

(suite)
Cependant Guillaume, duc de Bavière, voyait avec douleur les progrès que l'hérésie faisait dans tous les États de l'empire, et que, malgré toutes ses précautions, elle avait trouvé moyen de se glisser jusque dans l'université d'Ingolstadt, surtout depuis la mort du docteur Jean Eckius, que ses fréquentes disputes avec Luther, Carlostadt, Mélanchthon et les nouveaux sectaires ont rendu si célèbre en Allemagne.

Pour remédier à un si grand mal le prince demanda du secours au Pape et au général des Jésuites. Saint Ignace, sur l'ordre du Pontife, envoya trois de ses religieux : Lejay, Salmeron et Canisius. Lejay reçut ordre du Pape de se rendre à la diète d'Augsbourg: les deux autres s'arrêtèrent à Ingolstadt. Salmeron expliquait les Épîtres de saint Paul; Canisius, qui n'était resté qu'un an à Messine, commentait saint Thomas. De leurs chaires ils passaient aux hôpitaux. Après avoir révélé aux esprits germaniques la profondeur de la théologie et des livres sacrés, ils allaient dans l'école des enfants; ils se faisaient petits comme eux, ignorants comme eux.

En 1550 Canisius est, d'un consentement unanime, nommé recteur de l'université. On l'avait forcé d'accepter ces fonctions ; il en prend les charges, en abandonne aux pauvres tous les bénéfices et s'occupe aussitôt des réformes dont elle a besoin. Avec le secours d'un certain Père Gaudanus, qui fut souvent depuis le compagnon de ses travaux apostoliques, il rétablit dans la philosophie l'exercice de la dispute, qui languissait depuis quelques années, soit par la nonchalance des professeurs, soit par la malignité des novateurs ; car ceux-ci, comme on l'a souvent remarqué, ne s'accommodent pas trop de cette manière de raisonner que l'on tire de la dialectique. Ses soins s'étendirent jusqu'aux dernières classes de la grammaire; lui-même traduisit les rudiments de Codret et y ajouta un petit abrégé de la doctrine chrétienne, afin que les enfants, avec les éléments des sciences profanes, apprissent insensiblement ceux de la doctrine de Jésus-Christ. Il introduisit encore dans l'académie quelques pratiques de piété qui attirassent la bénédiction de Dieu sur les professeurs et les élèves. Il faisait souvent pour cela des sermons à ces derniers, pour leur inspirer l'horreur du vice et l'amour de la vertu. Enfin, agissant de concert avec l'évêque d'Eichstædt, chancelier-né de l'université, il n'omit rien pour y rétablir la discipline et la piété, qui se ressentaient beaucoup du libertinage des prétendus réformateurs.

Notre-Seigneur bénit le travail de son serviteur; l'université changea de face en peu de temps. C'est ce qu'elle-même a cru devoir marquer dans ses archives comme un témoignage authentique de sa reconnaissance. Là, après des éloges extraordinaires qu'elle fait de l'esprit, de la doctrine et de la vertu de l'incomparable Canisius , c'est le terme dont elle se sert, elle reconnaît de bonne foi qu'elle lui doit, aussi bien qu'à ses frères, le rétablissement de sa gloire et la conservation de la saine doctrine.

Le duc Guillaume mourut…

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Message  Louis Mar 26 Nov 2013, 11:48 am


Commencements, vertus, travaux littéraires et apostoliques
du Jésuite Canisius, apôtre de l’Allemagne.

(suite)
Le duc Guillaume mourut ; mais en mourant il recommanda à son fils Albert de continuer aux Jésuites l'affection qu'il leur portait. Albert exauça le vœu de son père, Canisius a renouvelé Ingolstadt. Il va répondre aux prières des évêques de Naumbourg, de Frising et d'Eichstædt, et aux chanoines de Strasbourg ; mais le duc Albert le retient. Le roi Ferdinand, son beau-père, s'adresse à saint Ignace : Canisius est nécessaire dans la capitale de l'Autriche. Ignace écrit au duc de Bavière qu'il ne fait que prêter Canisius au roi des Romains, et sur cette assurance Albert se sépare du Jésuite. En 1551 il est à Vienne ; Ferdinand désire y créer un collège de la Compagnie. Sur ses instances le général lui envoie dix coadjuteurs, dont Nicolas de Lannoy est le chef, sous l'inspiration de Lejay. Lejay meurt le 6 août 1552, laissant à Canisius le soin d'achever tout ce que sa vie, consumée dans l'apostolat, lui permit d'entreprendre.

L'on ne peut mieux juger de ce qu'il eut à souffrir dans cette nouvelle mission que par la vue des désordres que l'hérésie avait causés dans l'Autriche, quelque soin que les princes de cette maison eussent apporté pour en arrêter les progrès.

C'était un sentiment commun dans ce temps-là qu'à peine y avait-il la vingtième partie du peuple, dans un pays si catholique, qui eût pu se garantir de la contagion. Elle s'était répandue dans tous les ordres de l'État; les écoles publiques en étaient infectées ; la piété, jusque dans les cloîtres, n'était pas hors de ses atteintes ; plusieurs monastères étaient abandonnés; la profession religieuse était dans le dernier mépris; l'état ecclésiastique n'était guère moins décrié ; de sorte que, selon la remarque de l'évêque de Laybach, confesseur du roi Ferdinand, depuis près de vingt ans personne de la ville de Vienne n'avait été promu aux ordres sacrés.

Par le même principe plusieurs paroisses manquaient de pasteurs, ou, ce qui n'était pas moins déplorable, des sujets les plus indignes, qui s'y étaient ingérés sans vocation, y vivaient de la manière la plus scandaleuse et faisaient voir l'abomination dans le lieu saint. Les catholiques, que par dérision l'on traitait de papistes, avaient honte de paraître ce qu'ils étaient; l'usage des sacrements était rare parmi eux et souvent même défectueux; les prédicateurs, par une lâche complaisance pour les nouveaux hérétiques, faisaient sonner bien haut dans la chaire l'excellence de la foi et les mérites de Jésus-Christ et gardaient un profond silence sur la nécessité des bonnes œuvres ; les livres de ces mêmes hérétiques étaient impunément entre les mains de tout le monde; c'était dans ces sources empoisonnées que les parents puisaient l'instruction qu'ils donnaient à leurs enfants ; en un mot, il n'était guère de parties dans tout le corps de l'Etat qui fussent exemptes de la corruption générale.

Canisius, dans sa chaire de l'université…

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Message  Louis Mer 27 Nov 2013, 5:31 am


Commencements, vertus, travaux littéraires et apostoliques
du Jésuite Canisius, apôtre de l’Allemagne.

(suite)
Canisius, dans sa chaire de l'université, répandait parmi ses auditeurs la semence catholique ; il inspirait aux docteurs la crainte des innovations ; il avait des conférences avec les hérétiques, en ramenait un grand nombre, entre autres un ministre qui entra dans la compagnie de Jésus. Mais les progrès étaient trop lents à son gré; il fallait commencer l'œuvre par la base. Il choisit donc cinquante jeunes gens; il les réunit dans une maison voisine du collège, et là il les fît élever dans les principes que saint Ignace a prescrits. C'était son séminaire.

L'empire germanique n'avait pas seulement les Luthériens pour ennemis ; les Turcs envahissaient la Hongrie ; ils menaçaient les frontières d'Autriche. La bataille de Temeswar leur en ouvrait les portes. L'armée impériale était vaincue, et à la honte de la défaite s'ajoutait le spectacle de la peste. Vienne se voyait dans une position horrible. Le Père de Lannoy et ses compagnons se dévouent pour les pestiférés; ils apprennent à leurs élèves ce que c'est que la charité chrétienne, et, tandis que la mort frappait à toutes les portes, tenues fermées par l'effroi, elle respecta celle des Jésuites, qui resta toujours ouverte aux malades et aux mourants 1.

Canisius évangélisait les pauvres de la campagne. Plus de trois cents paroisses de l'Autriche, faute de pasteurs, se voyaient depuis quelque temps destituées de tout secours spirituel. Sur une invitation du roi Ferdinand, datée de l'année 1553, Canisius, aidé de ses frères, courut après ces brebis délaissées, instruisant, catéchisant, prêchant, confessant, administrant les sacrements, consolant les catholiques, les précautionnant contre les surprises des hérétiques, qui, dans l'absence des pasteurs, trouvaient l'entrée libre dans la bergerie et désolaient le troupeau.

Sur ces entrefaites Frédéric Nauséa, évêque de Vienne, étant mort, le roi des Romains désigne Canisius pour lui succéder; déjà précédemment il avait nommé Le Fèvre pour l'évêché de Trieste, mais sans y réussir. Canisius en écrit à saint Ignace ; celui-ci détourne encore de la tête d'un des siens ces honneurs qui le surprenaient au milieu de ses travaux, et Ferdinand, une seconde fois trompé dans ses espérances, exige pour satisfaction ce que l'on verra dans la lettre suivante, du 15 janvier 1554, adressée à saint Ignace.

