Abbé Belmont , les messes una cum et les néo-prêtres.

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Message  gabrielle Ven 18 Mar 2011, 10:54 am

— Oui, mais…

— Oui mais quoi ?

— Même si nous sommes « en pleine guerre » et que la nécessité d’assister à la sainte Messe se fait plus pressante, il ne faut pas oublier que pour la plupart d’entre nous, la sainte Messe vraiment catholique est inaccessible.

— Oh ! je ne l’oublie pas, et le problème reste crucifiant pour de nombreuses personnes ou familles qui n’ont guère de choix ; parmi elles, on en trouve qui sont prêtes à tous les sacrifices (honneur à elles !), on en trouve qui ne savent à quel saint se vouer, on en trouve qui croient de leur devoir de se résigner à supporter quelque blessure à la catholicité de la sainte Messe.

Voici l’extrait d’une lettre adressée à l’une de ces personnes prises entre deux feux, qui, ne comprennent pas que certains accordent tant d’importance à cette catholicité intégrale de la Messe, pendant que d’autres, qu’elles estiment tout autant, acceptent ou supportent lesdites blessures.


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… J’en viens au problème pratique, car vous allez m’objecter (et avec quelque raison) que les deux graves problèmes de l’una cum Benedicto et de l’ordination sacerdotale reçue d’un évêque sacré sans mandat apostolique sont l’affaire du prêtre ; quant à vous, vous ne voyez qu’une chose : ils sont prêtres valides, ils ne sont pas séparés de l’Église catholique, ils utilisent le rite traditionnel.

Il est vrai que le problème fondamental est celui du prêtre : c’est lui qui a reçu les ordres, c’est lui qui prononce l’una cum. En ce qui le concerne, c’est clair : il n’a aucun droit d’exercer un sacerdoce reçu en contradiction avec la constitution divine de l’Église (et parfois douteux, il ne faut pas se voiler la face) ; il n’a aucun droit de faire allégeance à une pseudo-autorité, et de le faire dans la prière la plus solennelle de toute l’Église, le Canon de la Messe. C’est grave, c’est illicite et, avec la grâce de Dieu, il vaudrait mieux subir la mort que de profaner ainsi les choses les plus saintes.

Le problème du fidèle assistant est un peu différent de celui du prêtre célébrant ; il est un problème de coopération : en étant présent à la Messe dans ces circonstances, le fidèle n’agit pas lui-même selon la double illicéité que je viens d’évoquer, mais il y coopère.

Si l’on veut savoir si cela est permis au regard de la loi du Bon Dieu, il faut considérer les lois générales de la coopération :

– la coopération formelle n’est jamais permise. On appelle coopération formelle celle qui approuve le mal, celle qui a comme objet le mal lui-même dont on se rend délibérément complice ;

– la coopération matérielle immédiaten’est pas permise non plus : elle est le fait de celui qui, tout en désapprouvant le mal, prend une part décisive à l’acte délictueux lui-même ;

– la coopération matérielle prochaine– qui a lieu quand, sans prendre part à l’acte délictueux, on le rend possible en agissant sur les conditions nécessaires à son existence, ou quand on assiste activement dans le cas de la Messe – demanderait des raisons très graves et rares, exceptionnelles même ;

– la coopération matérielle éloignée (plus ou moins éloignée — il s’agit de la coopération aux conditions facilitant l’accomplissement de l’acte délictueux ; ou, dans le cas de la Messe, de l’assistance passive) ne peut être licite qu’avec une raison proportionnée (proportionnée à la gravité du mal, à la proximité de la coopération, au scandale que cela peut induire).

Appliquons cela à la Messe una cum ou célébrée par un néo-prêtre.

Toute coopération formelle est à rejeter sans hésitation. Celui qui choisit d’assister à la Messe una cum ou à celle d’un néo-prêtre coopère formellement à la grave distorsion (éventuellement double) qui a lieu par rapport à la sainteté de la Messe, à l’unité de la foi, à la constitution divine de l’Église. C’est une grave déficience dans la foi. Et l’on choisit chaque fois qu’on pourrait faire autrement, dût-on faire un effort important (distance, horaire…) ou surmonter une grande répugnance, une antipathie etc.

Il est impossible d’apporter une coopération matérielle immédiate, comme celle que serait d’accomplir l’office de diacre.

La coopération matérielle prochaine ou éloignée est elle aussi interdite, sauf si on a une raison grave de passer outre, sauf si donc on ne peut pas faire autrement. Et cette raison grave doit être proportionnée, et il faut prévenir le scandale, et il faut combattre les effets mauvais en soi-même (car il ne faut pas se faire d’illusion : l’allégeance même indirecte et détestée à Benoît XVI, l’accoutumance à l’attentat à l’unité hiérarchique de l’Église que constituent les sacres sans mandat, tout cela laisse des traces profondes dans l’âme et dans l’intégrité de la foi catholique, malgré qu’on en ait). De plus, si jamais l’on assiste à une Messe « distordue », il faut détester intérieurement la distorsion pour éviter la coopération formelle.

Plus la coopération sera prochaine et habituelle, plus il faudra que la raison soit grave. Vous comprenez qu’il peut y avoir là des divergences d’appréciation [1], et que chacun doit décider devant Dieu pour soi-même et pour ceux dont il porte la responsabilité avec beaucoup de pureté d’intention et de foi éclairée.

Plus la coopération risque d’être prochaine et habituelle, plus il faudra chercher à y échapper, au prix de sa tranquillité, de son confort ou de son porte-monnaie.

