Grand schisme d'Occident...

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Message  Louis Dim 13 Oct 2013, 11:41 am

La bienheureuse  Clara Gambacorti, du même ordre.
(suite)

Mais, pour purifier de plus en plus sa servante, Dieu permit qu'elle éprouvât une de ces grandes afflictions qui semblent exiger une vertu parfaite pour être supportées saintement. Pierre Gambacorti, son père, qui gouvernait Pise depuis vingt-quatre ans, avait élevé dans sa maison un jeune homme qui se nommait Jacques d'Appiano et qu'il traitait comme un de ses fils. Il l'avait fait son secrétaire et ne lui cachait rien des affaires les plus importantes.

Ce malheureux, gagné par les ennemis des Pisans à une époque où les principales villes d'Italie se combattaient avec fureur, fit d'abord, en 1393, assassiner des amis de Gambacorti, puis son bienfaiteur lui-même, qui ne se défiait pas de sa trahison. Non content de ces crimes, il fit également périr deux des frères de Clara après leur père, en les empoisonnant.

On comprend aisément combien le bon cœur de la servante de Dieu dut souffrir de cette affreuse catastrophe; mais la charité triompha de tout son ressentiment; non-seulement elle ne se répandit pas en plaintes contre cet ingrat, mais, la peine qu'elle éprouvait lui ayant causé une grave maladie, elle voulut avoir, pour se guérir, du pain et du vin de la table du meurtrier de sa famille, comme elle en avait autrefois de celle de son père, afin de montrer à ce misérable qu'elle lui pardonnait entièrement. Bien plus, cet homme étant mort, et sa veuve craignant pour sa vie, à l'époque d'un changement qui s'opéra dans le gouvernement, Clara, non contente de consoler cette femme et de lui donner de sages conseils, lui ouvrit dans son monastère un asile pour elle et ses deux filles, rendant ainsi le bien pour le mal avec une générosité héroïque.

La bienheureuse Claire mourut saintement le 17 avril 1417. Elle était âgée de cinquante-sept ans et en avait passé trente-sept dans son monastère. Son corps demeura flexible et exhala une odeur suave qui remplit toute sa cellule. Bientôt, le bruit de sa mort s'étant répandu, le peuple se porta en foule au monastère pour visiter sa dépouille mortelle et lui donner des marques publiques de sa vénération. Plusieurs fidèles qui réclamèrent dès lors son intercession en éprouvèrent les heureux effets. Elle commença bientôt à être honorée d'un culte public, qui enfin a été approuvé par le pape Pie VIII, le 3 avril 1830 1.

Ce fut dans la ville de Palerme, en Sicile, que naquit, en l’an 1381, le bienheureux Pierre, de la noble famille des Jérémi…

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1 Acta S S., et Godescard, 17 avril.
 
 
A suivre : Le bienheureux Pierre de Palerme.

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Message  Louis Lun 14 Oct 2013, 6:19 am


Le bienheureux Pierre de Palerme.

Ce fut dans la ville de Palerme, en Sicile, que naquit, en l’an 1381, le bienheureux Pierre, de la noble famille des Jérémi. Il commença ses études dans cette ville et alla les achever à Bologne, dont l'université, alors dans sa plus grande célébrité, comptait un grand nombre de professeurs distingués et attirait des jeunes gens des contrées les plus lointaines. Pierre fit de rapides progrès dans la science du droit, qui était celle de son père; lorsque le professeur était empêché de faire la leçon il le remplaçait, aux applaudissements de ses condisciples.

Une nuit qu'il étudiait pour se préparer au doctorat, on frappa violemment à sa fenêtre. Effrayé d'abord il finit par demander qui se permettait de le troubler de la sorte. Une voix répondit : « Je suis un de vos parents, non médiocrement versé dans l'un et l'autre droit. Avocat, je donnais des conseils aux autres et ne m'en suis pas donné à moi-même; j'apprenais aux autres à éviter les pièges de leurs adversaires et je n'ai pas voulu éviter les pièges de l'ennemi commun du genre humain; je suis sorti de ce monde, non comme défenseur, mais comme coupable et pour subir des peines éternelles. Écoutez-moi, ou plutôt écoutez Dieu, qui m'envoie vous avertir; fuyez cette gloriole qui passe, ainsi que les insignes du doctorat. » Cela dit la vision disparut. Cet avertissement étrange, Pierre le mit à profit; il résolut d'entrer dans un ordre religieux. Pour s'éprouver d'abord lui-même il se ceignit le corps d'une chaîne de fer de dix-huit livres. Après quoi il se présenta au couvent des Dominicains, y demanda et reçut l'habit.

Son père, qui était contrôleur général des finances en Sicile…

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Message  Louis Lun 14 Oct 2013, 12:51 pm


Le bienheureux Pierre de Palerme.

(suite)
Son père, qui était contrôleur général des finances en Sicile, ayant appris la démarche de son fils, vint en fureur à Bologne pour l'arracher du monastère; mais il en arriva autrement qu'il ne pensait. Lorsque son fils le sut à la porte du couvent il pria le supérieur d'aller le trouver lui-même, pour l'adoucir et le consoler. Le père s'emporta beaucoup de ce qu'on ne lui permettait pas même de voir son fils. II revint quinze jours après et obtint à grand'peine qu'il le verrait de loin, mais sans lui parler. Lorsqu'il l'aperçut dans un coin du monastère, qu'il vit sa modestie et sa piété, sa colère se fondit en larmes; il leva les mains au ciel, rendit grâces à Dieu et souhaita à son fils toutes sortes de bénédictions. Ayant enfin eu la permission de l'entretenir avant de repartir pour la Sicile, non-seulement il ne le détourna point de sa vocation, mais l'exhorta longuement à la piété et à la vertu.

Aussitôt que Pierre de Palerme eut été ordonné prêtre il commença de remplir avec zèle les fonctions du ministère évangélique. Saint Vincent Ferrier, qui vint à Bologne, en 1416, visiter le corps de saint Dominique, l'exhorta vivement à continuer, l'assurant que ses travaux étaient agréables à Dieu. En effet le saint religieux n'omettait rien de ce qui pouvait attirer la bénédiction du Ciel sur ses prédications. Prières ferventes, mortifications assidues, humilité profonde : tels sont les moyens par lesquels il cherchait surtout à convertir les pécheurs. Il eut même recours à un genre de pénitence extraordinaire, que l'Esprit de Dieu lui avait sans doute inspiré: il enferma son corps dans cinq cercles de fer qu'il serra si fortement que, même après sa mort, on ne put les dégager, parce qu'ils avaient pénétré dans les chairs; il fallut attendre, pour les enlever, que son corps fût entièrement desséché. Des exemples si frappants devaient porter leurs fruits; aussi vit-on plusieurs jeunes seigneurs de familles nobles, touchés de son détachement et de sa vie si austère, renoncer aux vanités du siècle pour suivre Jésus-Christ, entre autres le bienheureux Licci, qui lui dut son entrée dans l'ordre des Dominicains.

Plus tard il eut une occasion de développer son zèle et sa prudence d'une manière toute particulière dans la direction qui lui fut confiée de plusieurs maisons de son ordre. Il s'efforça surtout d'y rétablir la discipline dans toute sa vigueur, et, son exemple achevant ce que ses prédications avaient commencé, il eut la consolation de réussir presque généralement. Nous retrouverons le bienheureux Pierre de Palerme au concile œcuménique de Florence 1.

Nous avons vu saint Vincent Ferrier, prêchant un jour aux habitants d'Alexandrie en Piémont…

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1 Acta S S., et Godescard, 3 mars.

A suivre : Saint Bernardin de Sienne, de l’ordre de Saint-François.

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Message  Louis Mar 15 Oct 2013, 6:07 am

Saint Bernardin de Sienne, de l’ordre de Saint-François.

Nous avons vu saint Vincent Ferrier, prêchant un jour aux habitants d'Alexandrie en Piémont, s'interrompre tout à coup et dire à ses auditeurs : « Sachez, mes enfants, qu'il y a parmi vous un religieux de l'ordre des Frères Mineurs qui, dans peu, sera un homme célèbre par toute l'Italie, de la doctrine et des exemples duquel proviendra un grand fruit dans le peuple chrétien ; et quoiqu’il soit jeune et moi cassé de vieillesse, cependant il arrivera un temps où il me sera préféré en honneur dans l'Église romaine. Je vous exhorte donc de rendre grâces à Dieu et de le prier qu'il accomplisse pour l'utilité du peuple chrétien ce qu'il m'a révélé. Et parce que cela sera, je retourne prêcher dans les Gaules et les Espagnes ; quant à ceux des peuples d'Italie que je ne suis pas encore allé prêcher, c'est à lui que je les laisse à instruire. » Ayant ainsi parlé saint Vincent reprit le fil de son discours.

