Pie XII espère

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Message  Lucie Mer 29 Sep 2010, 2:57 pm

RADIOMESSAGE PASCAL
(21 avril 1957) 1

Comme chaque année, le jour de Pâques à midi, le Saint-Père prononça du haut de la loggia de St-Pierre, un radiomessage à la Ville éternelle et au monde. Voivi la traduction du texte original italien :

Une fois encore une multitude immense « de toute langue, peuple et nation » (Apoc. v, 9), remplit cette place majestueuse qui semble vous étreindre et vous unir tous, chers fils et filles. Et avec vous, spirituellement présents, les millions d'autres fidèles, qui écoutent avec dévotion Notre voix.

Une lumière nouvelle brille à vos yeux, un hymne de joie et de gloire résonne dans vos coeurs : des milliers et des milliers de voix le chantent, les harmonies et les orgues l'accompagnent, le son des cloches le répand dans l'air, sur les monts et dans les vallées. C'est Pâques. C'est le jour que le Seigneur a fait pour notre exultation, pour notre joie : Haec dies quam fecit Dominus, exultemus et laetemur in ea 2.

1 D'après le texte italien des A. A. S., XXXXIX, 1957, p. 276 ; traduction française de l'Osservatore Romano, du 26 avril 1957.

2 Office du dimanche de la Résurrection.




Le Seigneur sait comment Nous voudrions pénétrer dans chaque maison, passer à travers toutes les salles des hôpitaux, Nous arrêter près de chaque berceau pour le bénir, Nous pencher avec tendresse sur toute souffrance ; Nous voudrions pouvoir libérer les hommes de toute peur, pour donner à tous la paix, pour les remplir tous de joie. Malheureusement il n'est pas possible de réaliser Notre ardent désir ; alors Nous Nous bornerons à vous adresser Notre parole, à vous confier — comme Nous l'avons fait d'autres fois — quelques pensées qui Nous sont venues au coeur durant Notre méditation.

Les échos du « Chant de l'Exultet » viennent à peine de s'éteindre, et parmi tous les motifs qui se suivent, se croisent et se fondent en une harmonie hardie, l'un en particulier Nous demeure dans l'âme. Après l'invitation à l'exultation, adressée à la troupe angélique des cieux, à la terre, à l'Eglise mère des chrétiens et à tous les peuples, l'attention du chant liturgique s'arrête sur la nuit qui précéda la résurrection du Seigneur. Nuit véritable, nuit de passion, d'angoisse, de ténèbres ; et pourtant nuit bienheureuse : vere beata nox ; parce que seule elle mérita de connaître le temps et l'heure où le Christ ressuscita de la mort, mais surtout parce qu'il fut écrit d'elle : la nuit s'illuminera comme le jour : et nox sicut dies illuminabitur. Une nuit qui préparait l'aube et la splendeur d'un jour lumineux ; une angoisse, des ténèbres, une ignominie, une passion, qui préparaient la joie, la lumière, la gloire, la résurrection.



Le calme après la tempête.

i. — Considérez, chers fils, ce qui arrive dans une nuit de tempête. Il semble que la nature soit bouleversée et arrivée à sa dernière heure, sans espoir. Le voyageur égaré n'a même plus la faible lumière des étoiles lointaines pour en recevoir confiance et direction ; les plantes, les fleurs, toute la palpitation de la vie est engloutie dans l'ombre, une ombre qui semble une mort. Comment sera-t-il possible de réveiller les chants et les parfums ? Il semble que tout effort soit inutile : on ne reconnaît pas les êtres dans l'obscurité, on ne retrouve pas le chemin, les paroles se perdent dans la fureur de la bourrasque.

Et pourtant tous les éléments y sont ; dans les mottes même de la terre, il y a un frémissement d'attente ; les semences gémissent dans la souffrance ; les oiseaux de l'air tiennent les ailes immobiles, désireuses de s'élancer dans un libre vol, mais rien ne peut se mouvoir.

Voici cependant que vers l'Orient pointe une faible lueur ; le fracas du tonnerre se calme, le vent dissipe les nuages et l'éclat des étoiles apparaît : c'est l'aurore. Le pèlerin s'arrête ; un sourire se montre sur son visage fatigué, tandis que son ceil brille d'espérance. Le ciel s'empourpre ; les couleurs changent rapidement et s'éclaircissent ; un dernier frémissement, un éclair, une lueur : c'est le soleil. La terre s'ébranle, la vie se dresse, un chant s'élève.



La nuit qui précède la Résurrection.

