Jules II

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Message  Sandrine Mer 27 Jan 2010, 7:44 am

Régis a écrit dans "Questions des invités" sujet "Alexandre VI" :
Je pose donc l’objection suivante à Sandrine, c’est bien par leur SAINTETE que ces deux papes exemplaires ont acquis « une plus grande gloire de Dieu » et Sans doute, ils ne l’auraient pas acquise s’ils avaient été des Alexandre VI , des Jules II ou de Sixte IV.

OK !

Etant donné que le sujet sur Alexandre VI est déjà commencé et loin d'être terminé, je passe directement à :

JULES II

Jules II Jules_10

[...]Les cardinaux se réunirent en conclave le 1er novembre 1503. Le même jour, le conclave n'étant pas encore fermé, ils élurent tout d'une voix le cardinal Julien de la Rovère, qui prit le nom de Jules II.
Neveu de Sixte IV, il était né au bourg d'Abizal, près de Savone, de parents pauvres et obscurs, suivant l'opinion la plus commune. Son oncle, devenu Pape, le nomma cardinal de Saint-Pierre-aux-Liens, pendant qu'il était évêque de Carpentras, puis cardinal-évêque d'Albane, d'Ostie, grand-pénitencier, légat d'Avignon, de Bologne et de la Marche d'Ancone.

Les conjonctures étaient graves. D'après le principe moderne, que l'ordre politique n'est point subordonné à la morale et à la religion, les gouvernements temporels ne suivaient habituellement de règle que leur intérêt. Cela tendait à rompre l'humanité chrétienne en autant de fractions athées, que de gouvernements ou même d'individus. - Qui donc, malgré cette tendance anarchique des gouvernements temporels, maintiendra l'unité sociale parmi les peuples chrétiens ? - Le centre de l'unité religieuse, le successeur de Saint Pierre, la sainte Eglise romaine.
Mais, pour cela, il faut que cette Eglise même soit libre et indépendante. C'est ce que ne comprennent guère les petits princes, ni même les grands. Jules II le leur fera comprendre.

Les Vénitiens s'étaient jetés dans la Romagne, avaient surpris Faenza et menaçaient les autres places de la province. Il fallait les chasser de l'Etat de l'Eglise.Seigneur, délivrez-nous des Barbares ! s'était écrié Jules II, quand on vint lui dire qu'il était Pape; et par les Barbares, il entendait d'abord l'étranger, puis tous ceux qui retenaient quelque parcelle du patrimoine de Saint-Pierre. [...]

Histoire universelle de l'Eglise Catholique par l'abbé Rohrbacher Tome IX, p 411

Le matin du 1er novembre , fête de la Toussaint, le cardinal Julien della Rovera ou de la Rovère était élu par trente-sept voix sur trente-huit votants. Il prit le nom de Jules II. [...]
Comme tous les grands papes politiques, Jules II comprit que la réforme de l'Eglise et la paix des peuples chrétiens ne seraient possibles que le jour où serait restaurée solidement la puissance temporelle du Saint-Siège.[...]

Histoire des Papes, Fernand Hayward, 1929, p 351


Jules II, 218e Pape, 1503 - 1513
Grand Pape, qui acheva l'indépendance de la Papauté; grand Italien, qui travailla toute sa vie à expulser l'étranger de l'Italie.


A la mort d'Alexandre VI, en 1503, les cardinaux élurent Pie III, dont le Pontificat ne dura que vingt-six jours. Il fut remplacé par Jules II, qui appelle Alexandre VI, son prédécesseur, un pontife d'heureuse mémoire, et qui fut grand guerrier, grand politique, grand réformateur, et plus grand Pape encore, avec un peu moins d'intrépidité belliqueuse, selon le mot du comte de Maistre : telle est la physionomie sous laquelle les écrivains catholiques et même protestants nous représentent ce Pape. [ ... ]
pour bien saisir l'esprit du Pontificat de Jules II et le secret de la vigoureuse et belliqueuse politique de ce Pape, il faut ne point perdre de vue que, dans son zèle pour la gloire du Siège Apostolique et dans son ardent patriotisme pour la grandeur de l'Italie, il n'avait que cette double préoccupation de rendre à l'Eglise sa liberté et son indépendance et empêcher l'Italie de devenir province franque ou allemande. C'est vers ce but que tend toute sa politique, soit qu'il s'allie avec les plus puissants monarques de l'Europe, soit qu'il combatte contre les tyranneux qui étaient maîtres des deux tiers de la Romagne et tenaient sous l'oppression la population de l'Etat pontifical .

La Papauté devant l'histoire par le chanoine Fournier, Tome II, p 321, 322

A suivre ...
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Message  Sandrine Mer 27 Jan 2010, 9:06 am

Le Pape Jules II fut le sauveur de l'Italie, comme Nicolas de Flue le fut de la Suisse, seulement d'une autre manière. Vers 1504, la royauté temporelle du Pape et la nationalité de l'Italie couraient de véritables dangers : Rome fut heureuse d'avoir Jules II pour pontife. [...]

Histoire universelle de l'Eglise Catholique par l'abbé Rohrbacher Tome IX, p 418

Effectivement, un des premiers soins de Jules II fut de recouvrer les domaines usurpés sur le Pontificat Romain par différents princes, et surtout par les Vénitiens. Toujours désireux de reconstituer la puissance temporelle du Saint-Siège sur de larges bases, il accéda contre ceux-ci, quoique à regret, à la fameuse ligue de Cambrai signée entre le Pape, l'empereur Maximilien et les rois de France et d'Espagne. Les Vénitiens, se voyant impuissants contre une alliance si formidable, fléchirent à force de soumission le Pape, dont le but était d'ailleurs atteint, et firent rompre la ligue. Louis XII n'en voulut pas moins rester en Italie et soutenir le duc de Ferrare, vassal rebelle du Saint-Siège. Mais loin d'intimider Jules II, qui, disait-on, « avait jeté dans le Tibre les clefs de saint Pierre pour ne se servir que de l'épée de saint Paul », il ne fait que le stimuler et le confirmer dans la pensée de soustraire d'un coup l'Italie à la puissance française. Jules II fait appel à ses alliés de l'Espagne, de l'Angleterre, de la Suisse et de l'Italie, et remplace la ligue de Cambrai par une autre alliance, qui prit le nom de sainte Ligue.

D'aucuns ont vu là une contradiction peu honorable pour un Pape, et ils ont accusé Jules II d'avoir abandonné et trahi ses alliés dès qu'il a vu sa cause triomphante, et d'avoir fait volte-face contre eux dès qu'il vit ses intérêts dégagés.
Mais cette contradiction est plus apparente que réelle; en y regardant de près, on y voit d'un côté la dissolution naturelle de la ligue de Cambrai. En effet, Padoue avait, par sa résistance, sauvé Venise et obligé Maximilien de regagner l'Allemagne. Louis XII se voyait maître de ce que lui donnait le traité de Cambrai et était rentré en France; Ferdinand d'Espagne avait été apaisé par la restitution des villes que Venise lui avait prises sur la côte napolitaine.
Quant au Pape, Venise lui offrit la restitution de tout ce dont elle s'était emparée en Romagne, à la seule condition qu'il lui donnerait l'absolution, condition que Jules II se hâta d'accepter.
La ligue était ainsi dissoute.

