La Sainte Vierge au siècle de Murillo

2 participants

Aller en bas

La Sainte Vierge au siècle de Murillo Empty La Sainte Vierge au siècle de Murillo

Message  Monique Mer 30 Nov 2011, 8:03 pm

La Sainte Vierge au siècle de Murillo Murill10


La Sainte Vierge au siècle de Murillo


Le XVIIe siècle, pris dans sa généralité, est un siècle de décadence pour la peinture religieuse. En Italie, plus qu'ailleurs, la chute se fait sentir. « De la violence et de l'outrance, mais jamais de la force ; de l'afféterie et de la fadeur, mais jamais de la douceur et de la pureté vraies ; de la dépense de mouvement et de grimace, pour aboutir à la froideur, à l'insignifiance de l'expression.
Voilà, nous dit Alexandre (1), le spectacle que, de Boulogne à Rome, et de Rome à Naples présente tout le XVIIe siècle. »


Angelico, Vinci, Raphaël avaient porté si haut l'art chrétien ! Il était bien difficile à leurs successeurs de rester sur ces sommets.
Parlant des disciples de Raphaël, Rio a pu dire : « Telle fut leur décadence au point de vue des inspirations, que l'appréciation de leurs œuvres n'appartient plus à l'histoire de l'art chrétien. »

Sans vouloir contrevenir à ce jugement sévère mais mérité, signalons quelques toiles de Sassoferrato, sa Mater dolorosa, et encore l'Enfant qui dort sur le sein de sa Mère. Ces Vierges ne manquent ni de grâce ni de piété.

Mentionnons la Vierge en prière de Guido Reni, gracieuse et modeste ; et la Mère de douleurs, les yeux fixés sur la croix.
En France, Philippe de Champaigne peint avec succès quelques Vierges. Son Annonciation élève l'âme. Il y a de la vie dans la Présentation au Temple.

Dans les Flandres, Rubens a été, je le lis dans l'ouvrage de A. J. Wauters, « la plus haute incarnation du génie flamand (2). »

Il a tout peint, dit-on. A-t-il peint aussi des sujets chrétiens ? A-t-il été peintre religieux ? Oui, à ses heures, témoin l'Érection et la Descente de croix, ces gloires de la cathédrale d'Anvers, qu'il a exécutées coup sur coup à l'âge de quarante-quatre ans ; témoin encore ces trente-neuf tableaux (1) qu'il peignit dans la même ville, dans l'église des Jésuites.


1. Alexandre, La peinture italienne, page 420.
2. A. J. Wauters, La peinture flamande, page 225.
1. Ils périrent dans l'incendie de l'église en 1718, sauf trois, conservés au musée de Vienne.



Référence ICI



A suivre...
Monique
Monique

Nombre de messages : 13465
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

La Sainte Vierge au siècle de Murillo Empty Re: La Sainte Vierge au siècle de Murillo

Message  Monique Mar 06 Déc 2011, 8:47 am

Rubens a-t-il été peintre de la Madone ? Il a peint des femmes qu'il appelle des Madones. On en voit à l'église Saint-Jacques d'Anvers, aux Musées de Bruxelles, d'Anvers, de Vienne, de Madrid. Mais à la vue de ces toiles réalistes, nous n'oserons jamais dire qu'il ait peint des Vierges.

Sans être encore un peintre de Madone, Van Dyck donne cependant à ses Vierges une distinction parfaite, et à l'Enfant une grâce exquise. Voyez plutôt dans la Vierge aux donateurs, comme le petit Jésus, avec un sourire charmant, caresse délicieusement la moustache du riche Flamand, dévotement agenouillé à ses pieds. Bien gracieux, mais bien profane est le Repos en Égypte, de la galerie Pitti.

Pour trouver un vrai peintre de la Madone au XVIIe siècle, il faut nous transporter des Flandres en Espagne. Murillo est un peintre essentiellement religieux. Il a peint Jésus-Christ, les Saints et les Saintes, mais avec une prédilection toute spéciale, la Peine des Saints.

Murillo met dans ses peintures un charme, une spontanéité, une candeur et un sentiment de mysticité attendrie, qui n'ont été surpassés par aucune école.
Contemplez la Vierge aux Anges. Quelle élévation mystique ! quelle grandeur religieuse ! quelle beauté toute céleste !
Voyez surtout l'Assomption, gloire du Louvre (2), chef-d'œuvre de Murillo. Louis Veuillot lui a consacré l'une de ses plus belles pages

Murillo, écrit-il, a peint cette pensée de Dieu qui sera Marie, cette attente des Prophètes et des Saints dont rien encore ne pouvait exprimer l'inexprimable beauté, l'inexprimable perfection, l'inexprimable emploi sur la terre et dans les cieux.

Voilà cette âme parfaite, envoyée à la terre par ce Dieu qui a tant aimé le monde, pour être unie à un corps parfait et que nulle tache n'atteindra. Dans cette double perfection et dans cette double pureté, elle sera l'instrument du mystère de notre salut.
» Elle a toute la candeur de l'éternelle innocence, toute la splendeur de l'éternelle virginité. »

Le 3 avril 1682 le pieux artiste mourait. — Au siècle suivant c'est la nuit dans l'art religieux. Pas un astre au ciel, pas un peintre de la Madone.

Les débauches de cette époque néfaste n'étaient pas de nature à encourager les artistes chrétiens.
Mais laissez passer la tourmente révolutionnaire ; et vous verrez, au XIXe siècle, une heureuse réaction s'opérer dans l'art, vous verrez la Madone reparaître au grand jour !


2. Le comte de Nieuwkerke l'acheta 680.000 francs à la vente du Maréchal Soult.



Fin
Monique
Monique

Nombre de messages : 13465
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

La Sainte Vierge au siècle de Murillo Empty Re: La Sainte Vierge au siècle de Murillo

Message  Roger Boivin Dim 12 Juil 2015, 7:57 pm



LA RENAISSANCE :

http://www.archive.org/stream/lartchrtienlet02cart#page/266/mode/2up


Roger Boivin
Roger Boivin

Nombre de messages : 13086
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum