HISTOIRE DE LA PAPAUTÉ - résumé - Mgr Fèvre - 1878.

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Message  Roger Boivin Dim 25 Jan 2015, 3:06 pm

En publiant ici uniquement cinq parties sur six de l'INTRODUCTION de l'ouvrage en 7 tomes de Mgr Fèvre,
HISTOIRE APOLOGÉTIQUE DE LA PAPAUTÉ DEPUIS SAINT PIERRE JUSQU'À PIE IX,  
on a un excellent résumé de l'histoire de la Papauté jusqu'au pape Pie IX.
Pour ceux qui en désir lire plus amplement, voici :


HISTOIRE APOLOGÉTIQUE DE LA PAPAUTÉ DEPUIS SAINT PIERRE JUSQU'À PIE IX - Mgr Fèvre - 1878 - ( 7 Tomes ) :  


Tome I : https://archive.org/stream/histoireapolog01fv#page/n13/mode/2up

Les autres Tomes : https://archive.org/search.php?query=creator%3A%22F%C3%A8vre%2C+Justin+Louis+Pierre%2C+1829-%22



Dernière édition par roger le Lun 26 Jan 2015, 12:47 pm, édité 2 fois
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Message  Roger Boivin Dim 25 Jan 2015, 3:08 pm


INTRODUCTION.

La publication d'une Histoire apologétique de la Papauté éveille dans l'esprit une question préalable : A quoi bon, dit le lecteur pieux, et dans quel but ? Le vicaire de Jésus-Christ, le dépositaire et le propagateur de la lumière et de l'amour divins, aurait-il besoin d'apologie ? Et l'histoire de ses bienfaits séculaires ne porte-t-elle pas en elle-même sa justification ? - Pour le croyant, sans doute, pour le lecteur chrétien, la Papauté n'a pas besoin de défense ; plus on la défend, plus on doit même craindre de paraître donner raison à l'accusateur et d'ébranler la foi des bons catholiques. Cependant, si vous allez au fond des choses, si vous pénétrez le mystère de l'institution pontificale, vous verrez disparaître ces délicatesses et vous comprendrez non-seulement qu'il n'y a pas péril à défendre les Papes, mais qu'il y a devoir de les défendre s'ils sont attaqués, et que cette apologie, si elle est aussi décisive que nécessaire, doit être, pour les esprits fatigués ou troublés, un rayon de grâce et de salut.

I. L’Église est, ici-bas, suivant la grande doctrine de Moehler, l'incarnation de Jésus-Christ en permanence, et le Chef de l’Église est le vicaire de Jésus-Christ sur la terre, le représentant, non pas du Dieu de gloire, mais du Dieu de Bethléem et de Nazareth, du Cédron et du Golgotha, le continuateur mystique de l'Homme-Dieu, humilié, persécuté, crucifié pour racheter l'homme du péché originel et le rétablir, autant que l'exige l'économie du salut, dans l'ordre surnaturel de la grâce.

Ces exigences du péché, d'une part, et, d'autre part, cet objectif sublime et difficile de la Rédemption, nous pronostiquent la destinée du Souverain-Pontificat.

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Message  Roger Boivin Dim 25 Jan 2015, 3:09 pm






Si je me reporte au berceau du genre humain, je vois d'abord l'homme placé dans un jardin de délices ; puis je vois le paradis perdu, l'homme exilé sur la terre, descendant la pente d'une dégradation continue, et enseveli sous les eaux vengeresses du déluge. Aussitôt que le genre humain renaît du sang de Noé, il oublie le châtiment providentiel, revient à sa corruption, tombe dans l'idolâtrie, à ce point que, pour empêcher la dissolution des établissements humains et la destruction de l'espèce, Dieu est obligé de choisir un petit peuple qu'il soumet à la verge de la loi mosaïque, tandis qu'il abandonne le reste au fouet des conquérants, aux fureurs de la guerre, aux duretés de l'esclavage, à toutes les avanies de l'abjection. L'homme est créé pour les splendeurs de la lumière, et il n'aime plus que l'obscurité des ténèbres ; il est appelé à l'honneur des vertus, et il se délecte dans les bassesses du vice ; il doit vivre en vue des béatitudes éternelles, et, renonçant à l'espérance, il ne veut plus que les joies éphémères et trompeuses du temps. Son péché lui devient comme une seconde nature qui étouffe la première ; sa dégradation lui parait préférable à toutes les grandeurs. Or, le Pape est, sur la terre, le dispensateur souverain des mystères de Dieu ; il ne doit pas seulement veiller à l'intégrité et à la pureté des moyens de salut ; il doit encore les faire pénétrer jusqu'aux dernières profondeurs de la vie intellectuelle et morale de l'espèce humaine, pour régénérer la nature déchue, la sanctifier dans toutes ses relations et toutes ses œuvres. Ce ne serait pas connaître la dégradation primitive et ses conséquences formidables que de n'y pas découvrir une source d'opposition permanente à la mission des Souverains-Pontifes. La mission du Pape est d'appliquer, comme chef suprême de l’Église, à l'humanité dégradée, le mérite et la lumière de la Rédemption. De son côté, le monde est toujours disposé à la rébellion contre la vérité et la grâce ; il se commande d'incessants efforts pour qu'on n'impose pas une limite aux écarts de sa raison et un frein aux faiblesses de sa volonté. Plutôt être souillé que de revivre : voilà le sentiment secret, souvent le cri public du grand nombre. Des passions attaquées dans leurs derniers retranchements et conjurées pour se maintenir en possession, naît la guerre à la sainte Église. Telle est la source première de la lutte contre le Pontificat ; il n'en faut pas rechercher plus haut l'origine. L'homme est comme un cheval indompté qui rejette le frein; la société est comme un malade qui refuse la guérison ; et, dans les faiblesses comme dans les excès de vigueur, il y a toujours un sentiment de haine, un éclat de colère, un projet d'attentat contre le bienfaiteur du genre humain, trop heureux quand l'attentat ne va pas jusqu'au crime.

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Message  Roger Boivin Dim 25 Jan 2015, 3:09 pm




Ce crime, qui paraît confondre les desseins de Dieu, en assure, au contraire, le miséricordieux accomplissement. Pour le salut du monde, il a fallu une victime; pour garder intacte la lumière de la révélation, pour préserver de la corruption ce pauvre monde, il faut ajouter de nouveaux noms au martyrologe et offrir de nouvelles victimes à l'autel. Le Pontificat est la continuation de Jésus-Christ ; or, le Sauveur a racheté l'humanité, et, s'il est élevé en gloire, c'est après s'être constitué le principe et la fin de la Rédemption en mourant sur la croix. Il n'y a pas de rachat ni de triomphe sans crucifiement. La vie, la destinée sublime, l'auguste mission des Papes, sont une vie de luttes, une destinée de sacrifices, une mission de douleurs mortelles et d'angoisses sans fin. Les Pontifes romains ne sont élevés si haut qu'afin de dominer, du faîte de la grandeur, l'horizon immense au milieu duquel ils ont, à chaque pas, une lutte à soutenir contre les ennemis du Christ. S'ils ne se voyaient pas, à toute heure, combattus par l'erreur d'enfants égarés et par les passions de fils corrompus, ils ne seraient pas au même degré reconnaissables comme vrais vicaires de Jésus crucifié, pour accomplir la mission qu'il avait reçue du Père céleste. Un Pape méconnu, persécuté, crucifié, voilà le vrai Pape.