Plus la coopération sera prochaine et habituelle, plus il faudra détester intérieurement, et rendre à l’occasion le témoignage extérieur de ce désaccord.

Plus la coopération sera prochaine et habituelle, plus il faudra tout mettre en œuvre pour ne pas s’habituer (car l’habitude modifie le jugement), plus il faudra s’instruire pour ne pas se laisser entraîner dans les fausses doctrines sous-jacentes à l’una cum et aux sacres sans mandat.

Il y a un dernier point sur lequel j’attire votre attention : il ne concerne pas directement l’assistance à la Messe, mais la fréquentation des milieux una cum ou sans mandat. Ce sont souvent des gens vertueux, méritants et sympathiques : mais précisément il y a le danger d’être attiré par sympathie à leurs fausses doctrines sur le magistère, sur la juridiction et sur la nécessité de l’obéissance dans l’Église, ou tout au moins de ne plus accorder l’importance requise à ces points doctrinaux très graves. La désinvolture à l’égard de ce que l’Église considère comme des points cruciaux de l’orthodoxie catholique a souvent des effets délétères sur ceux qui ne se tiennent pas dans une garde absolue en la matière. Une certaine mentalité de « libre examen » déteint facilement sur ceux qui les fréquentent.


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— Pourquoi donc, dans la lettre qui précède, mettez-vous sur le même plan la prolation de l’ una cum Benedicto au Canon de la Messe, et le fait d’avoir été ordonné par un évêque dépourvu de mandat apostolique ?

— Dans les deux cas, il s’agit d’une profonde atteinte à la catholicité du saint Sacrifice : soit du côté de l’unité de la hiérarchie, soit du côté de l’intégrité de la foi, et il y a de nombreuses passerelles entre.

Ma théologie est un peu courte pour discerner avec certitude et précision quelle est la plus grave des deux carences, mais j’estime tout de même qu’elles sont du même ordre (du même désordre).

En passant de l’ordre de l’être à celui de la connaissance, on voit que l’Église s’est beaucoup plus souvent et plus gravement prononcé contre les sacres sans mandat qu’elle n’a légiféré sur l’una cum.

Pour l’una cum, je ne sais, outre les rubriques, que le Pape Pélage Ier (556-561) qui en énonce l’extrême gravité quand il affirme que l’omettre c’est se séparer de l’Église universelle (cité par Innocent III, de Mysteriis Missæ, P.L. CCXVIII, col. 844 ; et par Lebrun, Explication… de la Messe, tome I, Paris 1726, pp. 327-328). De plus il faut une inférence pour l’appliquer à Benoît XVI et consorts (cela n’empêche pas que ce soit grave et nécessaire).

Tandis qu’en matière de sacres, le droit et la pratique de l’Église sont explicites, tout comme l’est son enseignement permanent : de Pie VI, de Léon XIII et Pie XII pour parler des plus récents.

[1] Cette appréciation doit bannir toute raison mondaine, cela va de soi : mieux vaut la société de Dieu par l’intégrité de la foi, que la société des hommes, aussi aimables qu’on les suppose. Il faut noter que si l’on est la victime d’une sorte de chantage (chantage à l’école par exemple), le devoir de témoigner de la foi devient encore plus impérieux. Ainsi, pour prendre un exemple dans un tout autre domaine, j’ai le droit (et même le devoir) de manger de la viande un jour d’abstinence si cela me sauve la vie ; mais j’ai le devoir de n’en pas manger si l’on menace ma vie pour me faire manquer au précepte de l’abstinence. http://www.quicumque.com/article-en-pleine-guerre-69555106.html
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Message  gabrielle Ven 18 Mar 2011, 10:57 am

Est-ce que quelqu'un sait ce qui signifie l'expression "néo-prêtre" qu'on retrouve dans le texte.?

Merci
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Message  Roger Boivin Ven 18 Mar 2011, 11:42 am

Préfixe emprunté du grec et qui signifie Nouveau. Il a servi à composer des termes didactiques dont nous citons ci-dessous les plus usités. Il sert en particulier, en termes de Philosophie, à désigner Certaines écoles qui se rattachent à une école antérieure qu'elles continuent à quelques égards. Néo-platonisme. Néo-platoniciens.


http://dictionnaire.la-connaissance.net/dictionnaire-definition_mot-neo_3_n_e_27672.html
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Message  ROBERT. Ven 18 Mar 2011, 3:28 pm

.

Dans Reverso:

néo: préfixe préfixe référant à nouveau, récent.

"Néo-prêtre" signifierait: prêtre nouvellement ordonné, prêtre récemment ordonné ?

.
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Message  gabrielle Ven 25 Mar 2011, 9:32 am

Abbé Belmont a écrit:Pourquoi donc, dans la lettre qui précède, mettez-vous sur le même plan la prolation de l’ una cum Benedicto au Canon de la Messe, et le fait d’avoir été ordonné par un évêque dépourvu de mandat apostolique ?

— Dans les deux cas, il s’agit d’une profonde atteinte à la catholicité du saint Sacrifice : soit du côté de l’unité de la hiérarchie, soit du côté de l’intégrité de la foi, et il y a de nombreuses passerelles entre.

Cet extrait de l'Abbé Belmont montre la gravité des sacres sans mandat...

Maintenant, le tout est de savoir si l'Abbé Belmont est logique jusqu'au bout dans son raisonnement?

Est-ce dans sa chapelle qu'il admet l'Abbé Roger un produit de la lignée de ceux qui furent ordonné par un évêque issu d'un sacre "sauvage"?
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Message  Roger Boivin Ven 25 Mar 2011, 10:33 am

Roger !! Shocked Very Happy
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