D'autre part, on y voit la rigoureuse exécution du plan projeté, qui était de battre les oppresseurs du Saint-Siège et de chasser l'étranger de l'Italie. Après la soumission des Vénitiens, il se hâta de répudier la ligue de Cambrai conclue pour les soumettre : quoi de plus naturel ? ( il n'est pas rare, dans l'histoire, de rencontrer des princes qui, un traité étant fini, entrent ensuite en guerre et font d'autres alliances contre d'anciens alliés ).
Son premier plan réalisé, il lui restait à poursuivre le second, chasser les Barbares de l'Italie, et il conclut une seconde ligue contre son allié Louis XII, qui voulait s'établir en Italie et faisait cause commune avec les ennemis du Siège Apostolique.

La Papauté devant l'histoire par le chanoine Fournier, Tome II, p 322, 323

Jules II, pendant les neuf ans de son pontificat, réorganisa avec persévérance l'administration des finances, fit de rigoureuses économies, s'abstint de tout népotisme dans la distribution des charges publiques, ne cessa de lutter et de négocier pour réprimer et désarmer les factions à Rome et dans les provinces et réussit ainsi à restaurer en Italie l'autorité pontificale.
Cette autorité Jules II la fit sentir aussi aux Etats européens. [...]

Louis XII qui, dans l'affaire de la Ligue de Cambrai avait été joué par le Pape, de même que Maximilien qui voyait d'un oeil jaloux la force nouvelle de la papauté, avaient fait décider par trois cardinaux la convocation d'un concile à Pise, le 16 mai 1511. Jules II, que Louis XII voulait faire déposer, frappa les cardinaux rebelles et reprit avec plus de force la lutte contre les Français, gênants en Italie, allant jusqu'à excommunier le Roi. Cette mesure fut prise dans un concile convoqué par le Pape à Rome.

Le conciliabule de Pise, réuni par Louis XII le 30 septempbre 1511, n'eut aucun succès. On était las des conciles schismatiques. Le pseudo-concile se transporta à Milan, à Asti, à Lyon. Cajetan, général des Dominicains, acheva de ruiner le peu d'autorité qu'avait cette assemblée en publiant son De auctoritate Papae et concilii, absolument opposé à la théorie conciliaire. Le faux concile se dispersa en 1512, sans avoir rien fait. [...]

Jules II, se voyant enfin libre en Italie, réunit à Rome un concile qui fut le XVIIIe oecuménique et le Ve du Latran. [...]

Jules II qui conserva jusqu'au dernier moment une activité étonnante, ne devait pas voir la fin du concile.

Histoire des Papes, Fernand Hayward, 1929, p 353, 354

A suivre ...
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Message  Régis Mer 27 Jan 2010, 10:57 am

"Jules II, pendant les neuf ans de son pontificat..... s'abstint de tout népotisme dans la distribution des charges publiques"

Mais à quoi sert ce beau compliment de Fournier à l'adresse de Jules II puisque cet auteur ne voit aucune faute dans le népotisme qu'Alexandre VI a pratiqué à outrance... si on peut appeler cela du népotisme puisque ce n'était pas ses neveux, c'était ses fils ! Et d'ailleurs Jules II n'a jamais rien dit ni rien fait contre le népotisme de son prédécesseur.

Donc si le népotisme est une bonne chose pour Alexandre VI, on ne peut pas dire que l'absence de népotisme de Jules II soit un mérite pas plus que n'existerait le mérite des papes Pie V et Pie X qui, on le sait, on refusé systématiquement à toute leur familles un élévation dans l'administration de l'Eglise.

Mais au juste qu'est-ce que c'est que le Népotisme sinon le fait pour un pape de favoriser de quelque façon sa famille. Si telle est la définition du népotisme Fournier a dû oublier quelque chose dans l'histoire:

"Ce pape, armé d'abord pour affranchir l'Italie de la domination espagnole,finit par se soumette à Charles-Quint à condition que Florence révoltée sera rendu à son cousin, Côme et deviendra un Grand Duché." (Grand dictionnaire du XIXème siècle Pierre Larousse 1874 tome XI, page 927, 4ème colonne.

Sur le népotisme, il y a un exemple assez extra-ordinaire. Figurez-vous que le Grand pape Paul IV, certainement abusé par les us et coutume de son temps, après avoir condamné le népotisme, s'y est engagé à grande vitesse lui aussi faisant cardinaux la plupart de ses neveux. Mais, Dieu l'a éclairé ! En effet, il a été précisément trahi le plus parfaitement par ses propres neveux qu'il avait élevé et il a eu le courage de les destituer de toutes les élévations qu'il avait cru bon auparavant de leur donner. Et l'histoire dit que ce fut à partir ce cet événement que le népotisme disparu ...comme quoi !

Comme quoi, vous voyez que l'on peut dire beaucoup de bien d'un pape même quand il fait erreur si tant est qu'il se repend de sa faute, au lieu de croire que le must de la piété est de TOUS les encenser indistinctement comme de vils courtisans ou comme des fans à Le Pen. D'ailleurs, Paul IV, à cette occasion n'est-il pas le modèle du premier pape qui s'est toujours repenti de ce qu'il n'a pas bien fait ?

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Message  Sandrine Mer 27 Jan 2010, 12:30 pm

On va se cotiser pour que vous puissiez faire éditer votre premier ouvrage " histoire de la papauté " parce qu'opposer un chanoine Fournier à un Pierre Larousse, fallait oser !

Le reste étant de votre cru, vous avez , sans nul doute, l'étoffe d'un historien sans précédent. Vous allez faire de l'ombre à votre acolyte Morlier !

Sinon ... mis à part le grand Pierre Larousse, vous avez d'autres sources ?
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Message  Régis Mer 27 Jan 2010, 1:17 pm

Sandrine ne vous énervez pas, vous aller donner mauvais exemple à votre mari !

Evidemment, si j'avais donné de Larousse un sentiment quelconque sur la papauté ce ne serait pas une source valable. Mais, ici, il n'était question que d'un fait historique. Ce n'est pas Pierre Larousse qui a dit que Jules II a été népotiste à cette occasion, c'est moi.

Si nous étions Témoins de Jéhovah, nous ne dirions pas que le fondateur de cette secte est infaillible. Les Témoins de Jéhovah ne le disent pas parce qu'ils savent que c'est insoutenable. Alors ils disent qu'il n'est pas infaillible mais si vous leur dites qu'il s'est trompé là ou là, il vous diront que c'est faux et vous ne leur ferez avouer aucune erreur de leur fondateur.

Pour nous, le pape est infaillible, et parce qu'il est nous pouvons prouver qu'il n'y a pas un seul cas où le pape a enseigné une fausse doctrine.
Pour ce qui est de peccabilité, vous assurez d'une manière générale que le pape n'est pas impeccable. C'est bien ! Mais en fait, vous faites pour le pape en ce qui concerne la peccabilité comme les Témoins de Jéhovah font en ce qui concerne l'infaillibilité de leur fondateur. Vous ne serez jamais d'accord sur un seul point où un pape a pu pécher dans l'histoire. Ainsi vous transformez les moins bons des papes par leurs exemples et leurs moeurs comme étant l'égal de ceux qui ont été canonisés encore même que ceux-là n'ont pas pu être sans péché.