C'est dans ce dessein profond que Jésus-Christ n'a établi l'apôtre saint Pierre son vicaire ici-bas qu'après lui avoir offert en spectacle le grand exemple du Calvaire, et qu'il n'a confié à sa garde les brebis et les agneaux qu'après avoir obtenu trois fois la protestation de son amour. Il y avait réciprocité : Jésus-Christ demandait à Pierre de lui prouver qu'il avait les forces nécessaires pour souffrir ; de la part de Pierre, il s'agissait de protester, qu'aimant Jésus-Christ, il saurait épuiser jusqu'à la lie le calice de la tribulation. Le Pontificat est donc vraiment le martyre ou le chemin du martyre ; c'est le combat ou un lieu fortifié toujours prêt à soutenir le combat ; c'est la mort ou une disposition continuelle de l'âme à braver la mort. Pourquoi tout cet éclat de gloire, toute cette grandeur de respect avec lequel le monde prononce le nom des Souverains-Pontifes ? C'est pour que le monde sache bien que le Pape est la seconde victime du Calvaire, toujours prête à souffrir et à mourir, quand il sera utile qu'un homme se dévoue jusqu'à la mort pour le salut du peuple. L’Église et le monde catholique veulent entourer de grandeur et de gloire le trône, ou, pour mieux dire, la croix des Souverains-Pontifes. Car ce n'est pas ici un trône de grandeur mondaine qu'érige au successeur de saint Pierre l'affection des peuples ; c'est un témoignage de vénération et de gratitude pour le sang d'un martyr de l'âme. Le Pontificat, du reste, n'est pas anéanti parce qu'il souffre persécution. La plus grande preuve, au contraire, de son existence nécessaire et reconnue, forte et immortelle, c'est la série non interrompue d'attaques qui, autrefois d'une manière, aujourd'hui d'une autre, s'élèvent contre le Saint-Siège, sans que le Pape s'effraie, dans sa longue et glorieuse carrière, ni des passions auxiliaires toujours empressées, des idées fausses, ni des idées même à demi-vraies qui acceptent le concours des passions. Assurer, comme on le fait aujourd'hui, que l'homme déchu n'a pas besoin de la direction et de l'enseignement des Papes, et que la société publique peut anéantir le Souverain-Pontificat, sans se faire tort, n'est pas d'une parfaite logique. Je trouve même ces affirmations vulgaires et puériles. En rejetant les Papes, au nom de leurs idées propres et de leurs passions personnelles, les hommes montrent au contraire la nécessité d'une direction suprême ; et en déclarant au Pontificat une guerre implacable, la société civile découvre mieux l'insuffisance de ses lois, l'impuissance de ses forces et le besoin d'un centre fixé par Dieu. Au simple point de vue du bon sens, il n'est pas logique de dire, parce qu'un vigoureux coursier rejette son frein, que ce frein est inutile ; ce frein, qu'il rejette avec force, lui est plus nécessaire encore. Ce que l'on nomme, dans la société, besoins pressants, vœux généraux, fatalités de circonstances, peut s'admettre dans une société purement humaine et variable, pourvu qu'il réponde à des intérêts légitimes et soit susceptible d'une formule d'application. Dans les institutions divines, ces raisonnements ne sont pas applicables. Qui a plus besoin de l'autorité d'un père que le fils qui rejette cette autorité ?

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Message  Roger Boivin Dim 25 Jan 2015, 3:10 pm




Malgré ces illusions puériles et ces luttes incessantes, le Pontificat se maintiendra, et non-seulement il se maintiendra, mais l'éclat de ses triomphes se mesure à la grandeur de ses combats : à chaque victoire, le Pontificat paraît plus catholique et son influence devient plus universelle. Nous n'éprouvons aucune inquiétude sur le sort de la Chaire apostolique, ni de la part des persécuteurs parce qu'ils s'appellent Néron, ni de la part des philosophes parce qu'ils s'appellent Celse, ni de la part des hérésiarques parce qu'ils s'appellent Luther ou Jansénius, ni de la part des poètes parce qu'ils s'appellent Voltaire ou Béranger, ni de la part des socialistes parce qu'ils s'appellent Mazzini ou Proudhon, ni de la part des politiques parce qu'ils s'appellent Cavour ou Bismarck. Pauvres créatures, qui ont cru, avec des mains de chair, arrêter le char de feu d'Ezéchiel ! Le char les a écrasés avec le poids de sa force et éclipsés par le rayonnement de sa gloire.

Non-seulement je ne m'inquiète pas des clameurs, je ne m'effraie pas des attentats qui s'élèvent contre le Saint-Siège, mais, à ce spectacle, je ressens dans mon cœur je ne sais quelle allégresse. Si le Pontificat romain n'était pas une grande institution, une institution plus grande que le monde, il ne serait pas décrié par les passions terrestres, attaqué par les ambitions qui conjurent sa ruine.

Pourquoi donc ces cris de rage ne s'élèvent-ils point contre les surintendants du protestantisme, contre les rabbins de la Synagogue, contre les interprètes du Coran, contre les pouvoirs religieux des faux cultes ? Parce que ces mêmes idées, ces mêmes passions qui combattent le Pontificat, le regardent comme une institution puissante, comme le seul ennemi à redouter, elles oublient naturellement tout le reste ; il ne leur inspire aucune crainte. D'ailleurs, si vous redoutez le Pontificat, vous qui vous proclamez les maîtres du monde, c'est que le Pontificat vous surpasse en puissance : ainsi le confesse votre cœur, ainsi le proclament vos efforts désespérés. Qu'obtiendrez-vous donc en immolant un on deux Papes ? Vous ferez que la parole de Jésus-Christ se réalisera à la lettre ; vous ôterez la vie à un homme, mais vous donnerez une force nouvelle à l'institution. Vous ferez du Pape un martyr, mais à la triple couronne vous ajouterez de nouvelles palmes : en d'autres termes, vous fournirez des preuves plus persuasives en faveur de la divinité de l'institution apostolique.