Ce Frère mineur qui, plus jeune, lui sera préféré en honneur dans l'Église romaine, y sera canonisé le premier des deux, c'est saint Bernardin de Sienne.

Il naquit à Massa, où son père était gouverneur. Il était de la famille des Albizeschi, une des plus illustres de la république de Sienne. Le jour de sa naissance fut le jour de la Nativité de la sainte Vierge, 8 septembre 1380. Son père et sa mère obtinrent cet enfant unique par l'intercession de la Mère de Dieu, en laquelle tous deux mettaient toute leur espérance. On pouvait dire de Bernardin ce qu'on disait de Jean-Baptiste : Que pensez-vous que sera cet enfant ? car la main du Seigneur était avec lui; mais il perdit sa mère à l'âge de trois ans et son père avant qu il en eût sept. Perte funeste pour bien des enfants ! Par la Providence divine Bernardin n'en eut point à souffrir.

Une tante maternelle, elle se nommait Diane, prit soin de son éducation, lui inspira une tendre piété envers Dieu et une dévotion particulière envers la sainte Vierge. Le petit Bernardin était modeste, doux, humble, pieux; il faisait ses délices de la prière et de la visite des églises. Sa dévotion le portait surtout à servir la messe. D'une mémoire merveilleuse, il répétait à ses camarades, avec autant de fidélité que de grâce, les sermons qu'il avait entendus.

Sa compassion pour les pauvres n'était pas moins admirable que…

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Message  Louis Mar 15 Oct 2013, 12:34 pm


Saint Bernardin de Sienne, de l’ordre de Saint-François.


(suite)
Sa compassion pour les pauvres n'était pas moins admirable que sa piété. Un jour sa tante en renvoya un sans rien lui donner, parce qu'il n'y avait qu'un pain dans la maison pour le dîner de toute la famille. Bernardin en fut si touché qu'il dit à sa tante : « Pour l'amour de Dieu, donnez-lui quelque chose à ce pauvre homme; donnez-lui ce que vous me donneriez à dîner, je m'en passerai de bon cœur. » La pieuse tante, étonnée et réjouie de ces paroles, exhorta son neveu à la pratique de toutes les vertus chrétiennes. Elle observait avec admiration ces marques précoces d'une sainteté future. Souvent elle le voyait, prosterné devant une image de la Vierge, fondre en larmes et lui adresser la Salutation angélique avec toute la ferveur d'un ange; car, nuit et jour, tous les vœux, toutes les prières de Bernardin se dirigeaient vers Marie, Mère de Jésus. Dès ses premières années il se mit à jeûner tous les samedis en son honneur, et il garda cette pieuse coutume le reste de sa vie.

A l'âge de onze ans il perdit cette vertueuse tante; mais Dieu ne l'abandonna point. Deux oncles paternels, Christophore et Ange, le firent venir à Sienne. Pia, la femme de Christophore, n'ayant point d'enfants, le prit en affection particulière et l'aima comme son fils. Non moins pieuse que Diane, elle eut le même soin de son éducation. Comme il est dit de l'enfant Jésus, Bernardin croissait en sagesse, en âge et en grâce devant Dieu et devant les hommes. A la maison il construisait des autels et commençait à réciter chaque jour l'Office de la sainte Vierge. Ravie de ses progrès dans la vertu, Pia voulut qu'il pût en faire de semblables dans les lettres et les sciences humaines ; elle lui fit donner les plus excellents maîtres. Ceux-ci ne se lassaient point d'admirer la pénétration de leur disciple et la beauté de son esprit; ils admiraient beaucoup plus encore sa docilité et sa modestie.

Bernardin était d'une beauté remarquable ; mais son amour pour la pureté était encore plus extraordinaire. Quoiqu'il fût naturellement poli, complaisant et respectueux envers tout le monde, il n'était plus maître de lui-même dès qu'un discours indécent frappait ses oreilles. Un des principaux habitants de la ville lui ayant adressé sur la place publique un propos déshonnête, Bernardin lui donna aussitôt sous le menton un soufflet dont le bruit retentit par toute la place. Le citoyen, devenu la risée de tous les spectateurs, se retira confus et se corrigea de sa mauvaise habitude. Bien des années après, comme il écoutait Bernardin prêchant le peuple sur la même place, on le vit fondre en larmes au souvenir de ses fautes passées. Une autre fois, un libertin venu de dehors, épris de la beauté de Bernardin, osa lui faire des propositions infâmes ; Bernardin le repoussait avec horreur, mais le misérable revenait toujours. Alors le saint jeune homme dit à ses camarades de se remplir les poches de pierres, et, à la première occasion, ils poursuivirent ce libertin à grands cris et à coups de pierres, à travers les rues et les places, en sorte qu'il se crut bien heureux d'échapper à la mort. Ces dispositions de Bernardin étaient si connues, sa présence seule inspirait tant de respect, que, quand il arrivait parmi des jeunes gens, toute conversation libre cessait. « Silence! disaient les plus dissolus, voici Bernardin. »

Il avait une sainte cousine, nommée Tobie…

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Message  Louis Mer 16 Oct 2013, 5:49 am

Saint Bernardin de Sienne,
de l’ordre de Saint-François.

(suite)

Il avait une sainte cousine, nommée Tobie, fille de la pieuse Diane ; elle avait trente ans de plus que lui, et, devenue veuve, avait embrassé le tiers-ordre de Saint-François. Voyant Bernardin si bien fait et si jeune, elle craignait beaucoup, qu'il ne vînt à perdre la pureté de son corps et de son âme. Pour lui conserver ce précieux trésor elle adressait continuellement des prières à Dieu, à la sainte Vierge et à tous les saints; elle lui faisait à lui-même des remontrances à cet égard. Il répondit en riant : « Je suis déjà pris par l'amour ; je mourrais le jour même où je ne pourrais voir celle qui m'est chère. » Bien des fois il ajoutait : « Je m'en vais voir celle que j'aime, qui est plus belle et plus noble que toutes les filles de Sienne. » Tobie, entendant ces paroles et n'en comprenant pas le sens, était profondément affligée ; elle le soupçonnait épris d'amour pour quelque fille mortelle ; lui, au contraire, entendait la sainte Vierge Marie.

Au-dessus de la porte de Sienne qui conduit à Florence il y avait une image de la sainte Vierge en sa glorieuse assomption. Bernardin avait coutume de la visiter deux fois par jour, le matin et le soir, et d'y faire dévotement ses prières. C'est d'elle qu'il parlait quand il disait à Tobie : « Je ne puis dormir la nuit lorsque le jour précédent je n'ai pu voir l'image de ma bien-aimée. » Pour éclaircir ses inquiétudes Tobie l'épia plusieurs jours de suite, à l'heure où il venait de lui dire : « Je m'en vais voir celle que j'aime. » Elle le vit chaque fois s'arrêter devant l'image de la Vierge, au-dessus de la porte, se mettre à genoux, réciter dévotement ses prières, et puis s'en retourner tout droit et promptement chez lui. La pieuse Tobie, voyant tous ses soupçons tourner en consolation spirituelle, dit un jour à Bernardin : « Mon cher fils, je vous en prie, ne me tenez pas davantage en suspens, et que je ne sois plus affligée chaque jour à cause de vous. Dites-moi pour qui vous êtes épris d'amour, afin que, si elle est d'un rang convenable, nous puissions vous la procurer pour épouse. »

Bernardin répondit : « 0 mère ! puisque vous l'ordonnez ainsi, je vous découvrirai le secret de mon cœur, que je n'aurais découvert à nul autre. Je suis épris d'amour pour la sainte Vierge Marie, Mère de Dieu, que j'ai toujours aimée, que je désire voir de toutes les forces de mon âme, que je me suis fiancée comme une très-chaste épouse et en qui j'ai mis toute mon espérance. C'est elle que j'aime souverainement, elle que je cherche, elle que je voudrais contempler sans cesse avec le respect qui lui est dû ; mais, comme je ne puis l'obtenir en ce monde, j'ai résolu dans mon cœur de visiter chaque jour son image. Et voilà celle que j'aime !»

A ces mots la pieuse Tobie ne put retenir ses larmes ; elle embrassa Bernardin avec une joie spirituelle et lui dit : « Maintenant je mourrai contente, puisque je suis assurée par votre bouche de votre sainte dévotion envers la Vierge Marie. »

Lorsque Bernardin eut fini son cours de littérature et de philosophie…

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Message  Louis Mer 16 Oct 2013, 1:26 pm

Saint Bernardin de Sienne,
de l’ordre de Saint-François.

(suite)

Lorsque Bernardin eut fini son cours de littérature et de philosophie il se mit à étudier le droit civil et canonique ; vint enfin l'étude de l'Écriture sainte et de la théologie, à quoi il prit tant de goût que les autres sciences lui parurent insipides.

