LE ZÈLE DE VOTRE MAISON ME DÉVORE...

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Message  ROBERT. Jeu 14 Mar 2013, 7:20 pm

PREMIER DISCOURS SUR LE PSAUME LXVIII, v.10, par Saint Augustin a écrit:


"Je suis devenu étranger à mes propres frères, j’ai été méconnu par les fils de ma mère (2)". II est devenu étranger pour les fils de la synagogue. Dans sa patrie on disait: "Ne savons-nous pas qu’il est le fils de Marie et de Joseph (3) ?" Et pourquoi est-il dit à un autre endroit: "Pour celui-là nous ne savons d’où il est (4)?" Je suis donc devenu" étranger aux fils de ma mère". Ils n’ont su d’où j’étais, et leur chair était ma chair: ils ne savaient pas que je suis né de la race d’Abraham; c’est en lui que mon corps était caché, lorsqu’il ordonna à son serviteur de mettre sa main sous sa cuisse, et qu’il jura par le Dieu du ciel (5). "Je suis devenu un étranger pour les fils de ma mère ". Pourquoi ? Comment ne m’ont-ils point connu ? Pourquoi m’ont-ils traité comme un étranger Comment ont-ils bien osé dire: "Nous ne savons d’où il est ? Parce que le zèle de votre maison m’a dévoré (6)"; c’est-à-dire, parce que j’ai poursuivi en eux leurs iniquités, parce qu’au lieu de les supporter patiemment je les ai repris, parce que j’ai cherché votre gloire dans votre maison, que j’ai frappé du fouet ceux qui commettaient des malversations dans le temple (7) : c’est là aussi qu’il est dit que "le zèle de votre maison m’a dévoré". De là vient que je suis un hôte, un étranger; de là encore: "Nous ne savons d’où il est".



Ils sauraient d’où je suis, s’ils connaissaient vos commandements. Et si je les avais trouvés fidèles à vos préceptes, le zèle de votre maison ne m’eût point dévoré. "Et les injures de ceux qui vous outragent sont retombées sur moi". C’est là le passage que citait saint Paul (vous venez de l’entendre lire), et il ajoute: "Tout ce qui est écrit, n’est écrit que pour nous instruire, et pour nous donner l’espérance dans la consolation des saintes Ecritures (1)". Il attribue donc au Christ cette parole: "Les injures de ceux qui vous outragent sont retombées sur moi". Pourquoi sur vous ? Peut-on outrager le Père, sans outrager le Christ lui-même ? Pourquoi "les injures de ceux qui vous outragent, retombent-elles sur moi ?", parce que celui qui me connaît, connaît aussi le Père (2): parce que nul n’a insulté le Christ, sans insulter Dieu parce que nul ne peut honorer le Père, sinon celui qui honore le Fils (3). "Les injures de ceux qui vous outragent retombent sur moi", parce qu’elles arrivent jusqu’à moi. etc.



1. Luc IX, 26.
2. Psaume LXVIII, 9.
3. Luc IV, 22.
4. Jean, IX, 29
5. Genèse XXIV, 9.
6. Psaume LXVIII, 10.
7. Jean IX, 15.
1. Romains XV, 4.
2. Jean XIV, 9.
3. Jean V, 23.


gras, police et couleur ajoutés.



http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/psaumes/ps61a70/ps68.htm



Dernière édition par ROBERT. le Jeu 14 Mar 2013, 7:30 pm, édité 1 fois (Raison : mise en forme)
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Message  ROBERT. Jeu 14 Mar 2013, 7:26 pm

Saint Jean Chrysostome — ŒUVRES COMPLÈTES — TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS EN FRANÇAIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN
Licencié ès-lettres, professeur de rhétorique au collège de l’Immaculée-Conception de Saint-Dizier, Bar-Le-Duc, L. Guérin & Ce, Éditeurs 1865, TOME HUITIÈME Pages 93 à 556. in Saint Jean II, 17 a écrit:



. … Un autre évangéliste rapporte qu'en chassant ces gens, il avait dit: "Ne faites pas de la maison de mon père une caverne de voleurs". (Matthieu XX, 13; Marc, XI, 17; Luc, XIX, 46) Et saint Jean dit: "Une maison de trafic (Jean II,16)". En quoi pourtant ils ne se contredisent point. Mais ils nous apprennent que Jésus a chassé du temple ces vendeurs à deux reprises; cette première fois au commencement de la prédication, l'autre lorsqu'il approchait du temps de sa passion: c'est pour cela que, parlant alors plus durement, il dit: Pourquoi faites-vous de la maison de mon Père une caverne ? ce qu'il ne fait pas dans cette première occurrence, où sa réprimande est plus modérée: ce qui explique qu'il ait recommencé.