En deux mots, le Pape représente la réaction contre le péché originel et le principe de la Rédemption ; l'individu et la société se montrent, à l'heure présente, ce qu'ils ont toujours été, dégradés et réfractaires. On peut toujours crucifier le Pape; les Juifs ont bien pu crucifier Jésus-Christ, et si la société européenne veut répandre le sang du juste, elle pourra le faire ; mais ce sang retombera sur elle et sur ses fils : sur ses fils, qui erreront sans loi, sans autel dans le monde des prévarications, puis seront contraints de s'écrier, du fond de leur misère, au milieu d'interminables révolutions : « Le vicaire de Jésus-Christ était vraiment le sauveur et le père de l'Europe ! »

La persécution et le martyre sont donc bien la condition naturelle de la vie du Souverain-Pontificat. La force de l'institution pontificale ne vient pas moins de ce qu'elle a pris naissance sur le Calvaire, et que, de cette montagne arrosée de sang, elle répand la lumière sur le monde prosterné à ses pieds et demandant grâce.

C'est en esprit de foi et de piété que nous abrégeons, dans cette courte formule, l'histoire de la Papauté ; premièrement, pour consoler les âmes qui se laissent troubler par le bruit des tempêtes ; ensuite, pour montrer aux ennemis actuels du Saint-Siège qu'ils n'ont pas, dans la lutte, le mérite de l'originalité. Dans cette lice de la persécution, ils ne sont au contraire que des tard-venus ; ils soutiennent une cause perdue d'avance, et cette défaite infaillible, qui assure leur déshonneur dans l'histoire, ne prépare à la Chaire apostolique qu'un surcroît de gloire et de puissance.

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Message  Roger Boivin Dim 25 Jan 2015, 3:10 pm




II. Jésus-Christ, Fils de Dieu fait homme, est le Sauveur du genre humain, et le Souverain-Pontife, successeur de saint Pierre, est, pour le salut des hommes, le vicaire de Jésus-Christ. L’œuvre historique des Pontifes romains est donc, à travers les siècles, le mystérieux prolongement de l'Incarnation du Fils de Dieu et de notre Rédemption par la croix : c'est un phare élevé sur la montagne pour éclairer les peuples ; c'est une institution de grâce pour les régénérer, partant un signe d'éternelle contradiction. La guerre à toutes les passions de l'humanité est la consigne que les Papes ont reçue d'en haut ; la résistance souvent offensive et gratuitement agressive de toutes les passions contre le Saint-Siège, est la réponse ordinaire de l'humanité. Des bienfaits célestes, des bienfaits méconnus : voilà, en deux mots, l'histoire de la monarchie pontificale.

Dans son évolution vingt fois séculaire, cette guerre des passions contre le Saint-Siège a parcouru trois phases : phase des persécutions sanglantes, phase des hérésies et des schismes, phase des hypocrites oppressions de la tyrannie. Nous traversons, depuis trois siècles, cette dernière phase.

Le but que se proposent les ennemis de la Papauté, c'est son anéantissement. Il est écrit qu'ils ne prévaudront pas ; ils veulent non-seulement prévaloir, mais tout dominer, et, bien qu'ils n'y réussissent jamais, ils essaient toujours. Leurs attaques embrassent et embarrassent toute l'histoire depuis l'ère de grâce, dit Rohrbacher, mais l'embarrassent seulement en ce sens qu'elles ajournent l'octroi et l'épanouissement de grandes bénédictions. Or, dans cette longue guerre contre le Saint-Siège, ses ennemis forcenés, ont suivi quatre plans distincts ; ils ont voulu : l° le renverser par la violence ; 2° l'avilir par les humiliations ; 3° le priver de tout appui extérieur pour le laisser seul en face de la révolte ; 4° l'asservir à Rome ou l'en éloigner, pour le confiner à Avignon ou à Jérusalem.

Le projet de destruction par la violence date de Néron, qui fit crucifier le premier Pape. Les chrétiens, voués à l'extermination, ne purent trouver un abri, dans les catacombes. Les successeurs de saint Pierre, même pourchassés jusque dans ces souterrains, se virent arrachés de l'autel où ils consacraient le pain de vie et de la chaire d'où ils épanchaient des paroles d'immortelle espérance. L'anéantissement de leur œuvre et de leur pouvoir fut poursuivi avec le même acharnement par les Trajan et les Domitien, les Dioclétien et les Marc-Aurèle. La haine de la Chaire apostolique n'exaspérait pas moins les hommes d'État du Palatin et les jurisconsultes du Forum que la vile multitude des amphithéâtres et les bourreaux du cirque. Il était même passé en axiome qu'il valait mieux tolérer un rival sous la pourpre qu'un Pape à Rome. Dioclétien alla même jusqu'à négliger la défense de l'empire pour exterminer plus sûrement les chrétiens. Malgré l'énergie de l'attaque, l'étendue de ses ressources et les emportements progressifs de sa fureur, que firent les Césars après deux siècles et demi d'une guerre à outrance ? Une amende honorable, un acte éclatant d'hommage et de soumission à la Papauté, dans la personne de Constantin. Le temple du Vatican et la ville du Bosphore sont encore là comme deux trophées témoins de cette victoire.

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Message  Roger Boivin Dim 25 Jan 2015, 3:13 pm




Le projet d'avilissement par les humiliations succède au projet de destruction par la violence : c'est le système des successeurs dégénérés de Constantin, des rois barbares et des tristes Césars de Byzance. Durant toute cette époque, le caprice des empereurs prolonge les vacances du Siège apostolique. La Papauté est tellement esclave, que les Pontifes élus ne peuvent prendre possession sans un placet des gouvernements. Dans l'exercice de leurs fonctions, ils ne rencontrent partout qu'entraves. On connaît les exploits de Constance et de Valens. Odoacre, après la mort de Simplice, déclare nulle toute élection faite sans son avis. Théodoric fait mourir Jean 1er, repousse une élection légitime et choisit de son propre mouvement Félix. Son petit-fils, Athalaric, est cause du schisme entre Boniface et Dioscore. Théodat fait accepter sous peine de mort son élu, le pape Silvère ; Bélisaire et Théodora nommaient, en même temps. Vigile à Constantinople. Personne n'ignore aujourd'hui les attentats de Luitprand, de Rachis, d'Astolfe, de Didier, de Léon l'Isaurien et de Constantin Copronyme. On épuisa donc, pendant trois siècles, toutes les ressources de la brutalité et de la perfidie ; pendant trois siècles, on tracasse les Papes, on les dépouille, on les outrage, on les assassine. Certes, si ce projet n'a pas réussi, ce n'est ni manque de zèle, ni défaut de persévérance. Et le résultat ! - Gharlemagne mettant la dernière main à la constitution de la puissance temporelle des Papes.