Vous dites à notre sujet : A quoi ça sert votre démarche ?
Et nous nous vous posons la même question en rajoutant "A quoi ça sert de se voiler la face sur des choses dont il faut simplement se désoler et où il faut remercier le Bon DIeu de nous en avoir donné d'autres bien meilleurs et exemplaires. Et si vous pensez que ces papes exemplaires n'étaient pas nécessaire alors n'étaient pas nécessaires toutes les grandes réformes du Pape Grégoire Le Grand, Grégoire VII et Saint Pie V et si leur réforme ont été nécessaires, c'est aussi parce que de beaucoup moins bons prédecesseurs leur avaient laissé une église dans un état pitoyable comme l'a laissé cette fameuse famille des comtes de Tusculum au XIème siècle et dont vous vous êtes amusés à faire l'éloge d'un des leurs en la personne de Serge III.

Je ne sais pas si vous priez le Bon Dieu de nous donner un nouveau pape. Moi, je considère que c'est un devoir impératif et je vous assure que je ne demande pas à DIeu d'avoir un Comte de Tusculum ni un Alexandre VI mais bien un Saint Grégoire le Grand, un Saint Grégoire VII ou un Saint Pie V.
On dit qu'on a le pape qu'on mérite mais comment alors avoir un grand et Saint Pape si on ne le désire pas comme il y en a déjà eu dans l'histoire ?

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Message  Sandrine Mer 27 Jan 2010, 3:20 pm

Sandrine ne vous énervez pas, vous aller donner mauvais exemple à votre mari !

Very Happy sans commentaire !


Evidemment, si j'avais donné de Larousse un sentiment quelconque sur la papauté ce ne serait pas une source valable. Mais, ici, il n'était question que d'un fait historique. Ce n'est pas Pierre Larousse qui a dit que Jules II a été népotiste à cette occasion, c'est moi.

Si nous étions Témoins de Jéhovah, nous ne dirions pas que le fondateur de cette secte est infaillible. Les Témoins de Jéhovah ne le disent pas parce qu'ils savent que c'est insoutenable. Alors ils disent qu'il n'est pas infaillible mais si vous leur dites qu'il s'est trompé là ou là, il vous diront que c'est faux et vous ne leur ferez avouer aucune erreur de leur fondateur.

Pour nous, le pape est infaillible, et parce qu'il est nous pouvons prouver qu'il n'y a pas un seul cas où le pape a enseigné une fausse doctrine.
Pour ce qui est de peccabilité, vous assurez d'une manière générale que le pape n'est pas impeccable. C'est bien ! Mais en fait, vous faites pour le pape en ce qui concerne la peccabilité comme les Témoins de Jéhovah font en ce qui concerne l'infaillibilité de leur fondateur. Vous ne serez jamais d'accord sur un seul point où un pape a pu pécher dans l'histoire. Ainsi vous transformez les moins bons des papes par leurs exemples et leurs moeurs comme étant l'égal de ceux qui ont été canonisés encore même que ceux-là n'ont pas pu être sans péché.
Non non non non ..... J'en ai pour preuve qu'il semblerait bien qu'Alexandre ai eu au moins un fils. Ce qui fait de lui un Pape avec de mauvaises moeurs. Sauf qu'il semblerait aussi qu'il fut un temps militaire et qu'il soit possible que ses enfants ( ou prétendus enfants ) soient nés à cette époque et non durant son pontificat. N'ayant, pour le moment aucune source sérieuse et fiable, je ne préfère pas m'avancer. Tout cela reste à rechercher, vérifier, confirmer ou démentir.
Dans ce genre d'"affaire", il faut rester prudent et ne pas se précipiter en jetant la pierre. C'est tout.

Si j'affirme qu'un Pape n'est pas impeccable, j'affirme évidemment AUSSI qu'il puisse pécher ! C'est d'une évidence épistémologique !

Ma démarche n'est pas de confondre tel Pape contre tel autre. Ma démarche est de chercher et d'apprendre ce qu'ont fait ces Papes pour l'Eglise.
Rosalmonte a très bien expliqué :
"oui, c'est un fait, de moeurs ce pape ou d'autres on été sujettes à critiques. Mais leur doctrine non." Ou au contraire, "Ce ne sont que calomnies de misérables voulant saper la figure pontificale, et par là toute l'institution de l'Eglise. Voici pourquoi..." Pour pouvoir se défendre, il faut des armes. Et puisque je n'en avais pas, je venais en demander à l'armurier.
Pas de chercher à faire un score à qui aura été le meilleur et à rabaisser les "moins bons". Chacun a oeuvré pour l'Eglise et pour la plus grande Gloire de Dieu, à leur manière. Certains ont fait plus que d'autres ? Oui et alors ? Je ne vois vraiment pas où est le problème ?

Vous dites à notre sujet : A quoi ça sert votre démarche ?
Et nous nous vous posons la même question en rajoutant "A quoi ça sert de se voiler la face sur des choses dont il faut simplement se désoler et où il faut remercier le Bon DIeu de nous en avoir donné d'autres bien meilleurs et exemplaires. Et si vous pensez que ces papes exemplaires n'étaient pas nécessaire alors n'étaient pas nécessaires toutes les grandes réformes du Pape Grégoire Le Grand, Grégoire VII et Saint Pie V et si leur réforme ont été nécessaires, c'est aussi parce que de beaucoup moins bons prédecesseurs leur avaient laissé une église dans un état pitoyable comme l'a laissé cette fameuse famille des comtes de Tusculum au XIème siècle et dont vous vous êtes amusés à faire l'éloge d'un des leurs en la personne de Serge III.

Là, vous devez admettre que vous dites vraiment n'importe quoi. Quand arrêterez-vous, une bonne fois pour toutes , de me prêter des intentions que je n'ai pas ?

Je ne sais pas si vous priez le Bon Dieu de nous donner un nouveau pape. Moi, je considère que c'est un devoir impératif et je vous assure que je ne demande pas à DIeu d'avoir un Comte de Tusculum ni un Alexandre VI mais bien un Saint Grégoire le Grand, un Saint Grégoire VII ou un Saint Pie V.
On dit qu'on a le pape qu'on mérite mais comment alors avoir un grand et Saint Pape si on ne le désire pas comme il y en a déjà eu dans l'histoire ?

Et pourquoi pas un saint Pie X ?

Je prie pour que la Volonté de Dieu s'accomplisse et non la mienne. Je prie et remercie la Sainte Providence pour tout ce qu'Elle nous envoie . Parce que je ne connais pas les plans de Dieu et que quoi qu'il arrive, je sais que nous devons nous soumettre à Sa Volonté. C'est tout !