A l'âge de dix-sept ans il entra dans la confrérie de Notre-Dame, établie à Sienne dans l'hôpital de la Scala, pour y servir les malades. Ce fut là qu'il commença particulièrement à mater son corps par les jeûnes, les veilles, les cilices, les disciplines, et par beaucoup d'autres austérités. Il pratiquait surtout la mortification intérieure de sa volonté ; aussi était-il toujours humble, patient, doux et affable envers tout le monde.

En 1400, quatre ans après son entrée dans la confrérie de l'hôpital, la peste, qui avait déjà désolé une partie de l'Italie, attaqua la ville de Sienne. Il mourait chaque jour dans ce seul hospice jusqu'à dix-huit à vingt personnes. Tous ceux qui distribuaient aux pestiférés les secours spirituels et corporels furent emportés en fort peu de temps, au nombre de plus de cent cinquante. Le directeur de la maison ne savait par qui les remplacer. Tout d'un coup Bernardin se présente à lui avec douze jeunes nobles de son âge; tous ils s'étaient confessés et avaient communié comme pour aller au martyre. Malgré l'opposition de leurs familles ils venaient servir les malades, les mourants et les morts. Ils le firent nuit et jour, avec un courage et une charité héroïques, pendant quatre mois que continua la peste. Bernardin et ses compagnons servaient les hommes; sa cousine Tobie servait les femmes.

Bernardin retourna chez lui épuisé de fatigues; il y fut saisi d'une fièvre violente qui le retint au lit pendant quatre mois. Durant sa maladie il édifia autant par sa patience et sa résignation qu'il l'avait fait par sa charité. A peine fut-il rétabli qu'il reprit son ancienne manière de vivre. Il rendit de grands services, pendant l'espace de quatorze mois, à une de ses tantes paternelles, nommée Berthélemie ; c'était une femme d'une rare piété, qui, après avoir perdu son mari, avait embrassé la règle de Saint-Augustin; elle avait quatre-vingt-dix-sept ans, était aveugle, souffrait beaucoup de diverses maladies. Elle venait de perdre une vieille domestique; Bernardin voulut lui en tenir lieu tant qu'elle vécut.

Après la mort de cette tante, qui l'avait beaucoup exhorté à la vie religieuse, il se retira dans une maison du faubourg de Sienne et se donna pour clôture les murs de son jardin ; là il redoubla ses jeûnes et ses prières, afin de connaître la volonté de Dieu sur le genre de vie qu'il devait embrasser. Prosterné aux pieds du crucifix, il se rappelle ces paroles ; « Si vous voulez être parfait, allez, vendez ce que vous avez et donnez-le aux pauvres, et puis venez et suivez-moi; » il se rappelle comment les apôtres ont suivi ce conseil, et après eux le séraphique François. Aussitôt, pour marcher sur leurs traces, il commence à distribuer tous ses biens aux pauvres.

Il y avait alors dans la maison des Frères mineurs de Sienne un homme vénérable…

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Message  Louis Jeu 17 Oct 2013, 5:30 am

Saint Bernardin de Sienne,
de l’ordre de Saint-François.

(suite)

Il y avait alors dans la maison des Frères mineurs de Sienne un homme vénérable, d'une famille distinguée de la ville. Il avait travaillé trente ans en Bosnie contre les manichéens qui infectaient cette province; cassé de vieillesse, il était revenu dans sa terre natale; son nom était Jean Nestor; il se trouve dans le Martyrologe des Franciscains, au 15 février, sous le titre de bienheureux. C'est à ce saint et vénérable vieillard que Bernardin, qui avait alors vingt-deux ans, s'adressa pour demander l'humble habit de Saint-François. Le vieillard l'en revêtit avec joie, le jour de la Nativité de la sainte Vierge, en félicitant publiquement son ordre de la gloire que lui procurerait le jeune novice.

Colombière était un couvent dans une solitude à quelques milles de Sienne ; saint François et saint Bonaventure y avaient séjourné plus d'une fois. On avait coutume d'y faire passer quelque temps aux jeunes religieux. Un ancien des plus fervents désirait y rétablir toute la régularité et l'austérité primitives. Ayant besoin pour cela d'un aide, il demanda Bernardin, qui fit ainsi son noviciat à Colombière, où il fut un modèle de douceur, d'innocence, de patience, d'obéissance et de charité. L'année révolue, il fit sa profession, le jour de la Nativité de la sainte Vierge ; ce fut encore le même jour que, plus tard, il dit sa première messe et prêcha son premier sermon : c'était pour satisfaire sa tendre dévotion envers la Mère de Dieu.

Sa ferveur prenait chaque jour des accroissements sensibles. Il ajoutait de nouvelles austérités à celles qui étaient prescrites par la règle, afin de crucifier plus parfaitement le vieil homme. Il recherchait avec empressement les rebuts et les humiliations. Son plaisir n'était jamais plus grand que lorsqu'en marchant dans les rues les enfants lui disaient des injures et lui jetaient des pierres. Il montra les mêmes sentiments quand un de ses parents lui fit des reproches amers, et alla jusqu'à lui dire qu'il déshonorait sa famille et ses amis par le genre de vie abject et méprisable qu'il avait embrassé.

C'était à l'école du Sauveur qu'il étudiait nuit et jour l'humilité et les autres vertus chrétiennes. Souvent il était prosterné devant un crucifix. Un jour il lui sembla entendre Jésus-Christ lui parlant ainsi : « Mon fils, vous me voyez attaché à la croix; si vous m'aimez et si vous voulez m'imiter, clouez-vous aussi à votre croix et me suivez ; par là vous serez sûr de me trouver. » Ce fut aussi aux pieds de Jésus crucifié qu'il puisa ce zèle ardent pour le salut des âmes.

Comme depuis longtemps il se préparait dans la retraite au ministère de la prédication, ses supérieurs lui ordonnèrent de faire valoir le talent qu'il avait reçu de Dieu. Il trouva d'abord de grandes difficultés dans une faiblesse de voix accompagnée d'enrouement ; mais il en fut délivré par l'intercession de la sainte Vierge, son refuge ordinaire. Durant l'espace de quatorze ans les travaux de son zèle furent renfermés dans le pays de sa naissance. A la fin il parut dans l'Église comme un astre brillant. On ne l'entendait jamais prêcher sans éprouver les plus vifs sentiments de religion. Les pécheurs retournaient chez eux remplis de componction, fondant en larmes et fortement résolus de quitter leurs désordres. La parole de Dieu était dans sa bouche comme un glaive tranchant et comme un feu qui consume ce qu'il y a de plus dur et de plus capable de résistance.

On demandait un jour à un célèbre prédicateur…

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Message  Louis Jeu 17 Oct 2013, 1:24 pm

Saint Bernardin de Sienne,
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(suite)
On demandait un jour à un célèbre prédicateur du même ordre pourquoi ses sermons ne produisaient pas autant de fruits que ceux du saint. « Le Père Bernardin, répondit-il, est un charbon brûlant ; ce qui n'est que chaud ne peut pas de même allumer le feu dans les autres. »

Un prédicateur novice demanda au saint lui-même quand il convenait de faire des exclamations dans les discours publics. Bernardin lui donna cet avis : « Ce que vous avez à faire, faites-le pour la gloire de Dieu et dans une charité parfaite, et l'Esprit de Dieu vous suggérera lui-même, dans l'occasion, ce qu'il conviendra de faire et dire. »

Un autre lui dit un jour : « Comme vos prédications sont si estimées de tous les peuples et qu'elles y produisent tant de fruits, veuillez m'apprendre les règles particulières que vous observez dans le débit. — Mais, dit le saint, je n'en observe qu'une. » L'autre, étonné et réjoui, demanda quelle était cette règle unique et souveraine. « Depuis que j'ai commencé de m'appliquer à cet exercice, répondit Bernardin, je n'ai jamais prononcé une parole si ce n'est pour l'honneur et la louange de Dieu. C'est cette règle, que j'ai toujours observée avec soin, qui seule m'a valu tout ce que j'ai pu acquérir et de science, et d'éloquence, et de promptitude, et d'autorité ; c'est elle seule qui m'a valu la conversion de toutes les âmes que j'ai pu ramener à Dieu. »

Bernardin s'appliquait surtout à inspirer l'amour de Jésus-Christ et le mépris du monde. Il désirait avoir une trompette dont le son pût pénétrer jusqu'aux extrémités du monde, afin de faire retentir aux oreilles de tous les hommes cet oracle de l'Esprit-Saint : « Enfants des hommes, jusqu’à quand aurez-vous le cœur appesanti ? Pourquoi aimez-vous la vanité et cherchez-vous le mensonge 1 ? O enfants ! jusqu'à quand aimerez-vous l'enfance 2 ? » Sans cesse il faisait entendre le tonnerre de sa voix afin de réveiller ces hommes charnels qui rampent sur la terre, de les porter à aimer Jésus-Christ et à s'élever à la considération des biens invisibles. Le souvenir de l'incarnation et des souffrances du Sauveur le tirait comme hors de lui-même, et il ne pouvait prononcer le nom de Jésus sans éprouver des transports extraordinaires. Souvent, à la fin de ses sermons, il montrait au peuple ce nom sacré écrit en lettres d'or sur un petit tableau. Il invitait ses auditeurs à se mettre à genoux et à se réunir à lui pour adorer et louer le Rédempteur des hommes.