« Honorable, religieux, cher et dévoué ami, nous avons appris que les hérésies et les dogmes pervers qui, dans ce siècle, se glissent et se disséminent dans toute la république chrétienne, se sont propagés en Allemagne et y ont jeté dans les esprits de profondes racines. La principale raison en est que les docteurs de mensonge et les hérétiques ont résumé en quelques courts articles leurs erreurs, et qu'ils les répandent dans le public. Nos pasteurs, en Allemagne, s'endormant quelquefois, au grand détriment du troupeau orthodoxe, non-seulement une foule de ces résumés plus ou moins étendus, mais encore des catéchismes, des lieux communs, et autres libelles composés par des hérétiques en latin et en allemand, sont, à cause de leur brièveté, vendus à vil prix et facilement confiés à la mémoire, et n'en sont pour cela même que plus goûtés et plus recherchés du peuple.

« Considérant donc…

_________________________________________________________

1 Crétineau-Joly, Hist. de la Compagnie de Jésus, t.1, p. 326.
A suivre : L’empereur Ferdinand lui demande un catéchisme.

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Message  Louis Mer 27 Nov 2013, 12:06 pm


L’empereur Ferdinand lui demande un catéchisme.

« Considérant donc attentivement par quels remèdes on pourrait arrêter cette peste, il nous a semblé qu'il n'y en avait pas de plus efficace et de plus aisé que d'employer, pour arracher les hérésies, les mêmes industries dont se servent les schismatiques pour les répandre, à savoir, que nos prélats et nos théologiens orthodoxes rédigeassent un abrégé de théologie qui pût servir de règle à tous, tant ecclésiastiques que séculiers, et que tous pussent se procurer à bas prix.

«Nous avions donc pris la résolution de charger de ce travail quelques-uns des docteurs et des frères de votre ordre qui sont dans notre académie de Vienne ; mais nous avons reconnu qu'ils sont d'ailleurs si occupés dans la vigne du Seigneur, soit par les travaux des classes, soit par la prédication, qu'ils ne pourraient pas se livrer à ce nouveau travail sans que leurs disciples et les fidèles en souffrissent. Mais comme nous ne doutons pas que vous n'ayez à Rome grand nombre d'hommes très-doctes de votre ordre que vous pourriez charger d'une œuvre si pieuse et si nécessaire, et qui auraient plus de temps pour l'entreprendre et l'exécuter, et que nous sommes d'ailleurs convaincu que vous ne nous refuserez pas cette grâce, nous vous conjurons, et supplions, moins par égard pour nous qu'en vue du bien et du salut de la chrétienté tout entière, de charger quelques-uns de ces hommes savants qui sont près de vous de commencer cet abrégé de théologie et de nous l'envoyer quand il sera terminé.

« Nous aurons soin de le faire imprimer aussitôt et de le faire expliquer et enseigner non-seulement dans notre académie de Vienne, mais de le faire également imprimer et enseigner, et même, autant que nous le pourrons avec l'aide du Seigneur, mettre en pratique dans tous nos royaumes et nos autres provinces. Nous veillerons surtout à ce que les curés et les autres qui ont charge d'âmes s'en servent. Du reste, sachez que, vous et ceux aussi qui se consacrent à ce travail, vous ferez non-seulement une œuvre qui me sera agréable, mais que par là vous mériterez bien et de nos provinces et de tout l'univers chrétien. Le Seigneur, de la gloire duquel il s'agit principalement, vous accordera, à vous et à eux, en vue de vos fatigues, quelque grandes qu'elles puissent être, une digne récompense, je veux dire une couronne qui ne se flétrira jamais. Pour nous, nous n'oublierons pas un si grand bienfait, et nous le reconnaîtrons par notre bienveillance envers vous et envers votre sainte Société.

« Donné en notre ville de Vienne, le 15 janvier 1554, l'an vingt-quatre de notre règne romain et vingt-huit des autres règnes. »

Ce que le frère de l'empereur Charles-Quint, le roi, depuis empereur Ferdinand, demande avec tant d'instances à saint Ignace, c'est un catéchisme…

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Message  Louis Jeu 28 Nov 2013, 5:55 am

L’empereur Ferdinand lui demande un catéchisme.
(suite)
Ce que le frère de l'empereur Charles-Quint, le roi, depuis empereur Ferdinand, demande avec tant d'instances à saint Ignace, c'est un catéchisme, c'est-à-dire un abrégé de la doctrine chrétienne, par demandes et réponses, dans un style familier et facile à comprendre, contenant ainsi, mise à la portée du peuple et de l'enfance même, la substance de la sainte Écriture, de la tradition, des conciles, des Pères, des  docteurs, de la théologie, de la philosophie et de l'histoire humaine; contenant ainsi, mises à la portée du peuple et de l'enfance même, toutes les vérités fondamentales sur lesquelles reposent la religion, la morale, la société spirituelle et temporelle. De nos jours on parle beaucoup des chartes constitutionnelles de telle ou telle nation. La charte constitutionnelle de l'humanité chrétienne, c'est le catéchisme; c'est ce que demandait par écrit le roi Ferdinand.

Canisius avait refusé l'évêché de Vienne ; à la prière du roi des Romains saint Ignace lui ordonna d'accepter les fonctions d'administrateur de ce siège, mais sans jamais toucher aux riches revenus qui y sont attachés. Canisius obéit, et, fort de l'autorité dont il est investi, il ne s'occupe qu'à réaliser le bien qui est dans son âme.

Une autre chose que lui ordonna saint Ignace fut la composition du catéchisme que lui avait demandé le roi des Romains.

Depuis environ vingt ans Luther en avait composé deux, un petit et un grand, pour populariser plus facilement ses erreurs…

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Message  Louis Jeu 28 Nov 2013, 11:33 am


L’empereur Ferdinand lui demande un catéchisme.

(suite)
Depuis environ vingt ans Luther en avait composé deux, un petit et un grand, pour populariser plus facilement ses erreurs. Les protestants en ont fait une telle estime qu'ils les ont rangés parmi leurs livres symboliques, et que, dans quelques éditions, ils les ont placés immédiatement après les trois Symboles des Apôtres, de Nicée et de saint Athanase, et avant la Confession d'Augsbourg. Un auteur protestant appelle, ces deux catéchismes la Bible des laïques. Ce n'est qu'une explication luthérienne, plus ou moins longue, du Décalogue, du Pater , du Credo et des deux sacrements de Baptême et d'Eucharistie. La différence du petit au grand, outre la longueur, c'est qu'il y a quelques interrogations dans le premier et pas une dans le second. L'un et l'autre ont des préfaces dans lesquelles Luther nous, donne, en 1529, une pauvre idée des pasteurs et des peuples du nouvel évangile. Dans la préface du petit catéchisme il nous apprend que les gens du commun ne savaient ni Pater ni Credo ni Décalogue ; qu'ils vivaient comme des brutes, comme des pourceaux, et que, depuis que le nouvel évangile leur était advenu, il n'avaient bien appris qu'une chose, c'était d'abuser en maîtres de toute espèce de liberté 1.

Dans la préface du grand il ne donne pas une meilleure idée des pasteurs que des ouailles. A l'entendre, et on peut l'en croire, un bon nombre d'entre eux sont des gloutons et des serviteurs de leur ventre, qui devraient plutôt être gardeurs de porcs ou valets de chiens que gardiens d'âmes et pasteurs de paroisses.

« Depuis qu'on les a débarrassés des sept heures canoniales ils ne lisent pas une page du catéchisme, ni du Nouveau Testament, ne disent pas un Pater ni pour eux ni pour leurs paroissiens ; ils devraient au moins rougir un peu, conclut-il, de n'avoir retenu de l'Évangile, comme des pourceaux et des chiens, qu'une liberté paresseuse, pernicieuse, honteuse et charnelle 2. »

C'est à ces pasteurs qu'il recommande, pour bien instruire les gens du peuple, de conserver exactement, d'une année à l'autre, le même texte, la même formule, la même doctrine ; autrement, si l'on a l'air de vouloir corriger, le peuple ne sait, plus à quoi s'en tenir, on perd absolument avec lui son temps et sa peine.

« Les Pères l'ont bien vu; aussi, dans les choses que doit savoir le peuple, ont-ils eu soin de retenir les mêmes mots. Nous devons faire de même, et.ne pas y déranger une seule syllabe d'une année à l'autre 3. »

Cette observation de Luther est bien remarquable; elle nous donne lieu de conclure que la réformation luthérienne, étant de sa nature une innovation perpétuelle et sans règle, ne peut de sa nature que ruiner la religion dans l'esprit des peuples.