Bon ! Dernier point Régis :
Je me lasse de nos échanges qui n'aboutissent jamais et je suis sûre que ça lasse tout le monde également. Alors, je vous demande SVP que ça cesse parce qu'il n'y a là absolument rien de constructif . Laissez-moi finir mon travail sur Jules II, faites des commentaires si bon vous semble mais ne m'impliquez pas dedans. Je fatigue.
Merci de votre compréhension.
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Message  gabrielle Mer 27 Jan 2010, 8:09 pm

Sandrine a écrit:Bon ! Dernier point Régis :

Je me lasse de nos échanges qui n'aboutissent jamais et je suis sûre que ça lasse tout le monde également. Alors, je vous demande SVP que ça cesse parce qu'il n'y a là absolument rien de constructif . Laissez-moi finir mon travail sur Jules II, faites des commentaires si bon vous semble mais ne m'impliquez pas dedans. Je fatigue.
Merci de votre compréhension.

Sandrine soulève ici un bon point. Celui qui fait un dossier historique n'est pas le sujet du dossier, ce qu'il pense on en a rien à faire.. et cela ne nous intèresse pas.

Il peut même arriver, que celui qui ouvre un dossier historique soit renversé en apprenant ce que des historiens sérieux ont démontrés avec une rectitude intellectuelle que personne ne pourrait mettre en doute.

L'intérêt est d'apprendre ce que des historiens après bien des recherches ont dégagés de l'histoire de certains papes.

Celui qui veut faire une contre-partie bien étoffée et sérieuse, peux s'il le désire ouvrir un autre dossier...

L'histoire des papes est une histoire méconnue, instrumentalisée trop souvent par des protestants dans le but de détruire le respect du au Pontife et de semer le doute sur la Papauté elle-même. Il fut se rendre compte que tous nous avons été imbibés comme des éponges des ragots des protestants... il est grand temps de se faire sècher la peau au soleil de la vérité.

Lorsqu'un intervenant émet une opinion doctrinale personnelle, alors il peut y avoir matière à réplique... dans un échange constructif et catholique, dans le but de faire la lumière ou d'orienter une pensée qui s'écarterait de la doctrine de l'Église, c'est un des buts aussi de Te Deum . Dans ces cas, il se peut que les échanges soient vifs mais toujours nous devons éviter les excès et de prendre la personne pour le centre du débat...

Il ne faut tout mêler...

J'espère que maintenant les pendules seront à la bonne heure.

Sur ce, je cède la place à Sandrine et la remercie de son dossier sur le Pape Jules II...
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Message  Sandrine Jeu 28 Jan 2010, 7:06 am

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[...] Le roi de France, irrité de ce procédé, ne songea plus qu'à se soustraire à la domination du Pape, assembla ses évêques à Orléans, puis à Tours, leur soumit quelques questions, basées sur les conciles de Bâle et de Constance, arsenal dont se tirait toute l'artillerie que l'on voulait diriger contre le Pape, et l'on conclut que Jules II serait averti, sommé de convoquer un concile général, et que l'on aviserait au moyen d'y pourvoir en cas de refus. Cela se passait en 1510, sept ans avant la révolte de Luther. On voit avec quelle rapidité progressait l'esprit d'indépendance.

L'année suivante, Louis interdit au clergé tout rapport avec Rome et s'entendit avec Maximilien pour la convocation d'un concile général. Les cardinaux Brissonnet, Carjaval et Borgia le convoquèrent à Pise, où se rendirent quatre ou cinq cardinaux, quelques évêques ou archevêques, un grand nombre de députés, de jurisconsules et de docteurs, espèce qui ne fait jamais défaut dans ces sortes d'assemblées irrégulières, tous de France. Les Allemands, plus sensés, ne s'y firent pas représenter, et le concile ne fut pris au sérieux nulle part, pas même en France et à Pise. Après les trois premières sessions, ne se sentant pas en sûreté devant l'attitude des Pisans, ils se retirèrent à Milan, où ils ne furent pas mieux accueillis, puis à Asti, à Lyon, où le concile de Louis XII mourut, comme il avait vécu, d'ennui et de ridicule. Tous ses décrets consistèrent en citations, en admonitions, condamnations, suspensions, lancées contre Jules II : ce fut le concile de Bâle en petit.

De son côté, Jules II annula et frappa de censure cette assemblée schismatique, jeta l'interdit sur la France, et convoqua à Rome, pour l'an 1512, une assemblée qui fut le célèbre concile de Latran si connu dans l'histoire. Plus de cent évêques, archevêques, patriarches, beaucoup d'abbés et de docteurs s'y rendirent.

La Papauté devant l'histoire par le chanoine Fournier, Tome II, p 324
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Message  Sandrine Jeu 28 Jan 2010, 7:08 am

[...] Les cardinaux transfuges avaient décrété un conciliabule; Jules II convoque un concile à Latran, et les rebelles sont sifflés par le monde catholique quand on apprend qu'ils n'ont donné que quatre mois aux prélats étrangers pour se rendre à Pise.Il parait qu'ils ne connaissaient pas mieux leur géographie que leur devoir de chrétien. [...]

[...] La guerre fut rude de part et d'autre. Les Français emportent d'assaut la ville de Brescia. [...]
Quand la nouvelle de cette terrible journée vint à Rome, on eût dit qu'Attila, comme autrefois, frappait aux portes ; les cardinaux, les mains jointes, suppliaient Jules II de faire la paix avec les vainqueurs, d'équiper des galères, de fuir loin de Rome. Le noble vieillard fut inébranlable comme le roc; son oeuvre n'était pas accomplie. S'il avait eu peur, il n'aurait pas sauvé la nationalité italienne.

Au reste, jamais prisonnier n'avait été l'objet de prévenances semblables à celles dont on entourait le légat Jean de Médicis : c'est qu'il représentait cette papauté vénérée de ceux mêmes qui faisaient la guerre à l'homme qui en était revêtu. On renversait la statue de Jules II; mais quand le Pape passait, on s'inclinait pour lui demander sa bénédiction. [...]
A Milan il [ Jean de Médicis] vit venir à lui le cardinal transfuge, Saint Sèvérin, les Trivulce, les Visconti, les Pallavicini, tout ce que la ville renfermait d'illustres citoyens ; c'était là que le conciliabule avait transporté ses assises. Chaque matin, un crieur public, placé devant la porte de la cathédrale, sommait le Pape de comparaître en personne, pour répondre de sa conduite devant ces fils ingrats que le peuple de Milan sifflait, comme avait fait celui de Pise.
A Rome, venait de s'ouvrir le cinquième concile oecuménique de Latran. Le 3 mai 1512, on vit descendre du Vatican un vieillard dont les cheveux avaient blanchi dans les souffrances de l'âme et du corps : c'était Jules II qui se rendait à la basilique de Latran, assisté de tous ses cardinaux, de quatre-vingt trois évêques, de prélats, de députés, de grands dignitaires nationaux et étrangers. A son aspect, le peuple fléchissait le genou. L'empereur Maximilien, Henri VIII d'Angleterre, le roi d'Aragon, la république de Venise étaient représentés dans le cortège pontifical par leurs ambassadeurs.

Pendant que Rome assistait à cette glorieuse cérémonie, un autre spectacle, qui avait bien aussi sa grandeur, se passait à Milan. Le légat prisonnier, Jean de Médicis, absolvait, au nom du Pape, ceux qui, par obéissance aux ordres de leur souverain temporel, avaient pris les armes contre le Saint-Siège. [...]