2. — De même, la nuit qui précéda la résurrection de Jésus fut une nuit de désolation et de larmes, ce fut une nuit de ténèbres. Ses ennemis étaient satisfaits d'avoir finalement enfermé dans la tombe le « séducteur du peuple ». Une fois frappé le pasteur, le petit troupeau s'était dispersé. Les amis de Jésus, désolés, déconcertés, sont contraints de se cacher par crainte des scribes et des pharisiens. Jésus est dans la tombe. Sa dépouille repose sur la roche froide et tout son corps demeure couvert de plaies ; ses lèvres sont muettes. Que reste-t-il encore de ses paroles, qui savaient encourager, réconforter, illuminer, ses paroles si pleines de majesté et de sagesse ? Où sont ses ordres aux vents et aux tempêtes ; son pouvoir d'échapper aux embûches diaboliques de ses ennemis ou de faire front courageusement à leurs fureurs ? Où est le don de guérir les malades, de ressusciter les morts ? Tout (semblait-il) était fini ; et avec Lui ont été ensevelis dans la tombe, non seulement les ambitieux projets de certains, mais aussi les modestes espérances de beaucoup. Tout est fini murmurent les hommes ; et dans leur voix résonne une tristesse désespérée. Tout est fini, semblent répondre les choses.

Et pourtant celui qui aurait pu regarder au-delà de la pierre qui fermait le sépulcre aurait eu l'impression que les yeux de Jésus n'étaient pas fermés par la mort mais par le sommeil ; il n'y avait pas de traces de corruption dans ses membres et son visage portait encore bien visible les signes de sa beauté surhumaine, de sa bonté infinie. Après la mort, le corps de Jésus, comme son âme, demeura uni au Verbe, avec la divinité, qui vit et agit dans ses membres. Non loin, dans une petite maison humble et silencieuse, brûle une flamme de foi jamais éteinte : Marie attend Jésus avec confiance.

Et voici que la terre tremble ; l'ange descend du ciel, renverse la lourde pierre qui ferme le sépulcre, et s'asseoit sur elle, majestueux et serein. Les soldats fuient et vont porter rudement aux ennemis de Jésus la première preuve de leur cuisante défaite. C'est l'aube désormais.

Marie-Madeleine est en train de courir, presque sans savoir où, poussée par un amour qui ne lui permet pas de s'arrêter ni de réfléchir : la voici, à l'improviste, comme défaillante devant Jésus, qui la salue avec une tendresse infinie. Les pieuses femmes, le coeur en tumulte à cause de l'annonce que l'ange leur a faite, rencontrent, elles aussi, Jésus et volent vers les apôtres pour annoncer la résurrection, pour leur faire partager leur joie, leur paix. Cependant Pierre a reçu du Seigneur par un signe ineffable, la certitude de son pardon. Et Jésus entre au Cénacle, les portes fermées et trouve les apôtres ; il les réconforte, les calme ; il leur laisse sa paix. Puis il revient pour raffermir la foi vacillante de Thomas. Huit jours plus tôt, sur la route d'Em-maûs, il s'était fait le compagnon de deux disciples désolés et s'était montré à eux au moment où il rompait le pain.

La nuit est finie : avec elle est finie l'angoisse, finie l'épouvante ; disparus les doutes ; les ténèbres se sont illuminées ; l'espérance, la certitude, sont revenues. Le soleil resplendit de nouveau. Un chant joyeux s'élève : « Il est ressuscité. Alléluia. »



nuit qui nous enveloppe n'est pas sans espoir.

3. — Ainsi voudrions-Nous, fils très chers, qu'une autre nuit, celle qui est tombée sur le monde et qui oppresse les hommes, voie bientôt son aube et soit caressée des rayons d'un nouveau soleil.

Nous avons plusieurs fois fait remarquer que les hommes de toutes les nations et de tous les continents, sont contraints de vivre, désorientés et tremblants, dans un monde bouleversé et bouleversant. Tout est devenu relatif et provisoire, parce que toujours moins efficient, et par conséquent moins efficace. L'erreur, dans ses formes presque innombrables, a asservi les intelligences de créatures par ailleurs fort remarquables, et le dérèglement des moeurs sous toutes ses formes a atteint un degré de précocité, d'impudence, d'universalité tel qu'il préoccupe sérieusement ceux qui ont souci du sort du monde. L'humanité semble un corps contaminé et couvert de plaies, dans lequel le sang circule à grand-peine, parce que les individus, les classes, les peuples, s'obstinent à demeurer séparés et par conséquent sans communication. Et quand ils ne s'ignorent pas, ils se haïssent : ils conspirent, ils luttent, ils se détruisent.

Mais cette nuit du monde comporte elle aussi des signes clairs d'une aube qui viendra, d'un jour nouveau caressé par un soleil nouveau et resplendissant.

La science bien dirigée peut servir l'homme.