Si le projet d'humilier la Papauté ne réussit pas mieux que le projet de l'anéantir, il faut l'isoler, la séculariser et laisser agir contre elle la révolution ; c'est le système en vigueur à la chute de l'empire carlovingien. L'histoire de la Papauté n'a pas d'époque plus désastreuse. L'Italie est attaquée de toutes parts, par les Madgyares, les Normands et les Sarrasins. La ville éternelle n'est plus qu'une agglomération de places fortes garnies de tours. Les Stéfaneschi dominent le Janicule, les Frangipane le Palatin ; ici les Gonti, là les Massimi ; partout des retraites redoutables munies de bastions. Le môle d'Adrien, dominant le seul pont qui réunisse les deux rives du Tibre, est la forteresse des Genci, pillards qui rançonnent sans pitié tous les passants. Autour de Rome, on ne voit que châteaux habités par des brigands et campagnes ravagées par des légions de bandits. Que devient la Papauté ? En 965, Rodfred enlève le Pape et le jette dans un fort de la Gampanie. Huit ans après, Benoit VI est étranglé. Un antipape pille le tombeau des apôtres. Donus II est assassiné. Jean XIV meurt de faim dans un obscur donjon. Jean XV est enfermé au Vatican. Un peu plus tard, les élections pontificales passent aux mains des empereurs allemands. Gertes, jamais la barque de Pierre n'avait été assaillie d'une plus violente tempête ; jamais elle ne s'était vue si près d'être engloutie dans ce sombre océan, couvert des débris des institutions humaines. « Age néfaste, s'écrie Baronius, où l’Épouse du Christ, défigurée par une affreuse lèpre, devint la risée de ses ennemis! » Age doublement néfaste, pouvons-nous ajouter, parce que la société voyait également tomber ses principes et s'évanouir ses espérances. Et le résultat ? La Papauté relevée par Hildebrand, exerçant sur les nations chrétiennes et dans toutes les sphères de l'activité sociale, un pouvoir incontesté, depuis Grégoire VII jusqu'à Boniface VIII.

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Message  Roger Boivin Dim 25 Jan 2015, 3:14 pm



Enfin, il reste un dernier projet, plus modéré que les autres, qui ne veut ni détruire, ni humilier, ni séculariser la Papauté, mais la porter hors de l'Italie : c'est le système choisi pendant le séjour des Papes à Avignon. Ce séjour, nommé par les Italiens eux-mêmes captivité de Babylone, n'a rien ajouté au prestige de la Papauté et a été un élément de durée pour le grand schisme d'Occident ; Rome et l'Italie y ont-elles trouvé du moins la prospérité ? Ughelli répond que « les malheurs des Italiens pendant l'absence des Papes surpassèrent de bien loin ceux qu'ils avaient endurés des hordes barbares. » En feuilletant Muratori, on voit, en effet, se renouveler et s'aggraver les malheurs des époques passées. De puissantes familles dominent ou se disputent dans les principales villes ; des bandes de maraudeurs dévastent les campagnes : c'est le dixième siècle avec des éléments additionnels d'impiété et de libertinage. Rome cependant est partagée entre les Orsini et les Colonna. La population diminue. La partie habitée de la cité présente un spectacle révoltant de négligence et de désolation ; les rues sont encombrées de débris ; les basiliques sont sans ornements, les autels dépouillés, les offices sans majesté ; plus de voyageurs, plus de pèlerins ; partout des scélérats qui commettent des vols, des rapts, des meurtres et toute sorte de crimes. « Rome, dit Pétrarque, étend vers le Pape ses bras amaigris, et le sein de l'Italie, implorant son retour, est gonflé par les sanglots de la douleur. » Êtes-vous contents, Romains ? Des ronces là où vos pères couronnaient les héros ; des vignes sur le champ de la victoire ; un jardin potager au Forum et les bancs des sénateurs cachés par du fumier : tels sont les monuments qui rappellent les triomphes des Colonna, des Arnaud de Bresce, des Brancaleone et des Rienzo.

Admirable attention de la Providence et loi mystérieuse de l'histoire ! A chaque épreuve de la Papauté, Dieu tire de ses trésors un grand homme, et le grand homme n'est tel que par son dévouement à la Chaire apostolique. Après les persécutions, Constantin ; après les humiliations, Charlemagne ; après les déchirements, Grégoire VII, Innocent III, Grégoire IX et Boniface VIII ; après la translation, Nicolas V, Pie II, Jules II, Léon X, saint Pie V et Sixte-Quint. Au contraire, ceux qui se heurtent contre la pierre fondamentale de l’Église se brisent dans leur puissance, et s'avilissent infailliblement aux yeux de la postérité.

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Message  Roger Boivin Dim 25 Jan 2015, 3:15 pm




III. L'histoire de la Papauté s'offre à nous sous deux aspects différents, l'un terrestre, l'autre céleste ; d'un côté les épreuves, de l'autre les triomphes. Le Pape est toujours persécuté, il est toujours vainqueur de la persécution. Deux forces, les seules dont les succès soient durables, l'aident à remporter cette perpétuelle victoire : la force de Dieu et la force de l'homme, l'assistance d'en haut et la fidèle correspondance aux grâces qui fortifient la nature. Entre les qualités éminentes qui ont été pour le Saint-Siège le résultat de sa fidélité aux secours du ciel, il en est deux principales qui expliquent presque toute son histoire : une prudence consommée et un courage passif à toute épreuve.

Le monde va lentement et dans le développement de sa destinée il est soumis à une double loi : d'une part, la matière doit servir à la sanctification de l'esprit ; d'autre part, les événements de la terre doivent cultiver les germes de la création et de la grâce, de manière à glorifier Dieu. L'erreur et la faute des hommes qui sont à la tête des choses humaines est de méconnaître cette double loi et de vouloir précipiter le mouvement des siècles. Dans l'impatience de leur génie ou dans l'infirmité de leurs passions, ils veulent plier les faits au gré de leurs vues personnelles, concentrer sur le bien-être l'activité des peuples et créer, les uns la société, les autres la religion, ceux-là un parti, ceux-ci l'avenir. Travaillant au rebours de Dieu, tous ces hommes usent leur vie dans ce pénible labeur, et presque toujours, avant de mourir, voient les choses mêmes qu'ils ont arbitrairement régentées, se rire de leurs desseins. Lisez l'histoire : vous y verrez clairement cette perpétuelle contradiction entre la volonté de l'homme et le succès de ses efforts. Alexandre, César, Napoléon, les grands hommes et les grands peuples subissent tous les mêmes vicissitudes. La force peut leur assurer le succès d'un jour, mais la force n'est qu'une grande faiblesse quand elle n'est pas le bras de la vérité. Le conquérant disparaît, avec lui son œuvre.

Celui-là seul sait ce qu'il fait qui sert Dieu dans son Église et qui, tournant les choses passagères au triomphe des principes permanents, prend conseil non des intérêts qui passent, mais des lois qui demeurent : ç’a été là une vertu des Souverains-Pontifes et le principe de leur prudence. Durant les trois premiers siècles de l’Église, contents de leur pain et de leurs devoirs de chaque jour, ils vivent pauvres et meurent martyrs. Tirés des catacombes par Constantin, enrichis par la piété des fidèles et des empereurs, ils restent simples dans leurs désirs, l'âme humble et forte, les mains ouvertes. A la chute de l'empire, souvent menacés, emprisonnés, exilés, meurtris, ils soutiennent de leur majesté la confusion du Bas-Empire et amortissent le choc des invasions. Au neuvième siècle, l'affaiblissement de l'empire d'Orient, la protection des rois francs contre les attaques des rois lombards, et l'amour des Romains, élèvent le trône temporel des Papes. Enfin, toujours tranquilles sur les desseins de Dieu, toujours occupés à répandre la vie, la lumière et l'amour dont ils ont le dépôt, les Souverains-Pontifes ne font pas violence aux événements ; ils les reçoivent de la main de Dieu, qui les produit ou les permet, se bornant, lorsqu'ils sont accomplis, à se conduire envers eux selon les règles de la sagesse chrétienne. Ce n'est pas là le rôle qui plaît à l'orgueil, l'action qui frappe les regards distraits ; mais comme cette action et ce rôle sont conformes aux desseins de la Providence et à la nature des choses, ils assurent à la Chaire apostolique la situation qui est la sienne, incomparable en durée, en légitimité et en succès avec aucune autre situation.

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Message  Roger Boivin Dim 25 Jan 2015, 3:15 pm



Cette patience si méritoire envers le temps, cette sagesse si perspicace en présence des principes, sagesse et patience qui élèvent si haut la prudence pontificale, deviennent plus dignes d'attention, si l'on considère qu'elles n'exigent pas seulement une foi imperturbable dans l'avenir, mais réclament encore un courage héroïque pour tenir tête à la rapidité et à la violence des événements. Le courage qu'ont à déployer les Pontifes romains n'est pas celui du soldat qui brave la mort en la donnant, courage estimable quand il est juste, commun du reste parmi les hommes. C'est un courage plus difficile et plus rare, qui supporte froidement les ressentiments ou les caresses des princes et des peuples ; qui, étranger à toute exaltation, sans espérance humaine, sacrifie le repos à la conscience et affronte ces tristes morts de la prison, du besoin et de l'oubli. Surgit-il une difficulté ? Les Papes négocient et, dans leurs négociations, ils poussent la condescendance jusqu'à ses dernières limites. Après avoir attendu, profité des conjonctures, joint la prière à la revendication du droit, si le persécuteur s'obstine, les Papes présentent leurs mains aux chaînes et leur tête au bourreau, offrant dans toute sa pureté le spectacle de la justice humble et dénuée aux prises avec l'orgueil de la force. De Néron à Dioclétien, ils tiennent dans la capitale de l'empire, avertis du genre de leur mort par celle de leurs prédécesseurs, et sauf un seul qui fut soustrait par la vieillesse à l'épée, tous eurent la gloire d'être frappés sur leur siège. De Dioclétien à Michel Cérulaire, en passant par Constance, Valens, Constantin Copronyme, Léon l'Isaurien et toute cette cohue de princes lâches, de femmes viles et d'eunuques ambitieux, dont les ineptes bassesses ont donné leur nom à l'histoire de Constantinople, nous voyons les Papes repousser sans relâche les subtilités grecques, subir les avanies d'un préfet impérial, prendre le chemin de l'exil plutôt que de céder, et résister, s'il le faut, jusqu'à l'effusion de leur sang. Au moyen âge, les guerres des seigneurs, les liens de la féodalité qui tendent à embarrasser l’Église des charges du vasselage, l'ambition des Césars allemands, nous montrent dans Grégoire VII, Innocent III, Grégoire IX, Innocent IV, Boniface VIII, et bien d'autres, le courage des Papes toujours égal à lui-même. Enfin, de nos jours, les attentats de la révolution fournissent à Pie VI, à Pie VII, à Pie IX, l'occasion de s'élever à la hauteur des Léon, des Grégoire et des Innocent.

En résumé, depuis l'ère de grâce, la vérité n'a eu de perpétuel défenseur que l’Évêque de Rome. Les évoques grecs ont livré l’Église d'Orient aux théologastres couronnés de Byzance ; les évêques anglais ont vendu à Henri VIII les églises de la Grande-Bretagne; une partie des évêques du Nord a remis à Gustave Wasa et à Christian les églises des royaumes Scandinaves ; les évêques slaves ont abandonné les églises de Russie au czar Pierre : jamais un Pontife romain n'a rien cédé de semblable. Dans cette longue généalogie de la Papauté, il ne s'est trouvé personne pour laisser la puissance séculière empiéter sur l'intégrité du dogme, la pureté de la morale et l'indépendance du ministère apostolique. Il y a, dans le courage à subir le sort que l'on s'est attiré par son inexpérience, une noblesse qui touche les cœurs et les dispose au pardon ; mais quand une prudence consommée a précédé un courage d'airain et que ces deux vertus viennent se réunir sur le même front avec l'auréole de l'innocence, la gravité des années et la majesté du malheur, cela produit un sentiment qui émeut les entrailles et dont nulle gloire ne peut contrebalancer sur les hommes l'infaillible effet.

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Message  Roger Boivin Dim 25 Jan 2015, 3:16 pm



IV. Malgré ses bienfaits, malgré ses triomphes, malgré ses vertus, la Papauté n'a pas eu seulement à souffrir une persécution toujours prête à modifier sa stratégie ; elle a dû souffrir encore les injures du pamphlet et les mensonges de l'histoire. Depuis l'attaque des Philosophumena contre le pape saint Calixte jusqu'à la dernière brochure de sir Gladstone, depuis les écrits malpropres de Luther jusqu'à l'Histoire des crimes de la Papauté par Maurice Lachâtre, il y a contre les Papes une fidèle transmission d'ordures et une exécrable tradition de calomnie. La plupart de ces compositions n'ont eu, il est vrai, pas grand crédit ; même de leur temps; elles sont tombées, pour la plupart, dans un oubli où elles ne reçoivent guère que les indiscrètes visites de l'érudition. Il s'est élevé cependant de ces fondrières, je ne sais quel nuage qui cherche à obscurcir le soleil de la vérité et dont l'épaisseur empêche toujours les rayons de lumière d'éclairer plusieurs pays. Il est curieux d'observer comment s'est formé ce nuage et utile de rechercher si nos apologistes ont su en dissiper les ombres ou en conjurer les foudres.