Histoire universelle de l'Eglise Catholique par l'abbé Rohrbacher Tome IX, p 420
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Message  Sandrine Jeu 28 Jan 2010, 7:12 am

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Médaille commémorative pour Saint-Pierre, 1506, Cristoforo Foppa, dit Caradosso, (Londres, British Museum). Revers de la médaille : projet pour Saint Pierre; Face : Jules II. Les "infinis dessins" qui précédèrent la cérémonie de fondation de la basilique, le 18 avril 1506, débouchèrent, comme l'atteste cette médaille, sur un édifice à plan centré bien articulé, confluant dans le grand espace lumineux d'une coupole de 41,5 m de diamètre, égale à celle du Panthéon (malgré les interventions postérieures qui ont modifié le projet d'origine, ces dimensions ont été conservées).

A suivre ....
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Message  Sandrine Ven 29 Jan 2010, 3:39 am

De son côté, Jules II annula et frappa de censure cette assemblée schismatique, jeta l'interdit sur la France, et convoqua à Rome, pour l'an 1512, une assemblée qui fut le célèbre concile de Latran si connu dans l'histoire. Plus de cent évêques, archevêques, patriarches, beaucoup d'abbés et de docteurs s'y rendirent.
On y condamna les cardinaux rebelles, le concile de Pise, ainsi que la Pragmatique de Bourges, et on y déclara nulle toute élection simoniaque du Pape. Voici comment Audin résume ce point d'histoire ecclésiastique :
« Pour braver Jules II, Louis XII, après avoir gagné quelques cardinaux, a convoqué un concile et est venu l'attaquer jusque dans ses Etats. Ses suppôts s'assemblent à Pise, mais, hués par la population, ils se réfugient à Milan, où les enfants les poursuivent à coups de pierre. De Milan, ils s'abattent sur Lyon, et dans cette Rome des Gaules, sont accueillis par des cris et par des sifflets; les femmes se signent en les apercevant, et le clergé leur ferme la porte de la cathédrale. Cette Majesté qui règne au Vatican a pour elle la sympathie religieuse de toutes les populations. Jules II ne montre aucune crainte : au conciliabule il oppose un concile et somme les évêques de la chrétienté de se réunir à jour fixe dans la grande basilique de Latran; et les évêques dociles se mettent en route et arrivent à Rome de toutes les parties du monde. A Rome, au Nom de Dieu Tout-Puissant, Jules II excommunie les cardinaux félons qui, remplis de terreur et de confusion, préparent leur repentir et leur soumission.» ( Vie de Henri VIII, I. 102.).

Le décret contre toute élection simoniaque du Pape fut le dernier décret pris sous le Pontificat de Jules II, mais non pas le dernier décret du concile, qui se prolongea sous le règne de Léon X. Jules II mourut en 1513.

La Papauté devant l'histoire par le chanoine Fournier, Tome II, p324
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Message  Sandrine Ven 29 Jan 2010, 3:40 am

[...] Qu'un vieux Pape, presque toujours malade, s'avise de battre tout à la fois et le roi de France et l'empereur d'Allemagne, pour leur apprendre qu'il est maître chez lui, c'est certainement une chose curieuse. Ce qui ne l'est pas moins, c'est de voir des Français ou des Allemands, dans mainte histoire et biographie, reprocher à ce Pape, comme un abus scandaleux, de les avoir battus, au lieu de s'en laisser battre. Le premier Français qui s'est donné ce ridicule, c'est le roi de France, Louis XII.

Le vieux pontife, Jules II, marchait avec des troupes, pour mettre à la raison son vassal, le duc de Ferrare, et renvoyer les Français en France et les Allemands en Allemagne; mais le roi des Français et l'empereur des Allemands voulaient au contraire être maîtres chez les Italiens l'un et l'autre. Et comme le vieux Pape n'entendait pas de cette oreille, ce roi et cet empereur se décident à le traduire devant un concile général, pour lui apprendre à penser comme eux. Une chose leur donnait cette singulière confiance : c'était le puissant renfort des quatre ou cinq cardinaux traîtres que nous avons cités. L'empereur Maximilien nourrissait une idée non moins singulière : c'était de se faire nommer Pape lui-même, après la mort ou la déposition de Jules II.

Histoire universelle de l'Eglise Catholique par l'abbé Rohrbacher Tome IX, p 420
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Message  Sandrine Ven 29 Jan 2010, 4:03 pm

En attendant, que faisait Louis XII ?
Au lieu d'envoyer des renforts à ses généraux d'Italie, que le vieux Pape se permettait de battre, il s'amusait en France à combattre le vieux Pape avec des assemblées ecclésiastiques. Il en convoqua d'abord une à Orléans pour la fin d'Août 1510. Elle fut transférée à Tours. Le roi lui proposa huit questions, que voici avec les réponses.

1. Est-il permis au Pape de faire la guerre aux princes temporels dont les terres ne sont ni du patrimoine, ni du domaine de l'Eglise ?
Réponse : Il ne le peut ni ne le doit.

2. Un prince, obligé de défendre sa personne et ses biens, peut-il, non seulement repousser l'injure que lui ferait le Pape, mais encore s'emparer des terres de l'eglise, non dans l'intention de les retenir, mais pour empêcher seulement que le Pape, son ennemi, n'en tire des forces pour envahir celles de ce prince qu'il attaque ?
Réponse : Cela est permis, sous les conditions et modifications dont la question parle.

3. Lorsque le Pape témoigne évidemment sa haine à un prince et lui fait une guerre injuste, soit par ses propres forces, soit en soulevant contre lui des autres princes et communautés, est-il permis à ce prince de se retirer de l'obéissance d'un tel Pape ?
Réponse : L'assemblée conclut que cela pouvait se faire sans crime, en observant toutefois que ce fût seulement pour la défense et la manutention de ses droits temporels.

4. Cette soustraction faite, comment le prince, les sujets et le clergé devraient-ils se conduire dans le cas où l'on avait coutume auparavant de s'adresser au Pape ?
Réponse : Il fut dit sur cela qu'on s'en tiendrait au droit ancien et qu'on observerait la pragmatique sanction tirée des décrets du concile de Bâle.

5. Un prince, dans les circonstances qu'on vient de dire, peut-il en secourir un autre, son allié, et attaqué injustement ?
Réponse : On répondit qu'il le peut.

6. Lorsque le Pape prétend que certains droits lui appartiennent, comme étant du domaine de l'Eglise, et qu'un prince, soutient au contraire qu'ils sont à l'empire ou à lui, offrant néanmoins de laisser vider le différend par les voies de la justice, est-il permis au Pape, en de telles circonstances, de prendre les armes contre ce prince, et ce prince peut-il se défendre, ou d'autres princes, ses alliés, peuvent-ils lui donner secours, étant notoire surtout que l'Eglise romaine n'a pas joui de ces droits prétendus depuis cent ans ?
Réponse : La décision fut que ce prince pouvait se défendre par les armes, et que les autres princes pouvaient lui donner des secours pour la conservation de ses droits.