Quelques personnes malintentionnées…

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1 Ps. 4,3. — 2  Prov., 1, 22.

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Message  Louis Ven 18 Oct 2013, 5:33 am

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de l’ordre de Saint-François.

(suite)

Quelques personnes malintentionnées, surtout un religieux dont il signalait les maximes et la conduite suspectes, prirent de là occasion de s'élever contre lui, et donnèrent une interprétation maligne à certains termes dont il avait coutume de se servir; elles le peignirent même sous des couleurs noires au Pape Martin V. Le souverain Pontife envoya chercher Bernardin et le condamna à garder le silence pour toujours, ou du moins de s'abstenir des expositions du nom de Jésus. L'humble religieux se soumit à l'instant, sans chercher à faire son apologie. Le Pape revint bientôt des impressions fâcheuses qu'on lui avait données contre le serviteur de Dieu.

Après avoir examiné mûrement sa conduite et sa doctrine il reconnut son innocence, le combla d'éloges et lui permit de prêcher partout où il voudrait, à commencer par Rome ; il le pressa même, en 1427, d'accepter l'évêché de Sienne, pour lequel il avait été élu unanimement; mais le saint trouva moyen de refuser cette dignité; il refusa encore, quelques années après, les évêchés de Ferrare et d'Urbin. Il disait en plaisantant qu'il aimait mieux être évêque de toute l'Italie que d'une seule ville, et, de fait, sa vie et ses prédications de missionnaire apostolique lui donnaient plus d'influence et d'autorité dans tous les diocèses de la Péninsule qu'il n'en aurait eu dans un diocèse particulier comme évêque. Aussi, quand il eut été élu une seconde fois pour l'évêché de Sienne, le cardinal Gabriel, qui fut depuis Eugène IV, le pria par des amis communs de ne point accepter, de peur que la grande et salutaire autorité qu'il avait acquise par ses travaux ne vînt à s'évanouir et à demeurer sans fruit 1.

La première fois qu'il prêcha à Milan le duc Philippe-Marie Visconti se laissa prévenir contre lui à l'occasion de certaines choses qu'il avait dites dans ses sermons; il le menaça même de la mort au cas où il oserait dans la suite tenir le même langage. Bernardin déclara généreusement que ce serait pour lui un grand bonheur de mourir pour la vérité. Le duc, pour l'éprouver, ou plutôt pour le surprendre, lui envoya une bourse de cent ducats en lui faisant dire qu'il voulait par ce présent le mettre en état de fournir plus abondamment aux besoins des pauvres; le saint la refusa par deux différentes fois,. Une troisième personne étant venue la lui apporter, il la mena avec lui dans les prisons, et donna en sa présence les ducats pour obtenir la délivrance de ceux qui y étaient détenus pour dettes. Un tel désintéressement dissipa tous les préjugés du duc; il conçut pour le serviteur de Dieu une estime et une vénération singulières.

Bernardin prêcha dans la plupart…

_______________________________________________

1 Acta SS. 20 mai. Vita 2 [i]S. Bernardini, n. 31.

_________________
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Message  Louis Ven 18 Oct 2013, 4:33 pm

Saint Bernardin de Sienne,
de l’ordre de Saint-François.

(suite)

Bernardin prêcha dans la plupart des villes d'Italie; on ne parlait de tous côtés que du fruit merveilleux de ses sermons. Les plus grands pécheurs se convertissaient ; les biens mal acquis étaient restitués, les injures réparées, les haines oubliées ; la vertu prenait la place du vice, la piété faisait chaque jour de nouveaux progrès; on réformait les mauvaises coutumes et même les mauvaises lois ; on bâtissait des hôpitaux, des églises, des monastères, qui se peuplaient d'âmes sincèrement converties.

Les ravages, les guerres civiles causées par les factions des Guelfes et des Gibelins donnèrent souvent de l'exercice à son zèle ; plus d'une fois, lorsque les citoyens d'une ville étaient armés les uns contre les autres, il arrivait au milieu d'eux, leur faisait déposer les armes et opérait une réconciliation générale. Ayant appris qu'une dissension de cette nature éclate à Pérouse, il s'y rend aussitôt et dit aux habitants : « Le Seigneur Dieu, que vous offensez grièvement par vos divisions, m'envoie vers vous, comme son ange, pour annoncer la paix aux hommes de bonne volonté sur la terre. » Il prêcha quatre discours sur la paix et la concorde. À la fin du dernier il s'écria : « Vous tous qui êtes de bonne volonté et désirez la paix, résolus à la garder envers votre prochain, venez à ma droite ; ceux, au contraire, qui ne veulent point garder la paix, qu'ils se placent à gauche.» Tous alors s'assemblèrent à sa droite, hormis un jeune gentilhomme avec ses satellites, qui demeura à sa place, murmurant contre le saint homme. Alors Bernardin lui dit : « Voici que toi seul tu méprises ce que j'ai prêché au peuple de la part de Dieu. Or, de la part de Dieu, je te dis de pardonner à ton prochain qui t'a offensé, ainsi que ta famille, de te placer à droite avec les autres, pour garder dorénavant la paix. Que si tu ne le fais pas, jamais tu n'entreras vivant dans ta maison. » Le jeune noble, se moquant et de l'exhortation du saint et de la vengeance divine, s'en retournait chez lui, lorsqu'il tomba roide mort sur le seuil de sa porte 1.

Vers le même temps la ville de Pérouse…

_________________________________________________

1 Acta SS. 20 mai. Analecta n. 13.
 
 
A suivre : Commencement de saint Jean de Capistran, du même ordre.

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Message  Louis Sam 19 Oct 2013, 6:04 am

Commencement de saint Jean de Capistran, du même ordre.

Vers le même temps la ville de Pérouse fut témoin d'un autre miracle, mais plus consolant. L'Italie avait son apôtre dans saint Bernardin de Sienne, l'Espagne et la France avaient eu le leur dans saint Vincent Ferrier. L'an 1413, dans les prisons de Pérouse même, se formait un nouvel apôtre, non-seulement pour l'Italie, mais pour l'Allemagne, et qui défendra la chrétienté entière contre l'invasion des Turcs, maîtres de Constantinople. Nous voulons parler de saint Jean de Capistran.

Il naquit dans la ville de ce nom en l'an 1385. Son père était un gentilhomme d'Anjou, qui, ayant été servir dans le royaume de Naples, s'établit à Aquila, puis dans la petite ville de Capistran, qui en est peu éloignée. Après avoir appris la langue latine dans sa patrie, Jean alla étudier à Pérouse le droit civil et canonique, et fut reçu docteur avec beaucoup d'applaudissement dans ces deux facultés. Ses talents, joints à une fortune considérable, le mirent en état de jouer un grand rôle, et un des principaux habitants de cette ville lui donna sa fille en mariage.

Les brouilleries survenues, l'an 1413, entre la ville de Pérouse et Ladislas, roi de Naples, lui fournirent l'occasion de rendre service à ses compatriotes. On le chargea de négocier la paix, et il eut lieu, pendant quelque temps, de se flatter de l'espérance du succès. Cette négociation lui fit faire plusieurs voyages, qui cependant ne produisirent pas l'effet qu'on s'en était d'abord promis. Ceux des habitants de la ville qui avaient pris parti dans la querelle avec le plus d'ardeur s'imaginèrent que Jean trahissait ses concitoyens et qu'il favorisait sourdement le roi de Naples, son premier maître. On se saisit de sa personne et on le renferma dans le château de Bruffa, à cinq lieues de Pérouse. Il souffrit beaucoup dans sa prison ; on le chargea de chaînes pesantes et on lui donna pour toute nourriture du pain et de l'eau.

Se voyant abandonné du roi Ladislas lui-même, et connaissant par sa propre expérience l'instabilité des choses humaines, il fit de sérieuses réflexions sur la nécessité de se donner à Dieu, et en peu de temps il devint un homme nouveau. Comme la mort venait de lui enlever sa femme, il résolut de se consacrer à la pénitence dans l'ordre de Saint-François. Il demanda sur-le-champ à y être admis; mais on refusa de lui donner l'habit tant qu'il resterait en prison. Impatient du moindre délai, il se coupa les cheveux et fit donner à son vêtement la forme d'un habit monastique. Lorsqu'il eut obtenu sa liberté il se rendit à Capistran pour vendre ses biens. La moitié du prix de cette vente fut employée à payer sa rançon et l'autre fut donnée aux pauvres. De retour à Pérouse...