Il en est tout autrement du catéchisme de Canisius; avec l'utile uniformité des prières…

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1 Walch, t. 10, p. 2, n. 1. — 2 Id., p. 26 et 27, n. 2 et 3. —3 Id., t. 10, p. 2 et 3, n. 3 et 4.
A suivre : Extraits de ce chef-d’œuvre, où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

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Message  Louis Ven 29 Nov 2013, 6:42 am

Extraits de ce chef-d’œuvre, où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

Il en est tout autrement du catéchisme de Canisius; avec l'utile uniformité des prières communes et publiques on y trouve l'unité toujours vivante de l'esprit et de la doctrine. Son catéchisme est un résumé substantiel de l'Écriture et des Pères sur tout ce qu'un chrétien est obligé de connaître et de pratiquer : résumé fidèle non-seulement quant à la lettre de l'Écriture et des Pères, mais encore et surtout quant à l'esprit qui inspire et les Pères et l'Écriture. Le texte en soi, par demandes et par réponses, n'est pas long ; mais dans les éditions qui suivirent la première, l'auteur indique à la marge les endroits de l'Écriture et des Pères dont la réponse est la substance. Dans des éditions subséquentes il ajouta ces passages tout au long, ce qui rendit l'ouvrage volumineux et en fit une théologie complète, du moins pour les besoins d'alors. Cet ouvrage nous paraît tel, et pour le fonds et pour la forme, que nous ne craignons pas, autant qu'il est en nous, de ranger Pierre Canisius de Nimègue parmi les Pères de l'Église. En voici l'ensemble.

La doctrine chrétienne embrasse la sagesse et la justice. A la sagesse chrétienne on peut rapporter les chapitres suivants :

I. De la foi et du Symbole.

— II. De l'espérance et de l'Oraison dominicale, avec la Salutation angélique.

— III. De la charité et des dix commandements de Dieu, ainsi que des commandements de l'Église.

— IV. Des sacrements. — La justice chrétienne comprend deux parties ; 1° le mal qu'il faut éviter ; 2° le bien qu'il faut faire. Premier chapitre.

De la foi et du Symbole.

« D. Qui est-ce qui doit être appelé Chrétien ?

— R. Celui qui, ayant reçu le baptême, professe la doctrine de Jésus-Christ dans son Église. Par conséquent tous les cultes et toutes les sectes qui se trouvent, n'importe où, hors de la doctrine et de l'Église du Christ, comme la secte judaïque, païenne, mahométane, hérétique, le vrai chrétien et qui est fermement attaché à la doctrine du Christ les condamne et les déteste absolument. »

Canisius justifie cette réponse par les Actes des apôtres, par la première Épître de saint Pierre, par des témoignages de saint Athanase, de saint Ignace d'Antioche, de saint Augustin, de Tertullien, de saint Éphrem et de saint Cyprien, lequel dit : « Qui et quel qu'il soit, celui-là n'est pas chrétien qui n'est pas dans l'Église du Christ ; » et encore : « Celui-là n'appartient pas aux récompenses du Christ qui abandonne l'Église. C'est un étranger, c'est un profane, c'est un ennemi. Ne peut avoir Dieu pour père celui-là qui n'a pas l'Église pour mère. »

À la quatrième question : « Qu'est-ce qu'on entend par la foi ? » il répond :…


Dernière édition par Louis le Ven 29 Nov 2013, 1:51 pm, édité 1 fois (Raison : orthographe)

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Message  Louis Ven 29 Nov 2013, 1:14 pm


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)

À la quatrième question : « Qu'est-ce qu'on entend par la foi ? » il répond :

« C'est un don de Dieu et une lumière par laquelle l'homme, étant éclairé, donne un assentiment et une adhésion ferme aux choses que Dieu a révélées et que l'Église nous propose à croire. Telles sont : que Dieu est trine et un; que le monde a été créé de rien ; que Dieu s'est fait homme, etc., et d'autres mystères augustes de notre religion, lesquels, révélés divinement, ne peuvent être compris par l'intelligence humaine, mais seulement perçus par la foi. C'est pourquoi le prophète dit (selon les Septante) : « Si vous ne croyez vous ne comprendrez pas ; car la foi ne regarde pas l'ordre de la nature, ne se fie point à l'expérience des sens, ne s'appuie point sur la puissance ou la raison humaine, mais sur la vertu et l'autorité divine, tenant pour souverainement certain que cette souveraine et éternelle vérité, qui est Dieu, ne saurait jamais ni se tromper ni nous tromper. » Parmi les témoignages des Pères à l'appui de cette réponse se trouve ce mot de saint Augustin : «Quant à moi, je ne croirais pas à l'Évangile si l'autorité de l'Église catholique ne me le persuadait. »

A la question douze : « D'où vient l'usage et quelle est l'utilité de former avec les doigts la croix de Jésus-Christ et d'en marquer notre front? »

Réponse : « Ce rite nous est recommandé par la piété des anciens et par la coutume constante de l'Église. Par là nous sommes excités à la reconnaissance pour ce souverain mystère et bienfait qui s'est accompli pour nous sur la croix. Ensuite cela nous provoque à mettre la vraie et sainte gloire et l'ancre de tout notre salut dans la croix de Notre-Seigneur. C'est de plus un témoignage que nous n'avons rien de commun avec les ennemis de la croix de Jésus-Christ, les Juifs et les païens, mais que, contre eux tous, nous professons librement Celui que nous adorons, le Seigneur Jésus, et le Seigneur Jésus crucifié. Ce signe nous incite aussi à l'étude de la patience, afin que, si nous désirons la gloire éternelle, et nous le devons tous, nous embrassions sans répugnance la croix que nous adorons et le chemin de la croix sous la conduite de Jésus-Christ. Nous n'y trouvons pas moins des armes victorieuses contre Satan, abattu jadis par la vertu de la croix, ou plutôt nous sommes fortifiés par là contre tous les ennemis de notre salut. Enfin, pour commencer quelque chose sous de plus heureux auspices et obtenir un plus grand succès dans nos entreprises, nous arborons ce trophée de la croix, et, sûrs de vaincre par ce signe, nous n'hésitons pas à dire souvent : « Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. »

Parmi les nombreux Pères de l'Église qu'il cite au long pour cette réponse le premier est Tertullien, qui dit ces paroles si connues : « A chaque progrès et promotion, à chaque entrée et sortie, à l'habillement et à la chaussure, en nous lavant et nous mettant à table, au lit, en prenant un siège, enfin à quoi que nous fassions dans la vie, nous marquons notre front du sceau de la croix. »

La dix-huitième question sur la foi et le Symbole est la suivante :…

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Message  Louis Sam 30 Nov 2013, 5:51 am


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)
La dix-huitième question sur la foi et le Symbole est la suivante : « Qu'ajoute à cela le neuvième article : Je crois la sainte Église catholique? »

Réponse : « Il nous montre l'Église, c'est-à-dire la congrégation visible de tous les fidèles du Christ, congrégation pour laquelle le Fils de Dieu, ayant pris la nature de l'homme, a tout fait et souffert.

Il enseigne d'abord qu'elle est une et unanime dans la foi et dans la doctrine de la foi, et dans l'administration des sacrements, cette Eglise, qui est régie et conservée dans l'unité sous son unique chef, le Christ, et sous l'unique vice-gérant du Christ sur la terre, le souverain Pontife.

Ensuite il annonce qu'elle est sainte, parce que toujours le Christ la sanctifie par l'Esprit-Saint, en sorte qu'elle ne manque jamais de saints hommes ni de saintes lois ; et hors de sa communion nul ne peut participer à la sainteté.

Troisièmement, qu'elle est catholique, c'est-à-dire universelle, de telle sorte que tous les hommes, de tous les temps, de tous les lieux et de toutes les nations, pourvu qu'ils s'accordent avec elle dans la foi et la doctrine de Jésus-Christ, elle les reçoit, les enferme et les sauve; dans l'unité de son sein maternel.

Quatrièmement, que dans cette même Église, est la communion des saints, en sorte que ceux qui demeurent dans l'Église, comme dans la maison et la famille de Dieu, conservent une certaine société et union indivisible, et, comme les membres d'un même corps, ils s'assistent les uns les autres, par des offices, des mérites et des oraisons mutuelles.

C'est auprès d'eux qu'est l'unité de la foi, l'unanimité de la doctrine, l'usage uniforme des sacrements; de plus, quelques erreurs ou dissensions qui surviennent de la part de quelques-uns, ils sont soigneux de conserver l'unité de l'esprit dans le lien de la paix.

Dans cette communion sont compris non-seulement les saints de l'Église militante faisant encore leur pèlerinage sur la terre, mais encore tous les bienheureux de l'Église triomphante avec Jésus-Christ dans le ciel, et enfin les âmes des chrétiens pieux qui sont sortis de cette vie, mais n'ont pas encore obtenu cette félicité des bienheureux.