Il y a toujours eu, il y aura toujours une grande et compacte coalition de toutes les erreurs, de toutes les discordes, de toutes les haines contre le Siège de Pierre, parce que là, et là seulement, est l'éternel fondement de toute vérité et de toute charité, de tout ordre et de toute justice. Quelle que soit la distance qui les sépare, tous les ennemis de Rome sont amis, a dit le comte de Maistre. Pendant quinze siècles toutefois le Pape régit l'univers orthodoxe, sans qu'il s'élevât, contre son autorité souveraine, un parti ayant chance de durée. On vit sans doute se fourbir toutes les armes de la lâcheté littéraire, les pamphlets anonymes, les satires piquantes, les bavardages historiques, les plaisanteries aiguisées de l'épigramme, mais ces traits ne firent point de blessures : la foi et la piété unanimes envers le Saint-Siège ne permettaient pas de l'atteindre. C'est seulement à partir du grand schisme, et surtout depuis le seizième siècle, que des démons en chair et en os ont paru dans le monde pour aboyer, rugir, hurler contre le chef de l’Église. Jamais l'infernale cohorte des apostats n'avait pu se produire en si grand nombre ; alors elle forma un parti qui alla toujours en s 'augmentant et qui constitue aujourd'hui une armée.

Le premier qui arbora l'étendard du mensonge outrageux, est Luther. Ses œuvres sont un océan d'injures et d'invectives contre les Papes. Son imagination puissante, exaltée par la haine jusqu'au délire, créa des monstres jusque-là inconnus. Le burin et le pinceau des Callot, des Granach, des Holbein de la réforme leur donnèrent un corps ; la plume des folliculaires sut donner à ces caricatures immondes une voix analogue. Les images impures remplacèrent, au chevet du jeune homme et de la jeune fille, les images du Christ, de sa divine Mère, de l'ange gardien et du Pape régnant ; les livres chargés de mensonges remplacèrent, dans les mains intelligentes, les livres de doctrine catholique et de dévotion envers le Saint-Siège. Ainsi procéda la réforme : les échelles que l'imagination et la raison chrétienne offraient aux âmes pour s'élever dans les régions de l'amour, elle les tourna vers le noir abîme où bouillonnent toutes les haines. La haine du Pape fut le premier dogme du protestantisme ; il en est resté à peu près l'unique. Le protestantisme vit encore de cette haine, là où il conserve une ombre de vie. Les dogmes absurdes imputés à l'Évangile par les anciennes confessions de foi n'existent plus ; mais les visions mal comprises de l'Apocalypse contre l'Antéchrist de Rome, contre la grande prostituée vêtue d'écarlate, paraissent devoir s'éterniser. Ces créations haineuses de la plume et du pinceau luthériens décorent toujours les boutiques et les salons des pays protestants. Ce sont des pays acquis à la haine de la Chaire apostolique

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Message  Roger Boivin Dim 25 Jan 2015, 3:19 pm



Au seizième siècle, les pays protestants étaient seuls ennemis de Rome ; en compensation, les pays catholiques offraient leur amour. Alors parut un second empoisonneur du genre humain, Jansénius. L'évêque d'Ypres avait composé de son vivant un gros livre, dont il avait lentement et insidieusement agencé le texte ; l'auteur mitre, comme le chimiste qui manie des substances dangereuses, avait édulcoré ses formules pour mieux distiller son venin et tempéré ses mixtures pour dissimuler le poison. Sous le couvert du grand Augustin, cette âme tendre et haute, toute d'amour et de lumière, Jansénius devait offrir aux âmes la manne de la vraie piété. Dans la réalité, il ne voulait mettre dans les cœurs que la haine ; il voulait, sous couleur de réforme pieuse, introduire dans l’Église l'anthropologie malsaine de Luther, irriter les cœurs catholiques contre Rome et tout empoisonner jusqu'à l'hostie. Mais l'apparence de ferveur trompa tout le monde ; les premiers disciples de Jansénius brillèrent d'un soudain et vif éclat. On les voyait aux postes les plus avancés parmi les défenseurs de la sainte Église. Dans leurs écrits, ils citaient avec respect les œuvres des Pères ; ils déclaraient s'en tenir aux décrets des conciles, aux constitutions des Papes, aux traditions catholiques ; et, dans la défense des dogmes sacrés, ils affichaient un grand appareil de doctrine. L’Église crut qu'ils la consoleraient des pertes que lui avait fait éprouver le protestantisme. Mais tandis qu'elle serrait contre son cœur ces fils de prédilection, elle remarqua, chez quelques-uns, le maintien le plus dissimulé à travers une conduite et un langage ambigus ; il ne lui fut pas difficile de comprendre qu'ils méditaient de lui porter un coup mortel. D'ailleurs, ils mettaient une prétention singulière à s'intituler catholiques, quelque démenti qu'ils donnassent à ce nom par leurs paroles et par leurs œuvres. Enfin le Souverain-Pontife les déclara hérétiques ; toute la catholicité s'inclina devant la décision du vicaire de Jésus-Christ. Tandis que de tous les coins du monde s'élevait l'anathème contre quiconque n'écouterait pas le successeur de Pierre, ils niaient avec un entêtement merveilleux l'existence même de leur secte. Par là ils présentaient aux esprits irréfléchis - et c'est le grand nombre - le scandale d'une dissension dogmatique qui apparaissait au sein même de l’Église. Jusqu'à la fin, s'acharnant à tout nier, éludant tout, tergiversant sur tout, ils se présentèrent comme des catholiques opprimés pour leur vertu et ne réussirent qu'à inspirer, dans les pays catholiques, la haine du Saint-Siège. Le bataillon de Jansénius vint renforcer le bataillon de Luther.

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HISTOIRE DE LA PAPAUTÉ - résumé -  Mgr Fèvre - 1878. Empty Re: HISTOIRE DE LA PAPAUTÉ - résumé - Mgr Fèvre - 1878.