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Message  Louis Sam 19 Oct 2013, 1:20 pm

Commencement
de saint Jean de Capistran,
du même ordre.

(suite)

…De retour à Pérouse il se retira chez les Franciscains de Monte, dans cette ville, en 1415. Il avait alors trente ans. Le gardien le fit passer parles plus rudes épreuves pour s'assurer de sa vocation; il exigea même qu'il traversât les rues de Pérouse, monté sur un âne, avec un habit ridicule et un écriteau sur lequel on lisait les noms de plusieurs péchés graves. C'était quelque chose de bien humiliant pour un homme qui avait de la naissance et de la réputation; mais la ferveur du saint était si grande que cette humiliation ne lui coûta rien. On le renvoya deux fois du couvent, et on ne l'y reçut qu'aux conditions les plus dures. La manière dont il supporta ces différentes épreuves lui fit bientôt remporter sur lui-même une victoire complète ; il n'y eut plus rien dans la suite qui lui parût difficile. Une confession générale précéda la première communion qu'il fit après sa prise d'habit. Il passa encore, pour s'y préparer, trois jours dans la prière et les larmes.

Après sa profession il se fit une loi de ne plus faire qu'un repas par jour ; seulement, dans les voyages longs et pénibles, il se permettait le soir une légère collation. Il ne mangea point de viande pendant six ans, à moins qu'il ne fût malade. Le Pape Eugène IV lui ayant ordonné d'en manger un peu dans sa vieillesse, il le fit par obéissance ; mais il en prenait en si petite quantité qu'on lui laissa une pleine liberté sur ce sujet. Il couchait sur des planches et ne donnait au sommeil que trois ou quatre heures de la nuit; le reste était employé à la prière et à la contemplation.

Pendant plusieurs années il n'interrompit ce double exercice que par la prédication et par la nécessité de réparer ses forces par quelques moments de repos. Il serait trop long de rapporter ici les exemples de vertus qu'il pratiqua, surtout de sa pénitence, de son humilité et de son obéissance. Il possédait l'esprit de componction et le don des larmes à un si haut degré que tous ceux qui conversaient avec lui en étaient dans l'admiration. Son zèle pour la gloire de Dieu et pour le salut des âmes était extraordinaire ; aussi croyait-on retrouver un autre saint Paul dans ses prédications et ses actions. Il touchait les pécheurs les plus endurcis ; il les pénétrait de la crainte des jugements de Dieu et il leur inspirait de vifs sentiments de componction.

A la fin d'un sermon qu'il fit à Aquila sur la vanité et les dangers du monde, les femmes apportèrent leurs ajustements, avec les autres objets qui avaient été si souvent des occasions de péché pour elles et pour les autres, et les jetèrent au feu. On vit arriver la même chose à Nuremberg, à Leipsick et en plusieurs autres endroits. Le saint avait un talent singulier pour étouffer les haines…

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Message  Louis Dim 20 Oct 2013, 6:38 am

Commencement
de saint Jean de Capistran,
du même ordre.

(suite)

…Le saint avait un talent singulier pour étouffer les haines et rapprocher les cœurs désunis. Il rétablit la paix entre la ville d'Aquila et Alphonse d'Aragon; il réconcilia les familles d'Oronési et de Lanziéni ; il apaisa les querelles qui divisaient plusieurs villes et il calma souvent de violentes séditions.

Il fut élu deux fois vicaire général des Observantins ou Franciscains réformés d'Italie. Il exerça cette charge pendant six ans, et il contribua beaucoup à affermir la réforme qui avait été établie par saint Bernardin de Sienne. Il n'en était pas moins exact à prêcher l'Évangile. A la suite d'un sermon qu'il avait fait en Bohême sur le jugement dernier, plus de cent jeunes gens embrassèrent la vie religieuse, surtout dans l'ordre de Saint-François. Il retraçait dans sa personne les vertus de saint Bernardin de Sienne, avec sa dévotion pour le nom de Jésus et de la sainte Vierge. La Marche d'Ancône, la Pouille, la Calabre et le royaume de Naples furent les premiers théâtres de son zèle ; il parcourut ensuite la Lombardie, l'État de Venise, la Bavière, l'Autriche, la Carinthie, la Moravie, la Bohême, la Pologne et la Hongrie 1. Nous retrouverons encore plus tard les deux illustres disciples de saint François.

Le bienheureux Matthieu…

___________________________________

1 Godescard, 23 octobre.
 
 
A suivre : Le bienheureux Matthieu d’Agrigente, du même ordre.

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Message  Louis Dim 20 Oct 2013, 12:35 pm

Le bienheureux Matthieu d’Agrigente, du même ordre.

Le bienheureux Matthieu, évêque de Gergenti ou d'Agrigente, portait, avant sa promotion à l'épiscopat, le nom de Matthieu de Cimarra. Compagnon de saint Bernardin de Sienne, et, comme lui, religieux franciscain, il en imitait le zèle et en partageait les travaux. Sa dévotion aux saints noms de Jésus et de Marie était remarquable. Ayant établi en Sicile plusieurs couvents de son ordre, il se trouvait dans celui d'Agrigente lorsque l’évêque de cette ville mourut ; il fut choisi pour lui succéder. Matthieu, revêtu de la dignité épiscopale, se montra exact observateur de la discipline et voulut la faire observer par son clergé ; il n'en fallut pas davantage pour lui susciter des contradicteurs ; ils le dénoncèrent au Pape Eugène IV, qui, après avoir examiné l'affaire avec soin, reconnut la fausseté de l'accusation ; mais le serviteur de Dieu prit occasion de cette difficulté pour se décharger d'un fardeau qu'il ne portait qu'à regret. Il donna sa démission de l'évêché d'Agrigente, rentra dans le cloître, et continua de travailler, en simple religieux, au salut des âmes et à sa propre sanctification, jusqu'à sa bienheureuse mort, qui arriva le 7 février 1451. Sa fête est fixée au 21 du même mois 1.

La bienheureuse Angéline de Corbara…

_____________________________________________

1 Godescard, 21 février.
 
 
A suivre : La bienheureuse Angéline de Corbara, fondatrice du tiers-ordre régulier de Saint-François.

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Message  Louis Lun 21 Oct 2013, 5:45 am


La bienheureuse Angéline de Corbara,
fondatrice du tiers-ordre régulier de Saint-François.
La bienheureuse Angéline de Corbara naquit en 1377 à Monte-Giove, bourg du royaume de Naples, à peu de distance de la ville d'Orviète. Son père se nommait Jacques de Monte-Marte, comte de Corbara, et sa mère Anne Burgari, de la famille des comtes de Marciano.

A peine avait-elle quinze ans lorsque son père songea à l'établir dans le monde et lui proposa pour époux le comte de Civitella, dans l'Abruzze. Bien décidée dès l'âge de douze ans à n'avoir point d'autre époux que Jésus-Christ, elle refusa ce parti ; mais son père, irrité, la menaça de la faire mourir si elle ne consentait au mariage, ne lui donnant que huit jours pour prendre une détermination. Angéline, dans cette extrémité, eut recours à Dieu, qui lui fit connaître qu'elle pouvait se soumettre aux volontés de son père sans craindre de violer son vœu. Ainsi, en l'année 1393, elle épousa le comte, et, suivant la coutume, le jour de la noce se passa en divertissements auxquels se livrèrent toutes les personnes que cette fête avait réunies.

La jeune épouse était loin de partager ces plaisirs; inquiète, et ne sachant comment elle pouvait garder son vœu, elle se retire avant la nuit dans sa chambre, et, toute baignée de larmes, elle se jette aux pieds d'un crucifix, priant Notre-Seigneur de la protéger dans cette circonstance si délicate. Elle était dans cet état lorsque le comte survint ; il fut très-surpris de la trouver ainsi plongée dans la douleur et lui en demanda la cause. Angéline lui avoua les saints engagements qu'elle avait contractés avec Dieu et la crainte qu'elle éprouvait d'y être infidèle. Touché de sa vertu, son époux lui promit de la laisser libre et de ne la regarder que comme sa sœur; il fit lui-même vœu de chasteté, en même temps qu'elle renouvela le sien, et ils rendirent ensuite grâces à Dieu de leur avoir inspiré ce dessein de perfection.

Le comte mourut saintement l'année suivante, et Angéline, désormais dégagée de tout ce qui pouvait l'attacher au monde, entra dans le tiers-ordre de Saint-François, avec les filles qui la servaient.