Hors de cette communion des saints, comme hors de l'arche de Noé, la perte est certaine, et il n'y a nul salut pour les mortels, ni pour les Juifs, ni pour les païens, qui n'ont jamais reçu la foi de l'Église ; ni pour les hérétiques, qui après l'avoir reçue, l'ont abandonnée ou corrompue ; ni pour les schismatiques, qui ont déserté la paix et l'unité de l'Église ; ni enfin pour les excommuniés, qui, pour toute autre cause grave, ont mérité d'être retranchés ou séparés du corps de l'Église comme des membres pernicieux et pourris. Tous ceux-là, n'appartenant point à l'Église ni à sa sainte communion, ne peuvent être participants de la grâce divine et du salut éternel s'ils ne sont d'abord réconciliés et restitués à l'Eglise, de laquelle ils ont été une fois détachés par leur faute ; car elle est certaine, la règle de saint Cyprien et de saint Augustin : Il ne saurait avoir Dieu pour père celui qui ne veut pas avoir l'Église pour mère. »

Sur cet article, Canisius accumule les témoignages de toute la Tradition ; c'est un magasin bien approvisionné, que le théologien consultera avec fruit.

Question dix-neuf : « Qu'est-ce que propose le dixième article du Symbole ?

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Message  Louis Sam 30 Nov 2013, 12:23 pm


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)
Question dix-neuf : « Qu'est-ce que propose le dixième article du Symbole ?

— R. La rémission du péché, sans laquelle nul ne peut être juste ni sauvé. Ce riche trésor, Jésus-Christ nous l'a acquis par sa cruelle mort et son précieux sang, afin que tout le monde fût délivré des péchés et de leurs peines éternelles.

A ce trésor ne deviennent participante par la grâce du Christ que ceux qui s'adjoignent à l'Église du Christ par la foi et le baptême et qui persistent dans son unité et son obéissance ; ensuite ceux qui font sérieusement pénitence des péchés commis après le baptême, et qui usent convenablement contre les péchés, des remèdes qu'a institués Jésus-Christ, c'est-à-dire des sacrements. A cela se rapporte la puissance des clefs, comme on l'appelle, que Jésus-Christ, pour la rémission des péchés, a confiée aux ministres de l'Église, principalement à l'apôtre Pierre et à ses légitimes successeurs, comme étant les suprêmes pasteurs de l'Eglise. »

Canisius termine les témoignages de la Tradition sur cet article par la définition du concile œcuménique de Florence sur la primauté du Pontife romain.

Vingt-deuxième et dernière question sur la foi : «  Suffît-il à un chrétien de croire seulement ce qui est contenu dans le Symbole?

— R. Chacun doit croire d'abord, et souverainement, et professer ouvertement les choses qui sont contenues dans le Symbole des Apôtres. Elles deviennent plus claires quand on les compare soit avec le symbole des Pères, soit avec celui qui porte le nom de saint Athanase.

En second lieu il est nécessaire que le chrétien croie tout ce qui est contenu dans l'Écriture divine ou canonique, et il n'est permis de répéter d'ailleurs que du jugement et de l'autorité de l'Église les livres certains et légitimes de l'Écriture.

Troisièmement il faut encore croire les choses qui se déduisent nécessairement, partie des articles du Symbole, partie des Écritures, comme de sources divines.

Quatrièmement enfin on doit tenir pour saint et sacré et embrasser d'une foi très-ferme ce que l'Esprit-Saint nous révèle et nous propose à croire par l'Église, que cela nous soit recommandé par écrit ou par tradition de vive voix ; mais on traitera de ceci plus commodément après. »

Dans le second chapitre, sur l'espérance, l'Oraison dominicale et la Salutation angélique…

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Message  Louis Dim 01 Déc 2013, 5:54 am


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)
Dans le second chapitre, sur l'espérance, l'Oraison dominicale et la Salutation angélique, il cite dans le texte même, article 19, les témoignages suivants des saints Pères touchant la sainte Vierge : saint Irénée : « Comme Ève a été séduite pour désobéir à Dieu, ainsi Marie a été persuadée de lui obéir, afin que la Vierge Marie devînt l'avocate de la vierge Ève, et que, comme le genre humain a été astreint à la mort par une vierge, il en soit délié par une vierge, la virginale désobéissance étant compensée par l'obéissance virginale. »

Saint Chrysostome, dans sa Liturgie ; « II est vraiment digne et juste, ô Mère de Dieu, de vous glorifier comme toujours bienheureuse, comme la Mère immaculée de notre Dieu, plus élevée en honneur que les chérubins, incomparablement plus glorieuse que les séraphins, qui avez enfanté Dieu sans corruption. Nous vous glorifions comme étant vraiment Mère de Dieu. Je vous salue, Marie, pleine de grâce; le Seigneur.est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et béni est le fruit de vos entrailles, parce que vous avez enfanté le Sauveur de nos âmes. »

Dans le troisième chapitre, de la charité, des commandements de Dieu et de l'Église, la huitième question est importante avec les protestants.

« D. Comment, outre Dieu, honorons-nous et invoquons-nous les saints?

« R. Ici nous ne parlons pas de tous les saints, c'est-à-dire de tous ceux qui ont été sanctifiés et régénérés dans le Christ, sens dans lequel saint Paul applique souvent ce nom à tous les chrétiens ; mais nous entendons ceux qui ont obtenu dans le ciel les véritables récompenses de leur sainteté. Saint Paul atteste de ceux-là que par la foi ils ont vaincu les royaumes, opéré la justice et obtenu les promesses. Ceux-ci, vraiment saints et immaculés, sans tache ni ride, sont les membres les plus excellents de l'Eglise et les organes absolument élus de l'Esprit-Saint, sur lesquels aucun péché ni mal n'a plus de prise. Ces saints se recrutent partie de la nature angélique, partie de la nature humaine, et sont de toutes les créatures les plus nobles et les plus heureuses, leur étant donné de jouir des biens suprêmes et éternels dans les deux, et de vivre toujours dans l'union la plus intime avec Notre-Seigneur Jésus-Christ.

« Ils peuvent donc, par sa grâce, savoir ce qui se passe parmi nous sur la terre…

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Message  Louis Dim 01 Déc 2013, 11:57 am


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)
« Ils peuvent donc, par sa grâce, savoir ce qui se passe parmi nous sur la terre, et, parce qu'ils brûlent d'une charité parfaite pour leurs frères même absents, ils sont touchés de sollicitude pour notre salut, nous favorisent constamment et nous souhaitent tout ce qui nous est salutaire ; ils plaident notre cause avec d'autant plus de soin qu'ils ont moins de sollicitude pour eux-mêmes et qu'ils exercent continuellement dans une plus grande perfection et la charité et toutes les vertus qui conviennent aux malheureux. Ce n'est donc pas sans motif que nous vénérons ces lumières du ciel, ces firmaments de l'Eglise, et après Dieu ses plus grands ornements; ce n'est pas sans motif que nous estimons, prêchons, imitons et aimons ces saints par-dessus les autres mortels, si excellents qu'ils soient; ce n'est pas sans motif que, les voyant déjà rehaussés d'une telle dignité, nous leur rendons les plus grands honneurs, suivant notre petit pouvoir ; enfin ce n'est pas sans motif que nous les implorons et les invoquons, non pas pour qu'ils nous accordent par eux-mêmes, mais pour qu'ils prient avec nous Dieu, le distributeur de tout bien, et qu'ils soient pour nous, lors même que nous ne le méritons pas, des intercesseurs favorables et efficaces. Ce culte et cette invocation, si on les fait bien, savoir, de manière à ne porter aucune atteinte au culte suprême de latrie que nous devons à Dieu, n'ont aucun inconvénient ni ne sont en opposition avec l'Écriture, mais autorisés par les témoignages certains de l'Église, et apportent beaucoup d'utilité.

« En honorant ainsi les saints et en les invoquant avec l'Église, bien loin d'obscurcir la gloire de notre Sauveur Jésus-Christ, c'est au contraire l'étendre et l'augmenter; car la vertu et la gloire incomparables du Christ rédempteur resplendissent ici d'autant plus qu'il apparaît puissant, glorieux, admirable, non-seulement en lui-même, mais encore dans ses saints ; qu'il les honore lui-même et qu'il veut qu'on les honore extrêmement au ciel et sur la terre; que par eux et à cause d'eux il accorde beaucoup de grâces et pardonne souvent à des coupables. On voit par les saintes lettres qu'Abraham, Isaac, Jacob, David, Jérémie, quoique défunts, ont cependant beaucoup profité aux vivants. C'est pourquoi les Pères, en parlant des saints, les appellent souvent nos suffragateurs , nos intercesseurs et nos patrons. Et ce n'est pas sans raison ; car l'expérience prouve que les suffrages des saints, implorés avec humilité et piété au nom de Jésus-Christ, portent secours à un grand nombre. Aussi a-t-on condamné les sectateurs de Vigilance, qui privent les saints et leurs reliques des honneurs que leur rend l'Église orthodoxe.