7. Lorsque le Pape ne veut pas entendre les raisons de ce prince et porte une sentence contre lui, faut-il prendre le parti de la soumission, dans le cas surtout où il n'est pas sûr, ni à ce prince ni à ses agents, d'aller en cour de Rome pour se défendre selon les formes de la Justice ?
Réponse : Il fut décidé que ce prince n'était point obligé de se soumettre.

8. Lorsque le Pape ne garde aucune formalité de droit, mais agit par voie de fait, en prononçant des censures contre un prince, ou ses alliés, ou ses sujets, faut-il obéir à ces censures, et de quelle manière convient-il de se comporter dans ce cas-là ?
Réponse : L'assemblée déclara que les censures étaient nulles, et qu'on n'était aucunement tenu d'y déférer.

Voilà comment le roi de France, avec le clergé gallican, apprenait aux rois et aux peuples à justifier la révolte envers le souverain par le schisme envers le Pape. Car c'est de quoi il est question. Depuis huit siècles, l'exarchat de Ravenne, le duché de Ferrare appartenaient à l'Eglise romaine, par la donation de Pépin et de Charlemagne, confirmée d'âge en âge. Alphonse d'Este n'était duc de Ferrare que comme feudataire du Saint-Siège, à qui il devait hommage et fidélité comme à son souverain. Il se met en état de révolte, et conspire avec l'étranger contre son souverain légitime. Et c'est pour le soutenir dans cette rébellion, que le roi de France, le fils aîné de l'Eglise, recourt à la théorie et à la pratique du schisme, rompt ou menace de rompre avec le centre de l'unité catholique, promène de Pise à Milan, de Milan à Lyon le scandale d'un conciliabule de quelques cardinaux traîtres à leur chef ! Il ira jusqu'à traiter d'ivrogne un vieux pontife qui ne boit que de l'eau, et dont les repas ne durent que le temps d'un Pater et d'un Ave ! Il ira jusqu'à promettre sur une médaille, la ruine de Rome chrétienne sous le nom injurieux de Babylone !

En vérité, Louis XII n'avait guère de sens, non plus que ceux qui l'entourent. Aussi, à cette époque, et depuis longtemps, n'apparait-il en France ni un saint ni un savant, tandis qu'on en voit beaucoup ailleurs : ce fait est grave et mérite une sérieuse attention.

Au reste, les autres princes ne ressemblaient pas plus à Charlemagne que Louis XII : ils n'avaient pas plus d'intelligence ni de zèle pour l'Eglise de Dieu.




Histoire universelle de l'Eglise Catholique par l'abbé Rohrbacher Tome IX, p 421

A suivre ...
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Message  Sandrine Sam 30 Jan 2010, 12:20 pm

S'il ressentit peu d'attrait pour les humanistes et les gens de lettres, ce Pape fut, par contre, un grand protecteur des artistes et un Mécène éclairé. Sous son pontificat, Raphaël fut le peintre favori et, en quelque sorte, le "ministre des Beaux-Arts". Jules II favorisa également Michel-Ange qui peignit les grandes fresques de la Sixtine commandées par le Pape en 1508 et fut l'exécuteur du plan proposé par Bramante à Jules II pour la construction de la coupole de Saint-Pierre.
Enfin, Michel-Ange entreprit le fameux tombeau de Jules II, demeuré inachevé mais dont l'incomparable Moïse qui se trouve dans l'église Saint-Pierre-aux-Liens et qui devait en faire partie, suffit à donner une idée.

Histoire des Papes, Fernand Hayward, 1929, p 354

Jules II Chapel11
Chapelle Sixtine
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Message  Sandrine Sam 30 Jan 2010, 12:21 pm


Jules II Raphae10

Jules II Raphae11
Vue de la Chambre d'Héliodore avec les scènes " Héliodore chassé du Temple" et "La Messe de Bolsena", 1512, Raphaël, (Cité du Vatican, Chambre d'Héliodore). Dans la Messe de Bolsena, Raphaël a représenté son mécène Jules II, participant aux événements dans une solennelle immobilité, suivi de ses cardinaux et de ses gardes suisses. L'évocation de cet épisode (le miracle de Bolsena) montre le prêtre, protagoniste de l'événement, presque au centre de la composition, alors qu'il élève la hostie. Deux personnes, selon la nouvelle tendance de Raphaël qui cherche à rendre la représentation plus dynamique, sont représentés alors qu'elles se penchent au-dessus des stalles semi-circulaires, qui servent de fond à la scène. La présence du pape illustrait ainsi sa dévotion personnelle et une action de grâces pour les événements favorables du printemps 1512 où la guerre contre les Français commença à tourner en faveur des troupes pontificales et de leurs alliés.




Jules II Michel10 Jules II Michel11
Pietà, 1499, Michel-Ange, (Vatican, basilique de Saint-Pierre)



Jules II Jeremi10
Le Prophète Jérémie et détail, 1511, (Vatican, chapelle Sixtine)



Jules II Zachar10 Jules II Zachar11
Le Prophète Zacharie et détail, 1508-1509, (Vatican, chapelle Sixtine)



Jules II David10Jules II David110
David et Goliath, 1509, (Vatican, chapelle Sixtine)
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Message  Sandrine Sam 30 Jan 2010, 12:26 pm

Jules II Jugeme10
Le Christ juge, 1537-1538, détail du Jugement Dernier, (Vatican, chapelle Sixtine)


Jules II Jugeme11
Entrée des damnés à l'Enfer, détail d'un damné représentant la Luxure, (Vatican, Chapelle Sixtine)


A suivre : mort de Jules II
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Message  Sandrine Sam 30 Jan 2010, 12:29 pm


Jules II mourut le 21 février 1513.

Il laissait les Etats de l'Eglise pacifiés, Rome embellie et les collections artistiques conservées dans les palais pontificaux, au Vatican surtout, enrichies d'un grand nombre de chefs-d'oeuvre.

Histoire des Papes, Fernand Hayward, 1929, p 354

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Message  Régis Sam 30 Jan 2010, 1:30 pm

Sandrine a écrit:

Jules II mourut le 21 février 1513.

Il laissait les Etats de l'Eglise pacifiés, Rome embellie et les collections artistiques conservées dans les palais pontificaux, au Vatican surtout, enrichies d'un grand nombre de chefs-d'oeuvre.

Oui, après sa mort Savonarole laissant Florence convertie et après la mort de Jules II, Rome était devenue l'ancienne Florence, la capitale de l'humanisme.

Le bilan est juste sinon louable !

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Message  Sandrine Dim 31 Jan 2010, 1:01 pm


Le 20 du même mois [février ], le pape Jules II reçut les derniers sacrements de la main du cardinal-évêque d'Ostie, doyen du sacré collège. Le maître des cérémonies suggéra au pontife malade de demander l'indulgence plénière au cardinal, qui la lui accorderait par l'autorité apostolique; ce qu'il fit aussitôt. Ensuite il communia très dévotement sous les deux espèces.
Le cardinal lui demanda s'il voulait donner quelques ordres, parce que tous les cardinaux étaient disposés à y obéir; il ajouta que les cardinaux désiraient extrêmement recevoir sa bénédiction, lui baiser la main et lui demander pardon.