Embrasée de zèle pour le salut des âmes...

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Message  Louis Lun 21 Oct 2013, 2:32 pm

La bienheureuse Angéline de Corbara,
fondatrice du tiers-ordre régulier de Saint-François.

(suite)

Embrasée de zèle pour le salut des âmes, la sainte comtesse crut devoir aller avec ses compagnes dans divers lieux de la province de l'Abruzze. Par ses exhortations elle y convertit plusieurs pécheurs et communiqua à plusieurs personnes de son sexe l'amour et la pratique de la chasteté. La résurrection d'un jeune homme d'une des principales familles de Naples, qu'elle obtint par ses prières, lui donna une si grande réputation de sainteté qu'on la louait publiquement dans les églises. Ces témoignages de vénération alarmèrent son humilité et la déterminèrent à quitter Naples pour retourner à Civitella; mais son séjour n'y fut pas de longue durée ; les principaux seigneurs du pays, mécontents de voir que beaucoup de jeunes filles, à la persuasion de la sainte comtesse, faisaient vœu de chasteté et entraient dans des monastères, s'en plaignirent au roi, qui la bannit de son royaume avec ses compagnes.

Obligée de quitter sa patrie, elle vendit tous les biens qu'elle possédait, donna aux pauvres la plus grande partie du prix qu'elle en avait reçu, et ne garda que ce qui lui était absolument nécessaire pour vivre dans son exil avec les personnes qui l'accompagnaient. Elle se rendit d'abord à Assise, puis à Foligni, pour y fonder un monastère de religieuses de Saint-François. Ugolin de Trinci, seigneur de la ville, donna une place pour construire le monastère, qui fut achevé l'an 1397. Angéline alla l'habiter avec ses premières compagnes, qui étaient au nombre de six. Deux demoiselles de Foligni et trois autres des villes voisines, animées d'un saint zèle pour la vie religieuse, et de plus excitées par l'exemple de ses vertus, se joignirent à la bienheureuse. Ainsi elles se trouvèrent douze, qui reçurent des mains de l'évêque l'habit du tiers-ordre régulier de saint-François, dont elles firent profession solennelle l'année suivante, en ajoutant aux vœux ordinaires celui de clôture perpétuelle. Telle a été l'origine de ce tiers-ordre régulier, qui s'est depuis considérablement répandu en divers pays.

Le Seigneur, qui était lui-même l'auteur de cette œuvre sainte, répandit sur elle ses bénédictions les plus abondantes. Non-seulement le premier monastère de Foligni prospéra, mais il fallut en établir un second dans la même ville pour répondre aux désirs d'un grand nombre de filles qui voulaient s'y consacrer à Dieu. La sainteté des religieuses des deux monastères fut bientôt connue, et plusieurs villes désirèrent posséder des établissements de cette édifiante congrégation. Le Pape Martin V permit, en 1421, qu'on en formât en Italie. Avec cette permission quelques-unes des disciples de la servante de Dieu fondèrent de nouveaux monastères en diverses provinces. Elle-même alla en établir un à Assise, et Florence, Viterbe, Ascoli, Pérouse et d'autres villes ne tardèrent pas à en posséder dans leur enceinte.

Après avoir donné à sa fidèle épouse la consolation de voir affermir une œuvre qu'elle n'avait entreprise que par les motifs les plus purs, le Seigneur voulut récompenser ses vertus en l'appelant à la gloire éternelle. Angéline mourut à l'âge de cinquante-huit ans, le 25 décembre 1435, dans son premier couvent de Saint-Anne de Foligni, et fut inhumée dans celui de Saint-François de la même ville. La sainteté de sa vie porta les peuples à réclamer auprès de Dieu sa protection et à l'honorer d'un culte public. Ce culte fut approuvé par le Pape Léon XII, le 5 mars 1825 1.

__________________________________________

1 Godescard, 22 décembre. Hélyot, t. 8. Wadding.
 
A suivre : Les bienheureuses Lucie et Élisabeth, du tiers-ordre de Saint-François.

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Message  Louis Mar 22 Oct 2013, 6:53 am

Les bienheureuses Lucie et Élisabeth, du tiers-ordre de Saint-François.

Dans cette même période de temps le tiers-ordre de Saint-François comptait encore la bienheureuse Luce ou Lucie de Venise, qui mourut saintement au couvent de Salerne en 1400 1 ; de plus, la bienheureuse Elisabeth dite la Bonne. Cette vertueuse fille, que sa grande douceur fit surnommer la Bonne naquit dans un bourg du diocèse de Constance, en Allemagne, et embrassa le tiers-ordre de Saint-François au monastère de Leuth, où elle se distingua par sa grande régularité et sa patience. Ne cherchant que les emplois les plus bas de la maison, elle sut trouver dans toutes ses occupations les moyens de se sanctifier et fit d'admirables progrès dans la perfection. Elle reçut de Dieu des faveurs particulières et prédit plusieurs fois l'avenir. Elle mettait une si grande simplicité dans toutes ses actions qu'il était impossible de la voir sans l'estimer et la chérir. Les épreuves et les humiliations qu'elle essuya ne servirent qu'à donner plus d'éclat à l'héroïsme de ses vertus. Cette sainte personne mourut à trente-quatre ans, dans des transports de joie, heureuse d'aller partager avec son Époux les délices célestes. Sa mort arriva le 5 décembre 1420. Clément XIII a approuvé son culte 2.

Une sainte non moins admirable…

____________________________________________________________
1 Godescard, 26 septembre.— 2 Id., 5 décembre.
A suivre : Sainte Radegonde ou Radiane, servante en Bavière.


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Message  Louis Mar 22 Oct 2013, 12:48 pm

Sainte Radegonde ou Radiane, servante en Bavière

Une sainte non moins admirable du même siècle fut sainte Radegonde ou Radiane, au diocèse d'Augsbourg. Elle fut toute sa vie simple servante au château de Wellenbourg, et c'est dans cette humble condition, au milieu des travaux, des fatigues et des peines qui en étaient inséparables, qu'elle pratiqua la vertu la plus pure. Contente de son état de pauvreté et de dépendance envers ses maîtres, elle se trouvait encore plus heureuse qu'une infinité d'autres et en remerciait souvent le Seigneur dans la sincérité de son cœur. Son premier soin, avant tous les autres, c'était de remplir avec une scrupuleuse exactitude les devoirs attachés à son service, non en vue des hommes, mais en vue de Dieu, dont elle savait que ses devoirs exprimaient la volonté à son égard. Quant au temps libre qui lui restait, elle l'employait soit à la prière, soit à l'exercice des œuvres de charité envers les malheureux du pays ; elle faisait même toutes les économies qui lui étaient possibles pour en soulager un plus grand nombre. Elle fut accusée auprès de son maître de faire du bien aux pauvres à ses dépens ; mais le Seigneur prit soin de la justifier lui-même, et dès lors elle jouit non-seulement de la confiance la plus entière, mais encore de l'estime et du respect de tous les habitants du château.

On avait construit depuis peu, à quelque distance de Wellenbourg, un lazaret pour les lépreux, les malades, les pauvres et les voyageurs privés de secours. Sainte Radegonde allait fréquemment leur donner ses soins et appliquait ses propres gages à l'adoucissement de leurs misères. Comme il fallait traverser, pour s'y rendre, une forêt qui le séparait du château, elle y fut attaquée un jour par des loups qui la déchirèrent de telle sorte qu'elle en mourut trois jours après. Son maître, désolé, la fit enterrer à côté du lazaret et fit construire une chapelle sur son tombeau. En 1521 l'archevêque de Salzbourg fit remplacer la chapelle par une très-belle église, qu'il dédia en son honneur 1.

Vers la fin du quatorzième et au commencement du quinzième siècle vivait en Suisse…

_______________________________________________

1 Acta SS., 13 août. Godescard, 18 juillet.
 
 
A suivre : Le bienheureux Boucard, curé en Suisse.

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Message  Louis Mer 23 Oct 2013, 6:15 am

Le bienheureux Bourcard, curé en Suisse.

Vers la fin du quatorzième et au commencement du quinzième siècle vivait en Suisse un saint curé, le bienheureux Bourcard, curé de Reinwil, près du monastère de Muri. L'histoire ne nous a conservé de lui que peu de chose ; mais le souvenir de ses vertus, le respect que les fidèles ont conservé pour sa mémoire, et surtout les miracles nombreux qui ont été opérés à son tombeau, nous disent assez quelle fut la sainteté de sa vie 2.

Un autre saint curé du même temps…

________________________________________________________

2 Acta SS.,  t. 6, août, in append. Godescard, 20 août.
 
 
A suivre : Le bienheureux  Oddin Barotto, curé de Fossano, en Piémont.