« II ne faut pas non plus écouter ces calomniateurs qui feignent que l'honneur divin est ainsi transporté à des hommes, que les catholiques adorent les saints comme des  dieux et égalent la créature au Créateur; car, qu'il en soit bien autrement, outre beaucoup d'autres preuves, cela est attesté par cette  ancienne et solennelle  supplication qu'on appelle litanie, où Dieu et les personnes divines sont révérés et invoqués d'abord, et d'une manière bien plus sublime que tous les ordres des saints et des saintes. De là ces fêtes des saints dont saint Augustin prend  ainsi la défense contre le Manichéen Faust : Le peuple chrétien célèbre avec une religieuse solennité les mémoires des martyrs, afin de s'exciter à les imiter, de s'associer à leurs mérites et d'être assisté de leurs prières.»

Canisius appuie sa réponse d'un si grand nombre de témoignages de l'Écriture et des Pères que cela peut passer pour un traité complet.

La question neuvième en est une suite.

« D. L'usage reçu des images de Jésus-Christ et des saints est-il contraire au premier commandement ?...

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Message  Louis Lun 02 Déc 2013, 5:34 am


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)
La question neuvième en est une suite. « D. L'usage reçu des images de Jésus-Christ et des saints est-il contraire au premier commandement ?

— R. Nullement, car nous ne faisons pas comme les païens; nous n'adorons pas les sculptures, le bois, la pierre, comme si c'étaient des dieux, ce qui est principalement défendu par ce commandement; mais nous révérons chrétiennement et pieusement le Christ lui-même et les saints là où ils nous sont représentés par des images. C'est ce qu'enseigne d'un parfait consentement l'Église tant ancienne que présente, en nous recommandant les pieuses et vénérables images, dont nous trouvons que l'usage nous est même recommandé par la tradition apostolique et approuvé par le très-saint concile des Pères. Il y a plus : Dieu a donné ses images même à l'ancienne synagogue. C'est pour cela qu'a été condamnée l'erreur des iconoclastes, parce qu'ils ne mettaient aucune différence entre les simulacres des dieux et les images du Christ et des saints, et qu'ils ne tenaient nul compte du temps de la grâce et de la nouvelle loi, où Dieu fait homme a revêtu son image et sa ressemblance créée par lui dans l'origine et s'y est représenté à nous. Et ce n'est pas seulement une ignorance grossière, mais encore une fureur exécrable, comme font les novateurs, de jeter hors des lieux sacrés les images, y compris la croix du Sauveur, et de démolir les temples, de leurs sacrilèges mains, où ils peuvent. »

Le paragraphe sur les commandements de l'Église est singulièrement utile, même de nos jours.

Première demande. « Outre le Décalogue, y a-t-il encore d'autres préceptes que les chrétiens doivent observer ?

« R. Oui; car notre législateur et maître Jésus-Christ a non-seulement enseigné les dix commandements, mais encore ordonné en général d'obéir aux préceptes des apôtres et de l'Église. De là ces paroles de l'Évangile : « Comme le Père m'a envoyé, ainsi je vous envoie. Qui vous écoute m'écoute, et qui vous méprise me méprise. S'il ne les écoute pas, dites-le à l'Église ; que s'il n'écoute pas l'Église, qu'il vous soit comme un païen et un publicain. » Par où le Christ défère et ordonne de déférer le jugement souverain et définitif à l'Église, c'est-à-dire aux préposés et recteurs de l'Eglise, comme le déclarent et le prouvent l'interprète saint Chrysostome et les paroles subséquentes de l'Évangile. Ce n'est donc pas en vain qu'il est écrit de l'apôtre saint Paul : Il parcourut la Syrie et la Cilicie, confirmant les Églises, ordonnant de garder les commandements des apôtres et des anciens.

« 2e D. Quels sont les commandements des apôtres et des anciens que Paul ordonne de garder ?...

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Message  Louis Lun 02 Déc 2013, 11:39 am


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)
« 2e D. Quels sont les commandements des apôtres et des anciens que Paul ordonne de garder ?

« R. Denys l'Aréopagite, disciple de l'Apôtre, atteste qu'ils sont de deux genres : les uns écrits, les antres non écrits. À l'un et à l'autre genre appartient ce qu'affirme saint Jean l'Evangéliste : « Qui connaît Dieu nous écoute, qui n'est pas de Dieu ne nous écoute pas; c'est en cela que nous connaissons l'esprit de vérité et l'esprit d'erreur. »

Le premier genre, confié aux lettres et composé de lois écrites, est assez connu, parce qu'il est renfermé dans les livres canoniques. Le second renferme les préceptes et les institutions qu'on a coutume de comprendre sous le seul nom de tradition, ou tradition des Pères; car ils sont transmis non par écrit, mais de vive voix, comme de main en main jusqu'à nous, et se retiennent par la recommandation qui en a été faite à l'Église.

« 3e D. Est-il nécessaire d'observer ces deux genres de préceptes ?

« R. Cela est tout à fait nécessaire si nous suivons le docteur Paul, qui ordonne ainsi : « Soyez fermes et gardez les traditions que vous avez apprises, soit par notre discours, soit par notre épître. »

Aussi loue-t-il les Corinthiens de ce qu'ils gardaient soigneusement les préceptes apostoliques qu'ils avaient déjà reçus de vive voix, et il avertit les Thessaloniciens de s'éloigner de tout frère qui se conduit d'une manière désordonnée, et non suivant la tradition reçue des apôtres.

Et c'est ce que le saint concile de Nicée, d'accord avec les divines Écritures, a exprimé si nettement : « II nous faut observer unanimement et inviolablement les traditions ecclésiastiques retenues dans l'Eglise, soit par écrit, soit par la coutume. »

Et nous lisons en saint Cyprien que ce que les apôtres ont transmis sous la dictée de l'Esprit-Saint n'est pas moins authentique que ce qu'a transmis le Christ lui-même; car, comme la divinité est également à l'Esprit-Saint et au Christ, ainsi sont égales l'autorité et la puissance de l'un et de l'autre dans ce qu'ils ont institué.

« 7e D. Que faut-il penser de ceux qui rejettent les traditions de l'Église et les tiennent pour néant ?...

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Message  Louis Mar 03 Déc 2013, 5:36 am


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)
« 7e D. Que faut-il penser de ceux qui rejettent les traditions de l'Église et les tiennent pour néant ?

« R. Ils sont réfutés et condamnés par la parole de Dieu, puisqu'elle ordonne d'observer les traditions, d'écouter l'Église, de garder les ordonnances des apôtres et des anciens. C'est la parole de Dieu qui nous soumet aux magistrats, soit politiques, soit ecclésiastiques, modérés ou méchants, et cela par principe de conscience; elle veut qu'on ait pour leurs lois beaucoup de respect et d'obéissance. « Obéissez à vos préposés, dit-elle, et soyez-leur soumis; tout ce qu'ils vous disent, gardez-le et le mettez en pratique, mais ne faites pas suivant leurs œuvres. » Enfin telle est l'ordonnance divine, qui ne saurait être abolie par aucune autorité humaine, que l'Église soit gouvernée, les dogmes conservés, la religion, vengée, la concorde entretenue et la discipline retenue par certaines lois, les unes écrites, les autres non écrites, que nous recommande la tradition apostolique.

« 8e D. Qu'est-ce que les Pères ont pensé sur cet article ?      
                                   
« R. Origène, auteur célèbre et très-ancien, a écrit ces paroles : « Nous devons regarder comme hérétique quiconque, professant croire au Christ, croit de la vérité chrétienne autre chose que ne porte la définition de la tradition ecclésiastique ; » et encore: « Il ne faut croire de vérité que celle qui ne s'écarte en rien de la tradition ecclésiastique. »

C'est une parole de saint Jérôme : « Je crois devoir vous avertir en peu de mots qu'il faut observer les traditions ecclésiastiques, surtout en ce qui ne nuit pas à la foi, comme elles ont été transmises par les anciens. »

Saint-Augustin enseigne de la sorte : « Si l'autorité de la divine Écriture prescrit quelque chose, il n'y a pas de doute qu'il faut le faire comme nous lisons; il en est de même de ce que l'Église observe par tout l'univers; disputer s'il faut faire cela est de la folie la plus insensée. » Et encore : « Dans les choses sur lesquelles l'Écriture divine n'a rien statué de certain, il faut regarder comme loi la coutume du peuple de Dieu ou les institutions des ancêtres ; et comme il faut réprimer les prévaricateurs des lois divines, ainsi faut-il réprimer les contempteurs des coutumes ecclésiastiques. »

Enfin Tertullien, écrivain très-docte et très-ancien de l'Église, dispute dans tout un livre contre ceux qui n'admettent que ce qui est exprimé dans les saintes lettres, et il soutient fortement qu'il y a certaines traditions et observances non écrites de l'Église qui ne peuvent être rejetées que par des hérétiques. Que si quelqu'un paraît aimer la contention, pour parler avec saint Paul, nous n'ayons pas cette coutume, non plus que l'Église de Dieu.