Quand les cardinaux furent arrivés, le Pape leur dit qu'il était à l'extrémité de la vie, que déjà il voyait la mort : il les priait d'intercéder pour lui auprès de Dieu, parce qu'il avait été un grand pécheur et qu'il n'avait pas gouverné utilement l'Eglise, comme il aurait dû; qu'ils fissent pour lui, après sa mort, ce qu'on avait accoutumé de faire pour les autres Papes, même moins, comme étant pécheur; mais qu'ils célébrassent l'élection du futur pontife avec une parfaite intégrité, suivant la bulle qu'il avait publiée et qui venait d'être approuvée dans le concile : que cependant l'élection du pontife appartenait, non pas au concile, mais au collège des cardinaux; chose décrétée par l'autorité apostolique, qu'il voulait qui eût toute sa vigueur.

Il voulait aussi que les cardinaux absents fussent admis à l'élection, c'est-à-dire les cardinaux légitimes et véritables, et non ceux qui avaient été privés de leur dignité, ni les schismatiques. Quant à ceux-ci, il dit absolument que, comme Julien de la Rovère et comme homme, il leur pardonnait et leur remettait toutes les injures; en effet, il ouvrit la main, les bénit et leur pardonna, et recommanda de leur faire connaître cette disposition de sa part; « mais comme Jules et pontife, nous voulons absolument qu'on observe la justice et qu'on ne les admette d'aucune manière, non seulement dans le conclave, mais pas même dans la ville; car, à notre avis, la ville de Rome serait polluée par leur admission, encore que le droit ne le dise pas . »

Le Pape mourant dit toutes ces choses en latin, avec gravité et pontificalement, parlant au pluriel, comme en consistoire. Puis, s'exprimant en italien, il témoigna le désir que le duc d'Urbin, son neveu, fût vicaire perpétuel de Pésaro, conquis par son travail, par l'argent du cardinal de Mantoue et par l'affection de ses peuples, d'autant plus qu'il rendrait au cardinal les sommes dues. Les cardinaux s'y accordèrent tous, l'un après l'autre. Alors il leur recommanda sa famille et leur donna sa bénédiction; Pape et cardinaux, tous pleuraient.

Jules II mourut dans la nuit du 20 au 21 février 1513. Peu avant d'expirer, il protesta avoir éprouvé dans son pontificat des sollicitudes si poignantes, qu'elles pouvaient être comparées au martyre. Il était âgé de 72 ans, et avait occupé le Saint-Siège 9 ans, 3 mois et 20 jours.

Il fut grand prince et grand pontife : prince, il sut tirer le glaive pour réduire des vassaux rebelles, délivrer l'Italie des étrangers, et rendre à l'Eglise romaine son indépendance temporelle; pontife, il n'usa de tous ses avantages que pour commencer sérieusement la réformation de l'Eglise dans son chef et dans ses membres. Il est cependant un grave reproche que lui font les Français et les Allemands : c'est d'avoir été trop guerrier. Effectivement, ne s'est-il pas avisé de les battre, de les renvoyer chez eux, et de vouloir que les Italiens fussent les maîtres en Italie, et le Pontife romain à Rome ? Quelle idée !

Les obsèques de Jules II étant achevées le vendredi 4 mars, la messe du Saint-Esprit fut célébrée par le cardinal de Strigonie, et le sermon prononcé par l'évêque de Castellamare. Ensuite les cardinaux, au nombre de vingt-quatre, entrèrent processionnellement dans le conclave. Les premiers jours furent employés à pourvoir au gouvernement de Rome, et à examiner un mémoire des conclavistes sur leurs privilèges. Le jeudi 10 mars, à la demande des anciens cardinaux, on lut la bulle de Jules II contre l'élection simoniaque du futur pontife; tous la main sur l'Evangile et sur la croix, promirent de s'y conformer. Le lendemain vendredi 11 mars, huitième jour du conclave, le cardinal Jean de Médicis fut élu à l'unanimité, et prit le nom de Léon X.


Histoire universelle de l'Eglise Catholique par l'abbé Rohrbacher Tome IX, p 430,431

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Message  Sandrine Mar 02 Fév 2010, 7:03 am

A suivre : Jugement sur Jules II par le chanoine Fournier dans "La Papauté devant l'Histoire", Tome II
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Message  Sandrine Jeu 04 Fév 2010, 9:28 am

Jules II Hl_jul10



Jugement sur Jules II

L'école libérale accuse Jules II d'avoir fait la guerre; mais en qualité de roi temporel, n'avait-il pas les mêmes droits que les autres souverains ? Aux yeux de la religion, il fut peut-être trop guerrier, et avec moins de qualités belliqueuses, il eût fait un plus grand Pape. Il n'en est pas de même aux yeux du droit des gens. Les Vénitiens s'étaient permis de lui enlever quelques villes ou de les retenir contre toute justice; Jules II lève une armée et les en fait cruellement repentir; c'était juste, c'était son droit : la guerre de prince à prince, sans autre motif que l'ambition ou le plaisir de faire la guerre, est inouïe dans l'histoire de l'Eglise. Mais la guerre défensive est permise au Pape comme à tout autre souverain. Quand la modération est possible, elle est préférée à la violence; mais quand les voies pacifiques sont épuisées, il faut que la force des armes intervienne et répare l'injustice, la spoliation et le désordre. Lorsque le général Bonaparte envahit les Etats Pontificaux, Pie VII lui opposa une armée; Pie IX en opposa une aux troupes piémontaises en 1861. Vaincu dans l'infâme guet-apens de Castelfidardo, il s'en crée une seconde pour l'opposer aux bandes garibaldiennes, vaincues à Mentana en 1867; et quand Victor-Emmanuel, profitant des désastres de la France en 1870, voulut s'emparer de Rome, il trouva à la Porta Pia une résistance héroïque de la part de la petite troupe pontificale, qui aurait chèrement fait payer sa vie si le doux Pontife n'avait ordonné la retraite pour arrêter l'effusion de sang. Faut-il pour cela accuser Pie VII et Pie IX d'avoir fait la guerre ?

En constituant l'empire chrétien, la grande idée des Papes était de confier le glaive au pouvoir civil, car il répugne souverainement à leur ministère de paix de lever des armées: ils prenaient ainsi, dans leur prévoyance, des mesures qui les exemptassent d'une telle nécessité, réponse péremptoire à ceux qui les accusent d'avoir soutenu des guerres. Avec l'empire chrétien, jamais Pape n'eût levé ou commandé une armée. Mais, hélas ! les empereurs, au lieu de défendre l'Eglise leur mère, l'attaquant comme des traîtres et des félons : que doit faire alors le Pape ? doit-il se défendre ou se laisser dépouiller de ses Etats sans faire la moindre résistance ? doit-il se contenter de bénir les canons pointés contre lui ? dit le comte de Maistre.