Et pourquoi, direz-vous, Jésus-Christ les a-t-il ainsi chassés, et avec une violence qu'il n'a montrée en aucune autre occasion, lors même que les Juifs le chargeaient d'outrages et d'injures, l'appelaient samaritain et démoniaque ? Car il ne s'en tint pas aux paroles, il alla jusqu'à prendre un fouet pour chasser ces hommes. Mais les Juifs, si prompts à la colère, quand ils le voyaient faire du bien aux autres, se conduisent autrement après ce châtiment qui aurait dû, ce semble, les exaspérer. En effet, ils ne firent point de reproches à Jésus, ils ne l'outragèrent point; mais que lui dirent-ils ? "Par quel miracle nous montrez-vous que vous avez droit de faire de telles choses ? (Jean II, 18)". Ne remarquez-vous pas leur furieuse jalousie, et comment le bien fait à autrui les indignait bien davantage ? Jésus-Christ donc reproche aux Juifs, tantôt d'avoir fait du temple une caverne de voleurs, indiquant par là que ce qu'on y vendait avait été volé, et provenait de rapine et d'avarice, et qu'ils s'enrichissaient de la misère d'autrui; tantôt qu'ils en avaient fait une maison de trafic, par allusion à leurs commerces honteux.



Mais pourquoi Jésus fit-il cela ? Parce qu'il devait guérir des malades le jour du sabbat et faire bien des choses qu'ils regarderaient comme une violation de la loi; il le fit pour ne point paraître en cela un rival, un ennemi de son Père ; par là il prévint tous ces soupçons; celui qui avait fait paraître tant de zèle pour l'honneur du temple, ne pouvait pas aller à l'encontre du Maître qui y était adoré. Les premières années de sa vie, dans lesquelles il avait vécu selon la loi, suffisaient pour prouver qu'il respectait le Législateur, et qu'il ne venait point substituer une loi à la sienne. Mais comme ces premières années pouvaient être oubliées, ou parce que tous n'en avaient pas connaissance, ou parce qu'il avait été élevé dans une pauvre maison, il fait cette action d'éclat en présence de tout le monde (la Pâque des Juifs était proche), en quoi il s'exposa à un grand péril: car non seulement il chassa les vendeurs, mais aussi il renversa leurs bureaux et jeta par terre leur argent, afin qu'ils surent en eux-mêmes que celui qui, pour la gloire du temple, s'exposait au péril, n'en méprisait pas le Maître.




Si ce zèle qu'il faisait éclater eût été seulement feint et simulé, il s'en serait tenu à des remontrances et à des exhortations; mais il se jette au milieu du danger: certes, l'action est hardie. En effet, ce n'était pas peu de chose que de s'exposer à la fureur de forains, de gens brutaux, comme étaient ces marchands; d'outrager cette foule sans raison, et de l'animer contre soi; certes, on ne peut pas dire que ce fut là l'action d'une personne qui feint, qui déguise, mais bien d'un homme qui affronte toutes sortes de périls pour la gloire de la maison de Dieu. C'est pourquoi Jésus-Christ fait connaître son union avec le Père, non seulement par ses actions, mais encore par ses paroles; car il n'a pas dit: la sainte maison, mais la maison de mon Père. Il appelle Dieu son Père, et ils ne s'en scandalisent point, ils ne s'en fâchent pas, c'est qu'ils croyaient alors qu'il le disait par simplicité. Mais lorsque dans la suite il parla plus clairement pour établir qu'il était égal au Père, ils se mirent en fureur.



Que dirent-ils donc ? "Par quel miracle nous montrez-vous que vous avez droit de faire de telles choses ?" O folie extrême ! Il était besoin d'un miracle pour les obliger de mettre un terme à ces mauvaises pratiques, par lesquelles ils déshonoraient la maison du Seigneur? Ce grand zèle pour la maison de Dieu n'était-il pas un très grand miracle et suffisant pour prouver sa vertu et sa puissance ? Au reste, cette action fit connaître les bons. Car ses "disciples se souvinrent qu'il est écrit:
"Le zèle de votre maison me dévore" (Jean II,17)". Mais les Juifs ne se souvinrent pas de la prophétie; ils disaient: "Quel miracle nous montrez-vous ?" Affligés de se voir arrêtés dans leurs trafics sordides et honteux, et comptant par là lui lier les mains, ils sollicitent de lui un miracle pour avoir lieu de s'inscrire en faux contre ce qu'il ferait; c'est pourquoi il ne leur en donne point etc.
.
gras, police et couleur ajoutés.



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