«  9e D. Mais qu'est-ce que l'Église?...

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Message  Louis Mar 03 Déc 2013, 11:44 am


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)
«  9e D. Mais qu'est-ce que l'Église?

« R. L'Église est l'universalité de tous ceux qui professent la foi et la doctrine du Christ, universalité que le Christ, prince des pasteurs, a commise à paître et à gouverner à l'apôtre Pierre et à ses successeurs. Ils ne méritent donc pas le nom d'Eglise, mais se l'arrogent faussement, les hérétiques et les schismatiques sans exception qui, encore qu'ils paraissent professer la foi et la doctrine du Christ, refusent néanmoins d'être les brebis du souverain pasteur et Pontife que le Christ a préposé au bercail de son Église à sa place et conservé par une perpétuelle succession dans l'Église romaine.

Ceux qui nient et attaquent cette chaire de Pierre, cette primauté de l'Église, ceux-là d'abord ne comprennent pas les magnifiques promesses du Christ à saint Pierre, ni les clefs mystiques du royaume céleste confiées à lui seul, ni beaucoup d'autres choses écrites sur Pierre, le prince, la bouche et le chef des apôtres.

Ensuite ils troublent manifestement l'ordre et la paix certaine de l'Église, laquelle, sans un suprême Pontife et son autorité suréminente, ne pourrait ni être convenablement gouvernée, ni être contenue longtemps dans l'unité et dans la solidité nécessaires contre les portes de l'enfer.

Enfin ils insultent impudemment aux Pères, à leurs conciles et à leurs écrits, qui sont d'accord sur cette note illustre de l'Église, ou plutôt ils insultent à la voix unanime de tout l'univers chrétien. Jérôme a reconnu cette Église et sa dignité, lui dont on connaît ces paroles : « Quiconque est uni à la chaire de Pierre, il est des miens. »  Optat d'Afrique l'a reconnue, lui qui proclame la chaire de Pierre comme la première entre les vraies notes ou marques de l'Église. Elle a été reconnue d'Augustin, qui écrit ouvertement que la principauté de la chaire apostolique a toujours subsisté en vigueur dans l'Église romaine.  Elle a été reconnue de Cyprien, qui établit que la cause de toutes les hérésies et de tous les schismes vient de ce qu'on n'obéit pas à l'unique et souverain Pontife et juge à la place du Christ. Elle a été reconnue par Ambroise, qui proteste vouloir suivre en tout l'Église romaine. Plus ancien que tous ceux-ci, voisin du temps des apôtres et homme vraiment apostolique, Irénée donne à l'Église romaine cet éloge : « Avec cette Église, à cause de sa puissante principauté, il est nécessaire que s'accorde toute l'Église, c'est-à-dire tous les fidèles de l'univers; c'est en elle que les fidèles de tous les lieux ont conservé la tradition qui vient des apôtres. »    

« 10e D. Quelles sont la dignité et l'autorité de l'Église?...

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Message  Louis Mer 04 Déc 2013, 5:33 am


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)
« 10e D. Quelles sont la dignité et l'autorité de l'Église?

« R. Dieu, qui n'a rien de plus cher en ce monde, illustre son Église de nombreux et merveilleux avantages, promesses et bienfaits. Toujours il l'orne, la conserve, la défend, la venge. Il l'a établie sa maison, dans laquelle tous les enfants de Dieu sont entretenus, enseignés et exercés. Il a voulu qu'elle fût la colonne et le firmament de la vérité, afin que nous ne doutions pas de sa doctrine, puisque, comme maîtresse, gardienne et interprète de la vérité, elle a reçu une autorité fidèle et inviolable.

De plus il a décrété qu'elle fût fondée sur la pierre ferme, afin que nous fussions certains qu'elle demeure immobile et inébranlable, et qu'elle prévaut, inexpugnable, même contre les portes de l'enfer, c'est-à-dire contre les plus fortes attaques des adversaires.

Enfin il veut qu'elle soit une très-sainte cité, placée sur la montagne, visible à tout le monde et d'un accès facile, afin que personne, la laissant de côté, n'aille chercher les pestilentielles cavernes et cachettes des hérétiques, et, frappé peut-être par leurs fausses paroles : « Le Christ est ici, il est là, » ne s'éloigne d'elle ou ne s'en laisse détacher. C'est là, telle que l'Écriture nous la propose et la recommande, cette amie, cette sœur, cette épouse unique du Christ, pour laquelle racheter, purifier, sanctifier, rassembler et s'unir intimement, le Fils de Dieu a tout fait et tout souffert, en sorte qu'il n'a pas hésité de livrer son corps et son sang adorables pour l'amour d'elle. C'est pour elle qu'il a prié et obtenu que sa foi, son unité et sa fermeté ne défaillissent jamais. C'est à elle qu'il a promis et fidèlement transmis et laissé pour docteur, président et recteur l'Esprit-Saint. « C'est lui, dit-il, qui vous enseignera tout et qui vous suggérera tout ce que je vous aurai dit; il demeurera avec vous éternellement ; il vous enseignera toute la vérité. »

«11e D. Par qui enfin l'Esprit nous enseigne-t-il la vérité dans l'Église ?..

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Message  Louis Mer 04 Déc 2013, 12:07 pm


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)
 «11e D. Par qui enfin l'Esprit nous enseigne-t-il la vérité dans l'Église ?

« R. Par ceux-là certainement que l'Apôtre atteste avoir été constitués par l'Esprit-Saint pour gouverner l'Église, qu'il appelle évêques, préposés, pasteurs et docteurs, et, depuis les apôtres, ceux-là ont toujours été et sont encore les principaux ministres de Dieu et de l'Église, et les souverains dispensateurs des mystères de Dieu. Leur autorité se voit surtout dans les conciles, où ils peuvent non-seulement définir certaines choses touchant la foi et la religion, mais encore, en vertu de leur droit et de leur autorité apostolique, assurer et dire : Il a semblé bon au Saint-Esprit et à nous, comme cela conste par les actes du premier concile célébré à Jérusalem.

Autrefois c'était un crime, puni du dernier supplice, de ne pas obtempérer au jugement du grand-prêtre qui occupait la chaire de Moïse. Or l'Église n'a pas une autorité moindre que n'avait la synagogue pour gouverner, juger, décider. L'obligation est la même chez les chrétiens qu'elle fut chez les Juifs de recevoir, d'approuver et d'observer les jugements des premiers Pontifes dans ce qui regardait la religion.

Ceux-là donc se rendent coupables d'un crime qui respectent si peu l'autorité des magistrats ecclésiastiques qu'ils osent ébranler et attaquer tantôt les saints décrets des souverains Pontifes qui ont toujours eu la puissance suprême de définir les choses saintes, tantôt les vénérables constitutions des conciles généraux, dont l'autorité, dit saint Augustin, est très-salutaire dans l'Église; enfin les sentences certaines des Pères touchant la foi, eux dont le sentiment commun et le consentement est un ferme témoignage de la vérité chrétienne. Les pieux empereurs ont dit avec raison : « Celui-là fait injure au jugement du concile, qui prétend remettre en question et en dispute publique ce qui a été jugé une fois et bien disposé. »

« 12e D. Quel est le but de cette ordonnance divine pour la conservation des pasteurs et des docteurs dans l'Église ?...

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Message  Louis Jeu 05 Déc 2013, 5:27 am


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)

« 12e D. Quel est le but de cette ordonnance divine pour la conservation des pasteurs et des docteurs dans l'Église ?

« R. Elle ne nous est pas peu utile et salutaire, cette ordonnance divine par laquelle la puissance et la hiérarchie ecclésiastiques l'emportent de beaucoup sur tous les magistrats politiques ; car c'est par cette puissance spirituelle que le peuple chrétien est surtout promu à obtenir les biens spirituels et éternels.

Elle est utile d'abord, pour parler avec saint Paul, à la consommation des saints c'est-à-dire pour que ceux qui sont revêtus de cette puissance rendent tout homme parfait en Jésus-Christ, comme dit ailleurs le même Paul, et que par leur zèle ils amènent les fidèles à la perfection de la sainteté à laquelle ils sont appelés.

Elle est utile aussi pour l'œuvre du ministère , afin que ceux qui sont et s'appellent les principaux (en grec les prêtres 1) de l'Église aient de quoi veiller et soigner sans cesse, à raison de la souveraine charge qui leur a été confiée.