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Message  Louis Mer 23 Oct 2013, 12:55 pm


Le bienheureux  Oddin Barotto, curé de Fossano, en Piémont.

Un autre saint curé du même temps, mais dont la vie est plus connue, est le bienheureux Oddin Barotto, curé de Fossano, en Piémont. Il vit le jour dans la ville même de Fossano ; sa famille était noble et ancienne. Les dons du Ciel, secondés d'une éducation toute chrétienne, développèrent de bonne heure en lui une affection constante pour la vertu. Sa piété croissait avec l'âge, et, porté par un vif attrait, à seize ans Oddin embrassa l'état ecclésiastique. Promu au sacerdoce, il fut aussitôt nommé curé de la paroisse de Saint-Jean-Baptiste. Son premier soin, dès qu'il eut pris possession de sa cure, fut de s'appliquer à administrer les sacrements avec ponctualité, d'annoncer la parole divine, de visiter les malades et de pourvoir aux besoins des pauvres. Le pieux pasteur, tout entier à ses ouailles, s'oubliait lui-même, et l'évêque de Turin, son supérieur, fut obligé de lui écrire, tant pour lui prescrire de manger de la viande, malgré tout vœu qu'il aurait pu avoir fait, que pour lui recommander de prendre sur les dîmes qu'il avait à Fossano la somme qui lui serait nécessaire pour subvenir à ses besoins personnels.

Une conduite si édifiante rendit bientôt le saint pasteur l'objet de la vénération publique. Le chapitre de Fossano, dont il avait été membre, jaloux de le posséder encore, le nomma, l'an 1374, prévôt curé de cette église. Ce double titre augmenta son zèle ; il sut joindre l'accomplissement des obligations d'un bon chanoine avec celui des devoirs d'un véritable pasteur. Malgré tous les soins qu'il donnait au salut de son peuple il ne se dispensait pas de l'office canonial et il s'y trouvait assidûment. Telle fut pendant quatre ans la conduite habituelle du serviteur de Dieu dans ce poste important. On ne sait pas au juste quel motif le détermina, au bout de ce temps, à quitter sa prévôté. On croit que la charge des âmes, qui a toujours effrayé les saints, le troublait aussi lui-même et qu'il fut bien aise de se décharger du fardeau dont il sentait la pesanteur. Quoi qu'il en soit, il est certain qu'il renonça à son titre et qu'il se livra sans partage aux exercices de la piété chrétienne. Quelques personnes dévotes l'invitèrent à s'associer à elles en qualité de directeur ; Oddin fit dans leur compagnie plusieurs voyages de dévotion, tels que celui de Lorette et de Rome. De retour à Fossano, il se sentit inspiré de visiter les saints lieux ; mais auparavant il voulut, par esprit de pénitence, se faire recevoir dans le tiers-ordre de Saint-François. Revêtu de l'habit de cette pieuse société, il partit en 1381 pour Jérusalem, accompagné d'un homme vertueux, qui voulut le suivre dans ce pèlerinage.

Revenu dans sa patrie l'an 1382, Oddin fut choisi pour gouverner la confrérie du Crucifix ; c'était une pieuse association qui avait pour objet le soin des infirmes et la réception des pèlerins, à qui elle procurait l'hospitalité. Elle ne pouvait se donner un plus digne chef que le saint prêtre, qui avait fait de sa propre maison un petit hospice pour le soulagement des pauvres. Il fit plus; appuyé sur la Providence, il entreprit de construire un hôpital considérable et y réussit ; il lui assura des biens-fonds suffisants, et, grâce à son aimable charité, cet établissement peut encore nourrir tous les pauvres qui se présentent et donner l'hospitalité à tous les pèlerins. Aussi les habitants de Fossano regardent-ils leur saint compatriote comme le fondateur de cet hôpital.

L'heureux succès qu'Oddin avait obtenu …

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Message  Louis Jeu 24 Oct 2013, 7:02 am


Le bienheureux  Oddin Barotto, curé de Fossano, en Piémont.

(suite)

L'heureux succès qu'Oddin avait obtenu dès sa première entreprise détermina le chapitre de la collégiale à le prier de lui construire une église. C'était sans doute lui imposer une tâche pénible et difficile à remplir; mais le saint prêtre, dévoré du zèle de la maison de Dieu, se prêta volontiers au désir de ses anciens confrères.

Le Seigneur montra par plusieurs prodiges combien le dévouement de son serviteur lui était agréable.

Une charrette traînée par des bœufs, et qui conduisait une poutre très-pesante, destiné au nouvel édifice, se trouva tellement enfoncée dans un marais que, malgré tous les efforts qu'on fit, il devint impossible de l'en retirer. Les conducteurs, découragés, vinrent trouver le bienheureux et lui exposer leur embarras. Il se rend aussitôt sur les lieux, fait dételer les bœufs, et, prenant le timon de la charrette, il dit: «Au nom de Dieu et de saint Juvénal, sortons d'ici ! » A l'instant même la voiture roule sans peine et parvient sans aucun obstacle à l'endroit où sa charge devait être déposée. Saint Juvénal, martyr, est le patron de la collégiale, maintenant cathédrale de Fossano.

Peu de temps après, un maçon travaillant au haut du clocher tombe par terre ; la chute fut si violente qu'il était sans mouvement et peut-être  sans vie. Oddin se trouvait alors devant le Saint-Sacrement. Averti de l'accident, il se rend près du malheureux qui venait de l'éprouver, et, plein de foi ainsi que de confiance en Dieu, il prend la main du maçon et lui dit avec douceur : « Levez-vous, vous n'avez pas de mal, retournez à votre travail. » Le maçon se lève aussitôt sain et sauf, et, bénissant le Seigneur, il reprend en effet son ouvrage.

La prévôté de la collégiale se trouvant vacante en 1396, les chanoines prièrent si instamment le saint prêtre pour accepter de nouveau cette dignité qu'il se rendit enfin aux vœux du chapitre et se chargea pour la seconde fois du soin d'un troupeau qu'il connaissait comme il en était connu. Les pauvres, les infirmes, les veuves, les affligés furent encore les chers objets de sa sollicitude pastorale. Les fidèles, qui connaissaient son mérite, le payaient de retour et lui montraient le plus tendre attachement ; mais ils ne devaient pas le conserver assez longtemps à leur tête !

En l'année 1400 une maladie pestilentielle se déclare à Fossano et y fait de grands ravages. Le saint pasteur, s'oubliant lui-même, est jour et nuit auprès du lit des malades et leur donne mille marques de son affection paternelle ; mais il est victime de son zèle et de son dévouement ; atteint lui-même du mal contagieux, il meurt victime de sa charité, le 7 juillet 1400, après avoir reçu, avec les sentiments de la plus vive piété, les derniers sacrements de l'Église.

Plusieurs miracles, opérés par son intercession, portèrent les fidèles à l'honorer publiquement, et son culte fut approuvé par le pape Pie VII, le 3 septembre 1808 1.

On se tromperait donc beaucoup si l'on s'imaginait que, pendant le long schisme d'Occident…

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1 Acta SS. , et Godescard, 21 juillet.
 
 
A suivre : Merveilleuse réformation dans l’ordre des Bénédictins par un monastère ruiné de Padoue.

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Message  Louis Jeu 24 Oct 2013, 12:07 pm

Merveilleuse réformation dans l’ordre des Bénédictins
par un monastère ruiné de Padoue.

On se tromperait donc beaucoup si l'on s'imaginait que, pendant le long schisme d'Occident, l'Eglise était stérile pour le ciel et n'enfantait point de saints. Non, non ; au contraire, on voit alors mieux que jamais que l'Esprit de Dieu est toujours avec elle, et que toujours , au milieu des plus grandes difficultés et malgré tous les obstacles, il lui fait produire des âmes et des œuvres saintes. A l'époque la plus critique du schisme, lors, qu'il y avait trois Papes douteux, il s'opéra une des choses les plus difficiles, la réforme d'un ancien ordre religieux, l'ordre des Bénédictins, et cela sans que personne en eût formé le dessein. En voici l'histoire d'après le témoignage de celui-là même dont la Providence se servit pour exécuter cette entreprise à laquelle il ne songeait pas.