Message  Roger Boivin Dim 25 Jan 2015, 3:20 pm




Ce scandale égara promptement les esprits ; la gangrène, qui gagnait la société européenne se développa avec une terrible rapidité. Du fiel amorti de Jansénius et de la haine enragée de Luther, naquit le césarisme de Louis XIV. L'esprit parlementaire, espèce de protestantisme appliqué à la politique, s'était glissé dans les corps judiciaires, par des livres de droit partis d'Allemagne, comme le vrai protestantisme, suivant l'expression de Mézerai, en était venu parmi quelques mots de grec et d’hébreu ; il ralluma partout les vieilles guerres du sacerdoce et de l'empire. Peu satisfaite de tenir la main de justice, la magistrature se donna la mission de défendre la royauté contre les envahissements de la Chaire apostolique, traduite en rivale dangereuse et en usurpatrice des droits de César. La royauté trompée, flattée, laissa faire, quand elle n'aida pas. En 1682, le clergé lui-même eut la coupable faiblesse de river à ses mains, en dépit des avertissements des Papes, la chaîne qu'on lui jetait. Dans tout ce qui touchait à la discipline, on peut dire que le roi s'était fait chef de l’Église ; le parlement s'érigea en tribunal ecclésiastique. Les deux bataillons du gallicanisme épiscopal et parlementaire vinrent se joindre aux deux bataillons de Luther et de Jansénius ; ils avaient, comme eux, sur leurs drapeaux : Haine aux Papes.

De la magistrature nationale le mal gagna la magistrature internationale et se fit admettre dans le droit public. Les Papes avaient été les génies constituants du moyen âge ; des rois, qui disaient ne tenir leur couronne que de Dieu et de leur épée, exclurent, à la paix de Westphalie, les Papes de l'ordre politique. Dès lors la paix devait dépendre de l'équilibre matériel des puissances ; la statique et la dynamique nous révéleraient les oracles du progrès. La plume de Luther, de Jansénius, de Pithou et de Fleury passa aux mains de la diplomatie. Nous ne rappelons que pour mémoire l'iniquité, la duplicité révoltante, l'insolence, la violence extrême des dépêches que les courriers partis de Versailles, de Vienne, de Florence, de Naples, de Madrid, de Lisbonne, allaient jeter chaque semaine à la face du Pape. Le vicaire de Jésus-Christ, environné des ministres de Pombal, de d'Aranda, de Choiseul, de Tanucci, de Léopold, de Joseph II, nous représente l'Homme-Dieu à la cour de Caïphe ou au prétoire ; Pie VI à Vienne, c'est le Christ chez Hérode, avec cette différence que la Passion du Christ ne dura qu'un jour et une nuit, tandis que la passion de son vicaire compte près de trois siècles. L'armée des ennemis du Saint-Siège s'augmentait d'escadrons d'artillerie et de cavalerie.

Les disputes de la controverse et les outrages de la diplomatie ne pouvaient que dégoûter de la religion quiconque ne s'appuyait pas sur l'ancre de l'autorité. Bayle parut, Voltaire le suivit : ce fut l'ère du pyrrhonisme universel. Bientôt les limes des philosophes devenaient aux mains révolutionnaires des poignards. Une révolution satanique se précipita sur le monde : elle dure depuis près d'un siècle ; son mot d'ordre est toujours : Guerre à la Papauté !

Désormais qui n'est pas enfant pieux du Saint-Siège est son ennemi : tel est l'état présent du monde.

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Message  Roger Boivin Dim 25 Jan 2015, 3:20 pm




V. Il ne faudrait pas croire que la conspiration antipontificale ait suivi son cours sans opposition et recruté sans contradiction aucune les légions de l'apostasie. Les premières escarmouches s'engagèrent sur le terrain de la controverse théologique ; les sectaires, battus en détail sur ce terrain compromettant, se jetèrent sur le terrain de l'histoire. D'abord ils contestèrent l'authenticité des pièces et l'intégrité des textes. Nos érudits se virent obligés de parcourir les dépôts d'archives, de collationner les manuscrits, de vérifier phrase par phrase les passages douteux, de tirer enfin des variantes constatées une version définitive. De cette pénible enquête naquirent de victorieux ouvrages. Henri de Valois revit les historiens grecs, Papebrock dressa le Catalogue des Pontifes romains, Bianchini donna sa splendide édition du Liber pontificalis, Bolland recueillit les Actes des saints, Baronius composa les Annales ecclésiastiques, Mabillon créa la Diplomatique. La négation hostile enfantait des chefs-d’œuvre.

Lorsque les textes authentiques furent reconnus, s'engagea la grande bataille de l'érudition. Les actes et les droits du Saint-Siège furent vengés et, aux yeux du public instruit, obtinrent réparation. Même à l'époque funeste où l'esprit de complaisance et d'aveuglement portait notre clergé aux plus fâcheuses concessions, Dieu ne permettait les égarements des novateurs que pour leur opprobre éternel et pour la gloire de son Église. Les plus grands docteurs faisaient justice des fanatiques qui voulaient attribuer à la France les sentiments de quelques particuliers ; ils vengeaient nos doctrines, que la malignité voulait obscurcir ou rendre suspecte ; ils nous restituaient la pureté de foi et de piété que nous semblions avoir perdue. Le ciel devait bénir leurs travaux ; l'heure devait sonner où serait confondue l’œuvre de la fraude et de la perfidie. Honneur et gloire à ces savants hommes qui ont préparé par d'admirables travaux l'effacement définitif de cette époque fatale. Honneur aux Polus, aux Stapleton, aux Sfondrate, aux Roccaberti, aux Gonzalez, aux Bellarmin, aux Duval, aux Gharlas, aux Serri, aux Soardi, aux Orsi, aux Blanchi, aux Muzzarelli, aux Marchetti, aux Gavalcanti, aux Zaccaria, aux Litta, aux Lamennais. La plupart ont vraiment compris l'esprit des Français, qui est d'être souverainement respectueux à l'égard des Pontifes romains et de défendre les prérogatives du Saint-Siège par tous les moyens que la Providence peut offrir. On a pu reconnaître enfin que la France avait vengé, en toute occasion, l'autorité pontificale, soit par la plume, soit par l'épée ; qu'elle avait défendu ses décrets contre les attaques des faux frères ; qu'elle avait voulu s'attacher à la tradition la plus pure et la plus universelle ; qu'elle avait toujours partagé les sentiments des Papes, des anciens conciles et des plus saints docteurs. Gloire à Dieu et paix à la France !