Elle est utile de plus pour l’édification du corps du Christ, afin que ces spirituels et sages architectes sachent bien qu'ils doivent s'occuper continuellement du corps mystique du Christ, dont l'édification exige une application singulière, afin que tantôt ils jettent et affermissent les fondements de la vraie foi, et que tantôt ils bâtissent par-dessus ce qui est nécessaire aux fidèles pour la justice parfaite.

Elle est utile enfin pour que nous ne soyons pas comme des enfants, flottants, portés çà et là à tout vent de doctrine, dans la malice des hommes ; c'est-à-dire, à cause des faibles, qui sont toujours en grand nombre dans l'Église, l'autorité des supérieurs ecclésiastiques est nécessaire, surtout lorsque les vents des hérésies et les orages des persécutions assaillent la maison de l'Église. Car c'est alors qu'il est besoin du secours présent de ceux qui, par leur autorité, veuillent et puissent écarter les loups, défendre les brebis, extirper l'ivraie, et confirmer les saines doctrines, de peur que les simples ne soient égarés de la grande route de la vérité par les paroles, les écrits et les exemples d'hommes fallacieux et perdus; que tous, au contraire, non-seulement connaissant la vérité, mais la mettant en pratique, grandissent et profitent dans leur chef, qui est Jésus-Christ, comme ajoute le même Paul.

« 16e D. En quoi l'autorité de l'Église nous est-elle nécessaire?...

______________________________________________________

1 Act. 20, 17.

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Message  Louis Jeu 05 Déc 2013, 11:29 am


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)

« 16e D. En quoi l'autorité de l'Église nous est-elle nécessaire?

« R. 1° Pour discerner avec certitude les Écritures canoniques et vraies d'avec celles qui sont fausses ou falsifiées. Aussi saint Jérôme dit-il : « Nous recevons l'Ancien et le Nouveau Testament au nombre des livres que nous transmet l'autorité de l'Église catholique ; » et saint Augustin : « Je ne croirais même pas l'Écriture si l'autorité de l'Église catholique ne me le persuadait. »

2° Afin que l'on soit sûr dû sens et de la vraie interprétation de l'Écriture, de peur que nous ne soyons sans cesse à douter et à disputer du sens des paroles, « Car, comme dit le même Augustin, tous les hérétiques s'efforcent de soutenir par les Écritures leurs fausses et fallacieuses opinions. » Or, suivant saint Jérôme, les Écritures ne consistent pas dans la lecture, mais dans l'intelligence.

3° Afin que, dans les questions et les controverses graves sur la foi qui peuvent se présenter, il y ait un juge et qu'il s'interpose une légitime autorité. Car, comme ce que saint Épiphane enseigne contre les hérésies est vrai, qu'on ne peut tout recevoir de l'Écriture, de même saint Augustin a bien raison de dire : « Il est évident que, dans une chose douteuse, l'autorité de l'Eglise catholique a la plus grande force pour la foi et la certitude ; car l'Esprit-Saint ne peut manquer à l'Église pour la conduire dans toute vérité, comme le Christ lui-même l'a promis. »

4° Afin qu'à raison des personnes, des lieux et des temps, on établisse des canons, on conserve la discipline entière, et on rende la justice ; car Dieu a donné cette puissance à l'Église pour l'édification et non pour la destruction.

5° Afin que la puissance de réprimer et d'excommunier, que le Christ a instituée et dont a usé saint Paul, se fasse sentir aux opiniâtres, qu'elle les réprime et les corrige.

« Dans tout cela, sans parler du reste, il est constant que l'autorité de l'Église n'est pas seulement utile, mais nécessaire, sans quoi la république chrétienne serait la confusion de Babylone. C'est pourquoi, comme nous croyons et accordons une très-grande autorité à l'Écriture, à cause du témoignage de l'Esprit divin qui parle en elle, de même nous devons à l'Église créance, respect, obéissance, parce que le Christ, son chef et son époux, l'a dotée du même Esprit, afin qu'elle soit vraiment ce que Paul l'appelle, la colonne et l'affermissement de la vérité. »

Dans le quatrième chapitre, des Sacrements, nous remarquons les réponses suivantes sur la confession…
Note de Louis : J'ai « aéré » le premier paragraphe pour faciliter la lecture.

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Message  Louis Ven 06 Déc 2013, 5:58 am


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)
Dans le quatrième chapitre, des Sacrements, nous remarquons les réponses suivantes sur la confession.

«  5eD. La confession est-elle nécessaire ?

« R. Sans aucun doute; non-seulement, comme quelques-uns se l'imaginent faussement, cette confession qu'il faut faire chaque jour devant Dieu, à l'exemple de David : J'ai dit : Je confesserai contre moi mon injustice au Seigneur, mais encore cette confession extérieure qui se fait au prêtre de tous les crimes que l'homme se rappelle, après avoir examiné soigneusement sa conscience. C'est ainsi qu'il est écrit des hommes de la primitive Église : Beaucoup d'entre les croyants venaient, confessant et publiant ce qu'ils avaient fait.

Que cette manière de se confesser soit nécessaire, non-seulement le droit canonique de l'Église et les écrits des Pères le confirment, mais les paroles du Christ le concluent et le déclarent quand il dit : « Les péchés sont remis à ceux à qui vous les remettrez et retenus à ceux à qui vous les retiendrez. » Or, comme remettre ou retenir les péchés est un office de juge, aucun prêtre ne peut les remettre ou les retenir si auparavant il ne connaît bien la cause du pécheur qu'il doit juger. Or il ne peut avoir cette connaissance que quand celui qui se présente à lui, comme à son juge et à son médecin, lui découvre en détail, par une confession volontaire, les plaies de son âme, afin que le prêtre puisse voir distinctement quand il faut lier ou délier les péchés.

6ee D. Comment les Pères parlent-ils de la confession ?

« R. Non-seulement ils nous recommandent et nous prouvent, d'un commun accord, l'utilité et l'usage de la confession, qui a toujours été dans l'Église, mais encore le droit et la nécessité de cette pratique.

Pour ne citer d'un si grand nombre que quelques témoins des plus autorisés, le grand saint Basile s'exprime ainsi : « On voit qu'il est nécessaire de confesser ses péchés à ceux à qui a été confiée la dispensation des mystères de Dieu ; car on trouve qu'anciennement les pénitents confessaient ainsi leurs péchés aux saints. »

« Mes frères, dit saint Cyprien, que chacun de vous confesse sa faute pendant que celui qui l'a commise est encore en ce monde, que sa confession peut être reçue, que la satisfaction de chacun et la rémission faite par le prêtre est agréable à Dieu. »

Joignez-y cet enseignement de saint Augustin : « Faites pénitence comme on le fait dans l'Église, afin que l'Église prie pour vous. Que personne ne dise à soi-même : Je fais pénitence en secret auprès de Dieu; Dieu, qui me pardonne, sait que je fais pénitence dans mon cœur. C'est donc en vain qu'il a été dit : Tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel? C'est donc en vain que les clefs ont été données à l'Église de Dieu ? Nous frustrons l'Évangile de Dieu? Nous frustrons les paroles du Christ? Nous vous promettons ce que le Christ dénie? N'est-ce pas vous tromper? »

« 9e D. Y a-t-il encore lieu à satisfaction après la mort ?...

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Message  Louis Ven 06 Déc 2013, 4:02 pm


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)



« 9e D. Y a-t-il encore lieu à satisfaction après la mort ?

« R. Pour expliquer ceci il faut distinguer les diverses conditions des morts. Les uns conservent jusqu'à la fin la grâce de Dieu et l'innocence de la vie ; à ceux-là s'applique ce que dit Manassès dans sa prière : « La pénitence n'est point faite pour les justes et pour ceux qui n'ont point péché, comme Abraham, Isaac et Jacob, » D'autres ont péché et sont déchus de la grâce de Dieu, mais ont expié leurs crimes par de dignes fruits de pénitence en cette vie, comme David, Ézéchias, Pierre, Madeleine. Ces deux genres de défunts n'ont pas besoin de satisfaction, mais en sont tout à fait exempts. Mais le bien plus grand nombre de ceux qui meurent sont d'un certain milieu, pas très-méchants, comme le remarque saint Augustin, qui n'ont pas fait une pénitence complète de leurs péchés ; c'est pourquoi ils seront sauvés par le feu, afin que ce qui manque à leur satisfaction en cette vie soit payé à la justice divine dans l'autre ; car rien de souillé n'entrera dans la cité sainte.