Tous les reproches faits aux Souverains Pontifes sur la question de guerre sont donc hors de propos, à moins qu'il ne s'agisse d'une guerre offensive ou injuste, ce qui ne s'est jamais vu et ne se verra jamais. Et quand la nécessité les a poussés à la faire, comment l'ont-ils faite ? Comparez Jules II, celui qui donna le plus de prise à ce reproche, à Louis XII : ils se sont trouvés dans une position à peu près semblable, le premier au siège de Mirandole, et le second à Peschiera, lors de la ligue de Cambrai. « Le bon roi, le père du peuple ( en France, Louis XII était surnommé Le Père du peuple ), honnête homme chez lui, ne se piqua pas à Peschiera de faire usage de ses maximes sur la clémence. Tous les habitants furent passés au fil de l'épée. Le gouverneur André Riva et son fils furent pendus sur les murs.» ( Du Pape, 1., II, c. VII )

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Message  gabrielle Jeu 04 Fév 2010, 10:12 am

Avec l'empire chrétien, jamais Pape n'eût levé ou commandé une armée. Mais, hélas ! les empereurs, au lieu de défendre l'Eglise leur mère, l'attaquant comme des traîtres et des félons : que doit faire alors le Pape ? doit-il se défendre ou se laisser dépouiller de ses Etats sans faire la moindre résistance ? doit-il se contenter de bénir les canons pointés contre lui ?

Logique irréfutable. Aucun homme se contenterait de servir un café à celui qui entre dans sa demeure pour le dépouillé et l'abattre avec ses enfants, il se défendrait de toutes ses forces et le monde louerait son courage.. mais dès qu'il s'agit d'un Pape et de la protection de l'Église, les pharisiens prennent leur roches et commencent la lapidation sacrilège... Misère que le monde est croche!

Race de vipères, qui guette la moindre occasion pour mordre de son venin ce qui est bon et bénit de Dieu.
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Message  ROBERT. Jeu 04 Fév 2010, 3:24 pm

.

J'aime bien votre logique Gabrielle Wink. Je me défendrais becs et ongles Jules II 18749 si quelqu'un viendrait m'enlever, par hypothèse, un vase qui aurait contenu le Sang de Notre-Seigneur... En lisant le "post" de Sandrine sur le Jugement de Jules II, je pensais au traité que Saint Thomas fit sur la guerre... Éclairez notre lanterne si vous le pouvez...
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Message  Sandrine Dim 07 Fév 2010, 2:31 am

A Mirandole, Jules II entra par la brêche, ce qui ne fut pas tout à fait pontifical, mais il cessa de voir des ennemis dès que le canon cessa de gronder, et l'historien anglais du Pontificat de Léon X ajoute : « A peine la guerre est déclarée que vous êtes vainqueur, mais chez vous le pardon est aussi prompt que la victoire. Combattre, vaincre et pardonner, pour vous, c'est une même chose. Un jour nous donna la guerre, le lendemain la vit finir; et votre colère ne dura pas plus que la guerre. Le nom de Jules II porte avec lui quelque chose de divin; il laisse douter si la valeur l'emporte sur la clémence. »

Bologne avait gravement insulté Jules II jusqu'à fondre les statues de ce Pontife : obligée de se rendre à discrétion, Jules II se contenta de menacer et d'exiger quelques amendes. Sous la main de Louis XII?, de Napoléon, de Guillaume, de tout autre capitaine, la ville en eût-elle été quitte à si bon marché. C'est donc avec raison que nous répétons avec de Maistre : Comme princes, les Papes ont les mêmes droits que les autres , et il n'est pas permis de leur faire des reproches sur leur conduite politique, alors même qu'ils auraient eu le malheur de ne pas faire mieux. La guerre, ils l'ont moins faite, l'ont faite avec plus d'humanité, et ne l'ont jamais provoquée. Si Jules II n'eût été qu'un souverain temporel, la postérité n'aurait pas assez de largesses à décerner à sa mémoire; mais parce qu'il unissait le spirituel au temporel, c'est un Pape sanguinaire, sauvage, qui mérite toutes les malédictions. Pour nous, nous ne disons pas que son Pontificat brille par ce côté belliqueux, mais nous soutenons que Jules II avait le droit de faire la guerre en sa qualité de prince temporel et qu'il déploya de grands talents militaires dans les campagnes qu'il entreprit, en même temps qu'une modération digne de tout éloge.


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Message  Sandrine Lun 08 Fév 2010, 1:00 pm

Ses prédécesseurs n'avaient cessé de lever des armées et de prêcher des croisades contre les Barbares de l'Est et du Midi; Jules II, au lieu de tourner ses regards vers les Turcs, d'ailleurs assez tranquilles sous son règne, veut à tout prix affranchir l'Italie du joug des Barbares qui s'appelaient en ce moment les Français et les Allemands. Il rassemble des troupes, et au lieu de les confier à un Scanderberg, à un Huniade, à un Juan d'Autriche, il les conduit lui-même contre ces Barbares de l'Occident. Dès lors qu'ils veulent subjuguer l'Italie, c'en est assez pour réveiller le patriotisme de l'âme ardente de Jules II et pour armer son bras du glaive matériel à l'effet de défendre son pouvoir temporel et sa patrie contre l'étranger. « Le plus grand malheur, dit encore de Maistre, c'est d'obéir à une puissance étrangère. Aucune humiliation, aucune torture de coeur ne peut être comparée à celle-là. » . On sait que les Papes et les catholiques en général ne sont pas les moins patriotiques. « Tous les peuples sont convenus, reprend le même écrivain, de mettre au premier rang des grands hommes ces fortunés citoyens qui eurent l'honneur d'arracher leur pays au joug étranger; la stupidité moderne voudrait seulement excepter les Papes de cette apothéose universelle, et les priver de l'immortelle gloire qui leur est due, comme princes temporels, pour avoir sans relâche travaillé à l'affranchissement de leur patrie. Ayant sur les yeux des préjugés protestants, philosophiques, jansénistes et parlementaires, que peuvent-ils voir à travers ce quadruple bandeau. » ( Du Pape )

Si Jules II fut peut-être trop belliqueux, on ne peut du moins lui disputer le génie et le talent qui lui servirent de piédestal pour se hisser de la condition la plus humble à la dignité la plus sublime. Il fut un grand Pape et un grand Italien. Grand Pape, il acheva l'indépendance de la Papauté en se faisant restituer les évêchés et les territoires du patrimoine de Saint-Pierre; grand Italien, il travailla toute sa vie par la diplomatie et par les armes à expulser l'étranger, ou, comme il disait, les Barbares de la péninsule pour rendre l'Italie à elle-même. On l'accuse d'avoir usé d'artifices, d'intrigues et de ruses indignes d'un Pape : nous disons, nous, que ces accusations, passées en habitude contre Rome, s'évanouissent devant les réponses que nous venons de faire, aussi bien que devant le droit et l'habileté diplomatique. Ce qu'il y a du moins d'incontestable, c'est que sa politique fut l'âme de son temps, qu'elle triompha de tous ses adversaires, et que les rois se croyaient forts dès qu'ils avaient de leur côté le Pape, et quand ils s'en écartaient, la prospérité les abandonnait pour l'ordinaire; ou ils dépérissaient, ou ils couraient vers les calamités et quelquefois vers l'imbécillité, comme cela arriva à Louis XII pour le concile de Pise.

A suivre ...
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