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Message  Roger Boivin Dim 25 Jan 2015, 3:21 pm



En présence des glorieux monuments de l'érudition, il ne serait plus possible de ternir, par des commentaires ridicules ou de vains sophismes, la renommée religieuse de la France. Il ne faut pourtant pas le dissimuler, le triomphe n'a été enlevé guère que sur le terrain de la métaphysique, et si, dans la pratique, nous avons obtenu de précieuses réformes, il reste encore je ne sais quels ferments, quels vieux levains qui pourraient corrompre aisément toute la masse. Une révolte laisse toujours, au cœur d'un peuple, des traces redoutables. Les réfutations, mêmes les plus décisives, n'ont pu d'ailleurs atteindre la France à cet endroit sensible que l’Écriture appelle la division de l'âme et de l'esprit. Roccaberti, archevêque de Valence, qui écrivit contre les quatre articles trois volumes in-folio, fut arrêté à la frontière ; bien qu'il s'agisse d'un grand inquisiteur d'Espagne, d'un vice-roi de sa province, d'un théologien de premier ordre, la police traita son livre comme un factum d'écolier. Le livre de Soardi fut mis au pilon, après condamnation par le parlement. L'ordre fut exécuté avec tant de rigueur que l'ouvrage n'était connu en France que par la sentence de condamnation ; il fût réimprimé à Halle, en 1793, mais alors il tombait trop de têtes pour qu'il restât des yeux réservés à cette lecture. A supposer qu'ils eussent pu franchir les lignes de la douane, les écrits des théologiens étaient, au surplus, rédigés dans un style et une forme inaccessibles à la foule. Quant aux réfutations historiques des Espagnols, des Italiens et des Allemands, excellentes pour leurs pays, elles ne devaient se faire connaître par la traduction qu'au moment où l'on n'en pourrait plus obtenir de précieux redressements. Bref, l'immense travail dirigé contre l'erreur antipontificale resta longtemps, pour la France, lettre close. Les désaveux de la royauté et les condamnations des Papes n'étaient même guère que soupçonnés du public. Une muraille de Chine défendait les têtes gallicanes contre l'irradiation de la vérité et aussi contre ses foudres. Cependant notre parlement, tour-à-tour protestant, janséniste, frondeur, gallican et républicain, envoyait aux réfractaires le saint Viatique entre quatre baïonnettes, saisissait le temporel des évêques, et, sous prétexte de défendre les rois contre les Papes, livrait la France à Robespierre, Louis XVI à la guillotine.


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Message  Roger Boivin Dim 25 Jan 2015, 3:22 pm



La victoire était donc gagnée et le préjugé persistait. Au commencement de ce siècle, Lamennais le premier rompit en visière avec la tradition gallicane, mais il ne fit guère qu'agiter les esprits et se soutint d'ailleurs si mal qu'il trahit bientôt cette cause de Rome qu'il voulait faire triompher. Des disciples plus éclairés et plus pieux allaient descendre dans la tranchée. Il y avait, dans les esprits, ce moment d'incertitude où l'on ignore si l'on veut reculer ou avancer. Chose singulière, à cette heure d'indécision, une impulsion victorieuse nous vint du protestantisme. Les protestants avaient, les premiers, diffamé les Papes ; les premiers, que ceci soit à leur louange, ils les réhabilitèrent. Sans autre lumière que celle de l'honnêteté, sans autre motif que leur savoir, Jean de Muller, Herder, Schoell avaient déjà rendu aux Souverains-Pontifes d'intelligents témoignages ; mais ces témoignages portaient encore beaucoup la marque de leur origine et le caractère de leur date. D'autres vinrent à leur suite, plus explicites dans leurs aveux, parce qu'ils avaient su se dégager plus entièrement des préjugés de secte et brillaient par une plus haute intelligence de l'histoire : je cite Raumer, Léo, Hock, Voigt, Hurter, Ranke. Le travail de Hurter fut même tellement accompli, qu'il ramena son auteur au giron de l’Église. Spectacle étrange ! Des Papes vilipendés par des catholiques et admirés par des protestants érudits d'Allemagne ! Le contraste frappa les esprits et changea la direction des pensées. Fleury cessa d'être un oracle, Tillemont ne garda pas entière son auréole de savant, Bossuet et La Luzerne purent être contredits sans que le contradicteur fût obligé de demander grâce. Puis de vaillants paladins, avec l'ardeur la plus résolue, battirent en brèche le gallicanisme et son frère jumeau, le jansénisme. Le cardinal Gousset les poursuivit sur le terrain de la science théologique ; dom Guéranger, sur le terrain de la liturgie. Cependant Montalembert, Veuillot, Parisis, Monnyer de Prilly, Glausel de Montais, portèrent la guerre sur le sol mouvant de la politique ; Affre et Sibour dépendaient l'indépendance temporelle des églises ; Donnet et Giraud agrandissaient le cercle des influences épiscopales ; Lacordaire, Ravignan, Gombalot illustraient, dans la chaire, les traditions de l'éloquence apostolique ; Pitra, Migne, Bonnetty, Glaire, Lehir ramenaient les esprits aux sources pures de l'érudition ; Rohrbacher, Villecourt, Doney, Gerbet, Salinis, Gaume, Ozanam, Blanc, Chavin, Jager, Darras, Christophe et vingt autres, reprenaient en sous-œuvre les questions obscures ou controversées d'histoire. Désormais, il n'y a plus, en France, au nom du gallicanisme, du jansénisme, du libéralisme et du rationalisme (quatre mots pour dire la même chose), conspiration contre la vérité du droit pontifical. La trame d'erreur et d'iniquité est dogmatiquement rompue ; la chaîne des traditions du plus pur catholicisme est reformée avec de solides anneaux. C'est là une de ces restaurations où l'on admire ce que nos Écritures appellent si justement les coups d'État du Seigneur : Mirahilia Dei.

Toutefois, si nous avons triomphé par la science, nous avons à achever nos réformes pratiques par la restauration diocésaine du droit pontifical et par la restauration des études canoniques nécessaires à l'application de ce droit. De plus, nous devons toujours combattre les trames de l'ambition politique et les ignares préjugés de la multitude : préjugés et ambition, servis chaque jour par une presse à gage, dont il faut démasquer les batteries. Enfin, malgré les réparations de la science, malgré les hommages rendus à la vérité, nous avons sous les yeux tous les attentats de la persécution, nous voyons sortir du sépulcre le spectre de Hohenstauffen. Nécessité donc de prendre en main la cause du Saint-Siège et de consacrer exclusivement nos efforts à la défense historique des prérogatives, des droits et des actes de la Chaire de Pierre.


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Message  Roger Boivin Dim 25 Jan 2015, 3:24 pm



Pour le reste de l'Introduction, donc ici : https://archive.org/stream/histoireapolog01fv#page/n43/mode/2up


HISTOIRE APOLOGÉTIQUE DE LA PAPAUTÉ DEPUIS SAINT PIERRE JUSQU'À PIE IX - Mgr Fèvre - 1878 -
( 7 Tomes ) :  

https://archive.org/search.php?query=creator%3A%22F%C3%A8vre%2C+Justin+Louis+Pierre%2C+1829-%22


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Message  Roger Boivin Jeu 19 Jan 2017, 12:44 pm



LES BORGIAS - HISTOIRE DU PAPE ALEXANDRE VI, DE CÉSAR ET DE LUCRÈCE BORGIA -- Par l'Abbé Clément (de Vebron) - 1882 :

https://archive.org/stream/lesborgiahistoir00cl#page/n7/mode/2up


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