Cependant les moyens de développer la vie de manière plus pleine et plus libre se multiplient providentiellement dans le monde. Tandis que les découvertes de la science élargissent l'horizon des possibilités humaines, la technique et l'organisation rendent effectives de telles conquêtes, en les mettant au service immédiat de l'homme. L'énergie nucléaire a déjà pratiquement inauguré une époque nouvelle : les maisons sont déjà éclairées par une énergie provenant de l'utilisation de la fission nucléaire, et le jour ne semble pas trop lointain où les villes seront éclairées et les machines actionnées par des processus de synthèse semblables à ceux qui font briller depuis des milliards d'années le soleil et les autres étoiles. L'électronique et la mécanique sont en train de changer le monde de la production et du travail par l'automation : l'homme devient, ainsi, toujours plus maître de ses oeuvres et voit son travail s'élever en qualification et en intelligence. Les moyens de transports unissent un point à l'autre de la planète en un réseau unique, qui peut être bouclé avec une rapidité supérieure à la vitesse apparente du soleil. Les projectiles labourent la profondeur des cieux et les satellites artificiels sont sur le point d'étonner l'espace de leur présence. L'agriculture multiplie avec la chimie nucléaire les possibilités d'alimenter une humanité beaucoup plus nombreuse que celle d'aujourd'hui, tandis que la biologie gagne de jour en jour du terrain dans la lutte contre les maladies les plus terribles.



Avec Jésus, notre nuit peut resplendir comme le jour.

Et pourtant tout cela est encore une nuit. Nuit, à vrai dire, pleine de frissons et d'espérances, mais nuit. Nuit qui pourrait même devenir tout à coup tempétueuse, s'il apparaissait çà et là des lueurs d'éclairs et si on entendait éclater des coups de tonnerre. N'est-il pas vrai que la science, la technique et l'organisation sont devenues souvent sources de terreur pour les hommes ?

Ceux-ci ne sont donc plus aussi sûrs qu'autrefois. Ils voient avec assez de clarté qu'aucun progrès ne peut à soi seul faire renaître le monde. Beaucoup entrevoient déjà — et l'avouent — qu'on est arrivé à cette nuit du monde parce que Jésus a été arrêté, parce qu'on a voulu le rendre étranger à la vie familiale, culturelle et sociale ; parce que le peuple s'est soulevé contre Lui, parce qu'il a été crucifié et rendu muet et inerte.

Et il y a une multitude d'âmes hardies et promptes, persuadées que la mort et la sépulture de Jésus ne furent possibles que parce qu'il se trouva parmi ses amis des gens pour le renier et le trahir ; parce qu'il y en eut tant qui s'enfuirent épouvantés devant les menaces des ennemis. Ces âmes savent qu'une action opportune, concordante et organisée changera la face de la terre, la renouvellera et l'améliorera.

Il est nécessaire d'enlever la pierre tombale avec laquelle on a voulu enfermer dans le sépulcre la vérité et le bien ; il faut faire ressusciter Jésus ; d'une résurrection vraie, qui n'admette plus aucune domination de la mort : « Le Seigneur est vraiment ressuscité. » (Luc xxiv, 34), « La mort n'aura plus sur lui de pouvoir » (Rom. vi, g).

Dans les individus, Jésus doit détruire la nuit de la faute mortelle par l'aube de la grâce reconquise.

Dans les familles, à la nuit de l'indifférence et de la froideur, doit succéder le soleil de l'amour.

Dans les lieux de travail, dans les villes, dans les nations, dans les terres de l'incompréhension et de la haine, la nuit doit devenir lumineuse comme le jour nox sicut dies illuminabitur : et la lutte cessera, et l'on fera la paix.

Venez, Seigneur Jésus.

L'humanité n'a pas la force d'écarter l'obstacle qu'elle-même a créé en cherchant à empêcher votre retour. Envoyez votre ange, ô Seigneur, et faites que notre nuit devienne lumineuse comme le jour.

Combien de coeurs, ô Seigneur, vous attendent ! Combien d'âmes se consument pour hâter le jour où Vous vivrez et régnerez seul dans les coeurs !

Venez, Seigneur Jésus.

Il y a tant de signes que votre retour n'est pas loin.

O Marie, qui l'avez vu ressuscité ; Marie dont la première apparition de Jésus a supprimé l'angoisse inénarrable produite par la nuit de la passion ; Marie, c'est à Vous que nous offrons les prémices de ce jour. A Vous, Epouse de l'Esprit divin, notre coeur et notre espérance.

Ainsi soit-il !
http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/pt/cfx.htm
Lucie
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Message  gabrielle Mer 29 Sep 2010, 3:05 pm

Venez, Seigneur Jésus.

Il y a tant de signes que votre retour n'est pas loin.

De nos jours nous pouvons entendre son pas.
gabrielle
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Message  ROBERT. Mer 29 Sep 2010, 4:18 pm

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ESPÉRONS ET PRIONS AVEC PIE XII, LUCIE.. Pie XII espère 948436
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