Dans un faubourg de Padoue il y avait, sous le nom de Sainte-Justine, un ancien monastère de Bénédictins délabré de toutes les manières, et au temporel et au spirituel. Les revenus avaient été usurpés par le tyran de Padoue ; il n'y avait plus ni clôture ni lieux réguliers, à peine quelques réduits pour l'abbé et les trois moines qui restaient encore ; le monastère était ouvert à des rassemblements d'hommes et de femmes, le cimetière servait de lieu de débauche. Cependant il y avait dans cette église des reliques de plusieurs saints, entre autres de saint Prosdocime et de sainte Justine. Un saint prêtre venait les visiter tous les jours, quelque temps qu'il pût faire. Il se nommait Marc et était curé de l'église de Saint-Michel à Padoue. Telle était sa sainteté qu'on lui amenait des malades sur des voitures, et il les guérissait tous par la ferveur de sa foi. Tout le peuple de Padoue le respectait et le craignait avec une effusion merveilleuse. Il avait avec lui ses frères et une parente, qui lui ressemblaient par la dévotion, et qui s'appliquaient continuellement à exercer l'hospitalité envers les pauvres pèlerins et les serviteurs de Dieu. Ce saint homme, visitant ainsi tous les jours cette église de Sainte-Justine, connut surnaturellement que Dieu, touché des prières et des mérites des saints dont les reliques y reposaient, avait résolu de réformer ce monastère et d'en faire un lieu d'édification éclatante ; il s'en réjouissait donc depuis plusieurs années comme d'une chose certaine, mais sans en savoir la manière. A la fin il apprit, par une révélation manifeste, que le futur abbé de ce monastère, qui y mettrait la réforme, était le prieur actuel des chanoines réguliers de Saint-Georges, à Venise, la même maison où nous avons vu entrer saint Laurent Justinien.

Le prieur était Louis Barbo…

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Message  Louis Ven 25 Oct 2013, 5:56 am


Merveilleuse réformation dans l’ordre des Bénédictins
par un monastère ruiné de Padoue.

(suite)

Le prieur était Louis Barbo, l'auteur même et l'historien de cette réforme. Comme le monastère de Saint-Georges, à Venise, était le chef-lieu de plusieurs autres, le prieur en faisait de temps en temps la visite. L'an 1408, au mois d'octobre, il vint à Padoue et descendit chez le prêtre Marc, qui, cette fois, le reçut avec plus d'affection encore qu'à l'ordinaire et lui dit : « Mon fils, vous viendrez ici pour demeurer à Padoue. » L'autre, ne comprenant pas le mystère de ces paroles, lui répondit : « Mais, mon père, pourquoi viendrais-je demeurer ici? Je suis toujours avec vous de cœur, et, quant au corps, j'ai une sainte demeure avec les serviteurs de Dieu, à Saint-Georges, que je n'ai nulle intention de quitter. » Le bon prêtre, souriant, ajouta : « En vérité, mon fils, vous viendrez ici. — Et où ? » demanda le prieur. Le curé, le prenant à part, lui dit : « A Sainte-Justine ; car Dieu veut absolument réformer ce monastère, et vous y verrez des merveilles. » Le prieur, qui en connaissait l'état déplorable, répliqua : « Mon père, n'ayez point de pensées semblables ; l'affection immodérée que vous avez pour moi vous fait supposer que j'ai des vertus et des talents que je n'ai pas. Je n'entends pas quitter Saint-Georges, et depuis que Dieu, par sa miséricorde, m'a donné la lumière de la vérité et m'a fait connaître sa voix, je ne me soucie plus des dignités et des distinctions du monde. » Le curé insista : « Soyez tranquille, la chose sera ainsi. » Le prieur, attribuant tout ceci à l'affection du saint homme plutôt qu'à une disposition divine, s'en alla visiter ses frères de Vicence et de Vérone.

Étant dans cette dernière ville, il reçut la nouvelle certaine qu'il était lui-même nommé abbé de Saint-Cyprien de Muriano et que le monastère de Sainte-Justine avait été réuni à la congrégation des Olivétains, dont l'abbé en avait déjà même pris possession. « Pour le coup, dit le prieur à ceux qui l'accompagnaient, notre père, le prêtre Marc, n'a point prophétisé juste. »

Repassant à Padoue, il lui dit à lui-même : « 0 mon père ! certainement l'amitié vous a trompé cette fois. Par la révélation des saints vous avez connu la future restauration du monastère de Sainte-Justine; cependant la manière ne vous a pas été révélée ; mais, par affection plus que par connaissance obscure de la vérité, vous avez voulu m'attribuer le ministère de Dieu. Rompez maintenant ces deux liens, pour avoir dit vrai : je suis promu à l'abbaye de Saint-Cyprien, en voici la lettre, et, ce qui est plus fort, le monastère de Sainte-Justine est transféré à l'ordre des Olivétains, qui ne peut plus jamais perdre ce qu'il a canoniquement acquis. Ainsi ce que vous m'avez dit que Dieu m'avait élu pour la réformation de ce lieu, est impossible. »

Le bon curé, sans lui répondre, le laisse au milieu de la porte, fait trois fois le tour du jardin, marchant à grands pas et soupirant, revient au prieur, lui prend la main entre les siennes et dit à haute voix : «En vérité, en vérité, mon fils, il en sera comme je vous ai dit. » Le prieur, admirant la constance du saint bomme, mais n'en croyant guère plus à sa prédiction, s'en retourna à Venise.

Cependant il refusa l'abbaye de Saint-Cyprien…

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Message  Louis Ven 25 Oct 2013, 12:28 pm


Merveilleuse réformation dans l’ordre des Bénédictins
par un monastère ruiné de Padoue.

(suite)

Cependant il refusa l'abbaye de Saint-Cyprien, tant pour des raisons personnelles que par le conseil de tous ses amis. Un des deux liens était ainsi rompu. D'un autre côté, les trois moines qui restaient à Sainte-Justine, après la mort du dernier abbé, s'étant concertés avec les magistrats de la ville, se plaignirent au gouvernement de Venise, qui venait d'acquérir Padoue sur les seigneurs de Carrare, qu'un monastère aussi ancien fût transféré à un autre ordre pour n'avoir plus désormais qu'un abbé annuel.

Le gouvernement de Venise, voulant faire plaisir à ses nouveaux sujets, ordonna aux magistrats de Padoue de veiller à ce que les Olivétains sortissent du monastère et qu'il fût rendu aux Bénédictins. Informé de cet état de choses, le Pape Grégoire XII, de l'avis unanime de ses cardinaux, révoqua les concessions faites aux Olivétains, et nomma abbé perpétuel de Sainte-Justine le prieur de Saint-Georges de Venise, que connaissait particulièrement le neveu du Pape, le cardinal Gabriel, depuis Pape lui-même sous le nom d'Eugène IV.

Tous les amis du prieur, excepté un seul, lui conseillèrent cette fois d'accepter. Il n'en voulut rien faire et préféra l'avis du seul qui l'en dissuadât. Celui-ci lui disait : « Vous êtes jeune (il n'avait que vingt-six ans), vous êtes nouveau dans la voie de Dieu (il n'y avait que cinq ans qu'il était prieur) ; vous n'êtes pas d'une vertu assez grande pour attirer les hommes par votre exemple à se convertir. L'ordre des moines noirs est presque déchu dans toute l'Italie. Il n'y a plus de moines; c'est un monastère infâme, à cause de la mauvaise vie qu'on y a menée. Qui jamais vous y suivra ? Et si vous n'avez pas de moines qui se conforment à votre bonne volonté, mais des prêtres et des clercs séculiers, que ferez-vous tout seul? que deviendrez-vous? Je crains que cette promotion ne soit un piège pour vous faire revenir par l'ennui au faste de la prélature que vous avez refusée avec tant d'édification. » Sur cela le prieur fut si affermi dans son refus qu'il ne pouvait plus même souffrir qu'on lui parlât en sens contraire.

Dans les entrefaites deux jeunes hommes de famille distinguée vinrent le trouver secrètement, se mirent à genoux et lui dirent en pleurant : « Père ! nous vous demandons le salut de nos âmes. Si vous ne nous accordez pas notre demande, c'est à vous que nous réclamerons notre salut au jour du jugement. » Le prieur, fort étonné, leur dit d'expliquer plus clairement ce qu'ils demandaient. Ils ajoutèrent :

« Depuis longtemps nous désirons quitter le monde. Les mœurs et la vie des chanoines de Saint-Georges nous plaisent ; mais, parce qu'ils n'ont pas la stabilité d'un ordre religieux, nous n'avons pas voulu entrer dans leur congrégation. Nous avons appris que vous avez été créé abbé de Sainte-Justine ; nous sommes certains d'y avoir ce que nous cherchons, car nous aurons la religion de Saint-Benoît, que nous désirons souverainement, et les mœurs de Saint-Georges, que nous vénérons avec toute l'affection possible, et dans cette résolution se trouvent plusieurs amis et nos domestiques, qui nous suivront. Nous vous prions donc d'accepter ce monastère. »

Le prieur, voyant quels commencements Dieu lui préparait, s'abandonne à sa providence, accepte courageusement, s'en va trouver le Pape à Rimini, et en obtient toutes les grâces qu'il pouvait souhaiter.

Pendant qu'il était en chemin pour se rendre à Padoue…


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