« Donc, pour répondre à la question, les défunts de cette sorte auront à subir après la mort une certaine satisfaction, qui, sans aucun doute, est très-grave. Dieu cependant, dans son infinie clémence, a coutume de la diminuer sur la pieuse intercession des vivants, en sorte que les défunts, aidés par les suffrages de leurs frères et membres dans l'Église, sont soulagés de leurs péchés et des peines de ces péchés. Et c'est à quoi revient ce que nous apprend l'autorité de la sainte Ecriture : C’est une sainte et salutaire pensée de prier pour les défunts, afin qu'ils soient déliés de leurs péchés. Voilà pourquoi Judas Machabée est loué pour avoir eu le soin et la piété de faire offrir pour les péchés des morts non-seulement des prières, mais encore un sacrifice. A ce sentiment s'accordent les saints conciles et les Pères, qui ont enseigné la vraie doctrine de l'Église. Un seul, mais témoin très-digne de foi, saint Augustin, tiendra lieu de là multitude.

« Nous lisons dans les livres des Machabées qu'on offrit un sacrifice pour les morts ; mais, quand nous ne le lirions nulle part dans les anciennes Écritures, l'autorité de l'Église universelle, dont la coutume en ceci se voit manifestement, n'est pas médiocre, puisque, dans les prières que les prêtres adressent à Dieu à l'autel, la recommandation des morts trouve sa place. »

Et encore ailleurs : « II ne faut pas croire qu'il y aura aucunes peines purgatoires, si ce n'est avant le dernier et terrible jugement. »

Et qu'y a-t-il de plus clair que les paroles suivantes?

« Par les prières de la sainte Église, par le Sacrifice salutaire et par les aumônes qu'on fait pour les esprits des défunts, il ne faut pas avoir de doute que les morts ne soient soulagés, en sorte que le Seigneur agisse plus miséricordieusement avec eux que n'ont mérité leurs péchés ; car ceci a été transmis par les Pères et toute l'Église l'observe. » Voilà comment parlait saint Augustin, il y a plus de douze cents ans, pour ne rien dire maintenant de plus anciens encore, Cyprien, Origène, Denys, Clément, d'accord avec lui en cette doctrine.

« Aussi saint Chrysostome nous exhorte-t-il ouvertement à aider les morts tant que nous pouvons et à avertir les autres de prier pour eux. «. Car ce n'est pas témérairement qu'il a été ordonné par les apôtres de faire mémoire des défunts dans le redoutable mystère. Ils savent, en effet, qu'il leur en provient un grand profit, une grande utilité. » Ainsi parle saint Chrysostome,

« Enfin, voilà ce que l'Église, fidèle interprète de l'Écriture, a toujours enseigné contre les Aériens : qu'il y a un certain feu purgatoire, ou émendatoire, comme l'appelle saint Augustin, et que les fidèles décédés dans le Christ y doivent subir et expier les peines des péchés que la pénitence n'a pas parfaitement expiés ici, si ce n'est, comme dit Augustin, qu'ils soient soulagés par ceux d'entre les leurs qui vivent encore. »

Sur le sacrement de l'Ordre Canisius se fait cette demande : « Est-ce que tous les chrétiens ne sont pas également prêtres ?...

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Message  Louis Sam 07 Déc 2013, 5:49 am


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)

Sur le sacrement de l'Ordre Canisius se fait cette demande : « Est-ce que tous les chrétiens ne sont pas également prêtres ?

« R. On le peut dire en ce sens que, comme les prêtres ont coutume d'offrir certains sacrifices extérieurs et d'exercer des ministères sacrés, ainsi tous ceux qui sont régénérés en Jésus-Christ peuvent et doivent chaque jour offrir et pratiquer avec ardeur certains sacrifices spirituels, savoir : des oraisons, des louanges, des actions de grâces, la mortification de la chair, et autres choses de ce genre, en sorte que, sous ce rapport, ils sont dits, dans l'Écriture, prêtres spirituels devant Dieu et lui offrant des hosties spirituelles.

« Mais, si nous prenons ce nom de prêtrise dans son sens propre, tous ne sont pas indistinctement prêtres, mais ceux-là seulement à qui l'autorité de l'Église a donné charge d'être les ministres propres des sacrements, et à qui elle a conféré le droit de consacrer, d'offrir, de dispenser la sainte Eucharistie, de remettre et de retenir les péchés. De ces prêtres de la nouvelle loi saint Paul dit : « Les prêtres qui président bien sont dignes d'un double honneur, principalement ceux qui travaillent à la parole et à la doctrine; » ce qui certainement ne peut s'appliquer aux femmes, à qui le même apôtre défend d'enseigner dans l'Église et commande de se taire.

Cela ne convient pas non plus aux gens du peuple, dont le propre est d'être conduits dans les pâturages comme des brebis, non pas d'y conduire; d'être régis, non pas de régir ; non pas de se préférer aux préposés, mais de leur être soumis, et d'écouter, d'observer et de faire tout ce que diront ceux qui sont assis sur la chaire, qu'ils soient bons ou mauvais, comme nous le voyons ordonné dans la parole de Dieu.

C'est pourquoi, comme dans l'Église triomphante il y a des anges différents d'ordre et de puissance, qui remplissent et exécutent fidèlement, en observant une certaine disposition harmonique, les offices qui leur sont enjoints, de même l'Église militante, qui est la maison de Dieu et rangée comme une armée en bataille, a des ministres spéciaux, distincts des autres chrétiens, et disposés entre eux dans un bel ordre, pour remplir sur la terre les ministères publics et communs de l'Église, à savoir, pour que, dans ce qui regarde Dieu et le salut des âmes, ils prêtent au peuple chrétien leur intervention par état et suivant leur charge. »

« 3e D. En quel lieu l'Écriture rend-elle témoignage à ce sacrement ? …

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Message  Louis Sam 07 Déc 2013, 11:59 am


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)

« 3e D. En quel lieu l'Écriture rend-elle témoignage à ce sacrement ?  

« R. Là où elle dit des apôtres que, dans l'élection, l'institution et l'ordination des ministres, ils se sont servis de l'imposition des mains; car ce sacrement nous est recommandé par cela comme par un symbole certain et efficace de la grâce présente, qui est conférée et reçue dans la collation des Ordres. C'est pourquoi saint Paul, écrivant à Timothée, qu'il avait créé évêque, et lui rappelant la grâce reçue dans ce sacrement : Ne veuillez pas, dit-il, négliger la grâce qui est en vous, qui vous a été donnée par prophétie, avec l'imposition des mains du sacerdoce. Mais, parce qu'il importe extrêmement que les hommes qui sont préposés aux différentes charges dans l'Eglise et qui reçoivent la puissance ecclésiastique par ce sacrement soient dignes de cet honneur, il est dit à tout évêque : N'imposez promptement les mains à personne et ne communiquez point aux péchés d' autrui. »

« 5eD. Comment les Pères parlent-ils de ce sacrement dans leurs écrits ?

« R. Saint Augustin, docteur vraiment catholique, expose ainsi clairement sa doctrine et celle de l'Église : « Quand le Seigneur, peu de jours après sa résurrection, a soufflé sur ses disciples et leur a dit : « Recevez le Saint-Esprit, » on entend qu'il conféra la puissance ecclésiastique. Comme dans la tradition du Seigneur tout se fait par l'Es-prit-Saint, c'est pourquoi, en leur donnant la règle et la forme de cette discipline, il leur dit : « Recevez le Saint-Esprit. » Et comme ceci appartient au droit ecclésiastique, aussitôt il ajoute : « Ceux dont vous retiendrez les péchés ils leur seront retenus, et ceux dont vous les remettrez ils leur seront remis. » Cette inspiration par le souffle est une certaine grâce qui est infuse aux ordinands par la tradition, et par laquelle ils sont plus autorisés. D'où l'Apôtre dit à Timothée : « Ne veuillez pas négliger la grâce qui est en vous, qui vous a été donnée par l'imposition des mains du sacerdoce. »

Canisius cite ensuite les canons des apôtres, le Pape Caïus, saint Cyprien, saint Denys, saint Ignace. Parmi la foule innombrable d'autorités qu'il produit, il en est quelques-unes qui, quoique très-anciennes et par là même probantes, ne sont pas toujours des auteurs dont elles portaient les noms.

La question septième, sur cette matière, est la suivante : « Que faut-il penser des mauvais prêtres ?

« R. C'est une ordonnance divine, qui ne peut être abolie, que non-seulement les bons prêtres, mais encore les mauvais doivent être honorés dans l'Église ; car il veut être reconnu, reçu, écouté, respecté dans ses ministres. Celui qui a dit : Les scribes et les pharisiens sont assis sur la chaire de Moïse; observez donc et faites tout ce qu'ils vous disent; mais ne faites pas selon leurs œuvres, car ils disent et ne font pas. Au reste, il faut distinguer entre les mauvais, afin de comprendre que, quant à la charge et à l'autorité d'enseigner, nous devons foi et obéissance à ceux-là seulement qui, ordonnés et envoyés légitimement par les évêques, professent la saine doctrine de l'Église, et que nous devons nous garder soigneusement des autres comme d'ennemis et de pestes. »

Sur le mariage Canisius demande dans la quatrième question : « Le mariage est-il permis à tout le monde?...

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